La lune déferlait son regard sur ce monde plein de mystère, inconnu aux yeux d’innombrable gens qui préfèrent s’enfoncé dans la clameur de leur quotidien barbant que d’ouvrir leur regard sur une beauté latente et cruelle. Elle est ronde, luisante et reposante dans sa mer de nuage. Quelque peu envieux par la vie libre qui gisait dans les hautes herbes. Les animaux sortirent, reniflant l’air, voulant partir à la chasse ou simplement se remettre de la terre qui était sous leur pied. Une nuit calme, et ombragé l’air nauséabonde d’un corps déchiqueté par des mâchoires carnassières. Tout était empreint à la nature sauvage. Rien, ne pouvait changer cela… C’est ce que les apparences démontraient.

Les ruines s’élevaient dans le ciel noir comme d’ancienne statue, brandissant leur lance. Le lac s’illuminait sous les caresses de cette pleine lune. Le vent emmenait les odeurs dans des tourbillons insignifiants… Et c’est là qu’une voix grognant, violente se fit entendre… Ce n’était pas un homme qui parlait, c’était autre chose… Quelque chose de féroce. Eria couchait sur les rebords d’un mur en ruine, fixant l’astre dans son lit d’étoile eut un sourire, et se redressa. Qui pouvait bien parler dans cette nuit silencieuse. Le sang l’avait titillé, mais sans plus… La mort d’une bête n’était guère distrayant. Cependant cette voix qui questionnait dans le vent, la rendait curieuse. Elle s’assit donc sur la pierre, fixant au loin. Elle vit un immense loup parlait en direction de la forêt. Ça parle un loup ? A priori oui… Eria avait du mal à y croire. Pourtant la voix venait bien de là. Devait – elle s’approcher ? C’était risqué mais pourquoi pas. Elle sauta du mur, et marcha dans le sens du vent pour ne pas être repérer. Il valait mieux se protéger du loup. Enfin loup… Il était bien trop énorme pour l’être, enfin pour être un simple loup…

Elle avança et vit des yeux fixait l’animal à travers les bois. C’était un regard emplit de peur, et avec une expression féminine. L’inconnu des sous-bois recula, elle avait bien trop peur pour avancer… Quel triste sort ! Elle va finir dévorer par un « loup » . Eria plus elle fixait l’animal, plus elle déduit que c’est un lycan. Et pour un lycan, il se contrôle plutôt bien. Trop même. La pleine lune est comme une drogue pour un lycan, accroc à sa robe dorée, et à son sourire, il en devient fou… Enfin voilà ce que son savoir lui dit dans un souvenir fait de morceau. Des morceaux par milliers qui s’acharnent dans son esprit… Qui est vraiment Eria ? Mais elle, elle ne le sait pas. Elle souffla silencieusement, observant toujours cette scène, qu’elle trouvait des plus ridicules.

Dire quelques choses ? Se faire remarquer ? Pourquoi ? Laisser la femme se faire tuer sans rien dire, sans rien faire, était bien plus tentant que les autres solutions. Tout son corps tremblait à l’idée de sang qui sera répandu sur le sol, tel un petit ruisseau. Elle souriait dans la noirceur de la nuit. Un sourire sadique qui montrait l’envie de voir tout cela. Elle resta si loin et pourtant si proche de tout ça, qu’il fallut encore quelques pas, pour qu’elle soit remarquée. L’innocente dans la forêt tomba en reculant dans un fracas que les branches causèrent. Des larmes coulaient sur ses joues, et elle balbutia quelques mots comme pitié, vivre, à l’aide… Eria trouvait cela pathétique. Pourtant son cristal s’illuminait de plus en plus comme si toutes ces plaintes créent une joie dans un cœur noir, dans l’âme noire d’Eria. Et si la démone dans son sommeil forcé voulait se lever, et prendre possession du moment pour mieux tuer ? Et si le cristal soufflait une alerte par son éclat bleuté ? Que se passerait – il donc si elle devenait ce que son cœur crie dans ses cauchemars ? La princesse noire ! Pour le moment, elle était une simple observatrice dans un terrain nu de toute civilisation.