L’échoppe regorgeait de babioles inutiles, d’objets clinquants, que de la camelote, néanmoins la tieffeline ne s’y rendait pas pour ça. Dans un tintement de clochette, elle s’engouffra dans la petite salle. Sans perdre de temps elle se dirigea vers le comptoir ignorant la présence d’autres clients. Sous son capuchon, elle se sentait telle une espionne embarquée dans une folle mission, alors qu’elle n’était là que pour réceptionner un colis.

-Vous avez ce que je désirai ?

Sans un mot le tenancier du bazar se tourna et attrapa un paquet sur une étagère avant de le lui remettre. Deux acolytes bavassaient sans grande discrétion, l’un ouvrant les bras afin de signifier à l’autre la mesure de ses mots.

-Si si si je te jure je l’ai vu de mes propres yeux ! La bête était grosse comme 3 maisons ! Elle a tué tout le village

-Les dragons n’existent plus !

-Jte dis que si !

Son comparse semblait prendre à la légère ce qu’il venait de lui avouer. D’un haussement d’épaule il se détourna de ce dialogue de sourd. Ne voyant rien d’autre à rajouter pour persuader son ami il s’en retourna. Remerciant le patron d’un geste de la tête, la démone attrapa avec précaution le ballot qu’on venait de lui remettre. Ce dernier contenait des ingrédients, et quelques plantes médicinales destinaient à ses ailes. Sans perdre de vue l’homme qui venait de tenir de tels propos, elle le suivit à la trace. Longeant les murs elle se fit toute petite attendant le moment opportun pour agir. A la croisée d’un chemin l’homme pris une ruelle vide. Ses lèvres formèrent un drôle de rictus entre la joie et la folie, la jeune femme venait de comprend que c’est maintenant ou jamais. Sans hésitation elle héla l’inconnu qui lui fit volte face.

-Pardon je vous ai entendu dans la boutique…vous parliez bien d’un dragon…puis je savoir ou vous l’avez aperçu… ?

-En quoi une femme peut elle s’intéresser à ce genre d’histoire

D’un regard dédaigneux il continua sa route. Sa paupière sursautait frénétiquement, hors de ses gongs elle empoigna l’humain par l’épaule, l’obligeant à la regarder.

-Vous allez me dire ce que je veux savoir !

Les babines retroussées elle se voulait convaincante, ses ongles pénétrant la chair de l’homme comme une menace muette. Soudainement elle sentit une odeur de pisse qui se dégageait de l’humain. Ce con venait de se faire sur lui. Balbutiant quelques paroles afin de protéger sa vie il cracha enfin ce qu’elle voulait savoir.

*PLOMP*

Le corps de l’homme venait de retomber lourdement au sol. Sa nuque formait un drôle d’angle.

-les montagnes ….

______________________


Il lui fallut trois jours pour retrouver l’endroit que lui avait indiqué l’humain. Le village perché dans les montagnes était désert. Seule la mort l’habitait, pas un bruit, pas un humain, ainsi il n’avait pas menti. Une bête avait remis de l’ordre en ce lieu. Voilà qui devenait de plus en plus intéressant. Laissant le village derrière elle, elle continua sa route le nez en avant. La tieffeline avançait à tâtons, l’odeur était si infime qu’elle pouvait la perdre à tout instant. Progressivement elle se rapprocha de ce qu’elle traquait, elle prenait garde de rester à découvert ne sachant pas ce qu’elle trouverait à la fin de son périple. Le chemin était escarpé, impénétrable à certains endroits, heureusement pour elle la démone était assez agile. Un Démon, il n’y avait aucun doute la dessus, l’odeur lui emplissait les narines. Curieuse elle explora un peu plus la montagne, juste assez pour trouver le repère de ce dernier. Estomaquée, elle pu constater qu’effectivement les dragons étaient toujours présents sur feleth. Une telle trouvaille ne pouvait être mise de côté, une bête ayant la puissance de décimer un village entier à elle toute seule pouvait être une aubaine pour l’arcane. Un problème lui apparut subitement, comment pouvait elle entrer en contact avec une bête…le messager ! Lui seul arrivait à rentrer en contact avec les animaux. Fouillant dans sa poche elle en sortit la petite statuette qui s’anima dans le creux de sa main. L’aigle vint la saluer d’un coup de bec contre son poignet. A la va vite elle sortit aussi un petit parchemin qu’elle griffonna.

Spoiler:

Rapidement elle roula le papier qu’elle attacha à la patte de l’aigle qui semblait ne pas apprécier cette initiative.

-Allez mon gros …je sais bien que t’es pas un pigeon voyageur … transmet ça au messager…va trouve le !

L’oiseau prit son envol après quelques minutes d’hésitation, c’était la première fois que sa maitresse lui ordonnait un tel devoir. L’idée qu’un dragon puisse rejoindre leur rang la fit doucement sourire. L’animal ne pourrait jamais rentrer dans le manoir, elle le voyait stationnant dans le parc tel un chien de garde….ah la tronche que tirerait ce seirdan…ahhhh elle lui en boucherait un coin avec sa trouvaille. Ne voulant pas vérifier par elle-même l’amabilité du dragon, elle redescendit dans la plaine en faisant gaffe de ne pas attirer son attention.

Le Messager venait de faire sortir tous les oiseaux et autres bestioles de sa dépendance. Une fois par semaine, il nettoyait de fond en comble le pigeonnier.

* C’est bien mignon de m’avoir offert un pigeonnier mais on voit bien que ce n’est pas ELLE qui se tape la corvée de nettoyage ! Regardez-moi tous ces immondices !*

Le Messager prit un seau d’eau, ajouta du vinaigre et jeta une brosse dedans. Il monta ensuite sur l’échelle et commença à frotter. Après de longues heures et un travail acharné, il ne restait plus que le sol à faire briller, alors qu’il descendait pour changer son eau, il remarqua qu’une espèce de petit aigle en piteuse état venait de rentrer dans la tour.

* Non mais il se fiche de moi celui là ! J’ai dit DEHORRSSSSSS !*

Le Messager, sous le coup de la colère, lui lança un torchon sale et humide dessus.

* Tu vas voir si je t’attrape, je te passe à la casserole !*

Le Messager remontait doucement l’échelle, le seau toujours dans sa main droite, l’oiseau ne semblait pas réussir à sortir de sous le chiffon.

* Mais quel empaffé je vous jure !*

Pris de remords, le Messager continuait de monter un à un les barreaux de l’échelle pour aller aider le malheureux, quand soudain l’oiseau sortit comme une furie et lui fonça dessus d’un air menaçant. Le Messager eut un mouvement de recul, un mouvement de trop, avec le poids du seau, la chute fut inévitable. Le Messager tomba lourdement sur le sol, son postérieur aux allures osseuses en pris pour son grade, le seau se retourna et atterrit sur sa tête, l’assommant à moitié et répandant son contenu sur le carrelage de la pièce vivre…

* Quelle poisse ! Maintenant je vais aussi devoir nettoyer mon étage…*

L’Aigle venait de se poser sur sa cuisse, la tête haute, fier, il tendit sa patte. Le Messager remarqua alors le morceau de parchemin attaché sûrement à la hâte. Il le prit et donna une petit caresse à l’oiseau au niveau du cou, automatiquement, il prit une graine dans la poche de son pantalon et lui tendit mais l’oiseau refusa de la manger. Le Messager insista un peu mais rien à faire, il ne semblait pas intéressé.

* Bon voyons voir ce que tu nous apportes là…*

Le Messager ouvrit délicatement le parchemin qui avait subi les assauts de Mère Nature puis lit attentivement les quelques mots qui y étaient inscrits.

Spoiler:

Cette écriture ! C’était celle de l’Éclaireur, Dame Ovenstey ! Il avait vu tellement d’échanges entre elle et l’Œil Noir qu’il ne pouvait se tromper. Elle avait débusqué un dragon ? Non, ce n’était pas possible, les dragons avaient disparu de Feleth depuis fort fort longtemps. Elle devait se tromper. Mais si c’était la vérité ?

Le Messager se releva en vitesse, prit son manteau et ouvrit la porte. Il allait se diriger vers le manoir pour prévenir de toute urgence l’Œil Noir, elle devait rejoindre l’Éclaireur le plus rapidement possible. Mais alors qu’il avait fait à peine deux pas, il se souvint que la maîtresse des lieux était partie en mission et qu’elle avait dit qu’elle ne reviendrait pas avant la prochaine lune.

Il ne restait donc plus qu’une seule et unique solution, il devait partir en expédition vers les montagnes et essayer de rentrer en contact avec le dragon. Après tout, lui et les bêtes, ça ne faisait presque qu’un.

Le Messager fit demi tour, referma la porte et commença par changer de vêtements, il devait s’habiller chaudement. Il prit ensuite un grand et volumineux sac à dos qu’il remplit de toute sorte d’objets : des livres sur les plantes comestibles et maladies du grand nord, deux bonnets, deux écharpes, de grosses et épaisses chaussettes en laine, un pull, des fioles et bouteilles, des bandages, des objets et des pièces en or (les dragons en raffolaient), de la nourriture pour lui et pour les animaux, un bâton de marche de rechange, etc, etc.

* Bon je crois que j’ai tout… Ah non, le parchemin de recrutement ! Mais je ne connais pas son nom ? Hmm au pire, je le remplirai sur place*

Il ajouta donc à tout son bric à brac, des parchemins, des plumes et deux encriers, ainsi qu’une bougie rouge pour la cire.

* Voilà, cette fois, je crois que le compte est bon !*

Il enfila un gros manteau et mit son sac sur dos. Il fit plusieurs pas en arrière et fini par s’assoir de force sur son lit.

* Foutu sac à dos ! Non mais pourquoi inventer des trucs que l’on ne peut pas remplir comme on le souhaite hein ? GRUMBLE !!! Bon suffit de bien resserrer là et encore là puis ici. Voilà, je prends appui sur mon bâton et en route !*

Il regarda l’aigle puis se dirigea vers la porte et l’ouvrit.

* En fait, suffisait de trouver son équilibre*

Le Messager montra l’extérieur à l’aide de son bâton et fit signe à l’oiseau que c’était l’heure de le conduire jusqu’à sa maîtresse. Décidément, l’Éclaireur était pleine de surprises !

[…]

Après des jours de marche et de nombreux repas précédés d’un petit apéro, Le Messager finit par apercevoir les pics neigeux. Il ne devait plus être bien loin. Il sortit un guide de Feleth et parcourut la description qui en était faite : « Surplombant le monde, ces nombreux pics blancs sont pratiquement inaccessibles. Beaucoup ont trouvé la mort en tentant d'atteindre ces sommets. Malgré tout, ceux qui en reviennent racontent partout que la beauté du paysage dépasse l'entendement humain. Reste à savoir si cela vaut le coup de risquer sa vie. »

* Non mais c’est pas un pays ! Qui voudrait vraiment vouloir escalader ces trucs ? Il fait froid, le jour décline aussi vite après s’être levé, l’espèce de truc blanc vous gèle les extrémités … tu parles, ceux qui disent que c’est beau ne peuvent être que des illuminés, des mages, ou des fouuuus.*

Le Messager continuait à avancer, il ne quittait pas des yeux l’aigle qui l’avait conduit jusqu’ici. Il venait de traverser un village déserté et l’oiseau semblait le mener vers des cavités.

* Ah ben regardez moi ce village, ils sont tous partis ! Je me disais bien aussi qu’aucun humain digne de ce nom pouvait vivre dans un endroit pareil ! Brrr et ce froid qui vous gèle jusqu’à vos parties intimes... Ils sont fous tous ses voyageurs ? Quel plaisir peut-on avoir à aller dans un endroit inconnu où le danger se trouve à chaque croisement ? A dormir dehors comme un mendiant pouilleux ? A ne pas pouvoir manger à sa faim ? A … *

Le Messager comme à son habitude ne voyait que les inconvénients et se donnait à cœur joie de critiquer tout ce qui l’entourait. L’oiseau planait et n’avançait plus. Ainsi il était enfin arrivé ? L’aigle recherchait sa maîtresse. Le Messager attendait dans le vent glacial.

Le ciel, recouvert d’une mer de nuages était plus que menaçant, et quelque chose se rapprochant de morceaux de sucre tombait du ciel. C’était froid et humide, le Messager ouvrit la main pour en attraper un… ça avait la forme d’une étoile comme certaines pierres. Le Messager observait en silence et au bout de quelques secondes, le flocon se changea en haut.

* Qu’est ce là cet étrange phénomène ? De la magie ? Et ça tombe de plus en plus, mettons nous à l’abri !*

Le Messager entra au hasard dans une des cavités pour se mettre à l’abri et fit signe à l’oiseau de le rejoindre. La nature faisait bien les choses dans cette région pleine de chaos, elle avait créé des abris. Il faisait sombre, très sombre et le Messager crut voir quelque chose bouger. Il s’avança un peu et c’est là qu’il comprit que l’Éclaireuse ne délirait pas, les dragons étaient de retour sur Feleth … et il venait d’apercevoir un bout de son immense queue.

Le Messager ne bougeait plus, il osait à peine respirer, il fixait la queue de son unique œil. Le « dragon » ou du moins cette chose qui y ressemblait fortement semblait dormir.

* Après tout, c’est peut-être pas un dragon ? J’en ai jamais vu de ma vie et puis les descriptions et les images dans les livres sont peut-être que des mensonges pour les bambins… Style tu as pas été sage, le dragon viendra de croquer ce soir ! Et si tout ça c’était qu’un attrape couillon ? une saloperie de blague de Dame Ovenstey pour se moquer de moi ? D’ailleurs où était-elle encore celle-là ? *

Le Messager avança un peu, doucement, très doucement, afin de voir à quoi ressemblait réellement cette « chose ». Déjà, c’était grand, très grand, très très grand, ça devait faire entre 80 et 100 mètres de long. Il faisait sombre, le Messager avait du mal à distinguer les couleurs mais tout y était : peau écailleuse, griffes, ailes… De près comme de loin ça ressemblait à un dragon.

Soudain la puissante machine à tuer ouvrit ses yeux. Ses paupières s’étaient ouvertes verticalement et laissait apparaître des yeux bleus avec une rétine fendue. Le Messager ne bougea plus.

* Peut-être ben que si je fais la statue, cette monstruosité ne me remarquera pas ! *

Mais c’était sans compter sur sa poisse légendaire et la loi de Murphy, le dragon se mit à rugir, le son se répercutant sur les surfaces de la grotte. Le Messager prit appui sur sa canne et sortit aussi vite que possible de cette cavité. Mais le dragon ne comptait pas en rester là. Ce dernier lui bloqua les sorties potentielles à l’aide de ses ailes et ouvrit grand la bouche sûrement dans l’espoir de le manger.
Le Messager reprit son sang froid, il avait apprivoisé et amadoué bien des bestioles alors pourquoi pas un dragon. Il fouilla de sa main libre dans son sac et tendit une bourse pleine d’or droit devant lui. Il était certain d’une chose dans tous les livres et dans toutes les légendes et ragotards qu’il avait lu ou entendu, les dragons aimaient l’or par-dessus tout.

* Pourvu que ça fonctionne ! Et si ça fonctionne, je demanderais double remboursement à l’Œil Noir ! *

Le Messager ne savait pas ce qui était passé par la tête du dragon mais celui-ci s’envola et lui souffla un air gelé qui lui glaça les os. Le Messager tremblota.

* Les voyages forment la jeunesse qui disait hein ? Et bien, moi, je suis plus tout jeune et j’en ai ras la caquette de toutes ses conneries. Ni une ni deux, si j’arrive à me sortir de ce pétrin, je rentre, et je reste enfermé dans ma tour pendant des années !!! Non mais, plus JAMAIS, je dis bien plus JAMAIS, ces deux espèces de follasses me feront sortir de ma dépendance ! Ca suffit à chaque fois, je me retrouve dans des situations inimaginables et dangereuses ! Je suis qu’un simple messager crénondediou, je ne vais pas risquer ma vie ainsi pour leurs beaux yeux ! *

Le Messager savait qu’il devait faire quelque chose, il devait montrer à cet animal qu’il n’était pas là pour lui faire du mal ou pour lui voler son argent mais pour lui proposer une sorte de marché … Il sortit une pièce d’or de la bourse et la leva bien haut dans le ciel afin que ce dernier la repère.
Le Dragon attrapa la bourse avec son immense, * Que dis-je sa gigantesque * langue et la jeta à l’intérieur de la grotte.

* Bien brave bête… tu vois je ne suis pas méchant… tout doux *

Le Messager leva les mains et les garda en l’air afin de montrer qu’il n’était pas armé et qu’il venait là en ami. C’est alors qu’une voix résonna dans sa tête ?!? C’était la première fois depuis fort fort longtemps qu’il n’avait pas entendu autre chose que sa propre voix dans sa tête, comment cela était-ce possible ?

* - Nos écailles valent des milliers d'armures, nos crocs sont des épées, nos griffes des lances, et notre queue un éclair. Nous soufflons la mort sur nos ennemis. Nous sommes Ambarvanye Valaine, dragon de givre. Que nous veux-tu, humain, pour ainsi troubler notre repos ? *

Le Messager mit pas mal de temps à comprendre que cette voix venait du dragon. Que celui-ci lui parlait ?! S’il racontait ça à l’Œil Noir ou à l’Éclaireur, elles diraient encore qu’il avait ingurgité trop de substances … et puis cette voix, on aurait dit qu’elle avait presque une sonorité féminine. Le Messager se concentra et essaya de répondre au dragon, si tel était possible…et si c’était le cas, ça serait une des premières fois qu’il était capable de parler et de discuter à nouveau avec quelqu’un.

* Amarbanye Valaine si tel est votre nom, je ne suis pas un ennemi, je ne viens pas aujourd’hui vers vous dans l’envie de vous dépecer. On me nomme le Messager. Mon rôle est donc d’apporter des messages comme mon nom l’indique. Je travaille pour un groupe adorateur de démons et du Vein, dirigée par une femme à la main de fer qui se fait appeler Œil Noir. Son Éclaireur Dame Ovenstey m’a fait quérir afin d’essayer d’entrer en contact avec vous. Et me voici*

Le Messager leva la tête vers le dragon, mais en était-ce vraiment un ? C’était ressemblant certes, mais il n’avait jamais entendu parler de don télépathique. Le Messager baissa doucement les mains pour resserrer son manteau. Quel pays mais quel pays !

Un frisson.... Subitement l'air venait de se rafraîchir la contraignant à resserrer les pans de sa tunique. Combien de temps avait elle dormit, juchée dans la cime de cet arbre ? Son aigle la regardait en silence, tournant machinalement sa tête de droit à gauche au moindre mouvement suspect de la jeune femme. D'une main endolorie par le froid, elle s'empara de l'animal sans ménagement, redevenant entre ses doigts une statuette de glaise. La présence de l'oiseau signifiait que le Messager était venu.

Sans jeter un coup d’œil au sol, elle se laissa choir retombant agilement sur ses deux pieds. La tieffeline n’eut aucun mal à les repérer, l'immense masse surplombait le vieillard, ce dernier devant en avoir les genoux qui s'entrechoquaient. A distance, elle les observa et quand elle jugea que le dragon n'avait pas spécialement faim elle entreprit de les rejoindre, après tout....on ne voyait pas ce genre de bestiole tout les jours !

A pas de loup, elle se rapprocha des deux protagonistes. Intriguée par la scène qui se déroulait devant elle, la démone n'entendit aucune bride de conversation. Dans toute la finesse qui caractérisait Chïra, elle s’incrusta dans leur dialogue de sourd.

-Eh bien ? Tu en as perdu ta langue l'humain ?

Le messager lui tournait le dos tandis que la bête la regardait droit dans les yeux. Pour une arrivée en toute discrétion c'était fichu. Le regard glacial de la bête lui fit froid dans le dos. N'avait elle pas était un peu trop imprudente ? Pas très rassurée, elle se glissa dans l'ombre de l'humain, mais la vieille carcasse du misérable ne serait pas une défense efficace en cas d'attaque. La tieffeline en avait rencontré des bêtes, entre l'homme rhino, et les créatures que contenaient le Vein, mais celle ci …la laissait sans voix. Craignant qu'elle ne lui emporte un bras en une fraction de seconde, elle se mouvait avec des gestes lents afin de ne pas l'effrayer.

-Alors n'avais je pas raison ? Splendide non ?

Elle venait de se pencher vers l'humain, lui délivrant ce message à voix basse craignant que le dragon puisse l'entendre.

Le Messager avait le regard fixé dans celui du dragon. Il n’osait pas bouger. L’avait-il entendu ? L’avait-il compris ? Les dragons parlaient-ils et comprenaient-ils la langue des humains ?

* Sacrebleu, pour une découverte, c’est une découverte ! *

S’il arrivait à convaincre le dragon de le suivre, l’Arcane XIII serait le premier groupuscule à posséder un dragon et à pouvoir étudier toutes ses facultés et ses propriétés. Et l’Œil Noir lui offrirait sûrement une récompense digne de nom. Enfin, mieux valait ne pas s’emballer trop vite, tout prenait une étrange et mauvaise tournure quand il commençait à rêver ou à espérer atteindre un objectif. Le souvenir de sa mission chez les mages de Beolan et de sa cuisante incapacité à convaincre Mairlunlen Chienteur étaient encore bien trop présents dans son esprit.
Le « dragon » détourna son regard pour observer « quelque chose » qui s’approchait et venait à leur encontre mais il n’osa pas se retourner pour autant de peur que le dragon lui croque une fesse. Il resta là, immobile, silencieux, et à l’affût du moindre indice sur ce troisième protagoniste. L’odeur, une présence juste derrière lui, un mouvement d’air, comme un souffle, le long de son cou puis de son oreille.

Dame Ovenstey ! L’Éclaireuse de l’Œil Noir les avait ENFIN rejoints. Ce n’était pas trop tôt. Il lança un rapide coup d’œil, elle parlait, avait-elle encore oublié qu’il était sourd … quand arriverait-elle à retenir et à conserver cette information dans un coin de son petit cerveau. Sûrement jamais. Il ne pouvait même pas palier à cette surdité en lisant sur les lèvres vu que cette dernière s’était planquée derrière lui, sans doute, pour le jeter dans la gueule du dragon et s’enfuir à toute vitesse en cas de pépin.

Le Messager poussa un profond soupir de désespoir.

Mais il était quand même heureux de la savoir présente en ces lieux, quoi que, après réflexion, ce n’était pas forcément une bonne nouvelle, elle et son manque cruel de savoir vivre pouvait tout faire louper à cet échange en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. En plus de ça, elle serait capable de se tirer tous les honneurs auprès de l’Œil Noir et de garder toutes les récompenses pour elle. Le Messager n’eut pas le loisir de réfléchir de façon approfondie à une stratégie pour faire partir Dame Ovenstey car le dragon avait bougé et les invitait à entrer dans sa grotte à l’abri du blizzard.

*- Venez, vos corps frêles ne supportent pas ce froid aussi bien que le notre. *

C’était vraiment étrange d’entendre à nouveau le son d’une voix, étrange, mais agréable. Sans trop savoir pourquoi, sans en comprendre l’origine exacte de ce sentiment, cela réchauffait le vieux cœur du Messager.

Le Messager avançait prudemment, derrière lui, il sentait la présence de l’Éclaireuse qui le suivait pas à pas, petit à petit, mouvement par mouvement. Le dragon s’était posé au fond de la grotte, comme s’il posait pour un peintre, il se tenait droit, majestueux, on aurait presque cru un roi sur son trône.
Comme par magie, des lumières apparurent dans la grotte sous forme de milliers de petits cristaux permettant d’en voir chaque recoin. Le Messager laissa son regard parcourir l’intérieur avant de reposer son unique œil sur le dragon. En effet, il faisait meilleur à l’intérieur de l’antre
A nouveau, une voix retentit dans son esprit. Dame Ovenstey l’entendait-elle aussi ?

*- Bien, vous avez maintenant notre attention, humanoïdes... Ainsi vous faites partie d'un groupe d'adorateurs de démons ? Et du Vein ? Cette terre, c'est là bas que nous avons vu le jour en effet. Mais cela fait bien plus de 455 ans que nous n'y sommes plus allées... Cependant, expliquez-nous, ce qui vous force à venir quérir un dragon dans son antre ? Que voulez-vous ? Et En quoi devrais-je vous écouter, plutôt que vous dévorer ? *

Le Messager ne savait pas quoi faire, était-ce à lui de répondre ? Mais Dame Ovenstey entendrait-elle sa réponse ? Ou tous les deux allaient-ils répondre dans leur coin afin que le dragon puisse juger de la véracité des faits ?
Humanoïde ? il venait de les traiter d’humanoïde, est-ce que lui c’était permis de le traiter d’espèce de démon ailé ? ou encore de lézard volant ? Non … les dragons étaient-ils aussi fiers que dans les légendes ?
455 ans et ben, il était plutôt bien conservés pour son âge. Est-ce que les dragons pouvaient avoir des rides ? Aucune idée. Le Messager se contrôlait pour éviter de se parler à soi même ; histoire de passer entre les mailles du filet … mais le dragon était-il aussi capable de lire dans ses pensées les plus intimes ?

Enfin, il ne pouvait le faire patienter ainsi. Le Messager se tortilla légèrement sur ses pieds et se serrait les mains.

*Je veux bien tenter de vous répondre Amarbanye Valaine et peut-être Dame Ovenstey sera-t-elle en mesure de compléter ma réponse.

Hmm. Nous faisons donc partie d’un groupe en effet, un groupe nommé Arcane XIII. Nous sommes constamment à la recherche de nouveaux … confrères. L’Œil Noir, notre chef, vous expliquerait sûrement mieux que nous les tenants et aboutissants.
Mais ce que je peux vous dire, c’est que nous regroupons les êtres les plus exceptionnels. Chacun ayant un talent unique.
Le but de notre groupe est de bouleverser l’équilibre entre les mondes et de rendre les terres et le pouvoir à ceux qui le méritent.
Alors pourquoi venir déranger une si belle et féroce créature dans son antre ? Parce que nous avons besoin de personne enfin … de talent comme vous pour réussir notre quête ultime. Et reconnaissez-le il faut du courage pour affronter autant de danger non ? *

Le Messager n’en dit pas plus. Il n’allait pas dire qu’il fallait être complètement frappé pour déranger un dragon dans sa tanière et que la folie était présente dans chacun des disciples.
Il ajouta en espérant que Dame Ovenstey n’entende pas cette pensée et que seul le dragon y ai accès.

*Et si vous souhaitez dévorer quelqu’un je vous conseille la petite cornue, elle est plus dodu et grassouillette, elle sera nettement plus savoureuse pour votre divin palais qu’un vieux sac d’os comme moi.*

Le Messager laissa à nouveau ses mains retombées le long de son corps et attendit une quelconque réaction de la part du dragon ou même de l’Éclaireuse.

Planquée derrière le messager elle se servait de lui comme d' un bouclier humain, il valait mieux prévenir que guérir. Les laissant déblatérer sur l’arcane la tieffeline fureta dans la grotte ignorant cette petite voix parasite dans sa tête, persuadée de ne pas avoir de conscience. Un dialogue entre un muet et une télépathe, c’était un peu trop ennuyeux pour elle, de plus, elle se sentait inexorablement attirée par les cristaux, tel un chemin lumineux elle les suivit sans se poser de question.

Son intuition l’a trompé rarement, et quelque chose lui disait que ce dragon protégeait un butin. Le regarde en biais elle observait que personne ne la remarque avant de filer dans les boyaux de la grotte. Prudente elle avançait pas à pas quand elle mit le nez sur un trésor somptueux, la bête avait entassé des kilos d’or et d’objets précieux. Chaque éclat de joyaux brillait dans les yeux sombres de la tieffeline. Il n’en fallait pas plus pour lui faire tourner la tête. La lève tremblante, elle osait à peine y croire, jamais elle n’avait vu tel spectacle. A genoux devant la montagne de bijoux elle ne pu s’empêcher d’y plonger les mains bravant tous les interdits. Chïra en oublia tout, le recrutement, la menace du dragon gardien du trésor, seul comptait cet amas de métal brillant.

Tout son être la démangeait, luttant intérieurement pour ne pas succomber à la folie elle se dandinait sur place exécutant une danse de saint guy. Quand la tentation fut trop grande elle plongea tout entière parmi les lingots d’or ravissant ainsi tous ses sens. Se parant des plus beaux bijoux, elle tentait vainement de se remplir les poches qui craquèrent sous le poids de l’or. Il lui fallait tout prendre avant qu’il ne soit trop tard, mais comment sortir sans être vu ? La caverne ne comportait qu’une seule entrée qui elle-même était la sortie. Parée d’une bague à chaque doigt, elle enfilait un énième collier quand une ombre gigantesque la domina…elle eu du mal à déglutir avant de se tourner vers la bête..

Mais l’Éclaireuse n’était plus là. Où était-elle partie encore celle là ? Le Messager avait été tellement concentré à ne pas dire trop de bêtises et surtout (mais ça il ne faut pas le dire) jubilait tellement de pouvoir à nouveau parler à quelqu’un qu’il en avait oublié le bras droit de l’Œil Noir.

L’immense créature tourna la tête, elle avait du entendre du bruit mais quel bruit ? Le Messager maugréa intérieurement qu’est ce qu’il n’aurait pas donné pour retrouver louis euh l’ouïe bien entendu… Apparemment, il avait retrouvé la trace de la petite fugueuse. Et au vu de la position des babines du dragon, ça sentait le roussi pour eux deux.
Le Messager tendit le cou pour voir ce qu’avait fait la démone.

* Par la sainte barbe, me dites pas qu’elle a fait ce que je crois qu’elle a fait ? *

Le dragon plaqua à l’aide d’une de ses immenses pattes, le corps frêle et minuscule de la cornue au sol. On aurait dit un simple petit toast apéritif mais recouvert de pierres précieuses et de dorure.

* Mais c’est pas possible, elle a été bercée trop près du mur ou quoi ? *

Comment pouvait-on être aussi stupide pour voler le trésor d’un dragon devant son nez ! C’était la mort assurée, il pouvait dire adieu à l’Éclaireuse, maintenant il devait faire comprendre qu’il n’était pas à classer dans le même baquet qu’elle. C’est alors qu’il entendit à nouveau la voix dans sa tête.

* - Comment... Osez-vous ? C'est NOTRE trésor, seul vestige de ses 400 dernières années. Vous vous y êtes infiltré et avez agit comme une voleuse, et les voleurs... Nous les dévorons. *

Le dragon allait la croquer toute crue ! En une bouchée, plus d’Éclaireur ! Comment allait-il expliquer ça à l’Œil Noir ? Il recula d’un pas, doucement, puis un deuxième tout doucement. Il regardait la scène et n’osait même plus penser de peur que le dragon déverse sa colère sur lui.

* - Remettez cet or en place, immédiatement. *

Le Messager regardait Dame Ovenstey et la suppliait du regard d’obéir. Ils avaient peut être une chance de sauver leur peau.

* - Gardez cette bague, c'est l'objet qui a le moins de valeur dans cette grotte. *

Et bien, finalement, les dragons n’étaient peut-être pas aussi possessifs que dans les légendes anciennes. Il lui permettait même de garder une infime partie du trésor et bien ça alors, c’était une sacrée surprise. Pourquoi avait-il réagi comme ça, le Messager n’en avait pas la moindre idée mais les suppositions allaient de bon train.
Grâce à son pouvoir de givre, le dragon enferma la trésor derrière une épaisse couche de glace, Le Messager glissa un regard vers la démone.

* - La prochaine fois, je vous enferme avec l'or. *

Le Messager hocha la tête, il n’était pas assez suicidaire pour aller voler le trésor d’un dragon, il n’avait pas envie d’être transformé en homme congelé des cavernes. La créature prit à nouveau une posture qui permettait de mettre en valeur toute sa grandeur.

* - Ainsi, vous auriez besoin de nos services ? Qui dirige votre groupe ? Est-ce un humain, ou un démon ? Les motivations et les alliances des mortels sont changeantes, je ne l'ai que trop vu par le passé, seul leur trésor persiste au fil du temps. A ce propos, jeune pousse malpolie, pourquoi être tant attirée par l'or au point de défier un dragon ? *

Le Messager regardait le mouvement de balancier effectué par la queue, il se demandait si c’était à lui de répondre encore une fois. Il attendit quelques minutes puis se mit à parler dans sa tête.

* Oui bien sûr, nous avons besoin de tous les talents et de toutes les forces disponibles dans ces mondes, l’objectif de l’Arcane XIII est si grand.
Nous serions prêts à partager nos trésors et nos connaissances avec vous et puis vous êtes tellement gigantesque ! Comment se passer de votre personne ?

L’Œil Noir dirige notre groupe, elle est la digne héritière d’une longue lignée, elle est humaine, il est vrai. Mais ce n’est pas une humaine comme les autres, déjà elle a les cheveux bleus ! Vous avez déjà vu vous des humains aux cheveux bleus ? C’est un spécimen rare… *

Le Messager marqua une pause et se mit à réfléchir quels arguments pouvaient-ils exposer au dragon afin de l’encourager à les rejoindre ? Peut être que Dame Ovenstey se débrouillerait mieux que lui CETTE FOIS CI, elle était peut être plus douée en paroles que dans les actes … enfin il fallait l’espérer sinon ils étaient pas dans la mouise.

Le Messager ne bougeait pas, il regardait avec insistance Dame Ovenstey afin que celle-ci expose ses arguments. Après tout, c'était elle l'Éclaireuse, c'était à elle d'amener à l'Oeil Noir des nouveaux talents, c'était à elle de négocier et d'appâter tous ces paumés.

*Hmm, je m'égare, que dis-je de regrouper toutes ses personnes si exceptionnelles.*

Le Messager s'était rectifié, il craignait que cette immense créature ne soit encore à l'écoute de ses pensées. Il ne savait ce qu'il se disait mais les lèvres de la jeune Éclaireuse ne cessait de remuer, cela ne semblait pas pour autant apaiser le dragon. Ces paroles semblaient même l'énerver au plus haut point.

C'est alors qu'il se passa quelque chose de ... magique. Le Messager ouvrit grand la couche et se trouva comme tétanisé. Il aurait aimé reculer et prendre la fuite mais son cerveau ne semblait plus vouloir commander ses muscles.
Était-il sous l'emprise de drogue ? d'alcool ? ou était-il en train de mourir de froid et tout ceci n'était que le fruit de son imagination sur son lit de mort ? Sans doute, n'était-il jamais arrivé dans cette grotte ?

Le dragon s'était transformé en une créature ressemblant de près à un être humain, où plus précisément à une femmes aux formes généreuses et aux yeux envoutants. Jamais de sa pauvre vie, il n'avait entendu ou lu quelque chose à ce sujet. Des dragons transformeurs ?!
Était-ce le cas de tous les dragons ou uniquement de celui-ci ? L'Oeil noir était-elle au courant de ça ?

Le Messager était béa, il ne savait pas du tout ce qui se tramait, il était subjugué devant tant de beauté et de grandeur.
Sous sa forme animal, le ou plutôt la dragonne finalement ? était déjà un joyau sans nom mais sous sa forme humaine, elle était juste ... parfaite. LA perle parmi les perles, la plus belle des pierres précieuses de ses trois mondes.

Le Messager ferma et rouvrit plusieurs fois son unique oeil à plusieurs reprises mais la vision ne disparaissait pas. Au bout de ce qui semblait une longue tirade destiné à Dame Ovenstey, la dragonne reprit sa forme initiale, majestueuse et gigantesque au passage.
Sa transformation eut l'effet de renverser comme de simple domino le Messager et l'Éclaireur.

Le Messager se frotta la tête, se rassit puis s'aident de son bâton de marche, il se releva non sans douleur. Il porta à nouveau son œil sur le dragon qui se léchait les ailes.

*- Quoi qu'il en soit nous acceptons, montrez-nous à quoi ressemble votre chef, et peut-être que cette personne saura mieux nous convaincre que vous... *

Ainsi, elle leur laissait une deuxième chance ? Le Messager regarda la tieffeline, hocha la tête puis redressa le col de sa veste.

*Qu'il en soit ainsi, suivez-nous et vous aurez le plaisir de rencontrer notre chef : l'Oeil Noir. Je suis sûre que vous vous entzendrez à merveille, votre regard sous votre forme humanoïde est aussi glacé que son cœur.*

Il regarda le temps à l'extérieur de la grotte, qu'est-ce qu'il n'aurait pas donné pour un bon feu et une nuit au chaud à l'abri de ce blizzard !

*Direction les Plateaux de la Lune*

Époussetant ses épaules avec autant de fierté qu'un paon, elle se redressa face à la créature. Son discours ne lui était pas inconnu, les humains était une sale race, leur parole ne valait pas mieux que l'odeur, rien en eux n'attirait la sympathie de la tieffeline. La rivalité humain démon était toujours aussi vive. Si la demoiselle avait une dent contre eux alors elle était parfaite pour l'arcane. Il était primordial de recruter des personnes qui ne rechignerai pas à la tache. Leur chemin n'était pas encore tout tracé, il fallait écrire peu à peu cette page de l'histoire, les démons reprendraient leur du elle en était convaincue.

Voilà bien des points communs qui les rapprochaient, peut être que sa présence l'aideraient à supporter l'humaine aux cheveux bleus...puis qui sait...si elle s'attirait les grâces de la dragonne peut etre lui céderait elle une partie de son or ? Oh oui oh oui que cette idée était plaisante ! Le sourire aux lèvres elle regagna le Messager qui semblait vouloir rentrer à pied, quel nigaud !

Son regard se posa sur la bête puis sur le vieil homme, avec un peu de chance il viendrait à claquer durant le voyage....durant un instant elle fut tenter de le laisser partir à pied puis se ravisa en imaginant les hurlements de l'oeil noir. D'un geste de la main elle capta l'attention de l'homme et lui indiqua en langage codé qu'ils avaient un moyen de locomotion.

-TadaaaaaaaaMMMmmmMm

Désignant la créature qui les observait toujours, elle pensa que voyager à dos de dragonne serait bien moins fatiguant et plus jouissif. Il était de voir ce qu'elle avait sous le capot !