''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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 Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen]

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Humphrey Dempsey



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Humphrey Dempsey
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Race : Chat démon
Classe : Rôdeur
Métier : Tueur à gages
Croyances : Lait
Âge : 4 ans

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Fiche de Personnage : Miaou.


Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] _
MessageSujet: Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen]   Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] EmptyLun 15 Oct 2012 - 21:51

Antre de Cathubodua, dans la matinée...

Un prompt gazouillis d'oiseau, et un rayon de soleil harceleur me tirèrent lentement de ma torpeur. Je dormais toujours les yeux mi-clos, comme tous les chats, et je les gardais aussi de cette façon au réveil. J'avais pris cette habitude avec mon bienfaîteur...Quelque chose sembla alors s'effondrer en moi à cette pensée, creusant un trou béant dans la conscience que j'avais de mon existence. Il n'était plus là, pas plus que je n'étais dans le Vein. Une fragrance d'humus, d'herbes, et de pollen m'entourait et m'enveloppait dans un nuage de réconfort superflu. Je levai doucement la tête de mes pattes repliées et restai ainsi, clignant laconiquement des yeux, prenant peu à peu l'ampleur de ma nouvelle réalité.

Les échos de la bataille entre Cathubodua et le démon au masque de cuir se mirent à tambouriner ma cervelle furtivement avant de disparaître aussi vite. Cela avait brisé quelque chose en moi, mais en avait créé une autre. Lors de sa confrontation indirecte avec mon maître, la sorcière avait fait preuve d'un immense pouvoir et d'une grande assurance, à tel point qu'elle avait suscité chez moi un respect proche de celui que peut avoir un chien envers un loup. Je lui avais prêté allégeance, étant émancipé magiquement de mon commanditaire. Mais quelque chose – et cela restera « quelque chose » car je ne trouvais pas les mots pour ça – me décomposait, mettait en miettes la moindre chose qui me faisait penser à ma précédente vie dans le Vein.

Je m'étirai alors en tendant mes pattes arrière en avant, cambrant mon séant, mes griffes parfaitement aiguisées sortant de leurs sillons. J'inspectai les alentours, me familiarisant lentement et avec un certain dépaysement la pièce où je me trouvais. Sous une cheminée, un liquide épais, d'une couleur indéfinissable, croupissait dans une marmite ronde où dépassait deux anses volumineuses. Le feu en-dessous était éteint. Cathubodua avait sans doute arrêté de le nourrir depuis tôt ce matin. La salle dans laquelle je me trouvais était circulaire, et chaque meuble semblait trouver son espace adéquat, comme si cela venait d'un souci permanent de voir les choses en ordre.

Je sautai du promontoire où j'étais, c'est-à-dire une grande armoire en bois, et atterrit agilement sur un tapis, qui n'en était pas vraiment un. En suivant la lignée de poils bruns qui remontait jusqu'à l'autre extrémité, j'aperçus deux oreilles qui en dépassaient et eut un léger sursaut de côté, avant de revenir sur cette chose étrange. En faisant le tour, j'examinais avec circonspection le pauvre animal bouche béante, les yeux globuleux, prostré dans cette position sans bouger. Je ne m'imaginais pas du tout à sa place. Ainsi, je fis le tour du propriétaire, me hissant sur quelques meubles, reniflant et palpant de mes moustaches quelques ustensiles incongrus. Cependant, je ne m'étais toujours pas approché de la marmite. Ce qui stagnait dedans me dissuadait de toute approche curieuse.

J'inspectai alors rapidement le loquet de la porte. Il était fermé, et je me surprenais à me demander si Cathubodua me laisserait sortir sans son autorisation. Elle devait être quelque part en train de cueiller des champignons, donc elle ne m'en tiendrait pas rigueur si je pars chasser des mulots ou des taupes et que je revienne après. Je bondis sur le loquet, le déverrouillai en triturant les engrenages de mes griffes, et me laissai tomber, tandis que la cloison pivotait. Je me glissai par l'interstice désormais ouvert, et repoussai ensuite la porte de ma patte arrière. Je ne l'entendis pas se refemer mais qu'importe. À ma sortie, je remarquai que je me trouvais au milieu de nulle part en pleine forêt. Il serait donc fort étonnant que quelque chose cherche à s'introduire chez ma nouvelle maîtresse.

Le parfum d'humus que j'avais senti à mon réveil était encore plus persistant. Il me faisait presque tourner la tête. Je fis quelques pas prudents sur le tapis herbeux, levant la tête pour aspirer les doux embruns de la forêt. J'avais souvent été habitué à revenir à Béolan, le lieu de ma naissance, et à ses senteurs si particulières...Celui du poisson, des bâteaux rouillés, de la sueur humaine...Ici, tout était pur. Vierge de toute altération humaine. Ou alors maintenu en état par une certaine forme de magie. Les fragrances étaient légères et raffinées, beaucoup moins lourdes que dans la civilisation humaine. Elles étaient surtout invisibles. Je restai un moment à donner du museau par ci et par là, avant de me mettre en route en trottinant. Un silence prodigieux m'entourait. Je me demandais comment j'avais pu réussir à me réveiller au milieu de cette immense mensuétude. Alors que tous mes sens de félin, et que ma conscience de démon s'extasiaient presque cette tranquillité divine, mes yeux aperçurent un écureuil qui furetait à l'ombre d'un chêne à la recherche. Aussitôt, un vide se forma dans mon estomac, et je n'aspirais plus qu'à une chose : le combler. Mulot, rat, ...ou écureuil, n'importe quel rongeur aux os fragiles ferait l'affaire. Je m'approchai alors du petit-gris, sans intention hostile pour ne pas le forcer à s'enfuir de suite. Il venait de découvrir un gland et l'inspectait sous toutes les coutures avec une expertise impressionnante, repérant le moindre défaut sur la coquille épaisse de l'akène. Ma patte écrasant une feuille morte lui fit relever la tête. Ses yeux noirs se fixèrent sur moi. De l'incrédulité planait dans son regard torve. Je réduisai largement la distance qui nous séparait, marchant à pas lestes, ne laissant rien trahir de mes intentions, faisant mine de tendre le museau vers le gland. Mes talents d'assassin marchaient à merveille...


Dernière édition par Humphrey Dempsey le Sam 24 Nov 2012 - 12:41, édité 1 fois
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Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] _
MessageSujet: Re: Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen]   Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] EmptyVen 9 Nov 2012 - 1:49

La jungle, quelques jours plus tôt.

Ma quête de puissance me mènera jusque dans les recoins du monde, je n'ai même pas l'envie de raconter comment je suis arrivée là. Devant une créature aussi gigantesque que celle-là. Un dragon rouge ! Il est là, devant moi et je peux assurer qu'il n'a pas l'intention de me laisser partir tranquillement. Vous me demanderez pourquoi je suis ici, devant une créature d'aussi grande taille, la réponse se trouve à l'intérieur de cette créature. Cette stupide bestiole à complètement avaler ce que je cherchais depuis des jours et cela sous mes yeux. Voilà des heures que j'affronte ce dragon, mon corps se trouve dans un sale état et la seule chose que j'ai réussi à faire, c'est le cloué au sol. Suis-je si peu puissante ? Suis-je à ce point en dessous de cette créature ? Pourquoi ma magie, si puissante, ne le blesse t-il pas comme elle devrait le faire ?

À Venill, avant les évènements dans la jungle.

Des murmures, je tends l'oreille pour mieux entendre, visiblement pas assez discrète. Les quatre personnes conversaient à propos d'évènements étrange dans une région reculée du monde, je n'ai pas eu le temps d'en apprendre plus quand ils s'arrêtèrent soudainement de parler. La discrétion était visiblement de mise pour eux, il est vrai qu'à mon arrivée à l'auberge, tous les regards s'étaient posés sur moi, sauf ces quatre humains, trop absorbé par leur conversation. L'aubergiste vint me voir peu rassuré, cela ne m'étonnait plus de voir ces humains avoir peur pour leur pitoyable vie. Fouillant dans ma poche, j'en sortis quelques pièces d'or que je gardais en main, le voyant à ma hauteur, je fis voler mes cheveux grâce à un mouvement latéral et ce dans le seul but qu'ils ne m'aveuglent pas. Je fis tomber les pièces sur la table en chuchotant.

"Une bière, gardez la monnaie si cela vous fait plaisir."

Mes yeux noirs le fixaient et mon léger sourire le fit blêmir, ce que j'adorais ces moments-là, il partit et revint quelques secondes après avec deux bières qu'il posa devant moi. Alors que j'allais lui demander ce qui n'allait pas chez lui, l'un des quatre hommes vint s'asseoir à ma table. Il poussa ma bière vers moi et prit la sienne de façon moins gracieuse, renversant la moitié sur la table, il termina sa boisson en une fois. Ma bière était vide et je me léchais les lèvres pour qu'aucune goutte ne tombe sur moi. Ce que je pouvais aimer cette boisson, si les humains sont doués pour quelque chose, c'est bien pour ça. Il éclata de rire en voyant que j'avais été plus rapide et il hurla à l'aubergiste d'apporter, non pas deux bières, mais trente-deux bières.

"Seize chacun, le dernier à finir ses choppes devra toutes les payer."

Mes yeux s'écarquillèrent de surprise, c'était quoi ce jeu débile et tout ça parce que j'ai eu la malchance de finir ma boisson avant lui ? Je n'avais ni l'envie ni le temps de jouer à ça, mais dans les faits, le choix ne m'appartenait pas. Déjà toute l'auberge s'était réuni autour de nous, à croire que ce genre d'évènements est important pour leur vie minable. Le propriétaire dû faire plusieurs allers-retours avant que l'on soit prêt à "jouer à boire". On ne voyait plus la table, tant il y avait de choppes dessus, poussant un soupir de lassitude, je pris la première choppe dans ma main et il fit de même. Nos regards se croisèrent et il baissa bien vite le sien devant mes yeux noirs, assez stupide pour jouer à boire, mais pas assez pour me regarder trop longtemps. Je sentais par la même occasion des regards dans mon dos, mais personne en face de moi n'osait me regarder, c'est donc ça, avoir peur. Tout d'un coup tout le monde s'était mis à crier.

"3...2...1... GO !"

Et voilà que ce jeu stupide commençait, je n'avais bien entendu aucunement l'intention de payer et ce même en cas de défaite. Alors que j'attrapais ma quatrième bière, quelqu'un derrière me poussa brusquement, m'interrompant dans le jeu. Peut-être n'avait-il pas fait exprès et c'est la raison pour laquelle j'avais décidé de l'ignorer jusqu'à ce qu'il recommence, encore et encore. Énervée ma choppe vola en éclat sans que je ne m'en rende compte, la salle entière lança un cri d'étonnement, tous, à l'exception de mon adversaire et de son groupe. Regardant mon adversaire qui souriait en coin, je fis éclater, cette fois délibérément, sa choppe en morceaux. Posant son poing sur la table d'une manière brutale, il hurla un mot tellement fort que toute la ville aurait pu nous entendre.

"ENGAGÉE !"

Il reprit son calme avant de reprendre.

"Sortons d'ici jeune fille, nous avons à parler."

Il se leva le premier et me tendit la main pour que je me lève à mon tour. Aide que d'un geste je refusai, je partis d'un pas rapide vers la porte, laissant mon adversaire réglait la note. Dehors, ils étaient là à m'attendre, ces trois hommes. Difficile de les décrire, car ils se ressemblent tous et portent tous une étrange marque au bras. Un clan ? Une tribu ? Qui sait ?

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Humphrey Dempsey



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Fiche de Personnage : Miaou.


Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] _
MessageSujet: Re: Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen]   Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] EmptyJeu 15 Nov 2012 - 17:57

Je ne savais vraiment pas grand-chose des écureuils, je n'avais jamais été confronté à ce genre de créature si méfiante et craintive. Au fond de leurs yeux noirs, se trouve la peur absolue de tout, d'être traqué, de voir sa réserve de glands débusquée par un importun. Et c'est là tout l'image que je retenais d'eux en cet instant. Une bestiole si apeurée qui, même face à un petit prédateur comme moi, se voyait déjà déguerpir. Pathétique. Énervant. Affligeant. Le jaune-vert de mes pupilles avait cependant un penchant d'innocence qui pourrait même dissuader un loup de me déchiqueter, puisque je nichais la menace que je représentais tout au fond de moi-même, comme réussissent à le faire certains grands chasseurs dans la nature. Je m'approchais encore du gland qu'il tenait d'un air possessif contre lui, faisant frétiller mes moustaches avec un semblant d'intérêt. Je n'étais plus qu'à deux pas de lui, et je levais alors la patte pour faucher d'un seul coup sa tête pour lui arracher la gorge ou même l'assommer, mais il dut sentir venir le danger car il déguerpit aussitôt, toujours le gland fermement accroché à ses griffes. Je poussai alors un miaulement de frustration et me lançai aussitôt à sa poursuite, brassant le tapis de feuilles mortes sous mes pattes, ne le lâchant pas des yeux, prêt à bondir dès qu'il serait à ma hauteur.

Mais ce fourbe, propulsé dans son élan, se rua sur un tronc d'arbre et se mit à l'escalader avec toute l'agilité de ses petites pattes. Me servant de ma vitesse, je le suivis. Mes coussinets adhérèrent quelques instants, mais ils faillirent lâcher prise arrivé à la moitié du tronc. Entourant alors pleinement le bois de mes pattes, je me mis à me hisser péniblement vers le haut alors que l'écureuil filait déjà dans les enchevêtrements du feuillage. Je voulus abandonner, me laisser choir sur le sol, mais la faim me tirailla à nouveau la panse comme des griffes intérieures. Avec un regain de vigueur, je poussai sur mes pattes arrières, qui labourèrent l'écorce, afin d'atteindre la canopée de branches. Se pensant tiré d'affaire, le rongeur risqua un coup d’œil en bas, puis reprit aussitôt sa course en me voyant m'escrimer dans les branches, toujours aussi acharné dans ma poursuite. Le voir filer aussi vite m'aurait découragé en temps normal, mais en analysant les arbres aux alentours, il y avait de milliers de chemins possibles pour le rattraper, pour me cacher, pour le prendre à revers, autant de possibilités de l'attraper donc. Alors que je trouvai appui sur une branche épaisse au milieu de fouillis de ramures, je le vis faire un bond gracieux pour sauter sur le tronc divisé d'un chêne. C'est à croire qu'il lisait dans mes intentions. Je l'imitai mais avec beaucoup moins d'adresse, car je tombai lourdement contre la croûte de l'arbre et d'infimes copeaux se fichèrent dans mon pelage. A nouveau, mes pattes durent mouliner un moment dans le vide avant de m'aider à me guinder. Levant la tête, je le vis disparaître à temps derrière le deuxième madrier du chêne, et j'entrepris une escalade plus rapide car le support sur lequel j'étais était désormais oblique, me permettant de prendre plus d'avance sur la bestiole.

Je l'entendis alors pousser un couinement et bondir en paniquant sur un autre arbre. Quelques branches tombaient autour de lui, à croire qu'il avait causé un cataclysme à lui tout seul. Profitant qu'il ne surveillait plus mon approche du coin de son œil résolument noir et vide, j'empruntai une autre direction, me forçant à choisir des branches épaisses, de préférence horizontales ou inclinées. Je ne savais pas ce qui l'avait effrayé mais qu'importe. C'est avec un entrain sadique que je le suivais du regard, le gardant dans mon champ de vision coûte que coûte, n'écoutant plus que la brise souffler à mon oreille, le craquement presque fragile des branches et le bruit du feuillage qu'il chambardait sur son passage. Plus la course avançait et plus il semblait vouloir s'approcher du sol. Il devait craindre de m'y trouver car il persistait à se ruer dans des amas inextricables pour un chat. Je me vantai intérieurement d'avoir réussi à tromper sa vigilance le temps qu'il échappe à une peur que lui seul avait connaissance, car il conservait une direction rectiligne, espérant que cela lui fasse prendre l'avantage. Mais ce petit écervelé casseur de noix n'avait jamais du avoir affaire à un vrai prédateur – et de toutes manières, il n'aurait plus été là pour en témoigner – car il aurait du savoir que pour échapper à la mort, il fallait se mettre à la place du chasseur, et anticiper tous ses mouvements. Ce que je faisais en ce qui le concernait. Et ce n'était pas bien compliqué. Il fonçait obstinément en face de lui.

Il débouchait alors sur un arbuste, et j'arrivais d'en haut...détalant sur une branche aussi épaisse que moi...C'était la seule occasion que je pouvais avoir. De loin derrière lui, j'étais parvenu à camoufler ma présence au milieu des ombrages, afin de me rapprocher d'une façon que je n'avais pas osé espérer au début de notre poursuite. Je fis un long bond en avant, et le percutait alors en voulant le saisir. Nous chutâmes de notre support, dégringolâmes tout en bas de l'arbre et tombâmes lourdement sur le sol meuble de la forêt.

Un cri perçant cingla alors les airs, et une ombre fila au-dessus de nous. Blessé sans nul doute à la patte, le petit gris se mit à ramper lamentablement, alors que je jetais un coup d’œil circonspect au-dessus de moi. Une paire d'ailes...aussi vives qu'un courant d'air...La chose fit plusieurs cercles dans le ciel, en poussant un nouveau cri aigu, et fondit vers sa proie, MA proie. Je saisis alors la petite bête par l'encolure. Elle se débattit, forcément, entre mes crocs, mais je les lui enfonça plus profondément et mit à courir avec l'animal traînant à côté de moi. Ses membres remuaient, et je perdais petit à petit de mon emprise. Le prédateur aérien faisait des cercles de plus en plus serrés, de plus en plus rapprochés de nous. Il lui aurait suffit d'un piqué pour emporter le petit gris. Mais je n'allais pas le laisser faire. J'en avais que trop pâti juste pour pouvoir le mordre. Cependant, trimbaler ainsi ma capture me ralentissait beaucoup, et dans quelques instants, j'allais sans doute subir le courroux de l'aigle. Alors je secouai alors la tête, violemment, l'écureuil couina en labourant vainement le sol de ses pattes, puis je lui rompis la cervicale en resserrant ma prise et en donnant un mouvement sec de la tête.

L'aigle amorça alors un piqué mais redressa aussitôt son vol. J'avais pris son butin, il n'était plus à lui. Le rapace disparut par-delà les cimes des arbres, non sans lâcher un cri frustré. J'étais désormais en possession d'une belle grosse source de provisions, malodorante certes, mais qui m'offrait un meilleur festin que les rats du Vein ou les souris de l'antre de Cathubodua. De plus, cette traque me prouvait que je n'avais rien perdu de mes talents. Courir après des bipèdes était relativement reposant. Ils étaient trop lourds, leur taille ne leur permettait pas de se glisser dans toutes les ouvertures possibles : ils étaient trop grands et patauds et offraient des cibles trop faciles. Ils se servaient toujours d'instruments pour se défendre, beaucoup trop gros aussi, beaucoup trop grands, ne leur offrant jamais de maniabilité optimale. C'est pourquoi cette petite entrevue avec ce bout de viande agile m'apportait une satisfaction plus grande qu'un simple meurtre. C'était un véritable duel d'habileté qui s'était déroulé, et j'éprouvais, comme les autres démons diraient, un sentiment de fierté. Lentement mais fièrement, j'entraînais la carcasse de l'écureuil toujours accrochée dans ma gueule. Ses yeux noirs continuaient de me fixer, mais cette fois-ci, il n'y avait plus de peur. Un véritable soulagement pour moi.
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MessageSujet: Re: Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen]   Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] EmptyVen 16 Nov 2012 - 8:23

Je pouvais entendre des hurlements derrières la porte. Visiblement l'homme n'avait pas de quoi payé toutes les bières, pas étonnant vu le nombre. Je regardais les trois autres hommes devant moi, leurs yeux ne me lâchaient pas. Que veulent-ils ? Mon portrait ?

"Comment tu fais ?"
"Comment je fais pour ?"
"Pour boire aussi vite avec ton corps si frêle."
"Aucune idée, peut-être le fait que j'apprécie cette boisson."

Ils partirent dans un rire franc, moi je conservais mon regard froid, je n'ai pas que ça à faire. Parler à de pitoyable et faibles créatures ne m'enchantent pas, derrière les cris de leur chef se firent encore plus bruyant. Dans un long soupir de lassitude, j'ouvris la porte, prit ma sacoche et la lança à l'aubergiste. Celui qui devait payer me fit un large sourire, bien trop grand pour être sincère, mon regard glacial se posa sur le chef. Si je suis ici c'était uniquement dans le but de me ressourcer, j'aurais bien aimé dormir ici, mais cette idée semblait compromise.

"Merci petite chose maigre, encore un peu et j'étripais cet homme de rage."

Quelques murmures et ma magie força cet imbécile de chef à venir vers moi et donc vers la sortie. Approchant mes lèvres de son oreille je lui dis quelques mots.

"Vous avez une dette envers moi, tenez-vous le pour dit, humain."

Je le sentis frissonner, le message était suffisamment clair pour qu'un idiot le comprenne. Il se contenta de me regarder sans rien faire.

"Devrais-je vous pousser vers la sortie en plus de payer votre consommation ?"

Cette fois j'avais parlé assez fort pour que toute la salle m'entende, il y a-t-il quelque chose de pire pour un homme que de se faire ridiculiser par une femme ? Qui plus est quand celle-ci vous arrive à la poitrine. Il voulait répondre, je le voyais dans son regard hautain, Je n'attendais que cela.

"Hé boss, l'est temps de partir, la nuit se pointe, inutile de prendre des risques."

L'un des hommes attendant dehors venait d'intervenir, heureusement, encore quelques et on aurait fini par se sauter à la gorge mutuellement. Le chef quitta enfin l'auberge, moi je m'approchais du propriétaire, qui ne s'était pas gêné pour se servir dans ma sacoche. Je n'avais pas fait la moitié du chemin qu'il me relança mon bien. Son visage avait viré au blanc, il semblait terrifié, je ne pouvais pas lui en vouloir. Ce qui se trouve là-dedans me fait aussi peur que lui, après un dernier sourire à l'aubergiste, je finis par enfin sortir d'ici à mon tour. Ils étaient toujours là à m'attendre, ils avaient visiblement besoin de moi, cependant je ne savais toujours pas pourquoi.

"Le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle n'a pas froid aux yeux la petite, elle acceptera peut-être de nous aider."
"Ne pas avoir peur ne suffira pas pour affronter ce qui nous att..."

Il s'arrêta soudainement de parler en me voyant sortir. Le chef regarda immédiatement ma sacoche, l'aura noire que j'avais effacé en la lançant à l'aubergiste était de nouveau là. J'avais peut-être confiance en la morale du propriétaire pour qu'il prenne exactement ce qu'il devait, mais pour eux, la prudence était de mise. Je ne les connais pas et ils semblent être habitué à la magie. Je ne tiens pas à ce qu'un pouvoir me dépassant arrive entre leurs mains, bien que je doute qu'ils savent s'y prendre pour utiliser ce qu'il se trouve dans ma sacoche. Quoi qu'il en soit le risque n'était pas permis.

"Vous allez me regarder pendant encore combien de temps comme ça ? Dites-moi plutôt de quoi vous vouliez me parler avant que je ne parte. Je n'aime pas perdre mon temps."
"Nous sommes des..."

Le chef donna un rapide coup de genou dans le ventre de celui qui s'apprêtait à parler. Il grimaça en se tenant le ventre.

"Pas ici, débile. Venez petite chose, mettons nous tout de suite en route, lorsque nous aurons quitté la ville, je vous dirais tout. En attendant, vous allez devoir me faire confiance, même si ça ne vous enchante pas."

Sans attendre la moindre réponse de ma part, il commença à partir suivi de sa troupe. Je le regardais s'éloigner le regard incrédule, devais-je les suivre ? Je n'avais rien de prévu après tout, accrochant ma sacoche à ma ceinture, je pris une grande inspiration. Un instant plus tard, je me trouvais devant le groupe. Ce n'est pas une chose facile de se téléporter, qui plus est dans un endroit comme ça où tout peut vous distraire. Il suffit d'une erreur pour se retrouver dans un autre endroit, endroit dont vous ne pouvez pas revenir, c'était du moins ce que m'avait appris le vieux. À mon apparition devant eux, ils s'arrêtèrent pour siffloter, comme si j'étais un spectacle de foire. Non, la seule raison de cette action, c'était de gagner du temps et d'avoir enfin des explications.

"Si vous voulez que je vous suive, il va falloir m'en dire plus l'humain, nous sommes assez éloigné pour que personne nous entende, alors parlez !"
"Impressionnant ce que vous venez de faire petite chose, ça va vous servir."
"Boss, arrêtons de tourner autour du pot, si on veut son aide, il y a une raison autant lui donner."
"Ta gueule débile, j'y viens. Pour faire court, petite chose, nous sommes des chasseurs de drake et l'on sait grâce aux talents de l'autre débile pour faire l'éclaireur qu'il y a une colonie dans la jungle et en tant que chasseur, nous nous devons de l'exterminer. Le seul problème est que nous n'avons jamais affronté autant de ces créatures en même temps. D'habitude nous préférons attaquer des cibles isolées, mais pas cette fois. Voyez-vous cette colonie se trouve sur une montagne qui crache du feu et on dit qu'en son sommet réside une créature bien plus dangereuse que tout ce qu'on a pu connaître. On dit aussi que cette créature garde quelque chose d'immensément puissant, bien entendu personne ne s'approche de cet endroit, qui serait assez fou pour s'en prendre à une montagne remplit de drake qui plus est si en son sommet se trouve une chose encore plus terrifiante. C'est pour cela que votre aide est requis."
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Humphrey Dempsey



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MessageSujet: Re: Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen]   Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] EmptyDim 18 Nov 2012 - 16:33

La chair de l'écureuil était encore chaude, et sans les poils, elle était onctueuse, un peu trop gorgée de sang à mon goût, mais c'était sans compter cette saveur sauvage que je n'avais guère connu depuis longtemps. Elle était moins salée que celle des rats mais elle avait une amertume plutôt agréable au fond de la gorge. Les petits tendons étaient fibreux et s'effritaient facilement sous mes coups de crocs. Je dus toutefois arracher les muscles de ses flancs trop gênants pour plonger mon museau dans ses entrailles tout aussi brûlantes. Ses boyaux se déliaient facilement, et je les mordillai incessamment avant de m'attaquer au foie, sans conteste l'une des meilleures parties.

Je l'avais trainé loin du lieu où l'aigle avait failli nous harponner, à l'ombre des racines d'un hêtre qui se dressait royalement au-dessus de moi et de mon festin. Un autre écureuil était venu entretemps fureter dans le coin et en voyant son congénère, il a aussitôt pris la fuite avec une vitesse que je n'aurai sans doute pas du tout réussi à suivre. J'étais désormais tranquille et à l'aise, me remplissant la panse plus que de raison. Je mangeais minutieusement en prenant mon temps, convaincu qu'aucun des animaux présents ne viendrait me troubler, et espérant en même temps qu'ils aient assisté à la mise à mort de ma proie pour se dissuader d'approcher. Ce qui valait pour lui, valait aussi pour les autres. Le bout de mon museau, ruisselant de sang, avait pris une teinte cuivrée due à la teinte noire de mes poils. Je louchai un instant sur cette tâche, fasciné par sa couleur, et tentai de l'essuyer vainement du revers de ma patte en imbibant celle-ci de ma langue râpeuse. Puis je me remis à me sustenter comme si de rien n'était. Finalement, je fus repu plus vite que je ne l'avais prévu, et je me redressai de mon repas, m'ébrouant rapidement avant de reprendre mon bout de chemin.

En progressant, il s'avérait que j'avais mis tellement de distance avec la résidence de Cathubodua que je ne la voyais plus. Toutefois, je sentais encore le fumet de ce qui s'échappait de sa marmite, toujours suspendue au-dessus du feu mort. Même si la curiosité m'incitait à y revenir pour vérifier son contenu à nouveau, je me remis en route en trottinant, le goût du sang encore présent dans mes naseaux. L'odeur persista un long moment avant de se dissiper, ou alors je m'y étais simplement habitué.

Je fus à peine à une lieue de ma poursuite avec le petit gris quand un glatissement franchit le ciel. Quand je levai les yeux avec perplexité, il n'y avait rien. Peut-être était-ce un remous de ma mémoire suite à l'approche de l'aigle qui m'avait angoissé il y a quelques instants. Je progressai sur un chemin qui creusait son sillon à travers le labyrinthe épais des feuillus, et j'étais malheureusement à découvert. L'idée de me cacher m'apparaissait la plus judicieuse, mais au final, de quoi devrais-je avoir peur au juste? J'étais Humphrey Dempsey, j'étais un assassin, et je me sortais toujours de n'importe quelle situation. Du moins, je m'arrangeai pour en sortir indemne.

Là, une ombre. Deux ailes, un bec fin qui dépassait. Je le reconnus aussitôt et me ruai vers les fourrés pour m'y réfugier. Campé dans les broussailles, j'attendis que l'aigle eût fini son passage. Lorsqu'il n'y eût plus de traces de sa présence, je progressai en avant, restant le plus possible à l'abri des arbres. Je me mis à renifler le terrain, plus pour me rassurer que pour m'assurer qu'un autre prédateur voudrait se mettre à mes trousses. Je ne savais pas où était parti le rapace mais cela importait peu, car je m'éloignais vivement et rapidement du lieu de notre rencontre. La sensation de sécurité commençait à m'entourer dans son châle chaleureux quand tout à coup, un long piaillement vrilla mon ouïe et les cieux, se rapprochant dangereusement de ma position. Il y eut des brindilles et des feuilles qui tombèrent en pluie autour de moi. Ni une ni deux, je fonçais droit devant moi, tête et oreilles baissées. Quelque chose de lourd se posa alors derrière moi en soulevant un nuage de poussière sous son envergure titanesque. Je fis face en me retournant. C'était l'aigle. Ce volatile frustré qui avait rentré ses ailes, et qui ouvrait le bec dans ma direction comme pour signaler son appétit en voyant un chat si dodu. Je reculai en feulant, le poil hérissé à cause de la colère naissante que suscitait cet oiseau de proie.

J'étais même prêt à sauter sur lui pour lui rompre le cou, mes pattes arrières labouraient le sol derrière moi, toute griffes sorties. Et l'envie devint plus pressante au fur et à mesure que la bête avançait, déployant ses ailes pour écraser ma détermination. Mais je n'avais qu'une envie, l'exterminer, lui, et poursuivre ma route tranquillement. Mon repas semblait s'être évanoui de mon ventre, je me sentais plus léger. J'esquissai alors un bond, mais il se jeta en premier en avant. Ses serres apparurent brièvement dans mon champ de vision, et, sans avoir eu le temps de réagir, j'étais prisonnier de celles-ci, décollant du sol avec lui. Le vent me cingla le visage alors que je m'éloignais du plancher des vaches, et je poussai des miaulements désespérés. Plus nous prenions de hauteur, plus la brise était mordante, et plus l'aigle prenait de la vitesse. Ses ailes brassaient l'air inexorablement au-dessus de moi, au rythme de mes battements de cœur affolés. A cette hauteur, je m'écraserai sans doute en bouillie en contrebas si je parvenais à ronger suffisamment ses pattes pour le faire lâcher.

En était-ce fini de moi?
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MessageSujet: Re: Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen]   Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] EmptyLun 19 Nov 2012 - 5:24

La jungle, une colonie de drake et une créature que personne n'a jamais vu, mais qui est terrifiante selon les rumeurs. Les humains sont capables de bien des choses, l'un d'elle est bien de parler pour rien dire, je ne sais pas si ces rumeurs sont fondées. Même sans prendre compte des rumeurs, affronter une telle quantité de drake est une pure folie, mais cette chose puissante m'intrigue, pour les humains tout ce qui touche à la magie est puissant, pour moi c'est différent. Un autre détail m'intrigue, c'est que l'existence de cet objet n'est pas garanti, tout comme l'existence de son gardien. Après, que perdrais-je à vérifier ces dires ? Du temps si cela s'avère faux et si cela s'avère vrai je gagnerai en puissance. Le temps ce n'est pas ce qui manque, je vais donc prendre le risque, il est une chose que je ne dois pas non plus oublier, je ne suis pas seule dans cette expédition. Même s'ils meurent face à ces créatures, je saurais me servir de leur dépouille. Un sourire commença à se dessiner sur mon visage, visiblement assez grand pour les faire réagir.

"Alors c'est d'accord, vous allez nous aider ?"

Mon sourire s'effaça aussitôt, penser à la mort me fait toujours cet effet. Plongeant mon regard dans celui de l'humain qui venait d'interrompre mes pensées, je vis son corps frémir. Ainsi il a déjà peur de moi, c'est une bonne chose, je n'ai pas l'intention de perdre mon temps en bavardages incessants et inutiles.

"Admettons que je vous aide, qu'est-ce que j'y gagne ?"
"On vous laissera un peu de la peau des drakes, cela se vend très bien, on fait d'excellentes armures avec ce genre de matériau."
"De l'or donc. Ce n'est pas très intéressant, voir complètement inutile, mais je me contenterais. C'est d'accord, allons-y."

Je me dois de cacher mes véritables intentions, leur dire que je viens uniquement pour prendre possession de cette hypothétique puissance est hors de question. Ils doivent se douter de quelque chose, mais ce n'est pas très important. Dans le pire des cas ils essaieront de me tuer, qu'ai-je donc à craindre ?

"On peut savoir votre nom petite chose ?"
"Non, vous ne pouvez pas."
"C'est embêtant, pour une si jolie petite chose."
"Inutile de me flatter humain. Cela dit vous pouvez m'appeler Maïra si cela vous amuse."

Il n'y avait aucune chance qu'ils l'aient connu et son nom est tombé dans l'oubli, autant m'en servir. Le chef fit un bref sourire avant de se mettre en route, suivi par sa clique et finalement par moi. Les rôles s'étaient décidés tout seul, je n'allais pas me plaindre, fermer la marche me permet de voir tout le groupe, pour un temps du moins. Nous avions quitté la ville sans encombre, c'était la fin de la journée, il n'y avait plus personne dehors. La plupart était à la taverne, les autres se contentaient de prendre du repos pour affronter la routine de leur vie. Nous approchions de la forêt, selon les dires du chef, nous étions obliger de passer par là pour atteindre la jungle. Cela ne me dérange pas de marcher entre les arbres et les animaux, ce qui me dérange c'est ceux avec qui je voyage et plus particulièrement une personne. Depuis que j'ai donné ce faux nom, il ne me lâche plus, il voulait en savoir plus sur moi. En somme, je ne pouvais pas lui en vouloir, mais c'est pesant quand une personne vous parle tout le temps. J'essayais tant bien que mal de lui répondre en restant aussi vague que possible, mais je commençais à perdre patience. Pour couronner le tout une racine un peu trop bien camouflé me fit tomber, coucher sur le sol, je levai la tête pour voir où en était mes compagnons de voyage. À la place, je vis un énorme serpent. Prise de panique, j'ai bien essayé de me relever, mais cette bête me tenait les chevilles. Ainsi ce n'était pas une racine qui m'avait fait tombé, mais bien ce reptile.

"Boss derrière, il y a quelque chose."
"Oui j'ai vu débile, j'ai même entendu la petite chose hurler."
"On ne devrait pas l'aider ?"
"Je te l'interdis, s'il elle ne peut pas se sortir de là toute seule, c'est inutile qu'elle nous accompagne."
"Mais, on ne voit déjà plus que sa tête, on doit intervenir !"
"NON !"

Je ne sens plus mon corps, il est complètement enseveli par le corps du serpent, je suis incapable de me soustraire à cet amas de muscle. Il tient si fermement mes jambes et mes bras que j'ai l'impression qu'il va me briser les os. Voilà que sa tête s'approche de plus en plus de moi, il ouvre grand la gueule, je ne pensais qu'un tel animal était capable de ça. Sa bouche est suffisamment grande pour m'avaler complètement, c'est d'ailleurs ce qu'il cherche à faire. Je ne peux rien faire à part invoquer ma magie, je commence à murmurer quelques mots incompréhensible, j'espère que je ne m'y prend pas trop tard, sa gueule est dangereusement proche de moi. Alors que je prononce le dernier mot, je me transforme en boule de magie noire, peu puissante mais suffisamment pour me sortir de ce mauvais pas. Je vois le serpent disparaître sous mes yeux, il ne reste plus rien de lui, ne risquant plus rien, je commence à reprendre ma forme. Désormais sur mes deux jambes, je regarde les quatre hommes en face de moi ou plutôt j'essaie. Je vois flou et mes jambes ne me soutiennent pas, je titube avant de m'effondrer à nouveau. Je savais ce qui allait se passer si j'utilisais ce sortilège, mais je n'avais pas eu le choix. Si seulement ces idiots étaient venu m'aider, je ne serais pas là à essayer tant bien que mal de reprendre mes esprits.

"Tu vas la porter débile, on a pas de temps à perdre. Maintenant que je sais réellement de quoi elle est capable."
"Chef, c'est..."
"De la magie interdite, oui. On a bien de la chance d'être tombé sur elle."

Sans le moindre effort, je sens que l'homme me soulève. Désormais perchée sur son épaule, je ne suis plus qu'un poids pour ces hommes. Ce n'est qu'un juste retour des choses pour ne pas avoir voulu m'aider contre le serpent, mais je n'aime pas cette situation. Des heures passèrent avant qu'enfin le chef décide qu'il était temps de faire une pause.

"On va dormir ici les débiles, on peut voir la jungle d'ici, alors avant d'attaquer un chemin impraticable, on va prendre une pause."

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MessageSujet: Re: Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen]   Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] EmptyVen 23 Nov 2012 - 20:57

Le vol fut long, très long. Et vertigineux à la fois. Jamais de ma vie je n'avais vu le sol d'aussi loin, et je sentais mes sens défaillir. Je tentais de miauler en guise de détresse, mais mes miaulements étaient étouffés par le vent qui s'engouffrait dans ma gorge. Les serres de l'agile étaient râpeuses, mais chose heureuse pour moi, j'avais un corps plutôt étroit, et ses griffes ne me rentraient pas donc dans la chair. Bientôt, les cimes des arbres n'étaient plus qu'un tapis vert émeraude s'étirant en-dessous de nous. Tout était beaucoup plus silencieux dans les airs. Mis à part le chant lancinant du vent qui cinglait dans mes oreilles avec insistance comme pour essayer d'y entrer, l'espace aérien était vierge de tout autre son qu'on pouvait entendre en contrebas comme les piaillements d'oiseaux, les pics-verts véhéments, les craquements spectraux des branches... Tout était stérile ici, et affreusement hostile pour moi. Je choisis de fermer les yeux, me laissant entraîner dans un destin incertain.

Enfin, au bout d'une éternité, l'aigle me relâcha. Je poussai un long miaulement désespéré et chuta alors sur un nid de branches enchevêtrées comme de la paille. Ma chute ne fut pas rude mais mes pattes se fichèrent profondément dans le sol du domaine de l'aigle. J'essayai de m'en extirper, mais mes points d'appui s'enfonçaient encore plus dans les noeuds boisés. Je tâchai alors de rester tranquille. Le rapace semblait être parti après m'avoir laissé dans son habitat, sans doute pour aller chercher d'autres proies. Avait-il peur de ne pas pouvoir se sustenter rien qu'avec moi? En levant la tête, je le vis disparaître au loin comme un point mouvant. Je me sentis soulagé et approchai du bord du nid. Je me trouvai sur l'escarpement plutôt raide d'une montagne qui surplombait tout un flanc de la forêt. Descendre par là relevait du suicide. Cependant, je risquai alors à passer une patte au-dessus du bord, puis une deuxième. En sortant mes griffes, je me sentis adhérer à la pierre, dure et froide. Ça ne dura pas car mes coussinets glissèrent et je faillis chuter la tête en avant, je réussis à me rattraper de justesse et à me pousser loin de là avec mes pattes arrières. Mon dos heurta une bosse et je me retournai sur les pattes : apparurent deux petits yeux noirs, un bec jaune émoussé, une tête déplumée, où poussaient çà et là des poils hirsutes, un long cou rosâtre où les veines étaient visibles... Je feulai devant cette atrocité de la nature, et la chose me rendit un piaillement suraigu. Mais qu'est-ce que c'était que ce machin? Je reculai d'un pas, en baissant la tête, guettant le moindre de ses mouvements, puis d'un autre. J'espérai qu'il ne bouge pas avant d'avoir trouvé une solution à ce problème. J'étais à des lieues du sol, et je n'avais aucune issue probable.

L'étrange bestiole me fixait de ses yeux torves, qui n'étaient pas sans rappeler ceux de l'écureuil.Cela souleva chez moi une inéluctable pointe de fureur mais son piaillement sinistre me ramena au calme. Ce n'était pas une proie, il n'avait rien d'appétissant. Il était incroyablement chétif, et dégageait une odeur sauvage et puissante en contraste avec son aspect fragile. J'envisageai une approche mais je craignais qu'il ne m’attaquât. Je ne savais pas ce dont une telle chose pouvait être capable. Alors je me mis à tourner en cercle autour de lui, aussi loin que la largeur du nid me le permettait. J'aperçus alors deux oeufs blancs, clairsemés de petites tâches, gisant tranquillement derrière le petit être laid. Je croisai son regard – ou plutôt nos regards se croisâmes, et nous ne bougeâmes plus. Je me demandais s'il était le protecteur de ces coquilles, et si tel était le cas alors j'étais une menace pour lui, au même titre qu'il l'était pour moi. Je m'en assurai d'un pas en avant, la tête baissée, faisant mine d'avoir trouvé quelque chose à flairer. Mais le fait de baisser la tête, plutôt que de le dresser face à lui, était un signe de paix. J’espérai qu'il l’interprétât ainsi. J'approchai, j'approchai et esquissa un mouvement en avant, et là, il se dressa sur ses maigres pattes en chancelant, agitant ses ailes décharnées. Je battis en retraite sans même chercher la confrontation. J'ai toujours appris à ne pas me fier aux apparences et toutes les fois où je n'avais pas obéi à ce principe, je le payais d'une façon cuisante.

Même à cette distance respectable, il s'agitait encore, poussant des cris aigus et haletants. L'effort qu'il donnait à sa gorge lui coupait presque la respiration. Je voyais les os de ses flancs saillir. Et alors, je compris. Il était venu au monde avant ses frères encore en stase dans leurs oeufs, son organisme n'était pas développé, mais avec la croissance, il deviendrait...un aigle. Je me maudis de ne pas y avoir pensé plus tôt, de ne pas m'être demandé pourquoi l'adulte m'avait laissé tomber ici. Le rapace allait revenir, me réduire en charpie et me livrer à l'oesophage étroit de l'aiglon...

Quelque chose monta en moi, semblable à une sensation d'appétit, mais qui ne requérait pas de satisfaction physique. C'était une sensation étrangère et brûlante qui faisait frémir mes membres d'une façon incontrôlable. Sans vraiment le voir, ni l'entendre, je percevais la bestiole qui m'invectivait de ses piaillements hystériques. Mon bienfaiteur m'avait souvent parlé de ce phénomène. Il répétait assez souvent que je n'étais pas un chat comme les autres, et je pensais que c'était seulement grâce à ma compréhension du langage des humains. En réalité, tout au fond, j'étais un démon. Le petit de l'aigle m'attirait et me répugnait. Mais l'attirance était due à une seule chose...L'envie de le tuer. C'était cela qu'on nommait colère. Les cris ne cessaient pas, ils me harcelaient, mes oreilles en vrombissaient, et l'aiglon remuait les relents de sa puanteur de ses ailes dégarnies, le son crissant émanant de sa gorge atrophiée était pénible, et de plus, il ne faisait qu'avancer vers moi...Je n'avais plus le choix, je cambrai mes pattes de derrière, prêt à bondir sur lui pour le faire taire à jamais, quand, tout à coup, aussi brusquement et violemment qu'un ouragan, une gigantesque masse fila au-dessus du nid, avec une telle proximité que le courant d'air brassé par les ailes me fit valdinguer contre le bord. Son envergure était immense, et de toute évidence, cela ne pouvait être l'aigle. J'avais juste eu le temps d'apercevoir un grand tapis d'écailles et de peau rugueuse protégeant le torse de la créature qui venait de passer...Et ses ailes...encore plus imposantes que les voilures des navires amarrés au port de Béolan. Je me surpris à me souvenir brièvement des quais de ma ville natale, et un autre phénomène se produisit.

Juste après le passage de la chose, un appel d'air repoussa le bauge de quelques centimètres et celui-ci se mit à se pencher dangereusement vers le bas, nous offrant une magnifique perspective sur les centaines de mètres qui nous séparaient du sol. Je bondis de l'autre côté du nichoir en espérant rétablir un équilibre précaire mais il était trop tard...Cet imbécile d'aiglon s'était trop approché de moi entre-temps et désormais, nos poids réunis firent glisser le nid de son appui, et lentement, très lentement, le tapis de branche se mit à frotter contre la pierre, produisant des craquements mêlés à des frottements sinistres. La falaise, bien que pas si raide que ça, s'offrait à nous comme un grand glissoir vertigineux. Si j'avais pu crier, je l'aurai fait. Mais la panique était telle que mes miaulements restaient coincés dans ma gorge, alors que le nid se mettait à coulisser vers le bas, d'abord doucement puis de plus en plus rapidement. Mes pattes étaient fermement accrochés, sinon coincées dans l'amas parfait de branches que l'aigle avait bâti lui-même. Notre support prit de plus en plus de vitesse, alors que le bruit râpeux de la pierre faisait monter en moi un sentiment d'angoisse de plus en plus amplifié. A nouveau, le vent se mit à chouiner autour de moi, n'offrant curieusement aucune résistance. J'aurai même pensé qu'il nous poussait directement en bas du pic...Le nid prit alors une allure démesurée, folle, en atteignant la pente la plus raide de la montagne et glissait sans s'arrêter. L'aiglon poussait des piaillements affolés et lorsque son abri percuta une aspérité, il passa par-dessus bord, et je ne l'entendis plus. Quel soulagement. Mais qui fut de bien courte durée. Le nichoir vibrait un peu trop à mon goût, et je sentais mes griffes se décrocher petit à petit du branchage. La masse végétale en contrebas se rapprochait toujours plus, et je finis par me dire que la chute n'en finirait pas. Et là...le plongeon. Le nichoir glissa sur une saillie dans la roche comme sur un tremplin et se mit à planer dans les airs en avant, perçant fièrement les cieux avec grâce, et avec moi à l'intérieur...J'osai lever la tête, et m'intrigua de l'immobilité soudaine et paisible de ma chute. Alors, j'amorçai la chute qui allait m'achever. Poussant un long miaulement épouvanté, j'assistai avec impuissance au plongeon qu'effectuait le nid. Je me cramponnai avec l'énergie du désespoir mais même la peur la plus profonde ne pourrait suffire à masquer la réalité de la situation.

Enfin, je me retrouvai à choir dans les feuillages épais des grands hêtres en contrebas et le nid faillit rouler sur lui-même par plusieurs fois, et par plusieurs fois, je faillis ne plus dépendre que de la main du destin. Mais finalement, je pus me féliciter de ma chance. Les rameaux amortirent progressivement le nid, et enfin celui-ci se coinça enfin sur la jonction de deux branches. Tout tremblant, les oreilles affaissées, et les moustaches traînant dans les brindilles, je m'extirpai difficilement du lit de bouture en rampant et bondit sur l'autre branche. Seulement, celle-ci se fendit, craqua et je m'effondrai quelques mètres plus bas dans un tapis de feuilles mortes qui s'élevèrent au-dessus de moi en une gerbe colorée.

Je secouai la tête pour me débarrasser des feuilles collantes, et reprit alors mes esprits. Là, je ne me sentais plus que comme un petit chaton apeuré et effarouché. Et cela m'exaspérait au plus haut point. Je tentai de me relever mais mes pattes étaient encore trop flageolantes. L'autre tentative pour bouger n'était pas plus fructueuse. Et alors que je reprenais peu à peu le contrôle de mon corps, j'entendis sur ma droite le bruit d'une troupe de bipèdes. Il ne manquait plus que ça.
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Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] _
MessageSujet: Re: Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen]   Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] EmptySam 24 Nov 2012 - 22:07

On me secoue, on me tire de mon sommeil, j'entrouvre les yeux et je ne vois que les restes du feu, trois d'entre eux sont déjà en train de partir, le quatrième me tends la main pour m'aider à me relever. Ma main glisse vers la sienne, elles se touchent, il a la main chaude, surement à cause du feu. La différence de taille est flagrante, sa main fait deux fois la mienne, la force qu'il utilise pour me tirer vers le haut me fit lâcher un cri de surprise. J'ai eu l'impression qu'il allait m'arracher le bras, après un échange de regards, il me tapa dans le dos en disant qu'il fallait y aller. Sa tape dans le dos failli me faire tomber tant sa force était grande, je fis léviter ma sacoche jusqu'à ma ceinture avant de me mettre en route également, heureusement qu'elle est toujours entourée de ma magie, je sais comme ça, que personne n'y a touché. Heureusement pour nous tous, il existe des choses pour lesquelles toute magie est puissante, si ce n'est la mienne et l'état dans lequel je me trouvais hier ne m'aurait pas permis "d'affronter" ce qui aurait pu sortir d'ici. J'avais la mine basse, ce qu'il se trouve là-dedans finira par sortir un jour et j'ai peur de ce qui arrivera, serais-je assez forte pour "les" combattre, un par un, ce n'est pas une tâche difficile, mais tous ensemble ? J'en suis pour le moment incapable, je vis avec une épée de damoclès sur la tête. Tout un jour finira par périr, bien que le vieux m'ait dit que ce ne serait pas tout de suite, je ne pouvais m'empêcher de penser à ce jour.

"Hé le déchet de la nature, qu'est-ce qu'on vient faire dans cette région ?"

J'étais si absorbée que ça par mes pensées ? Ce que je vis en relevant les yeux faillit me faire hurler de rire, un homme avec de la peinture sur le visage, une coiffe pour le moins étrange. C'était des plumes, trop grande pour un oiseau commun, dans cette région cela venait surement d'un aigle ou quelque chose s'en approchant. Qu'importe, il n'était pas seul, derrière je voyais une dizaine d'hommes et il y en avait probablement encore plus hors de portée de ma vision. Mes compagnons de fortune ne bougeaient pas et pour cause, ils étaient ligotés, ce n'était pas cas, mais je pouvais clairement sentir qu'au moindre mouvement, je ne ferais pas long feu. Comment se sortir de là ? Faire appel à l'une de mes créatures ? Tous les tuer en une seule rafale de magie ? Non, mes "amis" seraient touchés et j'ai besoin d'eux. Laquelle de mes créatures seraient capables de les détruire avant qu'ils ne puissent se rendre compte de ce qu'il leur arrive ? Ou plutôt, je vais m'amuser un peu. Croisant le regard de celui qui nous guidait, je lui fis un grand sourire avant de disparaître. Je n'ai que quelques secondes d'invisibilité, je dois faire vite. Où sont-elles ? Je glisse ma main dans ma sacoche, en ressort deux billes noires, que je lâche instantanément. Très vite elles touchèrent le sol, s'enfonçant dedans. Deux personnes apparurent, en réalité, deux "moi". Ce ne sont que des images inerte, mais le temps que les sauvages comprennent ce qui se passe, j'aurais largement eu le temps de libérer les quatre hommes. C'est d'ailleurs ce que je fis, profitant de mon invisibilité, quatre traits noirs fusèrent de mes doigts, chacun atteignit son but, c'est-à-dire la corde les empêchant de bouger. Ma magie avait dû se voir, je vis deux flèches arrivaient dans ma direction, pas le temps de réfléchir, je fis apparaître mon aura. Mon invisibilité prit fin aussitôt, mais je m'en fichais. L'effet de surprise était de notre côté, car non seulement mes compagnons étaient libre, mais moi j'étais désormais intouchable.

Imaginez un peu, vous voyez une masse noire apparaître soudainement juste à côté de vous. Rajoutez à cela quatre brutes détruisant tout ce qu'il est possible de détruire. Vous paniquez, après tout, vous n'êtes qu'un faible humain. Que pouvez faire face à tant de choses qui vous dépasse. C'est simple, il vous suffit d'accueillir la mort à bras ouvert. Elle est là, elle vous attend, vous ne pouvez pas lui dire non. Regardez là dans les yeux, c'est la dernière chose que vous pourrez voir. Regardez ses yeux pétillants de malveillance, comment pouvez-vous ne pas tomber amoureux d'elle. C'est ce que ces sauvages ont vécu, ils n'en restent plus un seul pour dire à quel point ce qu'ils ont vécu est affreux.

Je regarde autour de moi, un joyeux spectacle se dessinait, un tas de cadavres. Une vingtaine à première vue, je ne fais pas partie d'eux et mes compagnons non plus. Je les ai peut-être aidés en leur donnant un effet de surprise, mais l'habileté dont ils ont fait preuve me laisse perplexe. À quatre contre une vingtaine d'hommes, ils n'ont rien, c'est limite effrayant.

"Le moins que l'on puisse dire c'est que ça défoule, un petit entraînement avant la véritable action."
"Tu l'as dit débile, mais je crois qu'on est dans l'obligation de remercier la petite chose pour son aide."

Un sourire, ce fut ma seule réponse. Je fis disparaître mon aura avant de m'accroupir pour récupérer mes billes noires, ouvrant grand la paume de ma main, je vis plusieurs fissures, je vais devoir éviter de m'en servir à l'avenir.

"Dites-moi Maïra, vous pouvez nous camoufler pour éviter qu'une telle chose se reproduise ?"
"Je pourrais oui, mais il est hors de question que je m'épuise pour vous, déjà que je n'ai pas retrouvé toutes mes forces depuis la rencontre avec le serpent."
"Rancunière à ce que je vois, dommage, nous n'avons plus qu'à faire attention."
"Alors en route les débiles."

Cette fois la marche fut extrêmement difficile et la seule raison c'était le terrain. On pouvait aisément voir que personne ne passait par ici, il n'y avait tout simplement aucun chemin. Ils avaient tous une machette en main pour couper ce qui les gênait pendant qu'ils marchaient. Je me contentais de brûler ce qui aurait pu me déranger après leur passage, mais comme ils sont tous plus imposant que moi, ce qui pouvait me déranger avaient déjà disparu. On ne progressait pas vite, mais les estimations du chef n'étaient pas mauvaise, on pouvait déjà voir la montagne crachant du feu au loin. Je ne sais pas si c'est mes yeux qui me jouent des tours non, mais j'ai cru un voir une chose volante autour. Que je sache les drakes ne peuvent pas voler aussi haut, qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Une chose gluante touchant mes cheveux m'interrompit dans mes pensées, levant la tête, je vis une araignée un peu trop grosse pour être naturelle.

"Boss, des araignées !"
"Tiens, j'avais pas remarqué."
"Votre humour est absolument géniale l'humain, faites-vous mordre et je me ferais un plaisir d'abréger vos souffrances."

Comme si un combat avait eu le temps d'avoir lieu, il y avait peut-être cinq araignées au maximum, mais ce qui suivi fut trop effrayant pour elles. Une ombre était apparue sur le sol, on a tous levé la tête comme des idiots et tout ça pour voir l'une des plus belles choses que j'ai vu.

"Ils sont là, mes amours de drake."
"Ils sont deux boss."
"Silence et regarde les voler, ne sont-ils pas sublime ?"

Pour une fois j'étais d'accord avec eux, ils sont magnifiques. Nos premiers ennemis n'étaient déjà plus là, à croire que ces monstres volant sont de bons prédateurs. Trop bon pour les créatures à huit pattes apparemment, ils fondirent vers le sol, comme un aigle ayant repéré sa proie. Très vite ils remontèrent, chacun possédant entre ses griffes une araignée, c'était une chasse rapide et bien exécuté. Ils repartaient déjà vers leur montagne, c'était donc ça qu'on allait affronter ? J'avais déjà vu ces "animaux", mais seulement dans les livres et les descriptions n'étaient que très flou, je ne suis pas étonnée quand on voit comment ils sont, si imposant, si terrifiant, si beau. J'ai croisé d'immenses créatures dans le Vein, je les ai soumise à forces d'effort, mais ici c'est différent, la magie n'est pas aussi omniprésente. Je suis bien contente de ne pas être seule dans cette histoire. Une bourrasque soudaine m'interrompit dans mes pensées, mes pieds faillirent décoller du sol, c'est uniquement grâce à l'intervention du chef que je ne me suis pas envoler, il m'avait attrapé le bras avec une vitesse déconcertante, à croire qu'il savait ce qui allait se passer. Une fois le vent calmé, il me reposa, aussi brutalement que possible, au sol.

"C'était quoi boss ?"
"Du vent pardis !"
"Je le sais, mais j'ai vu une ombre au-dessus de nous pendant que vous étiez occupé à sauver notre magicienne."

Ils se lancèrent un regard de défi qui dura plusieurs minutes.

"Allons voir si ça vous inquiète tant que ça l'humain, nous ne sommes pas pressé après tout."
"Que tu crois sorcière, penses-tu que nous sommes les seuls à avoir entendu ces rumeurs à propos de la créature qui réside au sommet de la montagne ? Je ne veux pas qu'on nous vole notre butin sous les yeux."
"Dans ce cas, partez devant et avec votre homme nous allons voir ce qui a provoqué cette ombre."
"On ne vous attendra pas, sachez-le."
"Venez l'humain, ne perdons pas de temps."

À vrai dire je me fichais bien de ce que qu'était cette chose, ce qui m'inquiète c'est les traces de magie qu'a laissé la dite chose derrière elle. Alors que nous avancions en direction de l'ouest, là où l'ombre s'était dirigeait selon les dires de l'humain, les traces de magie se firent plus distinctes. Je ne sais pas sur quoi je vais tomber, peut-être avançais-je vers ma fin ou peut-être n'était-ce simplement rien.

"Levez les yeux Maïra, c'est ça qui a provoqué l'ombre."

Qu'est-ce ? Un nid ? Vu son état, je ne pouvais qu'être d'accord avec l'humain. Qu'est-ce qui a bien pu forcer cet amas de bois à s'envoler de la sorte ? À y réfléchir, il n'y avait que deux solutions possible. Soit c'était l'un des deux drakes qui venait de s'envoler, soit c'était ce qui dégageait cette magie.

"Il n'y visiblement rien de grave, on peut partir, excusez-moi de vous avoir dérangé pour ça."
"Partez devant, je vous rejoins, quelque chose ou quelqu'un se cache ici, je le sens."

Il me fit un bref sourire avant de s'éclipser, désormais seule je pouvais enfin entendre tout ce qu'il se passait autour de moi. Au début il n'y eut que du silence, à ma gauche il y eut un bruit si léger que je ne l'ai pas entendu, c'est les traces de magie qui me firent réagir. Ainsi il était là, tout prêt, il m'observait. Sans réfléchir, une boule de magie noire se dessina rapidement dans ma main, je l'envoyais tout de suite en direction des effluves de magie. La boule explosa au contact d'un arbre, la créature devait se cacher derrière, quelques secondes passèrent moment où la fumée m'empêchait de voir ce qui se trouvait derrière. Avais-je réussi mon coup ? Vais-je recevoir un quelconque sortilège en guise de réponse ? Rien de tout ça, ce qui se dessina devant moi, c'était un chat visiblement mécontent de ce que je venais de faire. Il était là, les oreilles baissés, les griffes sorties, la gueule ouverte. Il semblait être prêt à bondir sur moi, j'aurais explosé de rire si je ne savais pas ce qu'était réellement cet animal. Maintenant que je le voyais, je savais clairement que les traces de magie venaient de lui.

"Oh, ça va pas dans ta petite tête ?"

Je fus à moitié surprise de l'entendre, après tout la magie l'entourait, ce n'est pas si étonnant qu'il puisse parler, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il parle, je m'attendais plutôt à ce qu'il se jette sur moi pour se venger.

"Je devrais m'excuser peut-être ? C'est toi qui te cache, pas moi. Qu'aurais-tu fais à ma place ?"
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Humphrey Dempsey



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Humphrey Dempsey
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Race : Chat démon
Classe : Rôdeur
Métier : Tueur à gages
Croyances : Lait
Âge : 4 ans

Messages : 45

Fiche de Personnage : Miaou.


Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] _
MessageSujet: Re: Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen]   Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] EmptyJeu 29 Nov 2012 - 21:53

Une odeur forte s'approchait. Il s'agissait même de plusieurs odeurs. Fétides, acres, sauvages. Des hommes et une personne discrète comme le vent dont les pas semblaient glisser avec légèreté sur la terre du sol. Ils avaient tous quelque chose de particulier. Le mouvement de leurs jambes, leurs épées qui tailladaient les fourrés et les lianes...Ils étaient tous mûs par une certaine détermination digne des prédateurs. Un remous d'angoisse enfla en moi comme une bulle brûlante. Et s'ils me cherchaient? L'aigle aurait des complices ? Il devait désormais chercher son nid et sa pauvre progéniture perdue je ne sais où. Je refusai d'écarter toute hypothèse avant qu'ils ne soient proches et passent leur chemin.

Les douleurs dans mes articulations m'handicapaient suite à mon atterrissage forcé et j'essayai tant bien que mal de boiter jusqu'à un enchevêtrement de lianes et de branches mortes. Mon museau délogea une toile d'araignée et je secouai la tête avec véhémence pour m'en débarrasser en le nettoyant de ma patte. Je faillis même éternuer tant elle me chatouilla les naseaux. J'eus seulement un bref soubresaut retenu, qui ne me trahit heureusement pas. Je me mis à ramper en avant de manière à me camoufler dans une lisière imperméables aux rayons du soleil. Le groupe d'humains s'était considérablement approché et il n'était plus qu'à quelques bonds de lapin de moi. Le plus grand parlait d'une voix forte et haranguait ses camarades. D'après ce que je pus comprendre, ils avaient entendu comme moi le passage de la bête immense, qu'ils nommaient drake. Cependant, ils avaient aussi entendu autre chose...Alors la personne étrange fit quelques pas dans ma direction. Je reculai d'un pas. Elle n'était pas humaine. Elle n'avait pas d'odeur, pas de … « présence »? Rien ne sortait d'elle : ni agressivité, ni peur, ni quelconque émotion qui pourrait caractériser un humain dans ces circonstances. Je restai à l'affût de ces mouvements, se demandant si elle m'avait repéré. Mais c'était fort peu probable. Elle avait la tête tournée dans une autre direction, et scrutait pendant un court moment le nid coincé dans les branches. S'ils avaient entendu ce qui venait de moi, ils auraient pu tout aussi croire que c'était un oiseau qui avait pris son envol. Je ne faisais plus que rester immobile, en attendant que la curieuse femme suive ses compagnons. Elle disparut derrière un tronc épais, et bientôt je n'entendis plus ses pas. Prudemment je sortis de ma cachette tout en mesurant chacun de mes pas pour ne faire aucun bruit. Nous, les chats, avons l'avantage d'avoir, comme qui dirait, des pattes de velours. Il était très facile de se mouvoir sans faire de bruit. Et là, quelque chose se mit à produire des frictions dans l'air. Je me tournai à temps pour voir une boule d'énergie noire foncer vers moi. J'eus tout juste le temps de faire un bond en avant pour l'esquiver alors qu'elle explosait juste derrière mon croupion.

Je m'étais retrouvé malgré moi à découvert, et en tournant la tête, je la vis. Je feulai en sa direction, le dos cambré, le poil hérissé en lâchant d'un ton outré.

« Oh, ça va pas dans ta petite tête!

-Je devrais m'excuser peut-être ? C'est toi qui te cache, pas moi. Qu'aurais-tu fais à ma place ? » , répliqua-t-elle du tac-au-tac.

« Si je me cache, c'est parce que vous piétinez tout comme des rhinocéros ! On croirait que vous partez en croisade contre le vent, toute la forêt doit vous entendre ! » ronchonnai-je, l'air toujours menaçant, et prêt à en découdre.

Comme d'habitude avant chaque préparation au combat, j'avais les yeux rivés sur la carotide, avec une idée très précise de mon angle d'attaque. Ne jamais attaquer de front, se placer latéralement pour anticiper une attaque frontale, et éventuellement pour se placer rapidement dans l'angle mort de la cible. Tout ceci pouvait être fini en très peu de temps. Je commençai à exécuter un cercle autour d'elle.

Elle avait des yeux profonds dans lesquels je ne daignai pas me plonger, au cas où elle m'hypnotiserait avec sa magie de folle. Son visage était très pâle, d'un teint en-dessous de celui des humains, comme si sa peau était translucide...Mais ce qui lui luisait au fond de ses orbites était bien trop grand pour ce que pouvait supporter son être physique. Son âme était en lambeaux, tout ce qu'il en subsistait étaient des fragments affamés qui s'attachaient et consommaient la moindre parcelle d'énergie, quelqu'elle fût. Faim, envie, besoin. C'étaient là toutes les émotions que je pouvais signaler. Le reste n'existait plus, ou du moins, se représentait en un dédaignement plus ou moins important envers ce qui ne concernait pas sa personne.

Raison de plus pour me méfier d'elle.

« C'est pour ça que tu traînais, Maïra? Un chat? » , intervint alors l'un des guerriers qui accompagnait la dénommée Maïra. « Mais en plus, c'est qu'il a l'air énervé...Tu lui as fait quoi?...Viens là, minet. »

Et il émit le petit sifflement entre ses lèvres qui avait le don de m'agacer. Je me ruai sur lui, alors que son expression commençait à se fondre entre la surprise et la gaieté, et bondit sur son épaule, toutes griffes dehors. Il dut se rendre compte que je ne voulais pas qu'un calin, car je me glissai derrière sa nuque, et plantai mes crocs dans sa peau. Ils rencontrèrent aussitôt la chair exsangue de son épiderme.

« Il me mord, mais il me mord, ce sale chat! », gronda-t-il en paniquant, agitant ses bras pour essayer de m'attraper, avant que son poing ne frappe mon épaule.

Je faillis lâcher prise, mais je tins bon. Il ne pourrait pas me déloger sans au moins arracher un morceau de peau...Là, une poigne ferme et puissante me saisit par la peau du cou, et m'arracha stoïquement de ma morsure. Je battis furieusement des pattes et on me jeta violemment à terre. Avant que je pus me relever, je reçus un coup de pied furieux dans le flanc de la part de l'humain que je venais d'agresser.

«  Saleté, saleté! », pesta-t-il, avant de cracher vers moi, une main appliquée sur sa plaie.

« Tu t'es fait maîtriser par un chat! », lança celui qui m'avait jeté au sol, avec une voix partagée entre la stupéfaction et le sarcasme.

Mis à part la douleur dans mes os, je ressentis une certaine satisfaction à ces mots. J'étais partagé entre deux pulsions tout à fait animales désormais. Bondir à nouveau sur lui, et faire gicler son liquide sanguin sauvagement entre mes griffes, ou détaler comme un furet dans les fourrés et disparaître. Je dardai le regard vers une issue probable. La fuite me semblait une meilleure solution. Quand il y a trop d'humains, je ne me sens pas du tout à l'aise. De plus, cette femme me hérissait le poil. D'un seul bond, je pris mon élan pour leur échapper, et là, je me heurtai sèchement contre des barreaux noircis et crépitants, alors qu'un choc heurtait le sol de tout son poids. Ouvrant de grands yeux affolés, je tournai sur moi-même. Une cage venait de se former subitement autour de moi. Je poussai quelques feulements ; les barreaux émettaient une énergie qui me repoussait vers le centre de la cage et me dissuadait de toute attaque, même si j'avais voulu me glisser entre eux.

« Ahah, bien joué, Maïra! Même elle se débrouille mieux que toi ! » , renchérit l'autre en gloussant.

Je n'en revenais pas. Je m'étais fait prendre comme un vulgaire rat. Je me campai dans un coin de la cage en ruminant ma frustration. Je n'avais plus que ça à faire. Le pire était de me dire que si je n'avais pas perdu mon temps à défier la femme aux allures de sorcière, je n'en serai pas là. Et si mes hypothèses étaient fondées, je n'avais plus qu'à affronter la fureur de l'aigle.



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Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] _
MessageSujet: Re: Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen]   Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] EmptyMer 5 Déc 2012 - 7:32

"Que faites-vous là l'humain ? N'aviez-vous pas dit que vous nous attendriez pas ? Peut-être ai-je mal entendu."
"Silence sorcière, on est tombé sur une espèce d'avant-garde, deux drakes attendent au pied de la montagne ainsi que deux humains. On dirait qu'ils les ont domptés, si une telle chose est possible bien entendu..."
"Pourquoi ne pas y croire ? La magie est capable de bien des choses vous savez..."
"Je ne suis pas stupide, contrairement à ce que vous pensez, j'ai combattu des dizaines de ces créatures, je sais qu'il est impossible de les contrôler, ils sont trop puissant et fou."
"Et vous êtes donc venu me chercher parce que vous êtes trop faible pour leur tirer dessus ?"
"On a pas essayé ! Même si les deux humains meurent, on se retrouverait avec deux drakes sur les bras et je ne souhaite pas me suicider."
"Dommage, votre cadavre pourrait servir... Laissez moi m'occuper de ce chat et je vous rejoins. Si vous avez quelque chose à préparer, faites-le, je ne serais pas longue."

J'avais accentué le mot chat pour me moquer de l'humain, il fallait être stupide pour siffler un chat un colère, même si ce chat n'est pas normal. Mais je n'avais pas envie de "trahir" ce démon. Je ne sais pas ce qu'il fait ici et je compte lui demander lorsque je le pourrais, il me ferait presque pitié enfermer dans ma cage. Je peux sentir la puissance qu'il dégage, elle est faible, immensément faible. Je me demande comment il a fait pour survivre dans notre monde, peut-être n'était-il pas seul et qu'il est venu dans ce faible monde pour prouver qu'il peut s'en sortir par ses propres moyens. Après tout les humains sont idiots, n'importe qui le prendrait pour un chat normal, n'importe qui mis à part les personnes capable de sentir la magie. Il ne fait peut-être aucun bruit, mais il cache très mal ses effluves de magie, heureusement pour moi, sinon il aurait pu m'attaqué, me suivre ou je ne sais quoi encore pendant encore très longtemps.
J'étais enfin seule avec lui, je regardais la magie instable que constituait la cage. Ce n'est pas clairement pas facile d'invoquer une telle chose et ce chat va très vite se rendre compte qu'avec le temps il serait facile pour lui de sortir. En plus de ça je ne peux pas le soumettre par le rituel, il me servirait à rien et je n'ai pas le temps de tout mettre en place. Je ne peux cependant pas le ramener avec moi, j'ai dit à ces humains que j'allais m'en occuper. Il existe bien une solution, mais elle va m'épuisé un peu, qu'importe, ce n'est rien comparé à l'énergie que me demande cette cage.
Avant tout je dois invoquer mon arme, ce n'est pas quelque chose que j'aime faire, mais il faut au moins ça. Après un pas en arrière, une colonne de magie noire s'échappa de mon corps pour partir vers le ciel, ce n'est que la partie la plus simple de l'invocation, mais déjà je sens des gouttes de sueur dans mon dos. Mes cheveux s'envolent, déjà je ne sens plus le sol sous mes pieds, mon corps lévite dans cet amas de magie noire. La couleur de mes yeux a viré au blanc, ma bouche est grande ouverte, comme si je hurlai, mais aucun son ne sort. Bien que l'effet visuel de cette invocation soit important, il n'y a aucun son, le calme avant la tempête. Au-dessus de moi elle commence à apparaître, mon arme, ce n'est qu'une pâle silhouette pour l'instant, mais il suffit de quelques minutes pour qu'il apparaisse enfin totalement. Toute seule, elle vint se placer devant moi, elle retombe doucement vers le sol en même temps que moi. Enfin je touche le sol, la colonne de magie a disparu, mes yeux ont retrouvent leur couleur et mes cheveux tombent sur mes épaules, l'invocation est enfin terminé.


Le chat ne m'avait pas quitté des yeux, je le voyais dans un coin dans le cage, comme si je lui faisais peur. C'était peut-être le cas, n'ai-je pas dit que j'allais m'occuper de lui ? Il ne peut pas savoir, à moins de lire dans les pensés, ce que je prépare. Et dans ce cas-là, il n'aurait pas peur, je ne compte pas le tuer, simplement l'envoyer ailleurs. Prenant mon bâton à deux mains, je le pointai vers la cage qui commençait déjà à disparaître, la pierre d'obsidienne au bout de mon arme commença à briller, un dense filet de magie noire s'en échappa et toucha le démon de plein fouet, l'envoyant dire bonjour à celui qui habite dans cette même pierre.

"Mais qu'est-ce tu fous Maïra, on attend plus que toi !"

Complètement surprise et après un bref sursaut, je me tournai vers l'homme qui venait de me faire peur.

"Je vous ai dit que j'allais m'occuper de ce chat, ça prend le temps qu'il faut."
"Qu'importe suis-moi, ils vont engagé le combat d'une minute à l'autre."

Après un bref sourire, je me mis à le suivre, profitant qu'il ait le dos tourné pour donner à mon arme l'apparence d'un simple bâton de marche. S'il se demande ce qu'il se passe, je pourrais lui faire croire qu'il n'a que rêver, cependant, je ne suis pas certaine de ce qu'il a vu. Je devrais peut-être garder un oeil sur lui, par précaution. Je suis plus inquiète pour mon prisonnier, d'habitude l'hôte de la pierre ne tue pas gratuitement et encore moins si c'est un démon, il préférera lui poser un nombre important de question pour savoir s'il peut le rallier à sa cause, sa cause étant de sortir de sa prison, chose qui ne doit pas arriver. J'ai envoyé ce chat là-bas car c'était le seul moyen de ne pas le tuer et je ne pouvais pas le laisser partir étant donnée que sa magie, aussi faible soit-elle, peut être perturbante. Enfin nous arrivions près du campement improvisé par les hommes, ils étaient accroupis en cercle derrière plusieurs arbres, ils avaient tous dans la main une sorte de harpon. Le quatrième ramassa son arme, une sorte de lance, mais un peu trop petite pour un drake selon moi.

"Enfin te voilà sorcière, écoute moi bien, je vais te dire ce qu'on va faire, mais il faut que tu agisses exactement que je vais te le dire."

Je me contentais de hocher la tête, attendant qu'enfin il me dise mon rôle.

"Il faut que tu divertisse le drake et l'homme de gauche, toute seule, pendant au moins une dizaine de minute. Si tout se passe bien, on aura tué les deux autres d'ici là et on aura plus qu'à finir ta cible."
"Dix minutes pour tuer un homme et un drake ?"
"Cinq secondes pour tuer l'homme, le reste pour le drake."

Je me retournai vers l'homme qui venait de parler, c'est la première fois que j'entendais sa voix. Pendant tout le voyage il n'avait pas parlé, à croire qu'il n'avait pas le don de la parole, ou peut-être n'avait-il rien à dire jusque là ? J'aime beaucoup ce genre de personne, ne jamais parler pour rien dire, c'est une bonne façon de penser.

"Alors vous pouvez le faire ?"
"Sans problème, pour qui me prenez-vous ?"
"Haha, on verra bien qui s'en sortira le mieux."
"Vous voulez vraiment qu'on joue à ça l'humain ?"
"Sans façon, j'ai une dette envers vous, c'est déjà trop."
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Humphrey Dempsey



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Humphrey Dempsey
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Race : Chat démon
Classe : Rôdeur
Métier : Tueur à gages
Croyances : Lait
Âge : 4 ans

Messages : 45

Fiche de Personnage : Miaou.


Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] _
MessageSujet: Re: Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen]   Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] EmptyJeu 6 Déc 2012 - 17:33

La femme étrange s'entretenait avec ses compagnons de voyage désormais. Le dialogue était houleux, et le mépris qu'ils ressentaient entre eux était à mi-chemin entre le sarcasme et l'indifférence. De toute évidence, elle n'avait pas vraiment souhaité se mêler à leur expédition de son propre chef. Elle se sentait beaucoup trop arrogante et suffisante pour leur obéir. La preuve en était qu'elle avait décidé de les laisser partir devant pour me pourchasser, et m'enfermer dans cette maudite cage empreinte de magie. Cette incartade lui avait valu l'impatience de ses camarades, mais celle-ci avait autant d'effet sur elle qu'une goutte d'eau sur un cristal. Lorsque les deux hommes s'en furent, elle tourna les yeux vers moi, et me jaugea longuement. Qu'étais-je à ses yeux? Une proie? Ou alors une prime lorsqu'elle me remettrait à l'aigle? Sans le montrer, j'inspectais chaque coin de la cage avec la forme intention d'en trouver le moindre point faible et de m'y glisser sans attendre. Si c'était de la magie alors ça comportait forcément des lacunes. Je savais par expérience que tout ce qui était entrepris, construit, ou inventé par les bipèdes n'était jamais absolument parfait, ni absolument achevé. Ce satané sort ne devait pas faire exception à la règle !

Alors que je ruminai dans le coin de la cage qui était opposé à elle, je la vis préparer autre chose. Je m'approchai timidement, le museau prêt à déceler la moindre odeur suspecte, les muscles des pattes tendus, prêt à me faire bondir pour esquiver le moindre danger. Là, une gerbe de magie explosa autour d'elle et se concentra en un faisceau vibrant d'énergie qui fila vers le ciel comme une fusée. Je reculai en poussant un miaulement de surprise, et percutai les barreaux magiques, qui m'arrachèrent un grognement de frustration. Je me campai au milieu de la cage, les pattes repliées sur moi, les oreilles baissées par la colère, et me jurai de ne plus me laisser surprendre. Stupéfait, je regardai Maïra s'élever dans les airs, la bouche ouverte dans un cri silencieux, qui remontait sans nul doute du fond de son âme. Je sentai l'air se distordre sous la violente montée d'énergie qui émanait de la sorcière. De même, quelque chose semblait vouloir se frayer un chemin en ce monde...La colonne crachotait, cette magie était instable et erratique, cette femme...si mystérieuse...semblait y mettre un effort considérable.

Mon bienfaiteur m'avait bien montré quelques tours de sorcèlerie noire, même s'il savait que je détestais la magie sous toutes ses formes – et il aimait rappeler que j'étais un chat magique, et que donc c'était paradoxal, mais entre nous, je n'avais jamais demandé à être un chat possédé par la réminiscence d'une magie ancestrale.

Le sortilège prit fin et Maïra était désormais en possession d'un long bâton pourvu d'une pierre brillante à son extrémité. Je me campai en arrière, en évitant cette fois-ci de me heurter aux barreaux magiques. Que comptait-elle faire avec ceci? Quelques instants plus tôt, ils avaient parlé de drake – ou de plusieurs drakes. Était-ce le nom qu'ils donnaient à l'aigle? ...L'image furtive de la gigantesque bestiole qui a dégagé le nid de son attache sur le flanc de la montagne me revint alors en mémoire. ÇA? C'était ça qu'ils souhaitaient chasser? Mais pourquoi m'avoir enfermé alors? Oh non, non, non, je ne voulais pas les suivre, moi ! Je poussai des miaulements de détresse, ne sachant que faire. Cette folle brandit son arme vers moi, et là, la cage se mit à rétrécir, à rétrécir, elle se réduisit tellement que j'en fus écrasé, mais bientôt, je me sentai inexorablement tiré en avant. Je crus d'abord que j'allais être traîné entre les barreaux resserrés, mais quelque chose aspira le fond de mon être, et j'eus l'impression d'avoir la chair arrachée de mon pelage, et la seconde d'après, je me retrouvai à flotter dans une immense bulle sombre.

Je restai un moment-là, pantois, essayant de rassembler le peu de souvenirs que j'avais du moment où Maïra avait brandi son bâton vers moi. À part le fait que la cage magique s'était désintégré et moi avec, je ne vis rien d'autre. Étais-je mort? Si c'était ça, le monde Éthéré, alors je tombai des nues. J'imaginai pour ma part quelque de chose de plus infernal que le Vein, où le supplice était d'attendre le jugement dernier avant que cesse même l'Éternité. Je voguai doucement dans cet endroit dépourvu d'atmosphère, dont les seules limites étaient ces parois fuyantes, sombres et à la fois translucides, agrémentées de remous magiques. Je ne sentai plus mon corps, je supposai que je devais être sous la forme la plus pure de mon esprit, que mon corps avait été dissout dans le sortilège...Quel triste sort. Il m'était impossible d'essayer – ou même carrément de concevoir le fait que je puisse renifler et identifier cet endroit. L'effet était similaire à celui procuré par le passage du monde du Vein à celui du milieu, mis à part qu'à cet instant, cet effet était permanent. Je tournai sur moi-même, toujours en n'ayant aucune vision distincte de mon propre corps. Le simple mouvement que j'accomplis résonna dans le silence macabre de cette bulle, comme le feulement discret du vent. Oui, tout était affreusement silencieux. C'était un silence aussi dense que je n'avais encore jamais connu. L'air lui-même était figé et muet. J'étais convaincu que je respirais et que mes babines frémissaient, mais si c'était le cas, je n'en percevais rien. Il n'y'avait que le froissement de ma nouvelle apparence adoptée.

Et quelque chose d'autre se mit à remuer derrière moi. Une ombre s'éleva lentement, comme une brume chatoyante et menaçante à la fois. Je gardai les yeux rivés sur elle alors qu'elle croissait en taille. Elle semblait aussi sombre et pâle que les parois de ce lieu maudit. Peu à peu, elle enflait, enflait, et je sentis rapidement l'effleurement de son être contre le mien,. Un sentiment d'angoisse coula sur moi comme une cascade d'eau brûlante. Je me résorbai aussi loin que possible de cette entité, et alors elle se tendit vers moi. N'étant pas habitué à ma nouvelle forme, je ne sus comment fuir et je me fis rattraper et coincer par l'étreinte du brouillard naissant. Il ne passa rien d'autre. J'étais simplement emprisonné dans une poigne invisible, incapable de bouger du moindre centimètre. J'essayai de me débattre mais sans succès, car je ne me sentis même pas les tensions de mes muscles. Cela ressemblait à de l'hypnose. Mon corps ne m'obéissait plus et pourtant, j'étais encore conscient d'en avoir un ; cependant, c'était comme s'il ne m'appartenait plus.

Deux grands yeux rougeâtres, fendus d'une pupille noire, énormes comme des phares, s'ouvrirent. Et une voix tonna.

« QUI ES-TU? »

Et enfin, je me sentis tressaillir, je retrouvai l'usage de ce qu'il me servait de muscles. Et avec ceci, toutes les sensations qui y étaient assimilées. L'emprise de ce monstre brumeux était forte et incroyablement écrasante.

« QUE FAIS-TU ICI? », ajouta la chose sans me laisser le temps de répondre.

Sa voix était celle d'un homme sans nul doute. Et les questions qu'il me posait était les mêmes dont j'aurai voulu avoir la réponse. Mais je n'aurai sans doute pas l'opportunité de demander car il était visiblement très remonté.

«  Eh bien...la même chose que vous je pense...

-Rouaaar ! », grogna-t-il, tel une bête sauvage, «Il se moque en plus !

-Mais pas du t...*guh*... », m'interrompis-je. La pression était tellement forte qu'elle bloquait la respiration que je pensais avoir perdu en débarquant ici. « Je ne sais pas du tout ce que je fais ici, je suis un chat, on m'a emmené ici malg...

-UN CHAT ?, vociféra-t-il, N'en as-tu pas assez de te payer ma tête? Personne ne t'a emmené ici, tu as été emprisonné, comme moi ! Mais ça te t'autorise pas à proférer des mensonges !...Je t'ai demandé QUI TU ÉTAIS! »

-Je suis Humphrey Dempsey, et comme vous venez de me le dire, on m'a sans doute emprisonné ici, je crois...Et vous...ô honorable guerrier?

-Humphrey Demp...Dé-mon? », prononça-t-il alors comme si ces deux syllabes lui avaient coûté un effort considérable. « Tu es un démon? »

Je ne pensais pas lui avoir précisé que j'en étais un...Ou alors me connaissait-il déjà? C'était fort peu probable. À part mon bienfaiteur, je n'avais que peu de relations. C'était en réalité la seule.

« En effet, je suis un démon, mais comment...

-Humphrey Dempsey, le chat tueur...Bordel de merde.

Sous mes yeux perplexes, la brume commença à s'épaissir, à se concentrer en une forme indistincte et moltonnée avant de se durcir, de se teindre de couleurs pâles et agressives. Lentement, une apparition humanoïde apparut devant moi en se tortillant pour se débarrasser des dernières bribes de vapeur éthérée dont elle était auparavant composée. Deux mains saisirent fermement l'enveloppe colorée et la déchirèrent comme du papier, libérant alors un individu musculeux, encore vêtu d'un pourpoint, de manchettes de cuir, et d'un pantalon de la même matière. Une ceinture posée en travers de son buste était garnie de petits couteaux de lancer, avec en prime un poignard. Sans préambule, comme si cette transformation n'était qu'un événement banal, il enchaîna.

« Tu es très connu dans le milieu, mon p'tit ! », assura-t-il en pointant le doigt vers moi. Son oeil était gris et dur comme la pierre, et son visage carré, barré d'une large cicatrice tuméfiée par le temps, était comme taillé à la serpe. Sa plaie lui avait ôté l'oeil droit, mais cela ne faisait que rajouter une impression générale de danger létal qui émanait de lui comme un parfum âcre. « T'as fait des tas de contrats, tu les a pas tous menés à bien, mais j'peux t'assurer que pour un animal dompté par Uldur'Yn, c'est foutrement satisfaisant. Allez, crotte de bique, sors de cette chrysalide, montre-moi ta vraie apparence ! »

C'était trop d'informations d'un seul coup. Connu. Uldur'Yn. Chrysalide. Les verrous de mes réflexions se défirent un à un au fur et à mesure que je me répétais ces mots. Connu, j'étais donc un démon comme lui, un tueur à gages, qui réalisait des contrats, tout comme lui. Il n'y avait que les tueurs pour parler de contrats avec une telle simplicité, et il n'y avait que les tueurs pour connaître la notoriété d'un autre...Cependant, je devais bien être le seul de cette activité à ne pas me soucier des autres tueurs. Uldur'Yn, j'étais soi-disant dompté par lui. Un immense vertige me saisit alors que l'image qui me percutait de plein fouet était celle d'un masque de cuir creusé de deux trous pour que les yeux de mon bienfaiteur puissent me vriller du regard...Uldur'Yn, c'était son nom? Il fallait absolument que je lui demande. Chrysalide, comme la sienne? Cette chose brumeuse, aux couleurs d'arc-en-ciel, aussi fragile qu'un oeuf? Comment devais-je m'y prendre?

« Pense à ta vraie forme, vas-y », répondit le tueur en écho à mes pensées.

Et aussitôt qu'il le dit, je vis mes pattes apparaître sous mes yeux, et je sentis ma queue brasser l'air...Oui, il y avait de l'air, mais ma coquille m'avait rendu complètement imperméable à l'atmosphère de cette bulle étrange. Comme s'il jugeait cela nécessaire, mon compagnon d'infortune dressa le bilan de notre situation.

« Bien, écoute-moi. Si tu as réussi à te sortir si facilement de ta chrysalide, c'est parce que la prison où nous sommes s'affaiblit, tu saisis? Elle a été érigée par Earwen Ringeril en personne. C'est une redoutable magicienne, mais tu n'as pas besoin de ce topo, puisque si tu es ici, c'est que tu l'as rencontré en personne. Tu as du voir l'étendue de ses pouvoirs, mais ce n'est rien comparé à ce qu'elle peut faire quand elle est à son apogée...Non, rien du tout...Plus le temps passe, et plus ses pouvoirs diminuent, tu piges? Je ne sais pas ce qu'elle est en train de préparer en ce moment, mais je vais te demander une faveur...Aide-moi à sortir d'ici...Elle le fera sans doute pour toi, car tu ne représentes pas encore un grand danger, mais c'est autre chose pour moi. Aide-moi, et j'irai dire à ton bienfaiteur à quel point je te dois une fière chandelle ! »

Je songeai avec amertume que ce n'était pas sûr qu'elle me ferait sortir si simplement, surtout si je décidais d'aider l'hôte de la prison qu'elle a elle-même créé. Ce qu'elle préparait, j'en avais une idée très vague : elle allait pourchasser du dragon. Je revis en souvenir son attitude face aux autres chasseurs, et tout me sembla plus clair. Si elle les avait suivi, c'était parce qu'elle espérait tirer un grand pouvoir de ces bestioles...Je léchai pensivement ma patte avant de la passer sur mon museau, plusieurs fois de suite.

« ...Bon, très bien. Comme tout ce que j'entreprends depuis des années, je n'ai guère le choix..., cédai-je finalement.

-Mais ça va bientôt changer! », lança-t-il avec un peu trop d'enthousiasme à mon goût.

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Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] _
MessageSujet: Re: Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen]   Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] EmptyVen 7 Déc 2012 - 9:35

"Qu'est-ce qu'on attend pour y aller ?"
"Que l'autre est fini de préparer sa lance, d'ailleurs si vous pouviez l'aider, ça prendrait moins de temps."
"Comment puis-je faire ça ?", dis-je en me retournant vers lui.
"Attrape ma main, je vais drainer un peu de ta magie et la transférer dans la lance."
"Quel genre de magie utilises-tu ?"
"La magie tellurique, regarde ma main est plaqué au sol, dans l'autre je tiens la lance. Maintenant concentre toi bien et tu verras les effluves de magie allant de la terre vers mon arme."
"Et en quoi drainer ma magie t'aidera ?"
"Ma pauvre, tu n'as jamais suivi un cours de magie ? J'ai cru, avec ce que j'ai vu tout à l'heure que tu connaissais tout de la magie."
"De ma magie, oui, la magie élémentaire est trop faible et facile d'utilisation."
"Donc tu peux te servir de la magie tellurique ?"
"Bien sur que je peux."
"Fallait le dire tout de suite ! Dans ce cas pose une main sur le sol et une sur la lance, maintenant tu n'as plus qu'à faire un simple de transfert de la magie que tu es train d'absorber."
"Vous êtes chiants à parler une autre langue vous deux, magnez-vous un peu !"

Transférer de la magie que je suis en train d'absorber ? Il croit quoi ? Que la magie sera aussi pure qu'elle le devrait quand elle sera passée dans mon corps ? Non, la magie noire va s'immiscer et prendre le dessus, comme elle l'a toujours fait.

"Calme-toi Maïra, tu envoies trop de magie là."
"Tu te fous de moi ? Je suis en train de retenir autant de magie que possible pour atteindre ton niveau et tu me dis que j'en envoie trop ?"
"J'oublie que je parle à une vraie magicienne, pardonne-moi, je ne suis qu'un chaman et apprenti qui plus est..."
"Vous me faites gerber vous deux, MAGNEZ-VOUS bon sang, j'en ai marre d'attendre."

Quelques minutes passèrent et il me hurla de lâcher la lance, j'étais même tellement lente que c'est l'un des autres homme qui m'attrapa violemment la main pour la retirer de l'arme. On eut un bref échange de regards, j'ai très bien vu qu'il savait ce qu'on venait de faire. Le résultat fut assez impressionnant pour de la magie élémentaire, même si la magie noire est présente aussi, ça reste pas mal pour ce genre de magie. J'avais en face de moi une lance qui faisait presque trois fois ma taille, des racines avaient pris place tout autour du manche et la pointe avait pris une teinte vert pâle, je n'ai pas le moindre idée de ce qu'il compte faire avec ça, mais je trouve cela étrangement peu rassurant et la suite me donne raison. J'avais à peine eu le temps de cligner des yeux que la lance avait repris sa taille d'origine.

"Hé ne fait pas semblant d'être surprise, tu as fait la même chose avec ton bâton."
"En parlant de ça, je dois aussi me préparer, puisque aussi courageux que vous êtes, je dois retenir un drake toute seule... Vous permettez ?"
"Faites, quitte à perdre du temps, autant en perdre le maximum."
"Si j'y vais à l'aveuglette, j'ai peur des dommages que je pourrais vous faire sans le vouloir."
"Comme si on comptait pour toi."
"Pour le moment, oui vous êtes important et utile, maintenant si vous voulez bien me laisser tranquille."

Je commençai par redonner sa véritable apparence à mon bâton. Une longue et solide arme, l'obsidienne est une matière si solide que si je savais comment me battre avec, tout serait plus simple.

"C'est bon on peut y aller ?"
"Fermez-là."

L'aura noire de ma sacoche disparue, sans perdre de temps je l'ouvris et en sortit une poignée de sphères noires, elles n'étaient pas plus grosse qu'un oeil de souris, mais ça fera l'affaire. Une fois ces choses sortit, l'aura protectrice reprit aussitôt sa place. Portant la main à la bouche, je me mis à mâcher les sphères comme si elles n'étaient que de la simple nourriture, une dizaine de seconde plus tard, je recrachais ce que je venais de me mettre dans la bouche, il ne restait qu'une sphère compacte et emplit de magie.

"C'est dégueulasse..."
"Je suis prête, quand vous voulez."
"Tu vas faire avec quoi ça ?"
"Tu tiens vraiment à le savoir ? Si je te dis qu'avec ça je n'aurais même pas besoin de de vous pour m'occuper de la tâche que le type qui nous sert de guide vient de me confier, tu seras plus confiant ?"
"Pas vraiment, mais montre-moi pendant qu'ils chargent."

Ils étaient, effectivement, déjà parti...

"Tu ne les rejoins pas ?"
"Je n'ai qu'à envoyer ma lance au bon moment, c'est eux qui font tout le travail..."
"C'est si simple que ça ?"
"Non... Hélas, j'ai peur de ce qui va suivre, dépêche toi de te débarrasser de ton ennemi et viens nous aider."
"Tu te moques de moi ? Pourquoi ne m'a-t-on pas simplement demander d'enfermer le deuxième drake ?
"Tu peux faire ça ?"
"Évidemment que oui ! Tu as bien vu ma cage tout à l'heure."
"Peut-être devrais-tu prendre les commandes..."
"Peut-être, oui. Vous êtes décidément très idiot, vous les humains."

Sur ces mots, je fis apparaître mon aura noire et je me mis en marche vers mon ennemi, j'avais peut-être du retard sur ces débiles qui avaient chargés juste avant, mais ma façon de léviter vers mon ennemi me permis de rattraper ce retard. Le combat n'était pas encore engagé, mais plus je m'approchais, plus je sentais que j'allais m'amuser comme une étudiante de première année, croire que peu importe ce qu'on fait, ce ne sera pas important. Voilà ce que je ressentais, j'éprouvais quand même de la peur, c'est la première fois que je vais affronter une telle bête. Je sentais la sphère frémir dans ma main et dans l'autre mon bâton tremblait étrangement, surement à cause du chat que j'ai envoyé tout à l'heure, le vieux doit l'avoir rallier à sa cause et maintenant ils essaient de sortir. Idiots, s'ils savaient ce que j'ai préparé pour éviter ça...

J'étais suffisamment proche de mon ennemi et après un regard sur ma droite, je vis qu'eux mes compagnons étaient prêt aussi, alors qu'ils s'élancèrent comme des imbéciles la tête la première, je fis voler la sphère aussi haut que je le pus, elle explosa et laissa échapper un immense carcan de magie noire. Personne, même moi, ne peux s'échapper d'ici, ni même y entrer. Le seul moyen d'en sortir c'est d'attendre la fin du sortilège ou de détruire la sphère qui est dans les airs, ce qui est presque impossible. De loin, cela ressemblait à une immense cloche d'un noir trop dense pour être naturel. Avec ceci, je fus très vite repéré par l'homme et surtout par le reptile, celui-ci commença à battre des ailes, à chaque mouvement un vent rapide vint à ma rencontre, heureusement que mon aura me protège car tout ce qui se trouve autour de l'animal vole vers moi. C'était étrange, l'air que provoque ses battements d'ailes pourrait me faire m'envoler alors que je suis encore à une distance respectable de lui, mais dans ce cas, pourquoi l'homme près de l'animal ne bouge pas ? Comme pour me répondre, il disparut sous mes yeux, le drake poussa un cri, me faisant relever les yeux. Je vis l'homme sur le dos du drake, un chevaucheur de drake, il manquait plus que ça... Qu'un homme contrôle une créature comme ça est surprenant et très dangereux. Il manquerait plus que l'animal lui obéisse au doigt et à l'oeil. Le reptile ouvrit grand la gueule, une gigantesque boule de feu commença à se dessiner dans sa gueule. Elle est bien trop grande, à cause du carcan, pour que je l'esquive, je dois l'absorber ou l'encaisser. La boule de feu parti à une vitesse incroyable, j'eus à peine le temps de pointai mon bâton vers elle pour la "manger", mais plus je la vois s'approcher, plus je pense que jamais je ne pourrais jamais tout absorber dans la pierre. Celle-ci se mit à briller comme lorsque j'ai transféré le chat tout à l'heure, la boule de feu commença à perdre du volume, mais pas assez à mon goût et je dus très vite arrêter ce que j'étais en train de faire sinon la pierre allait exploser, libérant ce qu'il y avait à l'intérieur. Le reste de la boule me heurta de plein fouet, heureusement j'ai eu le temps d'accroître la puissance de mon aura sinon il ne resterait plus rien de moi à l'heure actuelle.


*Pardon petit chat pour le cadeau que je te fais, mais je n'ai pas eu le choix, puisses-tu t'en sortir mieux que moi...*

Après tout je venais d'envoyer près de la moitié de la boule de feu du drake dans la pierre. Je sais que la prison tiendra le coup, mais je ne suis pas aussi sûre de moi pour ceux qui se trouvent dedans... Pour l'heure, je suis occupée avec autre chose. Ce combat ne fait que commencer.


Dernière édition par Earwen Ringeril le Jeu 17 Jan 2013 - 7:39, édité 1 fois
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Métier : Tueur à gages
Croyances : Lait
Âge : 4 ans

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Fiche de Personnage : Miaou.


Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] _
MessageSujet: Re: Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen]   Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] EmptyMer 19 Déc 2012 - 14:42

Il me fallait le temps d'assimiler ce que m'avait dit mon nouveau compagnon.

Si j'avais su que mon périple loin de l'antre de la sorcière m'aurait mené si loin, m'aurait apporté tant de réponses...Uldur'Yn. Ce nom heurtait les flancs de ma conscience comme des vagues agressives, qui s'écrasaient contre le rivage de mon existence pour la mettre en branle...Mettre un nom sur mon bienfaiteur me donnait maintenant un vertige qui m'aurait fait dégurgiter l'écureuil. Mettre un nom sur mon bienfaiteur m'ouvrait les yeux, et me fermait l'accès à d'autres sensations. Si c'était un nom si réputé dans la profession, ne devrais-je pas me sentir fier? Pourquoi cela m'enveloppait-il d'hésitation, de doutes? Pourquoi me sentais-je tout à coup plus petit que je ne me sentais déjà? L'ampleur d'un monde qui m'était pourtant familier avait tout à coup pris des proportions qui dépassaient mon propre entendement. Qu'il y ait d'autres tueurs, je pouvais m'en douter, mais qu'il y ait autant de relations étroites entre chacun, que le seul martèlement du hasard pouvait amener deux d'entre eux à se croiser dans des circonstances atténuantes, je n'arrivais pas à le concevoir. Ce monde, ce monde de tueurs, recelait encore de secrets tellement bien enfouis que je n'aurai sans doute jamais assez de mes neuf vies pour les dénicher. Et plus j'y songeai, et plus cela me faisait penser à d'innombrables trésors cachés aux quatre coins de Feleth, tous nimbés d'un châle d'incertitude, que la volonté d'une poignée de mortels tentait d'arracher de leurs socles sacrés. L'image d'une émeraude me vint en mémoire spontanément, aussi vive qu'un rayon de soleil ; un diamant reposait sur un piédestal au fond d'une grotte humide et silencieuse alors qu'une colonne de lumière filtrant au travers du plafond de la caverne, frappait son sommet et répandait sa lumière vibrante et chatoyante contre les parois suintantes...Mais brusquement, le diamant se fondit, se craquela, se distordit et prit une forme sphérique, d'une couleur très sombre et à la fois translucide...

Je revins immédiatement à la réalité.

« Humphrey? »

Le tueur me dévisageait d'un air inquiet, assis sur ses talons devant moi. Son air dur, son visage détérioré, ne prêtait à aucun réconfort particulier. Alors je détournai mon regard du sien, et fit semblant de constater l'étendue de notre prison. Évidemment, je n'en distinguais pas les limites, mais je savais désormais que nous devions être dans la pierre qu'Earwen Ringeril avait logé sur le bout de son bâton. Si nous étions dedans, il serait difficile d'en sortir – comme le prétendait monsieur...

« Quel est votre nom ? », m'enquis-je.

Il soupira simplement en se redressant, tout en s'appuyant sur ses genoux, sans pour autant être dépourvu de ma question subite. Il m'imita, en jetant des coups d'oeil aux alentours, comme pour s'assurer que personne d'autre ne nous entendrait – ce qui était parfaitement ironique – et vrilla enfin ses yeux sombres dans les miens.

« A vrai dire, ça me vexe un tantinet que tu ne connaisses pas mon nom. Et comme ça me vexe, je vais juste te donner mon nom de scène. Minotaure. », dit-il d'un ton neutre.

Son nom de scène? En voilà une bien curieuse façon de se donner en spectacle auprès des mandataires et bienfaiteurs. Mes collègues étaient-ils tous ainsi? Imbus d'eux-même au point de s'attribuer des surnoms pompeux et honteusement arrogants? Devant mon silence, il afficha une moue réprobatrice. Il s'était sans doute attendu à ce que je sois impressionné.

«  On m'appelle comme ça à cause de mon don...Très petit déjà, j'appréciais la compagnie des bovins, j'avais comme...des liens avec eux. Et les taureaux ne me faisaient jamais peur... », commença-t-il.

Si j'avais été un humain, je crois que j'aurai déjà éclaté de rire. J'avais l'impression de connaître déjà son récit. Au fil de sa vie, il avait développé une affinité certaine avec les bovins, tant qu'il pouvait presque connaître leurs besoins et leurs pulsions. Plus tard, il avait commençé à en élever, mais cela lui offrait un maigre pécule. Alors il s'était destiné à devenir un mercenaire en adoptant un style de combat implacable et impitoyable. Celui d'un taureau. Et lorsqu'il avait remporté un contrat et tué l'être cher d'un mage, il s'était fait transformé en une bête mi-humaine, mi-bovine. Le sortilège...

  « ...n'était pas une malédiction ! Loin de là. Je pouvais maîtriser cette magie qui refluait en moi. Malgré que ce soit un truc qui m'était inconnu, l'essence de la bête qui coulait dans mes veines, elle, m'était familière et n'était franchement pas difficile à contrôler ! Alors voilà, comme tu le vois, je suis devenu un tueur, et qui plus est, un tueur invincible ! » , continuait Minotaure, emporté dans son propre récit, sans se rendre compte que j'avais décroché avant le passage où il avait tué la mauvaise personne.

Sans le prévenir, je fis le tour de ses jambes et alla inspecter les parois translucides de notre prison. En m'approchant, je distinguais au travers des formes vagues et indiciles, mais qui me rappelaient tout de même des silhouettes humaines, immobiles ou en train de gesticuler. Je tendis la tête jusqu'à appuyer mon museau contre la paroi froide. Je fus d'ailleurs surpris par la sensation. Nulle vibration de magie, seulement la froidure de la pierre. Je posai ma patte dessus, et ne bougeai plus, concentré dans le spectacle de fantômes que m'offrait la grande muraille qui me séparait de ce monde brumeux. Quelque chose sembla alors s'élever du sol, une immense silhouette se détacha du reste, et deux aspérités s'étendirent de son corps majestueusement. Mais...C'était la bête que j'avais aperçu en haut de la montagne ! Ce que je voyais au travers de ce mur n'était rien d'autre que le monde réel ! Je me tournai vers Minotaure, qui me regardait maintenant d'un air perplexe, cachant sans nul doute sa surprise de m'avoir vu ignorer totalement son histoire. Là, il écarquilla les yeux et se rua vers moi.

« Attention! », hurla-t-il. Il plongea en avant et m'enferma dans ses bras musculeux.

Notre prison se mit à vibrer avec intensité, comme si elle allait exploser. Ses parois se fendirent dans des craquements sinistres, et presque rythmés. Un grondement de plus en plus intense retentit et je sentis des frissons parcourir mon échine, alors qu'un son grave et lancinant vrillait mes oreilles. Une bourrasque soudaine d'air chaud fila au-dessus de nous, répandant une pluie d'étincelles sur nous. L'air crépita et rugit pendant un instant, et je levai timidement la tête. Une immense boule de feu se frayait un passage dans la bulle et progressait tout en enflant de plus en plus.

Minotaure assura sa prise sous mon poitrail, et courba le dos en filant dans la direction opposée, loin de cette engeance crématoire qui s'immiscait lentement dans notre prison. La chaleur se répandait autour de nous comme un étau qui me saisit aussitôt à la gorge. La fumée vint nous enrober et nous n'arrivâmes bientôt plus à voir où était la sphère de feu qui gonflait dans notre dos...Enfin, une déflagration explosa dans un rugissement sonore, accompagnée d'une quantité de fumée et de flammèches qui tombèrent sur nous comme de minuscules obus. La prison toute entière vibra à nouveau comme l'intérieur d'un aquarium qui serait tombé à terre sans se briser. Je poussai un long miaulement de détresse, qui se poursuivit même alors que l'accalmie était tombée.

Minotaure se redressa lentement, et tapota inutilement ma tête pour me rassurer, et me reposa par terre. Il jaugea l'environnement magique, qui était désormais troublé par des remous cramoisis, où des nuages d'étincelle voguaient encore dans les airs. Les parois de notre prison étaient alors sujettes à des rides qui rappelaient les ondes sur un lac. Mon compagnon d'infortune plissa les yeux, il venait de prendre lentement conscience d'une chose. Il m'incita alors à me lever en me secouant comme si j'étais en train de piquer un somme et me désigna quelque chose du doigt, en m'intimant de regarder dans cette direction. Je levai les yeux et aperçut cette faille brillante dans notre prison. Un faisceau de lumière en émanait, et tout autour, la paroi était fissurée. Les flammes en léchaient encore voracement le tour.

« La pierre est devenue instable, Earwen a absorbé bien plus de magie qu'il n'en faudrait! », expliqua Minotaure au bord de l'exultation, « Il nous faut profiter de l'occasion !

« Eeeet...comment vas-t'on faire? », demandai-je avec un brin de scepticisme.

« On saute dans la faille !

-Judicieux., répondis-je avec un ressentiment lié à la simplicité de sa réponse.

Il m'adressa un regard mêlé de perplexité et d'agacement, haussa les épaules et poursuivit en me disant que le terme sauter, signifiait se laisser absorber par le courant de magie qui fuyait désormais par l'ouverture, et pour cela, il fallait retourner dans notre chrysalide et laisser le phénomène agir. Lui-même s'exécuta en quelques secondes, mais personnellement, je ne savais pas trop comment m'y prendre. En sortir avait relevé du jeu d'enfant, mais me recomposer dans cette coquille magique me semblait aussi hors de portée que cette faille. Minotaure, enfermé dans sa coquille, s'éleva alors lentement vers l'ouverture, ne m'attendant même pas. Je dus concentrer tous mes efforts pour faire apparaître un semblant de chrysalide instable autour de moi. Même si je n'y parvins pas totalement, je m'élevai dans une bulle imparfaite vers la liberté. À chaque instant, je craignai que la coquille magique ne se brise, mais il n'en fut rien. Et comme une feuille d'arbre, je fus aspiré dans un courant violent dans lequel j'eus une sensation identique à celle que j'avais ressenti en entrant dans cette prison. Un hameçon tirait mes entrailles vers l'avant, puis toute ma chair. Je me sentis inexorablement attiré vers cette lumière de plus en plus farouche, qui brûlait mes yeux au fur et à mesure que mon être forçait les barrières d'obsidienne...Le silence se mit à nouveau à vrombir dans mes oreilles, et je crus d'abord que la stratégie de Minotaure n'avait pas marché ; que j'étais encore enfermé dans cette maudite bulle ; que je flottais encore dans la mensuétude d'une cage magique qui m'entravait, moi et mon âme. Mais les échos de la nature me vinrent brusquement d'un seul coup, expulsant le vide de mes oreilles, et je me retrouvai projeté en avant avant de percuter le sol lourdement.

J'émis un couinement douloureux, et me redressai sur mes quatre pattes. Elles flageolaient, essayant vainement de porter mon poids, et ma chute avait rendu mes membres provisoirement vulnérables. Je relevai la tête et j'assistai à un spectacle incroyable. Une immense bête ailée surplombait les frondaisons des arbres, surmontée d'un cavalier à l'air féroce qui n'avait pas l'air d'avoir dompté totalement le monstre, mais qui réussissait habilement à ne pas se faire désarçonner. À ma droite, j'aperçus le groupuscule d'humains, dont celui sur lequel j'avais bondi, face à une autre de ces bestioles, mais qui était restée au sol. Elle redressait sa tête reptilienne pour la tenir hors de portée des pointes de lance, mais lançait sa mâchoire vigoureuse vers l'avant comme un serpent pour essayer d'happer ses agresseurs à chaque fois qu'ils battaient en retraite. Une branche craqua à côté de moi. Earwen Ringeril se tenait là, droite et immuable, levant la tête vers le ciel pour se préparer à lancer l'un de ses sortilèges vicieux sur les reptiles volants. Je m'écartai promptement d'elle, bien que mon corps m'élançait violemment, et me heurtai à une racine. Mais où était Minotaure? Je jetai des coups d'oeil presque affolés autour de moi, et levai mon museau pour percevoir son effluve sauvage, mais je ne sentais que le souffre, la transpiration et l'air tiède brassé par la masse volante des bestiaux écailleux.

«  Où est Minotaure? » , lançai-je à la sorcière, malgré le vacarme ambiant. « L'avez-vous enfermé à nouveau? »

Un rugissement emplit les airs en faisant vibrer à nouveau mes tympans, et là, les humains hurlèrent au danger. Ils s'écartèrent et une langue de flammes surgit dans notre direction, arrosant les arbres de flammèches et d'huile fumante. J'imitai tout le monde, esquivant tant bien que mal les racines et les broussailles, alors que les flammes coulaient vers nous en consumant tout l'air environnant. Elles s'écrasèrent sur le sol en émettant une gerbe d'étincelles, accompagnée d'une pluie de flammèches et de branches calcinées. Un tronc rongé par le feu se tordit en avant, en craquant de protestation et s'effondra dans les flammes qui le dévorèrent aussitôt. Je détalai le plus loin possible bien que la nuée d'enfer ne cessait de se répandre en détruisant tout sur son passage. Perché sur sa monture dantesque, le cavalier poussa un cri triomphant, et s'esclaffa en nous voyant nous enfuir sous la puissance qu'il était convaincu de maîtriser. Dans ma course, je risquai un coup d'oeil en arrière. Un immense périmètre boisé était désormais englouti dans les cendres et la lueur crépitante du feu sifflant. Une ombre s'éleva derrière la clarté apocalyptique et sa silhouette se précisa à la lumière. Le deuxième drake s'était élevé à son tour, et nous mit au défi d'un long beuglement strident.

La sorcière semblait s'en être tirée, elle était beaucoup trop maligne pour se faire avoir si facilement. Ce n'était pas le cas de l'un de ses compagnons qui rampait hors de la fournaise, le visage calciné, la chair à vif, avec l'un de ses yeux qui avait fondu, et dont l'orbite brûlait encore...Il émit un râle de douleur en levant la main vers ses camarades, suppliant de sa voix gluante de sang de lui venir en aide. Il pleura en hurlant, la figure tordue par la souffrance et le désespoir, puis disparut sous le poids du drake qui atterrit sur lui sans aucune autre forme de procès. Le choc sur le sol manqua de me faire tomber. Ce monstre était trop proche ! Le chevaucheur dressa la main dans notre direction. Je croisai son regard. Il jubilait. De toute sa vie, il n'avait consacré ses efforts et ses sacrifices seulement pour semer le chaos et revendiquer sa suprématie sur ses semblables. À dos de dragon, il se sentait comme le Roi. Il était souverain de cette région et bientôt du pays. Nous allions être ses prochaines victimes, et non pas parce que ça répondait à son besoin d'écraser toute vie, mais parce que ça lui plaisait de nous voir nous liquéfier sous le feu divin de sa monture. Répondant à son ordre guttural, le saurien concentra son feu dans sa mâchoire fermée, dont les gerbes éclaboussaient les commissures de ses crocs.

Tout cela...me hérissait le poil.

Le drake écarta sa gueule. Je me ruai en avant, les oreilles baissées, franchissant en un éclair la distance qui me séparait du duo destructeur. Le feu explosa. Je bondis en avant, et je sentis la morsure acide des flammes frôler mon flanc. Je me cramponnai à l'encolure de la bête, me hissai dessus avec une fluidité saisissante, et courut sur le dresseur qui écarquilla les yeux sous son casque cornu en me voyant surgir devant lui. Mes griffes se plantèrent dans sa maille protectrice et je jetai mes petits crocs contre sa mâchoire, où ils se refermèrent sur son derme élastique et résistant à cause de ses muscles. Il me saisit par la peau du cou, mais je raffermis résolument ma prise. Il me tira mais mon emprise lui arracha sa peau, et le sang se mit à perler. Il me lâcha aussitôt, et porta la main à son glaive. Je le lâchai enfin mais il m'expulsa du dos du dragon d'un revers d'avant-bras, et il donna un vigoureux coup de talon sur les flancs de sa monture pour la faire décoller, la main plaquée sur sa plaie. Mais en tombant, je me retrouvai sur les serres de la bête dont l'ascension inexorable m'emporta avec eux dans les airs...
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Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] _
MessageSujet: Re: Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen]   Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] EmptyLun 31 Déc 2012 - 20:16


Un véritable brasier, voilà ce que j'avais devant les yeux, il ne restait de la végétation que des arbres calcinés par un feu beaucoup trop puissant pour être normal. J'ai dû utiliser mon aura à pleine puissance pour m'en sortir sans trop de dégâts, dire que tout ceci n'est que l'oeuvre des deux premiers drakes que je rencontre. La température ambiante a augmenté et le nombre de mes compagnons a diminué. J'ai regardé la mort de l'un deux droit dans les yeux, il voulait de l'aide, comme s'il avait la moindre chance de survivre dans son état actuel. Je lui ai adressé un dernier sourire avant que son bras ne tombe au sol, il venait de mourir aussi lamentablement que pouvait mourir un humain. Pourquoi déjà ai-je penser qu'ils me seraient utile ? Ce que j'ai été stupide... Mais je n'ai pas le temps de réfléchir à ça tout de suite, mon carcan de magie est brisé, le deuxième drake à rejoint le premier. Ils sont désormais deux à me regarder de leur air mauvais. L'un deux n'a plus de cavalier, où est-il ? Je n'ai pas le luxe de tourner les yeux pour vérifier où il est. Ce n'est pas comme si j'avais deux drakes en face de moi, en train de préparer je ne sais quoi.

Je fais peut-être face à ma fin. Je commence à me dire que cette expédition n'était qu'une erreur, une lamentable erreur. Et ce, sur toute la ligne. J'ai d'abord fait confiance à des humains, j'ai ensuite fait l'erreur de croire que la magie serait aussi présente que dans le Vein, hors je sais très bien que ce n'est pas le cas. Pourquoi suis-je aussi stupide ? J'ai besoin de puissance, oui, mais je n'ai pas envie de mourir. Certainement pas face à deux créatures comme celles-là, si j'étais dans mon monde, ils seraient déjà réduits en cendre, mais si ça continue comme ça, si je n'ai aucune véritable aide, j'ai bien peur que c'est moi qui va être réduite en cendre. Peut-être que le démon chat enfermé dans la pierre serait capable de m'aider. Je baisse les yeux vers mon bâton, la pierre est fissurée, non. Pas maintenant, Il ne doit pas sortir, pas ici. Le pierre émet une lueur blanche qui me rappelle le piège que j'avais placé si j'avais Il tente de sortir. Le chat doit quand à lui être déjà sorti, mais où est-il ? Je ne devrais pas paniquer comme ça, pas maintenant. Peu importe où est ce chat, je dois d'abord me débarrasser de mes ennemis et pour cela je n'ai guère le choix que de faire appel à mes créatures.


Mon aura est à pleine puissance pendant encore quelques minutes, pendant ce temps je peux faire ce que je veux sans être trop dérangé, sauf si ces drakes m'attaquent ensemble, je crains que ma protection ne tombe et moi avec.

"A L'ATAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAQUE !"

C'est quoi ce bordel, ils sont encore vivant eux ? Et surtout encore là ? Ils n'ont pas fuit, est-ce possible d'être aussi stupide ? Qu'importe, leur diversion m'est utile, je vais pouvoir utiliser ce temps à profit. Sans quitter les drakes des yeux, je fouille rapidement dans ma sacoche pour en sortir un petit cristal noir. Je ne pensais pas avoir à m'en servir dans ce monde, mais je n'ai pas le temps de réfléchir. C'est de ma vie qu'il est question. Le cristal commence à léviter dans les airs, je peux aisément voir les deux drakes derrière, les trois hommes se débrouillent mieux que ce que j'aurais cru. Ils sauraient peut-être capable d'en tuer un, ça ne serait pas une mauvais chose. Le cristal émet une lueur rouge, le contraste avec le noir du cristal est magnifique, ce que le prélude avant quelque chose de bien plus horrible. Il va me falloir attendre une vingtaine de minutes avant que la chose à l'intérieure sorte, en attendant, je vais aider ces pitoyables humains. Je baisse la puissance de mon aura, la magie qui m'entoure se fait moins dense, je n'ai pas besoin de toute ma puissance, l'un des deux drakes est occupé avec le groupe, le deuxième se contente de cracher des lignes de flamme. Il faut croire que sans leur cavalier, ils sont incapable de faire des choses utiles. Ce qu'il fait n'est peut-être pas ordonner, mais le sol va bientôt devenir beaucoup trop chaud pour qu'on puisse marcher dessus, la terre elle-même commence à fondre face à tant de chaleur. Il est temps d'agir, on doit tuer un drake avant que le cristal explose.

"Qu'est-ce ? Le chat ?"

Je plisse les yeux pour mieux voir ce qu'il y a entre les griffes de l'animal, j'ai du mal à voir d'aussi loin. Mais oui c'est lui, je sens sa magie dans cet amas de chaleur. Ainsi donc il ne s'est pas enfuit non plus, est-il aussi stupide que ces humains ? Je dois le libérer, lui sera plus utile que ces humains et j'aurais besoin de lui pour détruire ce qui va sortir du cristal. La question c'est comment m'y prendre ? Devrais-je prendre des risques pour lui ? Mes pensées se tournent vers le cristal, tout devient clair, la moindre aide sera importante, je ne peux pas laisser un démon comme ça, il sera utile, je le sais. Mes yeux ne quittent pas le chat des yeux, j'approche doucement, profitant que le drake soit occupé, une bourrasque intense provoqué par un mouvement d'aile faillit me faire tomber, mais je ne perds mon objectif des yeux. Autour de mes mains, une magie extrêmement instable commence à apparaître, je ne peux pas me permettre d'échouer. Mon aura commence à grandir et à devenir plus dense, elle est de nouveau à sa pleine puissance, j'approche dangereusement du drake. Je rejoins mes mains, une magie encore instable s'agite autour d'elles, il ne me faut que quelques secondes pour la contrôler et lancer un énorme rayon de magie noire en direction de la patte emprisonnant le chat. Je ne vise pas la patte en elle-même, mais je vise ce qui ressemble à une cheville, le rayon atteint sa cible, tranchant net la patte de l'animal. Fuis démon, c'est la meilleure chose à faire pour toi, ne reste pas ici, tout cela te dépasse. Mais si je peux te demander une faveur, j'aimerais que tu restes, ton pouvoir aussi infime soit-il sera utile. Je n'ai pas le temps d'attendre de voir ce que va faire le chat, la magie que je viens d'utiliser est unique et passagère, je dois encore m'en servir tant que je le peux. Je lève les yeux et voir la gueule du drake s'ouvrir et cracher une énorme boule de feu vers, je plisse les yeux et disparaît pour réapparaître sur la tête du reptile. Je rejoins mes mains et frappe de toutes mes force à la base de son cou, le décapitant. La tête de l'animal tomba dans un bruit sourd et le corps inerte sur lequel je me trouve commence à tomber. Je sens une main m'attrapé par le bras, je tourne la tête pour voir ce qui me retiens. C'est moi. Le cristal a donc déjà explosé, c'est tôt, beaucoup trop tôt, comment est-ce possible ? Je ne vais m'en plaindre, j'ai réussi à tuer un drake comme je le voulais, mais son sourire sadique me fait peur. Je sais très bien ce qui attend le deuxième reptile, mais je sais aussi ce qui nous attend si je n'arrive pas à la renvoyer après la mort du deuxième animal.
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Humphrey Dempsey



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Humphrey Dempsey
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MessageSujet: Re: Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen]   Oh oh, z'ai cru voir un rominet. [PV Earwen] EmptyMer 16 Jan 2013 - 15:12

Mes griffes dérapèrent sur la cuirasse lisse recouvrant l'avant des pattes du lézard volant et je me retrouvis sur ses serres. J'enlaçai l'un de ses ongles fermement entre mes pattes, constatant avec horreur que la monstruosité s'élevait dans les airs pour se tenir hors de portée des lances et des flèches. Le cavalier que j'avais attaqué s'était tu. Du moins, je ne l'entendais plus à cause du raffut du vent soulevé par les grandes ailes qui se déployaient majestueusement dans les airs. Je craignais d'escalader sa patte et de me retrouver à nouveau face à lui. Cette fois-ci, n'étant plus sur le sol, et ne bénéficiant plus du tout d'appui ferme, je perdrais un avantage certain face à lui et risquerais de chuter dans le vide avec une seule de ses attaques. D'un autre côté, le crissement angoissant de la pointe de mes griffes sur les écailles m'amenait à un sinistre pressentiment. Je n'allais pas tenir très longtemps dessus. Et même en me hissant sur sa patte en poussant sur mes pattes arrière, j'aboutissais à un résultat encore moins concluant, je ne faisais que glisser à chaque mouvement d'aile. Ces bourrasques véhémentes ne m'étaient pas destinées, mais elles n'en restaient pas moins puissantes à cette portée. Le drake poussa un rugissement suraigu et fouetta les airs aussi fort que possible de ses membranes. En contrebas, les mercenaires et la sorcière étaient considérablement ralentis, et même s'ils eussent tenté une approche directe, le monstre prendra encore plus de hauteur. Le choix qui s'imposa à moi s'avéra être plus cornélien que je ne l'eusse songé. Me laisser choir et me joindre à leur bataille sur terre, ou aller déloger moi-même le coeur du drake de sa poitrine.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, je me mis à escalader résolument la carapace d'écailles jusqu'à l'articulation humérale. Les mouvements de la bête ne rendaient pas la chose facile, il s'en fallait de peu à chaque fois pour que mes griffes se décrochent et ne m'envoient dans le vide. Mais même cette épreuve ne pouvait briser ma détermination. Les plaques fermes et épaisses qui le recouvraient étaient des prises aussi fiables que solides. Et c'est en progressant vers l'épaule du drake que je me demandais comment j'allais m'y prendre pour arracher sa carapace avec seulement mes griffes. Mais l'heure n'était pas aux questions inutiles. En arrivant à la destination prévue, je me retrouvai un moment suspendu dans les airs, mes pattes postérieures pédalant dans le vide en espérant trouver une prise. Très lentement, et péniblement, je me hissai sur l'encolure du monstre, et il dut se sentir courroucé par ma présence, car il commença à remuer sa tête comme un serpent, et la tendit vers moi. Sa mâchoire claqua plusieurs fois en me frôlant, mais il n'était pas assez agile pour m'atteindre. J'allai me glisser à l'arrière de sa tête malgré sa gueule qui se refermait avec véhémence derrière moi.Il finit par abandonner mais courba le dos plusieurs fois en espérant me désarçonner, et je rendis grâce à une flèche qui alla se ficher dans l'aile du drake. D'un seul bond, profitant du moment d'inattention de mon adversaire, j'allai aggriper le réseau d'écailles qui protégeait son poitrail, derrière lequel palpitait comme je l'avais prévu son coeur embrassé. Je glissai ma patte dans l'interstice entre sa chair et la plaque écailleuse et essayai de la soulever mais elle était beaucoup plus résistance que je ne m'y fus attendu. Et mon seul poids n'aura pas suffit à la déloger. Et si je tirais trop fort, un mouvement maladroit m'aurait entraîné dans le vide. Alors je restai ainsi, essayant de trouver désespéremment une solution. Le drake tendit alors brusquement la tête et je fus repoussé de son poitrail. En chutant, je pédalai négligemment des pattes avant de retomber à nouveau sur ses griffes. Une nappe de flammèches apparut à la commissure de sa gueule, et une fumée noire jaillit de ses naseaux. Il s'apprêtait à cracher son feu !

Quelque chose fendit alors les airs et une giclée de sang m'arrosa la tête. Je me vis alors chuter, les pattes enroulées fermement autour d'une de ses serres...Mais le reste de la patte avait été séparé du reste.

La chute de l'arbre quelques heures plus tôt n'avait rien à voir avec celle que je faisais en cet instant. Même en tombant dans un lit de feuilles mortes, je n'aurais aucune chance de m'en sortir. Je lâchai mon support de fortune et préparai mes pattes à l'impact fatal, de plus en plus baigné de panique. Je poussai alors un miaulement affolé, secoué par les brises aériennes, chutant sans aucune voie de recours. Et là, le choc. Je me recroquevillai aussitôt en imaginant déjà mes os se briser, mon sang couler de mes artères percées par les myriades d'éclats d'os. Mais je me retrouvai posé sur les bras d'un des mercenaires qui accompagnait Earwen Ringeril. Il me regarda avec des yeux grands comme des soucoupes, sans doute surpris d'avoir un chat tombé du ciel dans les bras. Et une fois de plus, j'embrassai ma chance avec un immense soulagement. Je sautai du nid de ses mains et m'ébrouai. Je levai la tête. Le drake avait fini par concentrer toute son huile calorifère dans sa gueule, et des flammèches coulaient de ses crocs.

Une vague de magie nous ébouriffa alors, moi, et les chasseurs de dragons, et je vis avec stupéfaction la sorcière sombre apparaître à la hauteur du drake et lui asséner un coup volatile qui lui sectionna aussitôt la tête. J'assistai à la charge d'Earwen Ringeril, pris moi-même d'un étrange vertige. Elle venait de terrasser à elle seule une monstruosité digne des légendes qu'on ne cessait de raconter pour faire frémir les villageois. Une autre émanation magique nous balaya à cet instant. Alors que le corps du drake immobile chut dans le vide, un rugissement retentit en crevant le silence qui s'était posé dans la clairière. Il n'avait rien de semblable à tout ce que j'ai pu connaître auparavant. Nulle créature ne pouvait pousser un tel cri de rage et de frustration. Un grondement coula vers nous avec le son d'un éboulis de pierres qui s'entrechoquent. Le deuxième drake accompagna le phénomène monstrueux en poussant un hurlement de concert, promesse de sinistres augures pour nous tous. Je ne sus quels étaient les mots que pouvait proférer le reptile volant, mais cela portait un ton de triomphe et d'encouragement. Je cherchai des yeux de la sorcière en espérant la voir accomplir un autre tour de passe-passe qui nous donnerait le temps nécessaire, mais notre ennemi s'éleva à son tour dans les airs, la mâchoire levée dignement.

« Saloperie, il va encore cracher ! », s'écria l'un des mercenaires.

Il me saisit par les flancs et partit en détalant avec ses compagnons. Je cherchai toujours l'ensorceleuse malgré le mouvement de panique. Après l'avoir vu dans son tour de force, je finis par me dire qu'elle seule pouvait nous tirer de ce pétrin. L'équipe de chasseurs détalait comme des lapins fuyant un gigantesque renard. Le drake ouvrit grand sa mâchoire et fit jaillir une langue de flammes voraces dans notre direction. Le feu engloutit les cimes des arbres et les dévora en crépitant, dévalant sur nous comme une avalanche de chaos et de flammes. Le ciel s'assombrit sous la lueur crue et apocalyptique du pouvoir draconique. L'idée-même d'échapper à cette engeance n'était plus envisageable, il fallait juste courir vers un destin maccabre. Mais je ne pus m'y résoudre. Je me dépétrai des bras du mercenaire et me mit à fuir de mon côté. Je voulais à tout prix retrouver Earwen Ringeril malgré la forêt qui partait en cendres. Elle pouvait nous libérer de ce sort funeste et aussi...libérer mon camarade tueur. J'avais tant de questions en suspens que je souhaitais lui poser et je ne pouvais définitivement pas le laisser derrière. Je revins sur mes pas, évitant les fourrés embrasés et les flammes faméliques qui se délectaient de la moindre brindille et fonçai comme une ombre là où la sorcière avait anéanti le premier drake. Je me hissai sur un rocher et jetai un regard aux alentours. Une fumée sombre et épaisse me cachait la vue du reptile, mais je l'entendais flotter du côté est. Quant à Earwen Ringeril...

Juste au pied du tapis de cendres, une silhouette difforme se détacha des fumerolles. Elle tituba laconiquement, se tenant douloureusement l'épaule. Je ne nourrissais pas d'espoir quant à son entière intégrité mais l'important était qu'elle était vivante. Je sautai du roc et bondit au milieu des brindilles calcinées pour la rejoindre.

« Faîtes quelque chose ! », lançai-je, arrivé à sa hauteur.

Une brise de chaleur m'accueillit en plein museau et s'immisça dedans en me privant temporairement de souffle. Je toussotai, en passant ma patte inutilement devant mes naseaux pour en évacuer l'âcreté des fumerolles brûlantes. Puis je crachotai à nouveau.

« Éliminez-le! »

Elle ne semblait pas réagir, me fixant simplement comme si j'étais une pierre qui s'était mise à parler. Un remous dans le nuage de cendres nous signala l'arrivée du drake sur notre position. Ses ailes ouvrirent le voile grisâtre qui glissa sur ses membranes avant de les libérer. Il poussa son rugissement terrible, et ouvrit la gueule pour nous calciner une fois pour toutes. Son cou disparut alors entre deux mâchoires énormes et puissantes. Il se débattit violemment en poussant des couinements pitoyables, frappant griffes et ailes contre son agresseur, mais celui-ci lui rompit l'encolure d'un claquement sec, puis il l'expédia hors de notre vue comme s'il s'agissait d'une poupée de chiffon. Comme si nous n'en avions pas suffisamment fait pour cette journée, un nouveau monstre venait de faire son apparition, dix fois plus grand que les drakes que nous devions pourchasser. Il leva la tête et poussa un cri triomphal phénoménal, ses immenses membranes couleur d'azur, parcourues de rainures dorées, vibrant de concert. Je fis quelques pas en arrière sans m'en rendre compte.

« Crotte de crotte de crotte...! », gémis-je.

Il se posa de tout son poids devant nous, et je sentis presque le sol trembler. Tout mon être m'intimait de m'enfuir de là, mais mes pattes restaient obstinément rivées au sol. Il tendit sa grande tête vers nous et nous jugea de son oeil doré. À cause d'on ne sait quelle curiosité, son deuxième oeil était borgne. Il nous examina en silence, il n'y eut plus que le soufflet de forge qui émanait de sa gorge pour nous prévenir d'un éventuel changement d'humeur de la bête. Une incroyable aura de magie pulsait de lui, aussi puissante que son odeur fétide et sauvage. Ses flancs se gonflaient paisiblement au rythme de sa respiration sifflante. Embrassant de son regard nos deux pauvres carcasses, je sus qu'il me jaugeait en particulier. Avait-il déjà vu un chat auparavant? En avait-il déjà mangé? En tous cas, je pouvais lui assurer en toute bonne foi que je ne serai pas assez consistant, même pour un seul repas. Nous aurions dû nous sentir soulagé de nous être débarrasser des autres reptiles volants...Nous aurions dû...Le dragon poussa un autre beuglement assourdissement, mais celui-ci portait une tonalité autoritaire et sévère, et non pas menaçante. Son haleine de soufre et de cendres nous percuta de plein fouet, et il s'en manquait de peu pour que mes poils roussissent. Aussi vif qu'un ouragan, il s'éleva alors dans les airs avec une autre sommation à notre attention.

«  Il veut que nous nous en... »

Soudainement, sa tête fut pris d'un spasme. Il grogna et chassa ce qui venait de le gêner d'une patte, mais cela ne faisait que le gêner encore plus. Perplexe, je le vis chanceler dans les airs, puis cracher un long flot de flammes vers les cieux. Quelque chose tomba...L'aigle ! Il venait d'heurter la bestiole en plein vol ! Le volatile s'écrasa par terre devant nous, lacéré au niveau du poitrail. Le reptile ancestral émit un autre grognement de frustration, puis fit exploser sa rage en lâchant une immense boule de feu dans notre direction. Nous n'eûmes pas le temps de nous enfuir...

La sphère de flammes s'enfonça dans le sol à quelques mètres de nous, et nous fûmes soufflés par la déflagration. L'explosion fut violente. Les derniers arbres encore debout, ou sur le point de craquer, furent simplement réduits en lambeaux. J'effectuai un vol plané tout en étant transporté par la gigantesque bourrasque d'air brûlant. Mes sens étaient devenus inutiles. Aveugle, et abasourdi, je m'en remis à ma chance qui me fit atterrir dans un bosquet au bord d'un étang. L'atterrissage me fit presque perdre connaissance. J'étais néanmoins étourdi, à la fois par le déchaînement du dragon et par la surprise du choc. Tous mes membres tremblaient, je ne pouvais plus du tout me relever et espérer une fuite loin de ce monstre...
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