Le tableau qui se dressait si l’on regardait Samaël était parfaitement ridicule. On voyait un démon à l’apparence humaine, habillé d’un costume soi-disant chic et s’appuyant sur une canne, tout en transportant un lourd sac à première vu assez lourd. Le plus étonnant pour un démon qui passerait par là serait tout de même l’énorme troupeau de bétail effrayé qui Samaël peinait à faire avancer. Plusieurs fois il dut utiliser la manière « forte » pour pousser certain retissant à avancer. Mais peu importe, le plus important c’est qu’il avançait à travers les landes changeante du Vein avec l’espoir de ne pas mettre trop longtemps à trouver la « mer » calme et immobile du Vein. Il mit environ une semaine Felethienne pour arriver en haut d’une falaise surplombant la l‘étendu huileuse dans laquelle le Kaisoropode était censé résider. Entre temps bien entendu il avait fait quelques rencontres, certain de ses congénères voulaient se nourrir, d’autre tester leur force, dans les deux cas Samaël leur «demanda » de passer leur chemin. D’ailleurs ce n’est pas de la chance si le futur disciple de l’arcane a réussi à trouver le chemin de l’océan. Sur son chemin il avait croisé un envoyé d’Arphoss qui avait l’étrange capacité de se repérer dans l’univers du Vein, ce qui lui fut plutôt utile.

Désormais une étendu infinie d’eau sombre insondable s’étendait devant lui et au fond se trouver sa cible. Il déposa son sac au sol et commença à s’équiper, les bottes étaient lourdes mais s’accrochaient efficacement ne serait-ce qu’au sol. Il attacha les crochets à ses poignets pour éviter de les perdre avant d’arriver à bon port, il fit de même avec Lilith qu’il enchaina sur son dos. Une fois qu’il eut mangé la totalité des rations qui lui restait, il commença à forcer le troupeau qui le suivait à faire le grand plongeon. Il ne savait pas le nombre exact de bete qu’il envoya à la mort ce jour là, il sait juste qu’il avait fallu plus d’une demi heure pour qu’il n’en reste plus aucun sur la terre ferme.

Au début il ne se passa rien, les silhouettes du bétail s’enfonçaient dans les eaux sombres avec des gémissements pathétiques. Samaël savait, grâce à la fiche de l’inquisiteur, que ces créatures étaient incroyablement lentes à cause de leur gabarit. Il lui fallut attendre dix minutes supplémentaires pour voir apparaitre les premiers remous. Presque instantanément le démon était debout et prêt à agir. Les premier mouton commencèrent à remonter à la surface et avec eux la première main de la créature. Sa peau était d’un bleu pale mais la carapace qui recouvrait partiellement son corps était plus foncée.

Comme décrit dans la fiche la plupart de son épiderme était exposé, c’était compréhensible. On évolue pour survivre et le Kaisoropode ne devait pas faire grand-chose pour survivre. Alors que le crane commençait à percer la surface immobile de l’eau Samaël se rendit compte à quel point il était minuscule par rapport à la créature. Malheureusement pour lui il n’avait pas le temps de philosopher sur la chaine alimentaire, il devait se dépêcher de pénétrer dans la boite crânienne de la bête avant qu’elle ne replonge. Il profita d’un petit moment ou le bras droit du Kaisoropode s’était assez rapproché de la falaise pour sauter dessus. Les bottes lui permirent de rester stable pendant que les crochets l’aider à avancer le long du bras gigantesque. La peau était inégale ce qui permettait une ascension facilitée par les prises crées malgré l’eau qui dégoulinait constamment le long de son corps. Il devait faire attention à ne pas trop s’enfoncer dans la peau sinon ses outil se retrouveraient prisonnier lors de la cicatrisation instantanée. Pour la créature, la présence d’un parasite semblait négligeable et elle se soucia plutôt de ramasser le maximum de bétail noyé par poignées.

Il fallut cinq bonnes minutes à Samaël pour atteindre l’épaule de la bête, à cet endroit assez horizontal il put se déplacer plus vite. Cependant c’est aussi ici qui la créature marine ressenti le besoin de le chasser  de son épiderme. Le bras titanesque balaya toute l’épaule, lentement mais avec assez de force pour broyer n’importe quoi. Mais le démon qui l’importunait était assez agile pour monter sur la main dévastatrice et s’accrocher fermement à la griffe gigantesque. Au fur et à mesure que son ascension vers le crane du Kaisoropode avancée, le sourire gravé sur le visage de Samaël s’élargissait, il n’avait pas ressentit ce genre de sensation depuis trop de temps et ça lui faisait du bien.

Décider à se débarrasser du gêneur, au détriment d’une nourriture plus consistante, le monstre marin commença à rapprocher son doigt griffu de sa bouche pour engloutir la larve qui le gênait. Encore une fois c’était l’opportunité attendu par Samaël pour avoir directement accès au sommet du corps gigantesque. La mâchoire puissante se rapprochait dangereusement, mais un saut risqué réussit à l’emmener  juste au bord de l’endroit ou se trouverait les lèvres d’un mammifère. A partir de la, l’escalade devenait beaucoup  plus ardu. Les prises se faisaient plus rares, la peau déjà difficile à appréhender à cause du flux constant était devenue lisse. Mais ce n’était la moindre des peines du démon qui devait aussi tenter d’éviter les assauts grossiers, mais répétés, de la créature qui tentait désespérément de se débarrasser de ce parasite.

Alors que le doigt griffu du Kaisoropode revenait à l’attaque Samaël prit un peu trop appuis sur une membrane plus fine que les autres et qu’il n’avait pas remarqué avant. Sa botte droite s’était enfoncé un peu trop profondément dans l’épiderme de la créature, résultat la cicatrisation instantanée l’empêchait de la dégager. Tant bien que mal, risque de tomber plusieurs fois, il l’enleva et continua son trajet sans. La difficulté monta encore d’un cran, désormais il ne pouvait plus utiliser un de ses appuis il devait reporter son poids sur ses autres membres ce qui le forçait à être encore plus attentif à ses déplacement. Il s’approchait de plus en plus du petit orifice qui servait d’oreille au Kaisoropode, il avait presque atteint son but, cela faisait presque une demi-heure qu’il gravissait le corps du mastodonte. Le flux aqueux devenait de plus en plus puissant au fur et à mesure qu’il s’approchait de la source, si bien que le courant commençait a largement le déstabiliser. Tous ces facteurs jouant contre lui, il ne fallut pas longtemps à la créature pour finalement arriver à le toucher. Cette fois-ci la main ne fit que l’érafler, mais la force de la créature était assez phénoménale pour lui laisser une énorme marque rouge à l’endroit de l’impact. Samaël eut juste le temps de récupérer son souffle pour se rendre compte que le soleil avait disparut. Lorsqu’il tourna la tête il vit la main titanesque levé vers le ciel, prête à s’écraser contre le visage du Kaisoropode afin d’exterminer toute forme de vie dessus. Le démon savait bien qu’encaisser un tel coup signerait sa mort. Il choisi donc plutôt de se libérer de tout son matériel sauf les crochets et Lilith et d’enfoncer les outils dans l’œil proéminant qui se dressait près de lui.

Après avoir fait son œuvre il sauta. Tout d’abord sur l’épaule, il glissa, chute. Choc.

Il avait tenté tant bien que mal d’orienter sa chute pour éviter de s’écraser sur la surface comme sur de
la pierre. Au final il avait survécu mais il était blessé au bras gauche qui avait encaissé la chute en grande partie. Pendant ce temps le Kaisoropode avait replongé, il avait beau se régénérer presque instantanément, l’œil était l’organe le plus complexe à réparer et il avait eut le temps de sentir la douleur. Désormais dans son milieu de prédilection, la créature était déterminée à se venger de celui qui l’avait blessé. Pendant se temps, Samaël nageait le plus rapidement possible vers en tentant de se faire remarquer. Il n’avait pas la possibilité de garder sa respiration très longtemps, il décida donc de forcer un peu plus sur ses jambes pour se propulser vers l’orifice bien visible qui serait la porte de son salut. Bien entendu, comme il comptait rentrer par l’oreille de la créature, celle-ci le remarquerait forcement, donc il prit la décision de prendre le maximum de vitesse pour la surprendre.

Contre toute attente cette démarche porta ses fruits et il comme prévu, une fois qu’il fut devant les tiges pilaires qui empêchaient l’eau de passer, il pénétra très facilement à l’intérieur. Une simple pression plus forte que la moyenne suffit à les écarter juste le temps de rentrer. Avec lui, quelques litres d’eau eurent le temps de passer ce qui eut pour effet de blesser les fragiles tympans de la bête qui était désormais impuissante. Des rugissements monstrueux résonnaient dans la boite crânienne mais Samaël ne s’en inquiétait pas, il savait qu’il ne risquait rien dorénavant, du moins du Kaisoropode. Il prit quelques minutes pour respirer, cet endroit étant le seul emplis d’oxygène il devait en profiter. Son bras était meurtri, ses jambes fatiguées, bref il était dans un sale état, mais sa détermination n’en n’était qu’accrue.

Après ses quelques minutes de repos il avança dans l’obscurité la plus totale, il avait assez étudié le parchemin et il était assez confiant quand au chemin à prendre. Le boyau se resserrait rapidement et lorsqu’il ne fut plus possible à Samaël d’avancer, il tourna la tête vers le haut et dégaina Lilith. Quelques coups successifs suffirent à ouvrir un passage vers la boite crânienne. En effet la gemme convoité par l’inquisiteur se trouvait au sommet de crane et non pas dans le cerveau en lui-même, ce qui facilitait grandement le travail du démon. De plus elle émettait une lueur bleuté qui serait facile à repérer. Ayant pris une profonde inspiration avant de plonger dans le liquide, très proche de l’eau, qui entourait l’organe moteur de la créature. Il ne mis que quelque seconde à atteindre le sommet du crane, aidé par la petite lueur et forçant toujours plus sur ses jambes qui commençait vraiment à le faire souffrir. Au moment où il était à porté de main de la gemme il sentait qu’il commençait à perdre connaissance.

Pas maintenant, il ne pouvait pas arrêter juste là. Ces mots d’encouragement résonnaient dans son esprit alors que Lilith détruisait progressivement  tous les petits liens qui retenaient la gemme. Comme le liquide curatif était dirigé vers l’extérieur il ne régénérait pas les liens que Samaël venait de détruire.

Attrapant finalement l’objectif de cette dangereuse aventure, il ouvrit une faille vers feleth, il ne regarda même pas ou il allait atterrir, il savait juste qu’il avait réussi et qu’il allait bien dormir.