Encore une bagarre de taverne ? bah voilà qui est peu banal dis-donc ! [PV Djerin Rashkae]

Luthier/Mercenaire ________________ ________________

Encore une taverne. Si, je vous jure. Toujours, toujours, toujours les tavernes. Tout doit toujours commencer dans les tavernes, pour la simple et bonne raison qu’il est difficile de rater une taverne dans une ville. Et Maverdave se faisait un honneur de ne JAMAIS rater une taverne. Pourtant encore une fois il jouait de malchance. La taverne était en plein remue-ménage, les serveuses déambulaient entre les tables, les gens se levaient, criaient, le patron se cachait sous son bar. En bref : c’était une bagarre de taverne. Maverdave fût soudain très las. Il en avait plus qu’assez de rentrer dans des établissements et de devoir, toujours, se battre avant d’avoir bu. Cela ôtait tout le charme de la bagarre de taverne.

Il dégaina son épée courte, fit un pas, s’arrêta, laissa passer un vieillard aviné propulsé avec force par un géant bronzé, se tourna vers le-dit géant, et sourit. L’autre, armé d’un pied de table, balaya l’air devant lui, Maverdave recula le torse et, une fois le coup passé, il plongea son épée courte dans la gorge du malandrin, qui fit bien quelques bulles pour la forme, mais sans grande conviction lui non plus. Maverdave soudain fit une tête étrange. Sans doute dû au coup qu’il reçut sur la tête par une bouteille en verre. Il se retourna lentement vers son agresseur, qui n’était autre que le vieil ivrogne précédemment cité, Maverdave tomba en arrière le cul sur une table à laquelle il manquait un pied (un pichet de vin est à gagner dans n’importe quelle taverne de Madorass si tu retrouves celui qui a pu l’emprunter dans ce RP), ce qui fit basculer la table et envoya son contenue voltiger dans les airs, dont un pichet de vin qui vint atterrir sur la tête du malandrin ... et l’assomma.

*Bah voilà, y a une justice dans ce monde !*

Soudain tout s’accéléra. Quelqu’un plongea vers le musicien avec un hache de bataille, il sauta de côté pour esquiver, rampant dans le vomi pour fuir son assaillant qui reprenait tant bien que mal son équilibre. Il se releva d’un bon, brandi son épée courte pour la planter dans l’avant-bras qui tenait la hache. L’homme, barbu d’ailleurs *intéressant ... la pilosité a-t-elle un rapport avec la teneur en alcool de l’imbécillité des gens ? Faut que je fasse une étude*, hurla de douleur, puis arrêta lorsqu’une chaise s’écrasa en éclatant contre son dos. Maverdave sauta sur le comptoir, s’accrocha au lustre et atterrit au milieu d’un groupe de barbus, mais vraiment beaucoup barbus ceux-là, avec de grandes robes, qui faisaient des moulinets des bras en murmurant des mots bizarres, ce qui avait pour effet de faire des petites papillotes de lumière un peu partout. La plume sur le chapeau de Maverdave lança une myriade d’éclairs violets.

Pour faire bon genre il décocha un coup de pied à un vieux, coupa l’oreille d’un autre et renversa un troisième sur une table avant de lui planter Machiavel dans l’œil.

-Tiens ça t’apprendra à électriser ma plume connard !

Une bourrasque magique l’envoya voler contre le mur en face.

-TU OSES PROFANER UN ARCHIMAGE eurgaleubububububub.

Se retournant, notre mercenaire vit qu’un des vieux qu’il n’avait pas amoché avait eu le temps de reprendre ses esprits et avait tenté (tenté seulement) de se mettre en colère avant qu’une rouquine débraillée ne lui ouvre la gorge avec un tesson de bouteille. Faire autant d’année d’études magiques pour finir tué par un tesson de bouteille s’en était presque malsain.

Mais déjà une rumeur courrait au dehors, le genre de rumeur pas très douce à l’oreille du bagarreur de taverne. Et en moins de temps qu’il n’en fallait pour dire « hypocamppéléphantocamélos » tout l’établissement se retrouva vide, à l’exception des gisants et geignards et ... de Maverdave Mc’Olan, musicien/mercenaire, déjà amoché et même pas aviné. Au nouveau venu, dégageant une aura de guerrier chevronné et de mauvaise humeur, Maverdave ne put que réponde :

- Aussi difficile à penser que ce soit, je vous jure que je n’ai ABSOLUMENT, rien à voir avec le cadavre là, celui là-bas, et le troisième un peu plus loin qu’est pas encore tout à fait mort ... à vrai dire je me demande même pourquoi vous m’en parlez !

Et il partit d’un rire qui se voulût léger mais qui mourût quelque part entre sa lèvre inférieur et la fin de son bouc. Ça s'annonçait quand même super mal barré.

Djerin se trouvait de mauvaise humeur. Au milieu de Madorass, revenu tout droit d'Adiryl pour régler un problème avec un démon manipulateur d'ossements. Il ne se sentait pas de repartir sur les routes avant d'avoir mangé et dormi. Il choisit un bouge au hasard et s'y dirigea. Quand il fut à cinq mètres de la porte il vit en surgir une quantité incroyable de gens plus ou moins mal en points. Un groupe de garde qui passait par la les prit en chasse. Le guerrier, lui, passa la porte. Derrière celle-ci, il trouva un chaos sans nom. Les cadavres côtoyaient les mourants et le mobilier rendait tout autant l'âme. Au fond de la pièce se tenait un homme assez jeune vêtu comme un marchand et coiffé d'un feutre. Il tenait dans sa main une courte épée ensanglantée. Il regarda Djerin avec un mélange de candeur et de crainte.

Aussi difficile à penser que ce soit, je vous jure que je n’ai ABSOLUMENT, rien à voir avec le cadavre là, celui là-bas, et le troisième un peu plus loin qu’est pas encore tout à fait mort ... à vrai dire je me demande même pourquoi vous m’en parlez

Le patron choisit cet instant pour sortir de derrière son bar, une hache d'arme en main. Sous le regard intrigué de l'ange, l'homme se dirigea vers l'inconnu à l'épée.

Mais je te reconnais toi ! T'es l'enfoiré qu'a fait cramer mon auberge la dernière fois !

L'inconnu eut un mouvement de recul quand la hache décrivit une courbe pour frapper son crâne. L'épée courte stoppa le manche à mi-chemin de sa course. La lame glissa pour se désengager et revint pour frapper l’œil de l'aubergiste. L'inconnu eut un sourire gêné à Djerin et commença à se diriger vers la sortie, l'ange sur son chemin.

Et celui-là je sais encore moins comment il a bien pu mourir ... c'est un mystère ... sans réponse je crois.

Il tenta de faire le tour du guerrier mais le plat d'une épée s'interposa.

Tu t’arrête tout de suite. Je crois que les gardes qui viennent de passer seraient très heureux de te parler.

L'inconnu leva le doigt comme pour préciser un détail.

Mais vous êtes pas dingue ?! Ils vont vouloir me pendre ! Ça doit faire super mal ! Une fois déjà je me suis étouffé avec de la mie de pain c'était pas agréable, mais jusqu'à la mort alors là jamais ! Plutôt mourir !

L'ange ne releva pas la note d'humour et garda une expressivité digne d'une pierre.

Pour quelle raison je te laisserais courir?

L'homme soupira d'un air résigné.

Bon ... Je vais devoir me battre ? Encore ? Chienne de vie...

L'inconnu recula d'un bond pour se mettre en garde. En face de lui, l'ange leva son arme. Même si le combat semblait gagné d'avance de par la différence d'allonges, l'inconnu était rapide. Le séraphin lança les hostilités en envoyant le plat de sa lame pour heurter la tempe de l'humain. Celui-ci se baissa en lâchant son arme et fonça sur le colosse pour le ceinturer.

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Le « territoire » de Dame Elise ne s’arrêtait pas forcément à la bâtisse qu’elle avait faite construire il y a peu. Le quartier tout entier lui appartenait. La matrone envoyait ses filles ici et là dans les rues et ruelles, tavernes et petites maisonnées. Il y avait peu de chances, selon la femme, que ses petites abeilles ne reviennent sans rien. Les hommes même appauvris, restaient toujours fort intéressés par les courbes des jeunes femmes que Dame Elise leur présentait.

Ainsi, Kelle se montra dans une taverne qu’elle connaissait bien. Bien sûr, le patron n’était pas sans savoir que certaines filles pouvaient passer sur le lieu de son travail. La plupart des commerçants, en particulier ceux ayant une grande approche avec le client, avaient accepté un marché avec Dame Elise. Les filles leur donnaient un tiers de ce qu’elles recevaient. Personne n’était perdant. De plus, cela permettait à leur clientèle masculine d’être pleinement satisfaite.

Ce soir, Kelle assistait le patron en tant que serveuse. La difficulté dans ce métier résidait dans la manière de positionner ses doigts et de se contorsionner entre les clients. Et rares étaient les commandes qui changeait d’une pinte de bière. La mémoire, même fortement sollicitée, ne demandait pas tant d’effort que ça pour la jeune femme qui se tenait entre tous ces messieurs.

Et comme à l’habitude dans une taverne de quartier, les rencontres peu plaisantes et les incidents arrivaient. Alors que Kelle servait une table de quatre bonshommes, elle fut surprise par la violence qui se jouait dans son dos. Un homme lourdement bâti la fit avancer. Elle se fit mal en se prenant le dos d’une chaise dans la poitrine. L’homme venait de s’écrouler derrière elle, blessé ou mort. Elle n’eut pas le temps de le savoir que les hommes se levaient, se bousculaient ou se battaient. Elle ne sut franchement rien de tout cela, car un grand gaillard l’envoya se balader contre le mur en lui mettant un coup de coude dans les tempes.

Quand elle reprit conscience, un mal de crâne lui transperçait le cerveau. Elle n’entendait plus grand chose et ses paupières avaient du mal à se relever. Un son strident lui bouchait les tympas. Elle était sonnée mais malgré tout consciente après quelques secondes ou minutes. En tout cas, aucun mouvement à côté d’elle car elle ne fut plus bousculée. Sa main tâta tout autour et elle trouva une chose molle et chaude. Ses doigts avancèrent jusqu’à rencontrer un liquide poisseux qui sortait d’une blessure. Elle comprit qu’elle touchait le crâne d’une personne mais ignora si celle-ci était vivante ou non.

Elle tenta par tous les moyens de reprendre pleinement conscience. Déjà son esprit se calmait et la brume qui voilait ses yeux partie. Kelle put ainsi voir où elle se trouvait et dans quelle situation elle était. Son corps qui manquait cruellement de force en cet instant, était couché contre l’un des murs de la taverne. Ceux qui se tenaient encore debout lui étaient inconnus. Toutefois, l’un était un client récent de la taverne, celui qui se tenait le plus proche du bar. Elle ne put les entendre à cause de son ouïe atteinte lors de la bousculade. Un frisson parcouru son corps. Son plus ancien sens à savoir l’instinct lui disait de se presser vers la sortie. Mais étant donné l’incapacité à pouvoir se mouvoir sans traîner, elle resta à sa place, attendant la suite inévitable.

Les hommes levèrent les épées. L’ouïe meurtrie de Kelle retrouva sa sensibilité alors qu’une sévère peur naissait dans son sein. Un rapide coup d’œil dans les alentours l’incita à aller se protéger dans un coin, sous une table par exemple, ou derrière le bar du tavernier. Elle reprit un instant le contrôle de son corps. Sa jupe longue s’était déchirée lorsqu’elle était tombée. Et en avançant à quatre pattes vers l’endroit le plus sûr, Kelle sentit un liquide chaud couler sur son œil gauche. Elle saignait de l’arcade.

Soudain, elle sentit que quelqu’un lui agrippait la jambe. C’était un homme au sol qui ne pouvait plus parler. Il gémissait. Elle devinait sans peine qu’il lui demandait de l’aide, mais elle ne pouvait rien faire. Elle s’approcha de lui, lui caressa la main et le front. Il ne voulait pas la lâcher. Elle tenta, en vain. Le visage pâle de la jeune femme s’approcha du sien. Quelques secondes passèrent et les pupilles de l’homme se figèrent. Le corps tout entier de Kelle se crispa. Un froid envahit sa jambe et son dos. L’homme venait de mourir.

Spoiler:

Luthier/Mercenaire ________________ ________________

*Merde ! Ah mais non ! J’en ai assez de me taper avec des gens ! Au bout d’un moment ça suffit ! Je veux dire ça va quoi ! Et en plus ce sont toujours des gens plus costauds ... *

La tentative de ceinturer le colosse s’avérait infructueuse. Pire, elle s’avérait désastreuse. Comment en effet Maverdave avait-il pu, une seule seconde, penser qu’il avait la force nécessaire pour renverser son adversaire ? Son cerveau étriqué, embrumé par les miasmes nauséeux d’une réflexion inexistante, avait dû concevoir ce plan dans l’arthritique nécrose des pensées oublieuses, dans la puanteur malsaine et les conceptions délétères des abrutis congénitaux. En clair : c’était une *foutue !* idée *de merde !*.

Les muscles des deux lutteurs roulaient sous leurs peaux, dans un corps à corps ne laissant aucun doute sur son issu. Et alors que Maverdave était sur le point de se faire briser les reins, il eût une autre idée. Il mordit l’épaule du guerrier de toutes ses forces. Lorsque le goût ferrugineux lui emplit la bouche, il sentit l’étreinte mortelle se desserrer un quart de seconde ... qu’il mit à profit. Il lui enfonça deux doigts dans les côtes afin de pouvoir ensuite porter la main à son ceinturon ... où ne se trouvait plus Machiavel qu’il avait lâché dans la mêlé.

Lorsqu’il releva les yeux de son fourreau déserté par la lame perfide, ce fût pour voir un poing gros comme une brique le cueillir au menton et le faire reculer violemment d’un bon mètre. Titubant, comme de juste, après un tel coup, il en vint à marcher malencontreusement sur une flaque de liquide (que le narrateur se refuse à qualifier de « vomit » bien qu’effectivement ce fût le cas) sur laquelle il glissa. Et après un joli vol plané arrière qui eût autant de grâce et de légèreté que de ridicule, il chut définitivement, sur une partie de son anatomie impropre à sa notification. Il se fit une douleur, la plus horrible du monde.

- Ah mon cul ! Putain !

Ces bordés de jurons, tous moins innovants les uns que les autres, ne réussirent pas à mettre définitivement à mal la vélocité du luthier-mercenaire. Il roula rapidement sur lui-même et attrapa la première arme à porté de main, puis il se releva prestement et jeta un regard scrutateur et vif sur la situation à laquelle il était confronté. Le dingue de l’autorité se trouvait toujours entre lui et la plus proche sortie, affublé d’une mine qui inclinait peu à la tentative de discussion amicale ou même rigolote, ou simplement badine. Un peu partout dans la taverne des restes d’ivrognes mourraient consciencieusement en gémissant délicatement ou en émettant de petits bruits de gorges assortis au rythme de leurs derniers spasmes, ou du liquide qui s’échappait des différents trous parsemant leurs épidermes. Et ...

Et dans un coin un possible salut ! En effet, retenu par un mort, une jeune fille un peu moins morte, et toute désemparée, si l’on s’en fiait à son air désemparé, semblait complètement désemparée.

*Quel désemparement ! Je n’ai jamais vu un tel désemparage de ma vie ! Peut être, par le biais d’une pression psychologique appuyée, je pourrais transférer sa désemparation à mon adversaire, qui alors, étant à son tour désemparu, me permettrait une sortie potentielle de cet endroit vraiment malfamé, et qui, de plus, sent diablement fort le liquide bilieux.*

Or donc Maverdave agit avec une rapidité édifiante. Il s’élança vers la demoiselle, sauta sur une table, et atterrît derrière elle. La relevant prestement par une traction appuyée, mais respectueuse, il se plaça derrière elle, et la prit en otage, la menaçant de l’arme qu’il avait ramassé. Puis il s’adressa au colosse :

- Ecoutes-moi bien le justicier de mes deux. Y a deux types d’hommes dans la vie ceux qui ont les moyens de pression, et ceux qui obéissent. Toi, tu obéis. Compris garçon ? Donc si ça te révulse autant que ça que j’ai potentiellement bousillé quelques ivrognes, simple potentialité n’oublions pas hein ! Encore une fois je plaide non coupable. Non coupable monsieur le juge ! Tout à fait ! Donc si ça te révulse tant que ça que j’ai bousillé ces pauvres types, potentiellement ! (il insista sur le mot) Comment vas-tu te sentir une fois que j’aurais tranché la gorge de cette mignonette ... avec CA !

... et c’est à ce moment précis qu’il se rendit compte qu’il brandissait une fourchette.

Djerin planta son regard noir dans celui de l'homme en face de lui. Armé d'une fourchette, il menaçait une jeune femme encore relativement intacte. L'ange rengaina lentement son épée et leva ses mains vides devant lui. Il s'exprima d'une voix parfaitement calme et détendue pour ne pas stresser la jeune femme et pour décontenancer son agresseur.

Tout va bien mademoiselle, restez calme... Toi, tu va poser cette fourchette sur le sol avant de faire une bêtise que tu va douloureusement regretter.

Il concentra son pouvoir dans ses mains, regroupant discrètement un maximum de métal autour de ses poignets. L'acier formait une spire fine prête à être déployée comme un fouet. Il attendait simplement une ouverture. Un groupe de garde, attiré sans doute par les fuyards, passa la porte de l'auberge.

Vous avez mis le temps... Bref. Bloquez les issues pendant que je m'occupe de cet imbécile.

Menés par l'habitude d'obéir aux ordres, la majorité des hommes s’exécutèrent aussitôt tandis que leur sergent s'approchait de l'ange pour lui demander des comptes. Avant qu'il ai pu ouvrir la bouche, le séraphin brandit le bout de parchemin qui l'autorisait à faire office d'autorité en l’absence de gardes ou de soldats. Le sergent reconnu le sceau du royaume et hocha la tête avant d'aller organiser ses hommes pour évacuer les blessés et bloquer les issues. La mains du preneur d'otage trembla légèrement, sans doute trop crispées sur son ustensile alimentaire. L'ange profita de ce tremblement pour ramener ses mains en arrière pour prendre de l'élan et de les lancer en avant, deux longs fouets d'acier traversant l'air pour se fixer, l'un sur le poignet de l'homme qui tenait la femme et l'autre sur la fourchette.

Servant de canaux, les deux filins d'acier recouvrirent en quelques secondes les deux mains de l'homme, amalgamant au passage son arme de fortune, et se solidifièrent, bloquant dans une gangue de métal de presque deux centimètre d'épaisseur la moitié des avant-bras et les mains du meurtrier, l’empêchant de bouger ses poignet et ses doigts.Djerin se rapprocha rapidement de la jeune femme et la dégagea des bras métallique de son agresseur qu'il frappa au tibia pour l'envoyer au sol. Il tenta de trouver une paire de chaises en état et en trouva miraculeusement trois presque intactes. L'ange tendit la première à la jeune femme et forca le jeune homme à s'asseoir sur la seconde, en face de laquelle il s'installa en fermant les yeux en prévision du violent mal de tête qui suivrait.

Tu étais prévenu... Maintenant, tu va te calmer ou je m'assure que tu restera calme jusqu'à ton voyage vers une cellule.

Luthier/Mercenaire ________________ ________________

Maverdave était anéanti. Un plan au millimètre, une bonne chance de s'en sortir, la possibilité même (!) de ne pas tuer une innocente, et tout ça réduit à néant par quoi ? Parce qu'il n'était pas foutu de ramasser une vrai arme. Un rapide coup d’œil à la cantonade lui apprit, de plus, ironie de la situation, que Machiavel se trouvait plus prêt de lui que la fourchette au moment où il avait attrapé celle-ci. Quelle désillusion amère.

* Quelle désillusion ! Ah mère ! Si tu savais ! Tout le mal, que je me fais !*

Bon c'était donc une situation critique. Il devait pourtant y avoir un moyen de s'en sortir. Malheureusement lorsque la seule issue possible de la taverne, c'était à dire la porte d'entrée, se retrouva subitement encombrée d'une troupe fournie et armée de gardes, Maverdave se demanda quel pouvait être ce moyen … Le guerrier qui s'était interposé entre lui et la porte de l'établissement alcoolique, s'approchait lentement du luthier-mercenaire, les mains en l'air, bien en évidence. Ne se laissant pas amadouer par une ruse digne de la plus mauvaise littérature policière de Feleth, le musicien appuya plus sensiblement sur la gorge de sa victime, les pointes acérées de l'ustensile.

Il ne pouvait, cependant, empêcher ses mains de trembler légèrement, en vu du peu de solutions qui s'offraient à lui. Il sentit soudain la plume sur son chapeau trembler légèrement, avant de s'électriser d'une lueur violette intermittente, et de, finalement, trembler comme une folle en lança des étincelles de couleurs multiples. Avant que Maverdave ait pu réaliser qu'une forme insidieuse de sortilègerie, d'incantation, de magie (!), était en train d'être utilisée, il se retrouva à terre, les mains prises dans des gangues de métal, un furieuse douleur à la jambe … et tout espoir de fuite définitivement perdu.

Le guerrier l'avait installé sur une chaise en face de lui, et, après avoir discuté quelques secondes avec les gardes à la porte, se positionna en face de lui, à califourchon sur son assise. Il dit alors quelques mots pour, sans aucun doute, s'apprêter à intimider Mave, d’une intimidation toute intimidante, avec quelques expressions bien senties, à base de « prison », « geoles », « toute ta vie », « pain sec et eau », « détenu », ou autre « purée d'avoine », mais le luthier ne s’intéressât pas aux volubilités qui sortait de l’office buccal de son interlocuteur. Non. Il songeait. Il rêvait. Il se disait très exactement ceci :

*Petite plume sur chapeau a dansé comme une folle. Ce qui veut dire magie, sortilège, gaudriole. Et monsieur ci-devant, pince l'arrête de son nez. Et monsieur, présentement, se voit les yeux fermés. D'où lui faire magie, et lui très fatigué. Lui a oublié, que sont, mes mains, gantés, de métalicité, potentielle belliquosité. Et après vérification, mon poing gauche, mon poing droit, palapim et poumlala, toujours entourés de ferraille ! J'ose, pour lui, un « aïe, aïe, aïe ! ». Car lui pas concentré, et métal dans le nez : m'ait avis que ça va saigner !*

Ni une ni deux, ni beau n'hideux, le luthier preux, car valeureux, envoie son poing dans la tronche du malandrin. La rencontre fut fatale pour les deux belligérant. L’assailli se prit une masse de ferraille dans une partie de son anatomie impropre à ce genre de rencontre. L'assaillant, déséquilibré, s'éclata de tout sont long sur le sol, bondit vers ses armes. Il ramassa son épée courte, bondit tel un lynx sur Machiavel, estropia un garde, trancha la gorge d'un deuxième, et, rencontrant le fer d'un énième, combattit comme un fauve pour sa survie. A un contre quatre l'affaire était délicate. Il bondissait de droite, de gauche, qui sur un pied, là sur le comptoir, esquivant, parant, glissant (souvent).

Il reculait pourtant, mine de rien vers le fond de l'établissement, et seul un miracle aurait pu le sauver. Ah il faut aussi ajouter, que pendant toute l'action, il ne cessait de bavasser, un babil arriéré. Comme de juste pour ce personnage, bien entendu :

- Lâchez moi la couenne les traîne-savates ! Dégage toi ! Prend ça ! Et tue ! Tue bon Solstice ! Tiens ! Boum dans l'artère, ça t’apprendra ! Eh oh ! Tu veux me décoller la tête des épaules ? Es-tu fou fifrelin ! Malandrin ! Aïe ! Connard ! Tiens ! Raté ! Esquivé ! Outch, en plein dedans. Pas beau à voir ça. Ah mais je pisse le sang merde ! Journée pourrie je vous le dis moi ! Mais arrête de m'attaquer sur la gauche c'est mon point faible ! Mais non tu vois ! C'était le droit ! Et paf dans la joue, et puf dans le bras, et pif dans le piffe ! MAIS JE TE DIS D'ARRÊTER DE M'ATTAQUER SUR MA GAUCHEUH !!! Et y a l'autre au fond qui reprend ses esprits ! Mon Solstice je suis cuit. Allez c'est l'heure de mon oraison.

Oraison funèbre !
Ô raison, ténèbres !
Prend fin, Machiavel !
Deviens immortel !
En ton grand absolu,

Aïeuh ! Trou du cul ! Je suis en plein épanchement lyrique ! C'est vraiment pas le moment d'essayer de me sectionner des doigts ! Même si je les ais en surnombre, ce ne sont pas des parties surnuméraires de mon anatomie bon sang !

En clair : ce n'était pas encore gagné.

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