''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.'' Eto Hachiro ''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.'' Querel Sentencia ''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.'' Nagate Zetsubō ''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.'' Darn Butcher ''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.'' Aikanaro Myrrhyn ''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?'' Alcofrybas Grincebrume ''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.'' Etan Ystal ''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.'' Edwin Gwendur ''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.'' Tyrias Marchemonde ''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…'' Dimitri Morteury ''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.'' Yozora Adragnis ''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»'' Haar Wilder ''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.'' Le Peintre ''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.'' Le Violoniste ''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.'' Sill ''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.'' Setsuna Hendenmark ''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.'' Kaull Hendenmark ''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.'' Astryl Panasdür ''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.'' Sanaki Hearthlight ''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.'' Dolven Melrak ''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !'' Andreï Loknar ''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.'' Jazminsaa Alsan ''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.'' Alexandre Ranald ''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.'' Adam Moriharty ''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…'' Samaël Apelpisia ''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.'' Liam Gil' Sayan ''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.'' Héra Calliope ''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.'' Eurybie Pourrie ''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.'' Dante Waanig ''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !'' Jeyra Frozeñ ''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.'' Akira Satetsu ''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.'' Melpomène d'Ambre ''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...'' Cassandre Ombrelune ''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...'' Meryle Nightlander ''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.'' Luyak Salamya ''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.'' Clause Vaneslander ''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.'' Jack D'enfer ''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.'' Jim Stocker ''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.'' Shaquîlah Dresdeïorth ''Le pouvoir ronge l'homme.'' Balthazar Bel ''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.'' Dranek Barth ''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.'' Rodany Bleinzen ''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.'' Rin Mephisto ''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.'' Elrog Aniec ''Perdu quelque part, marche vers nulle part.'' Kyle Wate ''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.'' Karin Yzomel ''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient ! - Je connais déjà mon genre d'homme. - Vraiment... Et quel est-il ? - Les hommes morts.'' Naladrial Delindel ''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.'' Zedd McTwist ''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !'' Conrart Crowlore ''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.'' Dassyldroth Arphoss ''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.'' Lust Aseliwin ''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance. Passent les marées, soufflent les vents, en vain...'' Le Passant ''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.'' Lloyd Vilehearth ''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.'' Meneldil Tristelune ''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.'' Ezekiel Le Sage ''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.'' Karl Von Morlag ''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...'' Aznan Lauréano ''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !'' Aïden Sochlane ''- Faites taire votre cabot ! - Je ne suis pas votre servante ! - Alors je le ferai taire moi-même !'' Rosaly Von Gregorius ''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.'' Mirage Morteury ''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.'' Idryss Leeverwen ''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.'' Seïren Nepthys ''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?'' ShuiLong Zhang ''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.'' Camelle Elwhang ''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !'' Edouard Neuman ''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.'' Asgeïr Aslak ''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.'' Violette Dellylas ''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.'' Erwan Daermon Do'Layde ''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.'' Mio Raeth ''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.'' Aeli Seoriria ''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.'' Valt Horn ''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?'' Ledha Borolev ''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.'' Gigantus Corne ''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !'' Goudwin Didrago ''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.'' Uridan Sangried ''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.'' Leevo Shellhorn ''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.'' Moira Brawl ''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.'' Aoi Haandar ''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie. Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.'' Nargheil Eoss ''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis. Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.'' Meiro Fuuchiuse ''Notre futur exprime nos actes passés.'' Terence Ripper ''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant. Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.'' Tekian Varis ''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.'' Danarius Kyrarion ''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.'' Leroi-Gourhan ''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.'' Marc-Aurèle ''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.'' Malraux ''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.'' Weischedel ''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?'' Schopenhauer ''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.'' Nietzsche ''Ôte-toi de mon soleil.'' Diogène le cynique ''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.'' André Gide ''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.'' John Milton ''Nous sommes les histoires que nous vivons.'' Auteur inconnu ''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.'' Fuyumi Ono |
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| | L'enterrement de Kaull Hendenmark | |
| Auteur | Message |
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Le Narrateur PNJ
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| Sujet: L'enterrement de Kaull Hendenmark Mar 22 Jan 2013 - 20:35 | |
| - Spoiler:
Voilà le début du RP de Madorass, vous pouvez y répondre dès maintenant, sachant que votre personnage pourra se trouver n'importe où dans la grande ville de Madorass. Les descriptions, courtes, ici écrites, sont là pour vous donner une idée de l'ambiance qui règne en ces lieux. Le RP durera plusieurs journées, et ne sera pas réduit qu'à l'enterrement du Roi, n'oubliez pas d'en tenir compte. Le Violoniste et Aikanaro sont les administrateurs en charge de ce RP, veuillez nous contacter pour n'importe quelle question concernant ce RP.
L’eau ruisselait sur le toit de la carriole. Dehors, l’étrange cocher aux yeux vides ne semblait s’en soucier. Il se contentait de sourire. Un tic, qui l’aurait rendu sans doute sympathique, si sa dentition avait été existante. - C’est vraiment gentil de nous conduire, nous n’aurions pas eu le courage de continuer notre route sous cette bruine glacée.Répétait encore une fois l’un des passagers, une femme, jeune, qui semblait assez gênée par le silence de leur guide, espérant sans doute, que cette fois, il ne l’ignorerait pas, et se retournerait vers elle, avant d’affirmer « ça n’est rien voyons, je n’allais pas vous laisser geler sur le bord de la route ! ». Mais, à nouveau, il n’en fut rien. L’homme sans dents restait immobile, les mains fermement nouées aux lanières. Les sabots s’enfonçaient dans la boue, grésillant. Ils étaient cinq, serrés à l’intérieur du petit chariot. Un couple joyeux, leur enfant, de quelques mois, un peu agité; une jeune femme, qui ne manquait pas de poser des questions diverses au sujet de la parenté aux deux amants; et un homme mystérieux, qui, lui non plus, ne parlait jamais. Les roues grincèrent, et s’arrêtèrent. Un temps passa. - Voilà. Vous descendez ici. Je ne peux pas continuer plus loin.Articula difficilement le cocher. Les passagers se regardèrent avec inquiétude. - Mais... Nous voulions aller à Madorass.- Vous y êtes. Je ne peux pas entrer dans la ville, les animaux y sont interdits. Si une petite salope de Cape Blanche me croise, on va avoir des avis divergents.Siffla l’être sans dents. Alors, l’homme solitaire, qui n’avait pas ouvert la bouche depuis le début du voyage, se permit de faire entendre sa voix grave et imposante. - Un peu de respect pour ceux qui font régner l’ordre sur nos terres.- Ouais, très bien... Aller, barrez-vous je veux pas traîner ici ! Sortez.Et ils s’exécutèrent. La charrette s’éloigna, les laissant voir les menaçantes murailles grises de la ville Royale. Mis à part le silencieux défenseur des Capes Blanches qui s’approchait de la grande porte sans mot dire, les voyageurs restèrent bouche bée, un instant, sans bouger. La plus grande ville du Royaume semblait déserte. Cette porte suivit de cette allée et de ces rues qui, en temps normal, grouillaient, de voix de bruits et d’odeurs, étaient vides. Vides et muettes. Un léger vent de malaise soufflait, comme lors d'une exécution, et battait la pluie contre les hauts murs de pierres taillées. Tous les quatre se mirent à marcher, peu rassurés, alors que l’éternel crachin tombait. Ils parlèrent, en riant un peu, pour se donner du courage, alors que leurs pas les menaient vers les pavés humides. Une blague, dite au bon moment, laissa s’échapper un gloussement un peu trop fort, de la gorge de la jeune femme. Ce dernier raisonna, se perdant en échos. Puis il s’éteignit. Et ce fut à ce moment là qu’un garde, en armure complète, presque invisible à côté de l’immense porte, s’approcha d’eux, et se mit à susurrer d’une voix sévère. - Je vous prie de vous taire. Madorass est en deuil, aujourd’hui est un jour de recueillement. Si vous comptez y entrer, alors, faites silence.Le nourrisson se mit à pleurer. Les parents s’agitèrent avec gêne, espérant que le représentant de la loi se montre compréhensif. Ça ne fut pas le cas. - Faites-le taire. Si vous n’en êtes pas capable, alors je ne veux pas de vous dans les rues.*** La foule se comportait comme un seul homme. Aucun mouvement, aucun murmure. Cette masse incroyable de gens du peuple, venus assister à l’enterrement de Kaull Hendenmark, était coupée en deux par une ligne droite, dans laquelle le convoi passait. Aux bords de la ligne, entre le convoi et le peuple, deux colossales rangées d’hommes de l’armée du Royaume tendaient leurs hallebardes solennellement, le dernier salut militaire, magistral, que l’on offrait au défunt Roi. Le cercueil était fermé. Il reposait, imposant, sur les épaules de dizaines de Capes Blanches. L’une d’entres-elles ouvrait la marche funèbre, se déplaçant avec dignité. Ses yeux reflétaient un mélange de tristesse et de rage au milieu d'un visage de marbre sur lequel ruisselait finement les quelques gouttes de pluie accumulée. Derrière, et autour du convoi, un nombre incroyable d’autres Capes Blanches se contentaient de l’escorter. Jamais, dans tout le règne de l’homme dont l’événement pleurait la mort, autant de Capes Blanches n’avaient été réunies. Les larmes du peuple, se mêlant à la pluie, venaient contraster avec l'effort de solennité de la garde d'élite. Comme s'il leur deuil ne pouvait se refléter qu'à travers les gens qu'ils ont juré de protéger. - Je vois pas pourquoi on fait un tel honneur à ce Roi, il avait rien pour lui, si ce n’est la folie.Marmonna un inconnu au regard sombre, qui venait d’arriver. Les gens autour de lui firent la moue, de gêne, ou de peur. Voyant que son public n’était pas très réceptif, il continua, un peu plus fort, pour se justifier : - C’est vrai quoi ! C’était un tyran, un sale type, à cause de lui j’ai perdu tout ce que j’avais !Mais l’être indigné ne put en dire davantage. Ses mots se perdirent dans un gargouillis. Du sang lui dégoulinait des lèvres, alors que son cadavre s’écroulait au sol. Paradoxalement, c’est la peur, qui empêcha au groupe alentour de paniquer, alors que le regard dément de la Cape Blanche, qui venait d’exécuter froidement ce perturbateur, passait sur chacun d’entre eux. Un bruissement, le grand insigne immaculé flottait quelques instants dans les airs, alors que le guerrier se retournait, laissant le corps à l’abandon, après avoir essuyé sa lame tâchée sur les vêtements de sa victime, pour repartir vers le centre de la foule. *** Un hurlement. - Je ne suis pas seul ! Je ne suis pas seul je t’assure ! Vas-t-en, toi, vas-t-en ! Laisse moi, je dois y arriver, il faut. Il faut !Ses cris sortaient de sa bouche avec des crachats. Il avait l’œil fou et le visage rouge, maigre, parsemé de rares poils blancs. - Pars d’ici je te dis ! Je te bannis ! Je te bannis ! Tu n’as rien dans tes poches ! Rien du tout. Rien du tout, je veux pas.L’homme de Dieu à qui il s’adressait ne réagissait même pas. Il se contentait de verser un breuvage malodorant dans la bouche d’un malade, immobile. - Laisse-le, celui-là, il est mort.- Mais non, il respire encore maître, je vous assure.- Il délirait depuis plusieurs jours et s’est endormi brutalement. Comme tous les autres. Il ne se réveillera pas. Laisse-le.Derrière eux, l’homme aux poils blancs continuait de hurler, à moitié relevé sur son lit de fortune, leur intimant de s’en aller. Les deux serviteurs du solstice n’y prêtaient pas d’attention. Dans la grande salle, face à l’autel, des centaines de corps s’étendaient. Certains disposaient de peaux, de draps, ou de vêtements abîmés comme matelas. D’autres reposaient à même le sol. Un craquement, une porte se referma. - J’espère que les cris de ces gens ne résonneront pas trop longtemps entre ces murs.Dit un autre religieux, qui arborait un large vêtement pourpre. - C’est le Fléau qui les hante.Se justifia une voix croyante. - Erreur, mon enfant. Tu blasphèmes contre ton propre Dieu. Le Solstice est la raison de cette maladie. Le jugement doit parfois tomber, et Sa justice est bien la seule qui existe, vous ne devez pas aller contre elle.- Non ! Le Solstice n’aurait jamais foudroyé notre propre Roi, c’est absurde !- Il faut croire que Sire Hendenmark n’était autre qu’un pécheur.- Absurde, je ne peux l’imaginer.Deux hommes entrèrent dans la cathédrale, ils portaient, à bout de bras, un corps souffrant, qui ne cessait de s’agiter dans tous les sens. - Où peut-on le déposer ?- Nulle part, allez-vous en, et laissez cet hérétique au sort qu’il a souhaité.- Non. Mettez-le ici, là. Oui, à côté.Ne supportant plus ce spectacle, l’homme en pourpre soupira, puis s’en alla dans la rue, comptant bien tout faire pour que ses idées soient entendues. C’étaient bien là les seuls bruits qu’une oreille attentive, et proche, aurait pu ouïr ce jour-ci. Les plaintes maladives d’hommes déments, parsemant les rues et les habitations d’un secteur de la ville, éloigné du cortège royal. V & A |
| | | Uridan Sangried Maître du sang
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Croyances : aucune
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| Sujet: Re: L'enterrement de Kaull Hendenmark Mer 23 Jan 2013 - 2:10 | |
| La pluie tombait drue. J'avais presque l'impression de me noyer dans l'air. Sur un toit, un peu à l'écart des grandes pompes, j'avais une vue imprenable sur le cercueil massif, ainsi que sur la scène qui se déroula lorsque quelqu'un voulu protester de son animosité envers le défunt. Je soupirai, un masque de sang couvrant la bas de mon visage : pendant la démocratie, on prétendait que portais un masque empêchait les maladies et les malédictions de venir en soi. Et vu l'état des malades, mieux vaut prendre les devants. Depuis combien de temps n'avais-je vu un tel enterrement ? Les capes blanches semblaient emplir l'espace de leur couleur immaculée, à la fois la plus grande entorse au deuil, et le plus grand hommage qu'ils puissent faire à l'ancien roi. Je me surprenais moi-même à être ici : en quoi un roitillon qui n'avait régné que cinq ans était-il important ? La mort attend tous les humains, après tout. Et maintenant ? Serait-ce un retour à la démocratie ? Une préparation à la restauration définitive de la monarchie ? Combien de temps avant qu'on parle de la démocratie comme d'un âge de ténèbres porteur de malheurs ? Combien de temps avant que tous oublient Kaull Hendenmark le tyran ? Inutiles funérailles, mort dénuée de sens … Son œuvre mourrait, sous les assauts du temps, des rebelles, ou de l'arcane. Car oui, je comptais toujours sur l’œil Noir pour bouleverser durablement le monde du milieu. Mais l'heure était à l'observation. Et au final, c'était moins l'enterrement du monarque que l'étrange maladie qui attirait mon attention. Les échos de cris déchirants, les éclats de voix empreints de folie, je les entendais. Les psaumes des prêtres semblaient un bourdonnement lointain. L'endroit où les malades avaient été envoyés avait beau être loin, nul son ne couvrait leurs cris, et seule la distance savait les atténuer. Le même mal qui avait rongé Kaull attaquait son peuple. Je ne pouvais rien y faire, mais je devais observer ? Peut-être cette maladie existait-elle il y a longtemps … je devais savoir. ~Au même moment~ Dans la foule pressée autour du cercueil, une jeune mère de famille pressait sa jeune fille contre elle. La petite ne pouvait pas détacher son regard du cadavre à ses pieds. Le regard de la cape blanche qui avait exécuté le trublion envahirait son esprit à jamais. Les yeux écarquillés, rendue muette par la peur, la petite serrait la jambe de sa mère de toutes ses forces.
La mère parcourait fébrilement la foule des yeux, cherchant du regard son mari. Son cercle de recherche s'étendant, elle finit par remarquer une silhouette sombre postée sur un toit, à quelques rues de là. Une trouée dans les nuages laissa un rayon de lumière éclairer, un instant fugace, les toits de la rue. Elle retint un son étouffé, avant de se retourner vers le cercueil, et de serrer un peu plus sa fille contre elle. Lorsqu'elle osa enfin tourner à nouveau son regard vers les toits, il n'y avait plus rien. Elle se signa selon l'usage du solstice, et se méprenant sur la signification de son geste, plusieurs personnes l'imitèrent. Mais elle, elle tremblait.
Elle avait vu un monstre : deux yeux rouges comme la braise. Cette image était gravée dans ses yeux, comme si elle voyait encore cette chose. Était-ce ce qui avait abattu le Fléau sur la ville ? Ce rouge … on aurait dit les flammes des ténèbres insondables. Un chuchotis, inaudible, lui échappa, alors qu'un frisson parcourait son échine trempée par la pluie.
Mère de famille – Nous sommes maudits. Solstice nous protège.~à peine plus tard~ Dans les rues vides de Madorass, une silhouette sombre se déplace lentement. On m'a vu. J'en suis sûr, plusieurs personnes ont forcément tournée la tête lorsque ce rai de lumière a percé les nuages. Je ne peux plus m'attarder, ou alors je dois relâcher mon pouvoir, ce qui rendrait leur couleur originelle à mes yeux. Mais si je fais ça, je m'expose peut-être à la maladie. Malgré tout, toujours avec le masque, je me dirige vers les cris des agonisants. En plus d'un millénaire, je ne me rappelle pas avoir entendu de tels cris. Tant de douleur et de torture psychologique à la fois. Ce doit être une véritable satisfaction de pouvoir tirer de tels cris à quelqu'un en combat … mais hors de ce contexte, ils sont terribles à entendre. Refermant un pan de ma cape sur mon visage, je relâche mon pouvoir, et reprend donc une apparence plus humaine. Je pousse lentement la porte, et alors que les prêtres se tourne sur moi, je passe entre les corps. L'odeur est insupportable, la sueur et la mort se lient dans un mélange immonde. Dès que les premiers effluves de crémation entreront ici, ça sentira l'enfer. Enfin, ce que certains humains considèrent comme l'enfer : une sorte de Vein, en pire. Je lâche un sourire ironique, invisible derrière l'étoffe. Je ne répond pas même aux prêtres. J'ai vu ce que je voulais voir : je ne reconnais pas l'affection dont ils souffrent. Silencieux et sombre, je retourne dans le flot inexistant de la rue. J'entends un prêtre m'invectiver, il semble m'insulter : après tout je les ai dérangés pour rien. Peut-être devrais repartir ? Pourtant, je suis certain que Madorass ne peux pas rester dans cet état comateux longtemps. Des choses vont se passer : les rebelles ne peuvent pas laisser Kaull être inhumé avec les honneurs. Je vais peut-être devoir me rapprocher, au final … |
| | | Eloa Senja
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| Sujet: Re: L'enterrement de Kaull Hendenmark Ven 25 Jan 2013 - 16:56 | |
| Eloa SenjaQuelques jours auparavant :
Je reçus une missive comme quoi, je devais me présenter chez la cape blanche du nom D’Ericksen. Un commandant qui se chargeait entre autre de l’enterrement de ce dit roi. Et oui, le roi est mort. Oui un fou en moins sur cette terre. Mais une maladie qui court dans nos rues, les fous la nomme le fléau. Moi, je dirais simplement « grippe virulente » Encore heureux, que je ne suis pas obligé d’enquêter sur cette maladie et sa provenance. Et si c’était pour ça que le commandant me veut dans son bureau. J’eus peur sur le coup. J’ai senti mon cœur faire boum dans ma poitrine. Ca y est, il veut me tuer ! Je n’avais pas le choix. Je devais y aller. Donc d’un pas résigné, je marchais vers son bureau baissant la tête.
Si je pouvais en croire en quelques choses, je me mettrais à prier… Arrivée devant sa porte, je levais pour toquer. J’hésitais. Mon instinct me soufflait que je ne devais pas y entrer, que je ne devais pas y venir. Je finis par toquer. Pas de réponse. Absent ? Je recommence… La porte s’entre ouvrit. Je finissais par entrer.
- Tu m’as demandé ? - Oui… Dit –il d’une voix triste.
Entre les capes blanches qui se montraient dur et sur ce qu’on pouvait dire du roi, cachant leur peine et ceux qui montrait leur peine sans gêne, je ne savais pas sur quel pied danser. Qu’on m’explique comment, je dois réagir. Moi, j’étais content qu’il soit mort. Je devais bien être la seule… Je devais même cacher ma joie.
- Que me veux – tu ? - Tu fais partie de la famille…
Je … quoi ? Mais mais… Comment ça ? Quelle famille ? Mais il a fumé quoi ? Je tentais de rester calme face à ses mots, tentant de cacher ma surprise, mon choc ?
- Tu es comme une cape blanche…. Tu fais partie de notre ordre… Notre roi est mort, donc tu dois venir avec nous.
J’en apprends des choses déroutantes… Je suis ? HEIN ? Je suis juste l’espionne d’un royaume mort… Bon tant que les capes blanches règnent sur l’autorité, je suis coincée. Cependant, je ne fais pas partie de leur « Famille » !
- Quoi ? Mais… - Tu n’as pas le choix.
Il me regarda avec insistance. Je savais que si je n’obéissais pas, je finirais tel un cadavre sur le sol… ou presque…
- Je ne veux pas y aller. C’était mon roi, hein mais comment dire… Y a des malades partout… Je veux pas avoir cette saloperie qui a décimé notre roi adoré…
J’ai failli m’étouffé en disant adoré… Mais je ne voulais vraiment pas y aller. Un geste quoi ! Il pourrait dire, bon t’y va pas… Mais non, têtu. Monsieur insista sur le fait que je n’avais pas le choix.
- Eloa, tu te dois en tant que serviteur du royaume et espionne aux services des capes blanches ! Au fait, tu porteras ça....
Il me tendit, une cape blanche à capuche… Il s’y croit vraiment ! La folie l’a envahi …. Sérieux ! Un pantalon brun, des cuissardes noires en cuir. Plus une chemise noire…. J’accepte cette tenue si je pouvais avoir un corset noir, et des mitaines noires. Il accepta à contre cœur sa se voyait. Moi, j’avais gagné au moins ça. Je ne veux pas y aller… Franchement, je hais ça. Va avoir plein de malade… Ils faisaient comment déjà contre les épidémies à Adyril …Oh oui…
- Je prendrais une écharpe rouge que je me mettrais sur le visage. Je ne veux pas être malade. Et si c’est non, j’abandonne cette idée… - C’est bon accorder. Je veux aussi que tu surveilles dans le cortège ce qui se passe. - Hein ? - Oui… Maintenant va – t- en. - Y a… - Tais-toi !
Je partis dépitée, en prenant ma jolie et magnifique tenue…. Faite que ca finis vite cette histoire d’enterrement… Je baissais la tête soupirant par l’obligation qui m’a été donné de venir… Je suis maudite.
Le jour J :
Tout était prêt, tout était laid… Je paraissais comme ces capes blanches… Ranger les uns derrières les autres… Capuche sur la tête, car il pleuvait. Le temps n’était pas avec nous. Les gouttes étaient comme des lames tombant sur cette foule qui suivait le cortège avec souffrance, joie et maladie. Et le croque mitaine pourrissait dans sa boite. J’étais la seule vêtue d’un foulard rouge sur le visage, les autres montraient leur visage. Mais on ne me remarqua pas. Je passais inaperçu, marchant derrière cette horde.
Les morts s’allongeaient à même le bitume. Quelques rebellions se firent entendre mais aussitôt tue dans une couleur vif qu’on nomme le sang. Moi, j’avais mon corset emplit de lame ou cas où, je devais intervenir. J’observais avec détail tout ce qui m’entourait. Les prêtres ne savaient plus où aller, tellement les corps de malade envahissaient la ville… Une odeur de putréfaction vagabondait dans la foule… Et pourtant ce fut les larmes et les plaintes d’avoir perdu un roi qui se firent le mieux entendre. C’était lamentable !
Et là quelque chose m’intrigua. Je fixais les toits, la foule… Et vu un autre homme portant un masque rouge… Ce n’était pas du tissu… C’était une autre matière. Il était étrange. Je le fixais, puis finit par détourner le regard. Il fallait que cette ville soit nettoyée… Car là, ça ne faisait qu’empirer. Le roi meurt, et hop, un fléau sans précédent envahit la nation.
Cela cachait quelque chose, quelque chose de dangereux… Je ne sais pas quoi mais je le sentais mal. Les gens se collaient les uns aux autres pensant qu’à leur peine, oubliant le poison qui touche un à un les êtres vivants. Je soufflais. Il faisait froid. Le vent était là, et la pluie ne cessa pas. Et je continuais à marcher. Par moment, j’envoyais des signes aux autres capes blanches qui s’occupaient de la « sécurité »… En leur indiquant, ce que je voyais comme menace. Ils tuèrent toujours sans s’en soucier. Je hais cette journée ! Je veux rentrer chez moi ! JE LE VEUX ! En plus, je ressemble à une horrible cape blanche... C'est nulle !
Dernière édition par Eloa Senja le Sam 26 Jan 2013 - 18:16, édité 1 fois |
| | | Camelle Elwhang ♘ | Elh
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| Sujet: Re: L'enterrement de Kaull Hendenmark Sam 26 Jan 2013 - 18:11 | |
| La pluie. Tout ce que je me souviens de ce jour c’est la pluie. Je regardais le ciel maussade du bureau. Il devait être midi. Dans la cour, il n’y avait personne et les quelques chants qui montaient de l’auberge étaient bien triste. Le temps n’était pas à la joie. Tout semblait aussi mort que le roi fou. Les nuages formaient d’étranges arabesques dans les cieux, dessin complexe. Combien de temps cela allait-il encore durer ? Du soleil aux nuages, il n’y avait derrière cela aucune explication logique. Ce n’était qu’une allégorie de ce que le peuple allait vivre. La mort du roi n’est qu’un évènement. Qu’il ne rejoigne jamais les Dieux, si tant est qu’ils existent. Qu’Ils n’accordent aucune clémence à ce monstre aussi dément qu’un homme atteint de rage. Je ne l’avais vu qu’une seule et unique fois. J’avais enfin mis un visage sur un carnage. Ses petits yeux perfides avaient scrutés attentivement ceux qui se trouvait là. Il avait ensuite murmuré quelques mots à une de ses Capes Blanches. Ces chiens… Et le carmin tâchait encore la lame de l’Abruti qu’il ricanait bruyamment. Son rire. Je le haïssais. Plus encore, sa simple évocation me tirait un regard noir. Aucun homme comme lui ne mérite de vivre. Sa mère, sa pauvre mère. Quelle catin. Elle avait enfanté un monstre, une abomination. Et plus encore, elle le choyait. Encore était-elle sauvé par l’existence de sa cadette, Setsuna. Elle avait eu le cran de s’opposer à son frère. De briser le lien de sang. Pire que ça, elle avait accepté d’être prise pour cible et elle ne doutait pas une seconde du sort que lui réserverait son propre frère. Mais il n’était plus et elle mettait à mon goût trop de temps à se manifester. Le « bon Roi » n’avait laissé aucun héritier –même si ce n’était pas faute d’avoir forcé maintes femmes à entrer dans son lit. Après tout, elles auraient dû se sentir honorée d’être ainsi souillée par ce Monstre. Comment pouvaient-elles seulement vivre après avoir partagé une nuit avec lui ? Je n’osais trop imaginer leur devenir. Pauvrettes. Et les nuages eux, se gaussaient de nous. De notre pitoyable existence. Pathétique monde que celui-ci. Ils ne nous envient pas. Ils se contentent d’observer. Spectateurs muets. Annonciateurs de malheur. Etaient-ils devenus plus noirs ou ma haine pour l’Abomination et ses Chiens assombrissait-elle ma vue ? Je n’aurais su le dire avec exactitude, certainement un peu des deux. On frappa à la porte une première fois. Puis une seconde. Avant que la troisième eu lieu, j’inspirais avant de dire d’une voix forte : « Entrez ». Un homme aux larges épaules et aux jambes courtes entra sans sourire. Il portait à la taille une épée dans un fourreau de cuir noir ouvragé avec délicatesse. Ses mains étaient grandes mais n’étaient pas tellement fortes. J’observais longuement son visage, comment se nommait-il déjà ? « … récupéré vos corbeaux et ce monsieur m’a demandé audience auprès de vous. ». Qui donc voulait me voir ? Je n’attendais personne et la plupart de mes effectifs avaient étaient envoyé en mission. Il faut dire qu’elles n’étaient que fleurissante depuis quelques jours. « Qu’il entre » dis-je sans trop réfléchir. Une tête rousse et malsaine fit irruption dans l’encadrement de la porte et je ne pu réprimer un petit sourire. « Synëal… C’est parfait. Laissez-nous… » mais je n’eus pas le loisir de finir ma phrase que la porte se fermait déjà. Le démon roux me regarda avec insistance, je l’avais moi-même convoqué après tout. « J’ai une mission très importante pour toi. Tu dois te rendre au plus vite à Venill, sur ordre du Conseil. Là bas, près de l’Eglise un de nos émissaires t’attendra, avec Goudwin, Lapis et Larynda. La confrérie a besoin de renfort avec des hommes sûrs. J’ai donc pensé à toi et je ne tolérerai aucun écart de conduite. ». Il souriait. Un sourire si désagréable… Il me faisait toujours aussi froid dans le dos mais inclina légèrement du chef. Après quelques mots échangés, je me tournais de nouveau vers ma vitre quand une goutte tomba enfin. « Le temps vire à l’orage. Il nous faudra être plus que prudent dans les prochains jours »…
La pluie était tombée sans s’arrêter depuis deux jours. Un véritable déluge. Une pluie froide, un rideau de gouttes avides de s’écraser sur le sol. Qui se souviendrait de la 335642ème goutte ? Personne, elles étaient voués à la mort et à l’oubli. Il n’était pas très tard lorsque je quittais le Centurio pour me rendre à l’intérieur de Madorass. Aujourd’hui était un jour bien particulier : on enterrait le roi. Aussi, afin de célébrer l’évènement, toute la capitale était en deuil. J’ajustais la capuche de ma cape sur ma tête. J’étais déjà trempée lorsqu’après dix minutes de marche, j’atteignais enfin la Grande. Tout était mort, sans vie. Sans bruit. Un silence pesant et désagréable avait pris place. Les caniveaux boueux et nauséabonds, la pluie mouillant les pavés glissant, les rues désertes et les volets clos. Voilà à quoi ressemblait Madorass en ce jour funeste. Les habituels gloussement des dames, les rires des enfants et le parfum du pain frais et de la gerbe n’étaient pas présent. On ne les avait pas convié. Du peu de personne que je croisais étaient tout de noir vêtue. Même certaines femmes portaient leur mouchoirs savamment brodés à leurs yeux, pleurant pour un tyran. Comment pouvaient-ils éprouver quoi que ce soit envers cette Immondice qui avait envoyé ses Chiens tuer des familles entières, piller des récoltes sous prétexte de « lois » ? Comment pouvait-on pardonner un être qui avait égorgé des enfants ? Eux que l’innocence tirait de tout soupçon. Fou. Tout simplement. Cette folie qui lui rongeait toute trace de raison. En avait-il seulement jamais eu une ? Quelle belle époque celle de la démocratie. Nous vivions tous heureux. Même lui. Même moi. Mais les gens ont une fâcheuse tendance à aimer la tristesse. A adorer le malheur. Bref, à convoiter la douleur. Qu’on le fasse souffrir, il en redemande. Telle était la triste réalité. Mentir les gens dans la peur et la douleur afin de mieux les dominer. Afin de mieux leur inculquer ce que l’on veux. Torturez les et ils vous diront amen à tout pour peu que vous cessiez un temps. C’est pour cela que Kaull organisait ses « saignées collectives ». « Chers habitants, voyez ces gens morts ! C’étaient des traitres qui complotaient pour me tuer. Voyez les ! Ils voulaient ma tête pour violer vos femmes et exploiter vos enfants ! Ils disent que je suis fou, mais n’ai-je jamais rien fait d’autre que vous protéger ? ». Nous protéger d’innocents, tués pour le bien du peuple. L’Ignorance bienfaisante dans laquelle le Peuple aime se complaire. Quelle tristesse… Voilà ce qui me faisait pleurer, moi. Ce n’était pas la mort d’un Salop, mais la pathétique tristesse que son peuple gentiment mutilé ressentait à sa mort. Les volets se fermaient au fur et à mesure de ma marche. Tous se rendaient au même endroit. Tous sauf moi. A vrai dire, j’étais dans le sens inverse de la marche et les ceux qui ne pleuraient pas me lançaient un regard des plus noir. Etait-ce réellement un affront ? Après tout, j’allais seulement prendre de la hauteur pour mieux observer la foule. Il n’y avait pas de gardes, ou très peu dans les rues. On en croisait un peu plus sur les belles avenues mais il était clair que ça n’avait rien à voir avec l’habituelle ronde. Le Roi est mort ! Le roi est mort criait la pluie dans son assourdissant rideau. Puis, au coin d’une rue, un crieur : « Notre bon Roi va être mis en terre aujourd’hui même ! ». Comme c’était étonnant. Tant de fraiches nouvelles risquaient de m’émouvoir de trop. « Sa dépouille sera transporter du palais au cimetière par la Grande Rue sous un cortège de Capes Blanches ! ». Il avait une voix désagréable mais ce qu’il disait était très intéressant. Non pas que le cortège m’intéresse beaucoup mais qui dit monde, dit mission. Qui dit Capes Blanches dit vengeance. Je ne me leurrais pas trop, il s’agirait là d’un évènement sous le sceau rouge du règne du Fou. Rouge, tel le carmin d’un homme qu’on égorge. Même si ce n’était pas des paramètres que j’ignorais, il était toujours bon d’en avoir confirmation. J’avais d’ailleurs laisser un mot au Centurio, ainsi qu’envoyé un corbeau à Venill. Je ne connaissais pas encore les effectifs mais un messager ne tarderait pas à me les faire parvenir. Il ne faudrait pas qu’on se tue entre nous quand même… « Le cortège s’avancera en début d’après midi ! », scandaient encore le crieur. Je lui lançais une pièce et poursuivait ma route, vers l’Eglise.
L’Eglise de Solstice était un des points culminant de la cité. Qui plus est, le petit monticule sur lequel il était placé donnait une vue imprenable sur la Grande Rue où passerait cercueil et Peuple larmoyant. J’aurais là la meilleure vue de toute Madorass. J’arrivais d’ailleurs devant le grand bâtiment. Il s’agissait aussi du plus grand lieu de culte du Royaume. Je ne croyais pas en ce Dieu mais cela ne m’empêchait nullement de respecter ces lieux. Des lieux de recueils et de Silence où seuls les Espoirs de quelques fidèles étaient murmuré à la lueur faiblarde d’une bougie de cire blanche. Mais au plus je m’approchais de l’immense bâtisse, au plus une odeur me parvenait. Une odeur assez familière. Une odeur de Peur. Du sang. Des excréments. La Mort. C’était donc ici qu’était envoyé tout les malades des rues. L’épidémie n’était que grandissante. J’arrivais en douce, me fondant dans le décor afin d’éviter d’attirer l’attention. Des cris. Des cris inhumains, déchirant. Des cris à vous retourner l’estomac. Des protestations plaintives de femmes et d’hommes qui n’avaient jusqu’alors rien demandé. Du traine-les-rues au coquet bourgeois, ils semblaient tous enfermés dans le lieu sacré. Les cachait-on du Monde ou protégeons-nous les gens sains ? Telle était la véritable questions. Lorsque j’atteignais la porte de bois, je peux jurer que nul n’aurait été ému… Ou malade vu l’odeur nauséabonde qui régnait. Je me demandais même s’ils ne gardaient pas les corps pourrissant. Un cauchemar éveillé. Je pus même apercevoir l’agonie d’un enfant, que les muscles tendaient sur sa couche en peaux, les yeux révulsés. C’était donc ça les derniers symptômes. A l’intérieur, des hommes de Foi s’affairait autour des Souffrant et des Mourant. D’ailleurs ceux-ci étaient savamment séparés. Mais on me percuta l’épaule. Ma glissa presque aussi sec à la fusée de ma lame qui pendait à ma gauche. Mes yeux roulèrent vers le torse, il s’agissait d’un homme de Solstice, aussi, sans lâcher la poignée de larmes je lui jetais un regard menaçant. « Poussez-vous de là ! J’ai d’autres choses à faire ! ». La pluie. Tout ce que je me souviens de ce jour c’est la pluie. La pluie et les cris d’agonie de l’enfant. La pluie, les cris d’agonie et le rouge qui coulait à mes pieds, remplaçant le marron de l’eau boueuse par l’andrinople du sang. Qui avait tué cet homme ?! Je n’eus pas le loisir de m’attarder sur la question que déjà tout les regards se portaient sur moi. « Que la pluie et le sang guide mon chemin… ».
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| | | Harken Holytears
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Race : Humain
Classe : Paladin
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Croyances : Dieu du Solstice
Groupe : Royaume
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| Sujet: Re: L'enterrement de Kaull Hendenmark Mar 29 Jan 2013 - 13:03 | |
| Ces derniers temps, le ciel était gris sur Madorass. Cela lui arrivait souvent de se teinter de grisâtre mais cette fois c'était différent. C'était un gris empreint de melancolie, d'amertume, de tristesse et de chagrin. Ca n'était évidement pas étranger à la mort de Kaull. Le Divin Lui-même semblait vouloir lui rendre un dernier hommage. La marche silencieuse accompagnant le cercueil jusqu'au cimetière se déroulait aujourd'hui et Harken, en tant qu'enfant officiel du Solstice, se devait de participer à l'aspect religieux de l'enterrement. Pourtant, l'envie n'y était pas. Bien sur, cela faisait partie des choses de Dieu: la vie, la mort ; il le comprenait et l'acceptait mais ce qu'il supportait moins était de devoir abandonner son deuil pour prêter main forte à l'Église au sujet de cette étrange épidémie qui semblait même avoir emporté le Roi. En quoi de pauvres malades toussant et crachant leurs miasmes glaireuses partout étaient prioritaires sur le recueillement dû à Kaull ? Il se le demandait mais si cela était la volonté de son ordre, peut-être était-ce également la volonté de Dieu.
Le paladin se préparait lentement dans sa chambre en ruminant ses pensées. Son phoenix le regardait faire avec détachement, en équilibre sur le dossier d'une chaise de bureau abimée de marques indiquant que cette place lui était acquise depuis longtemps. L'homme de foi ne laissait rien au hasard, pas le moindre détail n'échapait à son oeil méticuleux. Il avait passé une grande partie de la nuit à lustrer, nettoyer et polier son armure officielle, la sanctifiant également pour la symbolique. Il l'enfila tout aussi attentionnément qu'il l'avait préparé, inspectant dans un miroir toutes les parties qui pouvaient l'être. Certains auraient appelé ca du narcissisme mais lui savait qu'il n'en était rien. C'était uniquement la moindre des choses qu'il pouvait faire pour rendre ses dernières grâces à ce grand homme qui lui avait non seulement permis d'avancer mais qui lui avait accordé une immense confiance en l'élevant au sein de sa garde d'élites: les capes blanches. Il acheva le rituel du passage d'armure et enchaina sur celui de la toge cérémoniale. Il saisit le tissu bouffant qui reposait sur le lit et l'entortilla d'une main experte autour de lui, cachant la majeur partie de son épaisse protection corporelle. Seuls les bras, les mains, les épaules et les bottes dépassaient discrétement des pends de tissus dorés brodés. Une fois cette phase achevée, il prit un énorme volume recouvert de cuir usé, attaché par sa reliure avec une chaine d'acier solide qu'il passa autour de lui, la laissant reposer sur son épaule gauche et pendre jusqu'à son coté droit. Le livre était aussi vieux qu'usé mais dégageait quelque chose de mystique. C'était l'un des ouvrages sacrés que le culte ressortait pour honorer la mémoire des plus grands. Et Harken avait été choisi pour faire partie du petit cortège des chanteurs de quantiques. Ca n'était pas vraiment du chant, au plus grand bonheur du paladin, mais le ton solennel était de mise. Il placa son marteau dans son dos, comme à son habitude car, sa condition de serviteur de Dieu ne le dispensait pas de son devoir constant de protection du peuple et de justice divine. Surtout en cette période sombre où tout le royaume s'en trouvait vulnérable.
Il alla pour sortir et rejoindre le lieu de commencement de la marche funeste mais s'arrêta une dernière fois devant le miroir. Son visage ne laissait rien transparaitre. Ni tristesse, ni haine, ni joie. Seul un visage inexpressif s'y reflétait qui passerait, plus tard, pour un air grave auprès de la populace épleurée. Cependant, il ne put s'empêcher de penser à Xerian. Leur camaraderie au cours des quelques missions qu'ils avaient déjà menées ensemble n'était pas ce qu'on pourrait appeler exemplaire mais, compte- tenu du peu de sociabilité d'Harken, on pouvait aisément certifier que son collègue était l'une des personnes les plus proches de lui. Et le fait d'avoir vu Xerian, aux habitudes si déplacées, décalées et si peu concernées, faire le deuil du Roi avec autant de ferveur, cela l'affectait d'une facon indescriptible. Lui, pouvait se vanter d'avoir le Seigneur à ses cotés mais Xerian ne semblait trouver de véritables plaisirs qu'à accomplir les désirs de son Roi, Kaull. Il prierait pour lui. Il s'écarta du miroir, se mit en face de l'oiseau de feu et tendit son avant-bras pour l'inviter à venir. L'oiseau ne se fit pas prier et sauta d'un bond sur le morceau d'armure tendu dans un croassement symbolique de l'effort fourni. Puis le paladin s'en fut, traversant les couloirs de la cathédrale où d'autres religieux s'agitaient comme lui mais pour tout autre chose: tenter d'endiguer, ou tout du moins de contenir, cette épidémie naissante. Si cela n'avait tenu qu'à lui, il les aurait déjà tous parqués pour élever l'un des plus grands bûchers jamais connus. Mais ca n'était pas la volonté du Divin. Il avait décidé d'intervenir de Lui-même sur ces terres alors il n'y avait aucune raison d'interférer avec cela. Il rejoignit finalement le cortège qui s'apprêtait à partir après qu'il aittraversé la ville et les rues, bousculant et ignorant avec dédain quelques bougres qui réclamaient son aide. Puis, la marche commenca dans un silence pesant bientôt rompu par les saintes paroles s'élevant vers le ciel toujours aussi gris. |
| | | Robb Snow
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Race : Humain
Classe : Lancier
Métier : Général de la garde
Groupe : Royaume
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| Sujet: Re: L'enterrement de Kaull Hendenmark Jeu 31 Jan 2013 - 6:58 | |
| Le jour de la mort du Roi, le général de la garde de la capitale, Robb Snow, était dans son bureau. Celui ci ne fut pas informé de ce tragique événement par une missive ou une quelconque annonce officielle. Non, rien de tout ça. Des servants trottaient dans les grands couloirs des bâtisses du roi, celles dans lesquelles les civils ne s'affairaient pas. Et lorsqu'une simple serveuse passa la grande porte des quartiers du général, elle ne pût se retenir. Elle l'informa de la mort de l'homme qui avait jusqu'alors le plus de pouvoir en ce monde. Elle s'en alla tout de suite après, laissant le bruit de ses pas raisonner au milieu de centaines d'autres. Les galeries de pierres devinrent plus triste encore que les jours précédents. Plus morne que jamais elles ne le furent auparavant. Les courses, les centaines d'officiers, de serviteurs confus n'y changeait rien. L'empire était mort avec le Roi. L'ordre s'était, à cette même occasion, éteint.
Lorsque cinq servantes de basse échelle parcoururent les quartiers de Robb sans même demander son autorisation, se tenant toutes les mains, chuchotant des prières, des tristes phrases... Il se redressa enfin. Robb Snow, tel était son nom. Général de la garde royal de la capitale. La plus grande ville, la plus belle ville du monde. Madorass. Et l'heure, pour cette ville gigantesque, était aux pleures et au chaos. Or, le chaos était probablement la chose la plus détestée dans ce monde par l'homme qui siégeait actuellement dans ces quartiers, d'où s'en allèrent les cinq femmes après l'avoir simplement traverser. D'une traite.
La suite des événements seraient facile à prévoir malgré le fait qu'ils n'auraient rien de commun. De faits extraordinaires allaient êtres commis et Robb ne serait pas en reste. Ils se précipita en dehors de ses quartiers traînant des dossiers et des documents qu'il jugeait extrêmement importants. Jusqu'à ce qu'il rencontre, lors d'un tournant, son officier le plus fidèle.
" Prenez les cent premiers hommes que vous trouverez et allez aux coffres de la ville. Veillez a ce qu'aucune pièce d'or ne quitte ceux ci sans mon approbation. " lui commanda-t-il.
L'officier, pour sa part, étant au courant de la mort du Roi-Dieu se mit en route sans poser la moindre question. Le moindre ordre était, pour un soldat, quelque chose a quoi se rattacher. Ainsi, son monde ne s'écroulait pas encore. Tandis que, pour le général Snow, tout ceci r faisait que commencer.
Quelques jours après cet ordre donné. Quelques jours après cet événement tragique. Les mystères furent gardés. Les documents que le grand homme avaient emporté étaient cachés en lieux sûrs et maints secrets lui étaient désormais attribués. Il dirigeait la plus grande partie de la garde qui assurerait, lors de la cérémonie, un silence de mort. Comparable a celui du roi lui même. Il avait tout de même prit le soin de laisser les hommes veillant sur les coffres a leurs postes, craignant que tout cet argent lui soit dérobé.
Lui et tous ces gardes n'étaient ici que pour faire bonne figure. Ils ne veillaient, en réalité, sur rien ni personne. En effet, ces hommes sans grandes capacités, sans armures brillantes ne valaient pas les capes blanches. Et depuis la mort du Roi Kaull, elles seules avaient le pouvoir de l'autorité. La présence de la garde royale n'était donc qu'un mensonge, un secret que ceux-ci se gardaient. Malgré le fait qu'ils aient, pour la plupart, adulés le défunt Roi tel un surhomme. Le surhomme qu'il était.
La tristesse en prenait d'ailleurs certains qui, derrière leurs sombres heaumes, laissaient des larmes couler sur leur visage pâle et morne. Aucune émotion n'était permise en cette triste journée. La pluie déguisait la tristesse par une tristesse de plus. Les gardes, les capes blanches, n'étaient pas des Hommes pour les citoyens, pour les habitants de ce monde. Ils étaient quelque chose d'autre. Probablement quelque chose comme une partie du système. Des êtres sans voloFnté. Obéissant comme les chiens les mieux dressés. La justice devait leur être inconnue. A toutes ce théories furent apportées des preuves supplémentaires alors que la cérémonie venait juste de commencer. Une cape blanche s'étant détachée du cortège pour mettre a mort, dans ordre donné par quiconque, un homme visiblement mécontent de tout ceci. La justice n'avait en effet aucune valeur pour ces hommes sans âmes. Leurs valeurs portaient toutes le nom de Kaull que Robb se gardait de prononcer depuis sa mort.
Le jeune général avait adoré celui-ci tel un père. Mais il avait, en secret, mis a mal certains de ses préceptes. Sauvant des vies, parfois, en évitant des mises a mort qu'il jugea inutiles. Laissant un peu de criminalité, tel des vols a la tire, pour éviter à ces pauvres hommes affamés le pire qu'ils puisse craindre. La mort par la loi. La mort dans l'oubli. Car il prônait la justice. Il avait toujours souhaité que le roi, qu'il savait au cœur juste, se relève de ses faiblesses et mettent un nouvel ordre dans ce monde gris. Qu'il remette les choses aux clair et qu'il fassent que les droits des plus faibles ne soient pas oubliés. Perdus dans les méandres de l'obscurité, causées par la maladie du grand roi et par tout ceux qui le nommaient de "tyran".
Ce sont ces valeurs qui ont guidé le jeune haut-gradé, jusqu'aujourd'hui. Et, le point serré au niveau de la taille, il s'apprêtait a donner l'ordre à ses troupes de se retirer à la fin de la cérémonie et de s'en retourner au coffre. Celui qui contenait tout les rêves et les projets d'avenir pour le jeune justicier.
La garde faisait mur, en attendant, entre le cortège et la plèbe. Un soldat sur deux de la chaîne qu'il formaient était armé d'une hallebarde. À ses côtés se trouvaient des épéistes standards. La hallebarde était impressionnante mais probablement inutile si tout ce monde désirait combattre le pouvoir déjà proche de l'extinction, en ce jour. La taille de l'arme ne permettant pas de procéder a des mouvements libres, les épéistes seraient la seule barrière entre le peuple de Madorass et les capes blanches qui, elles, n'en feraient qu'une bouchée. C'était peut être elles qui retenait le moindre son a l'intérieur de la gorge de tous et chacun. Un silence de plomb persistait sur la grande place, seul le bruit sourd et continu de la pluie battante, qui s'oubliait a force d'habitude, se faisait entendre. Elle frappait de toutes ses forces les pierres de la cité, les armures de ses protecteurs et les épaules de ses serviteurs. Les tristes hommes en deuils jureraient presque que la pluie esquivait le cercueil, mouvant sur le cortège, du cadavre béni par les cieux.
Tous étaient aveuglés, perturbé par la vision d'un événement triste, extraordinaire, unique. |
| | | Athéna Hoenheim
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Croyances : Aucune
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| Sujet: Re: L'enterrement de Kaull Hendenmark Ven 15 Fév 2013 - 18:54 | |
| Le roi est mort....
C'est la nouvelle que l'on m'a apprise tandis que je voyageais sans but près de la cité. Un badaud qui courrait sur les rues, en hurlant que le
roi était mort, définitivement mort, que le monde ne verrait jamais plus Kaull Hendenmark.
Attristée? Non. Premièrement parce que je n'ai jamais qu'entendu parler du roi; je ne l'ai même ne serait-ce que vu. Peut-être, qui sait, a-t
il été un jour spectateur de l'arène, mais soit je n'y étais pas présente, soit je n'ai tout simplement pas prêté attention. Qu'importe, après tout. Je
sais assez bien qu'il s'agit, ou plutôt s'agissait, d'un tyran embourbé dans sa folie, un monstre innommable, et le fait de savoir que son âme a
quitté pour de bon ce monde, comme les deux autres, est une bonne nouvelle. Certes, je devrais en éprouver des sentiments négatifs, mais
pourquoi se voiler la face? Ce n'est pas pour je ne sais quelle fidélité que je travaille pour le royaume, mais par lâcheté.
Devoir oblige, me voilà à Madorass. Le roi pourra se vanter d'avoir semé la mort part delà la sienne; la maladie qui l'a tué ronge les habitants,
comme si la folie de cet homme avait quitté son corps pour infester ceux des habitants. Me promener ainsi dans cette ville m'expose-t-il à cette
infection? Je l'ignore, et c'est franchement la dernière de mes préoccupations, si tant est que j'en possède.
C'est détachée, complètement écartée, de cette atmosphère oppressante, que je marche dans les rues. Il y a plus de monde que d'habitude,
sans surprise vu les circonstances. J'évite les endroits bouchés par la foule, et essaie de ne pas trop croiser de soldats, ou tout autres personnes avec lesquelles je me verrais contrainte de simuler l'affliction.
Les évènements ne se déroulent pas dans le calme...il n'est pas rare de voir un civil fauteur de troubles se faire purement et simplement
éliminer. Il y a, en plus des soldats, des individus en cape blanche dont l'objectif semble de réprimer la population. Je décide de les éviter, eux
aussi; je ne sais pas vraiment qui ils sont, mais ils ne m'inspirent pas confiance. Les gens pleurent ou crient, certains sont impassibles. L'air sent la mort et le désespoir, et je me prends à espérer la fin de cet enterrement, le
plus vite possible, que je puisse quitter cet endroit répugnant. La pluie qui tombe est particulièrement désagréable.
Finalement, j'atteins le cortège, que je regarde passer sans éprouver l'ombre d'une émotion. Dans l'arène, je chantais pour dire adieu à mes
camarades tombés au combat; mais pour Kaul Hendenmark, la seule chose qui me semble bonne à faire est de garder le silence. Adieu, Ô Roi, et
fusse-t-il possible d'espérer que, ne serait-ce qu'un instant, vous ayez regretté au moment de mourir au moins une des atrocités que vous ayez
commises. L'air est lourd, tellement lourd...on en serait écrasés. |
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| Sujet: Re: L'enterrement de Kaull Hendenmark Lun 17 Juin 2013 - 15:08 | |
| - Spoiler:
Voilà, après tout ce temps d'attente je réponds enfin au sujet, je suis profondément désolé pour l'incroyable attente.. J'ai eu des problèmes personnels ajoutés à mes études
Depuis la naissance du Royaume, peu importe la citée mère, une tradition restait catégorique, quant à l’enterrement d’un Roi. Il se déroulait en trois jours. Le premier consacré au deuil et à la mémoire du Roi, le second destiné à l’élévation du souverain jusqu’aux cieux, et le troisième au dépôt du corps dans la tombe. Dans la citée royale de Madorass, ville suprême, siège du Roi depuis déjà plusieurs millénaires, ces trois étapes se succédaient, à travers des voyages du cortège, de lieu en lieu. La première place, très peu connue et exploitée, hormis pour cet événement, se nommait : le temple des pluies. Ancien lieu de recueillement pour le Dieu de la pluie, la petite place était ronde, et disposait en son centre d’une petite construction en pierre blanche. De simples colonnes soutenaient le toit arrondi du temple, un escalier faisait tout le tour du modeste monument, permettant d’y accéder par tous les côtés. Une simple roche rectangulaire se tenait au milieu du temple, prenant la quasi-totalité de la place disponible. Ça sera sur cette roche que le cercueil sera déposé, puis ouvert, pour permettre au peuple de venir se recueillir en silence. La deuxième étape, destinée à la religion, se déroulait dans la cathédrale de Madorass. Tous les Rois sans exception, depuis l’existence de la cathédrale du Solstice, y avaient été béni par le maître des lieux, assurant ainsi leur ascension au ciel. Enfin, il s’agissait, le dernier jour, d’un ultime voyage, depuis la cathédrale jusqu’au Palais royal, pour l’y déposer dans la crypte. La démocratie, depuis plusieurs siècles, avait fait oublier ces habitudes au peuple. Mais la présence de Kaull Hendenmark s’était montrée radicale, retournant, avec son couronnement, aux plus vieilles traditions, et les rappelant au monde entier. Si bien que personne ne pouvait être étranger au déroulement de cet enterrement. Le cortège, après un long trajet, les mines basses et les yeux humides, se trouvait face au temple des pluies. Les militaires formèrent, presque comme animés par un seul esprit, une ronde autour des marches de pierre, alors que le cercueil était porté à l’intérieur du petit monument. Avec une agitation silencieuse, certains militaires se retiraient, ayant pour ordre de patrouiller dans la ville, d’autres passèrent du temps à organiser la foule, pour leur permettre d’aller voir le Roi, chacun leur tour. Les Capes Blanches commencèrent la file, se recueillant à tour de rôle, pendant que les gardent mettaient de l’ordre au peuple mouvementé. Le temps donné à une personne venant voir le Roi était réduit, l’on autorisait guère plus qu’un regard, un mot et un geste, avant de lui demander de s’écarter, pour le remplacer par un autre. Ainsi, avec cette politique draconienne, les Capes Blanches espéraient avoir fini d’épuiser la foule, avant le lendemain matin. *** Mouvement, à côté de la place du temple, des chuchotements. Quelqu’un demandait les hauts responsables. Les murmures traversaient les murs et, en discrétion, les généraux furent appelés, ainsi que de nombreuses Capes Blanches. Déplacements, sans bruit. - Ah, susurrait une voix, te voilà Messder, approche. Au coin d’une ruelle, à l’abris des regards, tous les plus grands représentants du pouvoir qui se trouvaient à ce moment là dans Madorass, étaient réunis. Un homme en pourpre, à œil mauvais et au sourire hypocrite, se tenait à côté d’une Cape Blanche, qui annonçait la situation d’une voix grave : - La cathédrale est occupée par de nombreuses personnes malades, recueillies pour leur donner des soins. Visiblement, l’épidémie s’est répandue trop vite, et l’on a pas trouvé d’autre endroit pour les mettre. Les généraux se considéraient, rapides salutations, signes de tête. Messder Korköol, jeune, respecté, et froid général des légions de l’Est, Haar Wilder, général de la redoutable Griffe du Dragon, Selfer Potriss, remplaçant et grand admirateur du général Karl Von Morlag, Robb Snow, général de la garde, et plusieurs autres commandants, se tenant davantage dans l’ombre. Une dizaine de Capes Blanches assistaient également à la petite réunion, ainsi que certaines âmes discrètes, qui s’étaient invitées d’elles-mêmes. - C’est impossible, nous avons absolument besoin de la cathédrale demain, pour l’enterrement de notre Roi. Combien de malades y a-t-il environ ? Avait demandé une voix. L’homme de foi, muni de pourpre, seul témoin des évènements, mentit : - Il n’y en a pas énormément, peut-être une trentaine. Mes frères les y ont mis sans penser aux conséquences, hélas, et en oubliant la mort de notre Roi. Pour preuve, ils ne sont pas ici, en ce moment même. Pendant ce temps, recouvrant le sol de la grande cathédrale, plusieurs centaines de corps hurlaient et se lamentaient, attendant leur mort avec horreur. Et, dans les pupilles de l’homme en pourpre, cette vision n’était que justice, et son mensonge servait son Dieu. Le dénommé Messder, suffisamment charismatique pour se permettre certains propos, répliqua : - Sans vouloir manquer de respect à notre Roi, s’ils sont deux pour tenter de sauver trente personnes des griffes de la mort, alors ils ont bien fait de ne pas venir à l’enterrement. Une Cape Blanche soupira, puis siffla : - Là n’est pas la question, le problème c’est qu’il nous faut la cathédrale pour demain. Et je pense pouvoir régler le problème très vite. Ils sont trente, pouilleux, mourants, qui ont sans doute une famille qui les attend, bon. Nous on a un Roi mort, et des dizaines de milliers de personnes qui veulent l’honorer. Alors vous faites ce que vous voulez de vos malades, vous les tuez, vous les giclez, peu importe, mais demain je veux la salle vide. D’autres Capes Blanches, une vingtaine, avaient rejoint l’assemblée, imposant leur masse et leur puissance. L’un des généraux voulut dire un mot, pour contester les propos de la Cape Blanche, mais il fut tout de suite interrompu par une deuxième d’entre-elles : - Il a raison, pas de temps à perdre, on y va tout de suite, confiez nous une cinquantaine d’hommes et nous balayons cet endroit en un instant. La tension montait peu à peu, les généraux se sentaient ignorés, et voyaient sur les visages des Capes Blanches un certain dédain, qui les poussaient à s’en défendre. Selfer prit la parole : - Attendez, je ne suis pas vraiment de votre avis, je ne pense pas que le général Karl Von... - Von Morlag ? Tu ramènes un traître dans la discussion ? Peu m’importe l’avis des traîtres et des imbéciles, là, il est question de notre Roi, et nous, Capes Blanches, nous sommes la parole du Roi. Vous n’avez pas à la discuter. L’un des généraux, piqué à vif, s’approcha très proche de la Cape Blanche qui venait de parler, et il souffla entre ses dents : - Mais mes hommes sont mes hommes. Personnellement, je ne t’en confierai aucun. Le concerné ricana. Les Capes Blanches faisaient pression, de leurs yeux meurtriers. - Oui, tu as raison, laisse tomber, je vais les chercher moi-même. Ils m’obéiront. Puis l’homme se retourna, faisant flotter quelques instants son insigne immaculé, et se mit à marcher, guidé par l’homme en pourpre, et suivit par de nombreuses autres Capes Blanches, s’écartant du petit groupe. Les hommes restant soufflèrent, certains assez agacés par la tournure des évènements. Il restait les généraux, des commandants et les Capes Blanches qui n’étaient pas entièrement de l’avis de leur pairs. Messer Korköol prit la parole, fixant le vide d’un œil déterminé. - Si cette épidémie se répand trop vite, il faudrait prendre des mesures. - A quoi penses-tu ? - A la mise en quarantaine des malades. Il faudrait leur consacrer une partie de la ville. Si les hommes du Solstice les ont entreposés comme ça, à même le sol, dans la cathédrale, c’est qu’il ne doit plus y avoir de place, partout ailleurs. Puis il fit silence, réfléchissant, et laissant le temps aux forces en présence de s’exprimer. V |
| | | Uridan Sangried Maître du sang
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| Sujet: Re: L'enterrement de Kaull Hendenmark Mer 19 Juin 2013 - 23:31 | |
| Le soir avance encore, à pas comptés. Je rabat un peu plus ma capuche, pour cacher l'éclat de mes yeux. La longue file qui se pressait plus ou moins hypocritement vers le cercueil n'avait pas souffert plus de perte. Vérifiant qu'aucun regard n'était porté sur moi, je sautais directement sur un toit proche : c'était la meilleure façon d'avoir un point de vue digne de ce nom sur la petit place circulaire.
Un éclat de voix, sur ma droite. Je m'aplatis aussi vite que possible tout en restant silencieux. Je ne peux les voir, et eux ne peuvent non plus poser leurs yeux sur moi. Délicat sujet de conversation que celui-là. Je ne suis pas féru de politique, mais je vois bien comme la situation semble les préoccuper. Finalement, un petit groupe se détache, dans le but visiblement de passer aux hostilités avec les malades. Qu'ils fassent ce que bon leur semble, et si au passage ils pouvaient tomber malades eux aussi, cela m'amuserait beaucoup : vanité que leur volonté.
Le sujet de conversation qui reprend timidement est bien plus intéressant et préoccupant pour moi. Gérer une telle épidémie risque de mettre une partie de la ville sous quarantaine. et les entrées et sorties seront bien plus surveillées qu'à l'habitude. Peut-être devrais-je voler une cape blanche pour être certain de ne pas avoir d'ennuis en sortant de la ville.
ç'aurait été amusant de voir des rebelles essayer de mettre la pagaille lors des funérailles, mais les propres capes blanches de Kaull se débrouillaient déjà très bien toutes seules de ce côté-là. En attendant ...
Je roulai sur l'autre versant du toit, me redressait et commençai à bondir aussi loin que je le pouvais. La force surprenante contenue dans mes jambes me permettait d'atteindre une vitesse folle, que je mis à profit pour devancer les belliqueux tout en les contournant. J’atterris devant la cathédrale, sous le nez d'un prêtre qui prenait un peu d'air frais. Il sursauta, et ses yeux s'écarquillèrent en croisant les miens. Je lui posait une main sur la bouche.
"Un groupe de capes blanches arrivera sous peu, accompagné de quelques hommes d'arme. Abandonnez les prisonniers ou défendez-les, car c'est eux que vise l'expédition. Que chacun prenne sa décision ... J'aurai plaisir à vous regarder, de là où vous ne pourrez me voir."
Sans attendre de réponse, je sautai de nouveau, me propulsant sur le toit d'en face. En deux bonds, j'étais déjà hors de portée de sa vue et son ouïe. Caché sous une porte cochère, je pus voir le petit contingent partir à l'assaut du lieu saint. Vraiment, les coulisses étaient plus amusantes à contempler que la scène elle-même ... |
| | | Bael Nergal Père des Pestilences | Mandeur des Trois Familles
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| Sujet: Re: L'enterrement de Kaull Hendenmark Ven 21 Juin 2013 - 21:32 | |
| Le roi est mort, vive le roi. Au sortir de son entretien avec l’Ombre par laquelle il avait l’habitude de traiter avec ses supérieurs au sein de la Confrérie, c’était surtout la deuxième partie de cet adage que retenait Bael Nergal, le prince des asservis de Madorass. Un trône sans roi signifiait un royaume sans tête et une rébellion ragaillardie. Le temps des troubles était de retour. Pour un commerçant classique, le désordre politique entrainait souvent un ralentissement de l’activité, mais le commerce des esclaves n’était jamais aussi prolifique qu’en temps de guerre, pourvu qu’elle ne s’éternise pas. Cela permettait de refaire les stocks à moindre frais. Du tout bon pour notre Faux-Parleur. De plus, Bael était de ceux qui pensaient que l’instabilité du monde du milieu permettait à la Confrérie de prospérer et d’étendre ses tentacules invisibles dans toutes les strates de la société. La guilde gangrénait et rongeait la chaire de l’énorme animal sur le déclin qu’était le Royaume, sans toutefois chercher à l’achever, à la manière de ces parasites que l’esclavagiste appréciait tant.
C’était à cela que le Mandeur des Trois Familles pensait lorsqu’il gravit rapidement les quelques marches qui permettait de sortir de l’auberge des trois cailloux, un petit établissement discret et propret des ruelles de la ville basse. Il ne prit pas le temps de se retourner sur la porte qui avait claqué derrière lui, car il savait que l’Ombre était déjà partie et que leur entrevue n’avait jamais existé officiellement. Il prit le temps de regarder la salle de l’auberge. Mis à part l’aubergiste et sa femme, seuls deux ou trois clients étaient présent. La peste les avait tous fait fuir. Sans s’attarder, il se dirigea vers la sortie et salua d’un regard entendu le tenancier. Le soleil était déjà haut et il se savait déjà en retard pour le prochain évènement de la journée : la réunion du cercle des marchands du quartier de l’arène, la pierre angulaire des plans de Bael. Il avait axé ses agissements autour de cet évènement et c’était pour lui qu’il avait souhaité rencontré l’une des ombres de la Confrérie en urgence il y a quelques jours et attendu sa réponse aujourd’hui.
Bael n’avait jamais connu, à ses yeux, de moment pareil dans son histoire, où il était si urgent pour lui de préparer le développement de son influence marchande au sein de la capitale. En effet, il y avait pour lui, une telle conjoncture favorable à son expansion économique, qu’il était convaincu de devoir la saisir. La mort du roi était allée de pair avec celle, moins remarquable, d’un des principaux acteurs économiques de l’arène, un vieillard à l’agonie depuis quelques temps déjà qui laissait sa fortune et sa participation sans héritiers directs, du moins pour ses parts dans le contrôle de l’arène. Un grand flou régnait autour de ces titres financiers et il appartenait au conseil des marchands de régler le problème. Bael, qui y siégeait, comptait bien remettre en vente les parts libérées par la mort de leur ancien propriétaire et répartir l’argent qui en ressortirait entre le conseil, le gouvernement et la veuve, mais il lui fallait une majorité des trois cinquième au conseil pour que cela fût accepté. Cela permettrait au Chantre des maladies de racheter une partie de ces parts à moindre coût et par là-même de ne plus limiter son commerce à celui des esclaves. Pour cela, il lui fallait l’aval du Conseil de la Confrérie et c’était leur réponse que l’Ombre était venue lui apportait à l’auberge des trois cailloux.
A voir le visage terriblement concentré et austère de Bael, on eut pu croire que celle-ci fut négative, mais il n’en était rien. Au contraire, le Conseil avait accueilli avec enthousiasme l’idée de l’affidé et il lui appartenait de saisir l’occasion propice qui se présentait aujourd’hui. Maintenant que ses supérieurs étaient convaincus, il fallait que l’esclavagiste parvienne à rallier à lui ses pairs marchands. L’influence de Bael auprès des marchands de Madorass était considérable, surtout auprès de ceux du quartier de l’arène, car il contrôlait la plupart du commerce d’esclave de la capitale et que par là-même, il représentait un acteur important au sein de la cité. Au sortir de l’auberge, il retrouva son garde du corps qui l’accompagnait lors de la plupart de ses déplacements et se dirigea à pas pressés vers le lieu du rendez-vous, non loin de l’église où l’enterrement du roi aurait lieu. Alors qu’il s’apprêtait à arriver, ils se firent couper la route par un petit groupe de capes blanches qui marchaient vers l’église avec plus de hâte encore que Bael vers son destin. L’esclavagiste et son protecteur les laissèrent passer avec la déférence méfiante que le sorcier avait à leur égard, puis ils reprirent leur route jusqu’à la bâtisse qui abriterait la réunion. Elle ne devait plus être bien loin. |
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| Sujet: Re: L'enterrement de Kaull Hendenmark Jeu 27 Juin 2013 - 16:29 | |
| Quelques jours auparavant... La centaine d'hommes de Jon Snow marchait au pas sur les routes désertes menant à Madorass, remarquant toujours plus d'indices concernant la mort du Roi. Des villages entiers avaient été vidés de toute présence militaire, d'autres avaient été irrémédiablement détruis par la rébellion ou par nul-ne-sait quelle secte. Des convois s'affichaient au loin, laissant y voir les fidèles à Kaull qui avaient décidé de lui rendre honneur, parfois avec sincérité, au dernier jour où l'on parlerait de lui comme de son vivant. Le son des bottes en fers que portaient les soldats de la garde Royale retentissait encore et encore. Jon, sur son cheval, parlait à la fabuleuse femme qui se tenait à sa taille, faisant mine de l'apprécier. Mais cela ne durera pas. Car au loin, des cris retentirent. Le convoi précédemment décrit était prit d'assaut par des brigands, insultant pour le coup tout les respects à entretenir durant un jour funèbre de ce genre. Ni une, ni deux, l'armée du Général reçu l'ordre d'un geste de la main de charger et de sauver ces civils, et s'exécuta magistralement, fondant sans crier gare sur les malheureux assaillants. Ceux-ci moururent dans d'atroces souffrances, percés de part et d'autres par les épées et les lances de la garde royale. Les civils, cependant, ne quittèrent pas leurs visages inquiets ; ce n'était pas fini. Car dans la brume qui les entouraient, approchait du groupe armé une masse de brigands. Enorme. Sans doute fut-elle rebelle, mais l'heure n'était pas à l'identifié. Notre homme, ordonna d'une voix forte et certaine à ses hommes de se ranger en phalange. Un mur de vouges meurtriers, dans lequel les hommes se protègent les unes les autres du genoux à l'épaule avec leur boucliers. Mais dans leur course pour appliquer cette formation, ils furent interrompus. D'abord par une pluie de flèches qui en firent tomber une dizaine, dans des cris semblables à ceux d'une dinde, puis par des chiens gros comme des enfants, aux crocs particulièrement doués. Ils attrapèrent par le coup des soldats malheureux qui voyaient leur vie défiler devant leurs yeux à l'instant où ces animaux élevés pour tuer profitaient du festin qu'était leur chair. Enfin arriva la charge, détruisant une formation incomplète et rendue fragile par la surprise. Les talents de combats de la garde, bien que supérieurs à ceux de l'ennemi, ne surent contenir l'assaut. C'était une vague de plusieurs centaines d'hommes qui dévorait la petite armée de Jon, maudissant les lois de lui interdire, en cet âge sombre, de sortir de Madorass avec l'entièreté de son armée. Kara Bawen, qui était avec le général sur son cheval blanc, lui démontrait alors l'importance des sentiments qu'ils avaient commencés à partager durant le voyage et arracha la dague de sa ceinture pour la lui enfoncer dans le coté. L'homme ne put s'empêcher de crier en tombant de sa monture, voyant, dans le flou et la poussière, la femme s'en aller après l'avoir détruit, abandonné. Il se souviendra de cette image durant le restant de ces jours. La veille... Jon s'était réveillé au milieu de cadavres, déjà dévorés ici et là par des vautours et autres rapaces peu recommandables et particulièrement bruyants. Les mouches grouillaient de partout, renforçant l'aspect horrible du panorama où s'étendaient les corps de personnes qui auront cru pouvoir gagner jusqu'au bout après s'être fiés à la réputation de celui qui les dirigeait... Qui fut sans doutes sur-estimée. Il souffrait comme il eut rarement souffert au coté, sa blessure semblant doucement s'infecter, mais il ne se laissa pas à la souffrance inutile. Il ne lui restait plus que quelques heures de marche pour atteindre la capitale, et son frère, et ses armées... Il se releva donc, et prit son courage à deux mains pour surpasser cette effroyable douleur, et priant les dieux pour que la chance ne lui amène pas d'autres brigands. Sa démarche n'était pas des plus belles, rendue ridicule par sa blessure qui le forçait à sautiller de son pied droit. Mais heureusement, sa cape noire et massive cachait le malheureux spectacle. Son visage blême régnait durant tout le voyage sur le personnage qui ruminait sa défaite, ainsi que le départ de celle qu'il aimait sans vraiment comprendre pour quoi. Bien sûr, elle était jolie, mais cela était-il réellement suffisant pour aimer à ce point ? Cette question mérite d'être posée, particulièrement lorsque la femme en question était dans le camp opposé. Il se demanda également, en silence, s'il l'aimait encore. S'il accepterait volontiers son retour dans ses bras. Et malgré les heures et les milliers de pas qui se suivirent, la réponse ne put parvenir à lui. C'est donc en colère et frustré qu'il arriva en face de l'une des grandes portes, ouvertes de la cté, à laquelle vint l'accueillir un garde au traits qu'il pensait reconnaître. "Sieur Snow ..? C'est bien vous ..?"C'était l'un des plus fidèles hommes de son frère, Robb Snow, également général de la garde royale et détenteur d'autorité sur plusieurs milliers de garde comme l'est Jon lui-même. Mais que celui-ci soit là, sans Robb, alors qu'il faisait parti de ses meilleures armes inquiéta le général présent, qui demanda donc, avec une légère inquiétude ; "Qu'est-il arrivé au Général Robb Snow ..?"L'homme à qui Jon s'adressait se décomposa devant lui, abattu par la nouvelle qu'il avait à transmettre. "Je crains, mon Seigneur, que votre frère ne nous ait laissé... Qu'il ait déserté."Les yeux de Jon brillèrent d'une incompréhension totale. Robb s'en serait allé ? Qu'est-ce qui aurait inspiré chez lui une telle peur ..? Mais malheureusement, le temps n'était pas aux devinettes, et notre homme n'était pas d'humeur à assumer d'autres mauvaises nouvelles. Il demanda aux quelques hommes de son frère présent de bien vouloir l'escorter jusqu'aux casernes leur appartenant. Et c'est durant ce chemin que Jon se rendit compte que l'enterrement avait déjà commencé. Assis sur une chaise peu confortable dans un grande pièce, le général Snow se faisait traiter ses plaies en buvant. Vinrent enfin ceux qu'il avait fait réunir ici ; tout ses capitaines, ainsi que ceux de son frère. Ce furent donc une centaine d'hommes, au moins, qui étaient debout autour du général. "A partir de cet instant, chacun d'entre vous est sous mes ordres. Mon frère est désormais un déserteur, et de mon rang de Général de la Garde Royale, je le démets de ses fonctions."Tous comprirent ces mots. Ces phrases et cette voix firent Jon Snow dirigeant d'une armée deux fois plus grande que celle offerte à la plus part des personnes de son rang. Cet homme récupéra donc lentement son sourire, alors que le médecin lui annonçait qu'il eut terminé son travail. Il se releva donc, heureux de voir qu'il ne souffrait plus, et bu encore un verre cul-sec, demandant au bras droit de son frère s'il avait donné des ordres avant de s'en aller. Et que ne fut pas merveilleux d'entendre, pour le général, que son frère avait posté une garde armée aux coffres du Roi pour s'assurer qu'ils ne tombent pas en de mauvaises mains. Il aurait presque applaudit si l'heure n'eut pas été si grave. Quelqu'un lui signala enfin que sa monture était prête, tout comme sa garde rapprochée, ce qui le fit aller vers l'extérieur avec les capitaines qui ne s'en étaient pas allés. Le théâtre de ce malheureux évènement, Madorass, était aujourd'hui grandiose et si misérable à la fois, aux yeux de notre homme. Il n'eut jamais autant de pouvoir ici-bas. Il était donc presque ravi d'avoir apprit que son frère eut déserté. Sa garde rapprochée comptait aujourd'hui trois centaines d'hommes, dont les deux tiers étaient à cheval, précédés et suivis d'une cinquantaine d'hommes armés de lances. C'est ainsi bien accompagné qu'il s'en alla vers l'enterrement, se renseignant sur la répartition de son armée avec son lieutenant. Celui-ci lui expliqua avec une certaine satisfaction que ses ordres eurent été suivis à la lettre. Cinq-cents épées étaient aux coffres, chargés de ne laisser passer personne en dehors de sa propre personne. Trois cents l'accompagnaient, deux cents étaient déjà à l'enterrement, quand tout le reste s'était établi, divisé en groupes équitables, aux différentes portes de la ville, avec l'ordre de ne plus laisser entrer ou sortir qui que ce soit de la cité, avec pour prétexte premier une mise en quarantaine brutale de la cité. Chevauchant au pas et écoutant tout cela attentivement, Jon se demanda quand est-ce qu'il devrait commencer à prendre son trône... Car oui, après avoir été abandonné par cette femme et ce frère, il avait décidé de faire en sorte que plus personne ne daigne l'abandonner sans en subir les conséquences. Et pour cela, quoi de mieux que de porter une couronne ..? |
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| Sujet: Re: L'enterrement de Kaull Hendenmark Mer 10 Juil 2013 - 23:02 | |
| Un craquement profond, les portent s'ouvraient. - Bonjour bonjour, pardonnez-nous de troubler votre petite fête, nous sommes juste là pour enlever les mauvaises herbes.La cape blanche qui parlait, à la tête d'une immense troupe d'hommes en armures ternes, avait un sourire sur le visage. Un sourire qui ne se communiquait pas, un sourire empli de violence et de folie. Un sourire devant lequel les hommes du solstice, bien que déterminés à défendre leur cause - et mis au courant, à l'avance, par un mystérieux inconnu -, déglutirent. Quelques instants un silence de mort souffla dans la grande cathédrale, tandis que les guerriers s'avançaient. Les deux religieux formèrent une modeste barrière. - Non ! Ne faites pas ça, ces hommes méritent des soins. Le solstice juge tous les hommes, avec des droits et des devoirs égaux pour chacun, peu importe que Kaull Hendenmark était Roi, je ne peux..Un homme en pourpre le coupa. - C'est toi, mon enfant, qui te dresse en travers du chemin du solstice.Puis une Cape Blanche robuste envoya valser l'homme de Dieu d'un revers de main. Le deuxième des résistants, le regard sombre et l'air fier, haussa la voix. - Je suis un serviteur du Roi et du Solstice, bien plus que vous ne l'êtes. Sire Hendenmark faisait passer les vivants avant les morts, et il n'hésitait pas, parfois, à changer la tradition. Je suis certain qu'il serait de mon côté si...Du sang s'échappa de sa bouche. Une lame lui traversait le ventre, lui ressortant par la nuque. Ses yeux fixèrent le lointain, alors que le murmure de son meurtrier flottait dans son oreille. - Pardon, tu bouchais le passage.Le corps s'écroula au sol, tâchant l'édifice en rouge. L'homme de pourpre écarquillait les yeux, face à la scène. Jamais une Cape Blanche ne s'était permit de telles extravagances. Il fallait être fou, ou avoir un orgueil démesuré, pour ainsi insulter l'inquisition, l'ordre religieux, ainsi que les dieux. Cela revenait à signer son arrêt de mort. Mais la Cape Blanche s'en moquait, toujours le même sourire sur le visage, il avançait dans la demeure du solstice, balayant, avec ses hommes, les souffrants hurlants. *** La nuit tombait sur Madorass. Déjà, de nombreuses personnes avaient prié devant le corps du Roi. Mais la masse, cette foule, continuait, comme infinie. Défilant, la mine basse, l'oeil éteint, et les jambes lourdes. Face à au jour déclinant, de nombreux voyageurs se réfugiaient dans les auberges, d'où les rumeurs couraient. Il était bien plus facile de parler, à l'intérieur des tavernes, avec les hommes saouls, que dehors, dans les rues mortes. - J'pense qu'y vont tout faire cramer dans l'Venill. Disaient les uns. - Quand qu'il était là, j'le maudissais. Maintenant qu'il y est plus, j'le regrette. Disaient les autres. Et ces feux jaunes, filtrés à travers les fenêtres à petits carreaux, devenaient bientôt le seul éclairage dont bénéficiait la citée. Quelques chants, lents et graves, s'élevaient dans les airs, s'échappant des cheminées, avec la fumée. *** Pendant ce temps, la petite réunion des généraux avait pris fin. Aux oreilles des hommes présents, l'on racontait que Jon Snow s'était attribué seul les fonctions de son frère, et avait pris la décision de mettre la citée sous quarantaine. Cette nouvelle, bien soudaine et impertinente, faisait froncer quelques sourcils. Et c'était pour cette raison que Messer Korköol, grand général des légions de l'est, avançait dans Madorass, d'un air désabusé. A ses côtés, Selfer Potriss, un autre général influent et respectés, lançait des regards autour de lui. Une centaine d’hommes armés les accompagnait, groupe uniforme, démarche militaire. Nombre d’entre eux tenaient des torches, afin d’y voir plus clair. Et ce fut au détour d’une rue, à côté d’une place sombre et lugubre, que les deux généraux croisèrent le troisième. Jon Snow se tenait à cheval, accompagné d’un nombre disproportionné de soldats. Messer soupira, puis se plaça devant l’avancée de la troupe. Un sourire malin montait sur ses lèvres, alors qu’il s’adressa au général de la garde, levant les yeux pour pouvoir le voir. - Tu ne crois pas t’être déjà fait suffisamment remarquer, Jon ?Le général des légions de l’est avait quelque chose, dans les yeux et dans sa carrure, qui le rendait impressionnant. Même s’il se trouvait à pied, avec un air fatigué et une voix faible, plus un souffle n’osait interrompre son monologue. C’était avec un regard amical qu’il considérait Jon Snow, et continuait de lui parler, sans le laisser prendre parole. - Tes décisions ne sont pas bêtes, mais seul un Roi aurait pu te donner le droit de t’offrir les troupes de ton frère. Et j’ajouterai que, d’après mes hommes, de nombreux villages autour de Madorass sont déjà touchés par la maladie. Nous agissons trop tard, vouloir la contenir dans la ville est inutile. Un temps de pause, même Selfer Potriss, qui pourtant était du même rang que Messer, n’osait donner son avis. - J’ai beaucoup de respect pour la garde, ne te méprends pas. Mais je crois que ça n’est pas le cas des Capes Blanches, qui, de plus, ne vont pas se réjouir de voir un général, seul, prendre de telles libertés. Ils auront l’impression que tu profites de la mort du Roi, alors que je sais, moi, que tu veux avant tout régler... Les choses qui sont oubliées. Messer Korköol s’approcha du destrier de Jon Snow, il parla plus bas. - Retire tes hommes des portes de Madorass, et aide nous à créer une zone murée de la ville, destinée aux malades. Trois généraux sont plus imposants qu’un seul. Son œil pétillait, alors que son visage froid, insensible, attendait une réponse du général de la Garde Royale. V |
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| Sujet: Re: L'enterrement de Kaull Hendenmark Jeu 11 Juil 2013 - 0:14 | |
| - Spoiler:
Bon, je tente ce coup-là. Si jamais ce que j'ai écris posait problème pour la suite de l'event, il suffira aux admins de me prévenir et j’éditerais ce qui doit l'être. Bonne lecture
Je fis la moue. J'avais attendu des prêtres qu'ils en appellent à la magie divine pour défendre leur temple. Triste époque où les plus ardents défenseurs de la religion n'ont pas le pouvoir de repousser ceux qui leur veulent du mal. Mais je m'amusai quand même. Les cris étaient un délice pour les oreilles, bien plus agréables que les gémissements qui les avaient précédés. Je me pris à imaginer la scène si, le lendemain, on trouvait ... oh oui, il fallait absolument que je me mette au travail ! Je descendis de mon poste d'observation. Je me fondis ensuite dans l'ombre d'un mur, pour m'assurer qu'on ne puisse me voir depuis l'intérieur du bâtiment. Je n'avais pas besoin de voir le sang pour le sentir répondre à mon pouvoir. Je le fis couler vers l'entrée, où il commença à prendre la forme d'un corps massif, qui semblait sortir du sol. Dès que son torse fut assez grand pour permettre une parodie de parole (souffle et cordes vocales), je le fis ... et bien, je le fis parler. Tout en continuant à le former, je le fis parler, ce qui se révéla un exercice plutôt prenant. Golem de sang - Comment osez-vous désacraliser ce temple ? Qui vous a permis de souiller la demeure du Solstice avec le sang des innocents ?Je n'entendis que des bruissements, mais je n'avais pas besoin de beaucoup d'imagination pour comprendre que les capes blanches, ainsi que le religieux qui les avait guidées, venaient de se retourner. Les bras du golem se muèrent en lames, et je pinçai les lèvres : si je ne voyais pas les adversaires, j'allais devoir me fier aux blessures que recevait ma création pour guider ses attaques. Je n'avais pas de tendresse particulière pour les morts, mes ces humains si imbus d'eux-même méritaient une punition. Le temple résonna alors des cris de guerre et de douleur des humains. C'était le chaos complet, et j'avais du mal à maintenir l'assemblage. Toujours concentré, je dégainai mes dagues pour me positionner dans l'encadrement de la porte du temple. Mes yeux renvoyaient une lumière rouge spectrale qui attira l’œil des capes blanches. Le religieux habillé de rouge était mort, au moins un que j'avais réussis à avoir à l'aveuglette. Le combat avait durer une dizaine de minutes, et une dizaine de corps jonchaient le sol. Il en restait pourtant encore une quarantaine debout, dont une quinzaine de capes blanches. Ce que je voulais faire risquait d'être difficile à mettre en place, mais le jeu en vaudrait la chandelle ... Cape blanche - Qui es-tu ?!Uridan - L'expiation de vos péchés.Cape blanche - Alors les Dieux devraient envoyer autre chose que des gamins pour les venger, et reconnaître la priorité de leurs dévots !!Je ne fis que tendre le bras et le golem imposant se mua en deux entités distinctes, un peu plus petites qu'une homme. Maintenant que je voyais clairement la situation, c'était bien plus facile. Tout en manipulant mes marionnettes, je rassemblait le sang versé supplémentaire vers moi. J'allais en avoir besoin. Ce qu'il y a de bien avec mes pantins, c'est qu'ils peuvent faire des mouvements impossibles. à eux deux, ils contenaient les soldats du rang, chacun étant bien plus dangereux que l'unique golem du début. Le sang versé par ce combat se dressait autour de moi, d'une grande solidité, bloquant la plupart des attaques des capes blanches. Cependant, je ne pouvais maintenir tous cela en même temps. Tous le sang, soudain, vint m'envelopper comme un œuf. Il restait encore les quinze capes blanches, ainsi que cinq gardes. C'étaient bien les premiers qui me posaient problème : plus forts, mieux entraînés, plus agiles, et certains devaient avoir des pouvoirs, bien qu'aucun ne l'ai montré encore. Je pris une gorgée de sang, et sentis la fatigue quitter mon corps : je devais me dépêcher si je voulais venir à bout de mon plan avant que le cercueil ne soit déplacé. *** La nuit avait de nouveau embrassée l'édifice dans son voile de silence. Un cri déchirant retentit dans la ruelle, alors qu'un malade était porté par trois hommes, pour lesquelles une femme tenait une torche et éclairait la route. Ils emmenaient le pauvre malade auprès des prêtres du Solsice, il allait sans doute grossir le rend des condamnés, mais au moins mourrait-il près du Dieu. Lorsqu'ils ouvrir la porte, ils hurlèrent tous en cœur. Le sol était recouvert des cadavres des centaines de malades, mais aussi de ceux de la plupart des prêtres et de soldats, sans compter les capes blanches. Pire encore, une statue du Dieu du Solstice supplémentaire était apparue sur le Grand Autel. Elle était immense, et le fait qu'aucune goutte de sang ne souille le sol laissait deviner quels en avaient été les matériaux. Dans la main du Dieu, un parchemin déplié proclamait ces quelques lignes. "Ceux-là sont morts dans les affres de la maladie pour n'avoir pas été de bons fidèles. Ceux-ci pour m'avoir mal servis, et n'avoir pas su défendre ma maison. Les derniers, parjures à leurs Dieux, ont répandus le sang sous mon toit. La justice du Solstice s'est abattue en ce jour. Priez pour votre salut, car mon poing vengeur ne fait qu'entamer la longue chute qui le mènera à frapper violemment le sol pour en chasser les infidèles à jamais."Lorsque les cris se turent, quelques sanglots s'élevèrent. Un jeune homme, ou plutôt un garçon qui se préparait à entrer dans l'âge adulte, était recroquevillé derrière un banc, prostré. La femme se détacha du groupe pour essayer de le faire parer. Il ne put que répondre en balbutiant des mots incompréhensibles, parlant d'une ombre rouge qui avait tué tout le monde. Lorsque ses sanglots se turent enfin, il avait perdu connaissance. Un des hommes le prit dans ses bras, annonçant qu'il l'emmenait chez un guérisseur de sa connaissance. Le petit aurait sans doute les idées plus claires à son réveil. Aussi sortit-il au pas de course du lieu de culte, avec un garçon aux cheveux rouges et aux yeux verts dans les bras ... Quand aux autres, ils n'osaient pas déposer le malade : le parchemin dans la main du Dieu était clair : ceux qui étaient frappés de maladie avaient simplement déplus au Solstice. Ils ne pouvaient pas le poser ici. Pire encore, il n'y avait plus personne pour le soigner de toute façon. De peur que le manque de foi de leur fardeau ne les contamine, ils se dépêchèrent de le jeter hors du lieu de culte, avant de prendre leurs jambes à leur cou en hurlant la nouvelle : la Maladie n'était que le courroux du Dieu du Solstice, qui avait laissé un message en sa demeure pour le proclamer ! Le troisième homme tenait fermement le corps contre lui. Le guérisseur pourrait rendre des forces à l'enfant. Il devait absolument savoir ce qui s'était passé. Il baissa les yeux, et manqua de trébucher. Il inspecta le visage de son fardeau de plus près, l'air perplexe, avant de reprendre sa course. Il aurait pourtant juré l'avoir vu sourire ... |
| | | Jon Snow Offrande aux corbeaux
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| Sujet: Re: L'enterrement de Kaull Hendenmark Ven 12 Juil 2013 - 4:56 | |
| Jon eut toujours méprisé les Capes Blanches. Ils étaient l'incarnation, selon lui, de ce que l'on faisait de pire dans l'armée Royale. Contrairement à la garde, les capes se pensaient supérieures à la moyenne ; elles avaient un rang et des libertés. Elles avaient des droits qui allaient plus loin que celui de respirer ou de profiter d'une permission ici et là. Le jeune général, juché sur son cheval, fier, avait avec son grade certainement à peine autant de pouvoir et de poids dans la machine Royale qu'une seule Cape Blanche parmi les moins réputées. Cela le fit ronchonner fort, très fort, mais intérieurement. Pour ceux qui l'observaient alors, rien ne pu paraitre. Il restait de marbre et silencieux, faisant mine de réfléchir à une solution.
Messer Korköol et Selfer Petriss étaient tous les deux des dieux au sein de la garde. Rares étaient ceux qui inspiraient autant le respect. Leur faire un affront, quel qu'il soit, serait une preuve de bêtise absolue de la part de Jon Snow, qui se contenta de demander à l'un de ses hommes de bien vouloir tenir l'étrier droit de sa selle tandis qu'il descendait de son destrier par la gauche, ou se trouvait le dit Messer.
"Vous avez raison, mon général. Je le crains. J'aurais du y réfléchir."
Le jeune homme tourna la tête, faisant légèrement virevolter sa chevelure noir pour jeter un regard sur l'homme qui l'avait aidé à descendre.
"Prends mon cheval et fait passer l'ordre de rouvrir les portes de la ville aux gardes. Que le quart de leurs forces restent néanmoins en place, au cas où il faudrait faire bloc contre on-ne-sait-quoi."
Lui dit-il. Car non, Jon n'avait pas pour priorité d'endiguer la maladie. Il comptait d'abord protéger ce que le Roi avait laissé après sa mort ; à savoir, le trône et les coffres, pour ne parler que de ce qui sautait à ses yeux. Il avait parfois l'impression d'être le seul à se préoccuper du prochain règne, celui qui suivrait au Roi défunt que bien trop peu pleuraient. Il se permit de continuer sa route avec les deux généraux, suivants leurs pas. Il fit un geste qui fit battre le tambour pour deux coups brefs, histoire que les troupes reprirent leur marche dans un pas militaire. L'occasion était de joindre ses forces à celles des militaires, des vrais. car si les gardes étaient nombreux et volontaires, ils n'étaient pas aussi doués et bien entrainés que les hommes qui accompagnaient alors les deux généraux qu'il avait croisé. Ceux-ci était, d'abord, mieux équipés. Leurs armures alliaient le cuir et l'acier, couvrant une cote de maille qui, à elle seule, les protègerait mieux que l'armure de cuir complète que portaient ses hommes à lui. Ils étaient disciplinés et se tenaient parfaitement droit. Ils marchaient en parfaite synchronisation.
Ce fut à croire que les hommes du jeune garçon comprirent la supériorité de ceux qui empruntaient alors les mêmes routes dallées qu'eux, puisqu'ils leurs laissèrent le droit de passer devant. Ils attendaient, faisant mine, eux aussi d'avoir une certaine carrure, que le contingent de soldats de Messer et Selfer ait tourné à gauche avant de lui emboîté le pas.
Alors qu'ils se dirigeaient certainement vers une place où ont étés réunis la majorité des personnes touchées par cette affreuse maladie, Jon se permis de toucher deux mots de l'idée qu'il avait en tête à ses nouveaux alliés.
"Avec mes forces et les vôtres, nous avons à la fois la chance de limiter les morts causés par la maladie, mais aussi de permettre au Royaume de prendre un tournant qui lui ferait du bien."
Commença-t-il sagement, avec un ton miséricordieux. Car il se sentait miséricordieux envers la majeur partie des personnes prétendant servir ce qu'il restait du Royaume. Les gens qui arborent aujourd'hui l'emblème de Kaull, selon les dires du général, sont corrompus ou faibles. Ils sont serviables à bien des gens, mais ont laissés leur honneur sur le coté depuis trop longtemps. Leur foi en ce Royaume est morte depuis longtemps, si ce n'est depuis peu, avec le Roi. C'est du moins ce qu'il expliquera en marchant. Il expliquera cela, mais aussi le manque cruel de résistance que les forces armées de Madorass pouvaient actuellement offrir à leurs assaillants, internes comme externes.
"La mort de Kaull est le présage, si pas la cause, d'un âge sombre à venir. Et celui-ci approche vite. Je ferai tout pour que Madorass soit prête." Dit-il, fièrement, pour illustrer son idée avec simplicité, en frappant du point dans la paume de sa main, les dents serrées.
Il regardait alors chacun des généraux.
"Il est temps pour la garde, pour l'armée, pour les gens fidèles au Royaume, de prendre ce qui leur revient de droit." Dit-il enfin, tout sourire. C'étaient là les premiers mots de Jon Snow, qui ferait à partir de cet instant précis, tout ce qu'il peut pour monter sur le trône, et ne s'en cacherait guère. Quitte à d'abord s'opposer au fantôme de celui-ci.
Il entendait une grande musique dans sa tête animant des instruments en tout genre, mais surtout des battements de tambours, dont le bruit était brisé à chaque minutes par les cors puissants de la garde Royale, le tout soutenu par la marches d'armées diverses mais toutes sous son contrôle. Les instruments à corde, violons et autres contrebasses, eux, se contentaient d'illustrer en quelques notes amenées à point nommé, la mort d'ennemi tombant au gré des cymbales. S'y ajoutaient enfin les chants grégoriens, alors que des mains de personnages importants, sous les applaudissements de la foule, posaient sur la tête baissée de notre homme, une couronne dorée ornée de pierres dont la valeur d'une seule pourrait acheter le monde entier.
C'est alors que son rêve prit fin, brisé par la voix de son interlocuteur, qui lui répondit on ne sait quoi. |
| | | Bael Nergal Père des Pestilences | Mandeur des Trois Familles
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| Sujet: Re: L'enterrement de Kaull Hendenmark Ven 12 Juil 2013 - 18:07 | |
| La demeure qui abritait la réunion des marchands de l’arène était une de ces bâtisses bourgeoises que l’on trouvait dans les quartiers privilégiés des grands bourgs et des cités. Elle cachait ses fondations et sa charpente de bois derrière des ornements floraux et des cache-misères de pierre mettant en scène des mythes marchands et les symboles du commerce sur des bas-reliefs finement sculptés. Une porte à double battant caché par un porche rongé par le lierre marquait l’entrée du bâtiment. Il fallait s’affranchir de quelques marches pour vouloir l’atteindre. Bael les engloutit en une ou deux enjambées, son garde sur les talons, tant il était pressé par le cours des évènements. Arrivé devant la porte, il en frappa le bois massif et attendit qu’on vienne lui ouvrir. Il profita de ce court répit pour jeter un œil derrière lui. Déjà les capes blanches avaient disparu, englouti dans l’ombre massive de l’église. Au moins, ils n’étaient pas venus pour perturber les projets de l’esclavagiste, c’était une bonne chose, même s’il était loin de se douter qu’un autre impertinent se mêlait à la danse.
Un grincement sinistre annonça l’ouverture de la maison. L’énorme porte pivotait avec une lenteur qui laissait imaginer son poids, faisant gémir à n’en plus finir les gonds qui la raccrochaient au mur. Une silhouette familière, éclairée par un candélabre, se détacha de l’obscurité. « Sir Nergal, nous n’attendions plus que vous pour pouvoir commencer. » déclara le petit homme avec un sourire courtois. « Veuillez excuser ce retard impromptu Sir Ajde Ponhomp, les esclaves n’ont même plus la décence de dormir la nuit. » justifia l’esclavagiste en lui rendant son sourire, faisant échos aux nombreuses tentatives d’évasions nocturnes qui avaient lieu ces temps-ci et qui nécessitaient parfois l’intervention du Faux-Parleur. C’était un pieux mensonge, mais nul ne devait être mis au courant de ses relations avec la confrérie. Il n’est d’homme raisonnable sans discrétion. Le regard de l’esclavagiste couvait avec une bienveillance feinte son homologue. Il s’agissait d’un homme petit et gras, comme un porc mure pour l’abattoir. Son double menton lui faisait comme un cloaque qui s’agitait à chaque fois qu’il ouvrait la bouche pour déverser ses paroles tantôt mielleuses, tantôt cyniques. Il était, comme tous ceux qui seraient là ce soir, un homme de poids au cœur du quartier de l’arène et sa passion des combats était connu. Il était notoire que s’il n’était pas en train d’inspecter ses échoppes, on le trouverait au cirque où il applaudissait en gloussant les victoires de ses gladiateurs. Bael ne l’appréciait guère, mais il lui reconnaissait un certain sens du commerce et des affaires. Ce soir, la réunion se ferait sous son toit.
A la lumière de la torche les trois compères traversèrent un couloir avenant au parquet chaleureux, bien qu’ils ne fussent qu’un étalage du succès financier de leur propriétaire. Les deux marchands continuèrent d’échanger nombre de banalités avant d’arriver à la salle de réunion. Là, comme de coutume, une table ovale les attendait autour de laquelle siégeaient déjà les marchands les plus influant du quartier de l’arène. Ils étaient au nombre de quinze, ce qui rendait le processus de décision long et rébarbatifs. Souvent, les votes étaient reconduits plusieurs fois avant que la solution finale ne fut entérinée. D’une légère révérence, Bael salua ses confrères et alla s’asseoir à la chaise qui lui était destinée. En tant qu’hôte, Sir Ajde Ponhomp dirigeait la réunion et trônait en bout de table. De l’autre côté, à l’arrondi opposé, le plus riche des marchands présents avait le privilège du siège. Ce soir-là, le siège était vide, car celui était mort. La répartition de ses biens déterminerait la nouvelle hiérarchie. C’était l’un des deux ordres du jour. Le plus important aux yeux de Bael. Le second était la gestion des impacts de la peste et de la mort du Roi sur leurs affaires. C’était ce point-là qui inquiétait la plupart des membres de ce cercle. Bael comptait bien profiter de leurs inquiétudes pour faire du premier point une futilité à régler rapidement et –bien sûr- à son avantage. Les rites furent respectés et de nouveaux des banalités furent échangés entre les protagonistes, prenant chacun des nouvelles de la santé commerciale des autres. C’était le théâtre d’une hypocrisie absolue, car en bons requins, chacun se tenait informé au mieux des affaires des autres, n’attendant que l’instant propice pour engloutir leur part et engraisser leur vache à lait.
Après un quart de courtoisie illusoire, les choses sérieuses débutèrent. Sir Ajde Ponhomp, au prix d’un incroyable effort pour soulever son épaisse carcasse, s’apprêtait à prendre la parole : « Messires, mes amis, vous me voyez flatté de vous accueillir sous mon toit et je souhaiterais, en ma qualité d’hôte, attirer votre attention sur certains points. Comme vous le savez, notre regretter Roi est mort et sa dépouille sera exposée au lever du jour dans l’église. » Commença le bourgeois d’une voix étonnamment charismatique et autoritaire. « Cependant, ce n’est pas la seule disparition que nous ayons à déplorer, poursuivit-il. Notre regretté confrère, Sir Dabeye, a été emporté par le Solstice et je voudrais que nous ayons une pensée pour sa veuve. » Il marqua alors une courte pause et un silence solennel s’installa. « Néanmoins, il convient que, ses possessions n’ayant trouvé aucun héritier valide, nous assurions la pérennité de ce qui fut, pour lui, le travail de toute une vie. C’est ce qu’il aurait voulu. Je souhaiterais que nous envisagions cette question dans un premier temps avant de traiter les autres affaires du jour. » Aussitôt, Bael se leva, ainsi que deux de ses confrères, ce qui signifiait qu’ils demandaient la parole. Les deux premiers ne firent que soulever quelques interrogations mineures sur l’héritage du Sir Dabeye, mais le maitre de cérémonie les écarta d’un revers de la main, expliquant que l’inventaire serait fait sitôt que les premières interrogations trouveraient une réponse. Vint ensuite le tour de Bael. Celui-ci avait attendu avec un air grave et lorsqu’il prit la parole, son ton était sévère. « Chers amis, frères de commerce, je n’ai nulle intention d’offenser la mémoire de notre regretté Sir Dabeye. J’estime qu’il est cependant de mon devoir de souligner qu’il s’agit là d’une affaire mineure comparée à la gravité de la situation générale que nous affrontons. La peste est dans les esprits de tous, le royaume n’a plus de couronne et la rébellion reprend du souffle. Des bruits courent sur la prise des armes des Clans autour de Beolan, bientôt ils fondront sur Madorass. Nous devons d’abord protéger nos acquis avant de songer à les étendre. Je souhaiterais que la question de l’héritage de notre ami soit considérée comme secondaire et reportée jusqu’à nouvel ordre, tant que nous n’aurons pas pris les mesures nécessaires pour sécuriser nos affaires et éloigner la peste de nos commerces. » Ce beau discours de pragmatisme forçait légèrement le trait sur l’urgence de la situation et semblait sous-entendre que tout se liguait contre les bourgeois de Madorass et Bael lui-même n’était pas aussi alarmé que ça. Il avait volontairement durcit le ton pour s’assurer le refus de sa requête et cela eut l’effet escompté. Sir Ajde Ponhomp lui répondit en ces termes. « Cher Sir Nergal, nous respectons tous votre pragmatisme et votre bon sens. Vous avez su imposer votre présence dans notre quartier avec habilité, rapidité et détermination, ce qui nous témoigne à tous de la qualité de vos jugements. » Rien de tel que de caresser un chien dans le sens du poil avant de le frapper, la punition paraîtra moins dure et il pardonnera son maitre. « Cependant, croyez-moi, rien ne sert de protéger une maison qui tombe en ruine. C’est le risque que nous prenons si nous ne réglons pas la question de cet héritage, nos fondations seront branlantes jusqu’à ce que ce contretemps soit réglé. De plus, nous sommes des marchands, c’est l’armée qui doit gérer les histoires de rébellions et de soulèvement des Clans. Mais vous avez raison, nous devons nous en préoccuper, même s’il ne s’agit certainement que de rumeurs, leur prêter une oreille trop attentive serait une erreur. » Finit-il en gloussant.
Malgré la réaction du maitre de cérémonie, la réaction de Bael, belle prestation d’acteur, avait réveillé les appréhensions d’une bonne partie des personnes présentes ce soir. Bael ne les avait pas fait naître, il avait juste appuyé sur les peurs latentes qui imprégnaient la mémoire collective dans la capitale. Tout le monde avait perdu un parent ou était sur le point d’en perdre un à cause de la peste. Tout le monde avait des amis, des collaborateurs ou de la famille sur Beolan. Et surtout, tout le monde ici craignait que la Rébellion leur retire leurs privilèges de nantis si elle parvenait à ses fins. Les tractations sur l’héritage allaient se faire, on ne pouvait pas annuler un ordre du jour. Surtout que la réponse de Sir Ajde Ponhomp était sensée, mais qui avait encore la tête à cela ? En se rasseyant Bael sut qu’il avait réussi son approche. Il se retint de sourire, il ne fallait pas crier victoire trop tôt, la nuit promettait encore d’être longue. |
| | | Leto Ner'than Philosophe, anarchiste et casseur de sociétés
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| Sujet: Re: L'enterrement de Kaull Hendenmark Sam 21 Sep 2013 - 18:40 | |
| Un enterrement. Si ça ne tenait qu'à moi, on n'enterrait personne, et les cimetières n'existeraient pas. Les êtres humains sont les seules créatures vivantes à prendre sans jamais rien donner. On élève des animaux pour manger leur viande, on sème des graines pour récolter leurs fruits, on prend des pierres pour construire des murs... Mais à l'heure de la mort, on n'enferme le corps dans une boîte, sous une dalle de marbre, espérant qu'il passe dans un monde meilleur. Pf. Conneries. Un homme mort tu va le foutre à poil dans un trou creusé en pleine forêt, il servira d'engrais pour la motte d'herbe au-dessus de lui. Roi ou pas. On est tous les mêmes devant la mort, y'a pas de raison que certains aient un traitement différent, de faveur. Cette cérémonie ne mène à rien. Des centaines, des milliers de pauvres gens marchant au pas dans les rues, sous la pluie, dans la boue, sous le regard avisé de centaines de gardes n'hésitant pas à se servir de leur arme pour affirmer leur autorité (et leur virilité), pour passer quelques secondes devant la dépouille d'un tyran qui a régné d'une main de fer pendant 5 longues années. Un fléau ce mec. C'est d'ailleurs en partie à cause de lui que les malades s'entassent dans les églises et que les morts ne se comptent plus. Je sais pas d'où ça vient, mais c'est pas net. Cette ville est lugubre, délabrée, trop ancienne. Elle n'a jamais changé, et si on continue comme ça, elle ne changera jamais. Le roi ne se souciait pas de son peuple, il voulait tout pour lui, surtout le pouvoir. C'est évident que la cité de Madorass est infectée de nuisibles apportant avec eux leurs lots de poisons. Putain! C'est quand même plutôt évident qu'une ville aussi grande, ça s'entretient! Des bâtiments tombent en ruine, les rues commencent à devenir trop petites par endroit, et puis cette boue... Ils ont pas entendu parler des pavés les mecs? Ça me dégoûte... Et le pire c'est cette quantité d'ignorants venus assister à l'enterrement de leur "défunt roi" parce qu'ils croient que c'était un bon souverain. C'est triste à voir que de nos jours un gouvernement peu encore manipuler tout un peuple... J'ai l'impression que ces centaines d'années de civilisation n'ont servies à rien et qu'on est entrain de régresser de jour en jour...
Leto se tenait assis sur le faîte d'un haut toit, non loin du cercueil ouvert d'Hendenmark, le point de la ville où tout le monde convergeait. Ici il y avait plus de Capes Blanches que de civils. Un événement si important se devait d'être parfait et ininterrompu, quelle qu'en soit la cause. La pluie commençait à tomber sérieusement. Ces jours-ci les nuages gris avaient monopolisé le ciel entier, jusqu'à l'horizon. Certains y voient là le témoignage du deuil de quelques entités divines chères à leur coeur. Le temple de la pluie se dressait à quelques dizaines de mètres de lui, entouré par une énorme masse noire mouvante, elle-même encadrée et parsemée de tâches blanches. A plusieurs reprises l'une d'entre elle changeait de position, et revenait à son point de départ quelques instants plus tard. S'en suivait généralement un cri, un hurlement, des prières. Les réticents au roi qui ne pouvaient s'empêcher d'exprimer leur avis étaient priés de se taire à jamais par un homme d'avis divergeant. Lors de ce genre de débat, c'est celui qui a la plus grosse épée qui gagne. Alors quand on n'en n'a pas...
Le jeune homme se leva, s'étira, et s'avança vers le temple en sautant sur un toit à côté de lui. Il était bientôt l'heure. Il préparait ce coup depuis qu'il avait pris conscience du déroulement de la cérémonie. En quelques jours il avait réussi à mettre au point un truc pas trop mal, qui pouvait avoir son petit effet. Mais il fallait être vigilant et concentré, autant de gardes et de Capes Blanches au même endroit, c'était dangereux.
Leto sauta sur un autre toit, puis le prochain, jusqu'à rejoindre la place qu'il vit dans sa totalité du haut de son observatoire. Il vit au loin une silhouette noire bouger, mais il n'y fit pas attention, c'était sûrement un Runner comme lui qui avait une surprise pour le roi. La place faisait plusieurs dizaines de mètres de diamètre, le cercueil n'était à portée de saut. Mais avec l'aide de quelques savoirs magiques... Le jeune homme ferma les yeux et prit une grande inspiration. Il lui faudrait viser juste pour ne pas blesser d'innocents, les cibles étant purement et simplement les Capes Blanches.
Le rebelle recula un peu pour prendre son élan jusqu'à atteindre le haut du toit, puis il dévala ce dernier. Arrivé au bord, il s'élança dans le vide. Au moment même où ses jambes donnèrent l'impulsion à son corps, il se projeta à l'aide de sa magie. Il fit un bond de plusieurs mètres de haut et se dirigeait vers le centre de la place. Juste avant de s'écraser sur la construction abritant la dépouille d'Hendenmark, il envoya une nouvelle impulsion dirigée vers le bas pour contrer sa chute et ainsi atterrir sans problèmes. Une partie de la foule leva les yeux vers lui, apeurés, indignés, surpris. Mais les Capes Blanches n'acceptaient pas une autre peur que celle qu'ils provoquaient, et certains avaient dégainé leurs armes avec l'envie furieuse de déchiqueter ce petit insolent qui se permettait de remettre en cause l'autorité royale, LEUR autorité.
Le jeune homme souleva alors plusieurs Capes dans les airs avant de les faire voler sur les toits aux alentours de la place. Il remarqua un groupe blanc en périphérie et envoya une impulsion magique dans leur direction, se matérialisant en une sorte de gaz bleu, de forme sphérique; ce qui eu pour effet de les projeter en arrière. Il continua d'attaquer les Capes Blanches pendant plusieurs minutes avant de se projeter lui-même en hauteur. Lorsqu'il fini de monter et que sa vitesse presque nulle lui indiquait qu'il allait de nouveau tomber, il créa une onde choc sphérique, légèrement bleutée, qui se propagea rapidement. Les cheveux volèrent, les capuches tombèrent, les gouttes furent écartés un court instant, instaurant un simili-silence sur la place. Leto réatteri sur le petit monument et fit une révérence à la foule. Personne ne parlait, les yeux braqués sur cet étrange inconnu qui avait fait irruption il y a à peine quelques minutes. Profitant de ce silence éphémère, il prit tant bien que mal la parole:
"N'oubliez pas ce jour, ce jour où le tyran est mort, ce jour qui met fin à 5 ans de règne absurde ponctué par un fléau qui décime vos femmes, vos mères, vos enfants. Souvenez-vous de ce jour comme de celui où l'espoir est revenu, souvenez-vous de ces années passées comme d'un avertissement: celui de ne jamais relâcher son attention. Ne croyez pas tout ce qu'on vous dit, ne vous soumettez pas au plus riche, ou au plus fort, n'ayez pas peur de défendre vos idées! Vous êtes des milliers dans cette ville, des dizaines de milliers dans tout le pays, ils ne sont que des centaines! C'est l'Etat qui devrait avoir peur du peuple, et non l'inverse! N'acceptez plus d'être dirigés par un homme fou, vivant dans l'opulence, la luxure! Cet homme a commis plus de pêchés dans sa vie que votre mère a bien voulu vous dire pendant que vous étiez enfant! Il est ce que vos croyances, vos religions vous défendent d'être! Et vous voulez honorer sa mort? Lui offrir le repos éternel auprès de votre divinité? Si vous voulez honorer cet homme, faites honneur à ce qu'il a refusé d'être et de construire pour ce pays, libérez-vous de vos chaînes, levez-vous contre l'oppresseur, reprenez ce qui vous appartient de droit, reprenez le pouvoir! Restez libres! Cherchez la vérité! Défendez la justice!"
Lorsqu'il eu terminé, Leto était épuisé. Son combat était court mais intensif, et ce discours enflammé l'avait vidé de ce qui lui restait. Il mit un genou à terre, haletant. Quelques voix d'approbations s'élevèrent mais retombèrent aussitôt à la vue du blanc. Personne n'osait rien dire. Les gardes essayaient de le déloger de son perchoir. Le jeune homme rassembla ses dernières forces et tenta un saut. Il atterrit sur le bord d'un toit, glissa, se prit la rembarde d'un balcon, et percuta le sol. Il perdit connaissance. |
| | | Uridan Sangried Maître du sang
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Race : Vampire-Seirdan
Classe : Magesang
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Croyances : aucune
Groupe : Arcane XIII
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| Sujet: Re: L'enterrement de Kaull Hendenmark Mar 24 Sep 2013 - 8:13 | |
| Guérisseur - Allons mon enfant, du calme. Reprends ton souffle et ton récit. Tu es en sécurité à présent. Là, c'est bien. Nous t'écoutons.
J'adorai tromper les humains. Ils s'arrêtent si facilement à la surface des choses : j'ai l'air d'un gamin, je suis donc innocent. C'est si facile. Je reniflai bruyamment, et effaçait lentement le masque de peur de mon visage.
Uridan - Je voulais juste ...snirrfl... aider les prêtres. je venais d'entrer dans le temple, mais ils étaient tous occupés. Alors je me suis mis dans le fond en attendant qu'il y en ai un qui soit assez fatigué pour que je lui propose mon aide. Et puis ... Et puis ...Snirrffllll...
Un frisson factice secoua violemment tous mon corps, alors que les larmes me montaient aux yeux. Le guérisseur posa une main rassurante sur mon épaule, alors que celui qui m'avait amené ici poussait une tasse remplie d'un liquide chaud et sucré vers moi. je hochai la tête avant de prendre la asse en main et d'en boire une gorgée.
Uridan - Les capes blanches sont arrivées. Elles voulaient que les prêtres enlèvent tous les malades, parce que le cercueil du roi devait être exposé dans le temple ce matin. Les prêtres on refusés, ils devaient s'occuper des malades. Alors, les capes blanches les ont tués, aidées de leurs soldats. C'était une boucherie, ils ne sont même pas défendus ... Alors les capes blanches ont commencé à tuer les malades, et puis ...
C'était toujours à ce moment du récit que je faisais mine de perdre les pédales. En fait, depuis que j'avais fais mine de me réveiller, je cherchais un récit suffisamment impressionnant pour marquer leurs esprits. Mes tremblements devinrent si violents que je m'empressais de reposer la tasse et de me recroqueviller dans la petite chaise de bois où j'étais assis. J'ouvris la bouche, le souffle court, rendant mes paroles aussi difficiles à comprendre que possible.
Uridan - Une ombre ... du sang ... Solstice ...je gémis ... La colère de Dieu. LA COLERE DE DIEU !!
J'étais encore plus resserré sur moi-même, et j'avais hurlée ma dernière phrase, le regard dans le vide, comme si je revivais la scène. Avant de retrouver ma position initiale, prostré sur la chaise. Reprenant la tasse, je commençai à me balancer d'avant en arrière doucement. Le guérisseur éloigna mon "sauveur" de quelques mètres, pour lui parler à voix basse.
Guérisseur - Quoiqu'il se soit passé dans le temple, ça a dû être terrible. Il a pus parler du massacre des prêtres, mais ça, il n'y arrive pas. Il est en état de choc. J'ai une potion qui calmera son esprit, je vais la chercher. Toi, garde un œil sur lui, et réconforte-le comme tu le peux.
Quelques minutes plus tard, le guérisseur revint avec le "remède". Je le reniflais rapidement, pour m'assurer que ce n'était pas un élixir de vérité : j'aurais eu l'air fin. Finalement rassuré sur ce point, j'avalais la potion. Aussitôt, un bien-être réconfortant m'envahit. Incroyable, il était vraiment doué. faisant mine d'être complètement détendu grâce à la potion, je repris mon récit.
Uridan - Au moment où ils ont tué le dernier malade, tous le sang qu'ils avaient versé s'est levé. Ça a fait un gros nuage rouge qui est devenu tout blanc, comme s'il y avait une grande lumière dedans. Il y a eu une voix. Elle parlait de partout à la fois. elle n'était pas forte mais j'avais l'impression que ma tête allait éclater à chaque fois qu'elle disait un mot. Il y a eu un mouvement dans le nuage, et toutes les capes blanches ont été déchiquetées par ... le vide. Après, leur sang à rejoint le nuage, et il devenu la statue.
Guérisseur - Et qu'a dit la voix ?
Usant de ma maîtrise du sang qui coulait dans mes veines, je comprimai ma trachée de façon à modifier ma voix. Mes yeux s'illuminèrent, alors qu'il semblait donc que c'était quelque chose d'autre qui parlait par ma bouche.
Uridan - Les injustes ont soufferts, mais vous les avez menés dans mon temple pour les soigner. Les parjures ont répandus le sang de mes serviteurs indignes. Et les parjures mourront pour avoir tué en mon temple. Trop longtemps, je me suis tût. Les hommes ont provoquée ma colère, et aujourd'hui je les maudit.
Je fis mine de perdre à nouveau connaissance. Perplexes, les deux hommes échangèrent un regard, alors que les tatouages de sang s'effaçaient lentement de ma peau. Dans ce regard, la peur que j'avais mimée brillaient de l'éclat de la sincérité. Ils se précipitèrent vers le cortège qui était sur le point de changer le cercueil de place, juste à temps pour voir un homme étrange défier la foule, avant de rater un saut et de s'étaler à terre. Alors qu'un silence presque gêné tombait sur la place, une ombre enleva le messager de la révolte sans qu'aucun mouvement soit esquissé. Finalement les premiers à reprendre leur souffle, les deux hommes se précipitèrent vers les capes blanches en leur hurlant qu'ils avaient des informations de la plus haute importance à leur transmettre.
Ce gamin avait faillis tout faire foirer. Heureusement, j'avais pus voler une cape chez le guérisseur, cachant mon identité dans les replis noirs du vêtement. Nous étions dans un arbre qui ornait une petit placette, qui servait d'étal à tous un ramassis de vendeurs de camelote en journée, et qui pour l'heure était vide. J'attendis patiemment qu'il se réveille, captivé par la palpitation de l'artère de son cou.
Uridan - Tu aurais pus te réveiller chez les morts, l'ami. Mais si tu aimes voir les choses bouger je te conseille d'aller observer au temple du Solstice, là où ils doivent emporter la dépouille du roi. Les premiers badauds ne vont pas tarder à y arriver, et crois-moi, ça vaudra le coup d’œil.
Même si j'avais encore l'apparence d'un jeune adolescent, je 'étais adressé à lui de façon adulte. D'un de mes bonds prodigieux, je me propulsai sur le toit le plus proche. Faisant briller mes yeux d'un éclat carmin dans cette fin de nuit, je le saluai avant de repartir, tel l'ombre que j'avais décidé d'être pour l'heure actuelle. |
| | | Le Narrateur PNJ
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| Sujet: Re: L'enterrement de Kaull Hendenmark Mar 18 Mar 2014 - 18:59 | |
| - Spoiler:
Encore une fois je m’excuse de mon temps de réponse. Par demande de Néro je clos cet évènement et je m’en excuse platement, si je suis obligé d’être aussi radical aujourd’hui c’est entièrement de ma faute. J’ai attendu trop longtemps les gens qui devaient répondre, et puis je n’ai pas insisté assez vite auprès du staff en ce qui concerne le « nouveau Roi », les participants ont désertés Feleth les uns après les autres, le staff a changé de partout, et je ne savais pas vraiment comment m’en sortir, avec les études et les problèmes persos. J’ai oublié ce RP et maintenant il s’agit de le clore, des mois plus tard. Je remercie tous les participants pour leurs écrits et leur patience (je n’ai pas reçu de message d’insulte et c’est vraiment gentil de votre part haha). Voilà la fin de ce RP, j’espère que ça vous plaira, j’ai pas vraiment fait dans la dentelle, il s’agit pas de vous emmerder avec des détails pourris mais vraiment de vous faire comprendre comment Madorass sera maintenant dirigée.
Le soleil, voilé par des nuages gris, se levait sur Madorass, et la nouvelle du massacre à l’intérieur de la cathédrale se répandit, de bouche en bouche, dans les auberges et sur les places, rumeurs déformant les faits réels, à une vitesse folle. La peur gagnait le visage de la foule, et la pensée commune, murmurant que la maladie se trouvait causée par la colère du Solstice, montait en puissance. Les hommes d’églises se trouvaient encore en nombre dans les murs de la ville, et même si trois d’entre eux avaient été tués lors de la boucherie nocturne, il restait beaucoup de représentants des Dieux suffisamment respectés pour prétendre à bénir le cercueil royal. Aussi, des messagers passaient dans les rues, colportant à l’identique une nouvelle qu’ils n’osaient crier, par respect du silence des lieux. - Par la demande de Messer Korköol, approuvée par tous les généraux présents, l’accès à la grande cathédrale du Solstice est momentanément interdit. Les personnes désirant s’adresser aux Dieux sont invitées à se rendre aux autres lieux de cultes consacrés. En ce qui concerne la bénédiction de la dépouille du Roi, elle sera exceptionnellement effectuée à la chapelle qui jouxte le palais royal. En raison de la taille de l’édifice, le public n’y sera pas admis. Les généraux s’excusent de ces mesures d’urgences. La rumeur affirmant que les Capes Blanches n’étaient pas pour rien dans l’évènement nocturne permettait aux généraux de gagner davantage la confiance du peuple. Ils étaient comme la barrière, la sécurité qui permettait à l’ordre de revenir et empêchait les Capes Blanches de semer la zizanie, ceci souligné par les nombreux soldats que l’on pouvait voir passer, escortant voire portant des groupes de malades pour les emmener dans un quartier de la ville. *** Messer Korköol, se tenant à côté de la cathédrale depuis le petit matin, ne cessait de donner des directives, se sentant libéré par la mort des nombreuses Capes Blanches. - Je ne sais s’il s’agit effectivement de la colère de Dieu, comme l’a certifié votre témoin, ou si nous avons à faire à une quelconque magie vengeresse, mais dans tous les cas ces hommes ont eu ce qu’ils méritaient. Ils se sont servis de leur pouvoir pour massacrer des innocents désarmés et mourants. N’importe quel guerrier serait scandalisé par un tel manque d’honneur. Peut-être que les malades sont désignés par le solstice lui-même pour mourir, je ne le nie pas, mais même dans ce cas il est blasphématoire de les tuer de sa propre main. Avait-il dit au moment où il avait pris connaissance de la tragédie. Suite à cela, il avait ordonné de fermer les portes de la cathédrale et désigné une vingtaine d’hommes pour y mettre de l’ordre. Puis, assisté par les généraux, Messer Korköol ordonna que l’on déserte une partie de la ville, et qu’on l’occupe par les malades. Chaque citoyen résidant dans ces maisons visées à être vidées se voyait être mis sur une liste de personnes à reloger, et de nombreuses complications survinrent. - Je crois que si cette maladie est l’œuvre des Dieux, alors aucun mur ne pourra l’arrêter. En dresser un ne sera pas s’opposer à eux, mais simplement palier à l’éventualité qu’ils n’aient rien à voir avec elle. Certifia Messer, un peu plus tard, alors qu’il proposait de murer le quartier prévu pour les malades. Certains le contestèrent, et la discussion dura longtemps. Mais les Capes Blanches qui se montraient réticentes ne purent longtemps invoquer l’argument du respect divin, trop conscientes de l’affront que leur pairs s’étaient permis de faire pendant la nuit. Ainsi, alors que le cercueil de Kaull Hendenmark se voyait déposé dans la chapelle du Palais, les nombreux militaires et autres bras s’affairaient à construire un long mur, motivés par l’urgence de la situation. - Le temps n’est pas avec nous, vous savez, je n’aime pas m’imposer de la sorte et j’exècre les hommes qui ne savent rester à la place qui leur est due, mais j’estime que la sécurité des habitants passe avant tout. C’est pour ça que je demande cette mise en quarantaine. Parlait le général Korköol, et les hommes hochaient la tête, sentant qu’il était sincère : car oui, il l’était vraiment, chose rare pour les dirigeants, lui n’avait pas vraiment la folie du pouvoir et le besoin de manipuler les foules. Il se trouvait simplement à un poste haut placé parce qu’il était le plus compétent dans ce domaine, et le peuple le comprenait rapidement. *** Le corps du Roi fut béni selon la tradition durant l’après-midi : Chapelle entièrement remplie, malgré l’absence du peuple, par des proches, fidèles serviteurs du Roi. La nuit tomba à nouveau, et, fort heureusement, ne fut pas frappée par un deuxième incident. *** Le jour suivant, comme prévu, le cercueil fut transporté jusqu’à la crypte, signant ainsi la fin de l’enterrement de Kaull. A midi, on annonça que le Roi avait fini son chemin jusqu’aux Dieux, on remercia le peuple pour son respect du silence, et on l’autorisa à parler de nouveau. En un instant, tellement court qu’il en était presque magique, les activités habituelles de la ville reprirent leur cours. Les marchands hurlaient les atouts de leurs produits, les enfants jouaient et couraient, les conversations grasses et rieuses éclataient. La cacophonie, pourtant parfaitement normale pour un début d’après-midi à Madorass, heurtait les oreilles sensibles des malheureux s’étant habitués à ces jours de calme. Le deuil, oublié tout à coup, semblait presque ne jamais avoir existé. Les gens le voyaient comme un rêve : la pensée du silence qui régnait, le matin même, paraissait folle. *** Peu à peu, chacun se fit à ce que Messer Korköol donne des ordres et des directives. Puisque ses décisions étaient toutes, sans exception, d’une sagesse et d’une intelligence hors du commun – comparé à ce à quoi les cinq années de règne de Kaull les avaient habitués – on ne pouvait les contester. Messer était un homme droit, très respectueux du règne de son prédécesseur, et désireux d’une amélioration de la situation de crise dans laquelle ils se trouvaient. Il essayait, à chaque fois qu’il prenait la parole, d’être le plus juste possible : La justice, pensait-il, était le pilier des sociétés. En une petite semaine, on parvint à construire entièrement le mur mettant en quarantaine la population de malade, et l’épidémie s’en trouva fortement endiguée. Les personnes ayant perdu leur logement dans l’opération furent rapidement réhabilités à de nouveaux foyers, certaines demeures furent bâties pour pallier au manque de maisons, toujours avec la même efficacité. Le désastre de la situation s’était vu amplement contrôlé, par la main de fer de l’armée. Une situation extrême nécessite des décisions extrêmes, c’est pourquoi la présence de Messer Korköol n’était pas qu’une aide, elle se trouvait être une force, la force qui permettait, peu à peu, à Madorass de reprendre de sa splendeur, et de faire face à la guerre. Bientôt, le général Messer Korköol se verrait être reconnu unanimement, dans la ville, comme le nouveau dirigeant du Royaume –bien qu’il ne dirige que la ville de Madorass-, faisant face à la menace rebelle et à la maladie avec une fougue sans nom. Il faudrait attendre un moment avant qu’il soit couronné, mais cet évènement verrait le jour bientôt, chacun le savait, et rares étaient ceux qui s’y opposaient. [RP CLOS] V |
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