" A force d'errance, j'en étais venu a me poser une étrange question, étais-je la seule a pouvoir pratiquer la magie ? Cette simple idée me semblait absurde, aussi avais-je fini par tendre l'oreille aux rumeurs des simples gens. Une de ses légendes attira mon attention, car dans tous les endroits ou j'avais pu me rendre, tous s'accordaient a dire que cet endroit existait réellement. Beolan, un village nichée sur le rebord des falaises, au delà du vaste océan.
Il était dit que cet endroit était peuplé de mages et qu'une impressionnante tour académique leur était dédiée. J'avais tant marcher sans même suivre un quelconque chemin, aujourd'hui se profilait l'idée d'une destination. J'ignorais ce que j'allais bien pouvoir trouver dans ses terres reculées et a vrai dire cela n'avait pas grande importance. Je voulais voir de mes propres yeux ce lieu ou la magie était chose courante et peut-être trouver des explications quand a mes sombres dons. "


Je m'étais dissimulé dans le coin d'une ruelle, faisant tournoyer mon corbeau au dessus de la foule qui s'amassait dans cette rue marchande. Toutes sortes d'étals étaient ainsi installées les unes a coté des autres, tandis que les touristes s'amassaient joyeusement a l'affut de la moindre bonne affaire. N'ayant plus un sou en poche et nul-part ou dormir, j'en étais arrivée a une conclusion plus ou moins honnête; j'allais devoir voler.  
Empoignant ma petite valise, je pris une grande inspiration et entrait dans la foule a l'affut d'une cible facile. Je détestais me retrouver ainsi coincée au milieu des gens. Au bout de cette rue se profilait une place, d'ici je pouvais en apercevoir la fontaine. Je jetais un rapide coup d'œil vers le ciel assombri de la fin de journée, m'assurant que le corbeau me suivait toujours. A quelques pas devant moi un homme fort bien vêtu, pavanait inconsciemment devant ses amis, une bourse de pièces a la main.
Sans une seule fois le quitter des yeux, je le suivais, jusqu'à ce que les rangs se déserrent et que la foule s'éparpille sur la place. A cet instant précis je prenais une direction opposée a la sienne et accélérait le pas tandis que mon corbeau plongeais a pic sur la cible et agrippait la bourse entre ses serres. L'action fut rapide et je m'empressais de me dissimulé dans une ruelle toute proche.

« Oiseau de malheur ! »
« Attrapez le ! »

Les rues bondées et étroites au construction hautes ne le permirent pas de suivre le rapace. Une fois certaine qu'ils avaient perdu sa trace, je le fis revenir vers moi. Il passa au dessus de ma tête et lâcha la bourse que je réussis a rattraper de justesse. Je m'empressais d'ouvrir ma valise pour l'y dissimulé et levant ma main visait l'oiseau qui virevoltait au milieu du ciel. Il se stoppa soudainement et tomba raide mort - bien qu'il l'eut toujours été. Je le rattrapais a son tour et le rangeais dans la malle avant de refermé cette dernière.
Alors que je m'apprêtais a reprendre la route, je tombais nez a nez avec un jeune homme qui me fixait d'un air quelque peu déconfit. Avait-il vu ce que je venais de faire ? Je savais combien les gens pouvaient être intolérants face a ma magie, aussi avais-je pris l'habitude de ne pas la montrer. Le silence fut lourd, tandis qu'il m'observait intrigué. Ses pupilles possédaient une couleur vert émeraude magnifique et me rappelèrent une personne que j'avais jadis connu. Peut-être était-ce pour cela que je ne réagissais pas.
J'aurais pu partir mais d'une certaine façon j'étais curieuse de voir qu'elle allait-être sa réaction. Dans un village que l'on dit peuplée de mages, ce que je venais de faire n'était peut-être pas si inhabituel...

« Bonjour! Comment allez-vous aujourd’hui? »

Il se tenait la, face a moi, un sourire doux et amusée illuminait son visage. Ses cheveux blonds et fin, quelques peu rebelles, retombaient sur son visage aux traits presque enfantins. Pourtant il ne me sembla pas si jeune qu'il le paraissait, il était certes petit de taille mais sa prestance trahissait d'un age un peu plus avancé. 25 ans, peut-être plus, il m'aurait été difficile de statuer sur la question.  

« Vous avez un super talent… mais vous le savez ça non? » reprit-il en me fixant avec intérêt.

J'avais appris a craindre les hommes aux regards avides, mais plus que tout, je fuyais ceux qui semblaient emplit de bonté. Mais ce sourire, innocent et vrai, semblait faire naître en moi un intérêt particulier. Qu'entendait-il par "super" ? En quoi cette macabre magie pouvait-elle être considérée comme un talent ? Je baissais la tête quelque peu troublée. J'avais de nombreuses questions a lui posé mais je n’étais pas douée dans l'art de la discussion.

« Je... » Les mots se bousculaient dans mon esprit, par ou devais-je commencer ? « Je suis Nix. »

Je relevais le regard dans sa direction, il sembla amusé par ma brève réponse et soudain une question me vint.

« Pouvez-vous faire de la magie ? »

Je le fixais a présent, plus déterminée que jamais, je voulais voir de mes propres yeux ce dont il etait capable.

« Je me nomme Tayer Ward et suis l’un des maîtres de la tour des mages de Beolan. Voici ma réponse claire et précise à votre question. Oui. Je le peux. Aussi, si vous me poser une telle question c’est bien parce que vous êtes vous-même consciente de son existence n’est-ce pas? »

Je l'observais, quelque peu troublée par sa posture, tentant d'assimiler le flot de parole qui venait de sortir de sa bouche. "Conscience de son existence ?" la se trouvait une question que je ne m’étais jamais tellement posée.

« Que fais-tu ici? Es-tu égarée? »

Alors que je réfléchissais a ce que j'aurais pu lui répondre pour lui expliquer ma présence en ses lieux, il se mit a marmonner une phrase inaudible. Une auréole lumineuse lui apparut au dessus de la tête et surprise je fis quelques pas dans sa direction. L'anneau brillait, illuminant son visage alors qu'il le faisait a présent tournoyer au bout de son doigt. Je m'approchais lentement, mais soudainement l'auréole disparu. Je stoppais mes pas, quelque peu surprise, a quoi pouvais bien servir cette petite lumière ?

« Magie! » dit-il avec un grand sourire.

Je m’étais approchée de quelques mètres, laissant ma valise sur le sol. La tour de Beolan existait donc bel et bien et je venais de rencontrer un mage au coin d'une ruelle. Toutes ses légendes étaient réelles... Il n'avait pas peur de moi.

« Qu'elle est l'utilité de ta magie ? » m'enquis-je calmement devant son large sourire.

Une si belle lumière, jamais je n'aurais été capable de produire quelque chose comme sa. Ma magie était sombre, néfaste et dénué de sens. J'abaissais le regard, emprise a nombre de questionnement.

« Je suis venue ici pour voir un endroit ou la magie n'est ni crainte, ni rare... Apprends moi à créer la lumière. »

Je plongeais a présent mon regard sans ses magnifiques yeux verts, attendant une réponse de sa part. Si il pouvait faire cela, alors peut-être que moi aussi je le pouvais...

Ma question sembla l'avoir quelque peu déstabiliser, il étouffa un rire amusé.

« Hummmm… Bha… Rien n’est impossible pour qui souhaite apprendre. Aussi, si tu le veux vraiment, je pourrais te l’enseigner. Cependant je tiens à t’avertir que cela ne sera pas chose facile! Si tu es prête à relever le défi alors suis-moi! Rien n’est perdu avant que l’on essai non? »

Je ne savais pas si je voulais réellement apprendre, peut-être n’était-ce simplement que de la curiosité. La magie n’était-elle pas universelle, tout ne pouvait pas être maîtriser par tous ? C’était l'impression que j'eus a l’écoute de ses mots.

« Relever le défi... » Marmonnais-je perplexe.

Déjà il s’était éloigné, près a quitter la ruelle dans laquelle nous nous trouvions depuis quelques minutes. Il me fixait, attendant certainement que je daigne le suivre. Pourquoi avais-je l'impression que cette lumière, je ne pourrais jamais l'atteindre ?
Je me retournais vers ma valise encore posée sur le sol a quelques mètres de moi. Je m'en approchais rapidement et l'ouvrais pour récupérer le cadavre de mon corbeau. J'avais perdu l'habitude de marcher sans qu'il ne me survole, faisant naître en moi un étrange sentiment d'insécurité.
La valise en main, le corbeau dans l'autre je m'empressais de le rejoindre tandis qu'il m'observait quelque peu déstabilisée par le cadavre que je trimbalais a mes cotés. Une fois a sa hauteur, le corbeau se mit a bouger, et levant le bras je le laissais s'envoler. Il était mes yeux, même si je ne pouvais voir ce qu'il voyait, je pouvais ressentir le moindre danger s'approcher. Il tournoyait a présent au dessus de nos têtes, tandis que le jeune homme l'observait curieusement.


Nous marchâmes de longues minutes au milieu de la foule sans que je ne sache réellement ou nous nous rendions. La nuit commençait a tomber et mon estomac gargouillant semblait réclamer un peu de nourriture. J'avais fini par suivre cet inconnu - par curiosité surement - et je n'avais aucune idée d'ou cela allait bien pouvoir me mener. Une chose était certaine, Béolan était remplie de mystères et j’espérais secrètement que l'un d'entre eux m'aide a comprendre ce que j’étais.

Je n'aimais pas les endroits clos, les pièces inconnues ou le ciel n’était pas visible mais je me devais de prendre sur moi. Je m’étais bien trop isolée, j'avais passer trop de temps a errer sans véritable but. Le temps n’était plus au néant, je voulais comprendre a présent. Tayer avait pris place face a moi, autour d'une petite table située au fond de la salle, au plus près de la fenêtre. D'ici je pouvais observer mon corbeau, perché sur la pancarte d'une boutique voisine qui demeurait immobile, scrutant les alentours.

« J’ai entendu dire que la nourriture était excellente ici. C’est un restaurant qui est fréquenter que très tard le soir par certains riche bourgeois des environs donc, à cette heure, nous aurons la sainte paix! Hahaha! »

Il laissa échapper un rire décontracté, sans se rendre compte que la serveuse le fixait d'un air déterminé. La jeune femme était belle, de mon point de vue tout du moins. Elle possédait de magnifiques yeux bleus et brillants accentués par sa chevelures dorés et lumineuse. En quelques sortes, ils se ressemblaient quelques peu de part l'aura qu'ils dégageaient. Cette même lumière a nouveau, cette chose qui semblait me narguer de ne pouvoir être atteinte.
Je laissais échapper un soupire, a peine perceptible et tentait de faire abstraction du regard de la belle pointée sur nous. Tayer semblait occupé a la lecture du menu, tandis que je le fixais d'un air taciturne. Il souriait, il souriait tout le temps et sa je n'arrivais pas a le comprendre. La jeune serveuse se décida enfin a bouger du bar sur lequel elle était accoudée et s'approchait de nous d'un pas faussement assuré.

« Donc, pourquoi souhaites-tu apprendre la magie de la lumière? C’est quelque chose qui t’intéresse beaucoup? » Demanda Tayer en s’accoudant contre la table.

Il ne pouvait voir la serveuse arriver près de nous et aussi je me retint de formuler une quelconque réponse que cette dernière aurait pu entendre. Elle arriva a notre hauteur, fixant la chevelure blonde de Tayer et soudain son regard se tourna vers moi. Je la fixais calmement et cela eut sembler la mettre plus mal a l'aise qu'elle ne l’était déjà. Elle hésita un instant a s'approcher d'avantage, mais après avoir fait tout ce chemin il semblait difficile de faire marche arrière.

« Souhaitez-vous boire quelque chose ? » Demanda-t-elle sourire aux lèvres.

Tayer leva le regard dans sa direction.
[...]
Je la fixais, observant le moindre de ses faits et gestes. Je n’étais certes pas experte dans les relations humaines, mais je voyais bien tout l’intérêt qu'il pouvait y avoir dans ses yeux. Il aurait fallut être aveugle pour ne pas s'en rendre compte.

« C'est votre fille ? » Questionna-t-elle brusquement en m'adressant un sourire niais. « Elle est mignonne. »

Je détournais le regard, observant les passant a travers la fenêtre sans prendre la peine de lui répondre. Pourquoi avais-je envie d'apprendre cette magie au fond ? Au milieu de ses deux êtres si souriants, je me trouvais bien fade et effacée. Peut-être que la lumière était quelque chose d’inné, peut-être que je ne pourrais jamais l'atteindre... Était-ce simplement pour cela que je la désirais ?
La serveuse se décida enfin a partir chercher ce que Tayer avait commander. Laissant retomber un agréable silence dans la salle. J'en profitais pour réfléchir a tout ce dont nous avions pu parler jusqu’à présent.

« La magie permet de s'exprimer... » Marmonnais-je en me souvenant de ce que Tayer m'avait dit.

Je n'en avais pas cette impression, en quoi des corps dépourvus de vie me permettaient-ils de m'exprimer ? En quoi cela protégeait-il quoi que ce soit ? Et l’imagination dans tout sa ?

« La magie est propre a chacun n'est-ce pas ? » Conclus-je en tournant mon regard vers lui. « Si elle est l'expression de ce que nous sommes au plus profond de nous... »

Alors qui avait-il au fond de moi ? Je voulais croire qu'au milieu de ce néant puisse exister une lumière, c’était cela qui m'avait pousser a lui faire cette demande. Je baissais la tête, songeuse et me surpris a livrer mes pensées a voix haute.

« Si je pouvais créer quelque chose de réellement lumineux alors tout ne serait pas perdu... »

Je n'en croyais pas mes oreilles, il venait de me demander de lui montrer ma magie. Ici, au milieu d'un restaurant vide... Qu'attendait-il de moi ? Il n'y avait aucun cadavre autour de moi... A moins que... Je me concentrais, fermant les yeux un instant pour mettre a nue la présence de la mort en ses lieux. Les insectes et les petits animaux étaient très simple a manipuler et déjà j'en repérais quelques uns aux alentours.

« Bien... » Déclarais-je d'une voix basse.

Une petite souris sortit du mur tout proche de nous, nous ne pouvions pas encore la voir mais cette dernière s'approchait. Quand elle fut a mes pieds je me penchais et m'en saisis calmement avant de la poser sur la table. Ces entrailles avaient été dévorées et son abdomen déchiré laissait pendouillé un morceau de chair réduit en lambeau et recouvert de sang. L'ensemble du corps était putride et déformé.
Je caressais la tête du petit rongeur du bout des doigts et ce dernier s'allongea sur le cotés, me permettant ainsi de mesurer l'ampleur des dégâts. Du bout de l'index toujours, j'effleurais son pelage pour que se dernier regagne en épaisseur et en vitalité. Lentement la chair de son ventre se rejoignais pour se recoller en son centre et son ventre, précédemment creux, se gonflait d'air pour lui redonner une forme arrondie.

« Je ne peux rien faire pour les yeux. » Expliquais-je en constatant que ses derniers avaient été dévorés, certainement pas de petits insectes.

J'attrapais le verre d'eau poser en face de moi et y jetais le petit cadavre ensanglanté devant le regard de Tayer. L'eau se teinta de rouge et quand la couleur fut diffuse, je plongeais ma main dans le verre pour en faire sortir l'animal avant de le déposer dans ma serviette de table. Je l'essuyais délicatement et a nouveau le posait face a moi.
Lentement il se releva, les paupières clauses et le pelage propre. La petite souris se secoua pour se sécher d'avantage et s'approcha de Tayer avant de se positionner sur ces deux pattes arrières, comme pour lui réclamer de l'attention. Je réussis même a lui faire émettre un léger couinement. La blessure avait été rapiécer, le corps redimensionné, l'animal aurait à présent sembler vivant a n'importe qui.
Je plongeais a présent mon regard dans celui de Tayer...

« Tu es minutieuse. Dis-moi… Aimes-tu ce que tu fais? »

J’acquiesçais d'un léger signe de tête, tandis qu'il s'adossait a sa chaise sourire aux lèvres.

« J’ai rencontré certains individus qui sont des nécromanciens de bas étage. Ils prétendent manipuler la mort à leur guise et anime des cadavres sans même juger propre de reflétait ce que ces êtres étaient de leur vivant. Ceux qui sont aussi bas que cela ne sont que de vulgaires amateurs selon moi. Toi, tu sais redonner aux êtres ce qu’ils ont perdu tel que leur identité, leur aspect et leur âme. Bien sûr, ressusciter quelqu’un est logiquement impossible mais dit moi franchement… Qui serait en mesure de dire si ce rat est vivant ou bien mort? Nous le savons car nous l’avons vu se relever mais n’importe qui d’autre ne remettrait pas en question le fait que cet animal vit. Tu veux trouver la lumière? N’est-ce pas ton but? Alors commande à ce petit être d’ouvrir les yeux et de te regarder. »

L'animal se tourna vers moi et ouvrit ses paupières, deux magnifiques sphères de lumières avaient comblé le vide de ses globe. Je pus sentir un sentiment étrange empoigner mon cœur et il me sembla que l'espace d'un instant, un sourire a peine visible avait gagner mes lèvres. La petite bête me sembla alors si belle, la touche finale avait été apportée. La lumière avait gagner mon art.

« Tu aurais ta place parmi nous. Tu possèdes un don extraordinaire et tu as su faire de ta magie un art. Tu sais, la lumière n’est pas toujours celle du soleil. Elle provient de partout. Elle provient de la lune, des étoiles, des astres, des feux et… du cœur de chacun d’entre nous. » En disant ses derniers mots, il avança l’un de ses bras pour toucher doucement mon front du bout de son index.

« Des étoiles... » Marmonnais-je troublée en caressant la petite souris blanche du bout des doigts.

Je la ressentait cette lumière au fond de ma poitrine, un sentiment discret et revigorant. Je n'avais plus ressentit pareil sentiment depuis sa mort et je m’étais mise a chercher cette lumière les yeux fermés. Tayer avait raison et je le comprenais maintenant, la lumière n’était pas une simple création, elle n’était pas seulement une énergie contrôlable; Elle était la, prenant forme au fond du cœur des gens, pour l'envelopper d'un voile imperceptible.
J'appuyais ma main au centre de ma poitrine, relevant le regard pour faire face a celui de Tayer.

« J'ai cru qu'il ne s'agissait que de magie et sans m'apprendre le moindre sortilège, tu m'as permis d'atteindre cette lumière. Je t'en remercie. »

Néanmoins avais-je réellement le droit de le suivre ? Je baissais la tête, la nécromancie était une chose mais pour le reste ? Pour ce que j’étais au fond de moi ? Allait-il finir comme les autres ? Ma mâchoire se crispa, tandis que me revenaient en tête nombres de souvenir aussi atroces qu'insupportable. La petite souris s’écroula soudainement sur la table et sans réfléchir je me redressais d'un bond.

« Je... Je devrais aller me reposer maintenant... » Balbutiais-je troublée en évitant le regard de Tayer poser sur moi.

Tayer sourit tendrement en entendant la jeune fille le remercier. Elle avait compris et ce sans apprendre le moindre sortilège. Il se demand un bref instant pourquoi elle insistait tant sur le mot « étoile ».

« Ou comptes-tu allé? » demanda-il avec un brin d’inquiétude.

Je tentais de reprendre mes esprit, il fallait que je me calme, après tout je n'allais pas soudainement perdre l'esprit... Tout du moins je l’espérais.

« Je vais prendre une chambre ici pour la nuit... J'ai beaucoup marché. »

« Tu ne sembles pas dans ton assiette. Veux-tu en parler? Aussi, si tu ne le veux pas, tu peux partir. Rien ne te retient ici. »

Je posais un instant mon regard sur le jeune homme, le dévisageant subtilement. Il n’était pas très épais et ce sourire chaleureux... J'aurais apprécié demeurer plus longtemps en sa compagnie, mais je ne pouvais pas. Le mal était encré en moi et menaçait de surgir a n'importe quel moment. Une blessure, un accident et la douleur aurait eu raison de ma conscience. Je ne pouvais pas courir le risque, bien qu'au fond, je le regrettais déja. Il prit la petite souris qui gisait toujours au centre de la table et me la tendis calmement.

« Tient! Prends-la. Cette petite chose est vraiment attachante. Aussi, chaque fois que tu te sentiras seule ou égarée, regarde les yeux de ce petit être et rappel toi que la lumière n’est jamais très loin de toi. »

Mon cœur se serra quelque peu de nouveau, sans que je ne puisse dire si il s'agissait de tristesse ou de bonheur. Je pris le petit animal dans mes mains, observant ses magnifiques yeux lumineux et brillants. La lumière ne serait jamais loin et le souvenir de cette rencontre ne s'effacerait pas.

« Nous nous reverrons... » Affirmais-je d'une intonation basse en tournant les talons.

J'en avais la certitude, tout ne pouvait se terminé ainsi. Sur ces mots, sans me retourner, je me dirigeais vers l'avant de l'auberge ou la serveuse et quelques clients s’étaient regroupés.

[...]

Cette nuit la dans la chambre de l'auberge je ne pus trouver le sommeil. Observant le regard de mon nouveau compagnon durant des heures. Une petite souris blanche porteuse d'espoir que j'eus prénommé "Lumière" en souvenir de cette rencontre. Ma route, grâce a lui, venait de prendre une toute autre tournure et j’espérais qu'un jour nous pourrions nous revoir, sans que je ne représente un danger pour sa vie.