Un Vampire, une Elue, une histoire... [PV : Kara] [ CLOS ]

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Si tu rencontres deux êtres qui vivent en harmonie, sois sûr que l'un d'eux est bon.

Spoiler:

Voila le soleil qui se lève...

L'heure du rendez-vous approche, le soleil commençait déjà à réchauffer ma peau blanchâtre. Aujourd'hui une autre tâche m'attendait : je devais partir à la rencontre de l'un de mes nombreux contacts, celui-c semblait-il était porteur d'information sur les nouvelles tactiques de combat royaliste. La rébellion ne pouvait se passer de ce genre de renseignement ainsi les chefs de ma cellule décidèrent qu'ils étaient de bonne augure de m'envoyer avec un autre homme : Fédélis Hermélien.

Cet Humain originaire des bas cartiers de la capital, connaissait la ville comme sa poche, il savait précisément quelle rue il fallait emprunter pour ne pas se faire remarquer et également quelle route prendre pour échapper à des gardes trop vigilants. Sous sa capuche marron et son foulard noir, on ne pouvait discerner les traits du voleur, tout ce que l'on pouvait voir de lui était ses yeux noisettes et sa corpulence svelte. Il n'était pas du genre bavard et s'exprimait plus souvent pas les signes que par sa voix, ce qui au fond ne me gênait guère.

Les ruelles étaient déserte, mais dans peu de temps, les citoyens et sujets du royaume n'allait plus tarder à se réveiller pour vaquer à leurs occupations quotidiennes, tel des fourmilles aux services de leur reine. Plus nous approchions de la place et plus les rues était sale et odorante, des hommes sans le moindre sou dormaient à même le sol couvert d'eau et de déjection humaine. L'odeur y était insoutenable, je dissimulais mon nez dans ma manche pour ne plus sentir cette abominable senteur.

Quelles que minutes plus tard, nous arrivions finalement devant les grandes portes de la ville, deux gardes tenaient la grande porte sous leurs vigilances et un groupe de six hommes patrouillaient sans cesse le secteur, nous devions faire profile bas et éviter à tout prix de nous faire repérer, le peu de monde en ce lieu n'aidait en rien à nous dissimuler. Soudain j'apercus un homme seul qui semblait nerveux, se devait être cet individu qui possédait les informations que nous recherchions. Nous nous avançâmes vers lui en clignant une fois de l'oeil ce qui signifiait ami dans notre jargon, il nous répondit par le même geste suivi d'un grattement de tête qui voulait dire renseignement. Une fois à sa hauteur, mon collègue commençait directement les négociations. Quant à moi, je fixais du regard la porte d'entrée, certain qu'il allait se passer quelque chose sous peu...

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Les affres d'une nuit passablement hostile, un réveil chaotique aux premières lueurs de l'aube par le passage d'une caravane, il n'en fallait guère plus à la jeune femme pour afficher une mine patibulaire en ce matin brumeux.
Elle avait comme à son habitude abandonné Johal aux mains expertes d'un éleveur de sa connaissance afin que celui ci prenne un peu de repos de son côté, mais avait semble t il légèrement présumé de ses forces en reprenant sa route aussitôt. Des quatre lieues restant à parcourir pour atteindre Madorass elle n'en avala que trois, remettant le dernier au lendemain et s'installa sommairement pour la nuit dans le sous bois le plus proche , installation qui se borna à l'enroulement de sa cape en un oreiller de fortune et au dépôt de son baudrier a ses côtés une fois étendue par terre. Mais ce ne fut pas l'absence de couche qui rendit la nuit particulièrement désagréable, non pas, sa vie était jalonnée de campements depuis des années, mais il y avait de ces petites choses agaçantes auxquelles ont ne s'habitue jamais ... servir de buffet chaud à une colonie de fourmis forts voraces en était une .

Un soupir las tandis que sa main se portait pour la énième fois dans sa nuque rougie par les minuscules morsures, enfin les portes de la capitale. Une petite demi heure encore et elle se prélasserait dans les embruns d'un bain chaud. Cette seule pensée lui arracha une esquisse de sourire et lui fit reprendre un pas plus léger. Il n'y avait pas encore foule à cette heure même si la ville s'éveillait, quelques chalands extérieurs se présentaient régulièrement aux portes de la ville sans réel contrôle . Elle emboîta le pas d'une de ces charrettes, son regard se portant déjà loin derrière la herse, sur l'enseigne d'une boulangerie dont elle sentait presque les effluves, ohhhhh que oui, un bon morceau de pain frais ou quelconque viennoiserie avant le bain, voilà ce qui serait la première satisfaction de sa journée .

Pour-léchage avorté dans l'œuf par une main ferme s'abattant sur son épaule, ramenant son pied droit déjà engagé dans son prochain pas aux côtés de son acolyte, air à moitié ahuri suspendu au faciès strict du garde qui venait de la stopper.

"- Hep! Mamzel ."

"- Hmm?" Murmure interrogateur face au regard scrutateur qui la jauge de la tête aux pieds.

"- Vous allez me suivre ."

L'air benêt s'effaça au bénéfice d'un profil rendu plus grinçant encore par les douceurs promises qu'elle voyait s'éloigner ...

"- Tiens donc? En quel honneur ? "

"- En quel honneur qu'elle demande !" Releva le hallebardier d'une voix puissante. Rire gras au sein des gardes de faction, tandis que le flot de marchands et visiteurs s'intensifiait dans son dos, fluide , ininterrompu ... Pourquoi donc la retenait on, elle ? La guerrière s'agaçait, ses sourcils se froncèrent, elle n'appréciait guère être la risée de pourceaux, devant témoins qui plus est .
Elle dégagea sèchement son épaule et repris calmement mais brûlant d'une colère sourde la foulée que l'homme avait écourté un peu plus tôt .

"- Hmpf " Râle étouffé tandis que ce dernier l'a rattrapait tout aussi abruptement par les cheveux .

"- J'ai dit : Tu viens avec moi ! C'est clair ma jolie ? Où il faut que je t'arraches la tignasse mèche par mèche pour que ça te rentre dans le crâne ? "

Un regard enflammé pour seule réponse, prometteur d'une vengeance à assouvir, elle n'était pas en position de laver l'affront et en avait parfaitement conscience, la tête toujours ployée à la renverse elle avait remarqué l'attroupement sur la courtine . Il n'y avait pas là raison suffisante à se faire transpercer d'une flèche toute furieuse soit elle. L'expérience lui avait appris à brider, parfois, son impulsivité .

L'homme repris, jubilant de sa virilité retrouvée après l'affront qu'elle venait de lui faire.
"- Et bah voilà ... On fais moins sa maligne. Quand je dis qu'il est inutile de prendre des gants avec ce genre de chienne ... Herod, une corde ! Qu'il ne lui reprenne pas l'envie de nous fausser compagnie avant que l'on ai éclaircit certains points ..."

"- Quels points ? " Insista la guerrière, les dents serrées afin de juguler au mieux le désagrément de ces centaines de petites aiguilles qui lui mordaient le cuir chevelu à chaque tressautement de la pogne du garde .

Son cerbère attendit avec un sourire mauvais que son acolyte ait finit d'enrouler à plusieurs reprises une robuste cordelette autours de ses poignets maintenus par devant elle .
Il relâcha sa prise sur sa magnifique chevelure pour agripper tout aussi violemment sa mâchoire :

"- Il semblerait que tu ressembles trait pour trait à une faiseuse de trouble qu'on nous à chargé d'intercepter depuis un petit moment déjà ...mais une voleuse d'enfant ça ne s'oublie pas comme ça "

* Une voleuse d'enfant? Allons donc, qu'elle étais ce encore que cette histoire ? Ce n'était tout de même pas cette histoire avec Maiwenn, elle était adulte ...*

"- Viens maintenant !" un tir sec sur ses liens interrompit ses réflexions et la mit en branle à la suite des deux hommes, un troisième fermant la marche . Un troisième qui avait pris soin de lui retirer son armement tandis qu'on lui qualifiait ses tords, ce qui ne l'arrangeait guère, lui compliquant sérieusement les choses si elle s'avisait de s'enfuir. Enfin, songea t elle, il avait parlé de vérifications, peut être allait on effectivement la rechercher puisqu'elle n'était pas coupable de ce dont ont l'accusait,fauteuse de troubles, sans conteste ... en toute ses années elle avait mis son grain de sel dans plus d'une altercation en Madorass ... mais ni plus ni moins que beaucoup d'autres. Ses pensées encourageantes elle n'y croyait pas elle même, tout ce ramdam était incontestablement louche ... ce qui ne tarda pas à lui être confirmé, son meneur bifurquant soudainement du chemin menant au corps de garde pour s'engouffrer dans une ruelle attenante. Attenante et déserte bien entendu .

Une trentaine de pas durant lesquels la jeune femme eu tout le loisir de s'interroger encore sur cette obscure affaire, comptaient ils l'éxécuter sans autre forme de procès à
la conduire ainsi à l'écart ?

"- Rajoute un bâillon, c'est qu'elle serait fichue de nous rameuter tout le quartier ." Aussitôt dit aussitôt fait, pas même le temps d'une protestation qu'un fichu de coton à l'hygiène douteuse s'immisçait dans sa bouche , tirant et meurtrissant la commissure de ces lèvres. On la poussa violemment dans l'impasse se présentant à leur gauche, une arrière cour d'auberge sans doute au vu des caisses empilées .

L'impulsion donnée par le plus robuste des gardes la fit chavirer jusqu'à mi profondeur de l'impasse, immédiatement elle fit volte face et jaugea ses matons, jaugeant surtout de leurs intentions ...qui lui apparaissaient soudainement bien plus claires au vu des rictus pervers barrant désormais leurs visages . Deux "seulement" se dirigeaient vers elle, le troisième étant resté à faire le guet à l'entrée de l'impasse à ce qu'elle put en juger .
Trois pas vers elle, trois pas en arrière de sa part... Elle ne les quittait pas des yeux, passant de l'un à l'autre sans se départir de son expression sauvage, telle une biche acculée. Mais une biche qui ne comptait guère se rendre sans combattre, aussi limités fussent ses moyens, ligotée et désarmée face à deux solides colosses visiblement coutumiers de ce genre de parades . Un ballet cynique, ponctué de clins d'œils complices entre les deux soldats et de rires gutturaux .

"- Ben alors ma jolie ? On t'entends plus ? Trop émoustillée d'avoir deux solides gars comme nous pour te montrer ce que sont de vrais hommes ? Hey Herod on dirais qu'elle à compris la petite hein ? "

"- Ah ça pour sur ! T'as vu comme elle te regardes? On dirais qu'elle veut te bouffer ."

"- Oue t'as raison . Allons un peu de patience ma cocotte, le loup arrive " Joignant le geste à la parole, il combla, ou crû combler; les derniers pas le séparant encore de la jeune femme, mais fut cueilli par un coup de pied en pleine poitrine . N'eut elle les traits figés par le bâillon l'on eu pu saisir un sourire provocateur sur le visage revanchard de la guerrière à l'expression contrite de son agresseur renvoyé provisoirement dans ses quartiers .

" Espèce de sal... " Le talon de sa botte s'écrasa cette fois avec un craquement sec sur la rotule du second garde mis au pas de charge, le détournant lui aussi de sa cible pour quelques secondes, vertu louable que celle de la douleur qui vous recentrait systématiquement sur vous même . Elle saisit sa chance, et s'engouffra entre les deux hommes...

Mais l'impasse était relativement profonde, à l'instar de ses secondes qui vous paraissent des heures dans la criticité d'un moment, et le guet point distrait, malheureusement. Ce fût sa propre lame qui lui barra la sortie . Dans l'instant qui s'ensuivait deux solides pognes la ramenait sans ménagement dans les tréfonds du cul de sac pour un tabassage en règle

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Plusieurs minutes s'étaient déjà écoulées depuis que mon partenaire avait commencé la négociation avec notre contact. L'entrée de la ville était déjà bondée par les commerçants et citoyen en tous genre. Il était désormais impossible à quiconque de nous reconnaitre dans une telle foule. Cette mission allait se dérouler bien mieux que je ne l'avais espéré, ce qui, au fond, ne pouvait pas me faire de mal.

Mais en observant une nouvelle fois les portes qui se dressaient devant nous, je vis à ce moment un spectacle qui me dégoôtai au plus haut point. Trois gardes venaient de jeter le dévolu sur une ravissante jeune femme, l'un d'entre eux, surement leur sergent attrapa la douce dame par sa longue et magnifique chevelure rousse. Quel sale chien ! Je pouvais d'ici l'entendre jubiler de fierté ! Un autre caniche du Roi s'approcha de la malheureuse pour lui serrer les poignets, une fois sa sale besogne accomplie, le chef, qui se tenait à côté d'elle, lâcha son emprise sur ses cheveux avant de lui bloquer la mâchoire. Apparemment l'homme accusait la jeune femme d'avoir commit une faute,surement inventait de toute pièce, mais de ma position actuel, je ne pouvais comprendre ses dires.

- Viens maintenant !

Le garde venait d'aboyer son ordre, suite à ses mots, un troisième homme dépouilla la jeune femme de toutes ses armes. Désormais seul et sans arme, elle n'avait pas la moindre chance de leurs échapper, je me devais d'intervenir pour sont bien !

- Je ne serais pas long, attend moi ici...

- Mais ou va tu Voltivius ?

- Ne t'en fais pas pour moi, tous ce passera bien.

Je laissai mon partenaire continué sa discutions avec l'autre homme pour me lancer à la poursuite de ces soldats. Une échelle posait non loin de moi sur un mur me permis de monter sur le toit d'un bâtiment, désormais, je pouvais ainsi les suivre sans me faire repérer. Quelques instants plus tard, les hommes du Roi bâillonnèrent la jeune femme avant de la projeter violemment au sol. L'un d'entre eux se sépara du groupe pour faire le guet pendant que les deux restent s'approchèrent de la jeune femme avec des rictus pervers.

"- Ben alors ma jolie ? On t'entend plus ? Trop émoustillée d'avoir deux solides gars comme nous pour te montrer ce que sont de vrais hommes ? Hey Herod on dirait qu'elle a compris la petite hein ? "

"- Ah ça pour sur ! T'as vu comme elle te regarde? On dirait qu'elle veut te bouffer."

"- Oue t'as raison. Allons un peu de patience ma cocotte, le loup arrive "

Suite à ses mots, le colosse s'approcha de la jeune femme, pensant sans aucun doute assouvir ses fantasmes. Il fût cependant accueilli par un bon coup en pleine poitrine

" Espèce de sal... "

Le second agresseur eut le droit de recevoir le talon de la jeune femme en pleine rotule qui fût surement bien endommagé par cette frappe, le craquement sec provenant du garde confirma mes dires. La guerrière profita de l'effet de surprise qu'elle venait de causer pour tenter d'échapper à ses oppresseurs mais malheureusement, elle fût rapidement rattrapée et trainer au fond de l'impasse. Ce fût maintenant ou jamais.

Je m'élançai de mon sol pour retomber sur le sol un peu plus bas, je sortie ma lame de son fourreau, tant d'impudence se devait d'être rachetait par le sang. Les gardes surpris par ma visite inattendue, se retournèrent brusquement.

- Mais c'est qui cet abr... Mais... Mais c'est l'assassin !

- C'est lui le criminelle recherchée ! Tuez-le ! Sa tête vaut plus de mille pièces d'or !

L'homme qui s'occupait de surveiller la ruelle se rua sur moi avec rage. Décidait à séparer mon crâne du reste de mon corps, mais à l'aide d'un simple mouvement de tête je parvins à esquiver son attaque sans trop de difficultés. Cet homme n'avait pas l'habitude des combats, son manque d'assurance démontrait cela, il ne me fallût pas longtemps avant d'enfoncer ma lame profondément dans son torse. Il tomba lourdement au sol sans vie.

- S'pèce de raclure ! Herod occupe toi de lui !

Tel un bon chien, l'individu se lança à son tour contre moi, l'épée à la main et la peur dans le ventre. Attaque, esquive, contre, parade, tel était les maîtres mots de notre duel. Après un court instant qui me semblait durée des heures, je parvins à prendre l'avantage en tranchant de part en part le buste de mon ennemi. A bout de souffle, je tendis la main vers le sergent et lui fît signe de venir me défier.

- Tu ne perds rien pour attendre mon mignon, je vais te faire bouffer les pissenlits par la racine !

A peine eut-il le temps de finir sa phrase, qu'un couteau, sorti de nulle part, se blottit dans sa gorge. Je fis un demi-tour sur moi-même pour connaitre l'identité du meurtrier, que ne fût pas ma surprise quand je découvris que le lanceur de couteau n'était qu'autre Fédélis.

- D'autre arrive ! Nous devons y aller, grouille toi !

Sans chercher à comprendre, je détachai la jeune femme de ses liens et la débâillonnai rapidement, nous devions maintenant fuir ou bien renoncer à la vie, je ne pris que peu de temps à choisir une solution.

- J'ai était époustouflait par ton courage, mais il nous à présent déguerpir de cet endroit, te sens tu encore capable de courir ?

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La jeune femme gisait à terre, en appui précaire sur ses coudes et ses genoux. Le mouvement de ses omoplates trahissait une toux caverneuse renvoyée dans ses quartiers par le bâillon qui, s'il n'empêchait pas la poussière virevoltante de s'engouffrer dans ses narines, lui interdisait bel et bien de l'évacuer. Rancunier le bonhomme, et vicieux ...Il était évident qu'il prenait un malin plaisir à la dominer ainsi.
Un nouveau coup dans les côtes ,bien susceptible de lui faire rendre son petit déjeuner si toutefois elle en avait pris un, la fit grogner et rouler sur le flanc. Une première gifle magistrale lui avait fait perdre l'équilibre et depuis il s'en donnait à cœur joie. Pas de doute, si elle ressortait de ce cul de sac ce serait avec suffisamment de bleus ,mais si cette mise à tabac occultait ses intentions premières, cela en valait sans doute la peine, mieux valait des blessures physiques qu'un éternel vague à l'âme.
A nouveau il lui tira les cheveux, et une nouvelle fois elle se maudit de tant tenir à ce dernier bastillon de féminité qui lui avait déjà joué quelques tours. Il fallait leur reconnaître une certaine utilité dans ses missions séductions ...Mais à cet instant précis elle ce serait bien passée d'être séduisante , oui, définitivement, au vu de l'odeur de charcuterie qui se dégageait de l'haleine fétide de son bourreau lorsqu'il se pencha près de son visage .

"-Alors? Calmée ? On peut reprendre ou il t'en faut encore pour te rappeler qui est le maître ici bas ?"

Quel était donc l'intérêt de lui poser des questions alors qu'elle était réduite au silence ? Décidément les hommes étaient d'une stupidité confondante. Un rictus de satisfaction déformait les traits déjà peu amènes du sergent, un nez planté là tel une montagne au milieu d'une plaine dévastée , des sourcils broussailleux qui ne formaient qu'une ligne continue d'un œil à l'autre, le tout agrémenté d'une balafre qui pointait vers une bouche aux dents jaunies dès qu'il l'ouvrait. Elle commençait à sincèrement revendiquer un arrêt cardiaque puisque ce fichu don ne daignait se manifester, lorsqu'un évènement inespéré se produisit .

Un quatrième larron venait de se joindre à la danse, capé de sorte qu'on ne pouvait encore discerné ses traits, il atterit souplement au milieu de l'impasse, visiblement passé par les toits .Cette intrusion ne paru pas au goût du garde lubrique, qui ne l'était pas suffisamment pour se donner en spectacle devant un quelconque importun. Il relâcha sa prise sur la crinière de la jeune femme non sans lui avoir léché la joue, laissant une traînée de bave qu'elle se hâta d'essuyer de sa manche, aussi sonnée fut elle.

"- Mais quel est cet abrut..."

Le compagnon de jeu du sergent s'était déjà départi de sa position nonchalante de spectateur assidu pour chasser le visiteur. Arrivant face à ce dernier à présent redressé, il découvrit enfin ses traits et changea d'attitude passant de l'agacement hautain au saisissement.

"C'est l'assassin !"

Son supérieur trouva aussitôt les mots pour lui redonner cœur à l'ouvrage.

"- C'est lui le criminel recherché ! Tuez-le ! Sa tête vaut plus de mille pièces d'or !" éructa t' il depuis le fond de l'impasse. Mais si la motivation était bien là, le suspens fut limité, deux trois passes et le sort du premier soldat était réglé, révélant au passage les intentions de l'inconnu, qui n'avait visiblement pas chu du toit par hasard.

"- S'pèce de raclure ! Herod occupe toi de lui !" Vexé le sergent, de voir ainsi son sous-fifre saigné comme un poulet, c'était palpable et, assez jubilatoire. Il ne prêtait alors plus attention à la guerrière qui, réunissant ses forces tentait de se relever, mais se souvint toutefois de sa présence lorsque l'assassin se débarrassa du guet. Il lui envoya un coup de pied en plein visage qui la renvoya aussitôt dans ses quartiers. Pourceau sans nul doute, mais pas suffisamment idiot pour risquer de se faire attaquer en traître par une furie tandis qu'il affronterait un agile combattant.

"- Tu ne perds rien pour attendre mon mignon, je vais te faire bouffer les pissenlits par la racine !" Il n'eut pas l'occasion de fomenter ses dires,son invective mourant dans un gargouillis sinistre alors qu'un coutelas à double tranchant se fichait dans sa gorge.

Un tir d'une précision sans faille que n'eut pas vraiment l'occasion d'apprécier Kara, encore étourdie lorsque l'assassin s'accroupit à ses côtés, la débarrassant de ses entraves après que son acolyte l'ai prévenu de l'arrivée imminente de royalistes. Ces derniers n'apprécierait sans doute guère le spectacle de trois des leurs gisant dans leur sang.

"- J'ai été époustouflé par ton courage, mais il nous à présent déguerpir de cet endroit, te sens tu encore capable de courir ?" l'interrogea le jeune homme en tranchant d'un geste précis le linge qui lui meurtrissait la bouche.

Elle esquissa une rapide grimace pour récupérer l'usage de ses muscles faciaux passablement engourdis et lui répondit en se relevant aussi rapidement qu'elle le put, un brin titubante.

"- Il le faudra bien."

L'assassin acquiesça d'un signe de tête satisfait. Il entreprit aussitôt avec son compères le remaniement des caisses empilées là afin d'en faire un promontoire suffisamment stable pour leur permettre de fuir par les toits, et suffisamment brinqueballant pour le faire chuter une fois là haut, détournant les soldats à venir de cette piste.

Un court laps de temps que Kara mit à profit pour récupérer ses armes et aller voir la dépouille de son tortionnaire. Ce fut son tour d'afficher un sourire sardonique lorsqu'elle croisa son regard encore habité. L'homme avait beau être à l'agonie, une lueur de panique ne s'en glissa pas moins dans ses prunelles déjà agrandies par l'horreur de sentir la vie le quitter à chaque pulsation de son traître de cœur. Elle se pencha à son tour près de son oreille.

"- La décence voudrait que je t'achèves. "

Elle se recula de quelques centimètres pour lire la réaction sur le visage blême du sergent. Toujours cette crainte viscérale de l'instant dernier, mais un certain soulagement toutefois. Elle lui sourit et dégaina sa dague, lui caressant lascivement la joue d'un tranchant, puis de l'autre ...se pencha à nouveau.

" Oui, voudrait..."

D'une succession de gestes secs et précis, elle trancha les commissures des lèvres de son bourreau devenu victime sans même se redresser pour effectuer sa besogne, lui octroyant un sourire éternel quelque peu outrancier pour son dernier voyage. Un râle de douleur étouffé dans une gorge noyée par son propre sang. Elle repris, se penchant à en frôler l'oreille de l'agonisant et susurra, tandis que sa lame vengeresse quittait le visage de l'homme pour descendre le long de sa gorge, puis de son torse, dans une caresse mortelle.

"- Mais MOI je ne veut pas ..."

La dague déjà zébrée d'un filet rougeoyant perdit tout son brillant en s'enfonçant violemment dans le bas ventre du libidineux soldat, tranchant efficacement ses attributs,au titre d'une revanche symbolique . Il n'avait a priori aucune chance de s'en sortir avec tout le sang qu'il avait déjà perdu et allait doublement perdre à présent, mais si un mage bienfaisant s'avisait par malheur de secourir cette vermine avant qu'elle n'expire, au moins ne serait il plus jamais en mesure d'abuser d'une femme et contraint de vivre avec le souvenir de ce revers cuisant et douloureux s'il en était.

L'assassin la héla, la soustrayant au délice de la vengeance. Certes un sang angevin bouillait dans ses veines, mais elle était avant tout humaine et ce seul ascendant lui autorisait toute bassesse.

Essuyant avec soin sa dague sur les fripes royalistes elle se releva et marcha d'un pas leste jusqu'à ses sauveurs, en profitant pour jauger de sa capacité retrouvée à se mouvoir sans perte d'équilibre. Au loin le pas lourd et cadencé d'une garnison rentrant sans doute de ronde. Il lui firent la courte échelle pour la hisser sur la première caisse qui lui arrivait à hauteur d'épaule, et elle se débrouilla pour les suivantes de hauteur plus raisonnable. Les deux hommes escaladèrent ces marches de fortune sur ses talons avec une aisance peu commune.

Une fois là haut l'assassin donna le pas, se contentant de lestes enjambées pour les premiers toits, le temps de s'assurer par de furtifs regards que la jeune femme s'acclimatait aux particularités de cette voie aérienne, puis entama une franche course une fois rassuré sur ce point.
L'adrénaline l'aidait comme toujours en ces moments là à faire fit des étourdissements inéluctables suite aux coups reçus, lui octroyant provisoirement le bénéfice de son agilité naturelle, au combien mise à profit dans cette débandade semée d'embuches, où l'équilibre était constamment mis à mal.

Des cris c'étaient élevés de l'impasse alors qu'ils entamaient leur progression sur le troisième toit, mais rien ne vint à leurs trousses,faire choir les caisses les plus hautes avait visiblement suffit à détourner la garnison des toits comme un refuge probable aux meurtriers de leurs pairs.
Une chose était certaine, elle allait devoir se montrer prudente en présence de soldats royalistes dans les temps à venir ... la découverte de trois employés du tyran assassinés sans sa dépouille à leurs côtés n'allait sans doute pas arranger son cas.

Enfin, le plus vieux et discret des deux hommes, l'homme au coutelas, les fit bifurquer et s'arrêter au détour d'un chien assit. Tant mieux, elle commençait à fatiguer et la faiblesse physique reprenait peu à peu son ascendant sur le mental aux forces décuplées par l'instinct de fuite. Dans une apathie récupératrice elle observa le lanceur œuvrer dans un autre de ses talents, le crochetage de serrure, tandis que l'assassin jetait un œil discret sur la ruelle en contrebas. La porte au bois malmenée par les intempéries céda facilement et s'ouvrit sur un grenier assez sombre, puisqu'il n'était éclairé que de deux persiennes, mais aux odeurs de victuailles vous chatouillant les narines .
Tout trois s'y engouffrèrent lestement et, voyant que la course s'arrêtait là, la jeune femme s'écroula dans les bottes de paille remisées là pour l'hiver. Elle était trop épuisée pour chercher à comprendre quoi que ce soit maintenant que le sang affluait dans ses tempes avec d'autant plus de violence que la sensation en avait été refoulée jusque là.

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