''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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 Le souvenir des cloches [Chïra]

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Silas Miscarcand

Soleil noir

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Métier : Collectionneur de livres
Groupe : Solitaires

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Fiche de Personnage : Sombre lumière


Le souvenir des cloches [Chïra] _
MessageSujet: Le souvenir des cloches [Chïra]   Le souvenir des cloches [Chïra] EmptySam 3 Aoû 2013 - 15:45

Fracas. Bruit assourdissant, vrillant le crâne. Le dos de Silas s'écrasa brutalement sur le mur de pierre, tandis que dans sa poitrine, son vide prenait feu. Sa respiration était rauque, dès qu'il inspirait, un grognement naissait dans sa gorge. Et son épaule le torturait infiniment. Du sang noir s'écoulait de la plaie, profonde. Intérieurement, il jura et maudit ce salopard de cape blanche, stupide et violent pour rien. Il l'avait rattrapé tandis qu'il s'éloignait des collines où il avait rencontré la femme corbeau, et cet idiot avait beuglé aux arbres qui voulaient bien l'écouter, que lui, Silas, le démon qui n'osait pas tuer les femmes, avait décimé tout un village. Et bien sûr, il avait planté la pointe de son épée dans son épaule et il avait fallu qu'elle soit enduite de poison. Le démon glissa le long du mur, serrant la plaie d'une main. Il sentait le poison se répandra doucement, sans réussir à réagir. Heureusement, c'était une mixture très lente qui mettait un certain temps à agir pleinement. C'est en pensant à tout cela qu'il entendit un faible souffle. Comme une respiration qui hantait les murs, mais dont la provenance était bien quelque part, plus haut. Il leva les yeux et aperçut les multiples escaliers, qui menaient à un sommet de cloches.

Observant un peu autour de lui, il prit conscience de l'endroit où il s'était réfugié. Un clocher en ruines, éloigné d'un village dans le même état. Intrigué, endolori mais fasciné, il entreprit de monter toutes les marches de l'escalier froid, pressant toujours sa main sur sa blessure. La montée n'était pas très rude, jusque longue, car le clocher était vraiment immense. Une fois en haut, il vit d'abord les cloches, endormies, comme mortes, recouvertes de poussières. D'en bas, elles ressemblaient simplement à des orbites vides et mornes. Mais ici, il pouvait presque apercevoir dans leur cuivre, le reflet de ce qu'elles étaient autrefois. Majestueuses crieuses, de joie, de peine, de tristesse, de guerre. Elles étaient le Glas d'un monde, et sonnaient, sonnaient, résonnaient. C'est en baissant les yeux que Silas vit le petit corps sur le sol. Une fillette à l'apparence de fantôme. Elle était entièrement translucide, bleutée et grise, et tout en elle sentait le Vein. C'était une petite démone.

Elle le voyait. Il sentait son petit regard de rien sur lui, et tentait de capter ses pupilles blanchâtres, en vain. Elle était là, debout, les bras le longs du corps, une main serrée sur le cou d'une poupée de chiffon. Le démon inspira longuement, constatant avec soulagement qu'il ne grognait plus. Son corps s'était apaisé. Il y avait toujours un mieux avant la débauche physique. Un mieux dont il fallait profiter jusqu'à l'os. Et c'est ce qu'il fit. Relâchant même la plaie, il se laissa gagner par la fraicheur du sommet du clocher, laissant son esprit divaguer sur l'homme qui avait sonné les cloches, certainement pendant toute une vie. Il aperçut aussi des gargouilles, dans le fond de la pièce, certaines, entreposées sur le sol, mais il apercevait un homme ailé, accroché au balcon. Son allure était angélique, pourtant, ses doigts se finissaient sur de longues griffes.

« La nuit, je les entends pleurer. »

Il sursauta, puis reporta son attention sur l'enfant démon. Sa voix sortait d'outre-monde, et semblait dur tout en étant douce. C'était une voix de fantôme, d'esprit, comme dans les histoires effrayantes, mais Silas savait que les morts restaient morts. Cette petite chose était vivante. Et pourtant.. il ne lui inspirait que la mort et la désolation. Il repensa à sa phrase, et lui répondit d'une voix faible.

« Qui ça ? »

« Les gargouilles... » elle se tourna vers l'une d'elle. « Leurs sanglots me poursuivent jusque dans mes rêves les plus doux. »

« C'est peut-être parce que tu es triste à faire pleurer les pierres. » dit Silas en un sourire.

« Je ne suis pas triste. Toi tu l'es, et tes larmes sont noires de cauchemar. »

« Tes larmes à toi n'ont sûrement pas de couleur, tant la tristesse les a bu. »

Le petit être renifla, et sembla disparaître dans le sol, comme si elle s'endormait dans les fondations du clocher. Et il sembla au poison, que c'était le moment propice pour se mettre à agir. Le démon sentit son épaule s'engourdir, et se bloquer. Descendant les escaliers, il se remémora l'odeur du poison. Elle lui était très familière, et pour cause. C'était une décoction très rare, et très rare, qui ne s'achetaient qu'au près de quelques trafiquants sur Feleth. Et, ironie du sort, Silas était l'un d'eux. C'était un poison à base de venin d'araignée, d'énormes araignées qui vivaient dans les cavernes humides, de graines de chardon argentés et d'écailles pourries de poisson carnassiers. Tous ces ingrédients avaient de puissants agents paralysants, et il suffisant de quelques petites gouttes pour paralyser un homme adulte.

Les sourcils froncés de réflexion, et un bras presque hors d'usage, le démon ramena à l'intérieur de la tour, les caisses et les sacs qu'il avait gardé, soufflant quelques mots à Sercen. Il fouilla vivement à l'intérieur, à la recherche d'ingrédients pouvant lui permettre de se préparer un antidote et un baume. D'une main, il sortit de la terrestrine, un poisson, une dent d'ogre et quelques feuilles de vipérine vulgaire, qu'il mit à côté d'un mortier-pilon. Cela servirait au baume cicatrisant. Ignorant la douleur cuisante de la blessure, il continua de sortir des outils : alluma quelques braises et versa un peu d'eau au fond d'un chaudron, afin de préparer l'antidote à base de branche de lavandes, de racine de mandragore, de fleur d'Alkanet et de fraises. Aussi étrange que cela puisse paraître, les fraises étaient un puissant ante-poison, que presque tous les antidotes contenaient.

Cependant, la préparation prenait du temps, que ce soit pour la potion, ou le baume. Mais il commença par plonger ses plantes dans l'eau, et écrasa quelques fraises pour obtenir leur pulpe et surtout leur acidité. Ensuite, il ouvrit le poisson pour récolter son huile, et la laissa goutter dans le mortier en bois. Il rappa la dent d'ogre, à s'en arracher la peau des mains, puis mit la terrestrine. Avec le mortier, il écrasa la tête de la plante, et une pâte brune se répandit dans la petite écuelle. Il suffisait de mélanger et d'écraser pour que le baume soit prêt à poser quelques instants, puis appliquée à même la blessure. Pendant ce temps, la potion continuait de bouillir. Silas s'appuya de nouveau contre le mur, épuisé. La Cape blanche n'avait pas suffit, sur la route menant au clocher, il était tombé sur trois bandits qui avaient réussi à lui arracher une petite bourse. Le démon les avait noyé mais l'un d'eux avait survécu et avait hurlé à s'en arracher le gosier, l'insultant de tous les noms, histoire de se noyer dans sa connerie, en plus que dans l'encre du démon.

Agacée, il sortit une dague pour déchirer la manche de sa tunique qui couvrait sa plaie, mais glissa, et massacra tout son vêtement. Toujours de sa main encore en état de marche, il enleva la tunique grise et la jeta plus loin ; il s'empara de l'écuelle, s'apprêta à l'appliquer quand son esprit se brisa. Son torse nu glissa sur le mur et sa tête heurta le sol dans un cognement sourd. Et tandis que sa conscience s'enfuyait, plongeant dans le sol, comme la petite démone, il entendit, très loin, le son des cloches. Tandis que sur le balcon, un ange de pierre sanglotait sur ses lèvres grises...
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Chïra Ovenstey

L'éclaireuse

________________

Chïra Ovenstey
________________


Race : Demi-Démon commun : tieffeline
Classe : Roublard
Métier : Voleuse // Eclaireur
Groupe : Adorateurs de l'Arcane XIII

Âge : 25

Messages : 287

Fiche de Personnage : Clique sur les cornes!


Le souvenir des cloches [Chïra] _
MessageSujet: Re: Le souvenir des cloches [Chïra]   Le souvenir des cloches [Chïra] EmptyDim 4 Aoû 2013 - 21:11


Les premiers jours la disparition de l'Oeil noir l'avait ravi, et puis peu à peu l'inquiétude s’immisça. Oh, elle n'était pas encore prête à lever le petit doigt pour elle, ou du moins elle tentait de s'en persuader. En l'absence d'Awena, le contrôle de l'arcane lui revenait, et jouer les petits chefs était tout à fait dans ses cordes, vociférant à tout bout de champ, elle prenait un malin plaisir à tyranniser le messager qui de toute façon ne pouvait élever la voix. Il la suivait à la trace la sommant à sa façon de partir à la recherche de sa maîtresse, insistant, tenace, ne la lâchant pas d'une semelle. Il devenait difficile d'ignorer l'humain. Au bout de trois jours de pression incessante, la tieffeline craqua préparant son petit paquetage pour le voyage.
Madorass était le dernier endroit où elle avait mis les pieds selon le vieil homme . Un simple chien aurait pu faire l'affaire, mais même parmi les bêtes aucune ne possédait le flaire de Chïra. En toute discrétion sous sa capeline elle avait filé droit vers la grande ville. Une humaine aux cheveux bleus et remplie de ferraille ne passait pas inaperçue, les langues se déliaient et elle pu apprendre que sa supérieure avait déjà quittée la ville et non sans encombre.  Ce fut le dernier indice qu'elle récolta, sans autre indication elle devrait se laisser guider par son instinct. Ce dernier l'amena dans la campagne environnante à la lisière de la forêt où elle trouva là bas un champ entier de topinambours. La sauvageonne n'était pas devenue végétarienne mais elle raffolait de cette racine surtout quand elle accompagnait quelques viandes... humaines. Sans aucune considération pour le paysan qui avait certainement du trimer à la tache, elle déracina peu à peu les plants pour en extraire le légume. Nul besoin d'instrument, elle arrachait tout à la seule force de ses bras... certes avec une force surhumaine. D'un revers de la manche elle essuya une goutte de sueur qui venait perler sur son front. Soupesant son sac en toile de jute, elle décida qu'elle en avait pour sa consommation personnelle. Oubliant sa mission principale, elle entreprit de ramener son butin au manoir. Le sac sur l'épaule, elle gambadait dans le champ de blé voisin pour masquer sa présence, longeant le ruisseau elle sentit l'odeur de la mort. Ne prenant aucun risque pour sa cargaison elle l'entreposa au pied d'un chêne avant de se faufiler le long de la rive. Écartant quelques roseaux elle tomba nez à nez avec un cadavre à la peau étrangement bleue. Bon au moins ce n'était pas l'autre idiote ! Continuant son inspection elle dénicha un second macchabée aux poches plus que bien remplies, décidément la chance était avec elle aujourd'hui !!

*spotch spoutch*

Non loin de là, un survivant tentait de ramper hors du ruisseau. Les humains étaient vraiment des être faibles pour arriver à se noyer dans si peu d'eau. Bloquant la lente fuite de l'homme d'un pied posé avec délicatesse sur son dos, elle le questionna :

-Vous piquiez une tête tes amis et toi ?
-Pitié, aidez moi, cet homme, cette chose nous a sauté dessus..
-Et vous a laissé les poches pleines ?

La petite bourse fermement maintenue entre ses doigts fins elle la fit tournicoter sous son nez.

-Et si vous me racontiez la vérité maintenant ? Hein ? Pourquoi tuer des hommes en leur laissant leur or ? Comment se fait il que vous, vous soyez en vie ?
-La chose était blessée, elle a pris la fuite, je ne sais rien de plus, je vous en prie..
-Une chose ?!!!! Intéressant...

Perdue dans ses pensées, elle prêta main forte au malheureux, avant que le dard de sa queue ne vienne se loger dans la cavité du globe oculaire, se frayant un chemin tout tracé jusqu'à la boite crânienne, terminant ainsi l’œuvre de son prédécesseur. Voilà une chasse au trésor qui s'annonçait bien plus prometteuse que la traque du chef. Afin de débusquer son gibier, elle devait se mettre à la place de l'animal blessé : sans nul doute il s'était empressé de se mettre à l'abri pour panser ses soit disant blessures. Le nez baissé elle chercha la piste du fuyard qui ne fut pas longue à dénicher, un jeu d'enfant qui l'attira près d'un village en ruine.

La tieffeline fit trois fois le tour de la charrette comme les prédateurs, ce qui eu pour effet d’énerver le canasson qui se mit à piaffer. Calmement, elle lui caressa l'encolure avant de glisser ses petits doigts dans son épaisse crinière.

-Calme, tu ne fais pas partie de mon régime alimentaire, mais ton maître...

Déposant son sac près de la carriole, elle s'aventura dans la grande tour, laquelle abritait à coup sûr « la chose ». Sur ses gardes, elle avançait à pas de loup, la fraîcheur des murs étaient appréciables après son dur labeur au champ. Ses mains couraient les vieilles pierres de la bâtisse s'imprégnant par la même occasion de l'atmosphère des lieux.
Camouflée dans l'embrasure de la porte, elle glissa un œil curieux à travers la pièce. L'humain n'avait pas menti, il y avait bien là un homme étendu à même le sol. N'osant pas avancer à découvert en terrain inconnu, elle rampa jusqu'à l'inconnu dont les yeux étaient clos. Lui reniflant les orteils elle pu mettre un nom sur « la chose » : un démon. Pas très rassurée face à un des siens, elle agita la main devant son visage blême. Il ne paraissait pas très vieux, mais elle savait que les apparences étaient trompeuses et les plus jeunes faciès cachaient parfois des siècles d'existence.
Dans les comtes pour enfant c'est à cet instant qui lui aurait saisi la main semant en elle une panique incommensurable, mais il n'en était rien, l'homme resta impassible. Dormait-il ? Peu intimidée face à sa quasi nudité et sans aucune gène elle se pencha au dessus de lui pour lui faire les poches complétant ainsi son butin de façon conséquente. Le bougre était plein au as ! Elle fouilla chaque affaire lui appartenant mettant tout s'en dessus dessous, quand ses yeux se portèrent enfin sur sa blessure. Quelque chose l'avait entaillé semble-t'il, en tout cas c'était une vilaine plaie, une de celles qui vous laisse une trace à vie.
Voir un démon dans un tel état l'irrita, comment pouvait il être à moitié mort sur les terres de Feleth. Leur race était supérieure en tout point à celle des hommes, c'est pour cela qu'ils devaient reprendre le contrôle, et lui, arrivait à tomber face à ces êtres ? Chïra n'était pas prête de lui venir en aide, s'il n'avait pas été capable de survivre alors il devait périr, le Vein n'avait pas besoin de brebis galeuse dans ses rangs. Tournant les talons, elle s’apprêta à repartir quand une petite voix similaire à celle d'Awena se fit entendre.

-Tu l'abandonnes ? Pourtant toi l'estropiée tu a été sauvée par une humaine...
-Je n'ai pas été sauvé ! Je n'ai jamais été à l'agonie ! Je me suis toujours débrouillée seule, je suis arrivée là ou je suis par mes propres moyens !
-Même si tu as été projetée à la tête de cette organisation tu n'y es pas parvenue toute seule tu sembles oublier l'humaine. Tu n'es pas devenue plus forte que tu ne le crois, il reste un des tiens...pense à ton but....tu n'y arriveras pas toute seule..
-Rahhhh ! Mais il est déjà quasi mort !!!!!!

Les mains sur les tempes, elle voulait que tout cela cesse et qu'on lui laisse son libre arbitre. Depuis qu'elle cohabitait avec l'humaine, son humanité avait en partie déteint sur elle, ou peut être avait elle toujours été sensible.. Jetant un regard furibond sur le démon, elle revint à ses côtés examinant de plus près son mal. La blessure étaient grande ouverte et paraissait plutôt profonde, du bout des doigts elle écarta les chaires, cette peinture sanguine lui ouvrit l'appétit. Reportant son attention sur la mixture qui mijotait calmement à côté d'eux, elle décida de se remplir la panse. La soupe avait une couleur peu commune, mais qu'importe, elle la porta tout de même à ses lèvres avant de tout recracher dans puissant jet.

-Mais c'est dégoûtant !!!!

Le breuvage aurait pu réveiller un mort tant il était imbuvable. Les traits tirés par une vilaine grimace, Chïra se précipita sur la gourde de l'inconnu dont elle bu l'intégralité. Son nouveau compagnon d'infortune n'émit aucune réserve à ce qu'elle l'emprunte.. Plongeant le contenant dans la marmite, elle le porta au démon afin qu'il profite lui aussi aux joies de la potion. Aucun miracle... le liquide avait pourtant bien été ingurgité.

-Bon eh bien on ne pourra pas dire que je n'ai rien fait !!!

S'il ne reprenait pas très vite connaissance, elle lui couperait le bras, avec un peu de chance la douleur le réveillerait, au pire il serait allégé d'un lourd fardeau. Après tout, pourquoi serait elle la seule estropiée ? Pas question de soigner sa blessure avant d'être certaine qu'il soit inoffensif, pour plus de sécurité elle opta pour une solution un peu radicale. Elle craignait la réaction de l'homme, après tout elle venait de se remplir les poches avec sa fortune, à l'aide d'un lien elle noua solidement ses poignets entre eux. Chose faite, elle alla s'asseoir en face à lui, dos au mur, et ne le lâcha plus du regard, l'homme paraissait en proie à ses propres démons, luttant pour sa survie. Ses longs cheveux bruns retombaient en cascade sur ses épaules, ainsi allongé il semblait déjà bon à enterrer. Rien ne laissait présager son côté démoniaque si ce n'était son odeur, il était en tout point semblable à un humain, si ce n'est son sang aux couleurs d'un corbeau. Tout en lui l'agaçait, son manque de force évidente, sa léthargie, son physique si proche de ces êtres qu'elle détestait tant. Elle aurait mieux fait de l'achever, de plus il n'aurait rien vu venir, un petit coup bien placé....mais pourtant sa morale le lui interdisait, elle ne faisait pas partie de l'arcane pour rien. Incapable de le fixer plus longtemps elle détourna son regard sur le butin qu'elle venait d'amasser et dont elle comptait chaque pièce pour patienter.
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MessageSujet: Re: Le souvenir des cloches [Chïra]   Le souvenir des cloches [Chïra] EmptyLun 12 Aoû 2013 - 22:45

Tu ne me verras pas. Tu ne me verras pas. Tu ne me verras pas. TU NE ME VERRAS PAS. Je ne peux pas te voir. Délire. Un visage hurlait, ses traits se déformaient, en même temps que les cris. Et au loin, il entendait les cloches retentirent d'une mélodie de carnage. Macabre et lugubre. Silas sentait qu'il était plongé dans un vortex mental, et il sentait qu'il devait en sortir. Mais une partie de son esprit refusait d'écouter, refuser de sortir. Était complètement obnubilée par ce visage, complètement possédée par les cris. Rien ne transparaissait sur son corps, il semblait toujours dormir paisiblement, mais dans tout son corps, le visage semait son règne de la terreur : et ce cri, mêlé aux chants des cloches, continuait de résonner, à t'attarder sur les parois du crâne du démon. C'était ce qui semblait être une femme, avec des cheveux foncés. Elle ressemblait à un taureau, elle avait des cornes et le souffle rauque, même si son cri était aigu. Et d'un seul coup, violent, c'est comme si elle plantait ses cornes dans les reins du démon. Il se redressa brutalement, étouffant au maximum le cri qui menaçait de s'échapper de sa gorge sèche. En quelques secondes, il se ressaisit, clignant des yeux pour s'habituer de nouveau à l'environnement.

Il constata rapidement que ses mains avaient été ligoté. Ses sourcils se froncèrent, et lorsqu'il releva les yeux, il vit la petite intruse. Son visage ressemblait étrangement à celui de son rêve, cauchemar, délire, un peu les trois mélangés. Elle sentait le Vein à pleines narines, et le Faux Parleur fut déconcerté par ses grands yeux vifs, pourtant dotés d'une intense lueur de tristesse. Il pencha la tête sur le côté avant de voir qu'elle comptait les pièces de tout l'argent qu'il avait sur lui, suite à ses affaires fluctuantes à Madorass. Là, elle ne lui parut plus du tout intéressante. C'était son butin, et ce n'était destiné qu'à une seule chose : les livres. Il était hors de question qu'elle s'en tire avec ça.

Légèrement remonté, et n'accordant plus un regard à la petite démone, il se redressa, et malgré le profond engourdissement de son bras, il sortit, pour rompre les légères ficelles du mieux qu'il pouvait avec une dague qui traînait dans la charrette. Ligotés et avec une seule main valide, c'était assez compliquée mais il finit par se libérer et retourna à l'intérieur. Il y avait toujours le remède dans le petit mortier, et la potion dans le chaudron. Les sourcils toujours froncés de concentration, il appliqua de sa main valide, le baume blanchâtre sur la plaie, ignorant les pics de douleur qui le saisissait. Il entoura son épaule d'une étoffe abîmée, et serra, dans un nœud brouillon. Jetant un rapide coup d'œil sur la démone, il versa trois louches de la potion dans une autre écuelle et bu tout d'un trait. C'était raide, mais l'effet serait rapide, et son bras serait de nouveau fonctionnel dans peu *de temps. Une fois finit, il ramena une jambe contre son torse et appuya son bras dessus, fixant désormais la petite voleuse.

Il la regarda sans parler pendant quelques secondes, avant de lâcher, d'une voix calme :

« Ça, c'est à moi. Ne prévoyez pas trop d'achats car je ne vous laisserai rien. »

Haussant un sourcil, d'une humeur légère, il porta sa main valide à son pendentif tout en continuant à observer la fille du Vein, qui était toujours adossée au mur d'en face. Il se souvint alors qu'il avait une bourse avec des pièces de collection, dans la poche de sa cape, restée dans la charrette. Silas pourrait peut-être l'avoir à la bonne avec ça.

« J'ai même un marché à vous proposer, si vous voulez bien l'entendre... »

Et, de cette habituel sourire de dément, ses lèvres se fendirent, tandis qu'une mèche noire tombait devant ses yeux.


Note:
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MessageSujet: Re: Le souvenir des cloches [Chïra]   Le souvenir des cloches [Chïra] EmptyMer 14 Aoû 2013 - 18:30


Une, deux, trois, quatre,.. le petit monticule s’élevait toujours plus haut. Habile, elle empilait les pièces les unes sur les autres édifiant une vraie tour de Beolan. Il ne restait plus que cette ultime pièce pour parachever son œuvre, le tout consistait à la faire tenir à la verticale sur l'arrête. Concentrée, les traits tirés, un bout de langue dépassant de ses lèvres rosées elle finalisait sa construction dans le plus grand silence. Moment de vérité, la pièce sembla vaciller puis finalement trouva son équilibre au grand bonheur de la tieffeline dont le visage resplendissait de joie.

**..PLOC..**

Il avait suffit qu'il la rejoigne pour réduire à néant tous ses efforts, décomposée elle le fusilla du regard. L'écu roula sur lui même avant de finir sa folle excursion contre le pied du faux parleur. Furieuse, elle rangea précipitamment son butin dans la petite bourse de cuir qui pendait à sa ceinture. Les gens ne respectaient vraiment plus rien...Durant les longues minutes où il la regarda, elle maugréa dans sa barbe un tas d'obscénités à son égard.

-Jn'achète jamais rien ! Jvole comme vous pouvez le constater, tout m'appartient du moment où je le décide...

Précieusement, elle gardait ses petits trésors dans un coffre caché sous une latte chancelante de sa cabane. Il n'était pas question de dilapider son magot, elle entassait de façon compulsive comme une pie.

-Mais jvais faire une exception cette fois ci...

Du bout de ses doigts griffus elle tapota le médaillon en forme de soleil qu'il triturait.

-Je le veux lui. Je vous l'achète et je suis prête à y mettre le prix...voilà MON marché

Naïve ou dure en affaire il était difficile de le déceler, en tout cas elle venait de lui proposait de racheter son pendentif grâce à son argent. Sa prunelle pleine de malice guettait les réactions de l'inconnu.

-D'autant plus...que vous n'êtes pas spécialement en état de marchander....

Ses yeux roulèrent dans ses orbites sous cette menace à demi-dissimulée. Sa main terreuse ne lâchait déjà plus l'ornement qu'elle considérait comme acquit.

-Voilà une façon de me remercier..

Le visage du démon se dévoila un peu plus alors qu'une mèche de cheveux vint lui obstruer la vue. Surprise elle eu un mouvement de recul à la découverte de ce faciès atypique. Ces défauts physiques étaient d'autant plus difficiles à tolérer sachant qu'elle avait beaucoup de mal à supporter les siens. Il était encore loin des horreurs parcourant le Vein, mais il était tout aussi loin des beautés qu'il renfermait. Quoiqu'en fermant bien l’œil droit, la tieffeline arrivait presque à faire abstraction des balafres. Cette gymnastique oculaire lui prit quelques secondes, durant lesquelles elle essaya de clore un œil puis l'autre afin d'avoir le meilleur angle de vue. Le nez en avant, elle constata que fermer les deux yeux n'était pas une solution digne du courage d'un démon, et décida par conséquent de la jouer borgne sans se soucier des états d'âme de l'inconnu.
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MessageSujet: Re: Le souvenir des cloches [Chïra]   Le souvenir des cloches [Chïra] EmptyJeu 22 Aoû 2013 - 23:28

Les émotions ont leurs manifestations propres. Certaines sont classiques, et reviennent. Les esprits les connaissent. Savent les reconnaître. La joie peut s'exprimer par le rire, les larmes, le calme froid. La douleur peut s'exprimer par le rire, les larmes, le calme froid. Chaque sentiment provoque son propre petit pincement, soulagement, poids. C'était ainsi. Ce fut de cette manière que la haine couvrit le regard de Silas, d'un petit voile gris-blanc. Ce voile se voyait-il, de l'extérieur ? Pouvait-elle le voir, elle ? Le démon le vit. Le monde fut recouvert d'une petite étoffe laiteuse. Le monde prit cette teinte grisâtre et poussiéreuse. Cette teinte de cendres. Le monde était fait de cendres.

« Je le veux lui »

Et accompagnant son odeur du Vein, sa main effleura la peau de son torse, triturant son pendentif. Souvenir symbolique de son sang, son sang, sa terre. Son univers. Voilà qu'elle posait sa main vénale dessus. Cette main dénuée de sens, dénuée de sensibilité. Elle avait presque la main sur son cœur, et tout ce qui l'intéressait, c'était les reflets d'or du pendentif. C'était de l'ambre, une matière rare et précieuse. Encore plus précieuse que l'or. Mais sa valeur n'était pas là. Pas pour Silas. Clignant lentement des yeux, observant son monde désormais gris, il sentit ce frisson familier de la colère, dévalant son échine nue et squelettique. Ses mains se crispèrent, et dans son vide corporel, il entendit les battements sourds de son cœur, remonter jusqu'à ses oreilles. Son sang noir pulsait. Une larme de la même teinte roula sur sa joue gauche. Silas failli sombrer.

Son corps bascula sur celui de la démone, mais pas entièrement. Portant son bras encore en pleine possession de ses moyens sur la gorge de la démone, il la fit reculer violemment sur le mur. Elle parut surprise. Le faux parleur était toujours calme, avant la colère. Le calme avant la tempête. Il appuya son bras très fort sur la trachée de celle dont l'insolence et l'avidité avait enragé. Pourtant, il ne sentit pas ce petit souffle, ce petit crissement froid, dans son esprit. Et sa main ne se porta pas, par automatisme, à la glotte douce et blanchâtre de la tieffeline. C'était une rage contrôlée. Une rage, humaine. Encore une fois, Silas sourit. Tout près de son visage. Elle pouvait voir sa monstruosité du plus près qu'il était possible. Lorsqu'elle tenta de parler, ou crier, aucune idée, il appuya d'avantage, et soupira, avant de lâcher.

« Comment le Vein peut-il voir naître des petits êtres aussi agaçants et capricieux ? » Il inclina légèrement la tête sur le côté, concentrant toute la sévérité de son regard dans son œil noir, aussi fort qu'il le pouvait. Ne voir que d'un seul œil était un exercice psychologique. Oubliant sa fausse politesse, il enchaîna : « Tu as mal choisi ton jour pour essayer de m'amadouer. Maintenant, je vais récupérer ça. » De sa main libre, et d'un geste brusque, il arracha la bourse de la ceinture de la démone, et la lança de l'autre côté de la pièce.

Il darda une dernière fois son regard sur elle, sans réussir à s'empêcher de remarquer la douceur de son visage. Elle avait des yeux étonnants, grands, vifs, et brillants. Par moments, on pourrait penser qu'elle pleurait, mais c'était simplement ses yeux qui luisaient. Déglutissant, Silas retira son bras, et retourna s'asseoir comme si de rien n'était. Il rassembla ses affaires, et sortit pour ranger le tout dans la charrette ; ceci se faisant, il constata l'état pitoyable de sa tunique. Lorsqu'il l'enfila de nouveau, on voyait toujours une partie de son torse, et de son bras blessé, dont la plaie, tant le tissu était déchiré. Un long soupir s'échappa de ses lèvres sèches, alors qu'il reportait son attention sur la démone qui reprenait sûrement son souffle. Et d'un ton toujours aussi sûr et presque arrogant :

« Autre chose ? »
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MessageSujet: Re: Le souvenir des cloches [Chïra]   Le souvenir des cloches [Chïra] EmptyDim 25 Aoû 2013 - 18:21

Le souffle coupé, son estomac se noua alors qu'il lui offrait son visage en pâture. Un visage déconcertant, où l'horreur se mêlait étrangement à la beauté dans une harmonie toute relative. Un miroir vers le passé dont la plongée n'était pas souhaitée par la tieffeline. Ses maux, qu'elle cachait aux yeux de tous, étaient exposés là, devant elle, sans qu'elle puisse en faire abstraction. Tout près d'elle, trop près d'elle, ses longs cheveux balayèrent les narines de la jeune femme. C'était une flagrance particulière qui lui parvenait, une odeur raffinée et à la fois passée.
L'être du Vein semblait avoir repris du poil de la bête et comptait en découdre, même physiquement diminué, sa force restait incontestable. Forgée dans le même monde, la jeune femme ne connaissait que ce langage de violence, ce rapport de dominant à dominé. Ses yeux parurent se vitrer, certainement à cause du manque d'oxygène. Ses doigts cherchèrent désespérément une planche de salut. S'agrippant fermement au bras du démon, ses griffes se plantèrent dans sa chaire y traçant de fins sillons. Elle se tortillait vainement afin d'échapper à son étreinte. L'arlequin répliqua, versant une larme en cet instant troublant. Hors du temps, elle suivit son tracée, alors qu'elle dévalait maintenant le long de sa joue creuse.
Les pommettes de la jeune fille prirent une teinte anormalement rougeâtre, et finalement l'inconnu la libéra sans pour autant cesser de la narguer. Portant une main à son cou, elle massa cette zone devenue douloureuse, l'air lui revenant petit à petit.

-kof J'aurais du.... v...vo...vous tuer alors q..qu...que ... j'en avais la possibilité kof

Nullement troublé par ses remarques, il rangeait ses affaires sans lui prêter la moindre attention. Ce dédain, elle ne le connaissait que trop bien, il en allait toujours de même avec ses pairs. Son orgueil mis à mal, la tieffeline rageait dans son fort intérieur. Une partie de cet or lui revenait de plein droit, sans elle et son intervention, il serait en train de croupir au fond de la bourse crasseuse de ces malfrats. Dans quelques minutes il allait mettre les voiles, lui et son or, elle devait agir et vite sinon elle pouvait dire adieu au médaillon.

-Eh bien....

Spontanément et sans en demander l'autorisation préalable, elle lança son sac à l’arrière de la charrette avant d'y grimper.

-J'aimerais mieux ne pas voyager à pieds, un cinglé vient de m'agresser....

Accoudée à la rambarde en bois, elle était tout sourire, son visage candide n'exprimait aucune rancœur. En quelques minutes, elle sentit le vent tourner et avait agit en conséquence, l'heure de sa vengeance viendrait à point nommé rien ne servait de courir. Son sac de victuailles posé sur les genoux, elle passa ses bras autour de lui afin d'être difficilement délogée. Seule la marque bleutée autour de sa gorge trahissait les méfaits de l'inconnu. Mais derrière les faux semblants, elle n'en oubliait pas pour autant son geste et surtout son butin. A présent, elle ne le lâcherait plus....
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MessageSujet: Re: Le souvenir des cloches [Chïra]   Le souvenir des cloches [Chïra] EmptyJeu 5 Déc 2013 - 17:35

Le monde était toujours grisé. Sans se soucier de la démone, sans se soucier de ses souhaits, Silas s'avança à l'extérieur, intrigué. Ses sourcils se froncèrent, tandis qu'il fixait un point à l'horizon. Il sentait quelque chose, une sensation, un pressentiment, un souvenir peut-être. C'est à ce moment, concentré comme jamais, qu'il aperçut les ombres au loin, parmi les ruines du village. Une bataille, encore une fois ça ne pouvait être des fantômes, c'était simplement un voile d'illusion. Ou peut-être était-ce le démon qui commençait à devenir fou. Enfin, devenir, tout était relatif. Pourtant, les ombres semblaient réelles, comme l'était celle de la petite fille dans le clocher. Fasciné, Silas continua d'avancer, il voulait les voir de plus près, savoir ce qu'il s'était passé là-bas, pour que la scène apparaisse ainsi, dans son monde grisé par la haine. Derrière lui, il entendit Sercen se manifester. Elle avait l'air inquiète, et piaffait d'un membre. Les voyaient-elle aussi ? C'était fou.

A bout de quelques mètres, il fut dans le village, mais plus il avait avancé, plus les ombres étaient devenues translucides, et désormais, il ne les voyait plus. Cependant, la place regorgeait d'objets, que ce soit des armes, des monceaux d'armures, des os, des livres. C'était toute l'histoire d'un petit peuple qui était là. Silas ramassa les livres, c'était tous des ouvrages qu'il ne connaissait pas, aux titres étranges. Il eut un faible particulier pour « Le ciel rouge ». Dans toutes les ruines, il trouva un petit médaillon. Quelle ironie, le pendentif était en forme de lune, d'une teinte bleue mais la matière ressemblait à l'ambre. C'était comme si à l'intérieur était mélangé du sable et de la résine. Il rit, tant la coïncidence lui parut absurde. Prenant quelques minutes pour observer l'endroit, il termina sa récupération de livres et retourna à la charrette, ou la démone à cornes le fixait de manière étrange.

Avec délicatesse, il entreposa ses trouvailles à côté de ses autres affaires, et se tourna vers sa fauteuse de troubles aux petits yeux larmoyants. Le voile gris se levait petit à petit, et Silas encore une fois, oublia le temps, tandis qu'il l'observait. Son vide le brûlait, et cette douleur étrange lui fit de nouveau froncer les sourcils. Le démon n'arrivait pas à comprendre ce pincement qui le saisissait quand il croisait ses yeux. Inclinant légèrement la tête sur le côté, il posa nerveusement ses deux doigts sur son œil avant d'inspirer une grande bouffée d'air. De sa main libre, il se saisit de celle de la démone et déposa le pendentif dans sa paume. Sans un mot, montrant son approbation incompréhensible au fait qu'elle l'accompagne, il grimpa sur le banc de bois de la charrette, et mit Sercen au pas. Il avait hâte que sa fauteuse de troubles s'en aille, pour qu'il puisse découvrir enfin le contenu des livres qu'il avait trouvé. Mais son vide le brûla encore. Il était déchiré, et ça l'énervait. Pourquoi cet attachement stupide ? Elle était... insupportable, et convoitait tout ce qui brillait. Pourtant, la petite brûlure continuait de le tarauder....
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MessageSujet: Re: Le souvenir des cloches [Chïra]   Le souvenir des cloches [Chïra] EmptySam 7 Déc 2013 - 20:20


Avachit sur son sac, la tieffeline attendait -non sans exaspération- que le démon décide de revenir. Depuis son réveil, il agissait de manière étrange. Effectivement, ce dernier avait pris la poudre d'escampette sans même lui signifier quoique ce soit. Après l'avoir violentée voilà qu'il se mettait à l'ignorait. Le sens de la logique chez les démons semblait être bien plus compliqué que chez les rongeurs… Les poings serrés, elle s'efforçait de recouvrer un semblant de quiétude, mais elle avait beau faire, le comportement de cette créature faisait naître en elle des envies funestes. Plongeant une main inconsciente dans son butin elle en ressorti un légume qu'elle s'empressa de décortiquer.

* Mais qu'est ce qui tourne pas rond chez lui ? *

Plus elle théorisait la dessus, et plus son anti-stress prenait des allures de trognon. Arrivée à la conclusion qu'il devait être un simple d'esprit, elle jeta avec dédain ce qui restait du pauvre légume. Finalement, après une attente interminable elle vit apparaître une silhouette… Son chauffeur revenait les bras bien chargés. Afin de cacher ses intentions, la tiffeline fit mine de ne pas l’observer tandis qu’il se retournait.
Sans un mot et avec toute la délicatesse qui pouvait définir un démon, il lui glissa un petit pendentif dans le creux de sa paume. Ironie du sort, ce dernier ressemblait étrangement à celui qu'elle avait tenté de chaparder auparavant. Suspicieuse, elle détailla le médaillon sous tous les angles. Voyant qu'il n'y avait aucune entourloupe, elle noua délicatement le médaillon autour de sa queue - du plus bel effet-. Le bijou brillait de mille feux sous la lumière généreuse du soleil. La tieffeline s'amusait du léger tintement que produisait le médaillon à chacun de ses mouvements. Cet étrange geste la laissa désorienta....Ce démon ne devait pas savoir sur quel pied dansait. Des remerciements étaient peut être attendus, mais sa gorge encore endolorie lui rappela qu'ils n'avaient nullement leur place.

En silence, la charrette prit la route vers Madorass. L'homme n'avait pas desserré les mâchoires depuis plus d'une heure, et ce mutisme commençait à oppresser la jeune fille. Sa curiosité ravivée, elle tendit le museau pour apercevoir ce qu'il avait bien pu entreposer. C'était un tas de vieilleries sans aucune valeur pécuniaire. Il y avait là plus de poussière qu'autre chose. Le démon devait manquait de petit bois pour allumer un feu, sinon pourquoi embarquer autant de paperasse ?
Du bout des doigts, elle attrapa un vieux grimoire à la couverture défraîchit. Rapidement elle jeta un coup d’œil mais ne vit aucune illustration à l'intérieur. Il ne présentait donc aucun intérêt pour la jeune analphabète.

-Pffffffff

Délicatement, elle poussa l'ouvrage hors de la charrette. Cette dernière sembla pour le coup nettement plus légère. Convaincue d'avoir trouvé là une mission de la plus haute importance, elle se mit à semer les livres des lors qu'ils ne contenaient aucune image. Le menton sur le plancher du chariot elle observait curieusement le sillon de livres qui les talonnait. On pouvait les suivre à la trace tant son travail avait été minutieux. Afin de l’aviser de la bonne nouvelle, elle lui tapota l'épaule à l'aide de sa queue.

-C'est encore loin.... ? On va bien à Madorass.... ? On se traînait un peu j'ai du faire le vide dans la charrette, y avait plein de trucs inutiles ! Pfiouuuu, heureusement que je suis là !

La tête haute, elle s’apprêtait à recevoir les éloges qui lui revenaient, c'est à peine si elle arrivait à se contenir pour ne pas agiter sa queue dans tous les sens.
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MessageSujet: Re: Le souvenir des cloches [Chïra]   Le souvenir des cloches [Chïra] EmptySam 7 Déc 2013 - 21:17

Plongé dans les abysses de son propre esprit, Silas avait depuis plusieurs minutes, perdu le fil de ses pensées. Voilà qu'il repensait à la gargouille de pierre poussiéreuse dans le clocher. Celle avec les griffes, les ailes, la queue, les cornes, l'image commune des démons dans certaines croyances. Il revoyait parfaitement la statut, et c'est là qu'il se rendit compte des similitudes. Sa nouvelle compagnie avait tout du parfait démon des Autres. Des cornes, et une queue, comme il avait pu le constater quand elle y avait accroché le bijou. Le Vein engendrait décidément de drôles de créatures... Son imaginaire commençait inconsciemment à tracer les traits d'un dessin, car il avait beau l'avoir en horreur de part son attitude, la démone avait un visage parfait pour le fusain. Il n'y qu'avec ce noir charbonneux qu'il pourrait reproduire ce regard si atypique.

Interrompant ses pensées artistiques, la voix de sa fauteuse de troubles accompagna quelques tapes sur son épaule : « C'est encore loin.... ? On va bien à Madorass.... ? On se traînait un peu j'ai du faire le vide dans la charrette, y avait plein de trucs inutiles ! Pfiouuuu, heureusement que je suis là ! »

Réflexe, il tira un peu sèchement les rênes, et sans un signe de mécontentement, Sercen s'arrêta. Le démon se retourna vers son interlocutrice et la fixa un instant. Elle avait l'air profondément fier d'elle, comme si elle venait d'accomplir quelque chose de grand, et de transcendant. Le regard de Silas passa d'elle, jusqu'au petit sentier de livres qu'elle avait tracé derrière eux. Mais quelle idiote. Serrant les dents, il s'évertua à repousser la colère qui commençait déjà à secouer ses mains de violents tremblements. Au lieu de la blesser encore une fois, il l'attrapa par le poignet, et la fit s'asseoir sur le rebord de la charrette là où elle se tenait précédemment ; sautant du transport, il s'abaissa légèrement à sa hauteur, poussa un soupir exaspéré avant de réussir à articuler quelque chose.

« Bon, écoute moi bien petite troublione. Jusque là je me suis contenté de ne pas te tuer, de te donner un collier en ambre d'hiver, et j'ai même potentiellement accepté de t'emmener là où tu le souhaiterai. Alors maintenant, si tu tiens à rester entière, tu vas rester assise exactement là où tu es maintenant, et ne plus prononcer un seul mot, jusqu'à ce que l'on arrive à Madorass. »

Sur ces mots, il se hâta de ramasser tous les livres. La bête en avait largué au moins la moitié, quelle perte de temps magnifique. Le dessin dans son esprit n'était plus qu'un infâme gribouillis d'encre empoisonné, qu'il se plaisait à déchirer, déchirer et déchirer encore avant de jeter les morceaux de parchemins au feu. Faisait-elle preuve d'une parfaite ironie, ou pensait-elle vraiment que jeter les livres était une bonne idée ? Cette pensée là l'accabla au début, puis, saisissant le dernier bouquin, l'attendrit presque. Elle avait l'air d'une enfant, comme ça. Accrochant son petit bijou à sa queue pour entendre les tintements, gardant toujours ce regard vif, et ce ton innocent... Mais à côté de tout ça, elle était absolument invivable... Si c'était un jeu, elle le maîtrisait parfaitement bien...

Revenant près de la charrette, il se rendit compte de l’œuvre qu'il tenait. C'était un conte. Et contrairement à beaucoup des livres qu'il avait dans son paquetage, celui-ci contenait quelques peintures. Le conte parlait d'une forêt toujours plongée dans l'automne. L'endroit était d'une richesse absolue, autant au niveau de la flore, que de la terre. Dans les racines des arbres poussaient des ambres d'automne, des pierres précieuses, rouges, oranges, jaunes. Cela lui rappela son pendentif et celui de la petite.

La forêt était le territoire d'un Roi, qui vivait dans le domaine de Cornebrume. Il s'agissait d'un minotaure, que l'on surnommait le faiseur d'automne, de part l'éternel saison de son royaume. Et dans son domaine, l'on ne trouvait que des livres; que des contes. Silas lisait en diagonal, tandis qu'il s'asseyait à côté de la démone. Il posa le livre sur ses genoux, à la page d'une illustration du Minotaure, et sur la page d'à côté se trouvait le passage écrit d'une conversation qu'il tenait avec le messager aux corbeaux, du village situé tout près de son domaine.

« Peut-être que tu te demandes, Éric, pourquoi je tiens les livres en si haute estime, eux qui ne sont que des sanctuaires de mots, et moi, qui ne jurent, et ne jugent, que par les actes. Sache qu'il y a fort longtemps, quand mon esprit n'était encore bercé que par les rêves, ce sont les livres, qui ont inspiré mes premiers actes. » Silas avait lu cette phrase à haute voix, pointant l'endroit où elle se trouvait pour qu'elle puisse lire aussi. Gêné, il déglutit et reprit. « Ce conte mentionne les pierres qui ont, entre autres, servit à faire ça. » Il serra son pendentif. « Si tu te tiens tranquille jusqu'à Madorass, je te laisserai ce livre. Au pire des cas, un libraire pourra t'en donner un bon prix... »

Sa dernière phrase sortit avec une touche de tristesse. Encore ce déchirement. Il avait envie de lui donner mais il sentait qu'elle n'en aurait rien à faire et qu'il finirait dans une remise d'un libraire du Royaume complètement idiote qui ne comprendrait même pas l'introduction... Le sorcier releva les yeux vers sa fauteuse de troubles, attendant une réaction.
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Chïra Ovenstey

L'éclaireuse

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Chïra Ovenstey
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MessageSujet: Re: Le souvenir des cloches [Chïra]   Le souvenir des cloches [Chïra] EmptyDim 8 Déc 2013 - 20:26

Le nez baissé, la queue en berne, la tieffeline comprit qu'elle avait commis une erreur. Penaude, elle restait en retrait alors qu'il revenait sur leurs pas. Ayant récupéré les ouvrages, il vint s'asseoir près d'elle avec l'intention de lui faire la lecture. Gênée par une telle promiscuité, la jeune femme se décala quelque peu, tout en ayant l'air sans en avoir l'air. Le livre ouvert, son attention fut tout d'abord attirée par le visage de la créature. Vu sous cet angle, l'homme paraissait doux, du moins juste assez pour détendre la sauvageonne.

Elle ne prêtait aucune attention à ses paroles, préférant l'étudier un peu plus. Derrière le rideau que formait ses longs cheveux, il y a avait peu de chance pour qu'il la surprenne. Son regard dévala alors son épaule, s'arrêtant quelque peu sur sa blessure que le nœud n'arrivait pas à contenir. Il lui faudrait changer son pansement avant la fin de leur voyage s'il ne voulait pas voir la gangrène. Reprenant sa course folle, ses yeux déferlèrent le long de son torse. Le bougre ne semblait pas avoir prévu de tenue de rechange, et cette vision commençait à l'incommoder. Risquer une exploration plus poussée lui traversa l'esprit, mais aussi tôt elle refréna cette idée et reporta son attention sur le bouquin.

A travers la chevelure du démon elle entrevit l'image d'un monstre avec des cornes. Convaincue d'avoir retrouvé une piste quant à sa filiation, elle dégagea sa vue de ces cheveux jugés un peu trop encombrants. Délicatement elle se fraya un chemin à travers cette masse, ces longs doigts maintenant une mèche folle. Il n'y avait là aucune arrière pensée dans ce geste innocent.  

-Ohhhh !!!! C'est qui lui ?!

Le doigt plaqué sur l'illustration, elle le questionna du regard. Mais l'homme continua son histoire. L'exercice semblait facile pour l'inconnu, pourtant les caractères s’emmêlaient dans un effroyable tourbillon sous les yeux de la jeune femme. Toutes ces lettres lui donnaient mal au crâne, mais elle hochait régulièrement la tête afin de ne rien laissait transparaître.            
Il lui était de plus en plus difficile d'accepter l’indéniable supériorité de cet être. Mise à mal dans sa fierté, elle voulu quitter sur le champs la caravane. Mais c'était sans compter sur cette annonce inattendue.

- Si tu te tiens tranquille jusqu'à Madorass, je te laisserai ce livre. Au pire des cas, un libraire pourra t'en donner un bon prix...

-Il vaut cher ? !

Reconsidérant la valeur des pattes de mouche qui garnissaient le bouquin, elle en renifla les pages. C'était une révolution qui s'offrait à elle. Elle pouvait monnayer ces vieux tas de papier. Voilà un nouveau filon qu'elle ne manquerait pas d'exploiter. Ses yeux brillaient d'une lumière nouvelle : l'espoir. L'espoir de renflouer ses caisses...

-JE VEUX !! !!!!

Elle était si excitée à l'idée de pouvoir détenir un tel trésor qu'elle ne vit même pas ce regard à vous fendre le cœur. Un petit calcul lui permis de faire le rapprochement avec le tas de grimoires entreposés dans la charrette. Décidément son compagnon de route devenait de plus en plus embarrassant. Néanmoins, elle décida qu'il valait mieux endormir tout soupçons plutôt que de se précipiter.
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Silas Miscarcand

Soleil noir

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MessageSujet: Re: Le souvenir des cloches [Chïra]   Le souvenir des cloches [Chïra] EmptyVen 31 Oct 2014 - 15:58

Un sourire, un sourire douloureux et inattendu fendit les lèvres de Silas. Quelque chose s'emballa vaguement en lui ; il était attendri. La réaction de la démone était amusante, même si ses intentions ne l'étaient pas autant. Il savait très bien que si elle partait avec le livre elle ne le lirait même pas, une seule chose l'intéressait, l'argent. Pourtant, son attitude enfantine sans être agaçante le fit sourire. Pas de ce sourire habituellement malsain qui effrayait les égarés du Vein, ou plus récemment des marais... Juste un sourire attendri. Décidément, il était le démon le plus pitoyable de tous les temps. Il était celui-ci qui semait des cadavres aux gorges arrachées, que Madorass recherchait, qui faisait couler le sang, et voilà qu'une gamine démone le faisait sourire.

Il se rendit compte alors de l'erreur qu'il était en train de faire. Madorass ? Mais les gardes connaissaient son visage, et l'épisode du vol n'était pas si loin. Quel idiot ! Voilà que depuis leur départ, Silas fonçait droit aux cachots ! Il resta un moment assis à côté d'elle, sans se rendre compte qu'elle tournait et retournait le livre, en le reniflant comme si c'était une chose étrange et rare. Il restait là, à se rendre compte qu'il ne pourrait pas l'emmener, qu'il devait partir au plus vite de cette route car elle menait à la grande ville. Il songea furtivement à l'état lamentable dans lequel devait être son laboratoire sous-terrain mais Silas se força à revenir au moment présent.

« Il y a un problème. »

Fut tout ce qu'il put dire. Son regard se posa sur la démone à cornes, il ne la connaissait pas bien mais il savait qu'elle insisterait. Il savait qu'elle tenterait tout pour qu'il l'emmène. Mais il ne pouvait pas et il devait partir vite. La menace n'était en réalité pas si grande mais Silas voulait partir. Il était fatigué, son épaule lui faisait encore un peu mal, il n'avait pas envie de se laisser posséder par l'envie et le besoin d'être libre au point de décimer des Autres. Il fallait qu'il parte. Sans elle.


« Je... » Un nouveau silence s'empara de lui. Elle le regardait, interloquée. Elle attendait la suite et lui secoua le bras pour le faire réagir. « Je suis désolé mais je ne vais pas pouvoir aller à Madorass. Je dois m'en aller. »

Le démon s'agita un peu pour préparer son départ en sens inverse. Il reprit le livre et l'enveloppa précieusement dans une étoffe brune un peu grossière, et la noua avec un fil épais. Il retira le baume de son épaule pour constater que la plaie avait gardé sa même couleur noir inquiétante, il fallait se presser. Retournant à l'arrière de la charrette il posa le livre enveloppé près de la démone et part une... pulsion, dira t-on. Une envie brutale, une idée fugace, il serra la démone par la taille, la soulevant presque, pendant quelques secondes avant de s'éloigner d'elle.

« Je te laisse le livre, prend en soin, lis le avant de le vendre. »

Sur ces mots, il lui sourit brièvement et grimpa sur la charrette. Il lança Sercen au trot et s'évanouit dans les forêts avoisinantes, en direction des marais. ...

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