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Personnage
Nom : Miscarcand
Prénom : Silas
Rang : Soleil noir
Âge : 624 ans, il demeure sur Feleth depuis 224 années, ayant passé le reste dans le Vein. Cependant il n'a absolument pas conscience de vivre depuis aussi longtemps.
Sexe : Masculin
Race : Faux Parleur
Classe : Sorcier
Métier : Aucun métier officiel, Silas est collectionneur de toutes sortes de livres, ainsi que trafiquant d'élixirs, de concoctions et de poisons.
Croyances : Aucune
Groupe : Solitaires
Équipement : Le démon garde la plupart de ses possessions dans ses repères, et ne garde sur lui qu'un manteau noir à capuche, dans lequel il a cousu quelques poches de fortunes, ainsi qu'un médaillon avec un pendentif en ambre, en forme simplifié de soleil.
Talents de combat physique : N'étant pas vraiment violent en dehors des crises, ou lorsque la situation l'exige, il n'a jamais appris à se défendre grâce à son corps. Il utilise surtout son esprit. Cependant, il sait se défendre un minimum, juste de quoi échapper à la prise d'une personne plus forte que lui physiquement.
Talents de magie : Sorcier né, ses pouvoirs répondent toujours à son œil gauche, entièrement noir. En voici les principaux, les plus « puissants », ceux qu'il n'utilise pas souvent :
Encre – Le démon peut provoquer une « noyade » intérieure, faite du même liquide qui coule de son œil. Un genre d'encre. Celle-ci sortira également des yeux et de la bouche de la victime, jusqu'à l'asphyxier.
Poison – S'il concentre son pouvoir sans ses doigts, il peut communiquer un poison dans le corps de son adversaire, uniquement s'il l'injecte par les deux yeux. Ce poison, toujours noir, s'immiscera lentement dans les veines et empêchera le sang de circuler.
Branche – Ces ombres liquides qu'il maîtrise peuvent se solidifier pour former des liens, pouvant tout aussi bien immobiliser un adversaire, que lui briser les os, si Silas se concentre bien.
Talents divers : Silas, au fil des années passées sur Feleth, a acquis une maîtrise parfaite de la flore, et de ses attributs. C'est un excellent alchimiste, si par ce mot l'on désigne la fabrication des potions, et autres mixtures.
Pouvoirs particuliers : Lorsque le vrai démon, celui qui tue, prend possession de lui, son œil gauche se met à pleurer des larmes noires. Ce même semblant de « liquide », semblable à de l'encre, peut-être récupéré et utiliser pour fabriquer des poisons. Mais Silas ne s'en sert quasiment jamais.
Apparence physique : Le visage de Silas est très particulier, et repousse la plupart des gens. Son faciès n'a rien de difforme, il est même plutôt agréable à regarder, de profil, mais la partie gauche de son visage est recouverte de griffures, et son œil gauche lui, est entièrement noir. Aussi, son sourire est extrêmement malsain. Toujours sans être déformé, ou autre, il dégage pourtant quelque chose d'assez effrayant et de glauque.
Il dispose également d'une peau très pâle, parfois d'aspect laiteuse, et de cheveux de jais, qui une fois détachés, tombent au niveau des omoplates. Légèrement ondulés, il les laisse libre la plupart du temps mais il lui arrive de les nouer en queue de cheval, tirant ou pas toutes les mèches vers l'arrière pour dégager son visage.
Le démon n'a pas une carrure très forte, il est de taille et de stature moyenne. Face à des hommes grands et forts, il ressemble à une fillette. Au niveau vestimentaire, il porte le plus souvent des vêtements abîmés, voir même un peu crasseux du fait du temps passé dans les égouts, mais il possède quelques vêtements plus couteux qu'il lui arrive de vêtir, de temps à autre.
Caractère, personnalité : Les années de mutisme, avec lui-même pour seule compagnie, en ont fait une personne -un démon- très calme, silencieuse et cérébrale. Silas passe le plus clair de son temps à réfléchir et à penser, trait de caractère exacerbé par de longues années de lectures. Aussi, le démon n'a quasiment aucune conscience du temps qui passe, et a de grandes difficultés à l'évaluer. De ce fait, il peut rester des heures entières à fixer un objet sans que cela ne lui paraisse plus long que quelques minutes. Très refermé sur lui-même, il est difficile de le faire sortir de sa torpeur psychique, dans laquelle il aime se noyer continuellement.
Néanmoins, et malgré que l'on ne puisse pas réellement définir un caractère aux Faux Parleur, il a tout de même ses réactions propres, face aux choses qui se déroulent autour de lui.
Comme dit précédemment, il aime rester dans son univers, et vivre dans sa propre tête, ainsi, il n'aime guère être dérangé lorsqu'il travaille ou qu'il réfléchit. Tiré de ses pensées, il peut devenir parfaitement infect et irritable. D'une nature calme, il peut aussi se mettre dans de grandes colères, mais cela arrive rarement. Son côté très pensif le pousse à juger la colère trop impulsive et irréfléchie.
Lorsqu'il se voit obligé de communiquer, que ce soit avec les villageois les plus banales, ses clients, ou même d'autres démons, et malgré sa maîtrise parfaite du langage -surtout à l'écrit, il lui arrivera souvent de buter sur certaines phrases, de chercher longuement ses mots, d'autant plus longuement de par sa non-conscience du temps, ce qui fait certainement de lui un être plutôt timide.
Autrement, le Faux Parleur est un démon très appliqué, qui ne supporte les choses incomplètes ou bâclées. L'une des raisons pour lesquelles le déranger n'est à l'évidence pas une bonne idée.
En somme, Silas a tendance à la versatilité, mais dans l'ensemble, est un être très calme et discret.
Histoire : Comme une simple averse pouvait façonner le corps d'un être, un simple rayon de soleil pouvait façonner toute une pensée. Juste à travers un trou dans la pierre, donnant sur une grotte remplie d'eau, ce seul petit rayon de soleil passait, s'échouant sur une grande souche d'arbre, presque entièrement engloutie. Et les choses passaient. Pouvait-on parler de temps dans cet endroit dénué de règles ? Non. Les choses passaient, évoluaient. Ce petit rayon de soleil continuait de réchauffer la souche, et l'eau, autour, parfois. Jusqu'au jour où il apparut. Un corps frêle, la peau très clair, le visage levé vers ce petit rayon de soleil qui jamais ne disparaissait. Il aimait cette chaleur douce, qui s'étendait sur sa peau, comme une pluie diluvienne qui enivre. Il fermait les yeux, engloutissant le silence ambiant, loin des carnages, loin du bruit, loin du froid. Bien qu'il soit un démon, un réel démon, né des fibres sombres du Vein, il aimait cette parcelle de douceur qui parvenait à subsister au sein de ce monde de fléau.
Parfois, un corps s'égarait. Avançait dans les eaux qui arrivaient à mi-bras. Alors, Silas ouvrait les yeux, et tournait la tête vivement, un grand sourire aux lèvres, pour contempler ce visage inconnu qui troublait son silence. Il n'en avait pas conscience, mais c'est grâce à son sourire, horrible, malsain, et effrayant, que les corps partaient, disparaissaient, cédant leur place au Roi silence. C'était sa prunelle noire, entièrement noire, sans la moindre parcelle de couleur. Pourtant, il était comme un petit morceau de soleil, de soleil froid, de soleil tiède, qui réchauffait, mais ne brûlait pas. Ses mains n'étaient pas taché de sang, son esprit n'était pas embrumé, pas pour l'instant.
Sa vie se résumait alors à demeurer sous son petit rayon de soleil, à le fixer, sans ciller. Mais un jour, son soleil fut noirci. Quelque chose avança doucement sur le trou dans la pierre, jusqu'à la plonger dans le noir absolu. Le choc fut rude. Il resta de très, très longs moment à fixer le noir, le désarroi prenant possession de son corps, la haine, de ses veines. Enfin, il descendit de sa souche, avançant désormais dans l'eau lui aussi, pour sortir de la grotte, sortir de sa chaleur, sortir de son berceau. Déserter son univers. Comme brisé.
Dehors, des corps étaient entassés sur le sol. Des corps morts. Et non loin, se tenait une silhouette, vivante, elle. Ses mains étaient rouges, elle semblait essouffler. Il comprit. Son corps à lui brûlait, sa douce chaleur avait évolué en brasier terrible. Ses mains tremblaient, et la haine avait beau le ronger de sa caresse brûlante, il avait terriblement froid, au fond de sa poitrine. Trempé, il s'avança vers l'autre silhouette, cette dernière, alertée par le bruit, se retourna. Mais avant qu'il n'ait pu dire un mot, Silas sombra.
« Sois maudit, sois maudit, sois maudit, sois maudit, sois maudit... » Répéta t-il, tandis que son œil noir se mit à pleurer.
Ses mains gelées se posèrent sur la gorge de l'inconnu, pressant, enfonçant ses ongles, véhiculant toute sa force de démon, toute sa haine, et toute sa peine. Au bout de quelques secondes, le corps s'écroula, et restait dans ses mains, un morceau de sa gorge, la glotte, dégoulinante de sang. Le sang était chaud, tiède, mais rien ne pourrait lui rappeler son soleil. Il était parti. La seule certitude qu'il lui restait, c'était son existence. Si ce petit rayon n'avait pas apparu, Silas ne le serait pas non plus.
Laissant choir ce qu'il tenait, près du corps de sa victime inconnue, et essuyant son visage avec sa manche, il se retourna. Ses yeux s'ouvrirent alors, en grand, remarquant sa lumière jaune, au loin. Elle était vraiment très loin, mais bien présente. Son petit rayon avait-il trouvé une autre grotte à illuminer ? Une nouvelle maison, un nouveau sanctuaire, un nouveau tombeau de silence où il pourrait demeurer sous sa chaleur. Ce devint chez lui, une obsession. Il se mit en quête. Il fallait atteindre son soleil mouvant.
Il sillonna les terres changeantes du monde qui l'avait vu naître. Son envie irréversible, son manque de chaleur, le faisait souvent replonger dans un délire meurtrier, où il maudissait chaque êtres qui passaient sur sa route. Certains démons ne parvenaient pas à pallier à sa force décuplée de Faux Parleur. Il en fuyait également certain, qui étaient beaucoup plus forts que lui, naturellement.
Ses convictions ne subirent jamais le doute. Il progressait, apprenait certaines choses, découvrait l'étendue vaste du Vein, tout en fixant cette lumière à l'horizon. Mais ce même Vein était plein d'illusions, et un jour, sentant ce doute redoutable envahir doucement son esprit, il se retourna. Fallait-il faire demi tour ? Non. Il fallait continuer, et trouver le soleil. Il s'apprêta à reprendre la route, tout droit. Mais lorsqu'à nouveau, il se retourna, la lumière avait disparue.
Encore une fois, il demeura immobile, pendant des heures, peut-être des mois, ou des années. A assimiler. Mais cette fois-ci, il ne put pas admettre, ni accepter. Son esprit déclencha une faille, inconsciemment. Et il chuta. Silas espérait chuter dans un trou de lumière, mais il n'y avait rien, juste du vent, un vent froid qui lui giflait le visage. Et il chutait. Avant de s'échouer durement sur le sol. Ses yeux étaient fermés, il s'efforçait de ne plus penser, juste de se souvenir. De son soleil.
Feleth. Lorsqu'enfin Silas ouvrit les yeux, il se trouvait dans une caverne. Il n'y avait pas de lumières, et même le silence était abîmé. L'eau gouttait du plafond de pierre, s'échoua sur le sol froid. Il faisait froid. Tout était froide, et sombre. Se recroquevillant sur lui-même, il resta allongé dans cet endroit sans vie, de très longs moments. Mais subitement, son besoin de convictions se réveilla. Il ouvrit les yeux, ayant presque oublié la structure de la grotte. Il n'était plus dans le Vein, mais dans un autre endroit, un autre monde. Peut-être qu'il y trouverait un peu de soleil.
Il parvint à sortir de la caverne, et se retrouva dans des marais ternes et humides eux aussi. L'endroit était joli, même sans lumière. Cependant, après quelques minutes de marches, il remarqua qu'un petit rayon passait à travers des arbres mornes et touffus. Un petit rayon, comme celui d'où il venait. A la fois heureux et effrayé, il s'assit à l'endroit où le rayon mourrait, et sentit le soleil sur sa peau froide. Il leva les yeux, et reconnut cette lumière familière. Alors, bien sûr, il resta là, encore de très très longs moments, n'ayant aucune conscience du temps. Il se sentait mieux, comme s'il venait d'absorber quelque chose d'essentiel à sa survie, dont il avait dû se passer pendant des années.
Un jour, des corps vinrent. Comme dans la grotte, ils avançaient en silence, à l'affut. Et Silas eut la joie intense de se tourner vers eux, arborant son sourire de terreur. Mais cette fois-ci, ils ne partirent pas. Ils étaient trois, ils avaient des armes, et ils s'avançaient au lieu de fuir. Les sourcils de Silas se froncèrent, comprenant qu'il allait devoir s'ôter à son soleil pour les faire partir. La colère le gagna, il ne voulait pas se lever, il voulait simplement que les corps partent. Mais ils avançaient, inexorablement. Alors, le démon sombra.
« SOIS MAUDIT ! »Une haine si grande, une rage si intense, si brûlante. Les corps n'eurent pas le temps de le blesser, qu'ils leur avait arraché à chacun leur glotte, sans craindre le sang qui s'écrasait sur son visage. Le brasier en lui se calma, et Silas remarqua qu'ils ne ressemblaient pas du tout aux démons. Certains démons avaient cet aspect humanoïdes mais... Ils n'étaient pas pareils. Un autre monde, pour d'autres êtres, c'était logique après tout. Dégageant les corps, les jetant dans les eaux opaques capables de les engloutir, il sortit des marais afin de découvrir ces autres corps.
Et il fut surpris. Ils avaient tout un tas de traditions, de lois, de travaux. Ils étaient fascinants. C'est auprès d'eux que Silas découvrit les livres, et l'écriture. L'écriture qui permettait de transcrire les paroles, sur des parchemins. Il en fit une passion dévorante, d'années en années, il s'en procura des tas et des tas, qu'il rangeait dans les creux secs de sa grotte des marais. Mais un jour, on lui demanda quelque chose en retour, les livres avaient un prix. Silas se mit à adorer l'argent, il en fallait tellement peu, pour un objet d'une telle valeur.
Cependant, l'argent, il fallait l'acquérir. Le gagner. Il apprenait peu à peu le système des ces corps, et chercha donc une autre passion, qui lui permettrait d'avoir des petites pièces dorées. C'est de cette manière qu'il finit par adorer les plantes, les fleurs, et autres ingrédients nécessaires à ces potions. Il décida de s'établir un laboratoire dans les égouts de la cité royale de Madorass. Parfois il entendait les petits carnages des corps qui servaient ce « Roi », mais il entendait aussi les complots, les plans des malandrins qui pensaient que les égouts étaient vides.
Souvent, il retournait dans les marais, pour fixer sa petite lumière, lorsqu'elle était là, lire, ou entreposer ses nouveaux livres, et objets précieux. Mais il entretenait beaucoup son commerce d'élixirs dans les égouts, vendant toutes sortes de concoctions illégales dans le marché officiel des potions. Cela lui rapportait beaucoup de petits pièces de soleil, et donc de livres. Il avait comblé ce vide de lumière et de fraîcheur, par ces habitudes parmi les Autres.
Le soleil était très présent sur ce monde, dont il avait découvert le nom. Feleth. Mais ce soleil n'était pas le sien. Il n'égalerait jamais le sien. Alors la haine le reprenait.
Sois maudite, citée, car tu es Feleth.En ce qui vous concerne
A quelle fréquence serez-vous présent sur le forum ? Autant que ma petite vie tranquille me le permettra.
Comment avez-vous découvert le forum ? En fouinant sur le net, on trouve de ces perles... C'est fou hein ? ^^
Quelles remarques pouvez-vous formuler à propos de l’apparence du forum ? Il est splendide ! Harmonieux, simple tout en étant original, et il colle vraiment bien avec l'ambiance..
Test-RP
La pluie pleurait sur des lèvres bleues, le soleil s'étendait sur des lèvres pourpres. Il y avait un contraste fascinant entre le soleil et les jours de pluie. Et parfois les deux se mélangeaient. Ce jour là, était un de ceux là. Silas était assis, sur son petit morceau de terre, sous les arbres des marais, toujours aussi avachis et ternes. Et son rayon était là, mais la pluie l'accompagnait. Son visage levé vers le rayon recevait les larmes froides du soleil, qui dévalaient ses joues pâles. Son cœur battait doucement contre sa poitrine, mais ce mélange le rendait fou. Ces éclaircis, et cette grisaille, mélangées, c'était tellement hypnotisant.
Bientôt, un bruit sourd fendit même le ciel, et masqua le soleil d'un voile gris. Il n'y avait plus son rayon, c'en était fini pour aujourd'hui. Il se mit à pleuvoir. Une averse diluvienne et glacée. Le marais redevint sombre et triste. Tout comme Silas. Il regagna sa grotte, et chercha un livre susceptible de l'intéresser ce soir là.
Il tomba par hasard sur un livre vierge. Il disposait de pleins de pages, mais toutes étaient dénuées d'écritures. Fouillant dans les caisses qu'il remplissait de choses et d'autres, il chercha de quoi écrire un peu d'encre, mais n'en trouva pas. Il fronça les sourcils, et sans réfléchir, piqua son œil gauche avec la plume. La douleur fut vive mais partit rapidement, tandis que le liquide noir glissait.
Le sourire malsain fit surface, tandis que le démon récupérait l'encre directement sur sa joue, et commençait à écrire. Il n'écrivit que deux mots, les alternant. Une fois l'un, une fois l'autre. Soleil, et Pluie. Jusqu'à remplir toutes les pages....
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