" Un truc ou une petite chose qui ferait de mon ciel une étincelle " (Pv: Alban.)

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Je me souviens du passé. Le mien. En général je fais le maximum pour l’oublier. Essayer bien entendu mais on oublie jamais vraiment. Ce midi là je m’étais assise contre le tronc de ce saule pleureur et j’essayais de trouver du repos face à cette magnifique clairière. Lentement j’avais réussi à y trouver une certaine paix intérieure et j’avais oublié un instant la trouille qui me parsemait le ventre. Pourquoi cette peur ? Je ne sais pas, je crois que je suis sans doute toquée et un brun folle. Oui la folie m’habite et je ne souhaite que m’amuser désormais. J’en ai ma claque d’être trop sérieuse, de devoir jouer le rôle de la bibliothécaire modèle. Alors bien sur que j’ai du savoir mais bon sang je suis tout sauf sage. Est-ce qu’un jour seulement quelqu’un seras lire en moi ? Me feras découvrir ce que je souhaite le plus au monde : une aventure dont je ne serais pas prête d’oublier. Une rencontre qui changerait ma petite existence morose d’en ce moment. Je ne sais pas moi, n’importe quoi, juste UN PETIT TRUC qui me redonnerait une bouffée de chaleur et le sourire aux lèvres. J’ai le gout de la solitude dans ma bouche et je n’en peux plus. Faites que je goute à autre chose quelque instant pour qu’enfin je cesse de repenser à mes erreurs ou à ce qui a fais que je vive seule. Telle une solitaire, une femme de la nuit, ou même encore un petit rat des livres.

Je frotte un instant mes pieds nus contre l’herbe verte. Un vert incroyable presque irréel. J’aime venir ici pour la simple et bonne raison que je trouve ce paysage reposant. J’ai souvent écris ici. Des vers, parfois des proses et même quand l’inspiration n’étais pas au rendez vous je ne manquais pas d’écrire dans mon journal.

Mon dos légèrement vouté contre le tronc, j’ai une posture quelque peu négligé. Je ferme les yeux les mains sur mon ventre et attends je ne sais quoi. J’ai juste comme l’impression que je ne serais pas seule longtemps.
Je scrute le ciel, les nuages parsemant celui-ci me fait pensé à du coton. Cette simple idée m’amuse et j’en souris naïvement.
Le bonheur se résume t-il dans les choses les plus simples ? Il me semble.

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J'émerge des flots déchainés et dangereux de... *d'un lac!? C'est quoi cette merde!?* Je nage sur place avec la mauvaise impression de m'être fait berner en beauté. Je continue comme ça, sans jamais discontinuer, essayant de me remettre ou attendant quelques secondes croyant à une fausse imposture. *Ou c'est les deux* De toute façon, J'en avait très vite marre: l'eau est très froide. Je nage vite vers la rive en dos crawl. Une fois sorti, je vais à l'exact opposé de la rive où je viens d'arriver et je recommence un dos crawl passant par l'endroit d'où le passage s'est ouvert plus tôt*pour le fun et la postérité*. Bien évidemment, je suis plus que gelé et dans une forme qui n'est pas sans rappeler les limaces de Beolan après l'hiver de cette année- là. Je m'assoie tranquillement au bord de l'eau regardant devant moi, les yeux dans le vague, des gouttes d'eau à répétition dégoulinant de mon visage fatigué. *Flash back*Ce sort n'a pas de précédent et n'en aura jamais! Il t'offrira ta plus grande aventure dans l'un des sept mers les plus dangereuses qu'il soit!*Fin du flash back*

"MON CUL OUI!!!!!!!!! Criai- je aigre avec un gout amer sur la bouche"

Je me lève brutalement et regarde autour de moi avec frénésie (non, ce n'est pas une personne. Je rappelle pour les lecteurs qui viennent d'arriver ou qui ont la capacité de concentration d'une chèvre en rûte que je suis arrivé seul), dans une position grotesque, les jambes écartés et bien encrées dans le sol. *Où ça hein? OU CAAAAAAA L AVENTURE ET LA MER?????* C'est alors qu'un brise légère vient doucement amener un parfum doux et délicat à mes narines grandes ouvertes. Je renifle doucement cette merveille avant de repérer sa direction.*Par là*. Pas loin de l'endroit où je suis, à plusieurs mètres, une forme se distingue vaguement d'un arbre. Plus je me concentre sur elle, plus elle me parait bien humanoïde... Je peux même voir des cheveux longs voler au vent... quand il y en a. *Je veux bien y aller, mais avec la veine que j'ai, c'est encore un piège! C TOUJOURS UN PIÈGE!* Je balance comme ça pendant à peu près... Non, en fait, j'hésite dans ma tête, mais je marche vers l'arbre. Je réfléchis en y allant et ce, sans même m'en rendre vraiment compte. Je fonce toujours tête baissé sans jamais prendre le temps de tout peser, surtout quand cela me parait intéressant.
*Oula! C'est une fille! Qu'est ce qu'elle fout... Oreilles pointus... Visage angélique... Forêt... personne autour... envie de vomir... oh non! Un elfe!* Je décide quand même d'y aller, pour me prouver à moi-même, car "moi-même est un chieur" comme j'aime à me le répéter, que je suis au-delà du passé. Que je peux faire outre ce qu'ils m'ont fait et ce que j'ai subi. Je ne suis pas un sentimental.
Plus je m'approche d'elle, plus des tremblements me prennent. Mais bizarrement, je sens mon cœur se calmer un peu plus chaque seconde, comme-ci... j'avais la flemme d'être timide, réservé ou même apeuré ou juste pudique. Ce genre de chaînes sont d'une fatigue presque écrasante. Je préfère me laisser aller et vivre l'instant présent. Non, je ne l'ai pas entendu dans une chanson populaire... Je n'ai qu'une envie: lui parler. Et comme je sais le faire: à la "one again".

"Salut gente dame, connaissez-vous l'abbaye de Saint- Pierre de Niccelon?"

Je me suis baissé une fois arrivé devant l'arbre, visage au niveau du sien, un sourire amical sur les lèvres, cachant presque à quel point je ne disais que des idioties. Une perle d'eau vient me faire cligner l’œil me faisant rappeler que je suis mouillé jusqu'aux os. C'est juste ma manière d'entamer une conversation avec un inconnu...

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Alie c’est… une Femme. Sûre d’elle mais jamais trop, mignonne mais pas jolie, sage mais sexy. En fait Alie c’est tout plein de contradiction. C’est certainement ce qui l’a rendait objet de curiosité envers les hommes. Elle, qui avait pendant un moment arpenté leur routes de nombreuses nuits se sentais désormais comme … vidée. Au fond d’elle, que restait il de son coté Femme ? Elle ne semblait pas se respecter encore moins aimée. Autour d’elle il n’y a que la verdure, il n’y a que ce foutu livre qui semble la rassurer quelque instant. En aucun cas vous ne verrez un ami ni même un animal de compagnie.

« Que restes t-il de toi-même Alie qu’une ombre qui ne cesse d’empiéter sur ton présent. Pourquoi ne veux tu pas te relever, sourire un peu et quitter cet air si méfiant sur ton visage. Que fais tu ici tu devrais être ailleurs en train de te trouver une réelle vie et non pas à trainer, telle une solitaire endurcie.
Enfin Merde quoi, pourquoi faut t-il toujours que je me parle à moi-même, c’est d’une fatigue… oui je me fatigue moi-même … en fait je crois que je devrais penser à arrêter de penser. »

« MON CUL OUI!!!!!!!!! »

Alie rouvre les yeux et sursaute ne s’attendant plus du tout à une quelquconque présence dans ce lieu. Au moins ça l’aide à ne plus ruminer des pensées inutiles.
Elle se demande pendant 30 secondes si elle n’a pas rêvé ou halluciner. Ça ne serait pas nouveau vous savez.
Elle se mit à regarder plus excessivement autour d’elle. Ici non. Là bas encore moins. C’est quand elle pointa ses yeux en amandes tout simplement devant elle qu’elle le vit à quelque mètres. Ridicule.

« Il me faudrait des lunettes moi vraiment… »

En peu de temps je le sens qui sans une once de doute dans ses pas, s’approche de moi. Oui car c’est un homme. Je peux même essayer de le décrire. D’abord la chose qui me frappe en premier est qu’il me ressemble, oui car c’est un Elfe…orque. Il n’est point vieux je lui donnerais dans la même tranche d’âge que moi.

Je baisse les yeux. Que me veux t-il et surtout est t-il commode ? La foret m’a apprit à être méfiante, à guetter le moindre évènement.

« Et puis Zut regarde le, tu en a tellement envie. »

Blond taillé en pic. On a de suite envie de passer ses mains dans sa chevelure et de les ébouriffer. Son visage a suivit aussi le même chemin comme par exemple son menton ou même son nez.
Il est de taille moyenne tout comme moi, mais plus il se rapproche et plus il me parait réel, plus grand. Ses yeux tirés en arrière me laisse pantoise il m’est arrivé que très rarement de voir un tel regard.
En conclusion il est Craquant.

Alie, d’un œil intéressée fixe l’elfe en train de s’avancer vers elle. Il ne semble avoir aucune gène, il avance ne se pose pas de question. Alie l’envie. Admire cette façon d’agir sereinement et cach. Bien sur qu’il lui arrivait d’être ainsi mais bien que trop rarement à son gout.

"Salut gente dame, connaissez-vous l'abbaye de Saint- Pierre de Niccelon?"

Au début aucun son ne sort. Je reste là figée comme une idiote à le fixer d’une curiosité affligeante. Il parait calme mais je ne suis pas folle (enfin si) je vois bien dans son regard cette once de folie que j’aime tant. Quand je m’eus enfin résonnée ma voix chancela d’une lueur qui se voulait mélodieuse :

-Je suis navrée, j’ai du mal à réagir. Comme vous le voyez je me reposais et de voir quelqu’un tel… enfin ce que je veux dire c’est que non je ne connais pas du tout cette abbaye. Vous souhaitez vous y rendre ?

Il s’est baissé, son visage au dessus du mien. Trempé je me demandais si il avait froid.

Alie c’est une Enfant.
Un visage mélancolique qui vient d’un seul coup à s’éclairer tel un soleil. C’est un sourire qui se veux amical ou enjoliveur. C’est une envie irrésistible de faire parfois des choses stupides, de dire des propos incohérents ou même encore d’être pendant quelques minutes une personne insouciante.
Telle une pulsion elle a d’abord effleuré puis touché ses cheveux mouillés en finissant pas les ébouriffer gentiment. Ensuite elle a rit telle une enfant sans se soucier de la réaction de son interlocuteur.

-Je suis désolé c’étais plus fort que moi !

D’un clin d’œil elle conclu ce geste.

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Elle est... bizarre... je suis peut- être tombé sur le gros lot des elfouilles qui sait? En tout cas, je n'aurais jamais cru une créature pareille aussi sans gêne! Sachant qu'à la base, elle se cache en forêt, le pourquoi du comment reste pour l'instant un mystère dont j'ai une envie soudaine d'éclaircir...

-Je suis désolé c’étais plus fort que moi !

Puis elle me fait un jolie clin d'oeil qui me fait sourire. Elle est étrangement cool! Je ne sais pas pourquoi, comme-ci elle m'avait transmis son mal en me touchant, mais je veux aussi lui ébouriffer les cheveux. Je tends alors ma main vers le haut du crâne. Je m'arrête en plein milieu du chemin. Un lumière intense et mystérieuse, aussi mystérieuse qu'elle, vient lui éclairer gentiment le visage, au point de distinguer chacun de ses traits. Je me lève, tourne la tête vers la source de la lumière et vois le plus magnifique spectacle de toute ma vie! Je me sens comme attiré vers elle. Je fais à peine deux mètres puis m'arrête, tétanisé.
Au-dessus de nos tête, la Lune éclaire toute la clairière. Le ciel, couvert de nuages transparents jusque là, dégagé et la nuit noire offrent leur secret le plus beau. C'est comme-ci une personne avait "allumé" ce clair de lune et nous observe dans tous les recoins. Je me sens transporté d'une joie immense et ce, accentué par la présence de cette charmante personne. Je n'arrive pas à me détacher de ce tableau digne des plus grands peintres.

"Il manque quelque chose! Je ne sais pas quoi, mais j'ai vraiment l'impression d'un vide, un grand manque!"

Les nuages reprennent leur place, annulant par la même occasion l'hypnotique spectacle. *Je ne reverrai probablement plus jamais une telle merveille, je n'ai plus qu'à la graver en moi à jamais*

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« A quoi pense t-il ? Et pourquoi donc me regarde t-il comme si… j’étais folle ? Bon c’est vrai que je l’avais touché sans aucune raison hormis celle de me libérer d’une subite tentation que m’avais inspiré sa chevelure… chevelure… tiens ça me fais pensé à un poème d’un de mes auteur préféré… et voilà que je recommence à penser et en plus penser n’importe comment ! Regarde le bon sang, sois une femme ! »

Après mon clin d’œil je me souviens qu’il avait sourit et je lui avais rendu l’accolade. Je me sentais rassuré peut être que j’avais bien cerné le personnage en fait.
Sans un mot je le vois voulant toucher avec sa main (bah oui avec quoi d’autre sinon) le haut de mon crâne. Je me laisse faire tout en souriant. Tout ça en devient un peu affligeant. Quand je vois un bel elfe tel que lui, je me sens comme obligé d’avoir un contact même minime avec. Je suis peut être tout simplement tactile. Ce n’est pas une grave chose après tout.

Mais il s’arrête.

« Pourquoi ? Pensais-je. »

Il voit quelque chose. Un spectacle que je vois désormais moi aussi.
Il fait nuit noire pourtant je n’ai pas peur de cette couleur pour une fois. Une merveilleuse pleine lune orne le ciel, et l’elfe et moi la constatons comme deux enfants pour qui le temps, venait de s’arrêter. C’est reposant. Presque enivrant. Tout en quelque minute vient à me transporter, sans que je ne vit rien venir. J’étais là, seule, emprisonnés dans mes pensées mélancolique au coin d’une clairière quand il est venu à moi, me ramenant un si beau ciel.

« Mon étincelle. »

Mais l’elfe veut percer le silence et c’est toujours de sa voix amical qu’il prononça :

"Il manque quelque chose! Je ne sais pas quoi, mais j'ai vraiment l'impression d'un vide, un grand manque!"

Je reste d’abord muette. Que veux t-il dire par là ?

-Ha bon tu trouves ? Devant pareil chose tu ressens encore un manque ? Moi, tout ce que je viens à ressentir est que je me sens apaisée. Mais peut être as-tu raison… il manquerait quelque chose, mais quoi ? Les êtres sont tellement cupide ils ont quelque chose de beau devant eux mais en redemande toujours plus, je trouve ça déplorable…

Ressentant que je m’éloignais encore dans mes pensées je m’excusais du regard et bafoua un « bon d’accord je me tais » à peine audible.

Il se retourne de nouveau mais les nuages ont repris leur place initial.

-C’est nul… bon on fait quoi maintenant ? et c’est quoi alors cette abbaye que tu me parlais ?

Je lui parle très simplement. Spontanément. Ouai, j’ai la flemme d’être une autre que moi-même.

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"C’est nul… bon on fait quoi maintenant ?
- Je sais pas, tu rentres chez toi.
- Et c’est quoi alors cette abbaye que tu me parlais ?"

*C'est moi ou elle ne m'écoute pas?... Bref!*

"C'était une blague... Tu me vois en moine éthéré vivant au fin fond d'une forêt, dans une cabane puante? Tu me vois les cheveux rasés dansant nu au soleil couchant en l'honneur de la déesse perverse des âmes kewkew!? Je suis encore pur et innocent! Je veux juste savoir ce que tu fais exactement ici. Je te signal au passage qu'il n'y a aucun de tes semblables avec toi ni la moindre autre créature aux alentours qui ne soit ni à plumes ni à poils"

Je ris de bon cœur à la petite blague pas du tout drôle de ma dernière phrase, mais dont la spontanéité de sa sortie me rappelle à quel point il me faut un rien pour partir dans la stupidité. Je ne dis pas que je suis stupide, parce que je ne peux décemment pas me qualifier ainsi, mais on va dire que je m'en approche quelque fois. Une fois mon fou rire passé( J'ai fait la total: je me suis roulé par terre puis j'ai frappé à plusieurs reprise le sol dur de mon bras droit et en me tenant le ventre de mon bras libre pris de spasmes pas du tout supportable...) Je me suis assis en tailleur juste devant la jeune femme, les yeux rouges à force de pleurer de rire, puis je l'ai regardé dans les yeux, mon sourire amical retrouvé.

"Comment t'appelles -tu, Petite Chose perdue?"

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"- Je sais pas, tu rentres chez toi."

Ces six mots avaient exercés en moi dans mon esprit telle une alarme. Repartir chez moi ? Pourquoi, alors qu’il est là et que je pourrais passer du temps avec lui ?

- Bof, tu sais j'ai pas vraiment envie de rentrer maintenant. Et puis rentrer où sérieusement ? À aucun moment je ne me sens chez moi de toute façon je ne sais pas si tu connais ça.

Alie fit une moue dubitative.

*Me comprends t-il seulement ?*

"C'était une blague... Tu me vois en moine éthéré vivant au fin fond d'une forêt, dans une cabane puante? Tu me vois les cheveux rasés dansant nu au soleil couchant en l'honneur de la déesse perverse des âmes kewkew!?

Lors de cette dernière phrase Alie a penché sa tête sur le côté et a essayer d’imaginer. Elle l’a fixé sérieusement trente seconde qui paraissait une éternité et a finit par exploser d’un rire jovial. Il y avait tellement longtemps que tu n’avais pas ris de cette sorte Alie et lui y parvient en une cinquantaine de minutes même pas. Tu trouves ça un peu fou, mais la folie c’est ton truc tu connais bien.

-Pur et innocent dis tu ?

Alie se lève et le toise d’un air grave.

Yeux dans les yeux elle cherche à aller au plus profond de son âme même si elle sait que c’est impossible. Elle cherche la lueur dans ses pupilles qui lui diront s’il existe encore des hommes « innocents » comme il prétend l’être.
Finalement elle déclare sur un ton neutre :

-Enfin bon je suis sûr que tu plaisantes encore.

Tranquillement elle retourne vers son arbre qui semble la protéger comme une bulle qu’elle s’est elle-même construite depuis un moment déjà et où elle vient ici souvent pour y chercher l’inspiration d’une seconde ou d’une minute s’offrant à elle.

"-Je veux juste savoir ce que tu fais exactement ici. Je te signal au passage qu'il n'y a aucun de tes semblables avec toi ni la moindre autre créature aux alentours qui ne soit ni à plumes ni à poils"

Au moment où j’allais répliquer L’elfe fit une chose inattendue. Non je ne m’y attendais pas du tout. En fait ce fut plutôt étonnant de le voir se tordre de rire ainsi. Il semblait si naïf et innocent. Je le constatais sans pouvoir quitter mes yeux de sa personne aussi spontanée soit –elle je l’appréciais déjà. J’esquissais un sourire et regardai sa main sur son ventre tandis que l’autre frappait le sol, tout ça accompagné de spasmes.

-Je pourrais me sentir vexée tu sais et penser que tu te moque de moi. Mais non ça n’est pas le cas désolé. En fait tu avais raison, quelque chose de Pur, de simple règne en toi. Tu as su garder ton âme d’enfant.

« J’dirais même qu’il est Piwi »

-Ce que je fais ici… et bien…
Alie regarde autour d’elle comme si elle cherchait quelque chose. Puis elle lève les épaules.

-Pas grand-chose. Je m’ennuyais et je cherchais désespérément l’inspiration pour un écris mais rien ne me vient alors j’ai décidé de rester planté là et peut être qu’inconsciemment je t’attendais qui sais, fis je en un sourire.

Assis en tailleurs devant moi, les yeux rouges et un semblant d’air posé retrouvé il me demande comment je m’appelle.

-Petite chose petite chose… je ne suis pas si petite que cela tu sais fis en imitant quelqu’un de fière.
En fait je fais un mètre soixante espèce de petit truc ! Plaisantais-je.

Enfin j’ai repris à mon tour mon air sérieux qui me quittait que très rarement. D’un air sincère et amical je vais lui dire comment je me nomme. Mais qu’est qu’un nom a dis un jour un grand homme ?

« Ce n'est ni une main, ni un pied, ni un bras, ni un visage, ni rien qui fasse partie d'un homme... Oh ! Sois quelque autre nom ! Renonce à ton nom ; et à la place de ce nom qui ne fait pas partie de toi, prends-moi tout entière… »

Perdue dans mes pensées pendant quelques secondes je finis par articuler distinctement :

-Je suis Alie. Et toi l’ami ? Qui est tu ? Bien que cette question me laisse souvent perplexe. C’est si compliqué de savoir qui nous sommes réellement mais bon… je ne te demanderais rien de difficile juste de savoir ton prénom pour qu’enfin je puisse mettre un nom propre sur ta personne qui me semble très agréable…

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-Je suis Alie. Et toi l’ami ? Qui est tu ? Bien que cette question me laisse souvent perplexe.
C’est si compliqué de savoir qui nous sommes réellement mais bon… je ne
te demanderais rien de difficile juste de savoir ton prénom pour
qu’enfin je puisse mettre un nom propre sur ta personne qui me semble
très agréable…

Ma tête commence à tourner au bout d'un moment. *Mortel! Je suis tombé sur un philosophe, je vais devoir faire gaffe à m'en débarrasser vite fait avant qu'elle n'essaye de me rendre fou...*
Maintenant que je le dis, elle est seule, en pleine forêt, à écrire des trucs bizarres, je suppose, sur son cahier qui doit être son journal intime... En fait, elle doit être poétesse! Elle a l'âme romantique, ça se voit et rien n'est plus romantique qu'une personne seule en pleine nature, observant les œuvres de notre Mère à tous. Bref, faut que je m'en débarrasse.

"Je n'ai pas de nom, mon nom n'a pas d'importance, l'importance est relatif. Tu es très agréable aussi au niveau de tes caractéristiques physiques. Normal pour un elfe tu me diras."

Aucune envie de lui dire mon nom! Je n'ai pas envie de me lier à une personne, je fais souffrir tout ce qui m'entoure et surtout mais compagnons de route. *C'est un peu pour ça que j'en ai pas* Je me lève et lui tapotte le haut du crâne.

"Portes toi bien, papa va régler ses affaires."

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Je ne sais pas si je m’exprime bien devant cet homme, ni si il me comprend bien. Il a l’air si étrange… foufou et très comment dire… dissipé. Il m’amuse plus qu’autre chose en fait. Il égaye ma journée qui avait commencée si morose, vide de fantaisie. J’ai pourtant la sensation qu’il me prend pour une cinglée avec mes belles paroles. D’ailleurs d’où sortent-elles ? Je ne serais vous dire. Les mots me viennent et puis s’en vont, parfois je me demande bien si c’est réellement moi qui les dicte à mon esprit.

Quand il me répondra qu’il n’a pas de nom, que tout ça n’a aucune importance je froncerais les sourcils.

-Il est très important pour moi de mettre un nom sur le visage de quelqu’un. Pourquoi ? Parce que chacun d’entre vous est unique, toute les personnes qui ont croisés ma route… oui… je n’est jamais oublié leur noms… Mais toi tu t’en moque ! Tu pourrais faire un effort quand même… Pour moi…

J’essaye de mettre en avant mes yeux de biches. Non je ne le drague pas.
Pas mon genre.
Mais comme réponse vous savez ce que j’obtiens ?
Une simple et ridicule tapotte sur le crane !

"Portes toi bien, papa va régler ses affaires."

Perplexe, je le fixe, un peu déçu, dire que je commençais à m’amuser.
Pourquoi veux t-il déjà partir ? Suis-je si inintéressante ? Et c’est quoi cette façon de me parler comme si j’étais une gosse ?

Il s’éloigne sans demander son reste et je le constate de dos.

« Non je refuse. »

Alie se lève comme si une miracle force l’avais faites quitté de sa torpeur.
A présent elle est pressée, volage et son âme d’enfant a pris le dessus.
Elle ne court pas longtemps certes mais juste assez pour le rattraper, lui prendre la main et se poser devant lui l’air grave et à la fois enfantin.

-Reste avec moi. Je suis certaine que tu n’as rien d’autre à faire de spécial aujourd’hui. Et puis il y avait un moment que je ne m’étais pas sentie aussi proche de quelqu’un. Ne rie pas, mais j’ai comme la sensation que nous nous ressemblons tout les deux.

Elle marque une pause tout en le dévisageant.

-Si tu restes, tu verras que je n’est pas que de « très agréable caractéristiques physique ». Enfin j’espère. Non je ne suis pas que ça.
Si tu ne veux pas me dire ton nom d’accord, mais nous pourrions peut être faire quelque chose ensemble ? Qu’en dis-tu ? La clairière est un endroit merveilleux presque angélique tu ne trouves pas ?

Alie n’as pas envie de s’arrêter de parler pourtant elle le fera pour ne pas sembler plus ridicule qu’elle l’est déjà.
Elle n’ôtera sa main de la sienne que quand elle seras persuadée qu’il ne s’en iras pas.
Obstinée ?
Oui, et en particulier quand il s’agit des hommes.

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Je n'ai pas fait quelques pas qu'elle m'arrête avec une vigueur soutenue. Je suis surpris et ne peut que l'écouter.

"Reste avec moi. Je
suis certaine que tu n’as rien d’autre à faire de spécial aujourd’hui.
Et puis il y avait un moment que je ne m’étais pas sentie aussi proche
de quelqu’un. Ne rie pas, mais j’ai comme la sensation que nous nous
ressemblons tout les deux."

Je ne sais pas si elle le fait exprès ou si c'est juste pour me déstabiliser, mais elle me perce de son regard. Je n'irais pas jusqu'à dire que je me sens vulnérable, même-ci je viens de le dire, mais c'est comme- ci elle cherchait quelque chose en moi. Elle sonde mon visage demi-elfique et je me rends compte à quel point ses mots m'ont touchés.
J'ai aussi envie de rigoler, mais je sens que ce serait malvenu.

"Si tu restes, tu
verras que je n’est pas que de « très agréable caractéristiques physique
». Enfin j’espère. Non je ne suis pas que ça.
Si tu ne veux pas me
dire ton nom d’accord, mais nous pourrions peut être faire quelque chose
ensemble ? Qu’en dis-tu ? La clairière est un endroit merveilleux
presque angélique tu ne trouves pas ?"

Je souris de toutes mes dents. *Cette fille a un grain, je me demande ce qui la pousse à agir. Est- ce les sentiments violents qui habitent chaque elfe de la forêt, ou le Destin qui lui dicte pour la première fois un voie... En tout cas, rien ni personne n'aurait pu faire parler un elfe de cette manière.* Je baisse mes yeux sur ses mains et remarque enfin que l'une d'elle tient le mienne. De la main libre, je pose mon index sur son front et donne une micro pichenette qui se veut affectueuse.

"Suis ton chemin et si c'est le même que le mien, nous ne pouvons qu'être ensemble."

Sur ces quelques mots, je lui tourne le dos, sa main toujours dans la mienne, et avance. J'aurais aimé la lâcher, mais c'est elle qui me l'a prise, alors c'est à elle de décider si elle est prête à le faire.

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Je sais reconnaitre quelqu’un de spécial quand je le vois. Ça a toujours été ainsi. Et cet elfe l’est à mes yeux, pour une raison que j’ignore encore vraiment. Je ne serais y mettre un mot, c’est comme ça, c’est une complicité évidente… C’est sans doute parce que je suis une créature de la nature que je peux ressentir ces choses là.

Mes paroles ont l’air de le faire sourire pourtant il n’en fait rien par politesse. Il reste là, sur place à me scruter de haut en bas. Pourtant j’ai la sensation que mes paroles l’ont touché ne serais ce qu’une seconde.

Enfin il se met à sourire de toute ces dents et j’ai presque envie de rire moi aussi. Je crois qu’il se moque de moi gentiment, mais rien à faire, ça ne me déplait pas. Combien de fois m’a-t-on pris pour une folle ? J’ai déjà suivis un démon dans une foule ancestrale juste par envie et parce qu’il semblait perdu. Ce que je veux dire c’est que parfois il m’arrive d’être amical, sans gêne. C’est comme si j’habitais deux Alie en moi : la solitaire introvertie et marginale et l’autre, celle qui aime boire avec un homme, s’amuser d’un rien et rire de tout.

Finalement il m’a répondu d’une voix charmante ceci :

"Suis ton chemin et si c'est le même que le mien, nous ne pouvons qu'être ensemble."

J’ai aimé cette phrase, car implicitement il m’invitait à me joindre à lui durant quelque temps. J’ai laissé ma main dans la sienne et je l’ai suivi d’un air innocent. Un air que je porte encore rarement ces temps ci.

Ça me fait du bien.
A ces côtés je me sens déjà libre.

-Dans ce cas, qui que tu sois, je te suis …

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« Dans ce cas, qui que tu sois, je te suis… »

Je souris à ces paroles. C’est comme-ci elle venait de mettre sa vie entre mes mains, c’est grisant. Ceci dit, il me fallait retrouver l’homme qui m’a prit mon épée avant qu’il ne la vende. Ensuite, je retrouve le magicien qui m’a téléporté dans ce coin paumé pour lui faire goûter la lame rouge. Et enfin, je boirai un chocolat chaud au QG avant de dormir comme un ogre plein. Je me demande si après ça, elle me suivra encore. Je me rappelle que j’ai été seul pendant très longtemps au début parce que je m’attirai souvent dans des ennuies interminables. Quelque soit le compagnon pris, il mourrait au cours d’un de mes plans foireux alors que je m’en sortais toujours.
Je secoue la tête pour enlever ces pensées lugubres de la tête puis me dirige vers la première ville. Sur le chemin, je commence à raconter à ma compagne ma petite aventure :

« Alie, il est temps que je t’apprenne… »

Je m’arrête soudainement, je remarque une odeur assez caractéristique. Elle est le mélange d’une odeur de sang, de sueur et d’une multitude de parfum de femme. Ces parfums que l’on retrouve dans les bordels des grandes villes. *Des mercenaires ?* Je prends fermement le bras de la jeune femme puis nous dirige vers un buisson épais. J’essaie de contrôler mon souffle, mais Alie est aussi discrète qu’un yak en rut.

« Je n’ai pas le temps de t’expliquer l’elfe, mais il faut vraiment que tu ralentisses considérablement ta respiration… »

Un homme d’une taille impressionnante passe devant mes yeux en agissant comme un chasseur suivant sa proie, comme je le ferais. *c’est mauvais signe* Il s’accroupit, touche le sol, puis regarde dans ma direction. *On est foutu !* Deux autres de ses camarades armés d’arbalètes apparaissent ensuite. L’un d’eux renifle l’air et encore une fois, le grand homme regarde vers nous. Je ferme les yeux espérant les faire disparaître par la pensée, mais en rouvrant les yeux, ils sont toujours là. Je sers un peu plus ma prise, j’ai peur pour elle. Je me décide alors à me lever pour courir, les mener loin d’elle sera ma compensation quand ils me découperont les entrailles… Mais il est déjà trop tard : l’un de des manieurs d’arbalète pointe son arme vers nous.

« Sortez de là ! IMMEDIATEMENT ! »

C’est le grand homme qui parle, les autres doivent être ses sous- fifres. Je me lève, les bras en l’air.

« Avancez et ne traînez pas trop, j’ai pas que ça à faire.»

Il nous lie les mains puis nous laisse aux mains de ses compères. Je chuchote à l’oreille d’Alie.

« Je crois bien que nous avons affaire à un marchand d’esclave. »

Un coup de poing rageur dans les dents m’empêche de continuer momentanément.

« Ta gueule le blondinet, la prochaine ville est à plusieurs kilomètres d’ici, j’ai pas envie de vous entendre chialer vos mère durant le trajet ! »

Parfois comme disait l’autre, vaut mieux ne pas avoir de bouche si c’est pour s’en prendre plein la gueule.

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Il me sourit et je me sens soulagé qu’il accepte cette confiance partagée. Alors pourquoi a-t-il soudain l’air soucieux ? D’où viennent ces tracas qu’il s’inflige à lui même ? Suis-je assez folle pour le suivre sans le connaitre plus que cela ? Malheureusement la réponse est oui. Je suis ainsi, l’inconnu m’a toujours attiré.

Je suivais ces pas comme une petite fille. Ou allions nous ?
Au moment où je me posai la question, sa réponse fusa comme s’il eut été dans ma tête.

« Alie, il est temps que je t’apprenne… »

Je retiens ma respiration. Je le savais, je le savais que quelque chose clochait !

Au lieu de continuer son récit, il s’arrêta net et resta dans cette position mystérieuse quelque seconde. Comme un animal, il flairait quelque chose. Quelque chose qui sentait mauvais semble-il.

-Que se pass… commençai-je.

N’eus je pas le temps de finir ma phrase que déjà mon ami blondinet m’empoigne par le bras et m’ordonne de calmer ma respiration.
Cachée derrière un buisson, je n’ai plus du tout le contrôle des événements et ça ne me plait pas du tout. Je commence à regarder Alban d’un air mauvais en annonçant :

-Comment veux tu que je calme ma respiration… je suis asthmatique !

Un homme apparait et Alban semble encore plus inquiet. Je fais tout pour me faire la plus petite possible. Pas bien compliqué vous me direz. Pendant que mon compagnon ferme les yeux en attendant de le voir disparaitre, moi j’aperçois plusieurs fois qu’ils essayent de nous scruter à travers le buisson.

Il sait que nous sommes ici, ils savent qui est Alban … et moi qu’est que je sais de tout ça ? Rien, absolument rien !
Je me colle doucement vers Alban. Je sens que j’ai peur. Quelle affreuse sensation ! Moi qui suis une vagabonde, moi qui fuie toute pression me voilà dans de beaux draps. Mais quelque part, tout au fond de mon être une partie de moi aime cette adrénaline qui s’éveille.

« Sortez de là ! IMMEDIATEMENT ! »

Je regarde Alban, mes yeux lui supplient de faire cesser ce malentendu.
Une arme est pointée dans notre direction. Il n’y a rien de pire pour une femme que de ressentir la peur d’un homme. Je ne peux que comprendre Alban mais j’aurais tout de même préféré en savoir davantage sur cette histoire louche. Je lui serre la main et le somme de se lever. Tans pis, nous verrons bien.

C’est ce qu’il fit. Les mains levés en l’air les deux autres me prient de faire de même. J’ai toujours détesté qu’on me donne des ordres alors je me tâte. Malheureusement le coup dans le dos que je reçu par l’un des hommes me fit changer d’avis.

J’entends le souffle irrégulier d’Alban dans mon oreille mais ce ton n’est point rassurant :

« Je crois bien que nous avons affaire à un marchand d’esclave. »

Un coup de poings mesquin vient faire taire sa solidarité envers moi-même.

-Cessez tout de suite de vous en prendre à lui !!! Qu’est ce qui tourne pas rond chez vous bande d’enfoirés ?! Et bon dieu de m**** que se passe t-il ici ?

Je me débats à en crever mais rien n’y fais. J’ai envie de savoir, j’ai envie de les massacrer.
Un homme vient vers moi et me scrute dans les yeux, l’air impitoyable :

-On m’avait pourtant dis que tout ce qui est petit est mignon.

Puis il me gifle sans prendre de gants.

-Enfoiré ! criais-je.

-Apparemment tu ne comprends rien !

Il m’assène d’un coup fatal qui me rendra inconsciente pendant un moment.
La dernière image dont je me souviens est celle d’Alban qui crie et essaye de se débattre face ces monstres.

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« Enfoiré ! »

Elle n’aurait pas dû… Le coup part sans attendre, elle s’effondre tout aussi rapidement la jolie fille des bois. Les rires fusent, mon esprit commence à perdre toute sa retenue. Je la vois tomber alors que je me débats pour sortir de l’étreinte de mes ennemis, les mains liés derrière mon dos. Quand j’y arrive enfin, c’est pour tomber à genoux devant son corps inerte, mon visage tombant sur le sien essayant de distinguer une lueur de vie dans ne serait- ce qu’un mouvement de tête.
*Je n’ai pas réussi à la protéger… je ne peux protéger personne, c’est quoi cette vie de merde ? –C’est la tienne, celle d’un foutu looser mon grand ! – Je sais… Hey ! Mais t’es pas Melchior, il a été enlevé ! – Effectivement, je suis ton subconscient, je travaille en alternance. – Ca frôle la schizophrénie… - Qu’est ce que tu veux, j’y peux rien si t’as des problèmes graves comme ça moi...*
Pendant ce grand débat entre les deux entités me composant, l’inconscience et la subconscience, les trois gredins sortent de leurs stupeurs. Le chef, grand et bien pensant, vient à moi de sa démarche prudente puis pose fermement sa grande main sur mon épaule. Mon visage se crispe figeant mes traits dans une expression de démence. Je pivote brusquement mon buste vers lui, les genoux toujours à terre, puis lui lance mon regard le plus sadique que je puisse faire. * Que fais-tu… – Non, que fais- TU ! * Bondissant comme un félin sur le marchand d’esclave, gueule ouverte, j’enfonce mes dents dans son cou large comme un tronc, faisant gicler une bonne partie de sa réserve sanguine sur ma poitrine. Mon cœur bat la chamade, mais je sais que je ne le lâcherai jamais. Ses acolytes accourent avec leurs fouets qu’ils utilisent sans modération, mais rien n’y fait, je ne lâche rien. Ils se décident finalement à prendre des morceaux de bois qu’ils écrasent derrière mon crâne, mais même une douleur pareille ne m’empêche pas de mener mon attaque désespérée. Ils usent aussi de grosses pierres, inutilement. C’est en sentant une lame froide et fine transpercer ma poitrine que je me convaincs à laisser tomber, je m’effondre sur le sol perdant conscience. Ma tête atterrit lourdement sur le ventre de l’elfe qui a alors une réaction spasmique qui soulève son corps brièvement puis le fait retomber sèchement.

J’ouvre les yeux alors qu’ils parlaient de nous jeter tous deux dans un trou plein de pics. Je baisse mes yeux sur ma blessure au moment où j’ai l’impression que mon âme sort par la fente, et remarque qu’ils m’ont bandés le ventre. *Ils tiennent donc à leurs marchandises après tout, s’en est presque émouvant*. La jeune fille est toujours inconsciente, j’espère qu’elle n’a rien de grave. Me voyant debout, les deux hommes de main de ma victime viennent à moi. J’ai toujours les mains attachées.

« Alors ? On se réveille enfin !
- J’ai fait un mauvais rêve, j’ai préféré celui- là.
- HAHAHAHA Tu sais que tu m’as beaucoup impressionné tout à l’heure ? Je sais pas où t’as trouvé ce dentier, mais je sens que je vais me faire le même à Madorass ! Ou je te prends le tient… On verra ! Bref, ramasse ta copine, on y va. »

Je me retiens de demander où est leur chef, je me contente d’observer les alentours. Je ne fais même pas un tour du regard que son corps posé sous un tas de pierre vient frapper mon regard, je l’ai finalement tué. Je n’ai pas la force de sourire, je me baisse et prend l’elfe endormie sur mon dos.
Nous ne marchons même pas quelques minutes que l’on s’arrête devant un précipice, un très mauvais pressentiment vient réveiller ma blessure douloureuse. Celui qui a l’air d’être devenu le chef m’ordonne de la jeter du précipice. Je le regarde abasourdi. Il sort son arbalète et pointe sa flèche vers mon cœur. Je sais qu’il me suffirait d’un pas pour l’atteindre, mais lui n’a besoin que d’un mouvement de doigt. Choisir entre obéir et me rebeller est vite fait, je fonce vers le vide et me laisse tomber avec elle. Nos oppresseurs se précipitent sur nous, mais il est déjà trop tard. J’active mon pouvoir, marchant sur la paroi raide. Je commence alors à marcher vers le bas. Je m’arrête à bonne distance puis lance d’un air moqueur :

« Alors ? On a peur du vide les troufions ? »

Une flèche rapide vient transpercer ma jambe. Mon pouvoir se dissipe avec la première goutte de sang et les premières douleurs, nous tombons de plus en plus vite.
*J’espère qu’il y a de l’eau, j’espère qu’il y a de l’eau, j’espère qu’il y a de l’eau…*

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