''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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 Entre deux feux (PV Syn)

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Narydia Ventari

La lame flamboyante

________________

Narydia Ventari
________________


Race : Séraphin
Classe : Ensorceleuse
Métier : Eclaireuse
Croyances : Aucune
Groupe : Anges

Âge : 426

Messages : 141

Fiche de Personnage : Come here.



Entre deux feux (PV Syn) _
MessageSujet: Entre deux feux (PV Syn)   Entre deux feux (PV Syn) EmptyMer 26 Fév 2014 - 18:33


Le démon s’éveilla rapidement et ne tarda pas à s’apercevoir à son tour de la menace qui les épiait tout autour de la clairière. Il lui murmura de s’occuper de Desmond qui n’avait cessé au cours de la nuit de ronfler, visiblement rassasié par le sommeil dans lequel ils s’étaient plongés quelques heures auparavant. L’ange l’observa s’équiper pendant quelques instants, avant de détourner son regard vers la montagne de muscles étendue un peu plus loin, près des dernières cendres qui répandaient encore quelques fumerolles où avait trôné leur feu un moment plus tôt. Lentement, elle posa sa main sur l’épaule du géant en l’appelant à plusieurs reprises. Mais la tâche se fit plus rude que prévu et elle du bientôt le secouer pour le sortir d’un sommeil profond. Desmond se réveilla finalement non sans peine et surtout non sans bruit…Seulement, à peine eu-elle eu le temps de lui expliquer la situation que le colosse s’engouffra dans les fourrés pour jauger la situation de lui-même. En tournant les yeux, Narydia s’aperçu que Synëal avait disparu. Avait-il seulement pensé une seule seconde aller affronter leurs poursuivants seul ? L’inquiétude l’étreignit, mêlée à l’appréhension et une once de colère. L’ange n’aimait pas l’individualisme, surtout lorsqu’il s’agissait d’une personne dont elle ne voulait pas voir la vie mise en péril. Elle songea un instant à cette pensée, se décomposant littéralement lorsqu’elle se rendit compte que ce qui la dérangeait au plus point dans l’attitude du démon était lié à de l’attachement. Mais avant qu’elle n’ai eu le temps de se tracasser davantage sur son ressenti, un bruit de feuillage attira son attention, à l’opposé de la direction qu’avait pris Desmond.

L’ange ramassa son épée sur le sol et la tira de son fourreau, l’aggripant bien dans sa main avant de se diriger vers les fourrés. Elle sentit sa chaleur se répandre sur la poignée jusqu’à la lame qui trépidait déjà d’impatience. Narydia se faufila aussi discrètement que possible entre les arbres qui dressaient leurs branches épaisses sur son passage. Aussi vif que l’éclair, un trait invisible fila parmi les feuilles et l’ange ne l’évita de justesse qu’en se plaquant dos à un tronc. En tournant la tête, elle distingua quelques familiarités qui ne l’étonnèrent pas spécialement. Après tout, elle s’était attendue à ce qu’Adyril leur envoie de quoi s’occuper pour un moment… mais ils avaient fait fort cette fois-ci. Des séraphins… Bien que ceux là ne soient pas parmi les plus inquiétants, il ne s’agissait pour autant pas d’une partie de plaisir lorsqu’il s’agissait de croiser le fer avec l’un de ses semblables. Elle se glissa rapidement jusqu’à lui et le propulsa en arrière à l’aide d’une bourrasque d’air violente, qui lui fit perdre l’équilibre. Après quoi l’ange se rapprocha de lui alors qu’il se redressait, et entreprit de diriger sa lame chauffée à blanc vers son ventre. Il para l’attaque et l’attrapa à l’avant bras, mais Narydia lui assena un coup de genou qui le plia en deux, le forcant à la lâcher alors qu’elle se glissait dans son dos. De là, l’ange appliqua la lame brûlante sur la gorge du séraphin qui écarquilla ses yeux sous la douleur, conscient qu’une légère volute de fumée se dégageait de la chair à vif. La séraphine coinça les bras de l’ange derrière son dos et s’aida de sa propre chaleur pour l’étourdir davantage. D’un geste sec, elle trancha ce qu’il lui restait de chair et le regarda s’effondrer sur le sol recouvert de feuilles, tel une poupée de chiffon.

Après un soupir, Narydia regagna la clairière et elle n’eu pas le temps de s’inquiéter de l’état de ses compagnons puisqu’ils franchirent presque aussitôt la lisière de la clairière. Cependant, Desmond ne semblait vraiment pas au meilleur de sa forme et ne leur décocha pas une parole. Tandis qu’ils la rejoignaient, l’ange entreprit de rassembler leurs affaires afin de se remettre en route. Il était évident que demeurer ici plus longtemps serait dangereux. Et elle n’eu certainement pas besoin des indications de Synëal pour envisager la suite des évènements. Il s’agissait là de l’évidence-même. Mais elle feint pourtant ses derniers mots, lorsqu’il mentionna les ruines. Il ne lui avait jusqu’alors jamais parlé de leur destination, mais elle ne l’étonna pourtant pas. Ils avaient décidé d’expérimenter l’ouverture du portail dans un endroit désert et parfaitement reculé. Quoi de mieux que les ruines pour éviter toute présence importune ? Alors qu’elle essuyait la lame de son épée dans l’herbe et la rengainait dans son fourreau, l’ange prit une voix ferme pour déclarer à l’intention de Synëal :

« Ne prenez pas de risques inutilement, seul de votre côté. Nous sommes trois ici, et ce que jusqu’à ce que nous ayons terminé ce bout de chemin. En vous mettant en danger sans nous en parler, nous ne faites que diminuer nos chances de survie face à l’avalanche de soldats qui commence dès à présent à nous prendre en course. »

Sur ces mots, elle n’attendit pas de réponse, souhaitant lui faire bien comprendre qu’elle n’avait pas apprécié ses initiatives solitaires. Mais elle n’insista pas et rapidement, ils se mirent en route. D’ailleurs, l’ange préféra éviter son regard le temps que dura leur course à travers les bois. Au fil des minutes, d’autres séraphins ne manquèrent pas de se mettre à leurs trousses, les embarquant dans une course folle au rythme effréné. Mais c’était sans compter sur la rapidité des trois compagnons qui filaient entre les arbres sans regarder derrière eux. Plus d’une fois, la séraphine se demanda s’il n’aurait pas mieux valu qu’elle les fasse s’échapper de là en ouvrant une faille, mais elle n’en aurait ni le temps, ni la possibilité. Aussi se contenta-t-elle de courir, agitant ses ailes pour faciliter son passage tout en s’aidant des courants d’air qu’elle rendit hostiles à leurs poursuivants. Le vent ne manqua pas de tourner en leur faveur, balayant derrière eux les séraphins et brisant les branches qui finissaient piétinées sous les bottes chancelantes des soldats. La mascarade dure un moment et ralentit leurs assaillants et finalement, l’ange aperçu au loin l’orée des bois et les plaines qui s’étendaient juste derrière sous l’aurore naissante. Narydia redoubla d’efforts et tandis qu’elle ne percevait pratiquement plus le brouhaha intempestif derrière eux, elle comprit que les séraphins ne les rattraperaient jamais. Mais elle savait qu’ils n’étaient pas idiots : ces hommes là allaient revenir, forts  d’un nouveau repos et plus nombreux. C’est pourquoi elle ne ralentit par le rythme et ils continuèrent leur progression sous le soleil levant.


La route fut longue et pénible, bien que les repas près du feu concoctés par Desmond soient un sérieux réconfort au froid et à la fatigue. En dépit de cela, l’atmosphère n’était pas paisible et l’ange n’osait plus prononcer un mot face au visage de marbre grave qu’elle rencontrait dès qu’elle croisait le regard du colosse. Même à Synëal, elle n’osait plus parler, de peur de déclencher soupirs et grommellements qui, il fallait le dire, étaient plus impressionnants que ce qu’elle avait imaginé. Pour la première fois depuis leur rencontre, l’ange se sentait à part et voyait Desmond autrement : cela ne lui ressemblait pas mais elle ignorait comment parvenir à le faire parler. Et sans réellement savoir pourquoi, elle avait le pressentiment d’être coupable de ce subit changement d’humeur. Elle n’avait pas surpris d’acte de franche camaraderie entre Synëal et lui depuis leur fuite des bois, et cela l’inquiétait davantage. Était-ce leur récent rapprochement qui avait influencé sa conduite ? Mais pourquoi en aurait-il été affecté ? Se méfiait-il d’elle ? Telle était sans doute la raison… sans doute ne lui accordait-il aucune confiance et peut-être même, ne l’appréciait-il même pas. Quoi qu’il en soit, la jeune femme ne voyait pas comment briser la glace face au visage fermé du colosse, qu’elle voyait davantage comme un ordre impérieux de le laisser tranquille plutôt que comme une invitation au bavardage.

L’ambiance morose ne les quitta pas pendant un moment, et ce fut seulement la vision des ruines à l’horizon qui vint légèrement égayer la nuit de marche ininterrompue qui toucherait bientôt à sa fin. Mais le soleil n’était pas encore parfaitement levé, et l’ange était peu attirée par l’idée de passer la journée dans ces lieux maudits et désaffectés. D’ailleurs, elle envisageait sérieusement de ne pas fermer l’oeil jusqu’à la nuit. Elle pensa alors à leur projet. Ouvrir un portail en journée n’était sans doute pas la solution la plus discrète. Et au contraire, le voile de la nuit leur permettrait peut-être de passer davantage inaperçu… Elle tourna les yeux vers Synëal et le questionna du regard. Comment comptait-il procéder ? Mais la question ne parvint pas à franchir ses lèvres et la jeune femme soupira, rassemblant ses esprits. Ouvrir un portail ici ne posait pas de problèmes. Mais retenir des démons à la puissance inconnue était une toute autre affaire.

Tandis quelle réfléchissait, ils arrivèrent enfin dans ce qui avait été autrefois une cour spacieuse, à présent délabrée et abandonnée à la nature et à la roche. Narydia s’arrêta et observa les environs. Il n’y avait pas âme qui vive. Même le plus petit insecte semblait éviter ces lieux. L’ange se doutait que Synëal n’allait pas tarder à leur dévoiler leur plan d’action mais avant cela, un problème persistait. Celui de leur cohésion, compromise tant que Desmond n’afficherait pas un visage plus ouvert et plus confiant. Mais encore une fois, la séraphine ne savait pas comment lui parler et se sentit mal à l’aise. Elle osa alors une indiscrétion, profitant que le colosse était occupé à découvrir les lieux pour se rapprocher du démon. Elle lui glissa après avoir croisé son regard :

« Écoutez, j’ignore pourquoi Desmond agit ainsi et j’ai bien peur d'en être partiellement si ce n’est entièrement la cause. Mais nous avons une tâche à effectuer et je doute que nous y parvenions chacun de notre côté. »
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Synëal Muspell

♘ | le Botaniste Ardent

________________

Synëal Muspell
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Race : Syrinx
Classe : Ensorceleur
Métier : Botaniste
Messages : 174

Fiche de Personnage : Le Botaniste Ardent


Entre deux feux (PV Syn) _
MessageSujet: Re: Entre deux feux (PV Syn)   Entre deux feux (PV Syn) EmptyDim 2 Mar 2014 - 19:33

Le soleil se levait enfin et galvanisait nos forces atténuées par la panique d'un réveil agité. Il envoyait ses rayons insistants à travers les feuillages en narguant nos yeux plissés. Cependant la douce chaleur qu'il diffusait enveloppaient nos corps d'un réconfort précaire. Frissonnant sous ma chemise, j'ignorai néanmoins la gêne de mes vêtements dont le tissu fin portait la rosée du matin. Il aurait été malséant d'exprimer quoique ce soit après avoir été traqué durant une nuit entière par les forces angéliques, nous obligeant parfois à faire front, parfois à courir sans répit. Le fait est que nous avions survécu. Nous n'avions plus à nous plaindre.

Du moins, pour l'instant.

Après avoir semé nos ennemis en allongeant considérablement la distance avec eux de plusieurs lieues, l'ambiance chargée d'adrénaline était redevenue de plomb. Desmond se gardait bien de garder les distances avec nous, et je n'osais parler à Narydia sans revenir à mon initiative nocturne. Sa remarque avait eu l'effet d'un coup d'épée au travers de l'estomac et j'étais désormais partagé entre un sentiment confus de colère et de honte. La fureur cherchait à l'emporter sur l'humilité pour garder la fierté intacte, mais il était hors de question que je me laisse aller par mes nerfs mis à rude épreuve. Car ils l'étaient. Chaque minute à se battre était une minute de perdue qui aurait pu être nécessaire dans notre quête. La perspective qu'ils ne nous lâchent jamais m'agaçait à un point inimaginable. Tour à tour, la fébrilité et la rage se disputaient en moi, avec un soupçon de désespoir.  Nous ne ressortirons sans doute pas vivants de cette aventure. Je ressentais presque à chaque instant le danger qui pesait sur ma vie. La prochaine attaque pourrait bien avoir raison de nous.  

Je n'avais pas peur de ces emplumés, mais je ne pouvais me permettre d'essuyer un échec alors que j'avais les moyens et l'occasion de réussir. Mon humeur morose ne s'arrangeait pas avec le pas raide de Desmond et le regard fuyant de Narydia. Tous les deux m'en voulaient pour une raison que leur était propre et je ne me sentais pas tergiverser ou polémiquer pour arranger les choses. Je n'étais surtout pas le négociateur qu'ils espéraient. De plus, je ne savais quel comportement m'ennuyait le plus : celui du colosse, qui n'avait pas décroché un mot et dont les réactions me dépassaient, ou celui de Narydia, avec laquelle j'avais partagé mon premier moment intime ainsi que mon premier baiser. Elle était passée du sourire gêné au malaise livide et ce changement me déboussolait en me donnant l'impression que c'était la toute première fois que je la voyais. Mais du peu que je connaissais les femmes, cette différence de comportement ne pouvait pas être bon présage. Je craignais par contre que ce retournement de sa part serait définitif, et cela entrait en seconde place dans la liste de mes angoisses actuelles. Voire première.

Alors que l'auréole sacrée du soleil cuirassé s'élevait paresseusement au-dessus de la ligne de l'horizon, nous aperçûmes le dédale lointain des ruines ainsi que ses silhouettes grignotées par les âges.  Les premières lueurs du jour révélèrent les chemins exigus qui s'enfonçaient loin en avant, se perdant au-delà des détours et des virages, derrière les murs couverts de lichen. Nous finîmes par gagner ce nouveau refuge en une heure, laissant derrière nous le souvenir impétueux de nos dernières batailles pour entrer dans le silence mortuaire des bâtisses délabrées. Un vent tout aussi ancien y soufflait lourdement, lassé de vouloir déplacer les pierres immuables entassées dans une architecture dépassée par le temps. Il ne fut que fugace, ne nous accompagnant que lors de l'entrée dans cet étrange sanctuaire délaissé par les hommes. Nous franchîmes quelques arches, tantôt effondrées, tantôt craquelées, et parvînmes dans un large atrium directement exposé au soleil. Des bancs entouraient la place centrale, renversés ou brisés en deux. Ce qui semblaient être des statues ne ressemblaient plus qu'à une œuvre grossière de caillasses posées sur des socles fendus. Seul un lapin nous fit l'honneur de sa présence, ainsi qu'une famille de mulots qui traversa rapidement l'ancien jardin en quelques bonds.

La séraphine croisa alors mon regard après bien des heures d'indifférence.

« Écoutez, j'ignore pourquoi Desmond agit ainsi et j'ai bien peur d'en être partiellement responsable. Mais nous avons une tâche à effectuer et je doute que nous y parvenions chacun de notre côté. »

Bien évidemment, elle préférait ignorer ce qu'il se passait entre nous. Je ronchonnai simplement en allant chercher l'endroit le plus adéquat pour ouvrir le portail, la laissant à quelques pas derrière moi. « J'ignore pourquoi aussi. »

Plus je réfléchissais, plus mes pensées me redirigeaient vers elle, vers son attitude passive alors qu'elle ne m'avait plus décroché un mot si ce n'est pour me faire remarquer que je prenais des risques. Prendre des risques... Que cela signifiait-il au juste alors qu'elle-même était resté de l'autre côté du portail le temps de retenir le lieutenant ? Que pensait-elle vouloir me faire comprendre au juste ? N'était-ce pas mon amitié avec Desmond qui nous avait permis à tous les deux, de nous évader ? J'inspirai profondément par le nez et avança de quelques autres pas indécis. Il était difficile de me concentrer et de chercher à me calmer par la même occasion. L'idée qu'elle ait seulement voulu me rappeler à l'ordre, ou même qu'elle s'était inquiétée pour moi m'avait évidemment frôlé l'esprit, mais je n'en étais absolument pas certain tant qu'elle ne prononçait pas les mots exacts.

Je revins finalement près d'elle, les lèvres pincées. « Alors, comme ça, tout à coup, cette quête vous intéresse ? Vous l'appelez maintenant « tâche ». Une Tâche. » répétai-je avec un ton hautain. « Cela ne vous froisse plus de savoir que des démons vont peut-être débarquer ici, parce que vous en avez fait une espèce de priorité désormais. Vous semblez tout à coup avoir oublier que nous prenions des risques à faire cela. » Je soupirai, marquant une pause pour calmer ma respiration accélérée. « Nous avons passé une nuit agréable, sans doute la plus agréable que je n'ai jamais connu, et depuis plus un mot. Rien. Sans compter que vous semblez beaucoup plus vous soucier de l'état d'esprit de Desmond, alors que le mien laisse à désirer puisque vous avez décidé de m'ignorer hormis pour me tamponner avec cette tâche! », persiflai-je.

Je me sentais presque exploser, mais il m'en aurait fallu un peu plus pour être véritablement en colère. J'étais surtout peiné, troublé et perdu. Je ne savais plus que voir dans son regard, même si j'y lisais une perdition identique à la mienne. L'avais-je pris de court? Avais-je touché un point plus sensible que je ne l'aurai cru ? Dans tous les cas, j'avais fini de dire ce que j'avais sur le cœur.

Je pris une nouvelle grande inspiration et le poison qui s'insinuait en moi commença à s'estomper avec cette prise d'air. Le poids de l'amertume s'était allégé mais à quel prix...Les épaules encore frémissantes de colère, je me détournai pour observer Desmond qui s'était volontairement isolé plus loin, faisant mine de fouiller quelque décombre.

« Ça va lui passer. », grommelai-je plus pour moi que pour elle. « Vous avez raison quelque part...S'il n'est pas concentré, il ne pourra pas nous couvrir. »

Je devais bien l'admettre même si cela exigeait de paraître soudainement ridicule après avoir déversé toute la rancœur décantée. Je lui accordai un bref regard, le visage plus calme, mais ne put le soutenir très longtemps.

« Si vous aussi, vous avez quelque chose à me dire, allez-y. On s'est embrassés après tout. On devrait commencer à se...Comment disent-ils déjà...se confier.», grognai-je avec la pointe de cynisme habituelle.

Une pierre roula et s'écrasa avec fracas par terre, sous la mine honteuse du mercenaire, le bras tendu contre un mur.
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Narydia Ventari

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MessageSujet: Re: Entre deux feux (PV Syn)   Entre deux feux (PV Syn) EmptyLun 3 Mar 2014 - 17:54


Le regard de Synëal était absolument tout sauf amical et il semblait peu enclin à lui formuler une réponse. Il s’était écarté d’elle et les mots tombèrent dans une neutralité glaciale. Visiblement il était très préoccupé, ce qui l’intrigua. Était-ce sa remarque qui le faisait ruminer ainsi de son côté ? Quoiqu’il en soit, l’ange préféra ne pas bouger d’un cil et attendit plutôt qu’il s’exprime, afin de ne pas envenimer l’humeur du démon. Le silence s’installa, gênant, instable et extrêmement pesant. Mais finalement, Synëal l’avait rejoint, visiblement très agacé. La séraphine ne comprenait absolument pas ce changement brusque d’humeur et cela l’inquiétait sérieusement.

« Alors, comme ça, tout à coup, cette quête vous intéresse ? Vous l'appelez maintenant « tâche ». Une Tâche. Cela ne vous froisse plus de savoir que des démons vont peut-être débarquer ici, parce que vous en avez fait une espèce de priorité désormais. Vous semblez tout à coup avoir oublier que nous prenions des risques à faire cela. Nous avons passé une nuit agréable, sans doute la plus agréable que je n'ai jamais connu, et depuis plus un mot. Rien. Sans compter que vous semblez beaucoup plus vous soucier de l'état d'esprit de Desmond, alors que le mien laisse à désirer puisque vous avez décidé de m'ignorer hormis pour me tamponner avec cette tâche! »


Les mots glissaient dans son esprit et plus le démon s’exprimait, plus la surprise grandissait. Elle s’était attendue à une réplique cinglante, violente, et Synëal lui offrait au contraire des paroles réconfortantes, bien loin des reproches auxquelles elle s’était préparée. Voilà qu’il se confiait à elle, débordant d’amertume quant à l’attitude qu’elle avait eu ces dernières heures. Évidemment, elle partageait son opinion, mais comment lui expliquer qu’elle ne voulait pas s’imposer dans cette amitié qui le liait si étroitement à Desmond, et que seul ce gêne l’empêchait d’aller vers lui ? L’envie ne lui en manquait absolument pas, bien au contraire… Mais elle ne pouvait simplement pas se permettre d’influencer en mal sa relation avec le mercenaire.

Les yeux du démon trahissaient son trouble et l’ange se sentit mal à l’aise et coupable de l’avoir plongé dans cet état. Malgré tout, ses mots l’avaient touché profondément, même s’il n’avait certainement pas mesuré la pleine portée de leur sens. Tout se bousculait encore dans l’esprit de la jeune femme, qui ne savait par quel bout commencer. Elle ne cessait de l’observer sans mot dire, et remarqua qu’il semblait s’apaiser davantage au fil des secondes. Mais il détourna les yeux, évitant son regard.

« Si vous aussi, vous avez quelque chose à me dire, allez-y. On s'est embrassés après tout. On devrait commencer à se...Comment disent-ils déjà...se confier.»

Son cynisme arracha un sourire à Narydia sans qu’elle ne puisse le retenir. Pensait-il réellement que tout cela n’avait strictement eu aucune importance pour elle ? Était-ce cette pensée qui l’énervait et l’attristait tant ? Sa réaction le rendait simplement attachant, et mille fois plus humain qu’il ne devait le penser lui-même. Elle avait le sentiment que sa sensibilité était à fleur de peau, et cela ne fit qu’accroître son envie d’être proche de lui, de plonger son regard dans le sien, de le sentir près d’elle. Mais tout cela, il n’en avait visiblement pas conscience. Il s’était contenté de se tenir aux apparences, sans chercher les raisons qui avaient poussé l’ange à se tenir éloignée de lui. Son sourire se fit tendre et elle répondit avec douceur :

« Évidemment que je n’oublie rien des risques que nous encourons tous ici et que si je le pouvais, j’essaierais encore de vous dissuader de commettre cette folie. Mais c’est votre volonté et je crois en vos capacités, c’est pourquoi je vous suis. Cela n’a rien avoir avec moi ou cette « priorité » qui n’en est certainement pas une à mes yeux. La priorité à mes yeux, à la seconde où je vous parle, serait de déguerpir loin d’ici afin que vous ne risquiez pas votre vie. »

Elle se rapprocha légèrement de lui afin de n’être entendue que du démon. L’ange percevait la présence de Desmond dans son dos, qui semblait préoccupé par l’architecture ou du moins, en prétextait un intérêt. Mais visiblement, il avait décidé de ne pas se mêler de la discussion, ce qui rassurait l’ange. D’une voix basse et parfaitement posée, elle poursuivit près de son visage :

« Je n’ai que faire des états d’âme de Desmond en comparaison des vôtres. En revanche, je ne peux pas bafouer une amitié telle que la vôtre en m’imposant tel un obstacle entre vous. Ce serait déplacé et prétentieux…C’est juste impossible, vous comprenez ? »

Plus elle se perdait dans ses yeux ambrés, plus l’ange devait se contenir pour ne pas l’embrasser. En plus de l’envie qui la tenaillait et qui enserrait sa poitrine comme un étau, la nécessité de le rassurer vis à vis de ce moment partagé la veille était poignant et inévitable. Elle se rapprocha encore un peu plus, animée par le besoin de rompre la distance qu’elle avait établie plus tôt dans la journée. Narydia glissa sa main doucement sur sa joue dans une légère caresse, établissant un contact plus intime qu’elle ne parvenait plus à refouler. Son visage était très proche du sien, et elle sentait son souffle tiède s’égarer sur sa peau. Ses yeux se firent insistants et ce fut d’une voix encore plus basse, proche du murmure qu’elle poursuivit :

« Je suis désolée. J’ai agi par précaution au lieu de laisser libre court à mon envie, mais cela était simplement dans le but de ne pas incommoder votre lien. J’ai remarqué les regards de Desmond et je ne veux pas vous priver de son amitié. Pourtant ce n’est pas l’envie qui me manque de vous exprimer à quel point j’ai apprécié votre initiative. »

L’ange sentait un flot d’émotions incontrôlables la bousculer, mais ce n’était malheureusement ni le lieu, ni le moment pour se livrer à lui. Elle n’avait pas oublié la présence du mercenaire à proximité et même si celui-ci était trop loin pour les entendre bien qu’il puisse les observer, Narydia était désormais convaincue qu’il était inutile d’établir une quelconque distance avec Synëal, étant donné ce qu’il lui avait avoué. Son sourire s’accentua et elle reprit , détachant enfin sa main de sa peau lisse :

« Quant à ma priorité à l’heure actuelle, serait que vous vous tranquillisiez à ce sujet. Je me confierai à vous autant que vous le souhaiterez et si vous devez être rassuré, je vous rassurerai des heures s’il le faut. »
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Synëal Muspell

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MessageSujet: Re: Entre deux feux (PV Syn)   Entre deux feux (PV Syn) EmptySam 15 Mar 2014 - 14:28


Elle s'était rapprochée de moi et je crus un moment devoir lever la main pour essuyer une remarque acerbe, ou même encore une gifle bien méritée. Devant ses yeux était tombé le voile mystérieux de l'incompréhension et du doute. Je ne m'y connaissais que trop pour savoir qu'après ce phénomène venait l'explosion de colère, la combustion des sentiments affectifs qu'elle a pu avoir à mon égard. Je sentais presque comme une odeur de cendre me monter au nez durant l'infime instant où elle planta ses yeux dans les miens avec une expression que je ne savais déchiffrer. Finalement, le sourire fendit son visage d'une nouvelle aura lumineuse. Son ton se fit tendre et glissa dans mes oreilles comme une caresse. Ses lèvres qui remuaient doucement étaient elles-même une invitation implicite à fermer les miennes, à l'écouter mais surtout à celle de venir les combler.

Telle une mélodie au rythme langoureux, elle apaisa presque aussitôt l'immonde fureur qui avait souillé mes pensées. Ses paroles coulèrent en moi comme les gouttes d'une pluie tiède en emportant avec elle les résidus de protestation et d'offense. Les cris obséquieux de mon âme s'atténuèrent puis finirent par se taire. L'épanchement d'hésitation et de ressentiment mourut dans un simple soupir. Sa main était toujours posée sur ma joue et diffusait une fine chaleur à travers ma peau. Elle avait le don de propager en moi cette attirance inexorable, inéluctable, pour elle. Ses mots, réconfortants et limpides, n'écartèrent pas pourtant le gros point noir de notre histoire. Desmond. Je détournai bientôt le regard, en prenant une mine presque indifférente, ne lui laissant pas le loisir de penser qu'elle avait gagné du terrain si facilement.

« Quant à ma priorité à l’heure actuelle, serait que vous vous tranquillisiez à ce sujet. Je me confierai à vous autant que vous le souhaiterez et si vous devez être rassuré, je vous rassurerai des heures s’il le faut. »

Je hochai la tête. « Je pense être tranquillisé. Vous m'avez tranquillisé. » Mon œil se fit insistant et presque réprobateur. « Vous êtes bien la seule qui ait ce don. Quant à lui...Je pense que c'est un idiot fini qui fait sa crise. Cependant, vous m'avez fait prendre conscience d'une chose. Aussi stupide soit-il, il reste un loyal compagnon. » Je ne mesurai pas le ton de ma voix, ni sa portée. Qu'il l'entende si ça lui sied, c'était tout bonnement mon intuition. «  J'ai ma petite idée sur ses raisons. Et je peux vous dire que son égoïsme me coupe le souffle. »

Le nouveau bruit sourd d'une pierre cognant sur le sol m'avertit d'un mouvement sur ma droite. Le colosse déboula sur moi et empoigna le col de ma chemise en me soulevant du sol. Ses traits étaient tirés par une colère indicible, tout comme ses rétines dilatées et les veines saillants de son front. Vu d'aussi près, il était tout aussi redoutable que pouvait le présager sa taille. Je n'avais encore jamais eu à l'affronter et la question sur l'issue d'un duel ne se posait même pas.

« Je ne suis pas égoïste ! » vociféra-t-il.

Nos regards se percutèrent. Le sien, sombre et profond, se voulait plus intimidant et lourd de menaces, si ce n'était le danger réel qu'il ne me tue dans la seconde. Mes yeux ambrés n'étaient pas des plus réconfortants, car je ne parvenais pas à dissimuler mon agacement pour cette grande brute obtuse et obstinée. Il savait manier la claymore comme une baguette, c'était pour cette seule raison initiale que je l'avais convaincu de me suivre. Cependant et malgré tout, il n'avait jamais failli dans sa fidélité. Alors qu'avait-il à me reprocher à cet instant précis si ce n'est que j'avais rencontré une ange ? S'inquiétait-il de la compatibilité plus que relative entre nos races ?

Mes talons ne touchaient déjà plus le sol, et il me rapprocha de son visage imposant.

« Mais répète si tu veux pour voir. » grogna-t-il.

« Dis-moi plutôt ce qui manque dans la coque qui te sert de tête! », répliquai-je d'un ton grinçant.

Sa poigne se serra en froissant sa chemise, ses ongles crissant sur le tissu. « Une considération . » siffla-t-il.

Qu'entendait-il par là ? Perché au bout de son bras, je finis par trouver le situation amusante et gloussai. Son poing rencontra alors ma pommette dans un son cassant et il me projeta de ses deux bras au loin tel une vulgaire poupée. Transformé en projectile, je traversai un mur de pierres friables qui s'effondra sur moi.

« CONSIDÉRATION ! » , l'entendis-je hurler. « Tu ne sais plus ce que c'est ? Tu ne sais plus ce que j'ai du faire ? Ce que j'ai subi ? Et cette foutue épée sombre à travers le torse ? Si c'était toi qui te l'était prise ? Et cette meute de loups ? Si c'était toi qui te faisait dévorer ? »

« Bordel de merde... », geignit-je, affalé dans les décombres du pan de mur délabré. Le choc avait réduit mon dos en bouillie et mes bras étaient engourdis. Desmond était devenu fou et je n'avais pas eu le temps de cerner ce qui clochait. Quels imbéciles avions-nous fait en parlant de tout cela non loin de lui... « Hé, mon gros salaud, ressaisis-toi ! Ce n'est pas moi qui t'ait forcé à te blesser ! »

Il surgit alors devant moi, son ombre me camouflant la lumière du soleil naissant.

« Maintenant qu'il y a cette femelle, je n'ai plus à me forcer de rien. »

Une coulée de métal en fusion me coula dans le dos, à la fois comme une terrible révélation et comme une évidence écrasante. C'était aussi simple que ça. Pourquoi cela ne me surprenait pas ? Je fis mine de me relever, mais son expression déchirée de colère m'en dissuada. Il comptait m'envoyer au tapis à nouveau. Je me devais d'être soumis à un nouvel assaut, du moins jusqu'à trouver les bonnes paroles.

« Je ne sais pas à quoi tu penses, mais tu te trompes totalement...Le ciel t'est tombé sur la tête, ou alors tu es devenu cinglé en l'espace d'une nuit...Frappe-moi si tu le souhaites, tu... »

Je n'eus pas à l'en prier, car il saisit alors un lourd moellon de pierre entre ses deux mains en le levant au-dessus de sa tête. Oubliant la fulgurante douleur qui dévorait ma colonne vertébrale, je détalai pour aller me réfugier hors de portée de son lancer. Le bloc se fracassa dans sa chute à l'endroit où je me tenais une seconde avant.

« Je QUOI ? », tempêta-t-il, irascible.

« Ne m'oblige pas à te convaincre par la force, Desmond ! » le prévins-je. « « Je n'ai vraiment pas envie de me battre avec toi alors laisse-moi te dire ceci : tu te trompes ! Alors réfléchis un peu, bon sang ! Je ne comprends même pas ce qui t'arrive. T'ai-je fait quoique ce soit ? »

Il se pinça la lèvre inférieure en approchant. « Ça, c'est une bonne question, l'ami. »

Mon sang bouillonnait. Il avait réussi à me mettre aussi en colère alors que j'étais prêt à régler les choses. Il resterait obstiné sur son idée et seul un coup sur la tête me semblait être le meilleur moyen de le ramener à la raison.

« Tu deviens fou, Desmond, tu deviens fou. Mais je vais remédier tout de suite à ce problème. »

Je me redressai déjà, ma main appuyée sur la pierre faisant appel à la magie des rares végétaux environnants.
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MessageSujet: Re: Entre deux feux (PV Syn)   Entre deux feux (PV Syn) EmptyDim 16 Mar 2014 - 16:10


D’après ses paroles et son regard, Synëal semblait rassuré. Cela dit, il avait détourné les yeux avec une certaine ignorance, ce qui intrigua un moment l’ange. Était-ce cette conversation qui le gênait particulièrement ? Elle hocha doucement la tête lorsqu’il revint à Desmond, mais elle surprit l’expression colérique qui envahissait le visage du géant et qui ne présageait rien de bon. Le démon n’avalait pas fait dans la discrétion, et l’ange regretta aussitôt qu’ils n’aient pas eu cette discussion plus loin. Elle sursauta lorsque le colosse se rua sur Synëal pour le soulever par le col. L’ange en resta interdite et leur échange vénimeux la dissuada de s’en mêler. Elle n’avait jamais vu la colère de Desmond et encore moins son visage menaçant et chargé de haine alors qu’il dévisageait son compagnon.

L’ange se contenta de les observer un moment sans prendre part à leur échange un peu trop animé. Elle se retint difficilement de rejoindre Synëal lorsque le colosse l’envoya valser contre un mur. Sa force était phénoménale, et aujourd’hui, la jeune femme en mesurait enfin toute l’ampleur. Malgré cela, son acolyte ne semblait pas prêt de s’adoucir et cherchait à faire entendre raison à Desmond par un langage sec. Pourtant, il semblait être le seul à rester raisonnable alors que Desmond se montrait incontrôlable. Par pur réflexe et devant la fureur déchainée du géant, l’ange porta la main au manche de sa lame, qui bouillonnait déjà de l’énergie du feu. Elle ne la dégaina pourtant pas, concentrée sur les mots incendiaires que se lançaient les deux compagnons. Desmond ne voulait rien entendre, et son compagnon se montrait un brin provocateur, visiblement à court de patience face à l’obstination du colosse.

Elle souffla de dépit devant la scène, à la fois alarmée par la situation et convaincue qu’aucun motif ne justifiait pareil emportement. Vraiment, ils avaient tous deux pris un coup sur la tête… L’un plus que l’autre visiblement, puisque l’ange avait capté quelques paroles de Desmond qui avaient éclairé un pan de son esprit. Comme elle l’avait imaginé, il avait peur qu’elle l’éloigne de son compagnon, ce qui pourtant était impensable. Jamais elle n’oserait interférer dans leur amitié, ne l’avait-il pas compris ? Sa concentration s’accentua un peu plus lorsqu’elle se rendit compte qu’un changement dans l’atmosphère opérait, libérant des effluves de magie. Les mots de Synëal se bousculèrent dans son esprit et avec eux, la promesse que ce qui risquait d’arriver serait irréfutable. Et tout cela par sa faute.

Déboussolée, l’ange ne savait quel comportement adopter mais le temps n’était plus à la réflexion. Déjà, elle voyait des racines surgir d’entre les roches, oeuvres végétales de Synëal qui avait visiblement décidé d’employer les grands moyens pour se faire entendre. Elle rassembla les bourrasques autour d’elle et d’un geste sec et brutal, les vents s’inversèrent, projetant les deux amis d’un côté et de l’autre, interrompant net la manifestation magique qu’avait engagée le démon. Desmond de par sa stature colossale, fut simplement repoussé mais le choc fut assez conséquent pour renverser Synëal à nouveau au sol. L’ange poussa un profond soupir et sentait à son tour la colère la gagner. D’une voix glaciale, elle lança :

« Si vous devez régler des comptes, cherchez au moins une raison tangible avant de fracasser une éternité d’amitié et de loyauté. Tout cela pour quoi ? »

Son regard glissa de l’un à l’autre et elle éclata d’un rire nerveux :

« Vraiment, n’avons nous pas d’autres soucis à traiter qu’une querelle injustifiée ? Des troupes adyriliennes sont à nos trousses, bientôt des démons déferleront peut-être sur nous… »

Elle fit quelques pas dans la direction de Desmond, sa main glissant nerveusement sur le pommeau de son épée afin de se calmer. L’ange planta un regard dur dans celui du colosse et enchaîna d’une voix légèrement radoucie :

« Je n’ai aucunement l’intention de m’imposer entre vous deux, comme je l’ai précédemment dit. Je préférerais encore partir que de vous voir vous déchirer à cause de moi. Et c’est ce que je ferai, si vous vous détournez l’un de l’autre à cause de ma présence. Ainsi, les choses seront réglées et vous n’aurez plus rien à lui reprocher. »

Ses yeux se baissèrent vers le sol. En proie à une profonde réflexion, elle ne savait quels mots choisir pour rassurer le colosse. Son ton se fit plus grave et elle releva les yeux vers lui.

« Desmond, je pense que n’importe quelle personne qui vous côtoierait tous les deux remarquerait le profond lien qui vous unit. Ce n’est pas simplement une histoire de loyauté, ou que sais-je… vous-même vous savez qu’un cataclysme à lui seul ne romprait pas cette fraternité. Je l’ai vu dès que je vous ai vus côte à côte, cette estime et cette expérience commune n’est pas quelque chose que l’on peut prendre à la légère en jouant sur des paroles. »

Elle secoua la tête et soupira, désappointée. L’ange alla s’installer sur un rocher, résignée à ne pas intervenir davantage dans ce qui était en vérité une querelle entre deux frères qui ne savaient simplement pas trouver les mots pour se rassurer l’autre.

« Je vais rester ici, à présent. Entretuez-vous, répandez votre rancoeur même si, j’en suis certaine, vous avez des paroles mille fois plus enrichissantes pour l’un comme pour l’autre à échanger. D’ailleurs, je devrais même m’éclipser puisque vous devez avoir beaucoup de choses à vous dire. Ignorez-vous que les non-dits sont à l’origine de tous les conflits et tous les malentendus ? »

Sur ces mots, elle lança un regard appuyé à Synëal, lourd en sous-entendus. La nuit dernière, il avait su parler de son acolyte comme d’un allié indispensable, d’un ami, mais lui avait-il seulement jamais fait part de son affection et de son estime ?
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MessageSujet: Re: Entre deux feux (PV Syn)   Entre deux feux (PV Syn) EmptyJeu 20 Mar 2014 - 19:20

Les craquements des dalles alentour retentirent, signe du déchaînement des plantes trop longtemps étouffées sous des tonnes de pierre. Les fissures éclatèrent, libérant lianes et feuillages qui fouettèrent aussitôt l'air à la recherche d'une proie. Celle-ci n'était autre que Desmond, qui vit ses poignets et ses chevilles entravées. Je n'avais aucune envie de le tuer mais plutôt de le blesser suffisamment pour qu'il retrouve ses esprits.

Mais Narydia intervint. Ce n'était pas une surprise. Son expression avait été mêlée à de l'horreur puis à de l'exaspération lorsqu'elle nous vit commencer à nous battre. Une brusque bourrasque aplatit les branchages tordus et fit chanceler Desmond, tout en me plaquant à nouveau à terre, interrompant l'incantation. D'un regard terne, je la dévisageai alors qu'elle se mit à parler. Elle employa aussitôt une diplomatie qui était totalement étrangère à ce que j'avais pu connaître. Le colosse s'en vit décontenancé aussi car il ne broncha plus, arrachant sans y penser les tentacules végétales de ses poignets. Malgré l'emploi de la force, elle resta aussi calme qu'il était possible de l'être, et mes ardeurs s'en firent aussitôt refroidies lorsqu'elle envisagea de partir. Pour notre quête, et surtout pour moi, cela n'était absolument pas concevable. L'estomac serré, je la vis échanger une tirade avec le colosse qui n'ajouta pas un mot, se contentant de l'observer comme moi, avec calme et réflexion. Notre colère se décanta lentement mais sûrement et notre impétuosité se tarit comme une fontaine lassée de perdre son eau.

Les épaules de Desmond tremblaient encore et son regard se fit d'acier lorsqu'il croisa à nouveau le mien. Il se retenait visiblement de me frapper, mais que Narydia l'en ait dissuadé par ses mots était une très bonne chose. En nous rappelant qu'on se devait garder la tête froide pour une quête dangereuse, elle mit le point sur notre manque de confiance mutuelle. Desmond craignait que notre objectif nous fasse perdre bien plus que la vie, il ne l'avait pas cautionné, du moins jusqu'à ce que nous rencontrions Narydia. Le souci n'était pas que notre amitié ne tenait qu'à un fil en de telles circonstances, mais il s'agissait là de sa réticence à vouloir m'accompagner dans ce voyage. Malgré qu'il s'inquiétait pour moi, il ne se sentait pas près de risquer la sienne.

Et il lui en fit part.

« Synëal a besoin de quelqu'un comme vous. Je n'ai rien à redire dessus. » Lui qui s'exprimait d'une façon obtuse et parfois brutale, il avait réussi à me surprendre. « Mais il a souvent tendance à prendre des décisions sur un coup de tête. La dernière fois, je me suis retrouvé empalé sur l'épée d'une entité dont le pouvoir nous dépassait, parce qu'il avait simplement entendu parler d'un trésor sous une tour. »

Je restai silencieux, mais je n'en pensais pas moins. Il savait pertinemment que je ne l'avais jamais obligé en rien. Il rompit son discours d'un lourd soupir.

« Je parle autant de cette quête absurde où il cherche l'immortalité que du fait qu'il se soit attaché à vous. Est-ce vraiment... »

Je le coupai alors sèchement en me redressant, me hissant contre le mur délabré.

« Il y a des choses que je peux gérer seul Desmond. Je le sais très bien que tu n'es pas décidé à aller jusqu'au bout, mais tu me suis. Et tu le fais en toute connaissance de cause. Tu ne peux pas simplement exprimer ton mécontentement alors que tu savais à quoi t'attendre. » Une douleur vive sur le flanc me fit grimacer. «  Et pour Narydia et moi...Je suis presque content que tu t'en inquiètes autant. 

-Je me doute de ce que tu puisses ressentir. » , renchérit-il d'un ton égal. Il tourna un œil vers elle, d'un air que j'aurai cru réprobateur, mais pourtant il ajouta. « Comme je le disais, il a besoin de quelqu'un comme vous. Je ne suis pas celui qui peut le ramener à la réalité quand il le devrait. Vous semblez immensément plus sage qu'on ne puisse l'imaginer au premier abord. » Son sourire furtif ne m'échappa pas. « Vous vous complétez, en fait. »

Surpris et gêné, je ne sus plus que répondre. Il enchaîna aussitôt, tendant un doigt insistant vers moi. « Je ne peux pas t'empêcher de t'accomplir ce que tu souhaites faire. Mais après qu'on soit sorti de ce merdier, il faudra un peu moins compter sur moi pour ce genre de mission suicidaire. »

Je pouffai de rire en évitant son regard. Je ne pouvais pas garantir que mon obstination ne le laisserait pas insensible, je ne pouvais pas plus assurer qu'il me suivrait éternellement quelques soient mes caprices. Mais après tout, je ne pouvais rien y faire. J'avais pleinement conscience que je lui en demandais trop alors que tout ce qu'il avait cherché, c'était une façon de se valoriser. Tout ce qu'il avait récolté pour l'instant n'était que la découverte beaucoup plus sombre d'un monde qui lui était pourtant familier. Je craignais qu'il puisse penser que je l'abandonnais, alors qu'en définitive, il ne craignait juste de ne pas atteindre ses propres buts qu'il s'était fixé en se joignant à moi. Je lui adressai un clin d'oeil.

« Tu es beaucoup plus bavard quand il y a une demoiselle avec nous. », dus-je constater. « Oublions donc cette entrefaite, nous devrions commencer à ouvrir ce portail si les emplumés décident de rappliquer. Nous aurons tout le temps d'en discuter plus tard. Narydia ? Comme l'a si bien dit mon cher ami, j'ai besoin de vous.»
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Narydia Ventari

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MessageSujet: Re: Entre deux feux (PV Syn)   Entre deux feux (PV Syn) EmptyDim 30 Mar 2014 - 23:13


Les deux hommes semblaient s’être apaisés quelque peu. Desmond tremblait, sans doute du fait de sa récente crise de nerfs.  Tous deux continuaient à se lancer des regards à glaçer le sang. Pourtant, le colosse semblait partisan à la discussion et s’adressa à l’ange. Elle s’attendait à des reproches, à ce qu’il lui mette au visage le fait qu’elle n’était qu’un obstacle entre les deux amis. Pourtant, il lui déclara tout le contraire, la laissant ébahie. Cela dit, elle commençait à comprendre son point de vue et surtout, elle constatait qu’elle s’était trompée sur l’origine de leur conflit. Desmond en voulait seulement à Synëal de lui faire prendre des risques inutilement. Seulement, le colosse était prêt à le suivre par amitié au péril de sa vie. Il devait juger cette façon d’être égoïste, et l’origine de leur querelle était maintenant justifiée.

Concentrée, Narydia l’écoutait attentivement. Au moins avait-elle eu raison d’intervenir puisque leurs langues semblaient se délier. La tournure que prit la discussion lorsque Desmond aborda son cas la gêna. Mais il fut coupé par Synëal, ce qui la rassura. Mais cette sensation ne dura pas longtemps, surtout lorsqu’ils la regardèrent. Presque désireuse de disparaître pour éviter ce trouble qui la tenaillait, l’ange ne dit mot et resta immobile. L’embarras parvint à son paroxysme lorsque Desmond renchérit encore sur le lien étroit qui se tissait au fil du temps entre le démon et elle. Et il apporta le coup fatal sans aucun remords. Synëal semblait aussi gêné qu’elle mais heureusement, Desmond changea à nouveau de sujet. La situation s’était désamorcée et ils pouvaient enfin repartir sur de bonnes bases… mais jusqu’à quand ?

Le rire du démon arracha un sourire à la jeune femme, et leur complicité retrouvée la rassurait pour la suite des évènements. Et d’ailleurs, Synëal ne tarda pas à faire remarquer qu’il était temps de se mettre l’oeuvre. L’ange hocha doucement la tête et se releva pour faire le tour de la petite coeur au milieu de laquelle ils se tenaient. Les ruines les dissimulaient assez bien mais il ne faudrait pour autant pas trop tarder. Narydia palpait l’air, cherchant une surface plus fine que les autres. L’expérience sensorielle était toujours la même, et le geste répétitif. Il lui fut donc aisé de repérer l’endroit propice pour ouvrir une faille, là où elle sentait l’espace entre les deux mondes infime. L’air circulait entre eux de façon singulière, mêlant les atmosphères dans de faibles bourrasques qui venaient caresser sa peau.

La jeune femme tendit ses doigts dans ce qui paraissait être le vide et avant d’aller plus loin, elle tourna les yeux vers les deux hommes.

« Vous devriez vous positionner. Qui sait ce qui pourra sortir de cette faille une fois qu’elle sera ouverte. »

Elle attendit quelques instants puis reporta son regard vers l’endroit où les deux mondes se rejoignaient. Avec précaution et délicatesse, l’ange étira les ligaments invisibles et sentit l’air putride du Vein assaillir ses narines. Elle eu une légère grimace mais poursuivit la tâche, ne cessant d’élargir un peu plus la faille. Une fois qu’elle fut d’une taille suffisamment imposante, elle recula pour sortir de son champ et rejoignit Synëal afin de se renseigner sur la suite des évènements. Mais un phénomène étrange se produisit. Un bruit de fracas attira son attention mais rien n’était visible.

Suspicieuse, l’ange dégaina son épée qui chauffait déjà à blanc, la lame striée d’une lueur rouge provoquée par la magie de Narydia qui y circulait avidement. Elle serra le pommeau en observant l’aura noire qui progressait à travers la faille, tandis que les bruits s’intensifiaient. Elle resta concentrée, s’attendant à voir leur premier visiteur déferler sur eux. Profitant des dernières secondes de répit, l’ange glissa doucement au démon près d’elle après avoir accroché son regard, un sourire glissé sur les lèvres :

« Desmond n’a pas tout à fait tord sur ce point. Vous êtes parfaitement suicidaire, ou bien fou. »

Un hurlement strident balaya la cour et l’ange esquiva de justesse l’immense mâchoire qui était prêt de se refermer sur elle. Bondissant en arrière, elle dévisagea la créature infâme qui venait d’apparaître hors de la faille. Un démon des plus communs, visiblement dénué d’une réelle intelligence, seulement guidé par l’odeur de la chair et du sang. Il ne ressemblait à rien de connu, mais son allure n’était pas des plus agréables à l’oeil. Sa masse informe recouverte d’une peau nue et striée de cicatrices n’était certainement pas avantageux. Alors que Narydia propulsait une envolée de flammes dans sa direction, carbonisant la chair brûlée, une autre forme jaillit de la faille. Elle souffla et laissa les deux hommes se charger de ce second invité.

La bête avait poussé une plainte entre gémissement et complainte furieuse avant de s’écraser sur un mur et par la même occasion balayer les débris alentours. L’ange usa de la force de ses ailes et de sa magie pour manipuler l’air et ainsi renvoyer les débris dans la direction du monstre. Malheureusement, ils se heurtèrent à la beau rêche et aussi ferme que du marbre sans l’abimer davantage. Narydia haussa un sourcil surpris tandis que l’immonde créature poussait un hurlement strident. Prudente, la jeune femme fit un pas en arrière et se jeta de justesse sur le côté lorsque le bête manqua de la happer une nouvelle fois de ses crocs gigantesques. Elle retomba sur le sol mais l’horreur vivante parvint à entailler profondément l’une de ses ailes à l’aide de ses griffes. Narydia ignora la douleur cuisante et toujours au sol, étudia rapidement la situation.

Desmond et Synëal étaient aux prises avec d’autres démons et visiblement, le Syrinx semblait effectivement maître de la botanique. Des lianes couraient jusqu’aux démons, serpentant sur le sol avec grâce en s’infiltrant au milieu des roches qui parsemaient leurs roches. La créature glissait vers elle tandis que l’ange restait immobile, toujours allongée sur le sol et concentrant sa magie. Son épée bien en main, elle attendit que la bête s’approche suffisamment des lianes sur le sol pour les sectionner d’un coup sec, leur mettant le feu instantanément. Avides, les flammes se mirent à lécher les lianes jusqu’à la créature qui se retrouva rapidement encerclée. Narydia jeta un coup d’oeil en direction du démon, et parvint après quelques instants à interpeller son regard. Elle tenta de lui communiquer son idée et quelques instants plus tard, elle vit avec plaisir les lianes s’étoffer davantage et grimper autour de la créature. Les flammes se répandirent sur tout son corps, lui faisant pousser des rugissements de colère et de douleur.

L’ange reporta son regard à nouveau vers le Syrinx mais vit avec effroi un démon de la carrure de Desmond s’approcher dangereusement dans son dos, élevant au dessus de sa tête une massue énorme. Elle eu juste le temps de crier son nom pour l’avertir qu’elle-même reçu un puissant coup dans le dos, la pliant en deux et lui coupant brutalement le souffle. Instinctivement, l’ange rassembla l’air autour d’elle pour propulser son agresseur. Elle se redressa et pivota vivement pour lui faire face, et se retrouva face au néant. Rien face à elle, rien sur les côtés. Le silence. Seuls les bruits des derniers combats derrière elle faisaient encore écho à la situation orageuse qui avait régné quelques instants plus tôt.

Un courant d’air étrange attira son attention et l’ange releva la tête. Ebahie, elle vit un séraphin fondre sur elle, épée dégainée. Il affichait un air triomphant et un rictus déformait ses traits. Un séraphin ? Ici ? Ce lâche l’avait surprise par en haut. Trop interloquée pour réagir, la jeune femme resta inerte, se préparant au choc.
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Synëal Muspell

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MessageSujet: Re: Entre deux feux (PV Syn)   Entre deux feux (PV Syn) EmptyMer 9 Avr 2014 - 20:35

Le chuintement de l'ouverture entre les mondes résonnait d'une façon particulière. C'était un son que je n'avais jamais entendu auparavant. Comme quelque chose que l'on forçait à s'arracher, la paroi invisible gémissait et se distordait. Ce n'était pourtant pas sans la douceur et la délicatesse dont les doigts de Narydia savaient faire preuve. Mais le continuum spatial se refusait à se libérer de bonne grâce mais l'ange ne le laissa pas le loisir de choisir.

Desmond et moi nous échangeâmes un bref regard. La rancune à mon égard n'était absolument pas fondée, il n'y avait rien de suicidaire, je n'étais pas si stupide à ce point. Quoiqu'il puisse en dire, je restais pertinemment convaincu que les probabilités qu'une armée démoniaque jaillisse de ce portail étaient nulles. Il plissa les yeux, comme s'il avait réussi à entendre la ligne de mes pensées. Je soutins son regard alors que les deux mondes tendaient l'un vers l'autre en se tâtant, en se découvrant. Il voulut ouvrir la bouche mais il ne savait que dire. Après tout, il était trop tard pour revenir sur un sujet qui serait sans aucun doute possible futile et non avenu. Il me tardait d'imprimer dans ma mémoire son visage déconfit lorsqu'il aura réalisé que notre – que ma mission s'était déroulée avec succès.

Enfin, le panorama flou du Vein s'ouvrit à nous derrière un voile transparent agité par une brise invisible. Un rictus se dessina au coin de mes lèvres alors que ma main plongeait à l'intérieur de ma veste. Nous y étions enfin. Il ne restait plus qu'à planter la graine à cet endroit et l'effet serait magistral. Seulement, le gong retentissant d'une chose heurtant une surface dure tonna dans l'atmosphère en répercutant son écho entre les murs de pierre silencieux. Mon sourire s'effaça aussitôt. Narydia glissa d'un pas en arrière vers moi sans se départir de son sarcasme si caractéristique.

« Desmond n’a pas tout à fait tord sur ce point. Vous êtes parfaitement suicidaire, ou bien fou. 

-Vous savez ce qu'on dit...le couturier se coud lui-même le doigt.

La chose qui jaillit du portail faillit engloutir ma bien-aimée d'un seul coup de gueule. Le sifflement de l'épée bâtarde de Desmond s'allongea alors que le monstre gigantesque dégageait sa tête par saccades comme un renard enfoui dans un terrier de lapin. L'espace entre le Vein et Feleth se mit à prendre une teinte de blanc vif et des lézardes serpentèrent tout autour de l'encolure de la bestiole. Quand l'encadrement du portail s'effondra, un autre démon se rua à son tour sur nous sans se soucier de notre riposte, jouant des crocs pour nous atteindre. Trop vif pour que la trop lourde épée du colosse ne l'atteignit, il réussit à écarter mon compagnon d'une bourrade qui le repoussa sur le séant. Je me jetai aussitôt sur le côté pour l'empêcher de saisir mon épaule dans ses mâchoires. Sa taille était celle d'un ours, plus petite que la créature aux prises avec Narydia et pourtant il se mouvait comme un charognard du désert.

Je l'immobilisai toutefois d'un foisonnement de lianes sous les pattes et Desmond se chargea d'écraser sa tête triangulaire sous sa botte. Le crâne ne céda pas sous son poids mais le traumatisme resta toutefois assez profond pour tuer la chose, révélant une cervelle primaire baignant dans des grumeaux sanguinolents.

Néanmoins, ses jumeaux se joignirent au combat, sortant du portail deux par deux. Le colosse fi virevolter sa lame d'un seul aller-retour qui ouvrit la panse de l'un pour aller ouvrir l'encolure du second, répandant sang et entrailles noirâtres. Je bloquai leur arrivée avec maints fourrés de ronces destinés à les entraver et mangroves solides pour les plus audacieux. J'achevai l'un des leurs alors qu'il piaillait de frustration, délesté d'une de ses pattes par un coup ingénieux de Desmond, quand le rugissement des flammes affamées coulant sur les prisons barbelées fit couiner de douleur les monstruosités.

« Je suis peut-être un peu fou, en effet! », admis-je à l'intention de Narydia.

Celle-ci m'adressait déjà un regard instant pour la bestiole énorme dont elle avait déjà bien meurtri les chairs mais dont la ténacité n'avait d'égale que sa taille. Sur son ordre tacite, je confisquai la mobilité de son ennemi, le faisant aussitôt trébucher la tête la première contre le sol, sa truffe immonde se disloquant sous le choc. Elle l'arrosa alors d'un copieux brasier infernal aussi dense que le permettait sa volonté.

« Mais cela ne vous empêche pas de très bien vous débrouiller visiblement. » lançai-je d'un ton joueur.

Elle voulut alors me répondre en retour mais son expression se figea. Desmond poussa alors une supplique de douleur. Sa lourde masse tomba derrière moi et je fis volte-face. Un démon bipède, à l'image des humains de ce monde, venait d’enchâsser sa lame échancrée dans la clavicule du mercenaire. Je poussai alors un cri de rage et me ruait sur lui, le saisissant par la gorge pour le faire tomber malgré son épée qui déchira le devant de ma chemise. Mon poing rencontra sa mâchoire dure comme un tronc, mais le deuxième coup, furieux et impulsif, l'assomma, le faisant cligner des yeux par surprise avant qu'ils ne se ferment.

Attrapant l'épée bâtarde de Desmond, je la levai au-dessus de moi et après un court instant à dévisager la tête surnaturelle de ce démon humanoïde, j'y plantai le fer au travers de la poitrine. Les yeux luisant de sueur et du chagrin de la colère, je levai lentement la tête. Des fantômes blancs dansaient dans les bois en s'approchant de nous, gigotant de ci et de là, tenant à bout de bras des torches argentées.

« DESMOND! » hurlai-je alors.

Son geignement à mes côtés et son léger mouvement d'épaule alors qu'il vacillait me rassura quant à sa survie. « Ils sont là. » fis-je d'un ton résigné.

-Syyyn'..., tenta-t-il de dire. Sa grosse main tira ma manche qui se décrocha de mon bras pour pendre lamentablement

Je tournai lentement la tête et du coin de l'oeil, aperçut Narydia les yeux levés en l'air, fascinés par l'arrivée d'une chose inéluctable. Desmond disparut soudainement. S'était-il dissipé ? Était-il reparti en Adiryl ? Le colosse réapparut alors dans mon champ de vision, courant le plus vite possible et se jetant alors d'un bond en avant. Il percuta soudainement un engin tombé du ciel, ce qui l'expulsa et le mit hors d'état de nuire.

Je me forçai à me redresser et fit face à la nouvelle escouade d'anges qui approchait, d'abord en trottinant puis en marchant avec méfiance. Ils étaient bardés de lances ou de bâtons. Ces derniers étaient sans nul doute des armes magiques, chose à laquelle le mercenaire et moi n'étions pas préparés.

Une femme se détacha alors du lot, une ange aux allures de citadine revêtue d'une armure dont la chevelure négligée trahissait un mouvement de panique et d'impatience. Elle marcha d'un pas rapide et décidé dans ma direction, laissant tomber à bout de bras son épée striée. Tout d'abord, elle se révéla à mes yeux comme étant une relative menace. La façon dont elle empoignait son arme n'avait rien de guerrier. Son armure n'était pas d'une facture qui laissait présager une grande utilisation. L'acier choisi pour la protection n'avait pas l'air des plus robustes et seul du cuir joignait les articulations.

Le groupe d'anges s'élargit et nous encercla, dont certains eurent pour ordre d'aller surveiller le portail et mes deux compagnons de route. Ils ne passèrent pas à l'attaque, comme si leur objectif était de nous capturer vivants, voire même de nous forcer à les suivre. Je soulignai intérieurement que le portail avait bien choisi son moment pour ne plus cracher ses abominations, ce qui nous aurait été bien utile.

-Est-ce vous?!, cracha-t-elle alors en arrivant à ma hauteur.

Le relent calciné des bestiaux démoniaques me montait au nez en me procurant un haut-le-cœur impitoyable. Je haussai les épaules à son attention en dévisageant son visage aux traits rudes qui avait toutefois le charme féminin qu'on accordait aux anges. Sa longue chevelure blonde était coiffée en arrière, retenu par un nœud serré, laissant le reste couler dans son dos. Des feuilles mortes parcouraient ses cheveux mais cet inconfort ne l'indisposait pas du tout. Ses yeux verts étaient comme ceux d'une émeraude rageusement taillée par un maillet. Elle planta ses iris acérés dans les miens, ambrés et indifférents, noyés par la chaleur du combat.

« Est-ce vous qui avez tué mon mari? » Malgré son ton calme, son corps entier tremblait comme s'il se trouvait au bord de la folie.

« Non, je ne l'ai pas tué. , dus-je admettre d'un ton assuré, la défiant du regard. D'abord donner l'impression d'être innocent, la faire douter jusqu'à la rendre simplement suspicieuse puis inquiète quant à la version des faits. Derrière mon masque impassible, le démon ricanait, s'esclaffait à poumons ouverts devant elle. La tentative fonctionna. Elle cilla.

«Vous mentez. » répondit-elle avec la même fermeté. Seulement sa réplique se finit par un trémolo.

« Je ne l'ai pas tué. », réitérai-je avec le deuxième Synëal pouffait, n'attendant plus que son tour.

Sa poigne se crispa sur sa garde. Les regards des soldats séraphins étaient tournés vers nous. J'entendais presque leurs techniques martiales défiler en boucle dans leurs esprits. Ils n'attendaient plus que l'ordre de cette citadine. Comment en était-elle arrivée là d'ailleurs ? Qu'avaient-ils à y gagner en accompagnant une paysanne ? Si son mari était bien Adenaël, alors elle aurait mieux fait de rester en retrait pour regarder sa vengeance s'accomplir. Je la tenais désormais.

« Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez. Je ne me souviens pas avoir tué qui que ce soit. » poursuivis-je en poussant le vice toujours plus loin dans le but de faire trépigner sa propre méfiance à son égard.

« Vous les démons du Vein, vous êtes...

-Je n'ai pas tué votre mari. Je suis certain de ne pas l'avoir fait. » Je me prenais à mon propre jeu, j'en venais à jouer avec ma propre patience.

« Un démon roux a tué mon mari ! Ça ne peut être que vous ! Il n'y en a pas beaucoup qui corresponde à cette description tout de même ! Dîtes-moi que c'est vous ! Dîtes-le moi, par tous les Dieux! » Là, enfin elle était hors d'elle, au bord d'une crise de nerfs dont elle ne se remettrait pas.

« J'ai en eneffet rencontré votre mari Adenaël, mais je ne l'ai pas tué... » Encore un peu...

Immobiles l'un en face de l'autre, les secondes étaient épouvantablement longues, et l'air était aussi lourd que pendant les secondes qui précédaient une tempête. La garde de son épée cliquetait dans sa main peureuse. « Alors que...Cessez ceci ! Dîtes-le moi ! Pourquoi vous mentez ? Qui l'a tué alors? » cracha-t-elle alors que les larmes lui montaient aux yeux, signe que je pouvais enfin passer à l'action.

« Je ne l'ai pas tué...JE L'AI SCALPÉ ET JE LUI AI ARRACHÉ LE COEUR! », lui criai-je à la figure avant d'éclater de rire.

Son visage s'ouvrit dans un désarroi et une tristesse impressionnante alors que les larmes creusèrent un sillon salissant sur ses joues rougies par l'affolement. De ma veste, ma main alla cueillir la poigne de cheveux blonds retenus ensemble par un morceau de chair flasque. Je le lui jetai au visage. D'un coup rageur elle frappa mais j'esquivai. Ma main se saisit de sa gorge et entreprit de la soulever du sol mais une dague plongea d'un coup précis dans ma poitrine juste sous l'épaule. La douleur me fit lâcher aussitôt et mes yeux s'ébahirent devant le morceau d'acier qui venait de mordre ma chair au plus profond. Je l'entendis s'époumoner et appuyer sur son arme, ce qui me fit reculer avant que mes jambes ne me trahissent et ne me fassent chuter. Elle ficha l'épée encore plus en avant, ce qui creusa l'os de mon omoplate. Mes doigts fébriles se refermèrent sur la lame mais le contact avec l'acier me blessait déjà. Sa riposte avait été si rapide, je n'avais même pas vu le poignard...

Mon corps tremblait déjà, mes jambes ne m'obéissaient plus, laissant le reste de mon être en proie à son triste sort. Elle hurla de chagrin sur moi. J'agonisai sous ses yeux mais elle n'en finissait plus. J'aurai préféré qu'elle eût touché directement mon cœur, cette sensation pénible au sein même de mon buste était trop pénible pour être endurée trop longtemps...Desmond rugit comme un fauve. Je voulais lui dire de ne rien faire, mais mes lèvres papillonnèrent sans rien émettre. Une larme vint me brûler la joue. Je portai péniblement mes mains sur les épaules de la veuve éplorée pour la repousser mais elle les dégagea d'un mouvement de bras. J'étais devenu si faible à l'instant même où elle avait plongé cette maudite lame...Non, ce n'était pas possible que ce se soit passé ainsi. Voulais-je mourir ?

C'est à ce moment que le portail réagit. Sa brillance nous illumina et des choses en jaillirent, semant aussitôt le chaos dans l'escouade angélique.
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Entre deux feux (PV Syn) _
MessageSujet: Re: Entre deux feux (PV Syn)   Entre deux feux (PV Syn) EmptyDim 13 Avr 2014 - 19:25


Je fixai toujours le ciel, observant l’ombre se rapprocher un peu plus au fil des secondes. Desmond me sortit de ma torpeur en bousculant violemment mon assaillant. Je repris rapidement mes esprits et remerciai le colosse d’un signe de la tête. Ce moment de faiblesse aurait pu me tuer, et il venait de me sauver la vie. Une dette venait de s’ajouter à mes préoccupations. Je tournai la tête vers les anges qui avaient fait leur apparition. Parmi eux, une femme à l’expression horrifiée et à la fois chargée de haine. Quelle était cette mascarade ? Elle s’avança vers Synëal tandis que je restais aux côtés du mercenaire pour observer la scène qui semblait irréelle. Voilà que nous faisions face à la veuve du lieutenant que nous avaions tué quelques temps plus tôt.

Elle s’en prit rapidement au démon, l’accusant du meurtre et se mettant dans un état lamentable face aux railleries de celui-ci. Son chagrin me prit de court et me mis instantanément mal à l’aise. Non, je ne regrettais certainement pas le meurtre que nous avions commis et si cela était à refaire, je recommencerai cet acte répugnant sans hésiter. Pourtant, l’humour et la moquerie dont faisait preuve Synëal me gênaient et pire encore, je me sentais très mal pour cette femme qui n’avait rien demandé à personne et sur laquelle le sort s’acharnait. A cet instant, j’en voulais au démon de se montrer si cruel avec une femme qui venait de perdre l’être le plus cher qu’elle avait au monde. Ne comprenait-il pas sa douleur ? Ne pouvait-il se contenter de la laisser le rejoindre, sans lui infliger une peine douloureuse et pire qu’elle ne l’était déjà ?

Je lui en voulais et je serrai les poings, prête à faire cesser cette immonde mascarade. Un mensonge de plus et j’interviendrai dans cet échange pour couper court à la souffrance inutile causée à cette femme. Les anges autour d’elle se contentaient d’observer la scène également, sans comprendre visiblement le comportement du démon. A quoi jouait-il ? Devait-il vraiment rendre son geste encore plus ignoble qu’il ne l’était déjà ? Éprouvait-il de la fierté à la voir aussi désespérée, tremblante et larmoyante, telle une feuille d’automne prête à tomber pour se craqueler sur le sol avant de se répandre aux quatre vents ?

C’en était trop. Je fis un pas en avant au moment où Synëal lui lançai une réplique cinglante, me clouant sur place. Ma propre main tremblait de fureur autour du pommeau de mon épée tant le comportement du démon me révoltait. Et son rire… il me révulsa comme jamais. J’avais envie de le faire taire, et d’offrir une mort douce à cette femme, pour lui épargner sa douleur. Mais aucun des deux ne m’en laissa le temps.

Les larmes roulaient sur le visage rongé par la peine de la femme, me serrant le coeur bien malgré moi. Ils échangèrent quelques coups, mouvements rapides et précis et je retins ma respiration lorsque je vis la dague transpercer Synëal en pleine poitrine. Je sentis Desmond près de moi se raidir. Le temps s’était suspendu, tout comme la scène. Le vent ne soufflait plus à mes oreilles. Seul le rythme effréné de mon coeur battait furieusement dans mes tempes. J’ouvrai la bouche, mais aucun son n’en sorti. J’entendis simplement la voix lointaine de Desmond hurler un nom, mais je ne compris ce qu’il disait. Le femme laissait ses larmes se noyer sur le corps inerte du démon, immobile sur le sol, la lame fichée en pleine poitrine.

Ce fut le moment que choisirent les anges pour s’élancer vers nous, avant qu’un fracas ne nous interpelle. Le portail. Je rivai mes yeux aveuglés par des émotions chaotiques vagabonder jusqu’à la faille. Des démons en sortaient. Un, puis deux…. cinq, dix… Ma main avait cessé de trembler sur mon épée et je me tenais immobile au milieu du chaos. Desmond s’est jeté sur les anges, enragé, visiblement prêt à venger le coup mortel porté à son ami. Je posai mon regard sur la femme qui ne cessait de crier son désespoir sur le corps du démon. Je m’approchai d’elle silencieusement et d’une poigne de fer, je la saisis par les cheveux et envoyai sa tête rencontrer brutalement le sol. Je n’avais plus la conscience de mes propres gestes. Alors que j’allais lui assener un nouveau coup, on me souleva sans ménagement pour me tirer vers l’arrière.

« Narydia ! Nous ne pouvons pas rester ici ! »

La voix de Desmond était lointaine et je me moquais éperdument de ses propos. Je me débattais furieusement et devant mon instance, il finit par me lâcher.

« Laisse moi lui arracher le coeur, qu’elle aille rejoindre son cher mari ! »

Et sur ces mots, je me jetai sur elle, la saisissant à la gorge et la plaquant avec force sur le sol. Un craquement affreux parvint à mes oreilles mais je n’en avais cure. Je sentais la présence de Desmond derrière moi. Sans doute s’inquiétait-il de l’état de son ami. Je glissai une main dans les cheveux emmêlés de la femme et les tirait violemment, repoussant sa tête vers l’arrière. Elle parvint à me donner un violent coup de genou dans le ventre mais j’oubliai la douleur tant ma rage était immense. Je sentais la magie tourbillonner dans mon sang, prête à frapper, à brûler et à se déchainer. Je plaquai ma main sur son visage, l’incendiant de douleur et consumant sa chair à vue d’oeil. Elle hurla, tandis que je lui criai :

« Voilà ce que c’est. Tu ne t’en es pas prise à la bonne personne.»

La peau se son visage se décomposait, laissant la place à de la chair carbonisée. Elle suffoquait, mais la vie ne l’avait pas encore quittée. Je lâchai son visage et placai la pointe de ma lame sur son coeur. D’une voix glaciale, aussi froide que la mort, je lâchai :

« J’ai éprouvé de la pitié pour toi. Maintenant, va le rejoindre. »

Et d’un mouvement sec de la main, je plongeai la lame incandescente droit dans son organe vital.  Alors qu’elle rendait son dernier souffle, j’entendis la voix de Desmond crier mon nom. Je me tournai vers lui, tremblante, pour constater qu’il avait soulevé le démon afin de l’emporter. Derrière lui, le chaos régnait. Les anges défiaient le Vein dans une lutte sanguinolente. Le massacre ne provoqua aucune émotion en moi. Je me fichais pertinemment que les anges se fassent éventrer, brûler ou déchiqueter sous mes yeux. Je n’étais plus des leurs.

« Allons-y ! Laissons les s’entretuer. Synëal ne tiendra pas longtemps. »

Je sentis bien l’angoisse dans la voix du géant. Et pour ne pas extérioriser la mienne, je demeurai muette et me contentai de hocher la tête. Desmond prit son élan et s’élanca hors des ruines, courant comme il le pouvait son ami chargé sur son épaule vers l’endroit abrité le plus proche. Il repéra rapidement un bosquet un peu plus loin niché au crue d’une colline. Je le suivais, le ventre noué par la peur, lorsqu’un grognement m’alerta. Je me retournai et me retrouvai face à nos poursuivants : quelques démons avaient survécu au massacre ou s’étaient glissés hors du lot et nous avaient pris en chasse. Je fis signe à Desmond de continuer à avancer et leur adressai un regard sombre, dépourvu d’humanité.

Le feu grondait dans mes veines, demandant à apaiser sa fureur le plus cruellement possible. J’accédai à sa requête et envoyai une vague incandescente en direction de nos assaillants. Le feu embrasa l’air et la végétation alentour, ne laissant sur son passage qu’une herbe calcinée et une odeur de chair carbonisée. Lorsqu’il se fut dissipé, je constatai que deux de nos poursuivants était à terre. Restait un troisième, la chair noircie, mais toujours en vie. De ma simple volonté, ma magie boostée par la fureur qui me consumait, j’ouvrai une faille sous ses pieds aussi profonde qu’un gouffre, large de plusieurs mètres. La terre se craquela et s’effondra sur elle-même, emportant avec elle le démon qui grogna de douleur. Je refermai la terre sur lui et le craquèlement ignoble de ses os parvint à mes oreilles. Je ne cillai pas et le silence se fit. Lourd. Pesant… Déployant mes ailes, je me lancai à la poursuite de Desmond, pour le retrouver dissimulé dans le bosquet, sous le couvert des arbres. Il avait appuyé Synëal dos contre un tronc, et l’avait dépossédé de sa chemise pour inspecter la plaie. D’une voix caverneuse et sans se retourner alors que j’arrivai près de lui, il déclara :

« La lame est fichée sous le coeur. Quelques centimètres de plus et c’en était fini de lui. »

Je posai une main sur son épaule, pour lui indiquer implicitement de s’écarter. Je laissai mon épée tomber sur le sol avec fracas et me penchai sur Synëal pour observer de plus près la lame plantée dans sa poitrine. Je n’osais le regarder dans les yeux pour connaître son degré de conscience. Mon regard était rivé sur la plaie et le sang qui s’écoulait sur sa peau. Intérieurement, je remerciais Desmond de se montrer si fiable et surtout de me laisser m’occuper de cela, sans qu’il ne vienne me perturber. Son calme m’apaisait et je savais que j’aurai besoin de garder mon sang froid pour la suite des évènements. Alors que je touchai son torse, je me rendis compte que ma propre peau était glacée. Je m’éfforcai d’élever la température de mon corps et concentrai ma magie dans ma paume. De mon autre main, j’enserrai avec force le pommeau de l’arme et d’un coup sec, la retirait sans ménagement. Le sang coula à flot, mais je m’empressai déjà de plaquer ma paume sur la plaie béante pour la cautériser. La coulée de sang s’amenuisa et bientôt, la peau vira au brun, signe que la cicatrisation oeuvrait progressivement. La douleur devait être épouvantable, mais je veillais à ne pas trop l’accentuer afin de préserver son coeur. Son coeur, que je sentais battre lentement contre ma paume, me laissant tremblante.

J’avais l’impression de perdre peu à peu mon sang froid et Desmond sembla s’en aperçevoir puisqu’il s’installa près de moi, posant une main sur mon bras. La gorge nouée, j’étais incapable de prononcer le moindre mot. Je me contentais de garder ma main sur la blessure, la cautérisant petit à petit, lui infligeant sans doute une douleur cuisante, sans avoir la certitude que ce geste pourrait lui permettre de vivre. J’étais à deux doigts d’éclater lorsque Desmond prit la parole. Lui aussi se contenait difficilement, mais sa voix grave eu l’effet de me tranquilliser légèrement.

« Vous êtes dans tous vos états. Et tout ça pour un démon ! » tenta-t-il avec une pointe d’humour, sans sourire pour autant.

Je ne répondis pas, consciente que si j’ouvrais la bouche, j’allais bientôt ressembler à la femme que j’avais tué quelques instants plus tôt. Je me contentai d’attendre, sans espoir, la main de Desmond sur mon bras. Il était lui aussi crispé et derrière ce masque froid de sévérité, je le sentais abasourdi. Il fixait Synëal et je reportai à mon tour mon regard sur lui. Je me rendis alors compte que sa peau était froide, glacée même. Je haussai les sourcils, effrayée par ce que je m’apprêtais à découvrir. Afin de détourner l’attention de Desmond, je lui intimai de confectionner un bandage avec ce qu’il trouverait comme matériau dans les affaires. Il s’écarta et vaqua à sa tâche, et j’en profitai pour me pencher sur Synëal, mesurant la température de son corps de ma main libre. Je posai une main sur son front, glissai mes doigts sur sa joue, caressai ses lèvres doucement. Et je ne sentais que le froid. Abattue, je tentai de lui insuffler ma chaleur en me rapprochant de lui et n’y tenant plus, je le pris contre moi, ma main glissée derrière sa nuque et l’autre dans son dos. A chaque occasion au cours de laquelle je l’avais touché, jamais sa peau n’avait été si froide. Je commençai à perdre espoir alors que Desmond s’affairait toujours derrière moi, fouillant dans les affaires. Doucement, je murmurai contre sa tempe :

« Synëal. »
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Synëal Muspell

♘ | le Botaniste Ardent

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Synëal Muspell
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Entre deux feux (PV Syn) _
MessageSujet: Re: Entre deux feux (PV Syn)   Entre deux feux (PV Syn) EmptyLun 2 Juin 2014 - 23:40


C'était comme si le Vein lui-même avait expulsé les pires rejets qu'il pouvait contenir tout en s'introduisant pernicieusement sur Feleth. Le portail ouvert par Narydia n'aurait pas du être si grand...malheureusement, il l'était et une horde de monstres et bestioles en tous genres assoiffés de massacre se ruaient sur la maigre escouade d'anges, et accessoirement sur nous. Une odieuse odeur de souffre accompagnée des râles d'agonie de mille âmes en peine se précipitait à la rencontre du champ de bataille pour se mêler aux cris et aux fracas d'armes et de griffes.

Dressé comme un bloc de granit enveloppé de cuir, le grand Desmond voyait son ami chuter, s'effondrer alors que la vie – ma vie s'échappait de part la lame argentée qui dépassait de mon buste. Immobile, il ne savait que faire. Ses genoux ne demandaient qu'à choir de même, son corps entier venait de libérer ses muscles, il pouvait désormais se laisser aller et lui aussi tomber comme moi. Mais il ne le put. Rivés au sol, ses pieds refusaient de lui faire perdre l'équilibre salvateur. Pleinement conscient de ce spectacle désespéré, son visage fut parcouru de plusieurs expressions, allant de la fureur à la peur en passant par le chagrin. Son épée bâtarde, aussi imposante soit-elle, n'avait pu changer la donne. Colosse impuissant, il était. Force titanesque réduite en poussière devant une réalité plus impitoyable encore.

Une abomination cauchemardesque bondit dans son dos et fut happée par une flèche angélique avant d'atteindre son but. Le colosse se tourna à temps pour la voir s'écrouler en laissant dans son sillage un arc de sang. Une mâchoire décharnée s'empara de son avant-bras pour le tirer vers des tentacules tout aussi dégingandées mais son épée titanesque s'écrasa dessus dans un écho mêlé d'acier et de chair chuintante. En réalité, tout n'était qu'échos, tremblements et vibrations sonores. Des anges poussaient des hurlements guerriers en jouant de leurs lances ou rapières mais mes oreilles me laissaient l'illusion qu'ils étaient à des milles de cette clairière.

Une larme brûlante atterrit sur ma pommette et ruissela lentement le long de ma joue. Un visage vague et fantomatique, tout embué de douleur et de vertige, laissait tomber sur moi des cheveux porteurs d'une senteur de crin mouillé. Tout à coup, le vestige de femme étalé sur moi s'éloigna brusquement et poussa soudainement un pépiement aigu alors qu'un rougeoiement incendiait sa figure. Un trait d'argent lui perça ensuite le buste.

C'est à ce moment-là que je mourus. Mes yeux s'éteignirent et je sombrai dans une noirceur infinie sans fond. Aisée était cette chute car les douleurs me quittaient une à une, mon corps était devenu aussi léger qu'une plume. N'était cette pénible sensation de froid qui imprégnait mes membres avec une lenteur presque cajoleuse et mordante à la fois. Ce fut une longue descente dans des abîmes inconnus, sans même que la distance ne se fit sentir. C'était irrésistiblement agréable et soyeux. Ce n'était pas comme choir dans un puits, c'était comme une profonde et cruelle attirance vers les plus bas-fonds. Alors que tous mes sens m'avaient déserté, des sons me parvinrent avec autant d'acuité qu'un chuchotement. Il fut impossible que dans cet état de mort je puisse entendre ou percevoir la moindre chose. Sans doute étais-je déjà une âme perdue et aveugle errante dans le Vein, alors que d'autres qui étaient en train de moisir depuis plus longtemps que moi tentaient vainement de communiquer, d'avoir un échange avec le nouveau venu. Le feulement de cette voix funeste et sifflante se changea bientôt en syllabes incohérents et désarticulées. Toujours ancré dans mon incrédulité, j'attendis. J'attendis que quelque chose me montre la voix dans cette Autre Vie. Il me tardait d'être libéré définitivement de cette existence horrible, inconstante, cahotante.

Tonna alors une voix inhumaine, rugueuse comme le son d'un rocher dégringolant d'une falaise. Son propos fut étouffé dans son propre volume sonore sans que j'en puisse en saisir la teneur. Je vacillai, comme pris d'un vertige au bord de cette même falaise imaginaire alors que je m'apprêtai à sauter. Elle rugit à nouveau, et en vain une fois de plus, n'arrivant pas encore à toucher ma compréhension d'âme égarée. Quelque chose arriva sur moi comme un soufflet de vent et je fus véritablement bouleversé par cette présence terriblement influente. C'était un nouveau univers qui se présentait à moi mais l'on m'en refusait le passage. Ne méritais-je donc pas le Vein ? Avais-je donc été si cruel ? Quelle curiosité déplacée. J'étais un Syrinx il y a quelques instants et la mort me réservait sans doute d'autres atours que celui d'un fantôme lamentable. L'idée d'émerger à nouveau d'une graine fragile fut séduisante mais déplacée et encore trop optimiste. Quelque soit mon sort, je l'accepterai volontiers, mais que cette chose me laisse passer. Suivi soudainement une nouvelle chute bien loin de celle que j'étais censé subir. Un remous vibra tout autour de moi et vira à nouveau en un mugissement progressif. Le soulagement ressenti par la sortie de mon corps s'estompa et se liquéfia soudainement en une peur aux palpitations sourdes au sein-même de mon être.

Non...Non...La mort devait être plus douce. Pas ainsi...

Des picotements me recouvrirent comme une couverture de mousse drue et les nimbes s'employèrent à harceler ma conscience de ponctions brèves mais récidivantes. Là où la sérénité et la quiétude m'avaient gagné, ne subsistaient plus qu'une profonde panique et un sentiment d'alerte quant à l'issue de cette dégringolade infernale.

Un écho explosa et cette fois, le mot fut très clair. « SYNËAL ! » Mon prénom fit trembloter l'étincelle de mon âme.

Deux yeux se dessinèrent dans l'espace sombre et souffreteux de mon esprit perdu, émergeant du néant pour devenir le tout. Une bouche – ou une gueule ? - s'ouvrit non loin et siffla une suite de sons persifleurs et désincarnés. Sa longue tirade incompréhensible se poursuivit et elle mua en un fredonnement assez proche de celui que j'avais déjà entendu auparavant en m'approchant d'un nid de trolls. Il n'y avait pas de mélodie, cependant la chose était baignée de musicalité, attirant cette fois ma curiosité et mon attention. Le ton était grave mais rythmé. Profond mais perché afin que j'en fusse hypnotisé. Alors la chose nichée dans l'abysse de mort se résolut à formuler des mots compréhensibles.

« Tu n'es pas mort, Synëal. Tu ne l'es pas encore. Et tu ne le seras pas avant longtemps. » ronronna la voix étrangère. « Tu ne tarderas pas à te lever. Mais d'abord ton corps a besoin de se relier à ta conscience. Si tu fuis trop loin, tu perdras définitivement la vie. »

Le phénomène dut lire dans mes pensées car il répondit aussitôt à l'une d'elles. « Tu dois encore vivre. Je t'ai enseigné les plus mauvaises choses à ma mort, mais là, ici bas, j'ai eu le temps de me rendre compte de ces erreurs. Ne commets pas les mêmes que les miennes. Ne sois pas faible comme je l'ai été. Oublie-moi, oublie tout, sois ce que tu es censé être. »

La bulle d'incrédulité menaçait d'exploser. « Ne sois pas moi ! » insista-t-elle avec véhémence.

Quel était son problème ? L'avais-je seulement déjà connu ?

« Tu es mon erreur Synëal. »

Il était impossible de communiquer avec cette entité mystique ou divine mais pourtant une bouffée de familiarité finit par me convaincre que le spectre aux yeux étincelants n'était pas un dieu. Ses mots vrombissaient dans mon espace, sa présence aussi, comme s'il se défendait contre moi. Un Dieu aurait réussi à passer outre ma méfiance. Son babillage aux accents râpeux reprit à nouveau alors que de nouvelles questions embrouillaient la cheminement de mes réflexions.

« Nécro. » lâcha l'étranger alors que ses yeux et sa bouche se retrouvèrent coincés dans un miasme tacheté de blanc et de brun.

Le puzzle se reforma pièce après pièce. Qu'un individu tenta de parler avec moi dans la mort était fantasque. Mon pragmatisme me convainquait souvent qu'il n'y avait rien dans l'au-delà. L'esprit disparaissait simplement et nous ne devenions plus qu'un sac de viande en voie de putréfaction. Pourquoi me retrouvais-je alors dans cet état de flottement ? Et cette parole, « nécro », finit par m'indiquer la bonne voie. C'était ce nécromancien-là, celui-là même qui m'avait permis de germer. Ce nécromancien qui avait corrompu ce jeune bourgeon pour en faire une plante toxique, qui l'avait arrosé de blâmes à propos de ce monde jusqu'à ce qu'il en soit totalement imprégné.

Bourgeon j'étais encore devant lui. Il existait encore au travers de moi mais ne m'a jamais vu m'épanouir comme il se devait. Il a fallu qu'il attende que je sois aux portes de la mort pour tenter de jouer au démagogue avec moi ? Pourquoi ne s'était-il pas manifesté plus tôt ?

J'enrageais. Je me voyais presque à travers ses yeux à lui. J'étais un vermisseau nu, une chenille gigotant dans son lit de mousse, rien de bien dangereux du tout. Il parlait d'erreur. Quelle était-elle ? Celle de m'avoir transformé en ce que j'étais désormais ? Ou de ne pas m'avoir aidé pour que je sois un vrai Syrinx ? Qu'est-ce que j'étais censé être au juste ?

La réponse m'apparut d'elle-même, au moment précis où je venais de me poser la question. Une flammèche brillait en moi, simple et brillante, elle n'attendait qu'à se faire attiser. Pourquoi pensais-je cela ? Car Narydia l'avait dit. J'étais comme un feu. Dangereux et incontrôlable. A défaut de connaître les protocoles pour réconforter les gens aisément, je devais le faire pour moi.

Narydia. Sa voix tintait encore en moi comme les carillons suspendus à une porte ouverte, celle d'une cabane où la porte ouverte laissait découvrir un panorama de campagne pittoresque baigné par la lueur de l'aube. Sa voix instillait en moi des promesses de paix et de tranquillité et immobilisait mon être dans une chape de douceur. Avec elle, je baissais ma garde. « Synëal ». Oui c'est encore net dans ma mémoire. Le peu de fois où elle avait prononcé mon nom avait suffi pour imprimer son timbre doucereux au fond de moi. « Synëal ».

Les restes des limbes de ténèbres s'atténuèrent alors, brûlés par endroits par des tâches de couleur comme le ferait du papier mis au-dessus d'un feu. Tout se mit à briller et à s'incendier de teintes vives et agressives, si bien qu'elles détruisirent l'obscurité en ouvrant le spectacle sur une forme ronde et pâle. Une secousse violente me fit tressauter et un étau se referma sur ma poitrine, si rudement que je faillis en perdre le souffle. Ma bouche s'ouvrit pour prendre une grande inspiration et je tentai de me redresser pour échapper à cette infâme douleur mais un poids familier s'appuya sur mon épaule pour me garder assis. Mes yeux me montrèrent un talus, des buissons, un bois, tous baignés dans un flou tremblotant. Et je vis Narydia, le visage pétrifié d'angoisse, et Desmond, le bras tendu sur mon épaule.

Mon cœur emballé reprit un rythme calme – taraudant mais calme.

« Je suis vivant. Je vis. Oui, je vis. » A la fois pour me rassurer et me convaincre que je n'étais pas encore plongé dans ce maudit cauchemar psychédélique. Je laissai reposer ma tête contre la surface rude, et fermai les yeux à nouveau. Des palpitations désagréables, ainsi qu'une sensation d'avoir du gravier dans le buste, me martyrisaient mais elles étaient les bienvenues. J'étais bel et bien vivant.

« Donnez-lui ça. » entendis-je Desmond dire à Narydia. Elle posa alors un tube froid sur mes lèvres et, m'attendant à sentir un fluide tout aussi frais dans ma gorge, j'eus la sensation dégoûtante d'un liquide visqueux et âpre comme un mauvais potage aux pommes de terre et fis la grimace en déglutissant. Les potions qui restauraient la santé n'étaient jamais délicieuses mais c'était le sacrifice à payer pour être requinqué.

La vision que j'avais eu dans mon inconscience, celle de la chenille tordue et fragile, s'imposa à nouveau à moi mais avec moins de force et d'intensité. C'était comme un avertissement pour me rappeler de ne plus être ainsi. Trop longtemps, j'ai maquillé mes faiblesses par des envies de meurtres, des actes odieux et cruels. J'avais toujours quelques buts mystérieux que je me fixais de temps à autre sans jamais réussir à les atteindre. Cependant, je me fis la promesse de mener à bien chaque mission que je jugerai opportune.

Je relevai les yeux et les plongeai dans ceux de Narydia et m'y complus aussi longtemps que possible. Mon corps étant devenu l'équivalent d'une plante piétinée, je trouvais mon réconfort dans la force que son regard me procurait. En plus de me targuer d'avoir la force de caractère aussi inébranlable que le sommet d'une montagne, j'avais désormais le reste de cette montagne à mes pieds. Enfin, un léger sourire revint sur mes lèvres en même temps que l'intégralité de mes fonctions mentales. Je réalisai la chance que j'avais eu et cela me fit sortir de cette torpeur.

« Heureusement qu'elle n'avait qu'une aiguille. », susurrai-je avec mon sempiternel sourire moqueur.
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