Réha Talynn

Je vais vous raconter une histoire. L’histoire d’une femme qui est morte sur le bitume du Vein… Enfin cette âme qui brulait son corps de nouveaux sentiments est morte…

C’était un jour comme les autres. Une femme aux cheveux blancs marchait dans les rues de Madorass… Elle portait une longue cape noire qui glissait sur son corps peut vêtu. Elle n’avait personne, et personne ne voulait d’elle… Alors, elle vagabondait. Elle n’avait pas de but, ni de chemin à suivre. Trainant ses pieds, elle se morfond de ressentir tant d’émotion qu’elle n’avait pas le souvenir de connaitre. Tête baissée, elle s’engouffra dans une rue étroite, marchant entre les pauvres, et autres choses devenant des éléments du décor. Son cristal se balançait brillant un peu, mais restant intact. Rien n’allait sortir, tout ne serait que tombe, et désolation en ce jour.

Cette femme avait un nom et pourtant aucune histoire. Elle se nomme Eria. Juste Eria. Dame d’une chose dont elle n’a aucun souvenir. Oui, il était une fois une belle dame aux cheveux blancs du nom d’Eria, dame de la Norya.

- Seule… Je suis seule…

Elle avait murmuré ses mots comme le sifflement d’un mort… Une pensée qui sortait de ses lèvres, sans autorisation. C’est là qu’une odeur familière inonda le lieu, se pressait comme un indice sur un lourd passé.

- Non, tu n’es pas seule…

Une voix suave sonnait comme le glas à un renouveau venu d’un passé lointain. Eria connaissait cette voix, elle en était sûr. Elle se retourna, et vit un homme aux cheveux courts noirs, lui ressemblant… Ses yeux ténébreux, lui rappelait un sentiment étrange… Il souriait, fier de lui. Il s’approcha d’elle alors qu’elle était figée comme si elle cherchait un nom à ce visage, à ce visage dont la vision lui réchauffait le cœur….

- Je t’ai enfin trouvé !
- Je…

Il se colla à elle, caressant sa joue, la fixant dans ses yeux intrigués par lui. Il la plaqua au mur, et approcha ses lèvres de ses oreilles en lui susurrant :

- Après tout ce temps, enfant de mon cœur, sœur de mon passé, je te trouve enfin… Comme un humain tu résides ici, comme un démon, tu reviendras des cendres du Vein, tu en as ma parole !

Elle se débattit, ne comprenant pas. Elle voulait tant le repousser, mais il était plus fort qu’elle, et surement plus puissant… Il la prit violement au cou, serrant, l’étouffant à moitié.

- Sois sage, tu comprendras vite mais d’abord...

Il saisit le cristal, et le brisa violement contre le sol. Dans une lumière éclatante de beauté, Eria perdit ses cheveux blancs pour laisser le noir du chaos prendre possession d’elle… Ses lèvres se teintèrent de cendre alors que ses crocs furent comme les plantes de la mort, virulente. Les symboles de son passé marqua ses jambes, et son ventre alors que ses ongles poussèrent formant des griffes, et prit la couleur de la nuit… Des ailes noires sortirent de son dos, et dévoilèrent au monde comme un oiseau de mauvais augure.


- Tu es si belle de la sorte… Sous ta vraie apparence !
- Je ne comprends pas… Lâche-moi !

- NON !

Il fit apparaitre un sceau sur le sol, avec des runes démoniaques de sa famille. La puissance dégagée fut comme une explosion, et une faille s’ouvrit. Une faille qui laissait les ténèbres envahir un instant cette ruelle, ou les clochards ont tous disparus par la peur ressentie. Il sauta dedans emmenant celle qui ne se souvient de rien… Celle qui se croit vide de toute vie.

Elle veut s’échapper, s’envoler mais l’étreinte de l’homme est trop forte pour que ses doigts même puissant ne la détruise… Quand le passage vers le Vein fut passé, ils tombèrent dans un brouillard, épais… Il finit par la lâcher. Alors que le brouillard se dissipa, et montra une grand salle, avec un lit… Eria lui demanda :

- Ou suis – je ?
- Chez toi !

Un mage noir sortit de nulle part, le sourire aux lèvres puis il se courba vers l’homme, le démon.

- Seigneur, j’ai obéi. La sorcière est morte, et la malédiction rompu…
- Bien bien… Bloquez là !

Le mage invoqua des créatures pour la bloquer mais Eria se refusait de se laisser faire, de perdre cette bataille… Elle refusait ! Elle sortit son épée, et les tua un à un…

- ERIA ! Ou je devrais dire Réha ?

Elle se figea, les yeux écarquillés. Elle fit tomber l’épée au sol… Comme si quelque chose l’avait frappée en plein tête…

- Réha… Répéta – t- elle.

Pendant ce temps, les monstres, créatures la bloquèrent et se figèrent comme du marbre. Eria n’avait rien remarqué… Son esprit était perdu dans des contrés lointaine, face à une femme qui lui ressemblait. Elle était petite, portant des couettes, et une petite robe. La femme souriant et prit l’enfant dans ses bras, en soufflant à ses oreilles, ma petite Réha, la prunelle de mes yeux. Ne devient pas l’instrument de ton père. Une larme coula sous la joue de la démone sans âme.

- Mon seigneur, tout est prêt !
- Bien, as-tu sa véritable âme, celle que mon père lui a prise ?
- Oui, seigneur… Voici l’âme de Réha. Dit le mage noire en lui présentant.

L’homme enfin le démon la prit dans ses mains. Il sentit cette âme, jeune mais si vivace… Aussi vivace que ses souvenirs… Il sourit avec douceur. Le mage recula.

- Un jour, une femme mourut… Tuer par un monstre qui voulait notre royaume… Notre domaine. Son époux le tua, mais perdit sa femme… Notre mère. Tu étais jeune, et se souvenir ne doit pas être le tien. Un démon peut aimer, un démon peut chérir, même si il ne tue, plus qu’autre chose. Tu as grandi. Et tu ressemblais de plus en plus à notre mère… Et ton caractère était souvent le même qu’elle. Et cela blessa notre père qui te punit….Il t’arracha ton âme, te laissant comme simple guerrière sanglante… Tu avais oublié ces doux sentiments, connaissant que l’horreur. Il te donne le nom d’Eria, t’endoctrinant. Puis il t’envoya dans les terres de Feleth, gouverné le domaine de la Norya. Depuis ce jour, je t’avais perdu….
- Je ne comprends pas… Qui es-tu ? Que me veux-tu ?
- Je suis ton frère, ton grand frère Ramiel. Je veux retrouver ma petite sœur que j’aime tant. Et que toi, tu retrouves tout tes souvenirs.

Il s’était rapproché d’elle, se collant à elle. Posant doucement sa main sur son cou, la fixant dans les yeux. Ramiel prononça des mots anciens, un nouveau sceau apparut. Eria ne comprit pas un traitre mot… Les créatures qui la tenaient, tombèrent en cendre. Elle était dans l’étreinte de Ramiel, s’agrippant à son dos, alors qu’une douleur la traversa. Il approcha ses lèvres, des siennes… Et dans un doux baiser des bouts des lèvres, il lui inséra l’âme dans son cœur fait de ténèbres.

Tout allait vite. Ils furent tous les deux éjectés. Chacun d’un coté de la pièce. Eria tomba inconscient, et Ramiel, juste blessé… Mais il se releva sans encombre. Il souleva Eria, la posant sur le lit. Puis il prit l’épée, et déposséda les 4 âmes de l’arme. Qui apparurent devant lui, avec une révérence. Il décida de garder qu’une seule âme. Darkness, celle qui a toujours été là, depuis le début. La première âme de sa sœur, et l’unique qu’elle attrapa. Les trois autres étaient celle de son père… Ramiel les détruisit et en mi 3 nouvelles.


Trois qui obéissaient à lui, et à elle. Il posa ensuite l’épée à côté d’elle et s’assit, la regardant s’agiter avec un sourire. Il ouvra le haut, et transforma les symboles en un lien immuable. Il lia leurs deux vies en une seule, et scella leur âme en une seule, pour que plus jamais, il ne la perde. Il tenait énormément à elle.

Eria rêvait, cauchemardait… Son passé défila sans s’arrêter. Ses souvenirs rougeoyaient d’haine, de colère ou la douceur n’avait pas de place… Des combats s’enchainèrent, des cris de tortures s’évadaient… Une odeur macabre était sur elle, comme un corbeau annonciateur de chaos. Et puis des images plus douces marquèrent son esprit. Elle vit sa mère, ses deux frères. Ils étaient heureux alors que le père les regardait comme une statue de marbre, se méfiant de tout ce qui se passe…. Toute sa vie, tout ce qu’elle avait perdu, fut revenu… Les larmes coulaient sur son visage alors que son frère finit le rituel de liens entre eux.

Ce lien est puissant, si un meurt, l’autre aussi. Il permet une meilleure résistance aux blessures. Ramiel pourra savoir à tout moment, ou elle est, et la protéger, ne voulant plus la perdre. Ce lien fait d’elle, une nouvelle femme… Mais aussi une enfant qui n’a pas eu le temps de grandir… Qui a besoin d’être soutenue, mais qui sait toujours se défendre. Tout ce qu’elle n’a pas eu le temps de ressentir, viendra comme une bombe en elle… Après, elle souvient de tout.

Elle n’aura plus qu’une forme. Qu’une identité… Qu’une vie… Et elle est revenue dans les ordres d’Arphoss, comme son père, comme son frère…
Après de longues heures, alors que son frère veillait sur elle, elle finit par se réveillée, se frottant les yeux… Baillant un peu comme si elle avait dormir pendant des années. Elle regarda autour d’elle, et vit son frère, comme une enfant avec des étoiles dans les yeux. Elle se rapprocha de lui, et se blottit contre lui, se serrant contre son torse, sentant son parfum. C’était bien lui.

- Ramiel… Tu m’as tant manqué…

Il serra sa sœur dans ses bras, avec une douceur que seule, elle a le droit… Puis lui fit un bisou sur le front. Le mage noir arriva.

- Seigneur, il arrive. Il a senti la magie…
- Disparait.
- Bien

Réha qui avait retrouvé son nom, le regarda interloquée….

- Notre père ? Demanda – t- elle.
- Oui… Je vais te ramener sur Feleth. Il ne faut pas qu’il sache.
- Je ne veux pas !
- Il va te tuer sinon… Et je ne peux pas laisser faire ça.

Il la regarda, et lui fit changer de vêtement par magie. Un sort parmi tant d’autre qu’il avait appris. Réha portait des bijoux dans les cheveux, des bracelets et tout ca en or. Elle avait une tenue blanche avec un corset… Elle prit son épée. Elle la sentait différente, mais ne savait pas en quoi. Ramiel, lui dit au revoir, et la fit disparaitre dans une faille qu’il créa de la même façon que la première.… Elle se retrouva dans Madorass, là ou à commencer… Elle pensait beaucoup à son frère…. Se demandant quelle sanction, il allait avoir à cause d’elle. Elle était perdue. Sa vie était un début, un début étrange car de nouvelles sensations l’envahissait… Comme sentir la présence de son frère, non loin d’elle. Ce lien cachait bien plus qu’il ne le paraissait, mais Réha ne connait pas son existence.


Réha, la princesse noire est devenue celle qu’elle aurait toujours dut être.