''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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 [PV] Comme chien et chat {Shaaïro}

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[PV] Comme chien et chat {Shaaïro} _
MessageSujet: [PV] Comme chien et chat {Shaaïro}   [PV] Comme chien et chat {Shaaïro} EmptyDim 8 Juil 2012 - 16:53

« Mais ça, c'était avant. »
Ce qu'aurait dit Ervin Shellhorn à propos de la situation s'il avait été mort à cette époque.

***


C'était il y a longtemps. Mais pas si longtemps que ça pour ceux sur qui le temps ne martèle pas les années à coup de pioche-anniversaire.

C'était à l'époque où le manoir Shellhorn regorgeait encore de vie, ou du moins, d'autant de vie qu'il y avait de pain dans le garde-manger.
Il n'y avait jamais eu beaucoup de pain dans les placards, mais disons qu'il y avait bien eu une époque où les habitants de la maison allaient quand même fouiller les armoires à la recherche d'un casse-croûte et repartaient bredouilles.

C'était ces personnes-là qui donnaient sa vie au manoir. Il y avait un cuisinier, un majordome et une femme dont le simple statut suffisait à justifier sa place dans la courte liste des serviteurs. Ervin Shellhorn n'avait jamais eu besoin d'un grand monde d'employés mais il s'était assuré de s'entourer des meilleurs, lesquels, s'ils avaient été honorés d'être engagés par une noble famille, passaient aujourd'hui les trois quarts de leurs journées assis sur une chaise à regarder les fourneaux vieillir et les pellicules s'accumuler sur leurs épaulettes dans l'attente d'entendre quelqu'un sonner à la porte. Le cuisinier était sans doute le plus réactif de tous ; il bondissait à chaque fois sur ses casseroles et suppliait l'hôte invité d'accepter ne serait-ce qu'un œuf au plat en guise de bienvenue.

Le maître de maison n'était pas un mauvais bougre, pourtant. Il était aimable et paraitrait peut-être même sympathique si on parvenait à le coincer hors de son bureau. Il était cultivé, intelligent et surtout doté d'une curiosité scientifique apeurante. Mais ce n'était pas ses savoirs quantiques qui posaient problème, non. C'était ses convictions religieuses.
Ce après quoi le cuisnier soufflait d'ennui et de frustration, ce qui le rendait fou à l'idée de ne pas pouvoir utiliser le matériel de haute précision à sa portée, c'était bien la religion à laquelle appartenait la maison. Une stupide religion qui prônait le jeun.

Cette religion était omniprésente dans la maison et, même si Ervin ne forçait pas son personnel à la convertion, le grand sceau qui trônait majestueusement sur le faîte de la cheminée rappelait à tout le monde que Dieu avait les yeux braqués ici. Littéralement, puisque de vrais yeux baignant dans du chlorophorme observaient silencieusement le salon. Ils veillaient à ce que l'Ordre des Choses ne soit pas bouleversé par de quelconques péchés. Et l'ordre ne l'était pas, non seulement parce que les globes occulaires donnaient l'impression de suivre les moindres faits et gestes de celui qui passait dans les parages, mais aussi parce qu'Ervin Shellhorn était un maniaque compulsif qui avait la fâcheuse capacité de remarquer le moindre déplacement d'objet lorsqu'il se postait sur la mezzanine pour réfléchir.

Ce qu'il faisait précisément en ce moment.

Ervin réfléchissait beaucoup. Il observait aussi. Il voyait le monde en chaînons de molécules agitées, en fluide vital, en bulles de vie et ne ratait rien de la danse folle de cette marée. Il était persuadé qu'en regardant bien les choses il parviendrait à capter la particule rare qui organisait toute la chorégraphie des autres. Il était convaincu qu'elle brillait dans le tas uniforme et que, quelque-part, il y avait le proton – à moins qu'il ne s'agisse d'un neutron – nécessaire à la naissance de la magie.

Ervin était un magicien, un technicien de l'occulte, mais aussi un alchimiste. Il nourrissait des projets à base d'explosion de distillat et de suppuration de sublimation. Il voyait des formules chimiques là où d'autres criaient au feu.

En ce moment, il n'avait pas les idées bien claires. Il travaillait trop et, bien que « trop » ne soit jamais assez pour lui, il avait l'impression de ne pas avoir avancé sur ses projets depuis les cinq dernières années. Sa fille adoptive en était sûrement la cause. Jevetta était turbulente, capricieuse et dotée d'une intelligence machiavélique. Elle semblait avoir compris la hauteur de son rang social avant même d'avoir appris à lacer ses chaussures. Et elle en profitait.
Ervin avait abandonné l'idée de lui apprendre les principes fondamentaux de la religion lorsqu'il s'était rendu compte qu'elle avait presque réussi à lui faire manger un gâteau en terre et en plâtre la première fois qu'il avait parlé d'abandonner son doudou. Si elle était capable de lui retourner la tête à sept ans avec des petits yeux bleus et des moues calines, il ne prendrait pas le risque de savoir ce qu'elle serait capable de faire lorsqu'il lui dirait qu'elle n'aurait plus droit à son goûté.

Il avait donc dû revoir ses projets de descendance et, s'il avait recceuilli la petite fillette pour sauvegarder son nom de famille, il comptait sur une autre acquisition pour perpétuer son rang dans l'Inquisition.

Cette acquisition là, personne ne viendrait l'assomer à coup d'éducation mondaine. Il la garderait pure et malléable ; il en ferait exactement ce qu'il voudrait. Ce n'était pas un être ni non plus un animal – et ce malgré le fait que ladite acquisition se mettait à miauler la nuit.
C'était, à ses yeux, un vase vide qu'il prendrait soin de remplir au goutte à goutte.

En attendant, il gardait cette chose soigneusement enfermée dans un placard, à l'abri de tout ce qui n'était pas lui.

Pour ce qui était des miaulements, il résoudrait cette histoire en temps et en heure.

Pour l'instant il réfléchissait, appuyé sur la rambarde. Il se lissait le bouc et cherchait à résoudre quelques équations ésotériques qu'un son de cloche, au moment où il s'approchait du résultat, vint perturber.

Le calme et l'ennui général du manoir s'évanouirent d'un coup. On entendit le cuisinier attraper une casserole et casser des œufs ; on entendit le majordome sursauter et accourir avec une prestance digne vers la porte en même temps qu'une blondinette haute comme trois pommes dévallait les escaliers marche par marche, une nourrisse peinturlurée de partout sur ses talons.

L'enfant dragon hûrla qu'on lui laisse ouvrir la porte et, d'un hochement de tête, Ervin répondit au majordome de laisser faire.
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Shaaïro Shvaarn

Le Masque de Porcelaine

________________

Shaaïro Shvaarn
________________


Race : Vampire.
Classe : Charmeur.
Métier : Chef d'une bande de mercenaires. (Ex-esclave)
Croyances : Aucune.
Groupe : Solitaire.

Âge : Treize ans, en apparence seulement.

Messages : 70

Fiche de Personnage : Le gentil petit vampire...

Histoire de Personnage : En cours:
- Oh un nouveau? (Solo)

Terminés:
Rien pour le moment.

Abandonnés:
- Vermeils. (PV Seiren)
- La faim justifie les moyens. (PV Mio)
- Comme chien et chat (PV Leevo)

[PV] Comme chien et chat {Shaaïro} _
MessageSujet: Re: [PV] Comme chien et chat {Shaaïro}   [PV] Comme chien et chat {Shaaïro} EmptyDim 8 Juil 2012 - 18:08



Sir Handrev était un homme calme et serein. Il aimait bien s'habiller chez les plus grands tailleurs, y laissant une grande partie de son argent. Et si ce n'était pas dans les vêtements, c'était dans les parfums ou poudres, crèmes. Ce genre de chose dont les hommes coquets aimaient s'affubler. Un vrai Dandy. Tout un personnage, cet homme-là. Il aimait aussi bien les bals dansants où l'ambiance s'y voulait dynamique que les grands repas taiseux où des hommes du Monde parlaient argent et politique. Bref, ce jour là, il avait décidé de rendre visite à un vieil ami. Un vieil ami qu'il n'avait pas vu depuis longtemps. Il fallait donc bien s’apprêter.

Il avait enfiler une veste d'une rare qualité dont les retours de manche étaient d'un velours sombre. Des broderies le parcourait et des dentelles tressées décoraient les bords. Ses boutons de manchettes étaient d'un or pâle, et il passa un long moment à arranger son jabot dans le gigantesque miroir de sa chambre. Finalement, après avoir arrangé une énième fois les plis de sa chemise, il se décida à aller chercher son Champion.

Le jeune vampire qu'il avait recueilli avait été dressé d'une manière qu'on pourrait qualifier de spartiate par un précédent maitre et, quand le noble l'eut mis en confiance, le petit esclave ne tarda pas à lui manger dans la main. Jamais il n'osa lui dire non. Car après tout, en comparaison avec son ancien propriétaire, Handrev, lui, lui achetait des cadeaux pour le récompenser de ses efforts. Et il avait une belle chambre à lui. Cela suffisait amplement à l'avoir à ses ordres.

Il le fit apprêté, en ordonnant à ses femmes de chambre de lui mettre l'habit de cuir noir des sorties. Pas le brun qui le couvrait entièrement, ni le gris qui était écailleux, et encore moins celui avec des éléments de cotte de maille. Le noir, celui qui faisait comprendre aux gens que la chose qui le portait était dangereuse. Une fois la bête entravée par les ceintures de ses bras, dans son dos, le noble se fit un honneur personnel de lui mettre lui même le mord dans la bouche -pour éviter qu'il ne morde n'importe qui- et le bandeau sur les yeux -pour éviter qu'il ne soit énervé par quelque chose-. Ils purent alors sortir, l'Homme tenant la Bête par une laisse en chaine.

Le temps était radieux aujourd'hui, et beaucoup de monde était de sortie. L'odeur de toutes les personnes constituant cette foule mondaine intrigua le petit vampire qui commença à renifler frénétiquement autour de lui. Il était bien agité, aujourd'hui. Le maitre le remarqua et lui gratta l'arrière des oreilles pour le calmer. L'effet fut instantané. Finalement, il se dirigea vers le magasin préféré de l'esclave pour lui acheter son cadeau de la semaine. Après tout, il avait littéralement laminé son adversaire d'hier soir, même si ce dernier était plus que coriace.

Ils se rendirent alors à la boutique de bric à brac d'un ami. Un revendeur d'objets excentriques. Mais ce n'était pas tant le fait qu'il soit exotique qui intéressait le jeune vampire. C'était surtout le fait qu'il brille. Du "Brillant" comme il aimait dire, ou du "QuiBrille"... C'était là le cadeau dont il rêvait. En dehors d'un lit pour sa peluche, mais ça, il l'avait déjà. Le Maitre retira alors le bandeau des yeux du Serviteur et celui-ci tomba vite amoureux d'une jarre en verre gonflé et coloré d'une étrange teinture rosée et nacrée à la fois. Et quel éclat ! La babiole fut donc achetée pour dix malheureuses pièces d'or. Sir Handrev la fit mettre de côté car il reviendrait la rechercher tout à l'heure. Le vendeur s’exécuta. C'était un bon client, après tout.

Puis, les deux étranges personnages reprirent le chemin de la maison. Sur le trajet, l'Animal se laissa aller à quelques réflexions, surtout lorsqu'il sentit une odeur alléchante non loin:

J'ai faim. J'ai bien manger hier soir mais j'ai encore faim. Mais à la fois, pas vraiment. Monsieur dit que c'est un péché de manger quand on a pas vraiment faim, mais que, pourtant, cela était fort agréable. C'était très contradictoire, ce qu'il disait. Si c'est un péché, pourquoi c'est agréable? Quand on fait quelque chose de pas bien, on se fait punir. Est-ce donc si agréable de se faire punir? Moi, je n'aime pas ça, de toute manière. Pourtant, j'aurais aimé croquer quelque chose. Ou quelqu'un. Peu importe.
Le Maitre a dit aussi qu'on ne pouvait pas croquer n'importe qui. Que les Méchants que je devais tuer dans l'arène étaient suffisants. Qu'on ne pouvait pas mordre les gens dans la rue, ni les amis. Que c'était pour ça qu'il me mettait ce bâton dans la bouche.
... Je n'aime pas ce bâton. Mes crocs ne sont pas bien. Même si il a été fait de manière à ce que mes crocs soient devant pour ne pas que ça me gêne, je n'aime pas. Mais comme ça, je ne risque pas de mordre quelqu'un, et donc je ne risque pas de me faire punir. Mais et si il y avait des Méchants dans la rue aussi?
Comme cette poissonière qui essaie toujours de donner du poisson pas frais à Maitre pour mon repas? C'est une Méchante, elle. Pourtant je ne peux pas la mordre. Les Zumains ont une drôle de logique... Tiens, Monsieur s'arrête? Alors moi aussi.


Oui, vous l'aurez certainement deviné, mais le petit Esclave n'était pas fort malin. Enfin, ce n'était pas qu'il était idiot, mais il ne comprenait définitivement pas la logique des personnes qui l'entouraient. On lui avait appris qu'il ne fallait pas faire de mal aux Zumains durant sa jeune enfance. Puis les Zumains lui ont fait du mal. Pour lui, il était normal de pouvoir faire pareil. Mais on le lui autorisait que sur certains Zumains. Les Méchants. Comprenez que ça peut déstabiliser... non?

Sir Handrev fit tinter la cloche de la maison des Shellhorn. C'était une sorte d'excentrique. Mais il était intelligent. Tous les intelligents sont excentriques et vice-versa. M'enfin peut-être pas dans tous les cas? A méditer!

Il entendit des pas précipités dans le salon. Une petite fille lui ouvrit la porte. Ainsi donc le bougre d'Ervin avait une petite fille? Étrange! Il aurait juré que cet homme resterait un éternel célibataire. Tous les servants étaient à la porte, et la gamine posa immédiatement un regard plus qu'intrigué vers la Chose enchainée derrière l'Invité. Ce dernier salua chaleureusement Ervin et lui rappela le bon vieux temps. Bon vieux temps que le propriétaire des lieux sembla se souvenir. Sembla. On ne saura si il s'en rappelait vraiment.

Le regard de Handrev passa en vitesse sur la mine déconfite du majordome, l'état lamentable de la bonniche qui semblait avoir décider de se lancer de la peinture sur tout le corps et la fillette qui lançait des regards pleins d'étoiles à son Champion. Une bien étrange maison, vraiment. Il tira un peu sur la laisse et le vampire entra. Puis, ils furent amenés à un salon pour discutaillé. Le Maitre demanda un steak saignant en sauce à sa Bête, quand le cuisinier lui proposa à manger. Ce dernier manqua de fondre en larmes, sous le regard étonné de l'Invité.

Shaaïro, lui, humait l'air d'un air détendu, pour tenter de capter les nouvelles odeurs. De les analyser aussi. Ainsi, il savait qu'il y avait deux femmes et deux hommes inconnus dans la pièce. Que l'une des dames sentait la peinture. Que l'autre sentait la pâtisserie. Il n'écoutait plus les racontards de son maitre, qui, d'ailleurs, se décida à lui ôter son bandeau. Il put alors voir la Fillette.

Une 'Tite-Fille. Le Maitre a dit que c'était très mal poli de renifler les 'Tites-Filles. Qu'il ne fallait pas faire ça. Mais je ne la connais pas. Comment je dois faire connaissance si je ne peux ni l'approcher, ni la renifler? Et j'avais beau lancer des regards de détresse à Monsieur, il ne me regarde pas.
Oh. Elle s'approche. Moi je ne peux pas l'approcher.
N'approche pas, 'Tite-Fille.
N'approche pas.
Trop tard, elle est tout prêt. Bon, je peux la renifler quand même alors?


Le vampire renifla longuement le cou de la fillette, mais quand son Maitre tira sur sa laisse, il comprit qu'il n'avait pas à faire ça. Mais il s'en fichait à présent. Il avait capté une autre odeur dans la maison. Celle de quelqu'un qui n'était pas venu ici.
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MessageSujet: Re: [PV] Comme chien et chat {Shaaïro}   [PV] Comme chien et chat {Shaaïro} EmptyMer 11 Juil 2012 - 17:28

Jevetta avait les yeux mouillés de bonheur. Elle n'avait pas souvent eu l'occasion de rencontrer d'autres enfants et, bien que celui qui se présentait maintenant devant sa porte était loin de ressembler à l'idée qu'elle s'était faite de ses confrères à têtes blondes, elle était aux anges.

L'impression que cela puisse être un cadeau de la part de son père ne fit que grandir lorsque le champion se mit à lui renifler le cou. Elle avait toujours rêvé d'avoir un animal et la tenue de l'invité à peine plus vieux qu'elle lui fit bien vite comprendre qu'il s'agissait d'un esclave.
Et donc d'une race d'animal particulièrement docile.
Et donc d'un jouet.

Elle n'y connaissait rien en esclave. Ou du moins, elle n'était pas censée s'y connaître.
En réalité, elle en savait assez pour pouvoir classer les individus attachés au bout d'une laisse dans cette catégorie et, comme tout bon enfant pourri gâté, elle était envieuse et désirait avoir tout ce qui se trouvait dans les mains de quelqu'un d'autre et qui aurait dû, d'après elle, se trouver dans les siennes.

C'était présentement le cas avec le jeune garçon dont la carrure impressionnante ne faisait que lui faire rêver de nombreuses histoires de princesses et de poneys. Elle n'était pas apeurée par lui, bien au contraire.

Ainsi donc, et afin de satisfaire sa cupidité égocentrique, elle partit tirer la manche d'Ervin, descendu saluer son vieil ami. Elle lui murmura quelques mots faussement timides et généreusement agrémentés de quelques moues mignonnettes et de rotations de chevilles gênées.
Elle manqua de tomber de son nuage lorsqu'il lui répondit qu'il ne s'agissait pas d'un cadeau.

Elle manqua également de se vexer lorsqu'il répéta ses messes basses au propriétaire de l'esclave et qu'ils se mirent à rire. En fait, elle se vexa réellement et ne prit même pas la peine d'écouter les explications qu'on lui fournit au sujet du champion. Ses petites oreilles n'entendirent que des morceaux de phrases, dont un : « tu peux jouer avec lui » ou quelque chose qui y ressemblait bien et qui marqua le début d'une longue journée pour le concerné.

***

Jevetta emmena le champion dans la chambre qui lui faisait office de salle de jeu. Des jouets en bois et des poupées de collections traînaient deçà delà dans la grande pièce mais aucun d'eux ne l'intéressaient plus. Ils avaient déjà fait leur temps et aucun n'avait su retenir son intérêt plus longtemps que les dix minutes qui avaient précédé leur arrivé dans la maison.
C'était le destin de tous les jouets que de se retrouver abandonnés encore neufs et il en serait certainement de même pour Shaairo s'il ne fonctionnait pas correctement. Ou plutôt, pas comme Jevetta le voulait.

Heureusement, la gamine potelée ne semblait pas encore avoir d'idées bien précises sur la façon d'utiliser le champion et attendait patiemment qu'il fasse quelque-chose d'extraordinaire, le tout en le décryptant mentalement. En outre, elle était parvenue à virer la nourrisse de la chambre et se retrouvait maintenant seule avec lui. Une solitude silencieuse qui l'agaça rapidement et qui la força à prendre les devants.

Elle lui proposa de lui montrer quelque-chose qu'elle qualifia de « secret » et que personne n'était censé connaître ; quelque-chose qu'elle n'avait jamais montrer à personne, ceci, certes, parce qu'elle n'avait pas d'amis mais ça non plus personne n'était censé le savoir.

Elle profita du fait que la nourrisse avait quitté son poste de garde de devant la porte de la chambre et emmena l'esclave jusque dans le salon.
Un fameux concours de circonstances fit en sorte que lorsqu'ils le traversèrent Ervin et Sir Handrev furent trop absorbés par leur discussion pour les remarquer.

Elle guida donc Shaairo jusque dans la cuisine. On pouvait entendre le cuisinier siffloter gaiement dans le garde-manger tandis que la gamine, visiblement habituée à fouiner, délogeait un trousseau de clés d'un tiroir avant d'en enfoncer une discrètement dans la porte du fond qu'elle ouvrit avant de s'aventurer dans les escaliers.

Une autre atmosphère se présenta à eux, faite d'obscurité, de silence, d'une fraîcheur caverneuse et légèrement puante. Jevetta descendait les marches d'un air jovial qui dénotait complètement avec l'endroit et, une fois arrivée devant une seconde porte, elle intima à Shaairo d'être silencieux. Il l'était sûrement déjà, mais la gamine ne manquait aucune occasion de rappeler son autorité de chef.

On entendit un peu d'agitation de l'autre côté de la lourde et des miaulements. On sentit que quelque-chose attendait avec impatience qu'on ouvre pour pouvoir sortir et, Jevetta, inconsciente de tout ce qui n'était pas sa propre personne, glissa la clé dans la serrure et la tourna.
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Shaaïro Shvaarn

Le Masque de Porcelaine

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Shaaïro Shvaarn
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Race : Vampire.
Classe : Charmeur.
Métier : Chef d'une bande de mercenaires. (Ex-esclave)
Croyances : Aucune.
Groupe : Solitaire.

Âge : Treize ans, en apparence seulement.

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Fiche de Personnage : Le gentil petit vampire...

Histoire de Personnage : En cours:
- Oh un nouveau? (Solo)

Terminés:
Rien pour le moment.

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- Vermeils. (PV Seiren)
- La faim justifie les moyens. (PV Mio)
- Comme chien et chat (PV Leevo)

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MessageSujet: Re: [PV] Comme chien et chat {Shaaïro}   [PV] Comme chien et chat {Shaaïro} EmptyMer 11 Juil 2012 - 19:44

Shaaïro n’était pas vraiment content de cette nouvelle amie forcée. Elle avait l’air d’une des gamines qui lui jetait des cailloux chez son ancien maitre. Joufflue et mignonne à croquer. Croquer, c’était le mot. Il avait fini par la mordre, cette peste. Et cette petite était en passe de subir le même sort.
Mais rien ne se passerait. Pas si elle était gentille en tout cas. Le Maitre avait dit qu’elle pouvait jouer avec. La traduction de tout ceci, pour Shaa’, était qu’il ne devait en aucun cas blesser la gamine. Qu’il devait faire ce qu’elle disait, dans la mesure du raisonnable. Mais la légère teinte rougeâtre que prenaient ses yeux indiquait que la situation le contrariait un peu. Cette fillette ne lui inspirait aucune conscience et son instinct lui disait de ne pas trop s’en approcher. Mais si Monsieur lui demandait de le faire, alors il n’avait pas à s’y opposer.

Bref, le voilà embarqué, tiré par la petite fille qui le traînait derrière elle, par la laisse. Il n’aimait pas que quelqu’un d’autre le tienne en laisse. Ils n’en avaient pas le droit, il ne leur appartenait pas. Mais soit, pour cette fois, il ne dirait rien. Elle l’amena dans une sorte de … salle. Oui, une salle. Toute froufrouteuse et magnifique, digne d’une petite princesse. Un endroit où le vampire dénotait complètement. Pleine de machins en bois qui traînaient au sol. Des jouets. Un peu comme M. Pinou. Mais M. Pinou était bien mieux que ces jouets à la noix. Pourtant, le jeune vampire aurait bien voulu en prendre quelques uns, surtout les petits meubles en bois pour meubler la maison de poupée de sa peluche favorite.

Malheureusement pour lui, la monstrueuse gamine ne sembla pas vouloir lui laisser jouet avec ce genre de babioles et attendit qu’il fasse quelque chose. Le seul problème c’est que le concerné ne semblait pas vraiment savoir ce qu’on attendait de lui. Il bomba alors le torse, comme on lui demandait de faire avant les paris sur un combat : aucunes réactions de la gamines ne vint lui confirmer que c’était bien là ce qu’elle attendait. Bon. Il se contenta de s’asseoir alors, et d’attendre. Il n’y avait pas de Méchants, il n’avait donc qu’à attendre.

Le fait qu’il reste inerte ne sembla qu’énerver d’avantage la jeune demoiselle qui commença à s’impatienter. Finalement, elle lui parla de choses et d’autres, mais surtout d’un secret. Shaaïro se fichait pas mal des secrets. C’est quelque chose qu’on ne peut pas dire. Et de toute façon, comme il ne parlait jamais, cela ne le touchait pas vraiment. Mais comme elle allait lui montrer le secret, elle n’allait pas le dire à voix haute. La règle n’était donc pas brisée, ce qui évita un long monologue intérieur pour le petit vampire.

La jeune Damoiselle le traîna dans le manoir. Ils firent un long chemin avant d’arriver dans le salon. Monsieur ne sembla même pas voir que son Champion passait par là tant il discutaillait avec le vieux monsieur Ami-de-Monsieur. Et il semblait aimer ça. Alors Shaa n’alla pas mettre sa tête sous son épaule pour le réconforter et continua à avancer, bien obligé de suivre celle qui le traînait par la laisse.

Ils arrivèrent à la cuisine. Les bonnes odeurs enchantèrent les narines délicates de l’enfant aux cheveux blancs et il se sentit bien tenter d’aller déguster de suite le plat que le Maitre lui avait commandé auprès de ce cuisinier. Mais l’affreuse petite démone qui l’étranglait en tirant de plus en plus fort l’en empêcha, et le fit descendre par un escalier. Même Shaairo sentit une drôle d’atmosphère dans les lieux. Quelque chose d’oppressant. Et pourtant, la petite sembla bien à son aise dans ce milieu austère.

Enfin, ils arrivèrent face à une lourde porte. Une drôle d’odeur s’en dégageait, c’était quoi ? Jamais Shaaïro n’avait humé ce parfum. Une touche d’elfe mais le reste… Cela lui était inconnu. Et ça ne le rassurait pas, bien qu’il était curieux de voir à quoi ressemblait la créature. La fillette ouvrit la lourde porte et s’empara d’un chandelier posé dans un coin. Elle entra alors, précédée du vampire. Ce dernier n’avait d’ailleurs aucun mal à voir dans le noir et il observa les alentours en quelques secondes à peine. Il faut dire que la pièce était plus qu’étroite. Hormis une énorme dalle avec une vieille peau malodorante et des petits chats qui s’étaient allongés dessus, il n’y avait rien d’autre. Et ça sembla énerver la gamine.

Oui, ça la contraria même. Aux grands maux les grands remèdes.

Elle détacha les bras de Shaa et, outrée par l’absence de l’occupant de ces lieux lugubres, lui ordonna d’aller à la recherche de l’Absent. Bien qu’il grogna pour montrer qu’il n’aimait pas qu’on lui donne des ordres d’une manière aussi peu courtoise, il s’exécuta. La curiosité étant une caractéristique majeure des enfants, Shaaïro en était lui aussi équipé. Et il la mettait à l’œuvre à l’instant.
Il se mit donc à quatre pattes et renifla avec son air le plus sérieux l’air nauséabond qui régnait dans la pièce. Il se dirigea alors dans une autre salle. Une salle qui sentait bon l’alcool. D’ailleurs, il y avait une bouteille déboutonnée dans un coin. Mais elle ne sentait pas bon. Ca avait tourné. Les effluves du vinaigre agressèrent le nez délicat du jeune vampire qui éternua avant de se remettre à chercher. Puis il capta un petit tintement dans un coin. Mmmh ?

Une respiration paniquée mais contrôlée était audible dans un coin de la pièce, au milieu des étagères et des fûts de vins de différentes vendanges. Une respiration qui allait aider le jeune vampire à découvrir qui était caché par ici. Il la suivit donc, serpentant comme un félin dans les différents étalages, pour enfin entendre le souffle se rapprocher. Son instinct de chasseur lui donna l’envie de bondir sur sa proie. Mais ce n’était pas un Méchant. C’était un Secret. Il ne pouvait donc pas lui faire de mal.

Le vampire prit donc le temps de faire tinter ses ceintures pour qu’on l’entende. Pour prévenir qu’il approchait et que le Secret ait moins peur de lui. Enfin, peut-être, rien n’était moins sur. Enfin il arriva à un tournant et découvrit un petit garçon caché entre deux caisses. Il avait l’air mal à l’aise. Shaa s’assit donc, et attendit, sans aucun signe d’agressivité.

Le ‘Tit Garçon il a des Grandes n’Oreilles. Mais elles sont jolies quand même. Il a l’air sale. Lui aussi il fait des combats ? Son odeur est étrange, j’en ai jamais sentie des comme ça avant. Mais je sens l’odeur de la Peur quand même. Il a peur de quoi ? De la ‘Tite Fille ou de moi ? C’est vrai que la ‘Tite Fille est une malpolie. Elle arrête pas de se prendre pour mon Maitre. La Vilaine ! Oh, il bouge ?


En effet, le garçonnet avait reculé. Ce à quoi Shaairo répondit par un petit coup de patte sur la jambe et un bon reniflage de cheveux. Il y a mieux, comme première impression.
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MessageSujet: Re: [PV] Comme chien et chat {Shaaïro}   [PV] Comme chien et chat {Shaaïro} EmptyLun 16 Juil 2012 - 14:11

Jevetta était en effet contrariée. Dans ses plans, le secret qu'elle souhaitait montrer à Shaaïro histoire de l'épater et d'asseoir un peu plus sa grandeur dans son estime devait se trouver sur la dalle de pierre et faire preuve d'une impatience folle à l'idée de la revoir. Oui, de la revoir ; elle s'était plusieurs fois déjà immiscée dans la cave pour câliner les chats et...

Mais ses plans prirent l'eau. Sur la fameuse dalle, il n'y avait que trois chats maigrelets qui la fixaient d'un air mi-intrigué mi-sur le qui-vive, comme prêts à s'enfuir au moindre mouvement suspect. Ils lâchèrent quelques miaulement comme pour montrer qu'ils n'étaient pas des proies faciles et que, s'il le fallait, eh bien, ils sauraient se carapater comme tout digne chat face à un ennemi bien plus imposant.

La gamine, bien plus imposante qu'eux malgré elle, ne leur prêta pas plus attention que ça et consulta Shaaïro des yeux avant de le lancer dans une chasse au secret. Elle lui libéra les bras, adepte qu'elle était de la philosophie du « cherche avec tes mains, tu verras bien s'il te manque des doigts », et le jeune garçon s'en fut, sans même lui laisser le temps de lui donner de description précise de ce qu'il fallait chercher.

Jevetta se sentit bête un instant, juste le temps de se demander qui serait reconnu coupable si jamais il se passait quelque chose de grave, et puis se mit elle aussi à errer dans les rayons, armée de son chandelier.

***


Dans la plus poussiéreuse des pénombres, dans le ridicule espace laissé entre deux caisses, il se tenait-là. Il était assez petit et assez agile pour se fourrer n'importe où. Il croyait parfois à tort, et inconsciemment, qu'il était un chat.
Un chat a priori hors du commun puisque les Hommes, et surtout un, lui accordaient plus d'importance à lui qu'aux trois autres et essayaient, vainement, de lui apprendre à devenir humain.

Il ne comprenait pas bien pourquoi. Il n'en était pas capable, de toute façon ; la seule chose dont il était capable c'était de s'ouvrir les bras, de se saigner et d'attendre qu'on le laisse retourner à sa vraie vie de chat. Ça semblait satisfaire l'Homme, et surtout un, de le voir s'automutiler, alors il s'y adonnait sans se poser de question.
De toute façon, il n'en était pas capable non plus.

En tant que chat, il avait l'ouïe très fine ce qui lui permettait d'entendre les rongeurs se nettoyer les moustaches ou de partir se cacher dès lors qu'il entendait des bruits de pas dans les escaliers.
Ce qui avait été le cas aujourd'hui.

C'est pour cela qu'il se tenait-là, prostré dans cette entremissure, les yeux grands ouverts et tous les sens en alertes. Il savait d'avance qu'il ne s'agissait pas de l'homme qui voulait le changer en être humain ; jamais il n'aurait osé fuir à son arrivée.
C'était incontestablement la fillette bruyante, agitée et capricieuse. Il aurait reconnu son pas lourd sur les marches entre mille autres et sa voix... Sa voix ! Elle était bien trop portée dans les aiguës. Nul doute que s'il avait été pourvu de moustaches, la voix de la gamine les lui aurait tordu d'horreur. De même s'il avait eu un pelage ; ses poils se seraient hérissés sur son dos.
Mais il n'avait rien de tout ça.
Remarquez, il n'avait pas non plus la capacité de comprendre le comportement de la jeune fille et de le décrire de la sorte. Elle n'était rien d'autre qu'un « Wrowwl » de désapprobation.

Mais elle n'était pas seule. Il y avait quelqu'un d'autre ; quelqu'un qui se déplaçait bien plus silencieusement qu'elle et qui s'approchait un peu trop près de sa planque.
Et de lui, par la même occasion.

Malgré le fait qu'il se croyait être un chat, l'être en question était bien loin d'avoir les capacités nocturnes de ces bêtes. Il était incapable de voir ce qui s'approchait de lui et, bien qu'habitué à vivre dans la pénombre, il ne distingua rien d'autre qu'une silhouette plus sombre que l'environnement ambiant et ne fut bien sûr qu'il l'ait trouvé que lorsqu'il sentit une main frapper sa patte et une figure gigantesque s'approcher de sa tête.

Les oreilles basses et les yeux grands ouverts, il se laissa glisser par terre en tentant de se faire encore plus petit que ce qu'il était déjà sous le poids de ce qui semblait vouloir l'écraser et lâcha un « 
Wrowwl » de désapprobation totale.

Jevetta, qui tournait au coin d'un rayon, les rejoignit et s'en vint à son tour, toute joyeuse, puis écarta Shaaïro de devant elle. Elle se tint, grande, faussement majestueuse au-dessus du petit être plié en quatre sur lui-même et sourit.


- C'est bien, champion, tu l'as trouvé, dit-elle avant de se pencher entre les caisses et d'éclairer la cachette. C'est un gros secret. J'ai entendu mon père dire que c'était une espé-... es... esc... escpérience que les gens connaîtront en temps voulu. Et qu'ils seront très très impressionnés. En plus père dit qu'il saura faire plein de trucs de magie très très pestaculaire... Elle posa son chandelier sur l'une des caisses et attrapa le bras de l' « escpérience » en question. Allez, viens par-ici, Leevo !
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MessageSujet: Re: [PV] Comme chien et chat {Shaaïro}   [PV] Comme chien et chat {Shaaïro} EmptyMar 17 Juil 2012 - 16:04

Le jeune vampire s’était mis à observer l’enfant qui s’était vu dans l’obligation de se lever à cause des cris de la gamine. Il n’était pas bien grand et encore moins gros. Il était même maigrelet. Shaa’ se dit que dans une arène, il n’aurait pas résisté deux minutes. Peut-être même pas deux. Il avait envie de tester sa résistance en le poussant. Voir si il allait tomber. Mais le Maitre disait que ce n’était pas bien, alors il ne le ferait pas.

La gamine tirait sur son bras pour le faire avancer. Si bien que le Champion cru qu’elle allait lui déboîter l’épaule. Elle tira encore un peu et, enfin, l’elfe sortit de la pénombre. Il était vraiment chétif et le vampire se mit à le renifler, comme pour se mettre au courrant de son état de santé. La petite guida le garçonnet jusqu’à la salle dans laquelle grelottaient les trois petits chats. Petits chats qui engagèrent un duel de regard avec la Bête. Qu’ils perdirent évidement, quand le carnivore s’approcha d’eux.

L’horrible fillette insista pour qu’il fasse quelque chose de spécial. Quelqu’un chose d’impressionnant. Quelque de chose de « pestaculaire ». Shaa’ avait peut-être l’air idiot mais il entendait très bien. Et il savait que ce n’était pas « pestaculaire » qu’on disait mais « spectaculaire ». C’était le mot qu’il utilisait pour commenter la prestation sanglante de Shaaïro pendant un duel à mort dans l’arène. Il se dit donc, en conclusion logique, qu’elle était idiote. Normal non ?

Le garçonnet, lui, semblait bien penaud et pas très débrouillard. Il ne faisait rien. Et ça énervait la gamine qui attrapa un des chats en menaçant le Grande n’Oreilles de lui faire du mal si il ne faisait rien. Et le garçon ne fit rien. Elle prit donc une des bougies du chandelier pour mettre la flamme en dessous de la queue du chat, menaçant ainsi de le transformer en torche vivante si il s’évertuait à ne rien faire. L’odeur de l’elfe changea, et Shaaïro comprit qu’il était inquiet. Qu’il était « triste » aussi. Que les chats, c’étaient les Mr. Pinou du petit Grandes n’Oreilles. Et que c’est très mal de toucher à M.Pinou.

Ceci expliqua sûrement pourquoi le vampire adopta une posture offensive et commença à gronder. Gronder comme si il allait bondir sur la fille quoi. L’attaquer. La dépecer. Elle lâcha alors le matou et reposa sa bougie. L’animal se carapata parmi ses confrères et les grognements cessèrent ; Shaaïro observait la scène d’un air mauvais. Et la gamine décréta qu’il était vilain et qu’il se ferait gronder par son maître. Shaa ne répondit rien. Il se dit simplement qu’il n’avait pas à répondre à un être inférieur comme elle.

Ils remontrèrent alors jusqu’au salon où le Maître discutait avec l’autre monsieur. Il sembla paniquer en voyant son Champion détaché et indiqua à la fillette que c’était dangereux de faire cela. Ce après quoi ils prirent congé. Ils allèrent rechercher le Brillant de l’enfant et rentrèrent au manoir. Pas de combats prévus cette semaine, Shaa’ avait droit à un congé. Et il allait profiter de ce congé pour réfléchir à cette étrange rencontre.

On ne lui parlait jamais. Enfin, on lui parlait, certes, mais pas vraiment. On le traitait comme un objet, ou on lui aboyait des ordres. Seul son maître lui parlait véritablement. Mais la fillette, elle, lui avait parlé. Comme à un objet, certes, mais parler quand même. Elle lui avait posé des questions. Certes intéressées comme questions mais des questions quand même. Puis, il y avait eu le petit Grandes N’oreilles qui n’aimait pas qu’on lui prenne ses chats. Il avait envie d’en savoir plus sur ce garçon. Enfin, ça, c’est ce qu’il se dit après quatre jours de réflexion, en serrant M. Pinou contre lui. Et il se dit aussi que la ‘Tite Fille était une enquiquineuse. Mais ça, il ne lui fallut que deux jours pour arriver à cette conclusion.

Alors quand le Maitre parla d’aller revoir son vieil ami Shellhorn, une semaine après la dernière visite, Shaaïro lui fit savoir qu’il voulait y retourner aussi.

Il voulait revoir le Grandes N’oreilles.
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MessageSujet: Re: [PV] Comme chien et chat {Shaaïro}   [PV] Comme chien et chat {Shaaïro} EmptyDim 29 Juil 2012 - 18:24

Et ce fut chose faite dès lors que son maître prit de nouveau la peine de venir rendre visite aux habitants du manoir Shellhorn.

Ervin les accueillit tout deux avec la noble politesse requise et fut ravi de revoir le champion.
Il fut surtout ravi de savoir que quelqu'un à qui il ne serait pas obligé de payer des suppléments de salaire puisse occuper sa fille le temps d'une journée.

Mais Jevetta ne semblait pas de cet avis. Elle était en train de bouder dans sa chambre lorsque le majordome vint la voir pour lui annoncer l'arrivée de Shaaïro et joua les stars capricieuses lorsqu'on lui dit qu'il n'attendait qu'elle pour jouer.
Mais ça ne dura pas longtemps avant qu'elle ne décide finalement d'aller le saluer ; il lui en fallait peu pour céder aux requêtes de ses admirateurs, mêmes les plus fausses et les plus inexistantes.

C'est donc en se croyant désirée et attendue qu'elle prit soin de recevoir Shaaïro dans sa chambre, laquelle semblait encore plus remplie de jouet que la dernière fois.

Il ne se passa que très peu de temps avant qu'elle ne décide de nouveau à l'emmener voir « le secret » qui vivait dans la cave, persuadée qu'elle était d'avoir marqué de nombreux points dans l'estime du jeune garçon grâce à ça.
Jamais elle ne passerait à côté de l'occasion de faire plaisir, du moment que tous les honneurs lui revenaient ensuite.

L'attitude de Shaaïro ne fit que confirmer le fait que cette idée était bonne et c'est avec un large sourire parfaitement narcissique qu'elle l'emmena de nouveau en direction de la cave à vin, sans rencontrer aucune embûche sur le chemin.

***


Ledit secret était là, paisiblement roulé en boule sur la dalle de pierre. On aurait dit sa position parfaitement inconfortable et elle l'était, ceci parce qu'il avait une colonne vertébrale inadéquate, voir carrément réticente à l'idée d'adopter les mêmes positions que ses confrères chats.
Et il le savait parfaitement. Tout comme il avait remarqué que ses griffes ne sortaient pas de ses pattes quand il le désirait ; tout comme il avait remarqué qu'il n'avait pas de moustaches à nettoyer au coin des babines.
Il avait aussi remarqué une différence lorsqu'il se mettait à ronronner ; généralement ça ne ressortait pas aussi bien que les autres chats, ça sonnait plus grave et un poils plus asthmatique.
Sa gorge n'était sans doute pas le bon modèle non plus.

Mais il ne s'en préoccupait guère : au moins il avait les oreilles qu'il fallait.
Celles-là même qui lui permettaient d'entendre les gens arriver et qui lui hurlaient de prendre ses pattes à son cou lorsqu'il s'agissait de bruits lourds et saccadés, l'exemple même de l'emprunte sonore des pas de Jevetta.

Alors c'est ce qu'il fit lorsqu'il associa les bruits à la gamine tortionnaire ; il abandonna le lit de pierre sur lequel il somnolait parmi ses frères chats, sans s'étirer les pattes – de toute façon, elles n'étaient pas non plus les bonnes – et tenta de se carapater au plus profond de la pénombre.
Il n'eut que le temps de s'emmêler les membres, de tomber de la dalle sans non plus réussir à retomber sur ses pattes et d'aller se jeter en dessous d'une étagère vide.

Mais la porte avait déjà glissé sur ses gonds et Jevetta, accompagnée de Shaairo, déjà rentrée.
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Shaaïro Shvaarn

Le Masque de Porcelaine

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Shaaïro Shvaarn
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Race : Vampire.
Classe : Charmeur.
Métier : Chef d'une bande de mercenaires. (Ex-esclave)
Croyances : Aucune.
Groupe : Solitaire.

Âge : Treize ans, en apparence seulement.

Messages : 70

Fiche de Personnage : Le gentil petit vampire...

Histoire de Personnage : En cours:
- Oh un nouveau? (Solo)

Terminés:
Rien pour le moment.

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- Comme chien et chat (PV Leevo)

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MessageSujet: Re: [PV] Comme chien et chat {Shaaïro}   [PV] Comme chien et chat {Shaaïro} EmptyDim 5 Aoû 2012 - 13:08

Le vampire attendait sagement dans le salon, à genoux aux côtés de son maître. Il avait été agité durant le voyage et n’avait donc pas eu le droit d’enlever le bandeau qui lui cachait les yeux. Ca le rendait plus sage, d’être ainsi dans la pénombre. L’homme d’affaire le grattait derrière les oreilles, alors que son esclave reniflait l’air et tentait de repérer un éventuel arrivant. Mais ce ne fut qu’une arrivante. La fillette de la dernière fois. Et son maître insista évidemment pour qu’il aille jouer avec elle. Ce qu’il fit, donc.

Il la suivit jusqu’à sa chambre, où il manqua de trébucher à plusieurs reprises, à cause des jouets jonchant le sol. Elle lui enleva son bandeau des yeux, énervée qu’elle était de ne pouvoir distinguer ses expressions. Le garçon s’empara bien vite d’une poupée pour la renifler dans tous les sens. Peu délicat, il parvint même à en décrocher un bras. La gamine le réprimanda, pour le plaisir. Oui, parce qu’il était clair qu’elle se fichait de cette poupée. Après quoi, elle décida d’aller voir le Secret.

La fillette aimait tirer sur la laisse de Shaa’. Lui montrer qui était le patron. Mais le vampire s’en fichait, pour le moment. La Tite Fille imprudente détacha les bras du vampire. Il voulait juste revoir le Secret aux grandes oreilles. D’ailleurs ils furent bien vite devant la porte de sa « chambre ». Et ils le retrouvèrent sous l’armoire. Le Champion était même jusqu’à aller se mettre à quatre pattes pour voir ce qu’il trafiquait là en dessous. Quelques petits coups de pattes tentèrent de le déloger.
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MessageSujet: Re: [PV] Comme chien et chat {Shaaïro}   [PV] Comme chien et chat {Shaaïro} EmptyDim 5 Aoû 2012 - 16:58

Une force supérieure le tira hors de sa cachette sans qu'il ne puisse rien faire d'autre qu'essayer de s'accrocher au sol et gronder en signe de protestation.

- Wrowwwl.

Allongé sur le ventre et dos à ses deux impudents visiteurs, il resta hébété un instant, le temps d'essayer de comprendre ce qui avait causé le glissement de son corps hors de sous l'étagère.
Il n'y parvint pas même en tournant la tête vers Shaaïro et Jevetta.


- Pourquoi tu te caches à chaque fois que Shaaïro vient ? C'est pas gentil pour lui ! Méchant Leevo ! Dit la gamine en posant les poings sur les hanches, incapable de s'avouer à elle-même que ce qu'il fuyait en réalité c'était... eh bein, c'était elle.

Ledit Leevo se ramassa et se roula en boule devant les deux étrangers. On aurait dit qu'il essayait de plier toutes les parties possibles de son corps afin de ne pas laisser à la disposition du monde la moindre parcelle de lui.
Et puis il se mit à se gratter sauvagement les avants-bras tout en fixant la demoiselle.


- Pfff... On est venu pour jouer avec toi et la seule chose que tu trouves à faire c'est te gratter !

Aucune réponse de la part de l'intéressé qui commença à se balancer d'avant en arrière. Il regardait toujours la gamine ; c'était comme si elle accaparait toute son attention.

Celle-ci s'approcha de lui et tapa du pied par terre en lui ordonnant d'arrêter de faire ça.
Et c'est ce qu'il fit ; il se tétanisa sur place, les yeux grands ouverts, les oreilles basses et ne bougea plus d'une moustache.


- Bien. Je te présente Shaaïro ! Fit-elle en désignant le susnommé, il est gentil et c'est un peu comme toi : c'est un esclave. Son maître me l'a prêté pour jouer et moi je te le prête ! Alors on va jouer tous les trois ensembles, d'accord ?

Aucune réaction. Leevo n'avait même pas regardé plus loin que la main de Jevetta.

- Tu m'entends ? … EST-CE QUE TU M'ECOUTES ?!

- Wrowwwl, répondit-il cette fois avec une moue douloureuse. Sans doute que le ton fort que prit la gamine lui irrita les tympans.

- Bon ! Je crois que c'est l'heure du thé. On va trop s'amuser ! Ça va être super ! Vous allez voir ! Vous n'avez qu'à préparer la table et moi je vais chercher des tasses et de quoi manger !

Aucune réaction. Jevetta se désespéra.

- Va mettre la nappe, Leevo, fit-elle en montrant la vieille couverture de cheval qui trônait sur la dalle de pierre. Une fois encore, le secret ne regarda pas plus loin que sa main ; il semblait hypnotisé par ses mouvements et ne bougea pas.

- … Shaaïro, met la nappe toi. Je reviens de suite. Vous avez intérêt à ce que tout soit prêt quand je reviens sinon... sinon vous n'aurez rien du tout !!

Et elle partit en râlant, prenant bien soin de refermer la porte derrière elle.
Ce n'est qu'à partir de ce moment là que Leevo remarqua la présence de Shaaïro et se mit à le regarder aussi bizarrement que la gamine. Il recommença à se balancer et à se gratter les avant-bras...

… Avant de se lever d'un bond et de s'enfuir de nouveau dans les méandres de la cave.

Il prit la direction d'un débarra qui croulait sous les ombres et les objets entassés puis dévala des escaliers parsemés de lumignons pour atterrir devant une porte gigantesque et impressionnante qu'il eut du mal à ouvrir.
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Shaaïro Shvaarn

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MessageSujet: Re: [PV] Comme chien et chat {Shaaïro}   [PV] Comme chien et chat {Shaaïro} EmptySam 11 Aoû 2012 - 17:21


Shaairo ne bougea pas. Oh ce n’était pas qu’il n’avait pas compris ce qu’on lui demandait. Il était lent à répondre mais comprenait vite. Et si il avait compris et qu’il ne bougeait toujours pas, c’était tout simplement parce qu’il n’avait pas envie de faire ce que la gamine lui avait ordonné de faire. C'est-à-dire mettre la nappe. Il savait tout aussi bien ce qu’était une nappe. Il avait dû en laver des tonnes alors qu’il était esclave chez cet horrible maitre. Et il n’avait plus envie d’en mettre. Il était un Champion maintenant. Et Monsieur était fier de lui. Alors, un Champion n’a pas à mettre des nappes pour des ‘Tites Filles emmerdantes et pourries gatées ! Nan mais !

Enfin ça c’est ce qu’il aurait pu répondre à la gamine si il n’avait pas mis cinq bonnes minutes à y réfléchir et qu’il n’avait pas eu son mord. D’ailleurs, une furieuse envie de l’enlever émergea dans la cervelle du jeune vampire qui commença à gratter les sangles qui retenaient le bâillon. M’enfin, ce n’était qu’un simple mord après tout ! Il serait sage voyons ! Il ne ferait pas de mal au Secret à grandes oreilles ni à la Morveuse ! … Enfin, en tout cas, on osait l’espérer. Il se dit ensuite qu’il ne fallait pas faire ça. C’était quelque chose de Mal. Et il se ferait gronder ; il laisserait donc la fillette l’enlever, comme ça il sera innocent quoi qu’il arrive ! Penser à tout ça occupa son esprit un moment. Et la conclusion fut la même que d’habitude :

Je dois en parler à M.Pinou.


Le problème était que M.Pinou était resté au manoir et qu’il ne pourrait pas se confier à lui pour connaître son avis sur son plan qui, pour lui, était infaillible. Alors pourquoi demander son avis à ce lapin en peluche me direz vous ? Parce qu’il avait toujours fait comme ça et pas autrement. Et ça n’allait pas changer aujourd’hui. Pourtant, la vitesse à laquelle il avait pensé à ce stratagème lui sembla… inhabituelle et lui mit un fameux doute quant à son efficacité. Bah, de toute manière hein, qui ne tente rien n’a rien !

Ce n’est qu’après cette intense et longue réflexion qu’il remarqua qu’il était seul. Et bien seul. La gamine était toujours absente et il n’y avait plus aucune trace du petit garçon aux grandes oreilles. Il s’était… volatilisé. Mais notre petit Shaa’ est un vampire. Et donc il lui suffit de suivre son odeur à travers les dédales de fûts et de caisses de vin pour le retrouver. Le petit essayait tant bien que mal d’ouvrir une porte en poussant dessus de toutes ses maigres forces. Au bout d’un moment, Shaairo comprit qu’il voulait sortir. Et aussi que la dite porte était verrouillée.

Et une porte verrouillée, ça se déverrouille, logique. Enfin, ça s’ouvre quoi.

Et c’est ce qu’il fit. Il prit appui sur ses pattes avant et enfonça la porte avec ses membres antérieurs, la force vampirique aidant beaucoup. Et cette dernière ne se fit pas prier, la serrure céda sembla même céder avant que les pieds ne lui arrivent dessus, espérant certainement être épargnée. Le Secret répondant au nom de Leevo s’affaira à gratter ses bras pour ensuite filer dans la grande salle qui s’était dévoilée à leurs yeux.

C’est graaaaand ! Aussi grand que mon arène ! Il veut peut-être qu’on joue ?

Mais apparemment, l’enfant ne voulait pas jouer. Il s’était introduit dans un autre couloir, dont la porte était restée grande ouverte ; et évidemment, notre jeune champion l’y suivit, s’y engouffrant sans faire le moindre bruit. Ils arrivèrent dans une grande maison en apparence vide. En apparence parce que les odeurs présentes ici était trop fraîches. Mais le vampire ne prêtait aucune attention à ce qu’il pouvait bien se passer. Il avait vu une petite bouteille en verre. Brillante. Lumineuse. Et cette dernière partit bien vite dans sa petite sacoche. Une fois son trésor en poche, il suivit à la trace les odeurs du jeune elfe et le trouva planté sur le pas de la porte d’entrée ; Il ne bougeait pas.

Qu’est-ce qu’il regarde ? Dehors ? Les gens ? Un Kibrille ?


Mais l’enfant ne regardait en fait rien. Juste le vide. Le vague. Shaairo lui glissa alors sa laisse autour du poignet, le retenant pour qu’il ne prenne pas la fuite, et le renifla sous toutes les coutures avant de l’entraîner dans l’agitation de la ville… Ce qui ne sembla pas rassurer son nouvel… ami ?
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MessageSujet: Re: [PV] Comme chien et chat {Shaaïro}   [PV] Comme chien et chat {Shaaïro} EmptyLun 13 Aoû 2012 - 23:24

Lorsque le petit garçon avait défoncé la porte, le Secret n'avait plus su quoi faire.
Il n'était plus du tout sûr de vouloir la passer.
En fait, il était resté tétanisé devant ce déploiement de force et puis... et puis il avait repris sa fuite là où il l'avait laissé, prenant seulement le temps d'annoter mentalement que les humains étaient capables de tels exploits, en plus de tout le reste.
Après tout, certains d'entre-eux s'obstinaient à vouloir le faire se comporter comme l'un des leurs, ou plutôt comme ce qu'ils appelaient « tu es un elfe », alors qu'il était un chat et que les chats ne sont et ne seront jamais des « tu es un elfe » – mais l'avenir réserve parfois des surprises – ; en sommes, ils étaient sûrement bien capables de défoncer des portes d'un simple élan et ça ne l'étonnait donc pas plus que ça passé le stade de la surprise.
Les humains étaient définitivement des êtres étranges.

Et celui qui venait de lui ouvrir les voies de la cachette parfaite – un placard – s'obstinait à le suivre.
Il n'y avait rien de plus frustrant dans la vie d'un chat que de se faire suivre de la sorte.
Leevo était bien placé pour le savoir : c'était un chat. On n'aura de cesse de le répéter ; les apparences sont parfois trompeuses et même si d'aucun s'obstinait à le classer dans la race des elfes, selon quelques critères physiques faciles à interpréter, ça n'en faisait pas de lui un pour autant.
D'ailleurs, il portait un vieux chandail quatre fois trop grand qui lui tombait sous les genoux et tellement recouvert de poils de chat qu'on n'en voyait plus la couleur ; est-ce que les elfes portaient des poils de chat en guise d'habit ? Non. Il n'y avait que les chats pour porter des poils de chats.

C'est donc en étant en tout et pour tout un chat qu'il avait filé sans traîner des pattes en direction d'une autre sortie afin de se débarrasser de cet humain mal léché qui devait, sans aucun doute, le prendre pour une peluche ou n'importe quoi d'autre et qui devait, également sans aucun doute, vouloir lui faire subir la torture du câlin comme le faisait parfois Jevetta avec ses frères.
Allez savoir pourquoi, la gamine n'avait jamais tenu à la lui faire subir ; ça ne l'empêchait pas de vivre dans l'horrible peur de voir son tour arriver un jour.
Pourvu que ça ne soit pas aujourd'hui.

Il avait filé dans un corridor sombre et sans lumière où étaient cachés des escaliers, était ressorti des tréfonds de la cave par une tapisserie sans mur, un faux mur donc, et puis il avait atterri dans une maison vide et insalubre qui n'avait de maison que le nom.

Et puis comme l'humain était toujours là, il avait cherché un moyen désespéré de fuir encore plus loin et s'était retrouvé devant cette porte qu'il avait ouvert sans se douter de ce qui pourrait bien se trouver derrière...

***

Jevetta revint dans la cave à vin de son père la bouche en cœur et un petit plateau garni avec amour par le cuisinier dans les bras. Elle eut bien du mal à revenir jusqu'ici sans se faire prendre et se félicitait elle-même de ses talents de discrétion.

Quelle ne fut pas sa surprise de constater que ses deux copains de jeu n'y étaient plus.

Avant même de pouvoir se douter être capable d'imaginer s'imaginer qu'ils aient pu s'enfuir, elle entreprit de les gronder parce qu'ils n'avaient pas fait ce qu'elle leur avait demandé et puis les priva de gâteau.
Et comme ils ne répondirent pas à ses réprimandes, elle les avertit que, si une fois qu'elle eut compté jusqu'à trois ils n'étaient toujours pas devant elle, elle viendrait les chercher et ça ne leur ferait pas plaisir.

***


… et ce qui se trouvait derrière cette porte était indescriptible.
C'était déjà bien trop lumineux pour les yeux habitués à la pénombre du Secret ; il n'avait jamais vu quelque chose d'aussi clair et d'aussi... comment dire ? « ensoleillé », même si ce terme ne faisait pas parti de son concept du monde puisqu'il n'avait, de mémoire consciente, jamais vu le soleil.

L'horizon, dans l'ouverture de cette porte, se bousculait et s'étalait à la fois, éclatant de lumière et bruyant.
Horriblement bruyant ; il y avait des sons tout proches et des échos presque infinis ; des bruits que Leevo ne connaissait pas transportés jusqu'à ses oreilles par un air frais et pur, quoique saturé d'odeurs diverses, qu'il n'avait même jamais respiré.
Et puis il y avait de la vie partout ; des humains et des êtres encore plus étranges dotés de quatre pattes et de fourrures sur la tête et l'arrière-train, visiblement attachés à d'autres choses a deux pattes bien plus larges et bien plus grosses qu'eux et toutes faites de planches et d'amas de sacs, de toiles ou d'autres planches apparaissaient d'un côté de la porte et disparaissaient de l'autre, comme si de rien n'était.
C'était un tout autre monde.
C'était dehors.

Le Secret n'y avait jamais mis les pattes et pour cause : il avait passé tout le début de sa vie enfermé dans une cave et, en voyant cet étonnant manège d'apparitions, de bruits, de lumières et de disparitions, il la regrettait. Qu'allait-il se passer s'il osait seulement passer une oreille dans ce trou ? Est-ce qu'elle allait disparaître ? Est-ce qu'elle allait se faire absorber ?
Nul ne le sait, mais, sans doute, ce spectacle d'étrangeté nouvelle lierait à jamais le petit Leevo aux portes ; peut-être que plus tard, lorsqu'il serait bien plus vieux, il prendrait un malin plaisir à les ouvrir d'un coup sans se soucier des convenances dans le but de redécouvrir un tel tableau à la fois merveille de nouveauté et énigme terrifiante qu'était la vie à l'extérieur.
Car ça n'était rien d'autre que ça : devant lui s'étalaient les pavés de Madorass, ses habitants pressés et son ciel parsemé de toits.
Il en fallait peu pour susciter l'intérêt et l'émerveillement d'un chat et ceux de Leevo étaient à présent piqués à vif, voire fondus et dégoulinaient carrément au travers de ses yeux, si bien qu'il sursauta lorsqu'il sentit quelque-chose se glisser autour de son poignet.

Il ne broncha pas pour autant, cependant, habitué – et même plus : conditionné – qu'il était déjà aux chaînes et aux fers ; il tendit même l'autre poignet par automatisme, sans même interroger son cerveau.

C'est alors que ses grands yeux prirent le temps de regarder le petit humain et de constater qu'il avait une bien grosse proie dans la gueule. Mais ça n'était pas une souris : non seulement parce que ça n'y ressemblait pas, mais aussi et surtout parce qu'on lui avait dit que les humains et les « tu es un elfe » ne mangeaient pas de souris et ne les chassaient pas à plat ventre.
Le grand humain qui essayait de le faire devenir un des leurs le lui répétait à chaque fois qu'il lui rendait visite, mais, définitivement, lui était un chat et s'obstinait à courir après les rongeurs de la cave, comme ses frères le lui avaient appris.
Mais alors, quel était ce jouet que le petit humain s'obstinait à garder dans la bouche ? Et surtout, est-ce qu'il devait le lui piquer pour le rapporter sur sa couverture et montrer à tous les chats à quel point il était un bon chasseur ?

Il n'eut cependant guère plus le temps de s'intriguer davantage devant cette proie noire qu'il tenait entre ses crocs ; le petit humain le tirait déjà à l'intérieur de l'ouverture lumineuse, ne lui laissant pour tout avis sur la question qu'un « Wrowwwl » à dire en guise de mécontentement.

***


De son côté, Jevetta venait de finir le tour de la cave et jouait nerveusement avec ses bouclettes blondes.


- Allez ! Sortez de votre cachette ! C'est pas rigolo ! Si vous venez maintenant, vous aurez droit à un gâteau, promiiiiiis !

Aucune réaction de la part des deux esclaves.
C'était comme s'ils n'étaient pas là ; chose impensable puisque ça voudrait dire qu'elle allait se faire gronder et que papa ne serait pas content.
Et papa était toujours content d'elle et jamais il ne l'avait grondé jusque là, malgré tous les avertissements qu'il ait pu lui donner à ce sujet.
Alors elle lâcha ses boucles, fit une grimace, serra les poings et tapa du pied avant d'utiliser son arme ultime...
Elle se mit à pleurnicher crescendo dans cette pénombre froide, et puis elle marmonna quelques plaintes à qui pourrait l'entendre – pourvu que ça soit le Champion et le Secret.
Seul son propre écho lui répondit...

***

Leevo luttait pour garder les yeux grands ouverts dans ce déferlement de lumière et de mouvements qu'était la rue ; ses oreilles de chat avaient abandonné la lutte sans grand espoir de survie en un milieu aussi hostile et s'étaient bouchées pour ne lui donner comme signe de vie qu'un sifflement désagréable et constant.

Il suivait le petit humain, ses deux bras toujours tendus vers lui, en tricotant fiévreusement des pattes sur le dallage, ce qui lui donnait un mal de chien : il n'avait pas non plus le bon modèle de coussinets.
Il faut dire qu'en plus de manquer des bons coussinets, il manquait d'endurance ; après avoir parcourut vingt mètres sur la pierre dure, il était déjà épuisé et se faisait tirer par la laisse du petit humain comme un boulet par le pied d'un prisonnier.

Sans parler des bousculades avec les humains qui le faisaient soit rebondir contre un autre humain qui lui-même le faisait rebondir à son tour, ce qui arriva souvent puisque cet endroit ô combien étrange semblait être entièrement gouverné par des humains – il n'y avait aucun chat nulle part ! Était-ce seulement possible ? – soit trébucher et s'emmêler les pattes jusqu'à tomber.

Et c'est précisément ce qui venait de se produire tandis qu'il était la victime d'un stress énorme et qu'il sentait cette chose à l'intérieur de lui tambouriner vivement partout à la fois.

Étalé sur le côté et l'os réceptionné sur une dalle mal agencée, ce qui marqua sans aucun doute le début d'une malédiction qui le forcerait à systématiquement tomber sur l'unique dalle mal fichue de la rue, il leva des yeux mi-clos sur l'être qui se penchait au-dessus de lui avant d'ajuster sa vue et de dire d'une voix roque... :


- Miaouerci.

… comme le grand humain qui voulait le faire devenir un « tu es un elfe » lui avait appris à le faire lorsqu'on lui faisait mal.
Et c'était, d'ailleurs, un grand humain qui venait précisément de le faire tomber. Un grand humain qui n'incitait vraiment pas à la confiance, du genre à faire du mal sans qu'on puisse avoir le temps de lui dire merci après...
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