Magiciens renégats rime avec trépas. [PV Querel] [RP CLOS]

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Querel avait été appelé au palais royal, afin de se voir délivrer une mission plutôt importante. Son statut de capitaine de la légion faisait qu'il était le premier informé lorsqu'il y avait un problème à régler. Yozora l'avait donc accompagné, en direction du palais royal, là où se trouvaient les "dirigeants" du royaume du dessus. L'archimage et le capitaine de la légion se retrouvèrent devant les hauts dirigeants. Aucune salutation ne sortit de leur bouche, ils commencèrent directement leur discours.

"Querel Sentencia, capitaine de la légion. Nous avons une mission pour toi, qui sera parfaitement adaptée à ton style d'opération... Il se trouve que des magiciens renégats se sont alliés, et ils tentent de percer les secrets d'une magie des plus terribles. Pour cela, il font tout pour invoquer une créature d'outre tombe, qui leur donnerait pouvoir et immortalité. Ces fous mettent en péril le faible équilibre entre nos mondes. Toi et tes hommes devez les arrêter, c'est ton devoir. Le but de cette mission est d'exterminer tous ces stupides humains, et d'empêcher la renaissance de la créature maléfique. Tout exterminer, cela devrait être dans tes cordes non?. Ils se sont retranchés sur les collines, dans ce qui semble être de vieilles ruines."

Les hauts dirigeants parlaient comme si Querel était un moins que rien, on sentait néanmoins dans leurs voix une once de crainte, de respect forcé. Le capitaine de la légion ne s'était pas donné la peine de répondre à la provocation, il avait simplement émit un grognement, signe qu'il avait compris le but de la mission. Regardant les dirigeant un a un, les fixant quelques secondes avant de passer au suivant, il avait montré Yozora du bout de son doigt, et avait clairement dit qu'il viendrait avec lui, question de stratégie. A l'entente de ce mot, les hauts dirigeants avaient chacun levé un sourcil, apparemment, le mot stratégie ne faisait habituellement pas partie du vocabulaire de Querel...
Les deux envoyés en mission sortirent du palais royal, un soldat de Querel attendait dehors. Ce dernier lui ordonna d'aller chercher une vingtaine d'hommes qui les accompagneraient pour la mission. Une fois les soldats réunis, le capitaine de la légion leur fit un topos de la situation, les objectifs, les ennemis, leur délit, enfin tout ce qu'il y avait à savoir. Querel ne faisait pas de manières lorsqu'il parlait à ses hommes, et ceux-ci semblaient le craindre, on pouvait le voir dans leur regard. Après avoir terminé ses explications, Yozora vit Querel se tourner vers lui, lui demandant de créer une faille pour se diriger vers le monde du milieu.
L'archimage concentra son pouvoir un instant, et le relacha. Une sorte de fissure s'ouvrit dans l'air. L'archimage s'y engagea, suivit de Querel et de ses vingt soldats de la légion. Ils arrivèrent au milieu de collines, où personne ne semblait avoir été depuis un moment. Yozora se tourna vers le reste de "l'équipage" et leur expliqua la situation.

"Nous sommes à environ une journée et demi de marche des ruines où a été établi le camp des magiciens renégats. Nous avancerons discrètement afin de disposer de l'effet de surprise lors de notre attaque, cela sera toujours profitable. Surtout que nos adversaires sont doués de magie, ils peuvent donc avoir mis en place quantités de pièges magiques. De plus, nous pourront éliminer les quelques sentinelles placés sur notre route, avant qu'ils avertissent le reste de leur camp..."

Sur ces derniers mots, Yozora tendit sa main droite qui tenait son bâton. Du bout de celui-ci partit une petite étincelle de lumière qui se dirigea vers une sorte de fourré à une certaine distance de là. Une fois rentrée dans ce fourré, de la lumière jaillit. On vit ce qui semblait être un homme sortir de sa cachette en courant, couvert de flammes blanches. Il s'écroula au bout de trois secondes de course. Ni son corps ni ses habits n'avaient été abimés, il avait brûlé de l'intérieur avec le pouvoir de Yozora.
L'archimage n'avait pas terminé de parler, mais ce qui venait de se passer laissait entendre le fond de sa pensée. Les coins de ses lèvres se retroussèrent légèrement, et son regard laissait paraître une idée entendue à tout le monde. Ils étaient à présent en territoire ennemi, et il ne fallait surtout pas laisser les sentinelles s'échapper...

Querel avait horreur de ce genre d'expéditions. Sur le papier il était clair qu'elles étaient faites pour lui, car exécution sommaire signifie bien ce que ça signifie. Mais la réalité était tout autre, le fait d'être contraint à mettre au point une stratégie l'agaçait énormément, les magiciens aussi, avec leurs pouvoirs, leurs sceaux de protections et compagnie. Ici il s'agissait de se battre contre de vrais combattants, et l'ange n'aimait pas ça. Que faisaient-ils de mal ? Ils agissaient, ils créaient, ils invoquaient, ils semaient la discorde dans cette "terre pourrie". Devoir les exterminer le répugnait. L'équilibre de ceci, l'équilibre de cela...

*Mon cul ouais.*

Le monde était laid, le monde empestait la crasse et l'odeur de la sueur consumait la dignité de ses habitants. De quel équilibre venait-on lui parler ? Un grand coup dans la balance ! Qu'elle tombe à terre une fois pour toutes ! Reconstruire sur des bases pures, c'est ça qu'il fallait faire, et arrêter de s'efforcer péniblement à protéger la vermine purulente. Les sorciers que la légion avait pour ordre de décimer savaient ce qu'ils faisaient, et ils le faisaient bien.
Querel, lui, se sentait chargé de réveiller ceux qui ne savent pas. Ceux qui s'embourbent dans leurs propres déjections, ce qu'ils appellent leurs vies, leurs problèmes, leurs idéaux, tous faussés par leur perception coupée des grandes choses. Les réveiller... Ou plutôt... Les endormir à jamais. Pour que l'infection cesse.
Il se trouve même, qu'en cherchant des arguments à ses échecs, il était parvenu à cette conclusion : la mort apporte l'occasion à ceux qui la côtoient de près, de faire quelque chose de leur vie. C'est pourquoi il la semait sans relâche, sans non plus regarder derrière son épaule, vers ceux qui un jour s'en relèveraient transformés, et plus grands. Il les croyait sauvés, il leur offrait un but, il leur offrait la détermination de mourir pour une belle cause. Et laissait les faibles s'apitoyer, pourrir, de par leur manque de volonté, pour finir dans les égouts, rongés par les rats.

En tout cas la situation lui déplaisait, et pour couronner le tout, il fallait faire attention aux embusqués un peu partout sur leur chemin. Il avait invité Yozora à les accompagner car il savait que ça lui plairait, il avait l'air d'un être optimiste, sans pour autant avoir ce discours moralisateur, qu'ils tenaient tous. Enfin en réalité il lui avait demandé de venir pour aider, et en quelque sorte diriger la tactique, parce que Querel, ça l'emmerdait fermement. Et puis avoir un puissant archimage à ses côtés, contre des ensorceleurs, ça paraissait être essentiel pour la survie.

D'ailleurs, il était à peine arrivé qu'il calcina un homme de l'intérieur, tout en faisant bien comprendre à la troupe qu'il fallait les tuer discrètement et ne pas les laisser s'en aller avec leurs jambes. Ce que les soldats comprirent, ils se mirent à ouvrir l'oeil et à fondre sur les buissons touffus de temps à autres, comme des aigles, ressortant en tirant un cadavre derrière eux.

Soudainement ennuyé par un des propos qu'avait tenus l'oracle, qui venait de lui monter au cerveau, Querel prit la parole :

- "Un jour et demi ? Raah mais on va devoir en buter combien des pauvres types encapuchonnés sous les talus ? On aurait du se pointer directement sur eux, comme ça on aurait eu l'effet de surprise mais pas toute cette galère... Surtout que comme t'as pas d'ailes on doit tout se taper à pieds..."

Son côté énervant et négatif reprenait le dessus, ici était terre nauséabonde, et non source bénite.

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Comme prévu, les soldats de la légion avaient bien compris le message délivré par Yozora un peu plus tôt. Lors de leur avancée, ils avaient éliminé les sentinelles embusquées. Leur progression était assez rapide, mais elle pouvait l'être plus.
L'archimage fut légèrement amusé par le mécontentement de Querel quant à la durée du "voyage", mais il ne le montra pas. Il répondit avec calme et fermeté au capitaine de la légion.

"Ce n'est pas parce que je ne suis pas un séraphin que je ne peux pas voler. Je suis un archimage au cas ou tu l'aurais oublié, je peux me servir de ma magie. Nous n'allons pas foncer tête baissée et atterrir au milieu de ceux que nous devons exterminer. L'effet de surprise serait de notre côté, certes, mais certains des magiciens renégats pourraient avoir l'occasion de s'enfuir. Nous faisons donc comme je l'ai suggéré plus tôt, pour être sûr que personne ne nous échappe. Bien sûr, si tu le souhaites, nous pouvons voler pour accélérer notre avancée, nous arriverons à la tombée de la nuit dans les ruines. Nous pouvons voler, mais à faible altitude, pour ne pas nous faire repérer de loin."

Sur ses dernières paroles, Yozora s'éleva du sol grâce à une poussée magique qu'il exerçait. Il se mit à hauteur des autres anges qui volaient grâce à leurs ailes, et se remit en route. Ils avançaient plus rapidement. L'archimage étudiait le terrain, laissant la tâche d'éliminer les sentinelles aux soldats de la légion. Ils se débrouillaient d'ailleurs plutôt bien.

Yozora se mit à voler, grâce à sa magie prodigieuse, au grand étonnement de Querel, qui était plutôt satisfait de pouvoir lui reprocher quelque chose. A sa suite, ils prirent tous leur envol, à basse altitude, comme l'archimage l'avait suggéré, et avancèrent donc bien plus rapidement vers le lieu où tout allait se jouer. Poussant ses ailes meurtries jusqu'à la hauteur du stratège, le capitaine prit la parole, comme pour avoir le dernier mot :

- "Hm, les archimages sont des êtres bien étonnants. Mais tu me sembles vouloir suivre les ordres avec trop de rigueur... A moins que ça ne t'amuse, il n'est pas nécessaire de tous les tuer, le but est juste de les empêcher d'invoquer leur saloperie... Et il me semble que s'ils sont réunis, c'est qu'ils ne peuvent y arriver uniquement en joignant leurs efforts. Donc si on en laisse s'échapper quelques uns, ce n'est pas si problématique. Enfin selon moi. Tu viens avec nous de ton plein gré, je te laisse la stratégie et la liberté d'action, mais moi, si tu veux, c'est le genre de missions qui m'énerve !"

Ses paroles se conclurent par un ricanement glauque.

- "Enfin si nous arrivons là-bas au crépuscule, ça devrait aller."

Il sortit, d'une des poches de son manteau, un petit bout d'os, blanchi. C'était en vérité une phalange. Querel la saisit entre son pouce et son index, puis reprit :

- "Le point positif avec les traques de mages, c'est qu'on trouve toujours des choses intéressantes."

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Yozora vit Querel se rapprocher de lui en vol. Il voulait sans doute lui parler. Les archimages, des êtres étonnants? Non, pas le moins du monde, c'était tout simplement Yozora qui était différent des autres, il était lui, tout simplement. Au vu de la suite de la remarque du capitaine de la légion, Querel ne semblait pas avoir entièrement compris le fond de la pensée de l'oracle. Tous les tuer était primordial à cette mission, même si cela amuserait quelque peu Yozora. Querel n'aimait pas trop de genre de mission, pourtant il s'agissait simplement d'une extermination pure et simple.

"Ceux qui accèdent au post d'archimage ne sont pas forcément étonnants, je suis simplement différent des autres, je pense à ma façon. Quant aux ordres, je les suis dans les grandes lignes, mais j'ai ma propre idée sur la finalité de la chose. Aucun de ces mages renégats ne doit s'échapper, c'est absolument primordial. Nous devrons tous les exterminer, jusqu'au dernier. Si quelques uns s'échappent, ils chercheront à nouveau à réunir autour d'eux un cercles d'illuminés, afin de vouloir à nouveau invoquer leur créatures d'outre tombe. Et je suppose que cela te déplairait d'être envoyé à nouveau dans quelques temps afin de régler à nouveau cette affaire. Demain, nous exterminerons avec eux cette folle idée d'invoquer une créature bien trop puissante dans ce monde. Excuse moi si je me fais si pointilleux, mais cette mission ne me plait pas énormément non plus, il me serait donc désagréable de la réitérer dans quelques temps."

Querel sortit quelques chose d'une poche de son manteau: un petit objet blanc, usé, et lissé par le temps. C'était une phalange. Le capitaine de la légion rapporta ensuite que l'on trouvait toujours des choses intéressantes lors de traques de mages. Yozora ne put s'empêcher de sourire. L'humour sinistre de Querel était plus que drôle, si on en comprenait l'intérêt...

L'archimage répondit à Querel avec sagesse, en effet, s'ils ne voulaient pas se retrouver à courir les campagnes à nouveau à la poursuite des mêmes dégénérés, il fallait tout purger. Le séraphin acquiesça d'un simple signe de tête approbateur.

Il porta ensuite le petit os à hauteur de ses yeux, comme pour l'examiner de près.

- "Non sans rire, ils nous en apprennent des choses captivantes ces bougres, quand ils sont sur le sol glissant qui mène tout droit vers la grande porte noire. Ils semblerait qu'ils ne puissent imaginer leur savoir sombrer dans l'oubli. Donc ils en font cadeau, même à leur assassin, s'il ne reste plus que lui. Braves hommes."

Puis, toujours en volant, Querel fit un petit mouvement de sa main tenant la vieille phalange vers Yozora.

- "Par exemple, savais-tu que les os sont d'excellents anti-mites ? Raaah ça oui, des information capitales qu'ils nous livrent ces gens là..."

Il marqua une pause dans son petit monologue cynique, puis reprit :

- "Espérons que ceux-là seront plus inventifs quant à leurs dernières révélations..."

L'ange replaça délicatement le précieux petit objet blanc dans sa poche en lambeaux, pour bien signifier l'intérêt majeur qu'il portait à sa tenue, tâchée de sang, déchirée et usée. Les mites auraient pu sévir avec la plus grande violence que personne ne s'en serait aperçu.

Autour des deux commandants, les soldats continuaient leur chasse, tels des rapaces à l'affut du moindre bruissement de feuillage.

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Décidément, Yozora aimait bien le cynisme de Querel. Sa façon de voir la vie était sombre et peu attirante. L'archimage trouvait l'humour noir de Querel vraiment amusant. Mais le moment n'était pas à la plaisanterie, ils avaient du pain sur la planche, ils étaient en mission. Les sentinelles se faisaient de plus en plus nombreuses, le nombre de morts augmentait par conséquent plus vite chaque minute qui passait.
Yozora eut une idée, qui leur faciliterait la tâche. Toujours en volant, il plaça devant lui les paumes de ses mains vers le ciel. Des étincelles de pouvoir se formèrent, grossirent, jusqu'à former un grand globe de couleur blanche. L'archimage se concentra légèrement pour modeler son pouvoir. Les contours du globe lumineux se mirent à onduler, comme si quelque chose de vivant à l'intérieur voulait en éclater la surface. Au bout de quelques secondes, les contours du globe s'immobilisèrent, le laissant à son état initial. Le globe se détacha en plusieurs formes indistinctes. Une bonne vingtaine de tâches magiques blanches flottaient dans l'air à côté de Yozora.
Ces tâches ondulèrent comme le globe précédemment, et prirent la forme d'un oiseau, une hirondelle pour être plus précis. Celles-ci restèrent autour de l'archimage un instant, puis partirent devant le capitaine de la légion et ses hommes. Elles se séparèrent pour ratisser le terrain qui allait être parcouru par les anges envoyés en mission. De temps en temps, un oiseau de pouvoir plongeait vers le sol en direction de fourrés ou d'arbres, et une vive lumière éclatait de derrière les feuillages, laissant un homme s'écrouler en dehors de sa cachette à chaque fois.
L'oracle tourna la tête vers Querel.

"Ingénieux n'est-ce pas? Un sort comme celui-ci est très utile lorsqu'on ne veut pas faire de gestes inutiles. Cette vermine ne mérite pas que l'on s'occupe d'elle de notre propre main."

La lune commençait déjà à montrer le bout de son nez. Au loin se faisaient voir des ruines qui semblaient très anciennes. Yozora entama une descente en direction du sol, en faisant signe à ses compagnons de le suivre. En s'approchant de la terre, l'archimage parla à Querel.

"Nous allons établir un rapide plan d'action, afin de ne laisser personne s'échapper. Ces mages renégats ne doivent pas être très puissants, mais ils peuvent être une menace s'ils se mettent à utiliser leurs pouvoirs contre un seul d'entre nous. Il faudra donc les séparer, les prendre à part, ou au moins en petit groupe. D'après les informations que nous avons, ils sont une quinzaine d'individus. Nous essaierons de diviser ce groupe en deux. Si cela ne te dérange pas Querel, je prendrai cinq hommes avec moi, les quinze autres resteront à tes côtés. Nous allons pénétrer en silence au milieu des ruines, et les encercler, mais avant cela, je vais créer un écran de protection autour de l'endroit, afin que je sente si quelqu'un autre que nos hommes franchit les limites de ce territoires. Nous pourrons ainsi repérer les magiciens qui réussiraient à s'enfuir."

Yozora se concentra quelques instants. Il tendit ses mains vers les ruines, et laissa son pouvoir se manifester. Rien ne sembla se passer, mais l'archimage avait pourtant bien lancé un sort. Il se tourna vers ses coéquipiers, et avança. Ils comprendraient qu'il fallait venir avec lui. Ils allaient pénétrer dans les ruines d'ici peu.

Yozora débarrassa la légion de ce travail ennuyeux grâce à un sort aussi spectaculaire qu'efficace. Puis, quand ils furent arrivés sur place, posa une ingénieuse barrière magique, qui détecterait les fuyards. Il dicta également des directives, qui dans l'ensemble convenaient au capitaine. Seulement, ce dernier, ayant plus d'expérience dans ce genre d'excursions, finit par le contredire, une fois l'enceinte magique établie.

- "Bien. Bonne idée Yozora. Ça nous facilitera le travail. Mais je crois pouvoir affirmer sans me tromper que ces mages, bien que n'égalant certainement pas ton niveau, du moins pas dans tes domaines, sont capables soit de se téléporter, soit d'ouvrir des failles vers l'un des deux autres mondes. Ce qui compromettrait l'efficacité de ton pouvoir. Enfin nous verrons bien, c'est certainement mieux que rien en tout cas."

Les anges franchirent le dôme invisible, s'approchant donc à pieds des ruines. C'était une construction modeste, faite de vieilles pierres et à moitié détruite. Il allait être relativement facile de l'explorer rapidement, sans devoir fouiner des heures dans de sombres couloirs interminables, à la recherche des dits magiciens renégats. Querel, après quelques dizaines de pas, ajouta :

- "Et puis tu prendras dix hommes avec toi. Tout comme moi. Je me défendrai, tu sais."

Une expression sadique marqua son visage pendant un court instant. En tout cas ces mots furent un réconfort pour les soldats. Ils avaient mille fois plus confiance en cet oracle qu'ils ne connaissaient pas qu'en leur capitaine de longue date. Savoir que cinq de plus auraient la chance d'échapper à la folie de Querel les emplissait de courage. Ils n'étaient au fond ni faibles, ni peureux, ni de mauvais guerriers. Mais face à la magie ils étaient mal préparés, et le commandement irréfléchi, sans scrupules pour la vies de ses hommes de ce dément ne les plongeait que plus dans l'appréhension.
Instinctivement, ils marchaient tous le plus possible derrière l'archimage, comme de petits enfants fâchés contre l'un de leurs parents, pour avoir plus de chance d'être désigné comme étant des dix, que des autres dix.

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L'archimage Yozora réfléchit un petit instant suivant la remarque de Querel. Ces bougres de mages renégats étaient peut être capables de se téléporter ou de créer des failles... Cela, Yozora n'en était pas sûr, mais il fallait tout de même prendre en compte cette éventualité. Si ces provocateurs d'ennuis se regroupaient, c'était bien parce qu'il manquaient de pouvoir individuellement, alors une majorité d'entre eux ne devaient pas être capable de se téléporter, ou de créer une faille. Ces deux procédés étaient complexes, et ils nécessitaient une quantité d'énergie non négligeable.

Yozora prit donc avec lui une dizaine d'hommes. Tous semblèrent rassurés. Les dix autres qui devraient suivre Querel semblèrent dépités de devoir suivre leur chef, comme s'ils craignaient de ce qui allait advenir. Ils avancèrent à pas de loup. Chacun occupait un espace méticuleusement déterminé afin de couvrir un maximum de terrain, et d'avoir un champ visuel plus qu'obtu.
Soudain, un homme sortit de derrière une pierre, et leva ses mains en direction de Yozora et les dix hommes qui le suivaient. L'archimage lança sa main gauche dans le vide -la maintenant parallèle au sol- vers l'homme en face de lui. Ce dernier s'immobilisa étrangement, il cherchait apparemment à se débattre, mais quelque chose l'empêchait visiblement de bouger.

Yozora avait créé comme une sorte de lien avec le corps de celui qui ne serait bientôt plus. Son pouvoir emplissait le corps du futur cadavre, si bien que celui-ci lui appartenait, il ne pouvait rien faire. Un craquement sourd retentit, une multitude d'os qui se brisent en même temps, un bruit sourd et grave. C'est un corps inerte, sans vie, qui tomba sur le sol. Le capitaine de la légion et Yozora étaient sans doute repérés. Les ennemis allaient affluer.

Ils débouchèrent sur un cercle à découvert, où étaient assis une vingtaine d'individus. Ils étaient tous assis sur une pointe d'un pentacle particulier, et inconnu aux yeux de Yozora. Une bougie était allumée au centre du pentacle, et la flamme était bleue. A la vue des "étrangers" dans leur camp, tous les mages renégats se levèrent, une puissante lueur d'hostilité dans le regard. L'archimage se tourna légèrement vers les hommes qui étaient non loin de là, et cria une directive plus que simple.

"Pas de pitié! Exterminez les tous!"

Dans les ruines, la salle obscure, percée de quelques rayons de lune fébriles, passant dans les brèches béantes de la roche. Avec une unique bougie pour tout éclairage, face à de puissants mages, ça puait fortement l'embuscade. En tout cas le danger était réel. Quand les ordres de Yozora retentirent, une bonne moitié des mages s'enfuirent par un corridor sombre au fond de la pièce, tandis que les autres restaient là, préparant le combat. Querel souffla à l'oreille de l'archimage :

- "Tue moi ceux-là, nous on va chercher les fuyards."

Puis, sans perdre une seule seconde, il fila d'un grand battement d'ailes vers le couloir, embrochant un larbin au passage. Ses hommes suivirent, d'une rapidité sans failles, pour ne pas subir les foudres des mages au passage. Tous se retrouvèrent dans la noirceur la plus totale, ici pas une seule source de lumière, et pas de mage pour arranger le tout. Ils avancèrent à l'aveuglette jusqu'à une grande porte de bois, derrière laquelle tous les sorciers évadés s'étaient réunis autour d'une table. Ces derniers ne s'attendaient pas à être déjà dérangés, ils avaient commencé une incantation, qui dut avorter, à cause de la présence des anges. Le capitaine, voyant l'un d'entre eux se lever pour abattre un puissant sort, fut pris de court, et dans la panique lança sa malédiction d'esprit. Mais ca n'eut pas l'effet voulu, les mages renégats comme les soldats de la légion se mirent à suffoquer, à hurler, à marteler les roches de leurs crânes. L'un planta sa tempe sur le coin de la table de bois puis introduisit ses doigts dans le trou, pour enfin fendre sa propre tête et déverser sa cervelle. Un autre se désarticula complètement, attrapant sa mâchoire avec le bras, déjà passé dans son dos, pour finalement l'arracher. Tous moururent dans une scène des plus atroces, devant les yeux écarquillés du séraphin. Excepté le plus vieux des magiciens, toujours assis au bout de la grande table, luttant pour ne pas céder comme les autres.
Querel prit lentement la peine de s'asseoir, poussant un cadavre de la chaise, posant ses longues mais sur le bois poli. Il était face au dernier survivant, et, lacérant de ses ongles la table, demanda d'une voix dérangée :

- "C'est vous qui vous êtes amusés à décupler la magie ou c'est juste mon talent le responsable de ce carnage ?"

Le vieux gémit entre deux crampes de paupières :

- "C'est nous, tu n'es qu'une merde, tu as juste eu énormément de chan..."

Ne lui laissant pas finir sa phrase, le psychopathe monta, fit trois pas en un souffle et enfonça sa longue épée dans la gorge du vieillard sénile. La lame trancha le collier de l'homme, qui roula sur le bois. Querel le saisit entre deux doigts et le porta à ses yeux. Une améthyste grossièrement taillée, parcourue de trainées de fumée, continuellement en mouvement.

- "Chance ? Ouais t'avais peut-être raison vieux taré."

Puis il lui fit un grand sourire.

- "En attendant t'es crevé et moi je cours toujours, avec ton amulette."

La folie de cet homme était déconcertante. Pas une seule seconde, ne lui était passé à l'esprit ce que n'importe quel être sensé aurait ressenti dans ces dernières minutes fort précipitées.

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Yozora donna de rapides directives aux hommes qui l'avaient suivi. Ils devaient s'attaquer aux mages renégats à deux contre un, car eux ne maîtrisaient pas la magie, et c'était une bonne méthode pour survivre face à un utilisateur de pouvoirs.
L'archimage frappa le sol de trois coups de talon. Celui-ci se liquéfia sous les pieds de trois des hommes qui étaient assis sur les branches du pentacle particulier. Ceux-ci étaient immobilisés, mais ils pouvaient néanmoins lancer des sorts. Une sphère magique étrangement sombre fut projetée en direction de Yozora, une attaque cherchant à tuer. Malheureusement pour le lanceur, son inconfortable position lui avait valu le fait de mal viser, si bien que l'oracle esquiva l'attaque en faisant une souple roulade sur le côté droit.
Deux autres projectiles similaires suivirent, Yozora n'aurait pu les éviter. Il créa donc un courant de pouvoir, que les projectiles de magie noire empruntèrent. Ces deux obscures sphères firent donc le tour de chaque côté de l'archimage, pour retourner à leur point de lancer: deux mages renégats. Ceux-ci ne purent réagir assez rapidement, et se prirent donc leur propre sort de plein fouet. Les sphères traversèrent les deux hommes, laissant sur leur passage un trou béant dans leurs misérables corps. Ils moururent aussitôt.

Les séraphins, soldats de la légion, suivaient bien les ordres de Yozora, ils s'attaquaient à quelques magiciens, toujours par deux, et quelques fois plus. On voyait qu'ils avaient été entraînés à tuer, et à s'entraider au possible. Ces anges là étaient de vrais soldats.

[Yozora étant absent, et ce topic ne m'inspirant guère plus que ça, j'annonce qu'il est clos x)]

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