''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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 Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster]

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Allaster Daraïn



________________

Allaster Daraïn
________________


Race : Humain
Classe : Chevalier
Métier : Ombre et Chevalier Errant
Croyances : Dieu de la Guerre
Groupe : Alliance des Ombres-Confrérie des Ombres

Âge : 58 ans

Messages : 26


Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster] _
MessageSujet: Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster]   Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster] EmptyDim 11 Sep 2011 - 4:33

Spoiler:

- Faîtes entrer l'Ombre Daraïn.
- Bien, monsieur Elpard.

Les deux portes grincèrent d'un grincement presque moqueur, prenant des allures de vieille sorcière invisible. Allaster pénétra la salle du conseil de son éternelle démarche chevaleresque, toisant le monde du haut de son regard grisâtre. Son visage était encore et toujours bloqué par cet étau qu'avait forgé le temps. Un étau de rage glaciale et de déception abyssale. Le reste de son corps n'était guère dispensé de cette même attitude stricte, se mouvant avec la roideur d'une hallebarde. Sieur Daraïn progressait telle une statue de pierre.

Et le contraste était saisissant.

La salle arborait des fioritures à en couper le souffle, d'une opulence sans nom. Tableaux, meubles, tapisseries, chandeliers. Tout n'était que décorations aussi inutiles que dispendieuses. Tout provenait des affaires plus ou moins légales, mais sans conteste lucratives, de la confrérie des Ombres. Un homme bedonnant était assis sur un siège de velours, posé derrière cette gigantesque table de marbre qui marquait une distance ahurissante entre lui et le chevalier. Richement vêtu, il faisait tourner une de ses nombreuses bagues sur son doigt. Une bague aux gemmes ridiculement énormes qu'Allaster ne considéra que d'un regard bref et sec. Un homme - un majordome, un domestique ou quelqu'un de cet acabit - flanquait le riche dirigeant tel un esclave décorés d'apparats se voulant présentables.

Allaster exécrait ce genre de personnages. Cette alliance sempiternelle de l'influent et de l'influencé, du chef et du faire-valoir. Une alliance qui existait partout. Partout. Même ici, à la Sade Brotherhood. Ou plutôt, surtout ici...

- Vous m'avez fait demander, monsieur Elpard ... lança Allaster d'une voix métallique.
- En effet, sourit l'opulent. Une mission vous est confiée aujourd'hui même par mes soins, Ombre Daraïn. J'ai ouï dire que vous n'en aviez aucune à réaliser pour le moment. Peut-être que les autres dirigeants, trop circonspects pour vous octroyer quoique ce soit comme besogne, se tournent davantage vers des Ombres ayant déjà fait leur preuve par le passé. Cependant, comme je me plais à le souligner si souvent, comment peut-on faire ses preuves si l'occasion ne s'en présente jamais, n'est-ce pas ?
- C'est évident, monsieur...
- Alors laissez-moi vous dire que je vous offre une opportunité de glisser peu à peu vers les rangs tant convoités d'Ombres reconnues et respectées. Et cette opportunité n'est autre qu'une nouvelle mission ! s'exclama le bedonnant avec une voix tordue par les coups vulgaires de la joie. Joie fallacieuse.
- Vous êtres trop bon, monsieur... fit la voix d'Allaster avec un détachement étudié.
- Voyez-vous, mon brave, vous êtes une Ombre nouvellement recrutée qui doit encore faire ses preuves... et, il ne faut point le nier, d'un âge relativement avancé... Mais un moine ne se juge pas à son habit. Alors, pour vous, voici !
- Je me répète, monsieur. Vous êtes trop bon...

Elpard envoya un papier qui glissa sur la table de marbre dans un bruit, lui aussi, moqueur. Les lieux semblaient se jouer de lui, se délectant de l'inconfort qui enlaçait le chevalier. Il saisit nénamoins le papier qu'il lut sans attendre.

- Vous n'êtes sans doute pas sans savoir, déclara l'opulent d'une voix trop forte pour être naturelle, qu'un bon nombre d'Ombres usent de poisons pour parvenir à leurs fins, parmi elles, le dénommé Custigan ! Il leur faut ainsi toujours rivaliser d'ingéniosités pour que ces mêmes poisons servent au mieux leur objetcif. Poison indécelable, indolore, imitateur de maladie, à action lente ou fulgurante, inodore ou parfumé... bref ! Un véritable casse-tête !

Elpard instaura un silence qui se voulait sans doute haletant, emprunt de mystères inavouables. Il cherchait sans doute à titiller la curiosité d'Allaster, quêtant une réaction impatiente de sa part.
Immobile. Le chevalier demeura immobile, le corps étonnement droit, tendu par la patience.

- Hum... Eh bien, poursuivit le bedonnant. Un certain syrinx - au nom encore inconnu - a fait son apparition aux alentours de Venill il y a quelques petites semaines. Sa discrétion ne fait aucun doute. Il a fallu que quelques vagues et frêles rumeurs parviennent aux oreilles de nos associés pour que nous ayons peu à peu vent de son existence. Il semblerait que cet individu soit fortement attiré par - quel heureux harsard ! - les poisons, remèdes et autres décoctions du même type. Il semble, toujours selon les rumeurs, qu'il ait eu recours à des cadavres dans le but d'expérimenter ses trouvailles. Détail qui nous a permis d'entendre parler de lui... La confrérie serait curieuse d'entrer en contact avec cet individu pour, éventuellement, permettre quelques négociations et quelques transactions futures. Or, nous ne savons absolument pas où il se trouve actuellement. Nous avons vaguement entendu dire qu'il a pris la direction de la forêt des amanites, comme tout bon syrinx pourrait le faire, mais rien n'est moins sûr. Votre mission, Ombre Daraïn, sera de localiser ce faiseur de potion, d'entrer en contact avec lui et de négocier comme tout bonne Ombre de la Confrérie sait le faire.

Allaster fixa son interlocuteur, impassible au possible. D'un geste bref, il inclina la tête en signe d'acceptation. Il dit alors :

- Je remplirai ma mission au mieux, monsieur Elpard.

Sans se faire prier, il tourna des talons. Quand il ouvrit la porte pour sortir, le même grincement goguenard l'accompagna.
En effet, cette mission était une mission de débutant. Rien d'exaltant. Pas de contrat d'assassinat. Pas de guilde concurrente à déjouer. Pas de frets à détourner. Seulement... un contact à retrouver. On se moquait de lui, comme on pouvait se moquer d'une recrue.
Pourtant, ni son corps ni son visage ne se crispèrent davantage. A vrai dire, qu'on se moque de lui, il en avait royalement rien à foutre.

*
* *

Quelques jours plus tard, à des dizaines de lieues de là, chevauchant un vieil hongre, Allaster Daraïn pénétra la forêts des Amanites. Les sentiers étaient innombrables, tels une toile d'araignée dont les fils s’enchevêtraient sans cesse.

Par où allait-il commencer ? A qui allait-il demander ? Quelles questions poseraient-ils ? Combien de temps cela lui prendrait-il ? Avait-il été bien avisé de se diriger vers la forêt des Amanites ? Et si le syrinx était tout autre part, à des centaines de lieues d'ici ?

Allaster descendit de sa monture. Il ouvrit sa gourde et but une gorgée d'eau réchauffée. Le soleil était haut dans le ciel, commençant déjà sa lente décadence vers l'horizon boisé.
Puis, pour s'aider, il extirpa de sa sacoche le papier que lui avait donné le dit Elpard. Il le relut une énième fois, s’imprégnant de chaque mot, de chaque image.
C'était là la seule chose qui pourrait lui permettre de le trouver, ce fameux syrinx.
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Synëal Muspell

♘ | le Botaniste Ardent

________________

Synëal Muspell
________________


Race : Syrinx
Classe : Ensorceleur
Métier : Botaniste
Messages : 174

Fiche de Personnage : Le Botaniste Ardent


Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster] _
MessageSujet: Re: Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster]   Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster] EmptyDim 11 Sep 2011 - 12:59

Les pas déterminés et avides de curiosité du Syrinx roux, l'avaient mené loin des plaines où il avait atterri avec le colosse Gigantus il y a quelques jours de cela. Après plusieurs escales dans des petits villages pour trouver de la nourriture – humaine ou pas, qui s'avérait être aussi une merveilleuse source d'études, il approchait de l'orée d'une immense et luxuriante forêt. Les relents boisés et parfumés, enivrants, lui évoquant la sereineté des arbres et l'épanouissement des plantes fraîches, parvenaient à ses narines sensibles. Il eut un léger sourire, joyeux de retrouver un environnement hospitalier et surtout plus que vivant. Sous ses yeux de démon-chardon, la forêt semblait luire comme une gigantesque émeraude, chantant pleinement de tous ses troncs, et avalant goulûment les rayons du soleil.

Il pénétra dans une arcade formée par des branches qui s'arc-boutaient entre deux énormes chênes qui officiaient tranquillement comme deux vieillards à leur poste de garde. Chaque feuille, chaque bout d'écorce, chaque buisson, chaque parcelle de terre, semblait accueillir l'inconnu comme si celui-ci était un ami de longue date. Le Syrinx tendit la main, et la forêt lui répondit en soulevant une brise dans les feuilles mortes qui formèrent une vague dans la crête alla s'écraser contre ses pieds. Il retourna sa main sur le dos, observant les lignes de sa peau, avec une certaine ébahitude quant à l'énergie intense qui circulait désormais dans ses vaisseaux sanguins. Une espèce d'aura suinta succinctement des pores de sa peau avant de se diluer et de disparaître.

Il tomba alors instanément amoureux de cette forêt. Plus rien d'autre ne pouvait lui apporter ce sentiment électrisant et poignant. Ses narines frémirent alors qu'il inspirait fermement l'air pur et vivifiant de la forêt d'amanites. C'était comme une deuxième renaissance, comme le début d'une addiction insatiable. Il ne fallait pas que cela arrive, autrement, il ne retournera jamais dans les contrées de son origine. Mais il était difficile d'y résister.

Il referma son poing et continua son chemin. Ses pas soulevaient un léger nuage de poussière, témoignage que bien peu de mortels foulaient ce terrain. Il s'en serait presque senti privilégié. S'enfonçant plus profondément dans ce labyrinthe de troncs et de mottes, il finit par gagner un chemin tracé sans nul doute par les carrioles des hommes. Au fond de lui-même, il sentait comme la forêt pouvait encore garder des cicatrices de leur passage. N'étant même pas débrouillards, ces mortels se contentaient de déraciner les pauvres troncs pour tracer de longs chemins rectilignes. Son calme naturel laissait place à une sorte de colère sourde, qui faisait palpiter plus rapidement son coeur. Et comme pour l'attiser toujours plus, le bruit intraitable d'une scie et celui d'un arbre en train de chuter lui parvint.

Les bucherons à l'oeuvre reculèrent de la trajectoire de l'hêtre, et allèrent s'asseoir un peu plus loin pour prendre une pause. Ils s'installèrent sur un tronc qu'ils avaient scié auparavant, et ouvrirent leurs besaces en entamant une conversation banale sur leur vie maritale.

Avant qu'ils n'aient pu goûter à leur repas, les branches autour d'eux s'animèrent et se mirent à virevolter et à gesticuler dans tous les sens. Les humains se levèrent d'un bond, une expression de surprise peinte sur le visage, jetant des regards paniqués vers les feuillages soudainement pris de véhémence. Ils ne virent pas le démon arriver à pas tranquille vers eux, trop concentrés à chercher l'origine d'un tel phénomène alors que celle-ci approchait calmement.

Synëal leva alors ses bras en l'air, tel un chef d'orchestre, attirant momentanément l'attention des bûcherons.


« Espèce de raclures. »

Furent les mots qu'ils purent entendre du sussurement du démon. Telles des tentacules, les branches alentour vinrent saisir leurs bras et jambes pour les lever en l'air. Les doigts du Syrinx s'articulaient en même temps que les feuilles faisaient leur affaire, attirant les travailleurs en hauteur. Lorsqu'il referma ses mains, les humains se virent arrachés leurs membres comme s'ils n'étaient que des poupées de chiffon. Leurs cris d'horreur retentirent aux alentours, au milieu du soupir de soulagement, plus discret, du démon-chardon. Il prit une profonde inspiration, l'odeur métallique du sang lui offrant la satisfaction idéale pour leur pardonner leur crime.
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Allaster Daraïn



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MessageSujet: Re: Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster]   Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster] EmptyDim 11 Sep 2011 - 20:22

Deux jours.
Cela faisait déjà deux jours qu'Allaster avait pénétré cette forêt, ou du moins, ses prémices.
Deux jours pendant lesquelles la lune et le soleil s'étaient poursuivis sans relâche sans jamais rattraper l'autre, tels deux amants éternellement voués à la séparation. Un ciel tantôt azur, tantôt obscur avait accompagné leur course folle, alternant un jour sec et chaud avec une nuit fraîche et humide.

Le chevalier errant, chevauchant Paz - son hongre fidèle -, arpentait un sentier dans un hasard presque aussi pur que pouvait l'être le ciel en cet instant. Quelques moutonnements crémeux y flottaient vers le Sud, indiquant la direction que prenait Allaster. Quelques paysans lui avaient certifié avoir aperçu un homme dont l'allure semblait concordé avec la description qu'il avait du syrinx. Un chapeau de feutre couvrant une chevelure rousse, des oreilles et deux crocs légèrement pointues, des vêtements miteux et - toujours selon Elpard et ses rumeurs - une peau parfois teintée de vert. Ce dernier point fit sourciller Allaster. Les rumeurs étaient souvent accentuées par les vieilles mégères qui, pour se donner l'air important qu'elles n'auraient jamais, ajoutaient maints détails saugrenus. Les paysans avaient cependant assuré qu'ils avaient croisé un personnage de cet acabit se diriger plein Sud.

Bien... Soit... songea-t-il. Après tout, ce ne sont là que les maigres indices que je peux explorer.

Paz le mena jusqu'à un groupe de bucherons qui, affairés à leur labeur, ne virent guère arriver le chevalier. Seul le doux hennissement du hongre et le bruit discret de ses sabots leur fit tourner le regard.

- Bien le bonjour, mes braves, lança Allaster à leur encontre.

Ils furent quelque peu méfiants sur le moment, se murant dans un silence de bois, quand l'un d'eux répondit.

- B'jour à vous chevalier ! Quoi qu'on peut faire pour vous ?
- Eh bien, je ne vous importunerai pas longtemps. Il me faudrait seulement savoir si vous auriez aperçu dans les parages un homme relativement grand, vêtu d'un chapeau feutré, les oreilles et les dents pointus, des vêtements usés de type cape, chemise, gilet, chausses...
- Vous nous parlez d'un homme, z'êtes-sûr ? Parce que les dents et les oreilles... ça, les hommes, ils les ont pas pointu en général, chevalier !

Un éclat de rire s'échappa de la gorge d'Allaster face au franc-parler du bûcheron. Le mode de vie des petites gens comme eux lui rappelaient son enfance. Sa maison, sa grange, ses terres, sa mère, son père, l'écuyer de son père, le vieux fermier, ses bêtes. Une pointe émoussée de nostalgie lui piqua le coeur. Cette vie là, cette simplicité là, même s'il le voulait tant, ne pourrait jamais plus être sienne.

- Nous dirons plutôt que je parle d'un " individu ", mon brave.
- Bah écoutez... mes amis et moi, on a rien vu qui pourrait r'ssembler à... ça.
- Bien. Je vous remercie pour votre franchise. Je m'en vais de ce pas. Il serait impoli de ma part de vous retarder davantage dans votre besogne. Portez-vous bien, mes braves. Et que les dieux de Feleth vous gardent !
- Qu'les dieux vous gardent aussi, chevalier !

Allaster poursuivit sur le sentier qui montait, sinuant vers les hauteurs discrètes d'une colline. Le Sud, ça devait être par là.
Il quitta donc les bucherons sans plus attendre, se demandant si la chance daignerait lui sourire. Il ne se doutait pas alors que ce sourire, s'il en était un, était des plus sanglants, des plus barbares, des plus diaboliques. Une chance au goût écœurant de viscères, d'entrailles, de tripes... de mort.

Plus haut, au bout du chemin, un gamin descendait. Il serait bientôt parvenu au niveau du sieur Daraïn. Il semblait porter un panier avec peine. Un panier presque aussi lourd que lui. Allaster, désireux de quêter la moindre once d'information, héla le gosse:

- Eh là gamin ! Où vas-tu comme ça, si chargé que tu l'es ?
- Bof... c'est mam' ! Elle dit que les hommes, après qu'y travaillent, ça doit manger qu'que chose de consistant. Pap' a dit que c'était pas la peine que j'lui amène c'te panier, qu'il était trop lourd pour moi ! Mais c'est que j'suis un homme fait, maint'nant ! Ca m'fait pas peur de porter un panier si lourd jusqu'à pap' et ses potes, ça non !

Allaster sourit. Le gosse avait le parler populaire, le parler des gueux. Celui qui faisait d'eux des êtres beaucoup plus vieux qu'ils n'y paraissaient.
Il semblait de toute évidence que cet enfant là n'était autre que le fils d'un des bucherons rencontrés plus bas.

- Est-ce que je peux te poser une question, gamin ? s'enquit le chevalier d'une voix qu'il espérait moins sèche.
- Ouais, bien sûr. Laquelle que c'est ?
- As-tu croisé sur ta route un hom...

Les hurlements arrachèrent les bois.
L'échine d'Allaster fut déchirée par des frissons de stupeur et d'angoisse. Ces cris provenaient du plus profond des âmes, s'accaparant le paysage comme une preuve ultime de vie, comme une preuve ultime de mort. Les échos eurent le sadisme de répercuter ces plaintes à travers le monde, comme désireux de partager leur ignoble spectacle. Allaster arracha sa lame de son fourreau, scellant son honneur de chevalier par le tintement immuable de son épée.
Ses valeurs chevaleresques balayèrent d'un revers de main la mission puérile qu'on lui avait confié. Des hommes étaient en danger. Seul cela comptait.

- Pap' ! s'époumona le gosse d'une voix débordante de terreur.
- Reste là, petit ! Ne bouge sous aucun prétexte, tu m'entends ?

Le gosse était pétrifié, scrutant l'horizon avec des yeux qui trahissaient son épouvante.
Allaster lança Paz au triple galop, larguant une énorme trainée de poussières à sa suite. En un rien temps, il parvint au niveau des bucherons. Des bucherons qui n'étaient déjà plus que des cadavres morcelés, des lambeaux sanguinolents accrochés à des arbres mouvant. La puanteur d'une magie inconnue lui fit monter les larmes aux yeux. Acide et sucrée à la fois, ses relents mystiques tournoyaient en même temps qu'une brise infime. Allaster, lui-même adepte d'une certaine forme de magie, pouvait ainsi percevoir les effluves discrets de bien d'autres. L'épée levée, son regard s'attarda sur l'auteur des crimes.

Ses yeux s'agrandirent.
Ahuri.
La chance lui avait souri, d'un sourire carnassier, avide, démoniaque.
Allaster déglutit. Une salive acerbe lui brûla la gorge. Immobile, il considéra les trépassés. Ceux-ci, quoiqu'il fasse, ne reviendraient jamais à la vie. Alors, jaugeant ses possibilités de réussite dans un duel qui n'engagerait que la justice et l'honneur, Allaster se décida à esquisser un mouvement. Un mouvement qui scellerait leur destin, au syrinx comme au chevalier.

Lentement, la lame glissa dans son fourreau.

- Par tous les dieux... dit-il dans un murmure. Qu'avez-vous fait ?
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Synëal Muspell

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MessageSujet: Re: Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster]   Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster] EmptyMer 14 Sep 2011 - 12:06

L'odeur puissante et métallique du sang pesait dans l'air comme un voile invisible, pesait dans ses narines comme si elles devenaient tout à coup bouchées. Il n'en avait jamais fait couler autant, il ne s'était jamais lancé dans un massacre, et pour une fois, il commençait à y prendre goût tout en gardant sa lucidité : ses humains méritaient leur mort. Une logique bien à lui, certes. Tous ceux qui osaient toucher à Mère Nature de près et de loin, subissaient bien malgré eux la sentence fatale du Syrinx. Surtout en ce qui concernait cette forêt. La moindre des choses avait été de montrer à ces mortels à quel point il pouvait être...fort désagréable de se voir arracher quelques membres, tout comme il avaient arrachés les troncs à leur sol prolifère.

Tournant le dos à son ouvrage morbide, il observait le nouvel arrivant d'un oeil amusé et intrigué. Il s'agissait d'un grand vieillard, dont les traits déjà ridés étaient tirés par la surprise et l'effroi. Un humain probablement. Ils étaient toujours stupéfaits des massacres des autres mais jamais des leurs. Ainsi était leur nature. Nature purullente et visqueuse, dégoulinante d'arrogance, humant la mégalomanie et l'auto-satisfaction à plein nez. Des petits êtres fragiles et cassables comme du verre, mais néanmoins coriaces comme des rats. Il haïssait les humains.

Il ne sut exactement ce qu'était le vieil homme, ses vêtements étaient d'humble facture, mais on aurait pu penser qu'il était noble à sa tenue sur son cheval. Droite et fière. Non pas qu'il savait très bien monter à cheval, et bien les dompter, mais il semblait avoir appris à se montrer impressionnant et impassible quand ça l'exigeait. Synëal désapprouvait ce genre de comportements. Quitte à être instable mentalement, ou imbu de soi, autant le faire comprendre. Le charisme que se donnait les humains n'était qu'une question d'estime envers eux-même.

Il s'approcha d'un pas de l'inconnu en répétant ses mots.


« Qu'ai-je fait? »

Il eut un large sourire. Un bras démembré ne trouvant plus de support dans les feuillages tomba derrière lui dans un bruit flasque.

« J'ai rendu leurs âmes là où elles devraient être, vieille branche.»

Il y eut des craquements de brindilles un peu plus loin, et un enfant surgit des fourrés en soufflant « Papa, papa, pa... ». Il s'arrêta net, en voyant les bûcherons suspendus dans les arbres comme des marionnettes inutiles. Il poussa un cri d'horreur aigu, un cri puéril, qui vrilla les oreilles du démon. Le petit tourna alors le regard vers le mage, puis vers l'individu aux cheveux roux et au costume sombre. Il se rua alors vers ce dernier, en brandissant une hache qu'il avait apporté avec lui.

« Fumieeeer...! »

Synëal le saisit alors à la gorge et le souleva du sol, le débarrassant de son arme d'un coup sur son avant-bras.

« Doucement, petit rejeton de fouille-merde.... », lui sussura le démon en le levant à hauteur de ses yeux, ses ongles égratignant la gorge immaculée du gamin.

Il jeta alors un coup d'oeil au cavalier. Qu'allait-il faire? Allait-il tenter de l'attaquer à son tour pour venger ses congénères? L'enfant commençait à sangloter et à se débattre des jambes. Il essayait de glisser de sa poigne mais en vain. Le démon n'était pas non plus d'une force extraordinaire, mais il n'allait pas le laisser partir, il pourrait servir d'otage si l'humain en face réagissait avec un peu trop...d'audace.

«C'est ce genre d'êtres qui m'horripilent le plus. Ils dénaturent tout ce qu'ils peuvent, ne s'en servent que pour leur propre escient, ne se soucient qu'à peine de ce que notre monde peut endurer de la main de l'homme. Voyez-vous, je viens du Vein, et croyez-moi, à cette allure, ce monde risquerait fort d'y ressembler. »

Il tapa du pied, et un bourgeon large comme une charrette jaillit du sol à la consigne du démon. Il s'ouvrit en dévoilant des pointes sur les bords des pétales mauves, et se referma sur l'enfant une fois que Synëal l'y eut déposé. Le petit voulut s'échapper, mais il constatait avec effroi que ses membres étaient scotchés à la fleur...Celle-ci se referma lentement sur lui...


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MessageSujet: Re: Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster]   Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster] EmptyVen 16 Sep 2011 - 23:10

- Et c'est ainsi que vous réagissez ? C'est là votre seule réponse ? Vous répondez au massacre par un autre massacre...

Allaster, conscient de prendre un risque considérable, descendit de son destrier. Il prenait conscience que, du haut de Paz, il ne paraissait que plus hautain, plus dédaigneux, plus agressif. Or, n'était-ce pas précisément ce genre d'homme qu'exécrait le syrinx selon ses dires ?
Le vieux chevalier fit quelques pas en direction de son étrange interlocuteur. Ces instants incompréhensibles pour l'esprit et le cœur lui rappelaient les horreurs des Capes Blanches. Soudainement las d'être le spectateur d'un énième massacre, Allaster parla d'une voix basse et désabusée tandis que la fleur, d'une inexorabilité morbide, se fermait peu à peu sur l'enfant.

- S'il me faut comprendre pourquoi vous défendez l'innocence de vos semblables, murmura-t-il en désignant la forêt, comprenez aussi qu'il me faut défendre l'innocence des miens. Cet enfant n'est responsable de rien. Je vous en prie, relâchez-le...

Si Allaster prônait le dialogue - aussi futile puisse-t-il être - plutôt que le combat, c'était bel et bien pour des raisons qui n’engageaient pas uniquement sa propre personne.
Premièrement, il n'était pas sûr de pouvoir réchapper d'une lutte comme celle-ci. Combattre quelques démons que ce soit n'avait guère été une tâche courante durant sa vie. Quelle serait alors l'utilité, pour le pauvre gosse, de voir son seul défenseur réduire à néant en un simple tour de main ?
Secondement, il y avait cette mission pour la Shade Brotherhood qu'il devait mener. Même si son désir le plus manifeste était celui de mettre des lieues et des lieues entre le syrinx et lui-même, sa loyauté était acquise pour la confrérie des Ombres. Échouer si facilement, c'était la bafouer.

L'odeur insistante du sang vint tournoyer autour d'eux, comme une invitation évidente à cette danse mortelle. La mélodie d'une sinistre brise s'éleva, discrète mais lourde de sens. Elle fit frémir les feuilles des arbres autant que les cheveux du sieur.

Allaster peinait à comprendre les agissements du syrinx. Massacrer des hommes à cause de quelques arbres abattus... quelle folie était-ce là ? Mais si les légendes étaient vraies, alors le démon était né d'une plante... le démon était lui-même un lambeau - même infime - d'une plante... Tentant de faire preuve d'une ouverture d'esprit qui pourrait peut-être permettre leur survie, Allaster calmait avec une peine titanesque son désir brûlant de justice. Les cadavres éparpillés ne cessaient de lui gicler aux yeux comme une preuve incontestable d'une folie à punir. Mais la justice était une affaire divine. Une affaire qui le dépasserait à jamais. Lui comme le syrinx.

- Il est évident que Feleth tend à prendre les traits jumeaux du Vein si des être comme vous, tout comme eux, déclara-t-il avec un signe de tête pour les bûcherons, ne s'adonnent qu'à des massacres constants. Je n'ai malheureusement pas vu là, la preuve que vous valiez mieux que les gens qui vous horripilent... Et pourtant vous semblez loin d'être dénué de discernement et... de sentiments...

Posant un regard grisé sur le gamin, Allaster se sentit plus vieux que jamais. L'impuissance était sans nul doute la pire des émotions. Elle était d'une lourdeur suffocante, d'une force infaillible, d'une réalité déchirante.

- S'il vous plaît, l'enfant...
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MessageSujet: Re: Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster]   Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster] EmptyLun 19 Sep 2011 - 11:18

Le vieil homme se décida à descendre de son cheval, afin de se mettre sur un terrain d'égalité avec le démon. Du moins, c'est comme ça qu'il l'interprétait. Peut-être que sa monture l'incommodait pour pouvoir lui lancer un assaut. Mais il n'en fit rien. Il s'approchait du Syrinx mais gardait quand même une distance respectable. En fin de compte, ce dernier n'avait pas beaucoup de raisons de se méfier. Un humain avait de faibles chances de gagner contre un démon afin de disposer d'un panel suffisamment larges et puissants de sortilèges mortels. Qu'en était-il de ce vieillard? Etait-il de ce genre qui recherchait la puissance pour s'attirer le respect des siens? En réalité, il ne se souciait que de la sécurité de l'enfant que Synëal retenait prisonnier. Une sorte de bonté que lui reconnaissait le démon roux.

La fleur ne le tuerait pas, elle était juste inoffensive, sauf si le démon en décidait autrement. Elle n'était qu'en bourgeon pour l'instant, mais sous forme de plante carnivore...Elle pourrait s'avérer beaucoup plus dangereuse. Mais Synëal n'était pas là pour tuer un enfant. Il écouta et jugea les paroles du vieux mage. Il eut une légère moue en entendant certains mots tel que « défendre l'innocence des miens », ou « vous valez mieux que ». Le vieil homme parlait d'un ton très posé et calme malgré les circonstances, et cela présageait qu'il essayait de contrôler plus qu'une expression de dégoût à l'égard du démon. Celui-ci aurait été plus soulagé de voir le mage dégainer son épée et d'hurler à qui veut l'entendre qu'il allait le pourfendre. Néanmoins, il était tout aussi crédible dans celui qui tentait de ramener le démon à la raison – ou d'attirer un sentiment de pitié chez lui.


« Je conçois tout à fait que vous teniez à protéger vos congénères. D'ailleurs, je trouve cela fort intéressant. Pourquoi les protéger, eux? Ils ont tout ce qu'il y a de plus innocent selon vous, à ne couper que quelques arbres. D'un point de vue humain... », il dut faire une pause pour assimiler ce qu'il venait de dire et ce qu'il allait dire, «...c'est nécessaire. Mais qui sait, peut-être deviendront-ils des criminels ou des meurtriers quand il leur arriva un petit aléa de la vie. L'avantage d'être un démon est que nous sommes tout à fait prévisibles, nous sommes malhonnêtes par nature et ce n'est plus à démontrer, rien d'étonnant donc à ce qu'on tue. Par contre, pour vous...Nous ne sommes pas tout à fait sûr de quel côté de la balance allez-vous vous placer, si vous voyez ce que je veux dire. »

La lueur de lassitude qu'avait entraperçu le démon dans le regard du mage alors que celui-ci avait vu les cadavres suspendus n'était pas un témoignage de stoïcisme. Non, quelque chose lui donnait l'intuition que son interlocuteur ne voyait pas ça pour la première fois, et qu'il y était même habitué. Les vies humains n'avaient presque plus de secrets pour lui, et il était capable d'établir des hypothèses presque véraces sur leur façon d'agir ou de changer selon les évènements. C'était bien là leur seule force, cette capacité d'adaption impressionnante. Ce mage qui gardait contenance devant tant de sang versé en était la preuve. Et avec ses mots, il espèrait bien toucher un point sensible en lui. « Massacres constants » hein? Il partit en un léger gloussement.

« Enfin, bref, ce n'est pas pour cette raison que je les ai tué. Mais bien pour celle que je vous ai cité tantôt. Et oui, ce n'est que par vendetta que je l'ai fait. Je n'ai rien d'autre à prouver, ce n'est pas par souci de me montrer meilleur ou pire qu'eux. Quand le sang vous monte à la tête, vous ne pensez plus à ces futilités, vous en conviendrez? »

Il effleura l'immense bourgeon de sa main, et commença à en faire le tour, gardant un oeil sur le mage. Il devait tout de même admettre que le mage avait raison, mais Synëal prenait un malin plaisir à le contredire, voire à assumer pleinement tous ces dires pour le désarçonner. On ne le nommait pas démon pour rien. Et c'était très vertueux de la part de l'humain de faire preuve d'objectivité. Puis il tapa du plat de sa main sur la fleur, qui s'ouvrit de toutes ses pétales pour libérer l'enfant. Celui-ci tomba à genoux par terre, et fila en détalant. Il alla se ranger derrière le vieil homme et le fusilla Synëal du regard en levant son petit poing. Le démon lui adressa un sourire goguenard en lui faisant un clin d'oeil. Brave petit. Un plus long séjour dans un estomac végétal lui aurait sans doute refroidi plus efficacement ses ardeurs.

« Maintenant que vous avez l'enfant, vous pouvez enfin débattre avec moi avec la conscience tranquille. »

Son sourire s'élargit.

« Le fervent défenseur du Bien, et le fervent défenseur du Mal...En voilà une admirable coïncidence, ne trouvez-vous pas? »

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MessageSujet: Re: Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster]   Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster] EmptyDim 25 Sep 2011 - 21:33

Détestable. Absolument détestable. Hautain. Sournois. Péremptoire.
Un démon, en somme.
Allaster soupira d'une manière imperceptible. Un soupir qui soufflait bien plus dans les pensées lasses de son esprit qu'entre ses lèvres sèches.

Il posa sa main sur l'épaule du petit, l'invitant à se tenir derrière lui. Le gamin était si frêle et si tremblant. le vieux chevalier redoutait de le voir s'effondrer au sol, le découvrant se briser en millier de morceaux de verre. Du verre fragilisé par l'inlassable résonance des coups que lui portait la vie. Oh, le gosse pouvait paraître furieux, animé d'une vengeance sourde dont lui-même ignorait les limites; il n'en restait pas moins que la terreur et la fragilité perçaient dans ses iris avec une réalité acérée, faisant s'effriter le masque de haine qui tiraillait son visage.

Un frisson parcourut l'échine d'Allaster, redressant les polis blancs qui piquaient sa peau.

- Le fervent défenseur du Bien, et le fervent défenseur du Mal... En voilà une admirable coïncidence, ne trouvez-vous pas? se remémora-t-il en pensées...

Sieur Daraïn releva les yeux vers le syrinx. D'une voix froide, il glissa :

- Il n'existe ni de mauvais, ni de bons, seulement des divergences d'opinion.

Cet adage, Père n'avait eu de cesse de le répéter quand il expliquait à son fils l'origine des guerres.
Ne souhaitant pas plus attarder la conversation sur des valeurs et des principes que le démon ne comprendrait surement pas, Allaster refit face à l'enfant. Il plia les genoux, mettant son visage de vieil homme à son niveau.

- Écoute mon gars, lui dit-il tout bas. Il faut que tu retournes au plus vite auprès de ta mère. Ton père s'en est allé vers les contrées d'Adiryl.

Le môme fit voguer ses yeux vers les lambeaux de chairs qui dégoulinaient des branches dans une supplique écœurante. Allaster lui attrapa le menton, braquant ses prunelles dans les siennes.

- Regarde-moi. Ceci n'est pas ton père. Ceci n'a jamais été ton père et ne le sera jamais, tu m'entends ? Jamais.

La voix du chevalier se rétrécit étrangement, crispant sa gorge dans un nœud brûlant. Le souvenir de son propre père afflua, tel des rivières retenues depuis trop longtemps au-delà des barrages du temps. Père, écartelé, démembré...

- Maintenant, va ! Cours et ne te retourne pas, petit ! Va !

Le gosse obéit.
Son corps mince et minuscule s'agita follement, remontant le sentier qui montait vers le Sud. Il emporta des sanglots déchirants dans se course folle. Il emporta des souvenirs inhumains, poursuivant le temps pour qu'il s'inverse, poursuivant son bonheur pour qu'il revienne, poursuivant son innocence.

- Je n'ai aucune envie de débattre avec vous, syrinx, trancha Allaster d'une voix o|u l'émotion avait complètement disparue. Vous semblez n'avoir qu'une aversion irraisonnée pour nous autres humains, et je n'ai pas de temps à perdre en bavardages inutiles. Des bavardages qui ne serviraient qu'à assouvir votre soif de dégoût. Non, je n'ai pas la moindre envie de débattre avec vous. Du moins, par sur pareils sujets... Il s'avère que j'ai été envoyé pour vous trouver. Et voici chose faite.

A présent que l'enfant était sauf, Allaster n'avait plus aucune raison de comprendre les agissements du Syrinx. Ces derniers n'avaient pas lieu d'être. Point. Pas sur Feleth en tous les cas. Une famille avait besoin de bois pour survivre à la rude saison de l'hiver. Elle avait besoin de bois pour bâtir des foyers décents. Elle avait besoin de plantes pour se vêtir, se soigner, manger. Ce n'était pas le fait de couper quelques arbres qui détruirait l'énorme forêt des Amanites. Et ces arbres, après tout, ne vivaient pas. Du moins, pas comme un homme pouvait le faire. Telles étaient les lois de la nature Fetethienne. Toute créature avait un prédateur ou une proie, parfois même les deux à la fois. Alors de quel droit le syrinx osait-il abattre sa sentence dans un monde qui n'était même pas le sien ?
Allaster tenta avec peine de calmer cette tempête de pensées impétueuses. Seule sa mission devait compter. Lui non plus n'était pas là pour abattre telle ou telle sentence.
Tel n'était pas son destin.
Tel n'était pas son dessein.

- Il sera bientôt temps que nous parlions de l'intérêt de notre rencontre, syrinx. Mes supérieurs souhaitent entrer en contact avec vous. Il semblerait, selon plusieurs rumeurs, que vous ayez des talents certains en ce qui concerne la botanique. Cependant, si vous le permettez, j'aimerais avant tout apporter une sépulture décente à ces hommes... Nul ne devrait finir ainsi... Il n'appartient qu'à vous de m'aider, d'attendre ou de partir.

Sur ces mots, Allaster accrocha la sangle de Paz à une branche. Se défaisant de son tabard, puis de sa cotte de maille, il se retrouva simplement vêtu d'un pantalon usé et d'une chemise bouffante. Il retroussa ses manches et se dirigea vers la cadavres disloqués. La mâchoire bloquée, la gorge étriquée, les yeux terriblement secs et le corps rigide, il s'y dirigea sans un regard pour le syrinx.
L'autre pouvait bien faire ce qu'il voulait. Chanter, pisser, gueuler, le tuer, partir, crever.
Merde, il s'en contrefoutait.


Dernière édition par Allaster Daraïn le Dim 16 Oct 2011 - 14:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster]   Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster] EmptyLun 26 Sep 2011 - 23:25

Pour rien au monde, Synëal ne se serait défait de son sourire – et aussi de son sentiment – de satisfaction qui creusait son visage immaculé. Il était admirable de voir comment chaque humain avait sa façon de s'accrocher à la moindre petite parcelle d'orgueil. Comme une chute dans un gouffre où le seul répit précaire serait cette racine qui dépasse du flanc et qui vous accorde une demi-heure de survie. Une petite demi-heure. Rien que ça, mais suffisant pour donner un espoir grandissant à un humain pendant ces mille huit cents secondes. Plus il écoutait et regardait le mage, et plus il voyait en lui un vieil homme en train de se débattre dans un sable mouvant que lui-seul avait créé. Pourquoi ne libérait-il pas sa colère? Quel intérêt pouvait-il y avoir à contenir une émotion aussi jouissive, aussi aphrodisiaque que la colère? Une explosion de la raison, qui ne laissait place qu'aux instincts trop longtemps refoulés, une libération similaire à celle d'un orgasme...En moins extasiant, certes, mais avec le même soulagement. Synëal voulait assister à la démonstration de cet humain en pleine ébullition...

Perplexe, il le regarda parler avec l'enfant pour tenter de le rassurer. Tant de vélléités. Le vieil homme ne faisait pas dans le zèle pour expliquer bien mièvrement que son père avait rejoint Adyril. Le démon ria intérieurement. Dans l'état dans lequel il se trouvait maintenant, cela pourrait être difficile. L'enfant était bercé dans un sentiment brûlant de haine, mais sa peur le refroidissait spontanément.

Les paroles d'Allaster lui portèrent à réfléchir pendant que celui-ci persuadait l'enfant de quitter l'endroit le plus vite possible. Au travers de ses réflexions, il se surprit à avoir un espoir pour que celui-ci le demande en duel. Mais ce fut pas le cas, et la discussion changea du tout au tout, au grand étonnement du Syrinx, Il s'immobilisa un instant. En réalité, son sourire, il venait de le perdre. Ce n'était plus drôle du tout. C'était donc pour cette raison que le vieil homme à l'accalmie passive ne se ruait pas vers lui...Il ne sut que dire, trop perturbé pour répondre quoique ce soit, même quand le mage le prévint qu'il allait établir une « sépulture décente » pour ses victimes. Il l'observa faire et lâcha les mots qui lui brûlaient les lèvres, avec un ton peu convaincu.


« Vos supérieurs? Qui sont-ils? Comment ont-il bien pu entendre parler de moi? J'ai n'ai rien fait de notable...Du moins, pas à ma connaissance » , ajouta-t-il avec un petit rire. « C'est d'autant plus étonnant car je suis arrivé il y a peu sur Feleth après avoir quitté le foyer convivial du Vein. Et je n'ai rencontré qu'une personne... »

Mais à cette phrase, il eut un doute. Etait-ce Gigantus qui avait déjà parlé de lui à qui voulait l'entendre. Il le détestait et il avait vanté ses exploits? Peu probable...Alors quoi? Pendant qu'Allaster s'affairait à son ouvrage, il se laissait aller dans une réflexion profonde, commençant à faire les cent pas, oubliant presque la présence du mage, tant la prétendue notoriété l'intriguait. C'en était flatteur et honorable. S'il suffisait de mater du démon pour étendre sa notoriété...Il en eut un sourire mi-affligé, mi-amusé. C'en était risible. Il releva les yeux vers le mage en s'arrêtant net. Se moquait-il éperdument de lui? Si c'était le cas, alors de simples excuses, ou une simple rédemption ne suffiraient pas.

Il avança vers lui, et agita un doigt interrogateur vers Allaster.


«Mais que souhaitent-ils? Que veulent-ils de moi? Font-ils partie d'une organisation puissante? Pensez-vous qu'ils pourraient m'apporter le profit que je demanderai? »

Autant de questions qui le taraudaient, et qui l'envahissaient d'un sentiment brûlant de fierté et de curiosité. Il porta son doigt à son menton en réfléchissant, et détourna le regard. Ce serait trop facile pour le vieux mage que de voir le démon accepter sa requête...A lui de lui apporter les arguments adéquats pour le convaincre et lui faire oublier sa fourberie.


Dernière édition par Synëal Muspell le Dim 16 Oct 2011 - 20:48, édité 2 fois
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Allaster Daraïn



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Allaster Daraïn
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MessageSujet: Re: Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster]   Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster] EmptyDim 16 Oct 2011 - 3:45

Le syrinx débuta un chant inintéressant où perçaient les accents de l'orgueil. Un chant calé sur une espèce de mélodie rébarbative qui bourdonnait aux oreilles du chevalier. Qui bourdonnait comme un essaim de frelons en quête d'abeilles à massacrer.
Massacrer...

Sieur Daraïn se saisit d'une pelle.
Chacun de ses mouvements auraient très bien pu émettre le grincement du métal tant ses membres étaient rigides. Ses articulations n'étaient que rouille. Du métal gangrené par le temps qui se désagrégeait en poussières orangées et qui dégoulinait une eau charriée par la colère. Allaster agissait telle une statue de fer, ne permettant qu'à sa barbe et ses cheveux de se mouvoir avec la légèreté toute relative de la brise.

L'idée que la pelle ait pu être maniée quelques heures plus tôt par un de ces hommes disloqués lui provoqua une infime décharge dans la paume. Une décharge qui se muait en frisson, électrisant déjà l'ensemble de son corps métallique.

Et l'autre, à côté, qui ne cessait de poser ses incessantes questions, piqué au vif par l'intérêt que la Shade Brotherhood pouvait bien lui porter. Qu'il en soit ainsi... Que les négociations soient faciles à mener, qu'elles s'achèvent rapidement, que cette créature démoniaque déguerpisse de ma vue... au plus vite.
Les premiers coups de pelle furent les plus laborieux, mais cela ne dura pas. La frénésie l'emporta dans un torrent d'énergie aléatoires. Les courants étaient dictés par les émotions trop vives, par les souvenirs brutaux qu'avaient engorgé les lieux, par les relents magiques qui transitaient encore deçà delà. L'âme d'Allaster buvait les soubresauts mystiques goulument, trop fissurée en tous les cas pour empêcher les flux de s'y infiltrer.

Une fosse crevait finalement la surface du sol lorsque le soleil taquina la cime des arbres.
Le syrinx avait poursuivi ses litanies abjectes, n'évoquant que sa propre personne. Puis il s'était finalement tu, ou peut-être était-ce Allaster qui ne l'entendait tout simplement plus.
Les heures s'étaient écoulées goutte à goutte, telle d'infimes larmes de sang emplissant peu à peu le gigantesque Verre. Une fois que celui-ci serait rempli, la mort s'en saisirait entre ses doigts glacés, le porteraient à ses lèvres décharnées pour y boire la Vie. Et c'en serait fini.
Le Verre de ces hommes là s'étaient remplis à une vitesse terrifiante...

Allaster balança la pelle sur le côté, s'essuyant ensuite le front d'un revers de main. Il s'assura que ses manches étaient remontées correctement, puis s'affaira à l'horrible tâche.
Il commença par les membres les plus imposants, les plus entiers... Il tenta de différencier chaque homme. Il disposa les jambes dans la fosse, les complétant par la suite de quelques pieds chaussés solitaires. Il parvint à retrouver les bustes, sauf un. Ce dernier n'était plus que de la bouillie coincée par l’étreinte formidable d'un chêne. Les torses étaient plus lourds à porter que ce ne l'était figuré le vieux chevalier. Il manqua d'en faire tomber un, abreuvant le sol d'un peu plus de sang. Encore. Il s'affaira ensuite à la recherche des bras et de quelques mains qui en avaient été arrachées. C'est alors qu'il soupçonna les arbres, avec écœurement, d'avoir peut-être pu... dévorer... certains membres demeurés introuvables. Certaines giclées de sang s'étaient complètement imprégnées dans le bois, comme si l'écorce l'avait absorbé à la manière d'un tissu. Enfin, Allaster amassa les têtes, les disposant au bout des cadavres reconstitués. Il y avait sans douté des erreurs. Une main n'était sans doute pas la bonne, les pieds avaient peut-être été échangés, mais il fallait avouer que la sépulture était tout de même plus respectable.
Un ricanement sinistre, métallique, s'échappa de la gorge du chevalier. Respectable... Quel genre de massacre pouvait l'être ? Au nom de quelle idée, de quel principe, de quelle valeur, hein ? Bougres de putains de conneries de merde...

Se ressaisissant de la pelle, il fit basculer la terre sur les bucherons. Les mains poisseuses, à la fois suintantes de sueur et de sang, se cloquaient de quelques ampoules. La tâche était éreintante. Et l'autre, pas une seule fois, ne proposa son aide. Ignoble démon. Infâme pourriture.
Allaster cracha.
Lorsque le dernier tas de terre acheva de remplir la fosse, Allaster planta la pelle sur le côté et s'agenouilla. De sa main, il dessina un cercle devant lui, allant de de son front à ses lèvres en passant par ses joues. Il psalmodia. Pendant quelques instants, il resta dans cette position priant les dieux majeurs et mineurs de bien vouloir accorder asile à ces âmes perdues.

Quand Allaster se redressa, ce fut pour se diriger vers Paz, son cheval. Une sacoche trônait sur son flanc. Le vieux chevalier l'ouvrit avec précaution, cherchant à ne pas trop tâcher le tissu de sang. Il extirpa une gourde et, comme il le put, se nettoya les mains.

Sans offrir un regard au démon, il parla après des heures de mutisme :

- Le soleil est bas. Il va falloir trouver un endroit où dormir cette nuit. Un village du nom de Mytlan se situe à moins d'une demi-lieue de là. Nous pourrions demander gite et couvert à l'auberge. Nous pourrons également entamer une conversation plus posée, loin de cette ambiance de mort... Oui, là-bas, je répondrai à toute vos questions. J'espère que cela vous sied...
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Synëal Muspell

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MessageSujet: Re: Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster]   Les effluves fruités du négoce [PV : Synëal et Allaster] EmptyVen 28 Oct 2011 - 16:04

Les heures duraient inutilement longtemps, et le démon se faisait impatient. Le vieux mage tenait vraiment à inhumer ces corps d'humains lâches et abjects. Il trouvait d'ailleurs ces moeurs encore plus abjects que les actions des bûcherons. Seule la Nature devrait décider de leur sort : soit dévorés par des animaux qui auraient pu distribuer la viande à une progéniture qui ne pourrait survivre sans ça à un hiver qui approchait, soit décomposés et transformés en composte pour les braves plants qui avaient besoin d'une ressource autre que la terre famélique des environs.

N'ayant obtenu aucune réponse concrète de la part de son interlocuteur, il était allé s'appuyer simplement contre un arbre, croisant les bras sur sa poitrine, et laissant les muscles âgés et affligés du vieillard agir.

C'était aussi avec un amusement croissant qu'il observa les mouvements d'Allaster creusant la terre d'une façon lente, et épuisée, qui passèrent à une manière plus disproportionnée compte tenu de son état. Un peu comme s'il trouvait un échappatoire dans ce travail pour oublier les faits du démon, pour se trouver un prétexte à ne plus lui adresser la parole, tant il devait l'agacer par son comportement. Synëal rectifia sa réflexion qui avait suivi les premiers mots qu'ils s'étaient échangés. Allaster était un humain comme les autres, avec des limites qu'il ne repoussait pas lui-même. Il poussa un soupir imperceptible, porta une main à sa besace, en sortit une fiole dont lui seul connaissait le contenu. Il jeta un regard au magicien, un regard prudent et perplexe, espèrant qu'il n'ait pas aperçu son récipient, et le réfugia derrière son dos. Il reprit ensuite un air naturel, le menton haut, et attendit beaucoup plus patiemment qu'à l'instant la fin de son ouvrage laborieux.

Il l'entendait presque pester, les coups de pelle dans le sol exprimant tout haut ce qu'il pensait tout bas. Il l'entendait déglutir alors qu'il rassemblait les morceaux visqueux des victimes d'un démon trop orgueilleux. Son sourire s'élargit. Il entendait ses os craquer et ses muscles se meurtrir à chaque mouvement, à chaque élancement, à chaque oscillation du corps. Le silence dans la clairière était tel que Synëal pouvait percevoir tout ceci avec précision.

Allaster crache un caillot de salive épaissi par la fatigue. Un bruit métallique et la pelle tombait enfin, sans doute plus soulagée que lui. Synëal quitta enfin sa posture, mais il s'arrêta net, et poussa une sorte de
« Oh non » audible. Le voilà qui se mettait à prier des dieux inexistants. Non, n'allons pas remettre en question la foi qui lui avait donné le courage de se sacrifier uniquement pour la sépulture de parfaits inconnus, disons plutôt dieux fainéants. Le démon roula des yeux et regarda ailleurs, tapant du bout du pied d'un air excédé, espèrant bien fortement que cela puisse perturber sa cérémonie.

Enfin, le mage se redressa. Là, il ne devait pas rater son coup, et allait devoir improviser une minuscule diversion.


« Ah bah, c'est pas trop tôt! », lâcha le démon roux.

Et comme il s'y attendait, lorsqu'Allaster rejoignit son cheval, celui-ci ne lui accorda pas d'attention. Il en profita donc, fit sauter le bouchon de liège de sa fiole et en versa le fluide mystérieux dans le sol. Puis il rangea prestement le tube de verre dans sa sacoche. Le vieil homme émit alors l'idée d'aller se rendre dans une auberge dans le village qui se souhaitait près de là. Le démon haussa simplement les épaules, faussement conciliant.


«Eh bien, à votre guise, très cher. »

Il étouffa un gloussement aux mots « ambiance de mort ». Il s'en serait presque senti coupable! Mais ce n'était pas le cas. Tout ceci était d'une mise en scène tellement subtile et viciée qu'il se plaisait beaucoup dans le rôle de celui qui avait l'ascendant. Ce n'était pas la première fois qu'on lui soumettait une quelconque faveur, mais l'idée de faire tourner en bourrique les requérants, de les énerver, de titiller leur égo, de jouer avec leur patience, était un jeu si délicieux qu'il ne parvenait pas à agir autrement.

« Je ne peux m'empêcher d'admettre que c'est une bonne idée. Mettons-nous en route dès maintenant. De plus, j'ai le gosier qui brûle. »

Il devait encore goûter à ce fameux breuvage que les humains appelaient « hydromel ». Un alcool tiré de la fermentation du miel, avec l'arôme relevé mais doux du sucre. Cela devait être exquis et sensationnel pour un démon qui ne connaissait que les fluides purullents et les jus amers des fruits des marais.

Il emboîta le pas vers la sortie de la clairière, attendant que le mage emmène le cheval avec eux. Bon, il devait avouer que quitter cet endroit le soulageait aussi un peu. Il avait lui-même l'impression de ne pas avoir l'esprit très clair et sobre quand il restait sur son précédent « champ de bataille ». D'un pas sûr, il avançait, quelques mètres devait le mage, ne se souciant que peu de son état avancé de fatigue. A moins qu'il ne soit monté à cheval. Et si c'était le cas, alors c'était Allaster qui voulait marquer la distance avec lui. C'était tout à fait compréhensible, et le Botaniste Ardent ne s'en vexait absolument pas.

Là, il ralentit la cadence de marche, et lança à l'adresse de son compagnon.


 »Je vous ai à peu près parler de ce que j'étais, et ce que je suis. Vous semblez avoir cerné la bête monstrueuse qui se tapit au fond de moi, maiiiis, pour ma part, je ne connais pas grand-chose de vous, à part que vous êtes une sorte de vieil hibou décati assis sur des principes aussi désuets que naïfs. Arrêtez-moi si j'me trompe, mais l'impression que vous avez fait les bons choix dans votre vie ne cessent de vous tarauder. Vous refusez de regretter ce que vous avez fait, bien qu'en réalité, il y avait des choses plus confortables que vous avez décidé de quitter en vertu d'une … bonne conscience? »

Il tourna des yeux brillants de malice et de mystère vers lui. Ses prunelles s'étaient dilatées, comme pour faire transparaître sa clairvoyance. A force d'étudier les petits individus pitoyables et instables qui foulaient les terres de Feleth, Synëal arrivait avec une justesse déconcertante à cerner les gens qu'ils rencontrait. Il pouvait arriver qu'il se trompe, mais la marge d'erreur était minime...

Il ajouta avec son éternel sourire narquois peint sur son visage.


« Et nombreuses sont les âmes damnées de cet acabit qui peuplent le Vein.»

A la fin de cette fameuse demi-heure de marche, ils entraient tous les deux dans l'étroite rue marchande du village de Mytlan. A quelques centaines de là, dépassait d'une paroi en bois peint l'enseigne de l'auberge qu'avait mentionné Allaster. Le Cheval Dansant. La pancarte représentait une femme tenue par les mains par un cheval bipède. Original, ceci dit. Il entra à l'intérieur, allant trouver une place dans l'établissement pendant que le vieil homme allait atteler son cheval. L'odeur de sueur et d'alcool lui agressait déjà les narines. C'était à la fois affriolant et dérangeant, mais le démon comprenait mieux pourquoi les mâles humains se plaisaient à traîner ici comme s'il s'agissait d'une vulgaire taverne. Il y avait là un cadre idéal, un décor convivial, des serveuses charmantes, un propriétaire jovial qui nettoyait éternellement ses verres comme si c'était une mission divine. Pour ce qui était du gîte, il laisserait le soin à son compagnon de voyage de s'arranger des formalités, mais pour ce qui était du couvert...
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