''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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 Instant de silence dans une vie tourmentée [Peinpein♥]

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Camelle Elwhang

♘ | Elh

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Camelle Elwhang
________________


Race : Séraphin-Démon Commun
Classe : Archère.
Métier : Intendante de l'Alliance- Assassin perdue.
Croyances : Déesse de l'Equinoxe.
Groupe : Alliance- Alliance des Ombres.

Âge : 23 ans.

Messages : 542

Fiche de Personnage : Ne clique pas

Histoire de Personnage : "L'Ambition est née de rêves brisés":
- Diffusion
-Proposition



Instant de silence dans une vie tourmentée [Peinpein♥] _
MessageSujet: Instant de silence dans une vie tourmentée [Peinpein♥]   Instant de silence dans une vie tourmentée [Peinpein♥] EmptyMer 3 Aoû 2011 - 22:30

Si un jour je mourrais, que l'on me demanderais si j'avais quelque chose à regretter, je ne sais pas ce que je répondrais. Surement non. Mais mon coeur me dirait oui. Le choix de la raison est parfois plus sage mais le choix de l'instinct est comme un saut dans le vide, vers l'inconnu. Au final, je pense que ce serait la seconde option. Au fond, j'avais toujours avancé à l'aveugle, j'avais forgé mon caractère dans ce néant. Derrière moi, tout un chemin déjà parcouru, un chemin long et sinueux. Peuplé de désespoir et de peine, recherche infructueuse et joie momentané. Ma vie était faite de chaos. De contradiction. J'étais moi-même un parfait opposé. Une essence de l'erreur, une exquise profanation de l'étique. D'ailleurs qui avait fait tant de préjugé ? Finalement, je me les imposaient, torturant mon âme plutôt que croire que ce monde, celui dont j'étais issu était bon et généreux. Le monde n'était pas ça. Horrible. Il n'avait jamais hésité à faire couler du sang, à provoquer la guerre.

Si un jour on m'avait dit que je mourrais, je n'aurais pas passé ce moment à me lamenter. J'avançais pieds nus, dans un désert blanc, sans tache. Mon corps voletait ça et là. A droite un ruisseau. A gauche un doux verger aux fleurs odorantes. Si j'avais su. Je me penchais sur l'eau calme. Vision horrible. Mon être, moi. Plus rien. Ma chair seulement, mes muscles visible, par endroit jusqu'à mon os. La peur, s'empara de mon être. Une peur tenace, rongeant jusqu'à la dernière miette de ma raison. Bien sûr j'avais déjà pensé en finir. Je n'avais jamais pesé le pour et le contre. Mon visage. Ma jeunesse... La jeunesse assassine, la vieillesse meurtrit. Mourir pour mourir. Voilà, la Mort avait pris mon âme, laissant sur cette terre seulement mon corps pour une période infime. Personne ne se souviendrait de Camelle Elwhang, fille d'inconnus, dépravé et chasseuse de prime de son état. N'est-ce pas fantastique.

Le vent souffla sur mon visage. Désillusion. Je suais à grosses gouttes. L'angoisse ne s'était pas dissipé. Mon songe. Si réel. J'avais dû m'assoupir quelques peu. Mais où j'étais ? Tout me revint en mémoire...

Quelques heures plus tôt

Je marchais tranquillement près des côtes. La mer et ses effluves iodées. Cette masse puissance et impétueuse. Même le plus grand des Hommes n'égalait en rien cette reine froide. La lune, haute et ronde, étendait ses rayons blanc sur Elle, l'habillant de beaux reflets. La nuit. Si grande, majestueuse. Elle aussi avait assujetti bien des créatures. Ces deux puissances nous gouvernaient. Douce et splendide, je laissais mon esprit divagué avec les vagues et mon corps se réchauffé sous les rayons de l'Astre nocturne. Droit devant, j'avançais, le coeur en joie, pour aller nulle part. Enfin c'est ce que je croyais. Une femme encapuchonné me fit face, sur cette route perdu entre ciel et mer. La méfiance était de mise. Je ne croyais pas au destin. Pourtant, cette nuit me prouva que je me trompais surement.

Elle me nomma, me fixa dans les yeux. Les siens... Jamais je ne les oublieraient. Bleu si clair, presque blanc. Et sa peau laiteuse. Qui était-elle ? Elle me connaissait mais comment ? Tant de questions qui ne seraient jamais éludées.Puis ses paroles, si dur et pourtant sa voix cristalline me fit oublier jusqu'à leurs sens.
'Camelle, je sais que tu as des questions, je ne peux y répondre. On m'a envoyé à toi, une missive importante à tes yeux. Camelle, tu t'écartes de ton chemin, celui que nous avons tracé, celui que nous voulions que tu accomplisses. N'oublies pas ton but ma belle. Nous veillons sur toi...'
Elle s'envola en un instant. Qui était nous ? Quel est mon but ? Mon but. Retrouver mes parents. Tâche fastidieuse que j'avais mis de côté depuis un certain temps. Mais le destin... Une grande tâche à accomplir. Je ne savais même pas qui j'étais alors accomplir quoi que ce soit me semblait irréel, impossible.

Puis ce fut un flash. Pas très long, mais éprouvant. Puisant chaque gouttes de mon énergie. Me vidant de toutes mes forces. Les couleurs, les bruits. Je savais ce qui m'arrivait. Je tombais. Vers un endroit que je connaissait bien. Le Vein, ce monde froid. Mon but. Mes parents. Elle m'avait envoyé chercher les part de moi qui me manquait. Mais qui ? Dans ce monde vaste et violent qui devais-je trouver? Je chercherais sans indice. Puis ce fut le noir. Un noir clair. Presque gris. Doux et si cinglant.

Je m'éveillais dans ce champs dénué de vie. Pas de vent. Le ciel désespérément gris, sans nuance. Jamais de ciel bleu, jamais d'orage. Platonique. Je me relevais, la tête me tournais encore. Mes mains dans cette terre froide me permettaient de rester assise. La force revenait peu à peu. Doucement mais surement. La désolation la plus pure. Et je devais trouver quelqu'un dans ce néant ? Le Vein était-il vraiment habité? Puis est-ce que ce n'était pas encore un songe, un rêve, une affabulation de mon esprit torturé ? Puis le silence. Un silence plaisant. Je pouvais enfin pleinement m'écouter. A moins que....


Dernière édition par Camelle Elwhang le Mar 10 Jan 2012 - 15:48, édité 3 fois
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Le Peintre

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Instant de silence dans une vie tourmentée [Peinpein♥] _
MessageSujet: Re: Instant de silence dans une vie tourmentée [Peinpein♥]   Instant de silence dans une vie tourmentée [Peinpein♥] EmptyJeu 5 Jan 2012 - 19:21

Spoiler:

- Alors mon petit bonhomme, on dessine c'est ça ? Comme c'est mignon !

Trois grands démons. Debout. L'un tenant le Peintre par le col, soulevé au dessus des tiges.

- Tu crois qu'elle est pucelle notre petite artiste ?

- J'espère pas pour elle, ça serait dommage de préserver un visage aussi trognon.

Le chevalet, affaissé dans le blé, avait laissé tomber la toile. Du mauvais côté. Ne montrant plus que les couleurs à la terre. La main du démon de l'origine ne tenait plus son pinceau. Ce dernier, lui aussi, avait chuté. Toujours un peu de bleu au bout de ses poils.

- Tu penses qu'elle aime se faire perforer le bide ?

Fit l'un, qui tenait un long coutelas. Le plus grand des trois, celui qui tenait le Peintre, observa son collègue d'un air intrigué, puis tourna ses yeux vers sa "victime", en répondant à la question.

- Ah et bien ça je ne sais pas, ça dépend des goûts de chacun. Tu aimes, ma mignonne ?

L'interrogé ne parla pas. Il avait la tête baissée et les yeux éteints. Sa venue au sein des champs de blé, c'était simplement pour l'habituelle tranquillité des lieux. Parce qu'il voulait peindre, peindre un peu de tranquillité, avec du bleu et du noir. Les actes de ces étrangers ne faisaient que confirmer sa vision du monde, ainsi que de la société. Que le semblant de tolérance qui réunissait les êtres, que l'apparente acceptation qui mettaient les gens en lien, ne faisait naître que de l'intolérance et de l'inacceptation envers tous les autres. Nul n'est plus sain et tolérant qu'un solitaire, sans proches, sans attaches, sans réelles passions envers les autres. Cela n'était pas compliqué, en soi, de se comporter ainsi. Il suffisait de vivre avec ce que l'on avait, sans courir dans tous les sens.
Et encore, encore une fois le Peintre se demandait pourquoi le seul tableau que ces êtres étaient capables de peindre se matérialisait en une demande d'interdiction de peindre.
Suite à ce long silence, un peu trop long pour lui sans doute, le démon répéta :

- Est-ce que tu aimes, est-ce que tu as envie de finir empalé comme du gibier ?

L'originel ferma lentement les yeux. Ses membres pendaient, comme démunis de vie. Il faisait tout pour garder son calme, sa respiration allait, venait. Alors, il rouvrit les paupières, et ouvrit la bouche :

- Ta.. ...

- Ta ? Qu'est-ce que tu essayes de dire pauvre attardé ? Tu as essayé de prononcer "ta gueule" ? Fais gaffe ton espérance de vie est réduite.

- Vas-y, essaye de parler, essaye.

Ils rirent, gloussèrent, et le Peintre ne voyait pas ce qu'il y avait de drôle. Sa glotte remonta dans sa gorge, à plusieurs reprises. Le temps passait lentement.

- Tab..M..Mon tabl...tableau.

Se précipita-t-il de prononcer, dévoilant son bégaiement, pris en cet instant pour de la terreur. Ce qui n'était pas totalement faux. Mais cette terreur n'avait rien à voir avec celle qu'ils imaginaient.

- Ton tableau ? Quoi ton tableau ? Tu veux le...

- Passes-moi son tableau.

Le coupa le chef, de sa voix grave, tendant une main avide, tout en continuant de soulever le petit démon de son autre membre. Celui qui avait été chargé de cette tache ne se fit pas attendre, il ramassa l’œuvre, la retourna. Dépoussiérant d'un air méprisant, et la regardant comme si c'était d'une laideur atroce, il fini par la donner au quémandeur. Ce dernier n'y porta que peu d'attention, il posa quelques courts instants ses yeux dessus, comme si le tableau n'avait absolument aucune valeur et aucune importance, puis se retourna vers sa proie.

- Tu vois, mon petit. Tu peux jouer avec tes pinceaux où tu veux. J'en ai rien à foutre de toi. En revanche, il n'y a qu'un seul endroit où tu n'avais pas le droit de venir, dommage n'est-ce pas ? Parce que c'est ici. Et ici...

De ses longs doigts, il accrocha avec puissance l'armature en bois qui soutenait la toile, et fit pression dessus. Cette dernière craqua lentement. Ses longs ongles traversèrent le tableau de part en part, il chiffonna, déchira la peinture, et laissa les confettis, noir et bleu, choir dans le blé.

- ... ta présence nous gène. Toi et tes tableaux de merde. Ici c'est chez-moi, pigé ? Chez-moi. Petit détritus. Chez-moi. Tu aurais du le savoir.

Le Peintre faisait tout pour retenir sa colère. Elle bouillait en lui comme un millier de volcans en éruptions. Cette colère qui naissait de son paradoxe, de son contre sens, du manque de tolérance qu'il avait, contre l'intolérance.
Soudain, quelque chose bougea, dans le dos des trois démons. Une jeune femme était assise, non loin de là, derrière eux. Personne ne l'avait aperçue jusqu'ici. Silence. Les colosses regardaient tous les trois la dame, sans mot dire. Elle ne devait pas les avoir vu, elle non plus, car seule l'arrière de sa tête sortait des blés.
Le Peintre la regarda, elle semblait écouter le silence, et l'apprécier, à sa juste valeur. Elle avait l'air de jouir d'un petit instant de privilège, d’innocence proprement inoffensive, à s’apaiser, dans l'absence de son.

Le chef relâcha l'originel, qui s'écrasa au sol, et qui les observa s'en aller vers la forme de la jeune fille, entendus sans parler, marchant sans bruit.
Ils arrivèrent bientôt à la hauteur de la demoiselle, et le chef posa sa main sur son épaule. Sous les yeux du Peintre, il brisa le silence :

- Alors, poupée, toi aussi tu trimbales ton cul dans mes champs ? Ça tombe plutôt bien, tu sais ce qu'on va lui faire à ton joli cul ?

Rires.

Le démon de l'origine monta des pupilles noires vers les hautes silhouettes, il serra les dents.

Une brume épaisse s'éleva. Des cris inhumains. Des sifflements. Hurlements. Un son immensément grave éclata à trois reprises. Un, deux, trois. Puis le brouillard retomba.

Nullement fatigué par le sort qu'il venait de lancer, le Peintre ne s'occupa pas du résultat de sa magie. Ses mains saisissaient les bouts de tableau, il les regardait. Triste. Des larmes perlaient au coin de ses yeux.

Non loin du petit être se lamentant sur son tableau était une jeune femme. Et auprès de cette jeune femme, un bras noir, les doigts pétrifiés dans une pause non naturelle, sortait du sol. Un bras de mort, immobile, unique vestige de trois grands démons qui habitèrent, un temps, les champs de blé.
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Camelle Elwhang

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Instant de silence dans une vie tourmentée [Peinpein♥] _
MessageSujet: Re: Instant de silence dans une vie tourmentée [Peinpein♥]   Instant de silence dans une vie tourmentée [Peinpein♥] EmptyMar 10 Jan 2012 - 15:46

Le silence bruyant.
Silence parfait, plat, vague, naïf, imperturbable, éternel, absolu, bouleversant, captivant, enivrant, délectable, prodigieux, renversant, somptueux, formidable, infernal, louable, suprême, troublant. Un silence vulgaire, insultant. Et même la caresse du vent avait quitté ces terres, de gris et de jaune. Parfait dans le calme qui régnait, parfait… Tout à sa place et la place à son tout. Absolument renversant, ce sentiment qui vous prend les entrailles, qui vous les broie, qui vous les tord. Je ne pouvais plus bouger, incapable de salir ce lieu. Troublée, je ne savais plus où je me trouvais. La tête me tournait et les couleurs se mélangeaient. Ce silence devenu pesant, qui, dans sa lourde cape accueillait un nouvel arrivant. Étais-je morte ? C’est douloureux. Cette absence totale de son, cette pureté auditive. Passionnée, passionnante. On entendait au loin la douce musique, complainte douce et léthargique du Rien. Du Vide. La paix pour une fois envahit le corps et l’âme, expiant les pêchés, lavant chaque parcelle de notre être. Aussi n’y a-t-il rien de plus envoûtant que ce champs étrange, dans la lumière tamisée d’un jour sans soleil. D’une nuit sans lune. Alors, un long soupire. Oui, pour la première fois depuis bien longtemps, je respirais.

Et dans la lumière nue j’ai vu ;
Dix mille personnes, peut être plus
Des gens parlants sans rien dire,
Des gens entendant sans écouter,
Des gens écrivant des chansons que les voix ne ‘partagent’ jamais.
Et personne n’ose
Perturber le son du silence.


La solitude ne me dérangeait pas, ne me dérangeait plus. Je n’étais pas seule, il y avait le Silence. Compagnon, fidèle, il veillait à ce que je n’ai pas froid. Il veillait à ce que je ne tremble pas. Mes yeux vers l’horizon tentaient de voir quelque chose, une chose qui aurait rompu la monotonie. Une piste, un indice. L’air n’avait pas d’odeur. Il ne charriait rien de plus que le Silence. Un Silence qui puait la mort. Les tiges, hautes et frêles se pliaient alors qu’aucune bise venait caresser leur corps nus, leur corps meurtris. Ici, rien n’échappe à la blessure. Le Vein est un endroit d’une beauté renversante pour sa complexité. Nul ne pouvait prétendre le connaitre. Nul ne pouvait prétendre y vivre. Ce Monde choisi, domine, inflige. Rythme ternaire. Toujours la même chose. Un, deux, trois… Je commençais enfin à avoir les idées claires, le voyage avait été dur. Peut-être parce que je savais que je serais coincée ici, jusqu’à ce qu’enfin je trouve ce que je cherchais désespérément ? Le désespoir est la force des battus. J’aurais voulu y croire mais toute espérance m’avait abandonné, toute force aussi. Je n’étais plus bonne à rien. J’aurais voulu crier que l’on m’achève… Je divaguais. Il était temps que je me reprenne. Sans but, notre vie n’a aucun sens. J’en avais un, de but, alors il fallait que je prenne les devants. Les devants sur une peur profonde, froide, omnisciente et omniprésente. Le Silence…

On me toucha l’épaule. Une main, froide, forte. La peur me paralysait encore, alors, je commençais à trembler. Je ne pouvais retenir mes spasmes qui peu à peu envahir tout mon corps, parcouru de soubresaut involontaire, signe de mon incompétence. Le silence se brisa, des morceaux se plantèrent sur mon cœur. Je saignais, je saignais… Sans interruption, hémorragie. Puis, une nappe de brouillard me voila la vision, me troublant la perception. Crac…Un deux trois. Crac. Un deux trois. Crac. Fin. Mon corps fébrile bougeait encore sous les à-coups incontrôlés de ma faiblesse. Oui, j’étais faible. Je n’avais pas bougé, je n’avais pas réagit. Et le sang se répandait en moi comme du venin. Ce sang souillé par le Silence, j’aurais tant voulu le purifier. Mais comment ? Il m’était impossible de le savoir. Dans les limbes de mon remord, je voyais enfin la vérité en face. Ce bras, sortit de terre, membres sans vie qui avait chuté. Je tournais la tête, j’observais. Un petit être, pas très grand, pas très fort, agenouillé devant la dépouille de papier. Un tableau ? C’est intéressant. Haletante, je le fixais, il m’intriguait. Il ne semblait pas gêné par ce qu’il venait de se produire. Absorbé dans sa tâche, il ne levait même pas les yeux. Pourtant, j’aurais aimé croiser son regard.

Petit être.
Lui, impassible, avait restauré le Silence. Aussi, les morceaux coupants coincés dans mon Palpitant s’enlevèrent lentement, reformant peu à peu cette cape malsaine. Instable. Comme lui. Ce Silence… Était-ce lui ? Par sa simple présence, il retenait l’attention. Pleurant des confettis colorés, il faisait naitre un respectueux hommage dans ces terres presque fertiles. Dans ces terres presque belles. Les tremblements ont cessés. Dans un bruit silencieux je m’approchais, veillant à ne pas troubler son recueillement. M’avait-il seulement vu ? Lentement, je m’asseyais à ses côtés, les jambes croisées, mes mains sur celles-ci. Mes yeux se perlèrent de larmes. Non que je sois triste. Son être, si petit, si chétif… Il m’imposait la tristesse, comme si mes propres sentiments étaient avalés par les siens. Vu de loin, c’était surement une scène bien étrange mais l’attractivité de ce peintre allait au-delà que ce que les mathématiciens, chimistes, physiciens, astrophysiciens, alchimistes et autres avaient pu instaurer. Cette force était bien plus puissante que toute les autres. Cette force comblait ma faiblesse.
Sagesse.

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MessageSujet: Re: Instant de silence dans une vie tourmentée [Peinpein♥]   Instant de silence dans une vie tourmentée [Peinpein♥] EmptySam 9 Juin 2012 - 14:12

Cela pouvait paraître bête, songeait le Peintre. Bête, de voir un être mourir de tristesse, devant les vestige d'un pauvre bout de couleur. Qui fut, par le passé, un objet sans importance, sans consistance. Un objet qui n'aurait rien changé au monde, un objet qui n'avait pas de raison d'être né, car il n'était absolument pas indispensable pour la survie des univers. Une petite chose insensée, ne satisfaisant aucun des besoins primaires à la vie. Cela n'étant ni nourriture, ni boisson, ni logement.
Cela pouvait paraître stupide, à quelqu'un qui vit simplement, de se lamenter sur la mémoire d'un tableau qui ne représentait aucune forme concrète. Cela n'avait aucune importance, il ne se matérialisait que sous la forme d'une beauté passagère. Et la beauté n'avait jamais changé le cours d'une existence.
Cela pouvait paraître éternellement débile, pour quelqu'un qui ne vivait que pour vivre.
Mais aucun être, conscient de sa conscience, ne vivait pour vivre.

Sans lever les yeux des confettis colorés qui glissaient dans ses mains, le Peintre s'entendit soudain prononcer, envers la femme qu'il sentait maintenant à ses côtés, d'une voix grave, posée, dénuée de bégaiement :

- Peins ton propre tableau, et défends le. N'oublie jamais.

Ses pensées n'étaient pas vraiment en place, cela ne ressemblait qu'à un brouillon, une intuition. Il savait qu'il tenait un raisonnement logique, une impression, mais il n'arrivait pas à mettre la main dessus. Ses esprits se perdaient, quelque part, entre son tableau détruit, les mémoires de la scène mouvementée qu'il venait de vivre, et le message qu'il essayait d'en tirer. Sa première phrase, celle qu'il venait de dire, était l'évidence qu'il détectait. Mais le raisonnement pour le démontrer, il ne le tenait pas, il se formait peu à peu dans son esprit. Un temps passa. Les blés, autour d'eux, ne bougeaient pas. Plus rien ne se passait.
Lorsque l'artiste cru avoir déniché les éléments suffisants à la justification de ses dires, il put enfin affirmer, bégayant à nouveau :

- C..Car.. ce..cela n..n'est p...p...pas de l'org..org..eil...orgueil de.. l..le dé..défendre.

Les grands yeux globuleux du peintre cherchaient leur regard, les pupilles vibrantes par l'agitation des songes. Il ne la fixait toujours pas. Auparavant, c'était parce qu'il ne pouvait s’empêcher de garder le visage vers son ancienne peinture, au moment présent c'était parce que la femme l'intimidait, comme chaque personne l'intimidait toujours. Pris d'un élan de courage, le démon réussit à continuer son discours, réfléchissant en même temps qu'il parlait.

- Le ta..ta..tableau es..est un ac..acc..accompli..accomplissement. L'acc..omplissement es..est une fi..fierté.

Levant la tête vers le ciel, il se maudit de ne pas être capable de s'exprimer plus clairement, et de façon plus audible. Il espérait du fond de son cœur qu'elle comprendrait, car ce qu'il lui disait était très important.

- Et la.. fier..fierté es..est ce qu..qui nous f..fait te..nir debout.

Conclut-il rapidement, précipitant ses mots. Il lui semblait important de parler de l'orgueil, mais il n'avait pas la force ni la patience, et pensait que la jeune femme ne l'aurait pas non plus, d'en faire un long monologue. Aussi, il ajouta, d'une voix faible, tout doucement, se mêlant au silence des lieux, une phrase mystérieuse que lui-même avait du mal à expliquer de façon structurée, dans son esprit.

- L'org..orgueil, ça..ça f..fait pas te..tenir d..d..d..debout, ça.. ça fait t..t..t..t..tom..tomber le..les au..autres.

Enfin, pour voir si elle avait saisit sa phrase, le Peintre osa, une poignée d'instant, tourner le regard vers elle, puis le détourna aussitôt, sentant ses pulsations cardiaques s'emballer. Ses pupilles retombèrent sur son tableau, ou du moins, ce qu'il en restait, et il attendit qu'elle réponde, ou bien qu'elle parte. Il attendit qu'il se passe quelque chose, en réalité, remarquant, par la même, que l'attente nécessitait une certitude, la certitude que quelque chose se produise.

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MessageSujet: Re: Instant de silence dans une vie tourmentée [Peinpein♥]   Instant de silence dans une vie tourmentée [Peinpein♥] EmptyMar 26 Juin 2012 - 18:48

Ce petit être avait en lui plus de connaissance et de réflexions aboutis que chaque personne sur cette terre. Je le savais. C’était mon instinct. Je le regardais fixer désespérément son regard perdu sur les petits morceaux de papier. Moment volatile. On ne retient pas l’Ephémère. Il avait voulu le figer, il en payer le prix. Petit être si chétif… Il avait le dos vouté par la peine et l’esprit plein de douleur. On avait tué son enfant. Crime ignoble. Je ne l’avais pourtant pas empêché. J’étais ignoble de n’avoir rien fait. De ne pas avoir agit. Passive. Voilà ce que j’étais depuis toujours. Regarder devant, s’arrêter et attendre que la nuit tombe. Passive, passive à tel point que la vie que je menais ne servait plus à rien. Inutile lamentation et supplications vaines. Il n’y avait toujours pas de vent, rien pour troubler ce calme. Quelque chose au fond de moi m’apaisait en sa présence. Quelque chose de viscéral. Qui es-tu petite chose ? Plus je le regardais, ainsi pleurant une splendeur détruite, plus ce sentiment grandissait en moi. Il n’était que sagesse. Son être rayonnait d’une profonde couleur bleu teinté de mauve. Il était cette couleur si étrange qui forçait au respect, à la sérénité et pourtant empreinte d’une mélancolie sans égal. Il était si triste ce petit être que j’aurais voulu le réconforter dans mes bras, comme une mère à son enfant. Mais je ne le fit pas. Trop lâche, trop têtue pour cela. Ce serait comme avouer mes faiblesses et mes tords. Je ne le pouvais aussi, je restais donc simplement à ses côtés, sans parler, le Silence tout autour seulement blessé par le bruissement du papier entre les doigts du peintre et nos respirations. Combien de temps sommes-nous rester ainsi ? Je ne saurais le dire. Une heure, peut être plus. J’avais perdu la notion du temps sous ce ciel gris.

- Peins ton propre tableau, et défends le. N'oublie jamais.

La phrase avait brisé ma contemplation inutile. Ce n’était rien mais pourtant j’en fus vexée. J’avais détaillé longuement chaque trait de son visage et de ses mains. Sa voix, monocorde, avait effacé ceux-ci de ma mémoire aussi vite que le vent emporte les grains de sable. Je lâchais bien malgré moi un soupir las et détachais mes yeux de la forme tâchant ce paysage de gris et de jaune. A présent, je regardais ce blé qui jamais ne connaitrait le vent. Etait-il malheureux de sa condition d’ignare ? Peut-on être triste pour une chose que l’on ne connait pas ? Non, on ne pouvait pas. Alors pourquoi avais-je ressentis tant de peine en voyant le petit être se recueillir devant son tableau en miette ? Moi qui ne savais même pas ce qu’il représentait à la base. J’ignorais bien des choses et des choses m’ignoraient. Des choses que j’aurais voulu savoir. Mes origines… Bienvenue chez toi Elh. Non, ici ce n’était pas chez moi, je n’y avais jamais vécu. Je n’avais aucune attache dans ce monde que j’exécrais. Mes pensées me blessaient comme de petits couteaux, alors je revins à penser à ce qu’il venait de dire. Pourquoi cela ? Je n’avais absolument aucun talent artistique et le seul que l’on pouvait peut être m’attribuer était la Danse Macabre. Celle où jamais deux danseurs en sortent vivant. Celle où, à la fin de la représentation, le sang teintait la terre comme une petite flaque de pluie. D’andrinople et de brun. Un mélange puant et écœurant auquel je n’arrivait pas à m’habituer. Ôter la vie à quelqu’un c’est comme se planter un couteau dans le ventre. A chaque fois. Toujours plus profondément. Jamais, ô jamais ça ne faisait du bien de tuer quelqu’un.

- L'org..orgueil, ça..ça f..fait pas te..tenir d..d..d..debout, ça.. ça fait t..t..t..t..tom..tomber le..les au..autres.

Il me regarda. Un instant. Je vis à travers ses mèches folles ses yeux, pleins de sagesse et de raison. Pleins de chose que jamais je ne verrais. Plus que quiconque ne pourrait jamais obtenir. Des souvenirs toujours aussi vif. Il vivait avec l’âme dans le passé. Il savait de quoi il parlait, malgré cette certitude, je ne le croyais pas. Je me refusais à le croire. Alors je reportais mon attention vers le ciel, levant la tête vers cette immensité grise et morne. Il n’y avait toujours pas de soleil. Comme sur mon cœur. Jamais totalement éclairé, dans la brume et le vent. Jamais il ne pleuvait. L’orage était partit depuis bien trop longtemps à présent. Plus de joie. Plus de chagrin. Juste cette impassible Vide et ce Silence torturé qui chantait à mon oreille sa mélodie funeste. Ce chant entêtant qui me plombait l’esprit, encore et toujours. Le ciel n’était pas beau, il était juste le ciel. Je n’étais pas une mauvaise personne, j’étais juste une personne. Ni bien ni mal, ni bon ni mauvais. Alors, qui étaient les uns et qui étaient les autres ? Puisque nous sommes un peu des deux à la fois, comme ce ciel, l’orgueil nous met à genoux. Soumis à lui, nous ne pouvons rien faire. Soumis à lui, nous n’étions que les esclaves de nous même. Nous ne sommes rien, rien que des captifs enchainés à une volonté abolit de se mettre debout mais l’Orgueil est là alors nous restons la tête basse à regarder la terre plutôt que le ciel. Un second soupir s’échappa de mes lèvres pourtant closes. Mes yeux retombèrent et je me levais pour me placer en face de lui, soulevant délicatement son menton de mes doigts. Plongeant mon regard trop clair dans l’océan de ses yeux, j’entamais une réflexion orale.

- Il y a longtemps, j’ai eu un chien. Comme il était beau et comme je l’aimais mon chien ! Tu n’imagines pas à quel point j’en étais fière. Pourtant, il n’avait rien d’attirant. Il était maigre et la boue collait à ses poils comme les sangsues à la chair. Je n’ai jamais été intégré avec les enfants de mon village. Trop différente. Un jour, un beau jour d’été où il faisait chaud, j’ai traversé le champs voisin où courrait les enfants du dit village. Ils jouaient avec des bâtons et riaient fort. Très fort. Trop fort. Mon chien aimait les gens et il était si gentil qu’il ne disait jamais rien… Il aurait dû. Lorsque les méchants ont commencé à le frapper fort en riant, j’ai crié, j’ai pleuré. Lui, il couinait en me lançant un regard suppliant alors j’ai poussé les méchants, les yeux pleins de larmes. Il était trop tard, mon chien était étalé dur le flanc, il ne respirait plus. Pourtant, si tu savais à quel point j’étais fier de mon chien ! Mais ce ne sont pas eux qui sont tombés à genoux à côté de la dépouille sanguinolente mais moi. Mon orgueil n’a pas fait fléchir les autres, c’est moi qui suis tombé. .., ma voix était empreinte de nostalgie et un peu tremblante mais mon regard lui, était toujours aussi dur, toujours aussi translucide.
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MessageSujet: Re: Instant de silence dans une vie tourmentée [Peinpein♥]   Instant de silence dans une vie tourmentée [Peinpein♥] EmptySam 1 Déc 2012 - 12:53

La jeune femme s'approcha de lui, elle lui souleva le menton et parla. L'espace d'un instant, le Peintre tenta de la regarder dans les yeux, comme elle semblait vouloir le faire. Mais hélas il ne put tenir qu'une poignée de temps. Bientôt, ses pupilles se tournèrent vers la droite, là où se dressait un petit bosquet, que le démon n'avait pas remarqué jusqu'alors. Quatre arbres. Quatre.
La voix de la demoiselle tournait dans les songes de l'artiste, elle se confiait, il en avait conscience. Ses propos ne vibraient pas comme ceux d'une argumentation, mais plutôt comme ceux d'une profonde plaie, qui voulait saigner. Le Peintre écouta, et se tût respectueusement. Son silence perdura, même après que le point final fut posé. Le regard toujours tourné vers les quatre troncs, noirs sous l'ombre des feuillages.

Sans la brusquer, le démon recula légèrement le visage, afin qu'elle lâche prise sur son menton. Il réfléchissait, il réfléchissait à ce qu'il allait répondre. Mieux valait ne rien dire, selon lui, mais le Peintre craignait que la jeune femme le prenne comme un désintérêt de sa part. Pendant un moment, ses yeux se détachèrent du petit bois, pour observer le mouvement des éternels épis de blés, qui recouvraient ces terres.

- Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Une voix caverneuse, lente et irrégulière, intervenant juste au dessus d'eux. L'artiste, surpris, en chercha la source, mais fut éblouit par l'astre qui le surplombait. Sa main monta à son front.

- Pourquoi vous êtes encore là ?

Et sa vue se clarifia. Un être colossal et monstrueux se tenait à leurs côtés. Il les fixait de ses deux minuscules globes sans paupières, noirs, vides, semblable à des yeux de mouche. Sa mâchoire pendait, bavant une substance noire qui couvrait sa dentition anarchique. Immobile, les bras ballants, le crâne penché, seule sa langue bougeait, lorsqu'il parlait.

- Il a dit que c'était chez lui. Il a dit que c'était son territoire. Je l'ai entendu.

D'où venait-il ? Comment un démon aussi gigantesque que lui pouvait passer inaperçu ? Le Peintre scrutait les alentours, tout en lui répondant, aussi calmement qu'il le pouvait.

- Ici.. Ce.. ce n'e..n'est le ter..territoire de p..personne.

A droite, les arbres, le bosquet. Il n'y en avait que trois. Trois arbres.

- Si, je sais, il l'a dit, je l'ai entendu, il l'a dit, je sais. C'est à lui ici. Pas à vous.

Le Peintre voyait que la jeune femme s'apprêtait à réagir, il ne fallait pas qu'elle se fasse remarquer, il fallait que ce monstre l'oublie. Les doigts de l'artiste se posèrent discrètement sur les lèvres de la demoiselle, pendant qu'il s'apprêtait à reprendre la parole. Trouver un moyen. Trouver un moyen. Arranger les choses, c'était là, la préoccupation première du démon de l'origine. Car, à travers toute son expérience, il n'en doutait pas, le colosse, passif, qui s'adressait à eux, était plus dangereux et plus redoutable que la plus démente des armées d'hommes.

- Peu.. Peu impo..importe ce qu..qu'il disa..disait. Le..Les cham..champs ne lui app..appartiennent p..pas.

L'être immonde ne bougeait toujours pas, pas le moindre mouvement.

- Tu crois que j'ai pas entendu ? Il l'a dit, j'ai entendu. J'entends toujours, toi peut-être que tu entends pas, moi si. Tu essayes de me mettre des bêtises dans la tête, tu es méchant. Ici c'est chez lui, je l'ai entendu.

Visiblement, il restait fixé sur une idée inébranlable. Ses pensées ne pouvaient en sortir. Lui, le Peintre, pourrait partir en un instant de cet endroit, afin de cesser de froisser la créature. Hélas, la jeune femme, elle, ne le pouvait pas. Le plus simple restait de trouver un moyen pour calmer le monstre.

- On.. on ne .. reste..restera pas l..longtemps. Il a b..bien vou..voulu qu..que nou..nous re..restions u..un peu.

- Non, il veut que vous partez. Et vous partez pas. Vous restez assis. Pourquoi vous êtes encore là ?

Le démon ne savait pas comment faire, ses songes se mêlaient en lui, toutes les potentielles issues qu'il voyait avaient un défaut. Le temps passa, il passa, un peu trop.

- Il faut pas que vous restez ici. Vous partez.

Et sur ces mots les deux bras démesurés du colosse s'abattirent, avec une force inouïe, sur le frêle corps du Peintre. Ce dernier fut broyé, en un instant. Soulevé de terre, arraché en deux morceaux sanguinolents, les restes difformes de l'artiste furent presque tous ingurgités par le monstre, aussi vite qu'une poule avale une miette. Et bientôt, l'énorme démon, soucieux d'avoir fait tomber quelques membres de l'artiste au sol, qui restaient, par conséquent, sur le territoire, se mit, lentement, à les chercher, au milieu des brins jaunes, pendant que la jeune femme résidait toujours à ses côtés.

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