Nom : Hercolubus.
Prénom : Singrid Anatemnein.
Rang : Praedator.

Âge : Dans les vingt cinq ans.
Sexe : Masculin.
Race : Faux-Parleur.
Classe : Venenum.
Le démon peut revêtir une sorte de seconde peau, entièrement noire, comme un manteau de brouillard obscur. La seule chose qui n'est pas recouverte de ce manteau sont ses yeux. Sous cette forme, il dégage toutes sortes de vapeurs toxiques qui peuvent par exemple faire faner la végétation derrière lui. Mais au touché, il peut contaminer les personnes qu'il touche, celles-ci pouvant ainsi souffrir de divers symptômes comme des vomissements ou des crachats de sang. A noter qu'à moins d'utiliser des techniques comme la strangulation, cette forme ne l'aide qu'à affaiblir les adversaires, non à les tuer directement. Illustration, ✖, tirée du jeu vidéo Skyrim©.
Métier : Fournisseur.
En tant qu'alchimiste et empoisonneur, Singrid fournit le clan duquel il fait parti en matériel alchimique ainsi qu'en mixtures de toutes sortes. Il fait surtout du troque en réalité, et n'accorde que peu d'importance à l'or.
Croyances : Athée.
Groupe : Clans des Psychistes.

Équipement : Fils d'Anatemnein dispose d'un glaive gravé de symboles florales, dont il se sert pour ses travaux mais aussi pour se défendre. Il y tient comme à la prunelle de ses yeux, et ne s'en sépare absolument jamais. Mis à part son arme, il garde quelques affaires personnelles qui lui sont utiles au quotidien, sinon, il laisse tout chez lui. Illustration du glaive, ✖, tiré du jeu vidéo Alice Madness Returns©.
Talents de combat : Singrid est loin d'avoir un « style de combat » ordonné. Lorsqu'il doit utiliser son glaive, il se contente de charcuter la personne en face lorsque celle-ci ne prend pas le dessus sur lui. Il est fluet et trop impulsif pour réfléchir à une stratégie, c'est pour cela qu'en cas de besoin, il favorisera les effets de Venenum pour affaiblir une personne et s'en sortir sans encombres, Venenum lui permettant d'intoxiquer son adversaire et de lui causer divers désagréments physiques si Singrid le touche ou inversement.
Talents de magie : Il n'a aucune affinité avec la magie.
Talents divers : Ses talents en alchimie, en connaissances de la flore et surtout, des champignons. Singrid est absolument passionné de champignons et en cultive de toutes sortes, surtout des toxiques, lui permettant ainsi de concocter ses poisons. Ils ont la particularité de souvent provoquer des nausées, le Faux-Parleur s'intéressant apparemment beaucoup aux spasmes et à leurs effets chez les êtres vivants.
Pouvoirs particuliers : Ce n'est pas réellement un pouvoir mais une particularité engendrant sa forme de démon. Singrid ne dort quasiment jamais, mais lorsqu'il se laisse emporter par le sommeil, il fait des comas qui enclenche à son réveil, sa folie meurtrière. Ses comas sont faits de rêves extrêmement réels où il se retrouve dans un monde crée de toutes parts par son imagination. La phrase qu'il répète est « Mes yeux se souviennent. », et il crève automatiquement les yeux des gens qu'il tue. Il lui arrive également de pleurer lorsqu'il est dans cet état.

Apparence physique : La mort dans les yeux. Rien ne se discerne. Des paysages peut-être. Aucune émotion. La fatigue encrée profondément dans ses traits. Singrid a des yeux noisettes, qui prennent des teintes jaunes au soleil. Il observe le monde d'un regard empreint de curiosité et de chagrin. Son corps se glisse partout, dans une ruelle ou sur des toits. Il n'est pas très grand, mais sa finesse élance son corps. Mais ce sont ses yeux qui se gravent dans les mémoires. Si tristes, parfois brillants de larmes. Si l'on regarde bien, on verra dans ses prunelles mielleuses le reflet d'un monde qui n'existe pas. Son visage s'est imprégné du chagrin de ses yeux, et affiche des traits épuisés, même si nombres de sourires fendent ses lèvres ternes. Sa chevelure de jais glissent sur son front et dissimule ses oreilles. D'un noir profond et intact. Son corps entier est pâle, comme délavé, ce qu'il déjoue parfois cet aspect avec des vêtements colorés. Bleu nuit, bordeaux, vert foncé, violet, il aime énormément les couleurs sombres. Il aime les couleurs, tant son âme en est peinte.

Caractère, personnalité : Dans des gestes lents et fatigués, il a accroché le masque de porcelaine fissuré sur son visage. Ne laissant apercevoir que ses yeux. Lorsque l'on sait vraiment lire, il suffit d'y plonger pour entendre chanter son âme et son cœur. Dans une complainte accompagnée de voix étrangères, ils chantent à la gloire d'un être qui s'est laissé dévorer. En lui sommeille un monstre de compassion, qui comprend trop les douleurs, même celles qui ne sont pas les siennes. Ils chantent à la gloire d'un être qui, d'un esprit aiguisé, réfléchit, se remet en question sans cesse. D'un esprit pourtant paranoïaque, d'un cœur qui craint de blesser les autres. La gloire d'un être éreinté par les nuits blanches, qui d'un imaginaire sanglant et flamboyant, observe la mer des heures durant, dans la pureté du vent d'hiver. D'un être qui ne veut de mal à personne, mais qui pourtant en fait sans cesse. Le requiem continue. La musique hurle à l'injustice, à la fatalité. Les voix pleurent, tout comme lui. Sensibilité fuselée. Intelligence gercée. L'envie rongeant sa peau, le chagrin broyant ses os. Et pourtant, à travers cet obscur manteau de souffrances, il observe le monde vivre, il écoute les peines, et les apaise. A travers ces sombres tourments, il sourit sous la pluie, et danse dans la brume, s'extasiant sur des choses simples. Malgré toute la peine qui lui lacère le dos, il s'obstine à vivre. Sa force peut s'épuiser, il finit toujours par se raccrocher avant de tomber.

Histoire : Dans le creux de ses nuits sombres, il entendait. Au seins de terreur nocturne, de rêves blancs, sans vie. Au cœur d'un sommeil factice et fragile, il entendait. Ce mot, répété. Inlassablement, depuis le début. Il n'avait jamais entendu que lui, de sa bouche à elle. Cette voix, grave et inquiétante, se faisait parfois assaillir par les sanglots. Les sanglots étaient-ils des mots ? Non, ce n'était qu'une berceuse. Mais ô grand jamais, il n'avait trouvé le sommeil, dans le creux de leurs nuits sombres. Blottis, l'un contre l'autre lorsqu'elle pleurait. Elle le serrait contre sa poitrine, et ses larmes salés glissaient sur ses joues ternes. Seul, lorsqu'elle tournait autour de lui en répétant sans jamais faillir, son mot. « Anatemnein. Anatemnein. » De sa voix guttural. Il frissonnait. La peur, froide et gracile, s'immisçant partout en lui. Parfois, son esprit en devenait fou. Pourquoi répétait-elle ce mot ? Pourquoi le répétait-elle des heures durant, puis partait et enfin, revenait, les mains sanglantes et le visage baigné de larmes ? Pourquoi ?... Les questions sans réponses de son enfance, plongée dans le noir. Depuis toujours, et semblait-il, pour toujours. Anatemnein.

Alors, dans ce berceau d'obscurité, sont nées ses propres couleurs. Lorsque enfin elle partait, lorsque enfin le silence l'enveloppait, il ne s'endormait pas, non. Il laissait son esprit s'ouvrir à ses émotions. Les deux se reliaient, se mariaient. Les émotions coloraient l'esprit. Son imagination pouvait enfin s'épanouir. Uniquement lorsqu'il n'y avait plus aucun bruit. Mis à part peut-être, celui du monde extérieur. Parfois l'eau, parfois une végétation morne. Les endroits changeaient. Il ne s'en rendait pas bien compte. Pourtant, il arrivait, si rarement, qu'eux deux marchent à travers les champs de blés ou près d'un étang noir. Sa main, encore petite, dans la sienne, gracile. Mais, si jeune, déjà fragile. Il s'était habitué à cette fatigue chronique, il était capable de vivre avec. Jusqu'au soir où les sanglots de son aimée génitrice ne cessèrent pas. Elle pleurait, pleurait. Sanglotait son mot, et pleurait, encore et encore. Déchiré alors, il s'endormit pour ne plus l'entendre souffrir. Il s'endormit. Il revivait aux creux de ses bras. Mais putrides étaient ses pensées.

Sommeil éveillé. Il vit. Il n'entendait plus les sanglots, ni le mot. Il n'entendait que les sons du monde dans lequel il était. Ce n'était pas un monde qui existait. Dans le fond de son cœur abîmé, il le savait, il le sentait. Mais il refusait de se l'avouer. Il était dans un monde. Le sien. Sa propre prison psychique. Sa propre cage physique. Des couleurs, par milliers. Une herbe humides, aux gouttes de rosée cristallines. Des arbres, à l'écorce blanche, immenses, aux feuilles pourpres. Partout, des choses improbables, pleines de poésies macabres ou de rêves simplement innocents. Il y avait la grande falaise où trônait un magnifique chien, ressemblant à un loup. Il observait la grande mer s'étendre sous ses yeux. Parfois, une enfant aux yeux verts délavés venait le caresser. Il y avait un chat, qui miaulait souvent, un magnifique chat tigré qui venait se frotter à ses pieds. Il aimait la prendre dans ses bras, mais elle ne partait jamais, alors il la posait. Ce monde était fait de milliers de chemins. Dans un bois vermeil, sur un chemin de pierres. Des chemins, des sentiers, partout. Nulle fin. Car ce monde vivait au rythme de son imagination à lui, qui fleurissait. Mais bientôt, elle se mit à faner. Alors il ouvrit les yeux.

Réveil de pierre. Plus de noirceur, beaucoup moins de couleurs. Encore un autre endroit. Qu'il ne connaissait pas. Dans sa poitrine, son cœur meurtri semblait brûler. Son esprit, saturé en rage et en chagrin ne pensait plus. Des cernes terrifiantes ornaient le dessous de ses yeux, qui eux, injectés de sang, pleuraient. Il ne voulait plus connaître de monde. Il avait quitté sa noirceur et Elle, et avait trouvé son vrai foyer, dans son propre crâne. Pourquoi s'être réveillé ? Il y était bien, à contempler l'enfant et le chien-loup sur la falaise, ou à caresser le chat tigré. Pourtant, il était bien debout, sur ses deux jambes faibles, les poings serrés. Sa respiration, saccadé. Ses dents mordaient sa langue, car quelque chose voulait sortir de sa bouche. Il crut qu'il allait prononcer son Mot. Mais ce fut tout autre chose qui s'échappa de sa gorge.

« Mes yeux se souviennent. Mes yeux se souviennent. »

Il se mit à avancer, à travers ces sentiers souillés qu'il ne connaissait pas, et qu'il ne voulait pas connaître. Il avançait, le corps léger mais en lui, tout était lourd comme de multiples pierres. Des pierres grises et tristes, qui pleuraient sur des lèvres bleus de froid et de fatigue. Il répétait. Il répétait sa phrase. Comme elle, avait répété son mot. Ce mot qu'il avait décidé d'ajouter à son prénom. Mais pour le moment, il marchait, et répétait sa phrase. Car ses yeux se souvenaient de cette porte qu'il avait ouverte en lui-même. Avec cette couronne d'épines insérée dans la tête. Ses yeux se souvenaient de ce monde qu'il avait exploré, et qu'il n'aurait jamais fini d'explorer, si seulement il ne s'était pas réveillé. Il marchait et répétait, quand un être croisa sa route. Il n'était plus calme, il n'était plus lui. Alors ses mains se saisirent du visage de cet être qu'il ne voulait pas Regarder. Ses doigts se plantèrent dans ses orbites, crevant froidement ses yeux pour que plus jamais il ne voit le monde. Et dans sa rage, sa peine et sa détresse, il défit le cou de sa victime. Ainsi, il cessa de parler. Il regarda le corps à ses pieds, et pleura. Ce monde n'était pas le sien.

Bien que mal à l'aise, profondément creusé par le chagrin, il s'y habitua. Sans sommeil comme avant, il lui arrivait cependant de plonger dans ses rêves, et alors, il retrouvait son vrai monde. Il y restait, plus ou moins longtemps, mais finissait toujours par se réveiller. Alors il pleurait, comme elle le faisait elle. Mais il n'avait personne avec qui partager sa peine. Il retrouvait ses mains gorgées de sang, et il pleurait. Puis, il découvrit les autres couleurs de cette terre que les gens appelaient Feleth. Les champignons, les fleurs et les plantes. Il retrouvait parfois ce qu'il voyait dans son monde intérieur. Il s'attardait sur des choses sans importance. On le remarquait, lui et son excitation, sa joie, et ses yeux si éteints pourtant. Il cherchait une place, et il en trouva une. Au seins des orphelins, ou Psychistes plus.. officiellement. Ses champignons lui servaient à préparer des liquides monstrueusement efficaces, et cela intéressait ses nouveaux "amis".

Prélude à une nouvelle aurore. Car il y eut une chose qui marqua Singrid, bien plus que les champignons. Les yeux de Lussia.

Aurore. Quelque part, derrière les montagnes, se levait un soleil ocre. Il faisait frais, là-haut sur les toits. Le monde dormait encore, partout autour. Il n'y avait aucun bruits, si ce n'était son souffle. Rien ne bougeait, tout était immobile. Comme si le temps s'était figé. Il profitait de cette impression. Le jeune Hercolubus aimait cette sensation. De pouvoir respirer, paisible, sans que jamais rien ne bouge. Que tout reste ainsi pour toujours. Il aurait aimé rester des heures là, puis finir par voir le monde se métamorphosait. Voir les maisons prendre vie. Les arbres bouger, pour entamer une marche sereine à travers les forêts. Mais les rêveries matinales furent vite brisées par les premiers villageois sortis de chez eux pour préparer leur journée. Les journées du démon ne finissaient jamais, puisqu'il ne dormait pas. Pourtant, il trouvait toujours la force de grimper sur les maisons pour observer le monde de haut. Pour pouvoir contempler la cathédrale, tout là-bas, ou regarder les montagnes sans dire un mot. Rêver. Voilà ce qui berçait sa vie sur ce monde. Feleth.
Son cœur se serra un instant. Il repensait à son monde à lui, ainsi qu'aux sanglots perdus dans sa noirceur natale. Singrid se demandait où il avait vécu son enfance. Dans le noir, avec elle et son mot. Mais où ? Sur ce monde ? C'était si peu probable. Il n'y avait plus les paysages aux couleurs ternes, ni les landes éternellement plongées dans la nuit. Sa noirceur était d'ailleurs. Il aurait aimé la retrouver. Seul, il ne pouvait rien faire. Il ne connaissait rien.

- Eh gamin ! Descends d'ici tout de suite !
Le démon tourna la tête vers la provenance de la voix et vit un garde, lance à la main. Il lui fallait descendre, mais trop embué par ses pensées, son esprit ne réagit par directement. Le garde grogna d'autres menaces, et Singrid finit par sauter du toit, atterrissant sur ses deux pieds. Les fioles dans sa besace s'étaient entrechoqués, lui rappelant qu'il devait apporter une commandes de poisons aux Psychistes. A une personne bien particulière, qu'il n'avait encore jamais rencontré...