''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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 Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]

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Loric Custigan



________________

Loric Custigan
________________


Race : Humain
Classe : Roublard
Métier : Arnaque, crime et botanique.
Croyances : Sa dague et le poison létal qui la recouvre.
Groupe : Alliance des Ombres-Confrérie des Ombres

Âge : 28

Messages : 17


Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] _
MessageSujet: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyLun 22 Aoû 2011 - 22:20

Au sein de la Shade Brotherhood, le conseil est une institution à part. Les réunions font office de véritables scène théâtrales, ou divers roublard sénile et autres marchands véreux statuent sur les intérêts de la guilde. Tous les ordres important transitent par eux, toutes les négociations, ou les requêtes vitales nécessitent leur approbation. Parfois les débats sont animés, voir même envenimés, mais une seule volonté prime, les intérêts de la guilde. Ensuite faire plus de profit que son voisin !
Loric les a toujours comparé à des charognards, mais jamais il n'aurait la maladresse de douter de leurs compétences. Car tous les hommes ayant l'honneur de siéger au conseil méritent amplement leur place. Les lois de la confrérie régissent une démocratie ou chaque conseiller est élu par ses pairs, suivant son domaine d'activité afin qu'il représente une partie de la guilde. Quelques dinosaures et éminents sages siègent au conseil depuis de longues années et sûrement jusqu'à leur mort, tandis que d'autres jouent aux chaise musicales si leur incompétence est avérée.
Néanmoins, ceci est la partie visible de l'iceberg. Car des hommes de pouvoir, des hommes d' influence tirent certaines ficelles dans l'ombre... Des réunions secrètes se tiennent à l’abri des regards indiscrets. Et seul un petit comité de conseillers influents, ainsi que quelques puissants seigneurs de la guilde, peuvent y assister. Dans le jargon on appelle cette réunion « Le Cercle » et leur rôle consiste à s'occuper des affaires obscures de la confrérie. Assassinats, pillages, complots ou coups d'états, les activités du Cercle ne manquent pas, il veille vigoureusement à exaucer les intentions du conseil, par quel que soit le moyen. Et pour y parvenir le Cercle possède sous ses ordre la plus dangereuse arme de la Shade Brotherhood ; L'ordre des Ombres...

Cette nuit la en particulier, une de ces réunions secrète avait lieu en plein cœur de Venill. Le lieu de rendez vous se situait dans le quartier général des Shade ; une pièce nichée en plein sous-sol du gigantesque bastion. Camouflée et insonorisée par le dédale de pierre, le Cercle pouvait y débattre en toute tranquillité. Ce soir la, les membres étaient tous présents sans exception. L'heure était grave, la crispation des roublards plombait l'ambiance, tandis que l'impuissance des sages se trahissait sur leurs visages. Un homme d'age mur semblait présidait l'assemblait. Il était assis en bout de table et parlait bien plus que tous les autres. D'ailleurs ils buvaient tous ses paroles, comme si seul lui pourrait trouver une solution. Son visage était marqué par les combats, mais sa parure de soie et de cuir, sa longue chevelure finement coiffée, ainsi que la beauté de ses nombreux bijoux, contrastaient avec son allure de Roublard. Une telle débauche d'argent trahissait ses activités florissantes.

Un conseiller l'interpella :

« Prince-Marchand il faut agir d'urgence a Madorass. Une grande partie de nos associés nous ont littéralement trahis. Ils commercent dorénavant avec les capes blanches, mais pire encore ils freinent nos trafics et nos affaires. Si cela continue comme ça nous perdrons toute influence en Madorass !

- Je sais tout cela. Les nouvelles viennent de me parvenir. Que suggerez-vous conseiller Jonas ?

La question étaient destiné a un vieil homme discret, assis autour de la table. Il se tourna les pouces quelques secondes avant de répondre.


- L'arrêt des négociations avec le seigneur Huldan est notre principal problème. Il détient une grande partie des docks et des accès au port, sans son appui nos commerces sont condamnés. De plus il est très riche et très influent, beaucoup de bourgeois et autres petits nobliaux le suivent aveuglément. Du coup ils nous trahissent aussi dans son sillage. Nous devons nous focaliser sur lui, et ensuite pourparlers avec les autres clans. Mais j'ai bien peur que nous ne soyons forcer d'utiliser la force pour régler ce conflit.

Un roublard d'influence prit alors la suite en coupant le vieux conseiller :

-C'est ce que je me forçais à vous dire. Envoyons des Ombres pour tâter le terrain. Quelques têtes coupés devraient régler le problème.


Le conseiller Jonas repliqua :

-Oui c'est ça, et si ils se rendent compte de nos agissements les marchands se révolteront et il n'y aura plus aucune chance de retour en arrière.

Voyant que la discussion s'emballait le Prince-Marchand s'interposa :

- De toute façon il faut agir et vite. J'ai décidé d'envoyer Custigan pour s'occuper du problème Huldan.  De tous, c'est le plus subtil et le plus à même de régler cette situation sans que rien ne s'ébruite. Et si la tête d'Huldan doit être coupé il s'arrangera pour que personne ne soit suspecté. Ensuite j'enverrais d'autres Ombres l'épauler et nous verrons comment les cartes seront distribués avant d'agir. En attendant la Shade Brotherhood fera profil bas a Madorass. Cela convient-il à tout le monde ?

Les membres de la réunion acquiescèrent un à uns.

- Bien. Faîtes entrer Loric Custigan...


*******



Le navire de contrebande; le brochet, naviguait paisiblement sur les eaux du fleuve Rorim. Affilié a la guilde Shade BrotherHood, le bateau effectuait de fréquents allers-retour entre Venill et Madorass, profitant des nombreuses escales, des différentes routes fluviales, afin de vendre ou troquer ses marchandises douteuses. Le voyage était long, monotone et éprouvant, pouvant s'étaler sur quelques semaines si le vent se montrait capricieux. Des bœufs, entassés dans les cales, avaient beau tracter l’embarcation a l'aide de harnais et de cordages lorsque les voilures s’avéraient inutiles, cela ne suffisait pas à donner une vitesse suffisante.
Loric se trouvait à bord, fraîchement missionné par le Cercle. Les ordres reçus furent clairs et intraitables : Forcer le seigneur Huldann à ré-entamer les négociations. Cela par quelque que soit le moyen tant que personne ne se doute de l'intervention de la guilde. La tache s’avérait coriace, nécessitant une subtilité perfide. Un défi comme il les aime. Il n'était pour l'instant pas question d'assassinat, mais Loric savait qu'il en arriverait la si il ne réglait pas la situation. Après tout, le cercle trouvait en lui l'assassin parfait pour agir sans laisser de trace. Ombre parmi les ombres, il lui arrivait parfois de regretter de posséder un tel pouvoir d'infiltration et une telle efficacité pour le meurtre. Les contrats n'étant pas vraiment les taches qu'il affectionne le plus. L'espionnage ou le larcin de haut-vol voilà qui l'excitait et lui plaisait, néanmoins la guilde avait la fâcheuse habitude de lui ordonner de nombreux assassinats dorénavant. Ah qu'il regrettait la période ou il écumait les ports avec son compagnon Cayn...

Les passes-temps sur le brochet se faisaient rare. Grâce à son titre d'ombre, Loric ne participait pas aux quart de l'équipage. Il passait le temps comme bon lui convenait, alternant les soirées à parier de l'argent dans les soutes, à flemmarder, à se saouler, ou à savourer un divin repas dans les appartements du capitaine affidé. Oh les quelques escales parvinrent un peu à la distraire, mais il faut avouer que les heures s'écoulaient avec une terrifiante monotonie. Toute cette attente, tout cet temps libre à observer le paysage qui défile, Loric l'utilisa afin d'éluder le plan parfait. Il mit du temps à trouver la stratégie qui contenant le moins de faille. Celle qui ne risquait pas un violent retour de flamme sur la guilde. Ou alors moins que les autres... Néanmoins il finit par se décider, il agirait avec ses connaissances les plus meurtrières et parmi les plus redoutés pour tenir sa cible par les couilles ; Son savoir en herboristerie et les terrifiants poisons recouvrant les lames de son arsenal. Il disposait d'un nombre incroyable de fioles et autres mixtures ; Paralysie, douleur effroyable, mort instantanée ou dans d'atroces souffrances. Ainsi que d'autres décoctions en tout genre, nocives ou même bénéfiques. Une idée germa dans sa tête, un plan machiavélique digne des ambitions du Prince-Marchand. Il allait mixer différents ingrédients, puis créer un nouveau poison spécifiquement pour ce bon vieux Huldan. Un Cadeau digne de leur retrouvailles.
Le Brochet se rapprochait peu à peu des campagnes de Madorass, Loric allait enfin distribuer les cartes de ce premier acte...




Dernière édition par Loric Custigan le Lun 19 Sep 2011 - 18:55, édité 1 fois
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Cayn Howl



________________

Cayn Howl
________________


Race : Demi-Démon Commun
Classe : Lame Noire
Métier : Ombre - ancien Contrebandier
Croyances : Aucune
Groupe : Alliance des Ombres-Confrérie des Ombres

Âge : 29 ans

Messages : 85


Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] _
MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyMer 24 Aoû 2011 - 0:08

Marre d’enchainer les missions en solo, l’Ombre retournait au bercail, dissimulé sous l’agglomération portuaire. L’entrée de la guilde s’atteignait par quelques issues hautement surveillées et surtout improbables d’accès. L’auberge de la pinte d'or, détenait un passage dans la salle des réserves. Parmi les clients, on retrouvait quelques conscrits, tandis que le tavernier, un ancien affidé, était parfois chargé de diriger ses hommes, contre les quelques curieux ou personnes nuisibles à la Confrérie.

Bien sûr, il existait d’autres gorges mais pour cette fois, L’assassin emprunta celle du pinte d'or. S’installant au comptoir pour déguster une bière, il s’appropriait une discrétion pour finalement se lever et passer par l’arrière-salle. Le tavernier lui jeta un clin d’œil avant que L’ombre ne passe au travers de la porte. Refermant le battant derrière lui, il s’avança à travers le dédalle de bouteilles et poussa trois briques désaxer. Pour le remarquer, il fallait avoir un œil d’expert, car seul l’habitude permettait de les repérer. Une méthode moins éprouvante qu’étudier la configuration en mémorisant le mot de passe délimité par le nombre de briques existantes. De quoi se forcer à connaître par cœur les mouchetures sur les briques à enfoncer. L’ombre, empruntait tellement souvent cette issue, qu’il aurait pu s’y engouffrer les yeux fermés. Permutant l’emplacement des briques, un morceau de béton fondu dans le sol pivota pour laisser apparaître un escalier secret. L’assassin l’emprunta et traversa un long couloir, aussi sombre que glacial. Parvenant à une grande porte en acier, il frappa au battant de trois coups suivit de deux. Ce qui permis l’ouverture, dans le sinistre grincement des gonds, profondément encré dans la roche. Un conscrit le salua à son arrivée, après tout, l’Ombre portait une réputation frôlant l’admiration de ses subordonnés.

Cette fois, il ne prit guère le temps de trainailler et fila à travers plusieurs couloirs, atteignant une chambre où il déposa une requête par écrit.

« Moi, frère des Ombres, Lame, Cayn Howl, impose ma décision au Conseil.

Jusqu’à nouvel ordre, ne désire plus être confronté aux démons. De même, je refuse les contrats de longues durées en solitaire. Au grée de votre décision, il me serait même appréciable de réintégrer les quêtes en compagnie de Loric Custigan.

Au plaisir de servir la guilde et mes propres intérêts, je reste dans l’attente de votre réponse. »


Il quitta ensuite la pièce pour accéder à un autre lieu, après avoir traversé une fourmilière de directions. Il fut reçut par Irham, membre du Conseil, à qui il balança un sac contenant la tête d’un chef de clan qui fut très difficile à débusquer. Après avoir joué la comédie avec une jeune femme afin d’atteindre sa cible, il était parvenu à découvrir l’accès au clan pour seulement défier le détenteur du titre. Après un affront monumental, il triompha de son opposant, complétant fondamentalement son objectif.
Irham le félicita pour cette mission qui fut particulièrement périlleuse et l’incita à reprendre du service dans trois jours. Cayn refusa en lui expliquant qu’il avait exposé une requête. Après un bref débat, le Conseillé concéda au caprice de l’Ombre pour finalement transmettre sa quête à un candidat plus désireux de vaincre en solitaire.
Cet ainsi que l’assassin prit patience, profitant de son rang pour jouir d’un confort excessif, en attendant la conclusion du Conseil.

-Cayn Howl » l’interpela un conscrit, chargé de lui transmettre un message provenant du Conseil. « Ta requête est acceptée, tu vas pouvoir réhabiliter une place en compagnie de ton frère d’arme. Tu n’as plus qu’à rejoindre le Conseil, pour qu’ils te donnent de plus amples explications sur ton objectif, on n’a pas voulu m’en dire davantage…

Lame serra le poing d’allégresse, il allait pouvoir s’amuser avec son collègue comme autrefois. Depuis quelques missions qui s’étaient éternisés, il n’avait plus eu l’occasion de rigoler avec son partenaire qui représentait par la même occasion, l’équivalent d’un frère, bref son meilleur ami ! S’élançant dans le couloir menant au Conseil, c’est limite s’il n’entamait pas un chant de joie, tellement il était pressé de partir en quête, chose qui n’était plus survenu depuis longtemps, vraiment très longtemps…


Dernière édition par Cayn Howl le Lun 29 Aoû 2011 - 17:26, édité 1 fois
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Allaster Daraïn



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Allaster Daraïn
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Race : Humain
Classe : Chevalier
Métier : Ombre et Chevalier Errant
Croyances : Dieu de la Guerre
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Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] _
MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyJeu 25 Aoû 2011 - 4:10

- Hum… Y va point tarder à pleuvoir des hallebardes à vous en crever la tête ! s’écria un commerçant. Où peut donc bien aller un ch’valier d’vot trempe par un temps de chien pareil ?
- Mes affaires resteront miennes, mon brave, rétorqua Allaster d’un visage dur.
- Bien bien, répondit l’autre sans s’offusquer. Alors peut-être bin qu’vous pouvez m’achetez que’ques articles chat en poche, avant de filer à vos…affaires, hum ?

Le regard grisâtre du chevalier s’abaissa sur les objets balancés sur l’étal. Le commerçant souriait faussement, joignant ses mains tant en signe de fallacieuse soumission qu’en preuve de discrète impatience. Il tentait – derrière son étalage sommaire - de titiller l’intérêt de son potentiel client, l’appâtant avec ses articles prétendument exotiques.
Les traits du visage taillés à la serpe, Allaster inspectait les objets sans conviction aucune.

- Indiquez-moi seulement où se trouve le temple consacré au Dieu de la Guerre, répondit-il.
- C’est-y que l’chevalier qu’vous êtes vient battre sa coulpe devant les dieux, sieur ? s’enquit le véreux.

Le regard d’Allaster, tel des flèches prestement décochées, percèrent les yeux de l’avide commerçant avec une profondeur froide. Celui-ci ne s’en émut guère outre mesure, placardant cet inlassable sourire narquois comme l’on placarde l’enseigne d’un étrange commerce au-dessus d’une battisse branlante. Sieur Daraïn répliqua :

- Mes affaires resteront miennes, vous ai-je déjà dit. Indiquez-moi la direction du temple. Et faites fissa.

Une pièce d’or passa d’un homme à l’autre. L’un sourit plus encore, l’autre garda son expression de pierre.

- Hum… Par là-bas, sieur… Par là-bas. Mais dépêchez-vous, les dieux vont point tarder à nous pisser sur la gueule.

La voix du commerçant s’éparpilla dans un rire gras et sonore tandis qu’Allaster tournait déjà des talons. Quelques minutes alourdirent un peu plus le temps. Les nuages, à leur image, s’alourdirent également. Les cieux se gorgeaient peu à peu de teintes noyées entre le gris étiolé, la noir profond et le blanc brumeux. L’ambiance était humide et fraîche en cette cité de Madorass, s’alliant à l’humeur de sieur Daraïn avec une justesse tranchante.

Allaster pénétra le petit temple avec la discrétion d’une ombre...
Il referma la lourde porte de chêne derrière lui. Déjà, les lueurs tamisées étendaient leurs bras en sa direction. Elles ondulaient avec la courbure divine des flammes de ces bougies parfumées. La lumière chaude qui tapissait l’unique salle du temple reflétait des éclats mystiques. Des éclats pourpres, ocres, ambrés, or. Des éclats signifiant la passion, la fougue, le feu, le sang, la guerre. Des éclats envoyés du dieu, de son dieu.
Les effluves d’encens, elles aussi, épaississaient l’atmosphère déjà bien chargée. Le crépitement de quelques torches apportait sa part de langueur presque divine et la chaleur faisait sueur ces murs battis dans une pierre beige.

Allaster s’avança davantage, Ombre parmi les ombres.
De chaque côté de la salle, longeant les murs telles des statues de pierre, des armures se dressaient dans une pénombre chaleureuse. Chacune d’elle répercutait des scintillements différents qui, du fait de ce jeu de lumière, imposait le respect.

Le chevalier s’agenouilla devant un cercle creusé au sol. Son sculpteur y avait fait partir des dizaines de petits canaux gravés à même les dalles. Des canaux tantôt droits, tantôt arrondis qui se rejoignaient tôt ou tard au centre de ce cercle dans un parcours labyrinthique. Les gravures, dans leur globalité, étaient recouvertes d’écailles rouges et desséchées, représentant le bouclier du Dieu de la Guerre : L’Egide du Sacrifice.

Un prêtre vint s’agenouiller auprès d’Allaster. Sa robe frotta le sol dans un bruissement léger, comme atténué par la torpeur des lieux. Dans ses mains, un petit lapin remuait tranquillement. D’un geste lent et sans un mot, le prêtre le tendit au chevalier ; le silence comme unique porteur du message.
Le contact avec l’animal fut des plus apaisants. Une preuve de douceur avant la brutalité, de calme avant la tempête, de vie paisible avant la mort atroce, de paix avant la guerre.
Allaster resserra son étreinte sur le lapin ensommeillé. Le sentence ne fut guère longue à s’exécuter. La morsure de la dague fit s’écouler une vie écarlate sur les gravures. De faibles soubresauts secouèrent le petit animal avant qu’une sinistre immobilité ne l’accueille. Sa gorge s’ouvrait dans un sourire fin et sanglant, abreuvant l’Egide du Sacrifice d’un sang brûlant. Le liquide glissa dans le labyrinthe de canaux, dessinant les contours du bouclier gravé à l’encre pourpre.
L’offrande était faite.

- Soldat divin, psalmodia le prêtre, par ce présent sacrifice, tu prouves ton adoration envers le Dieu de la Guerre. Que ton offrande soit acceptée, que ta prière soit entendue et écoutée, que ta foi perdure aujourd’hui comme demain et que ta lame s’aiguise autant que ton esprit. Soldat divin, prie, écoute et vois.

Le sang, peu à peu, était bu par les dalles gravées, ne laissant découvrir que des écailles rouges et desséchées.
L’offrande était acceptée.
Le silence, tel un drap épais, recouvrit l’intérieur du temple. Les minutes de recueillement s’écoulèrent avant que le prêtre ne parle :

- Mon fils, dis-moi pourquoi le Dieu de la Guerre t’a mené en ces lieux ?
- Le devoir, mon père. Rien d’autre que le devoir. La guilde a besoin de vos lumières.

Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, le prêtre, du nom de Paul Dimondiel, était un Associé du clan Shade Brotherhood. Un homme de foi, allié à une guilde aux pratiques douteuses. Alliance incongrue.
Paul Dimondiel n’avait eu d’autres choix que de nouer des contacts plus ou moins étroits avec la confrérie. Le Royaume, ne débloquant plus aucun fonds permettant au prêtre de subvenir au besoin de sa foi, avait purement abandonné ce temple jugé trop insignifiant. Les financements liés à l’entretien du saint endroit avaient rapidement accablé Paul Dimondiel qui, quêtant désespérément une once d’or, s’était tourné discrètement vers la guilde. Le prête se voyait donc offrir ses précieuses informations contre quelques rétributions. Car qui mieux qu’un prêtre respectable pouvait être invité aux dîners intellectuels - donnés par quelques bourgeois et nobliaux - durant lesquels ceux-ci se laissaient aller à la confidence de leurs affaires ? Qui mieux qu’un homme religieux, pour sûr, pouvait recueillir les confessions des hommes et des femmes, du plus miséreux au plus noble ?

Paul Dimondiel plongea sa main dans l’un des replis de sa robe. Il en extirpa une enveloppe avant de l’offrir au sieur Daraïn.

- Voici ce que j’ai pu glaner des différentes discussions entre gens influents. Tout semble tourner autour du seigneur Huldan et de ses positions plus qu’avantageuses sur les rives du fleuve Rorim. Sur ce point, je ne vous apprends rien, vous me le concèderez. Vous y trouverez cependant quelques noms de petits marchands et négociants qui semblent mécontents du monopole qu’exerce le seigneur Huldan et qui seraient ravis, à les entendre, d’occuper un peu plus de place sur le marché, et ce, quelque soit la manière utilisée. Malheureusement, l’omniprésence des Capes Blanches, avec lesquelles les transactions s’accentuent, tend à leur coudre les lèvres radicalement. C’est malheureusement tout ce que j’ai pu obtenir en si peu de temps, mon fils.

- Merci mon père, fit sieur Daraïn. Soyez-en remercié. La guilde vous rémunèrera bientôt s’ils s’avèrent que vos renseignements sont exacts et utiles. En attendant, que mes prières vous accompagnent, ici et ailleurs.

Allaster se redressa, laissant le prêtre agenouillé devant l’Egide du Sacrifice. Il prit soin de glisser l’enveloppe dans sa sacoche avant de quitter le temple et son ambiance sibylline. Au dehors, le vent s’était levé. Les dieux, comme l’avait prédit le commerçant, n'allaient pas tarder à leur pisser sur le minois.
Tout en resserrant son tabard contre lui, sieur Daraïn, nouvelle Ombre de la Confrérie Shade Brotherhood, prit la direction de l'auberge Rhum & Vigneron. Là-bas, une fois que Le Brochet aurait mouillé à Port-Heden, une Ombre, et nom des moindres, s'y rendrait.
Une Ombre du nom de Loric Custigan.


Dernière édition par Allaster Daraïn le Ven 30 Sep 2011 - 6:57, édité 5 fois
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Loric Custigan



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Loric Custigan
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Croyances : Sa dague et le poison létal qui la recouvre.
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MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyDim 28 Aoû 2011 - 14:44

Madorass enfin ! Le cœur du Royaume et l'illustration même de sa gloire. Un lieu de pèlerinage pour tout vagabond, marchand ou mercenaire en quête d'un but. Ouvrage d’exception parmi les créations humaines, la grandeur de la ville n'avait d'autre rival que l'ego de son roi.
Trônant fièrement sur ses quatre collines, la cité royale surplombait majestueusement toute les plaines avoisinantes, telle une vigie bienfaitrice en apparence. Elle offrait un spectacle d’exception des la nuit tombée, illuminant la région grâce à ses nombreux éclairages. La plus haute des collines était ceinturée par d’épais remparts, abritant le palais et les quartiers bourgeois au sein d'une imposante forteresse. Tandis que le reste de la ville semblait s’être agglutinée, au fil des ages et des époques, sur les flans de cet édifice originel. Néanmoins les collines étant assez escarpés, Madorass possède ce charme unique ; Les habitations ne sont pas très imposantes et toutes entassées les unes sur les autres, la ville est parsemée de ruelles étroites et escarpés qui forment un labyrinthe sans fin, alors que la longue descente aboutit toujours sur un quartier encore plus miséreux que ceux le surplombant. Même les artères principales de la cité ne permettraient pas à un cortège de parader. Tout ceci forme un coupe-gorge géant qui ravit les roublard et fait de Madorass la capitale des brigands. D'ailleurs les spectacles douteux de l’arène, les nombreux paris allant de pair et le célèbre marché aux esclaves, participent merveilleusement à cet essor.

L'embouchure fluviale qui menait à Madorass se trouvait quant même à quelques lieux de la cité. Aucun navire, autres que les frégates de guerre du roi Hendenmark, ne possédait la permission de franchir les canaux royaux. Les bateaux et les expéditions effectuaient alors une première halte à Port-Heden, la deuxième plus grosse bourgade de la région. Située à seulement quelques heures à cheval de la cité royale, Port-Heden servait à la fois de relais et de carrefour pour tous les marchands. Les navires accostaient en masse aux docks du vaste port, leur permettant de marchander sur place et de décharger les cargaisons, tandis que de longues caravanes acheminaient les marchandises à destination de Madorass.

Loric n'eut pas de mal pour débarquer dans l'anonymat tellement le bourg était envahit par la foule. Il s'invita dans un convoi de caravane et se laissa tranquillement guider, camouflé dans une carriole de soie. Lorsqu'il quitta son véhicule de fortune, il était déjà en plein centre de la cité, il commença alors son ascension jusqu'à la place forte. Inutile de perdre du temps dans des investigations futiles, Loric s'était déjà tourné les pouces durant un mois pour préparer son coup. C'est donc sans appréhension qu'il se présenta devant les portes de la forteresse de Madorass. Habillé de vieux cuirs et de tissus premiers prix, il passa inaperçu entre les vas et viens de la populace, tandis qu'un long manteau à capuchon dissimulait son visage dans les ombres de la nuit.
Trois imposantes portes en bois massif accordaient un accès au palais. Néanmoins des postes de garde d'élites guettaient attentivement toute intrusion. Une immense fosse, tapissée de pics en bois, encerclait les murailles et seuls les trois pont-levis permettaient de pénétrer dans l'enceinte . Aucune chance de rentrer légalement pour un paria comme Custigan. Tout en se dissimulant dans l'ombre d'une ruelle, Loric se mit alors à chercher un moyen d'infiltrer le quartier. Berner les gardes ? Ces soldats d'élite ne se laisseraient pas duper aussi facilement. Escalader ? Risqué mais faisable, gare à la chute. Ou encore passer par les égouts peut-être...
Cette dernière idée révulsa le roublard, qui grimaça de ne pas avoir réfléchit plus tôt à cet obstacle à franchir. Finalement il patienta dans sa cachette, à l’affût du premier incident ou d'une occasion d’infiltrer les lieux. Et ce fut à une heure tardive de la nuit que sa chance s'imposa. Une troupe de bandits de pacotilles traînait dans les ruelles de la cité. Saouls et excités, les hommes cherchaient la bagarre avec qui conque, ils vantaient outrageusement leur méfaits tout en bousculant d’honnêtes passants. Un sourire s'étira alors sur le visage de Loric, il enfin tenait des pantins à utiliser. Il les interpella et leur fit signe de s'approcher.


- Qu'est c'tu veut toi ? Cria le premier roublard.

- Si y nous cherche des noises on le détrousse. Lui répliqua son compagnon.

- Allons messieurs du calme, j'ai la une occasion de vous remplir les poches. Répondit Loric.

- Ah ouais ? Et avec quoi on va se remplir les poches vieux pouilleux ? T'as vu ta dégaine de clochard ?

Loric ricana malgré lui. D'un geste lent, il sortit une bourse bien cachée dans sa tunique, puis il montra son contenu à ses interlocuteurs.

- J'ai la de quoi vous fournir une honnête rémunération. Si bien sur vous faîtes ce que je vous ordonne.

Naturellement, le plus insolent des roublards se rua sur Loric. Il dégaina un poignard et tenta de s'emparer de la bourse en force. L'ombre fit alors un rapide pas sur le côté, il empoigna le bras du voleur, lui contorsionna outrageusement jusqu'à ce qu'il lâche son arme, puis il posa délicatement cette même lame contre le cou de son propriétaire.

- Vous n’êtes pas des adversaires à ma hauteur. Continuer de me provoquer et vous n'obtiendrez plus rien de moi. Si ce n'est la mort. Alors êtes-vous prêts à m'écouter ?


- D'accord on t'écoute. Mais lâche le je t'en prie !
S'écria le chef du groupe.

Loric relâcha son emprise, il prit un ton bien plus détendu et commença ses explications.

- D'accord. Écoutez moi attentivement...

*****

Quelques heures plus tard, tous les protagonistes se trouvaient à leur poste. Loric, au côté d'un des roublard, surveillait discrètement l'entrée de la forteresse, tandis que le reste du groupe patientait plus bas dans une ruelle. Finalement, l'occasion qu'ils attendaient tous se présenta ; Un groupe de noble, bien enivré et excité, entamait sa remontée vers les quartiers riches de la cité. Sûrement revenaient-ils d'une représentation de l’arène, vu les combats sanglants qu'ils mimaient avec chevalerie. Peu importe. Ils allaient arriver à hauteur du poste de garde lorsque le groupe de voleur entra en action. Tout en se ruant sur les bourgeois armes à la mains, ils simulèrent une agression. Évidemment, les gardes se précipitèrent au combat pour secourir les nobliaux. Les roublards s'enfuirent aussitôt tandis que les soldats du roi les poursuivirent dans le dédale des rues pavées. Parfait. C'était maintenant à Loric de jouer... Malédiction ! Deux gardes étaient restés pour continuer de surveiller l'entrée. Plus le choix. Loric dégaina sa dague démoniaque de son fourreau et il éventra le voleur l'accompagnant. Celui poussa un hoquet de surprise, mais le coup de l'ombre était trop précis, il s'effondra instantanément dans un dernier râle, sans agonie.
La dague Karanh était aux anges, dévorant goulûment son repas sanguin, elle se gorgea rapidement de magie. Loric prononça alors une rapide incantation, puis une étrange brume noire le dissimula dans les ombres. Il était maintenant invisible aux yeux des mortels, mais pas insensible ! De plus, une simple lumière dans sa direction aurai suffit à démasquer l'enchantement. Il s'approcha doucement des deux derniers soldats, prudent comme à son habitude, avant de s'infiltrer en longeant les murs...


- He ! t'as pas sentit comme un souffle ? S'écria un garde.

- Non t' as du rêvé. Concentre toi. Les seigneurs sont très inquiets en ce moment. Ils redoutent une attaque de je ne sais qui. Quelle connerie, personne ne peut franchir ces murs !

Les rues de la cité fortifiée n'avaient plus rien avoir avec le reste de la ville. De grandes avenues parsemaient le quartier, les pavés dessinaient une somptueuse fresque au sol, les modestes chaumières étaient remplacée par d'immenses villa, tandis que l'éclairage omniprésent rendait l'infiltration bien plus dangereuse. Alors que la magie de Loric ne fonctionnait que dans les ombres.
Mais surtout, aucun paria ne se baladait librement dans les ruelles. Seul des riches marchands , des nobles arrogants, des capes blanches au service du roi ou encore quelconque prêtre de son église, osaient fouler le pavé du bourg royal. Il n'était donc pas question pour Loric de se faire repérer. A moins qu'il veuille goûter de la potence ou de la pendaison...

Ses pas le menèrent finalement devant la résidence d'Huldan. Écarquillant les yeux face à cet aveu de richesse, Loric apprécia les goûts du marchand ;Une villa princière digne d'un membre du cercle ! L'immense habitation, d'architecture angélique, s'étalait sur de nombreux étages. Elle trônait fièrement au centre d'un vaste jardin, ou se mélangeaient fontaines et lieux de plaisances, tandis qu'une petite caserne contenait la garde personnelle d'Huldan et son écurie. De grands remparts encerclaient le parc, alors que d'imposants grillages, couverts de pics de fer, offraient une double protection. Et pour rajouter au défi ; des gardes effectuaient sans cesse une ronde, pendant que d'effrayants molosses se baladaient librement dans le jardin, prêt à dévorer le mollet de tout agresseur...

Les chiens n'étaient pas un problème pour Loric. Il détenait une mixture de sa création, faîtes de diverses plantes, qui secrétait une odeur infâme, mais encore plus pour l'odorat d'un chien. Cette simple décoction permettait d'annihiler tous les sens d'un gros clébard, qui se retrouvait totalement déboussoler. Assez pour ignorer une effraction en tout cas. Les hommes n'étaient pas non plus un problème... Tant qu'ils se trouvaient en petit comités, espacés les uns des autres et peu armés ! Loric les esquiva tous, toujours dissimuler par son enchantement. Il escalada le grillage et n'eut pas de mal pour pénétrer dans l'enceinte. Sa seule victime fut un des miliciens qui s'était séparé de son groupe, sûrement pour aller calmer sa vessie. Loric lui perfora le cœur d'un coup sec, il camoufla le corps et permit à sa dague de se revigorer, afin qu'elle ne le laisse pas tomber en plein cœur de la villa. Il arpenta ensuite les appartements des serviteurs, contourna certaines pièces animées, avant d'arriver finalement devant le lieu voulu ; Au dernier étage de la bâtisse. La sécurité était vraiment renforcée et cela ne le rassurait pas quant à l'état d'esprit d'Huldan. Néanmoins après des heures d'infiltration, il avait hâte de s'expliquer avec le Marchand. Et puis les appartements personnels d'Huldan profitaient d'une pudeur apaisante vis à vis de sa milice. Voilà qui assurerait une bonne discussion franche et musclée si nécessaire. Les doigts de Loric glissèrent délicatement sur la poignée ébène, il affermit sa prise et son souffle s’accéléra. Pénétrant dans un grand salon, il tomba aussitôt face à sa cible : Un homme de petite taille, engrossé par sa richesse, le visage bouffit et coiffé d'une chevelure bouclée. Huldan poussa un hoquet de terreur. Ses yeux fusèrent dans tous les recoins de la pièce, quêtant sûrement un moyen de s'échapper, il tituba et fit tomber son plateau de nourriture par terre. Il s'écria alors d'une voie tremblante :


- J'aurais du savoir que c'est toi qu'ils enverraient ! Mais vous avez fait une erreur en agissant de la sorte.


Loric fit plusieurs pas dans la pièce. Sans même prendre le temps de répondre, il s'arrêta finalement devant Huldan.

- Détend toi Sylvius, je ne suis pas la pour punir ta trahison. Je suis la pour marchander.

- Ah oui ? En entrant par effraction chez moi ?

Un sourire cynique s'étira sur le visage de l'Ombre.

- Tu connais mes péchés mignons.

Huldan parut déstabilisé, ne sachant pas comment réagir. Néanmoins il se résigna.

- Bien assis-toi et discutons alors, si telle est la raison de ta venue.

Les deux hommes s’installèrent confortablement dans des fauteuils. Huldan s'empara d'un plateau de pâtisseries, ainsi que d'une bouteille d'Ether Drow. Versant délicatement un peu de boisson alcoolisée dans un verre, il le tendit ensuite à Loric. L'ombre afficha un air de dégoût, il renifla le breuvage, repoussa le geste du marchand et pesta :

- Tu me crois aussi stupide. Remballe ton poison vieux renard.

- Pour qui me prend-tu ? répliqua Huldan.

Par preuve de bonne volonté, il récupéra le verre, y but une gorgée, avant d'en remplir un autre qu'il proposa à Loric.

- Bien que me veut la guilde alors ?

- Quoi ?! C'est une blague ? Ta fourberie nous amène dans une impasse Sylvius, le sang va couler à flots si toi et tes amis continuent sur la même voie.

- Tu ose me menacer ? Ne vous surestimez pas. Les affaires sont les affaires. Certaines personnes influentes ont achetés mes services point à la ligne. Qu'est ce que j'y peut si ils me demandent de saborder tout lien avec la Shade BrotherHood

Loric éclata de rire. Roublard dans le sang, il savait adapter ses conversations à tout milieu social. Il s'exclama alors d'une voie impérieuse et d'un ton hautain, typique de la noblesse.

- Tu ne sais pas jouer la comédie comme toujours. Néanmoins le conseil est prêt à outrepasser ta trahison si tu ré-entame des négociations et que tu libère des Docks à Port-Heden, afin que la confrérie puisse reprendre une petite partie de ses affaires en attendant.
L'insubordination de tes vassaux est un réel problème aussi. Mais si tu te montre conciliant, ils suivront ton sillage. Propose un prix, une requête, le conseil saura y réfléchir. Je crois que tu n'imagines pas la chance que tu as.


- Tu ose me menacer encore??? Petit assassin de pacotille moi je vais te dire ce qui va se passer. La Shade BrotherHood va se faire botter le cul de Madorass et sans aucune compensation !

- Tu sais que mes compagnons et moi découvriront bientôt la raison de tout ce tas de purin. Et si tu ne changes pas d'avis, ma prochaine visite pourrait s’avérer bien moins plaisante.

- Je n'ai pas d'ordres à recevoir ni de toi ni de personne mon petit Loric sache le bien. Comme tu dois le savoir, j'ai à l'étage une compagnie de milicien prêt à agir sur un seul de mes ordres. J'avais anticipé que le conseil enverrait quelqu'un comme toi ! Un seul cri de ma part et tu es fait comme un rat !

Loric ricana.

- Je savais d'avance que tu ne voudrais pas revenir sur tes positions.

Il se leva et s'approcha d'Huldan.


- Que fais- tu ? GAR !!!!!!

L'ombre bâillonna le marchand avec sa main. Tout en affermissant sa prise, il s'esclaffa de plus belle.

- D'ici quelques minutes tu ne seras plus en mesure de crier. Personne ne viendra à ton aide.

- Qu'est ce que tu va me faire  ? demanda alors Huldan d'un ton effrayé.

- Oh mais c'est déjà fait vois-tu.

Oui, car quelques minutes auparavant, une action avait échappé à l’œil de tous les protagonistes. Lorsque Loric refusa le premier verre d'Ether Drow, il s'arrangea pour y verser le contenu d'une de ses bagues. Un puissant poison neuro-toxique qui entraînait une paralysie presque totale des muscles, permettant tout juste au cœur de pomper le sang. La mixture faisait effet très rapidement et l'ombre put relâcher sa prise, lorsque le marchand s'étala tel un mollusque.

- Bien maintenant tu ne peux plus parler. Seulement écouter c'est parfait ! Tu ne veut pas agir de ton chef ? Alors que le conseil est prêt à te proposer une compensation financière jamais vu dans l'histoire ? Soit. Tu vas donc faire comme je l'ordonne dorénavant.

Loric tâtonna dans les recoins de sa veste, il s'empara aussitôt d'un long poignard à la lame extrêmement fine et affûtée. Il arracha la chemise du marchand et pointa l'arme sur le torse poilu de sa victime. Puis d'un coup sec et maîtrisé, il enfonça quelque peu l'arme dans le thorax d'Huldan. Le coup était contrôlé et non mortel, seul la pointe de la lame pénétra dans le cœur, afin d'y déverser les quelques micro gouttes de poison recouvrant l'arme. Un battement de cœur, puis deux, et voilà le produit létal projeté dans tous les muscles et organes du corps...

- Je t'ai injecté un poison très meurtrier. Son effet est lent et douloureux. Tu va subir un empoisonnement de ton corps, de ton sang, de tes muscles petit à petit et sur de longs mois. Jusqu'à ce que mort s'en suive bien sur. A moins... A moins que tu fasse ce que je t'ordonnes. Alors si tu es sage et obéissant, deux fois par mois je t'offrirais un sérum pour combattre le produit. C'est moi qui l'ai créé, je connais donc l'antidote et je t'assure qu'aucun de tes alchimistes ne possède le savoir pour trouver un autre remède. Et si tu refuses encore d'obéir, je m'arrangerais pour injecter ce même poison à ta femme et tes filles. En y rajoutant une douleur horrible tient ! Elles souffriront bien plus que toi qui dois faire bonne figure devant tous tes chiens de traîtres.
Si tu dévoiles notre petit arrangement je tuerais ta plus jeune fille. Si tu montes un complot dans mon dos je violerais ta fille la plus âgée avant de l'egorger, et si tu engage un alchimiste pour tout de même tenter de trouver un remède, je tuerais ta femme. Est-ce bien clair ? Je t'enverrais des missives chaque semaines pour me tenir au courant de la situation. N'essaie jamais de me contacter par toi même.
Et enfin durant un mois tu ne recevras aucun antidote, afin que la douleur du produit te fasse comprendre la détermination de la Shade Brotherhood à ne pas se laisser marcher sur les pieds.


Sur ces derniers mots, Loric cracha au visage d'Huldan. Il se redressa, récupérera son verre et toute preuve de son passage, avant de disparaître par la fenêtre, aussi discrètement qu'il était apparut...
Ombres parmi les Ombres, il dévalait déjà les ruelles de Madorass. Sa prochaine direction ; L'auberge Rhum et Vigneron. Lieu de rendez-vous des agents de la Shade...
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Cayn Howl



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Cayn Howl
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MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyLun 29 Aoû 2011 - 20:05

Un piédestal de marbre en forme de sphère, ce n’était là que la table de réunion des membres occultes du Cercle. Le véritable prince marchand se tenait là, patientant les nouvelles concernant la mission de l’Ombre Custigan. N’ayant guère perçu d’autres échos, quant aux intentions intempestives d’Huldan, le prince marchand en déduit que tout se déroulait comme prévu. Un poil satisfait par sa réflexion, il préféra cependant émettre d’autres objectifs au sein de Madorass, où plusieurs problèmes attendaient d’être réglés.

Faisant appel aux Conseillés Jonas et Irham, il leur communiqua ces recommandations.

-Bonsoir Conseillés, envoyés des ombres à Madorass dé qu’on aura fini cette réunion, compris ? Plusieurs de nos transactions sont en suspens et on ne connaît pas grand-chose de la situation là-bas, nos associés sont influencés par la trahison de Huldan, n’ayant guère entendu parler de sanction, ils en profitent pour mettre des pots-de-vin gourmands dans leurs poches.

Irham titillait la pointe de son bouc, alors que Jonas, croisait les mains, de coutume entre ses réflexions. Le plus jeune des Conseillé prit alors la parole, tenant une information pertinente.

-Prince marchand, si les concurrents venaient à découvrir que Huldan est tenu par la menace, ils se débrouilleraient pour le sortir de ce mauvais pas et ils s’organiseraient pour neutraliser nos mains mises sur les marchandises et nos possessions terrestres. La preuve étant qu’ils n’hésitent déjà pas à rompre les promesses de notre contrat, en se bourrant la panse d’une richesse dépassant largement leurs services !

-Il est vrai… mais il y a un petit détail qui ne doit en rien être négligé… concerta Tyg Leidmar, autrement appelé le Prince marchand.

Épinglant l‘attention de ses compères, il reprit… « La majorité de nos associés, postés sur Madorass ne sont plus que des larves, j’en conviens… Mais se sont aussi pour la plupart des pères de famille. Appartenant à une ligné de bourgeois véreux, il n’est pas rare d’analyser la jalousie qu’éprouve un fils face à l’autorité de son géniteur. Parfois même ce fils est assez vieux pour prendre les décisions les plus sages, en dépit de ce qu’il serait prêt à faire pour obtenir le pouvoir. Cependant, en présence d’une autorité supérieur, ils inclineraient leur fierté pour s’engraisser la patte. Contrairement aux aînés, ils ne leurs viendraient pas à l’esprit de risquer leur vie en s’apportant les foudres d’une guilde sur le dos. C’est au moins une valeur que les plus jeunes partages, la méfiance. Nous allons exploiter cela mes chers confrères !

Irham restait suspendu aux lèvres du prince marchand, qui s’était pourtant interrompu. Cette fois, Jonas fut plus friand à émettre un avis personnel.

-Je doute que cela suffise, pourquoi les enfants de nos associés feraient l’affaire ? Ils partagent le même sang que leurs traîtres de parents et pour couronner le tout, ils n’ont qu’une faible expérience du commerce. Pardonnez moi, Prince marchand, mais je ne soutien nullement votre idée, qui me paraît un rien trop infantile.

Tyg Leidmar esquissa un sourire et sans répliquer ou même prendre la peine de jeter un œil sombre à son conseillé, il développa.

-J’ai fais des recherches… cela fait un moment que les choses me déranges dans Madoras. Par l’intermédiaire de ma doublure, j’ai tapi deux ombres, chargées d’enquêter sur les familles marchandes. L’un d’entre eux, nommé Allaster, fraîchement affilié mais parfaitement dévoué, s’occupe de dénicher des informations auprès d’un prêtre qui bien évidemment, confie les ragots qu’il peut se procurer en échange d’une somme scandaleuse. Ces hommes religieux, il n’y a décidemment pas plus corruptible ! mais enfin bref.. Ce fameux Allaster a appris que la position de Huldan dérange nos autres associés qui veulent une plus grosse part du marché. Cependant, les capes blanches réfrènes leurs agissements et les maintiennes en ébullition.

-Et ? Insista Jonas, désireux d’entendre une conclusion.

- Et, reprit le prince marchand, l’autre ombre qu’on surnomme le Fouineur, s’est chargé d’en apprendre davantage sur les descendances de nos associés. Plusieurs d’entre eux sont aptes à remplacer leurs parents. Ils sont mêmes prêts à contribuer à leurs chutes car ils ont peur des sanctions que la guilde pourrait occasionner à leur lignée. Peut-être sont-ils moins expérimentés en affaire, mais je préfère encore me fier à eux qu’à leurs charognards de tuteurs !


Jusque-là, Jonas ne comprenait pas le rapport entre les agissements des deux ombres, qui ne concordaient aucunement avec leur objectif. Malgré cela, il s’abstint de commentaire, sachant que le prince marchand éclaircirait la situation. Pour preuve, celui-ci poursuivit.

-Les capes blanches neutralisent ceux qui vont à l’encontre du Royaume. Il suffit donc de dénoncer les traîtres, puisqu’ils arrivent à terme de leurs utilités. Car Huldan reste encore un atout et je refuse que nos associés s’élèvent contre celui-ci qui va servir nos intérêts pendant encore un moment. Loric Custigan à sûrement trouvé la solution au problème, et détient un moyen de pression sur notre plus grande source d’intérêt.

Irham siffla son verre d’une traite, raclant sa gorge avant de jeter un regard au prince marchand…

-Si j’ai bien tout compris, vous désirez exploiter les capes blanches pour dénicher nos associés, les mettre aux fers pour que leurs descendances s’occupent du marché et garantissent leurs loyautés envers la guilde ? L’idée est pertinente, cela va de soit, mais comment voulez vous procéder… sitôt que les capes blanches arrêteront les marchands corrompus, par je ne sais quel moyen, ils s’en prendront également à toute leurs familles car leur politique tyrannique opprimera tout risque de rébellion et surtout de corruption allant à l’encontre du Royaume ! Prince Marchand, votre plan est un peu trop gros, il me semble et le faire aboutir tient du miracle !

Tyg Leidmar scruta son conseillé. Dire qu’autrefois Irham fut une Ombre, ne discutant aucunement ses décisions même si elles paraissaient essentiellement dépourvues de bon sens. Malgré cela, il avait la plupart du temps mené à bien ses missions, à tel point qu’il l’avait promu au rang de Conseillé, quand une blessure grave à la cheville vint à bout de sa carrière de criminel. Aujourd’hui, il faisait preuve d’une sagesse étonnante, la folie de sa fougue jeunesse l’avait quittée pour ne laisser qu’un Conseillé digne de confiance.

-Eh bien mon cher ami, comme au bon vieux temps, je vais transmettre des ordres quelques-peux hors normes car c’est notre unique chance. Il ne faut pas oublier qu’en vue de la situation actuelle, on ne fera que perdre la loyauté de nos associés et si ça continue, ils supprimeront nos intérêts dans les affaires et les échos parviendront tellement loin qu’une fourmilières de pantins quitteront la coupe de la guilde, nous laissant avec trop peu de revenu pour garder une pareille influence sur le pays ! Je refuse d’en arriver là et par conséquent, comme les évènements ne font qu’empirer, il est temps de passer à l’action.

Le prince marchand tapait du poing sur la surface marbrée du piédestal. Il retroussait sa longue manche, dévoilant une abondante et scandaleuse preuve de richesse, rien que par les bijoux qui nimbaient son avant-bras. Présentant son poing, il symbolisait ce qu’il s’apprêtait à dire, ce même poing qui avait défié le monde, un poing qui représentait la domination et le pouvoir !

-Je détiens une arme qui permettra de garantir la survie de la ligne des traitres. Vous n’êtes pas sans savoir, qu’en preuve de leur soi-disant dévouement envers notre guilde, ils possèdent tous un tatouage sur la peau. Je ne parle évidemment pas du sceau que chaque membres possèdes. Il s'agit plutôt du sceau officieux qu'on réserve aux pantins et qui est vu par les autorités comme un signe d'hérésie. Une façon de garantir la loyauté de nos associés. En plus, les capes blanches ignorent que ce sceau appartient à la confrérie, ils ne porteront donc aucun soupçon à notre égard. Bien sûr, tous les concernés, à savoir leurs familles qui sont tenus par le silence, en possède un, une garantie qu’on exploite depuis déjà deux siècles !
Tout ça pour vous dires, que les capes blanches se serviront de cette faille, cependant ils n’ont nullement le droit de vérifier cette preuve aux détenteurs de titres de noblesses, c’est l’une des lois de Madoras que je compte bel et bien exploiter. Il suffit donc de faire sauter les titres des marchands, les capes blanches seront dés lors en mesure de fouiner et découvriront la corruption des marchands. Pour protéger nos futurs associés, on fera appel au Fouineur qui les mettra en relation avec nos ombres.


Jonas se grattait l’arrière du crâne, pendant qu’Irham affichait une indifférence total. Visiblement, le plan n’aboutissait pas, ou du moins, Tyg Leidmar l’étalait trop en longueur, forçant les conseiller à redoubler de patience. Mais Jonas ne put quand même s’empêcher de prendre la parole.

-Mais Prince Marchand votre plan possède toujours une faille incommensurable ! Même si vous mettez à l’abri les détenteurs du titre de nos associés actuels, jamais ils ne pourront récupérer leurs biens puisque les Capes Blanches, comme l’a précisé Irham, vont saisir et neutraliser l’entièreté de la lignée !! Ils ne seront donc plus en mesure d’exercer le moindre pouvoir et l’économie partagé avec la guilde ne sera plus qu’un lointain souvenir !

Le teint de Jonas virait au rouge, il avait presque envie d’étrangler son supérieur quand bien même il l’appréciait et ne serait jamais en mesure de le trahir. Mais le prince Marchand conservait son calme et poussa un succinct éclat de rire.

-Ne vous énervez pas Jonas, je ne suis pas bête au point d’omettre un facteur aussi important ! Parmi les ombres que vous allez envoyer, transmettez-leurs cette lettre, qui contient une recette des plus efficaces !

Jonas s’empourpra de nouveau, Tyg se fichait vraiment de sa pomme, c’était impossible autrement ?!

-Mais quoi ?! Vous pensez qu’un bol de soupe va nous écarter du problème ?!! Non mais j’hallucine ! Avec tout le respect que je vous dois, je commence à penser que vous avez fumé des champis avant d'entamer cette foutue réunion !

Cette fois le prince marchand soupira, puis imposa son regard assassin au cœur même de l’âme de Jonas. Celui-ci en demeura pétrifié, ce regard n’était pas du tout humain, il appartenait au monstre sinistre qui avait accompli les pires horreurs pour accéder à l’immortalité… De quoi paralysé d’effroi un rejeton du Vein !

-Cette fois vous allez me laissez terminer mon explication. Reprit-il, arborant de nouveau ses traits habituels, semblant même pourvu de tendresse comparé au danger qu’il manifestait un rien plus tôt. « La recette est une concoction permettant d’effacer le tatouage, seul produit en mesure d’effacer le sceau officieux encré de la guilde. Le Fouineur va donc rassembler les fils marchands afin de les libérer provisoirement de notre empreinte. Ils seront alors considérés innocents et pourront reprendre l’affaire familial. Une fois qu’ils auront recouvrés leurs titres de noblesses, on impose de nouveau notre sceau et tout ce déroulera comme prévu !

Jonas s’excusa timidement, ignorant qu’une mixture pouvait effacer le sceau pourtant indélébile de la guilde. Irham quant à lui, était bordé aux lèvres du prince marchand qui arrivait cette fois à la touche final de son plan sournois.

-Pour faire sauter les titres de noblesses, on va devoir compter sur nos ombres, qui seront en mesure de découvrir la solution, en observant la configuration des lieux. Pendant qu’ils prépareront ce plan, Loric Custigan concoctera quelques mixtures pour que le Fouineur les appliquent sur nos futurs associés. Je veux donc six Ombre sur les coups et je ne veux pas des demi-frappes ! Qu’on y envoie des grosses pointures, car il est hors de question d’échouer dans cette précieuse affaire…

-En parlant de ça, fit Irham, se rappelant soudainement de la requête d’un assassin. « Cayn Howl désire rejoindre Loric Custigan pour sa prochaine mission, je pense qu’il serait approprié de le mettre au parfum et surtout de le compter parmi nos six Ombres. »

-Très bonne idée, ensemble ils font toujours des ravages et accomplissent toujours de formidables missions, tu peux le mettre sur la liste ! » s’enthousiasma le Prince Marchand, heureux d’en arriver à la pratique, las d’une théorie qui l’empêchait de dormir depuis des semaines…


Dernière édition par Cayn Howl le Mar 6 Sep 2011 - 20:25, édité 1 fois
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Louwen Raezrock



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Louwen Raezrock
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MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyMer 31 Aoû 2011 - 21:03

    A peine avait-elle entre-ouvert la porte qu'elle la claqua aussitôt, sans même sortir de la pièce, juste à temps pour voir une longue épée transpercer le bois plutôt que son propre corps. Sous son oeil gauche, elle sentit le bout de la lame inciser sa chaire sans pouvoir aller plus en profondeur. En effet, autour de Louwen, un champs magnétique bleuté forma un bouclier protecteur qui piégeait la lame dans l'immobilité, pour l'instant tout du moins. Immédiatement, un courant électrique parcourut l'arme blanche pour atteindre celui qui avait tenté un coup de maître et même failli y parvenir. D'un mouvement souple, la Demi-Seïrdan interrompit le champs qui la protégeait et s'accroupit tandis que l'adversaire, au delà de la porte, eu un mouvement de recul, surpris par la décharge qu'il venait de recevoir. Dans la pièce, la Cape-Blance n'avait pas eu le temps de comprendre ce qu'il venait de se passer, il était resté comme figé sur place, et regardait bouche-bée la jeune femme sortir ses deux sabres et se propulser sur la porte éventrée. Qui oserait venir attaquer quelqu'un aussi près d'un avant-poste de Cape-Blanche ? Pis, qui osait attaquer quelqu'un à l'intérieur même de l'avant-poste ? Mais le combat se déroulait désormais dans la ruelle. Phil s'activa, décidé à éliminer le trublion, il s'enquit de sa hache et de son bouclier posé sur contre le mur dans l'intention d'aider la jeune femme.

    A l'appel du combat, la guerrière ne se faisait pas prier, il ne fallait pas la provoquer deux fois. Elle était partie dans un duel sans même connaître l'identité de son agresseur, mais puisqu'elle était sûre de gagner, qu'importait qui il fût, bientôt il ne serait plus. L'épée qu'il tenait avait l'avantage d'être bien plus longue que la norme, ce qui permettait de blesser son adversaire sans être à sa portée, en revanche les mouvements demandaient plus d'amplitude. Elle croisa ses sabres au dessus d'elle pour ne pas être pourfendue avant de décocher un coup de pied dans le sternum de l'assaillant. Souffle coupé, il fut repoussé de quelques pas en arrière, dégageant ainsi son arme. Un revers de bras traça un mouvement circulaire qui aurait dû éventrer sa proie, si cette dernière n'avait pas esquivé d'un saut périlleux. Dans les airs ses lames se déployèrent visant à couper les deux bras de l'inconnu aux niveaux des articulations. Pourtant, elle ne découpa qu'un lambeau de tissus, taillant dans le flan de l'étranger une estafilade superficielle, tout au plus. Le temps d'une fraction de seconde, qui s'étira sans fin, Raezrock croisa le regard de celui qui était venu pour elle, et pour personne d'autre. Emplis d'un mépris sans nom, ses yeux étaient d'un marron si pâle que l'on eût dit qu'ils étaient jaunes. A travers les contrées de Feleth, un grand nombre de races se côtoyaient. Ses voyages l'avaient amenée à en croiser la plus part, elle avait même déjà croisé un haut-elfe aux pupilles particulières, mais autrement particulières que celles-ci dotées d'une couleur délavée. En fait, elle n'avait vu qu'un seul regard qui se rapprochait de cette teinte grisâtre, et c'était devant son propre reflet. Mais ses iris à elle conservaient assez de pigments pour apparaître d'un jade atténué. Qui était-il ? D'où venait-il ? Avait-il un lien quelconque avec elle ? Pourquoi elle ?
    Le fil du temps se désagrégeait et une douleur la saisit au ventre. Avant même qu'elle n'aie pu comprendre l'offensive, le coup de pied qui frappa sa mâchoire l'envoya contre un mur la sonnant pour quelques instants. Quelques instant de trop...

    Il avait donné l'alerte en soufflant dans le cor accroché autour de son cou, au cas où d'autres clowns dans son genre ne l'attendent dans les ténèbres, ainsi avec son escouade, ils ne seraient pas en infériorité numérique. D'ici une minute ou deux, les renforts seraient là. Il s'avança sur le porche pour détailler cet énergumène. De taille moyenne, son visage ne portait pas les marques du temps pourtant ses cheveux – aussi longs que ceux de la chasseuse de prime – étaient d'un blanc inquiétant. Qui était encore ce zozo de pacotilles échappé d'une de ces îles perdues où les barbiers étaient apparemment en voie de disparition? Phil n'appréciait guère ces bandits, issus de la rue pour la plus part, et qui avaient tendance à prendre leur désir de chaos pour une réalité. Ils venaient à Madorass, attirés par la gloire et la richesse qui demeuraient à la portée d'un nombre restreint de privilégiés mais dont ils ne feraient jamais partie. Alors que la mercenaire allait lui retailler le costard, le Fléau, tout puissant soit-il, en décida autrement. Par on ne sait quelle agilité délivrée par le Dieu, le voyou la projeta au mur, se trouvant dos à la Cape blanche. Phil ne faisait pas dans la loyauté, d'ailleurs puisqu'il appartenait à l'élite des soldats réputés pour leur cruauté et leur intolérance, comment aurait-il pu ? Il n'hésita pas à jeter sa hache, visant en plein dans le lobe occipital de son adversaire.
    Et là.
    D'un coup.

    Le néant.

    Entre deux clignements de paupières : des couleurs virevoltantes ; quelque chose à terre ; le type aux cheveux blanc et eux yeux jaunes qui récupèrent sa hache et se retourne vers elle; les pavés battus par la course d'un groupe; la hache volant dans sa direction; quelque chose dans sa main puis... Parti. Il était parti. La migraine foudroyante qui lui déchirait le crâne en alternance avec la douleur de sa mâchoire. Une odeur de rouille portée par la légère brise du soir. Non, une odeur de sang. Des éclats de voix et des pas qui allaient en se rapprochant. Une escouade. Une escouade de Capes-Blanches était regroupée vers la chose par terre. Phil. Ou ce qu'il en restait. Sa tête fendue tenait encore en un seul morceau grâce aux lambeaux de chaire qui la reliaient toujours au cou. Il fallait bouger de là, tout de suite même. Elle lâcha le truc lourd qu'elle tenait dans la main pour s'appuyer contre le mur et se redresser. La hache ensanglantée tomba à ses pieds en un grand fracas qui lui obtint toute l'attention dont elle se serait bien passée. Des mots rageurs, des ordres en la pointant du doigts. Reprenant ses esprits, des arcs électriques jaillirent de chacune de ses paumes pour y attirer ses deux sabres, tombés au sol pendant sa projection.

    La course commença sur le son des arbalètes relâchant leur carreaux dans sa direction. Passé cet étourdissement, son équilibre lui revenait peu à peu, ses gestes se firent plus rapides et plus précis. Les semer dans les dédales qu'étaient les rues de Madorass ne serait pas si compliqué. Ce n'était pas tant le nombre d'individus à sa poursuite qui l'inquiétait mais leur qualité. Jusqu'ici elle avait travaillé avec eux sans jamais s'attirer leur foudre malgré ses tendances peu loyales. Mais désormais, il s'agissait de l'un des leurs, et ils ne lui laisseraient nullement le loisir de s'expliquer. Et elle pouvait oublier tout de suite l'idée tentante de tous les éliminer, ce n'était pas le genre de chose qui se passait sans témoins dans une ville où les murs ont non seulement des oreilles mais aussi des yeux et surtout des bouches. Raison pour laquelle une rumeur était si vite répandue. D'ici quelques heures être une mercenaire aux cheveux rouges allait lui compliquer la vie. Elle conservait une chance de blanchir son nom en ramenant le véritable tueur, mais par où commencer ? Un carreau se planta près de son pied et la fit remettre à plus tard son envie d'être innocenté. A un embranchement, elle rabattit sa capuche sur sa chevelure et entra dans la première porte à sa droit,e un local d'herboriste à deux issues qu'elle traversa sans même adresser un mot au propriétaire. Le mieux était de rejoindre un endroit où elle pourrait se fondre tel qu'une taverne ou une bâtisse de la sorte. Elle traversa encore quelque srues et une fois assurée qu'on avait perdu sa trace, elle entra dans la première auberge sur son chemin, à savoir, l'auberge Rhum et Vigneron.

    En entrant, l'odeur du dîner mijotant était si alléchante qu'elle vous ouvrez l'appétit, sauf peut-être si vous étiez sur le point d'être recherchée pour meurtre ou si vous aviez autre chose à faire. Une serveuse s'approcha pour l'accueillir, souriante, et son humeur joviale retomba net avec le regard que la combattante lui asséna. Néanmoins, elle commanda une pinte avant de se diriger vers un coin de la pièce d'où l'angle de vue sur la porte d'entrée s'avérait particulièrement judicieux, et qui permettait une éventuelle fuite vers les cuisines et où... quelqu'un était déjà assis sereinement. Éviter la bagarre, c'était un bon plan pour quelqu'un qui devait faire profile bas avant de se tirer d'ici. Mais elle avait du mal à tolérer ce type qui en plus d'être là lui faisait l'insupportable honneur de la dévisager. Etait-ce l'hématome le long de sa mâchoire inférieure ou le fait qu'en s'avançant à sa table elle l'importunait presque autant que lui en existant ? Elle comptait partager sa table que ça lui plaise ou non, en ne retenant aucunes des paroles antipathiques qu'elle avait en réserve. Mais à deux mètres de l'homme, elle distingua son visage familier et aussitôt la tension hostile qu'elle véhiculait se dénoua. Custigan.

    On peut dire que toi t'es toujours au bon endroit on bon moment. Lança-t-elle en guise de bonjour, un sourire en coin. Il n'avait pas beaucoup changé depuis la dernière fois, à part la barbe qui l'assimilait d'avantage à un hors-la-loi, mais qui lui allait bien. Leur première rencontre avait été un bienheureux hasard qui avait conduit la jeune femme à contracter avec la Guilde lorsqu'elle n'avait pas encore assis sa notoriété à Madorass tout juste sortie de l'arène. Depuis elle avait eu l'occasion de travailler avec lui sur un contrat de haut-vol pour la Guilde. Une affaire couronnée de succès mais qui n'avait pas été la tasse de thé de la jeune femme. Si elle était capable de discrétion pour ses petits cambriolages, le haut-vol c'était une autre affaire. Tant de gros bras n'attendant qu'à être démembrés, chose impossible avec l'interdiction formelle de tuer, exigée par la Shade Brotherhood. Sa tendance pathologique à verser du sang partout avait du être géré sur ce coup là, et se retenir avait presque été douloureux pour la Demi-Seïrdan. On apporta sa boisson qu'elle repoussa vers Loric. Si l'Ombre n'avait peut-être pas de temps à perdre avec une non-officiel de la guilde telle que la mercenaire, il aurait surement le temps de boire cette bière et de l'écouter, et peut-être même qu'il lui ferait la charité d'un conseil ou deux qui la sortiraient de cette merde. Coudes sur la table, elle posa son menton sur ses mains jointes en montrant d'un bref geste la chope.

    Disons que c'est une minuscule avance sur le service incommensurable que je te devrai si tu me trouves une 'occupation', comme si j'étais recherchée pour le meurtre d'une Cape-blanche... Non pas que je le sois. Cela va sans dire.

    Bien sûr, il n'avait aucune raison particulière de l'aider, c'était après tout la vie des roublards, oeil pour oeil, dent pour dent. Néanmoins sa proposition n'était pas innocente. Elle avait remarqué les tensions autour de la Guilde et cette histoire de docks condamnés était bien évidemment remontée jusqu'à elle comme à d'autres. La Guilde l'intéressait beaucoup plus maintenant qu'elle allait sans doute être la première sur la liste des Capes-Blanches, et si auparavant elle n'avait pas hésité à refuser d'intégrer la Shade Brotherhood, la donne était nouvelle. A présent elle était prête à sacrifier la liberté de faire affaires avec qui bon lui semble pour embrasser la hiérarchie de la Guilde. Mais on n'entre pas dans ce genre d'institution à son plaisir et à son bon vouloir. Et justement, elle osait que ces temps de tensions rendraient intéressant ses services et faciliteraient sa réinsertion dans l'organisme.


Dernière édition par Louwen Raezrock le Ven 30 Sep 2011 - 17:47, édité 3 fois
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Loric Custigan



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MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyJeu 1 Sep 2011 - 14:33

Loric continuait sa descente de la cité, il déambulait dans les ruelles de Madorass tel un lièvre connaissant par cœur tous les chemins de son terrier. Il arriva finalement à sa destination, l'auberge Rhum et Vigneron, et ce fut une fois à l’intérieur qu'il pu enfin se détendre, laissant filer toute la tension qu'il avait accumulé durant de nombreuses semaines. Sa mission était effectué avec brio, Huldan obéirait aux ordres de la guilde et les nouvelles missives apporteraient la marche à suivre pour le reste des opérations. Quelques ombres viendraient l’épauler d'ici un jour à l'autre, ils le rejoindraient dans cette auberge aux allures de gueux et de pèlerins, alors en attendant il ne lui restait qu'a prendre du bon temps. Personne n'oserait suspecter l’établissement.
L'aubergiste lui lança un bonjour discret, d'un signe de la tête, tandis que la serveuse le guida aussitôt à sa table favorite. Elle l'installa confortablement, abusant de sourires et de formes de politesse, puis elle déclara tout bas  :


- Maître Custigan nous sommes ravis de vous revoir parmi nous. Faîtes comme chez vous, vous n'avez qu'a demander et j'obéirais.

Ces derniers mots furent accompagnés d'une caresse explicite. La réputation de Loric le précédait parmi tous les conscrits de la guilde, et il n'était pas rare que certaines femmes croient pouvoir améliorer leur statut en se rapprochant de lui. Oh il ne l'ignorait pas, il en jouait, s'amusait du corps de ces jeunes et belles demoiselles, avant de disparaître en les laissant à leur situation d'origine.

- Merci bien ma belle Elisa. Apporte moi de quoi me nourrir et me saouler. Et dit à ton patron de me faire parvenir une missive avec les renseignement qu'il a recueillit ces derniers temps.

- Bien sur, je reviens tout de suite.

Loric accorda un sourire charmeur à la serveuse. Brune et mate de peau, elle rayonnait de par ses origines du sud. Alors le roublard ne put s’empêcher de penser à la nuit à venir. Il attendrait que l’établissement se dégorge avant d'aller la séduire. Voilà bien plus d'un mois qu'il n'avait pas profiter du corps d'une femme le désirant, relation bien plus mielleuse et tendre que les tapins des ports, représentant une grande majorité des conquête de Loric depuis son ascension au poste d'Ombre. A force d’écumer les ports jours après jours, il faut dire que Cayn et lui ne pouvaient échapper à ce péché d'hommes !

Il savoura sa bière et s'empiffra avec son festin de roi. Les heures passèrent, mais aucun signe de la guilde. Il se résigna donc à voir débarquer quelqu'un de sa connaissance, les affaires de la guilde attendraient encore quelques jours. Il s'embarqua alors dans des parties de jeu en tout genre, des discussions d'ivrognes et des débats enflammés, afin de patienter jusqu'à la fermeture de l’établissement pour dérober son but : La belle Elisa.
Finalement alors que les derniers clients payaient leur du et filaient dans les ombres de Madorass, une personne inattendue fit son apparition. Loric eut du mal à la reconnaître au début, la dévisageant plus pour le charme et le mystère qu'elle dégageait, que pour le souvenir les liant tous deux.
Alors qu'elle s'installait à sa table, tout lui revint ; Louwen Raezcrock. Une mercenaire aux talents indéniables avec qui il avait préparé un gros coup. La jeune guerrière faisait preuve d'une efficacité monstre dans l’élimination de ses ennemis, néanmoins elle manquait de subtilité et de finesse afin de continuer son association avec Loric. Voilà pourquoi il ne l'avait pas recontacté pour d'autres affaires, mais la revoir ici lui procurait un grand plaisir.


— On peut dire que toi t'es toujours au bon endroit au bon moment.

La remarque étira un sourire sur le visage du Roublard. Cette petite pique était criante de vérité, mais seulement parce que lorsque la Shade entrait en action, Loric se trouvait toujours à proximité...
Louwen lui tendit une bière, qu'il accepta volontiers, néanmoins il se rendit vite compte que ce n'était pas gratuitement !


— Disons que c'est une minuscule avance sur le service incommensurable que je te devrai si tu me trouves une 'occupation', comme si j'étais recherchée pour le meurtre d'une Cape-blanche... Non pas que je le sois. Cela va sans dire. 

La manière de presenter les choses plut à Loric. Continuant dans ce registre, il répliqua :

- Disons que si nous etions recherché pour le meurtre d'une cape blanche, nous serions dans l'etablissement parfait ! Tu ne crains rien ici, même les capes blanches ne se melent pas de nos affaires et nous ne nous melons pas des leurs.

Loric commanda une nouvelle boisson qu'il proposa à Louwen.

- Il se peut que j'ai beaucoup d'occupation à fournir ces temps ci. Mais je n'en sais pas plus pour l'instant, j'attends l'arrivée de mes compagnons. Tu n'as qu'a rester camoufflée ici quelques jours. Je t'invite. 

Sur ces quelques mots, Loric trinqua avec Louwen et ils commencèrent à parler de tout et de rien, du passé, de leurs contrats de haut-vol ou encore de sujets personnels. La nuit ne faisait peut-être que commencer...
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Allaster Daraïn



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Allaster Daraïn
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MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyMar 6 Sep 2011 - 3:20

L’air humide lui lécha le visage quand Allaster émana du bordel. Il ferma la porte avec soulagement, heureux de quitter la maison close de « Chez Myrabella ». Déjà, les rires faussement ingénus des catins étaient étouffés par les vieux murs gondolés de la bâtisse. Il en allait de même pour les boutades grossières des hommes aux voix grasses et du piano désaccordé qui tentait ridiculement d’alléger une ambiance bien trop étouffante. La sueur qui empoissait le visage de sieur Daraïn n’était sans doute pas la sienne. Elle avait été déposée sur sa peau sèche et vieillie telle un masque excessivement gluant. Un masque peu à peu apporté par les chauds courants épais de l’air vicié. Il accueillit donc, une fois dehors, la caresse fraîche et mouillée du vent comme une véritable bénédiction des dieux.

Même si de tels lieux décadents ne l’inspiraient pas outre mesure, il avait été forcé de s’y rendre afin d’accéder aux souterrains miteux de la Shade Brotherhood à Madorass. La dite Myrabella, fidèle Conscrite de la confrérie et propriétaire de la maison close, possédait dans la cave de son bordel une entrée dissimulée menant vers les catacombes quasiment abandonnées de la guilde. Celles-ci, coupées du reste du réseau à cause d’anciens éboulements, avaient permis à Allaster de faire parvenir la missive aux Ombres de Venill à l’abri des regards les plus curieux. Les représentants du Conseil étaient sans doute déjà en train d’éplucher les informations offertes par le prêtre Paul Dimondiel. Peut-être avaient-ils même déjà délibéré, échafaudant l’architecture complexe d’un plan à la hauteur de leur talent. Allaster n’en savait foutrement rien pour l’instant. Les ordres viendraient en temps voulu, tels des corbeaux filant à toutes ailes dans les bras opaques d’une nuit sans lune. Invisibles mais présents, fulgurants, puissants…

Quoiqu’il en fût, le chevalier déchu, vêtu simplement de son tabard sombre, parcourait les rues et ruelles de Madorass comme s’ils s’agissaient de vieilles amies infaillibles. Les talons de ses bottes faisaient naître contre les pavés comme un début de conversation auquel s’empressait de répondre l’écho des ruelles. Allaster retrouvaient des vieilles connaissances dont il avait jadis aimé la compagnie. Ces rues lui murmuraient des souvenirs agréables. Des souvenirs liés à son dévouement au Royaume. Un Royaume différent alors…

Le Rhum & Vigneron apparut au bout de la rue, présent sans l’être vraiment, s’habillant d’une banalité qui le rendait presque invisible.
Allaster tourna la poignée, puis la vague du brouhaha le trempa des pieds jusqu’à la tête. Les écumes que formèrent les rires et les éclats de voix moussèrent à ses tympans, inaudibles et noyés par le reste. La convivialité des lieux l’entraina à l’intérieur telle le courant insistant de la vague bruyante. Une marée de senteurs s’offrit à lui. Dîner, alcool, sueur aussi. Puis, tel le débris d’un naufrage errant sur l’eau capricieuse, sieur Daraïn s’échoua au comptoir : Ile paradisiaque faite de bois, de verre et d’alcool.

- Une pinte de bière, mon brave, commanda le chevalier mélancolique.

Le tavernier fut prompt à le servir. Prompt à encaisser aussi.
Quelques regards vers le reste de la salle lui confirmèrent la présence de l’Ombre. Loric Custigan était bel et bien là. Un signe de tête scella la relation discrète qui liait les deux hommes qui, pourtant, tant par leur mode de vie que par leur apparence physique, différaient totalement. L’Ombre était accompagné semblait-il. Allaster aurait été mal avisé de le déranger. Agrippant un tabouret libre, il s’y installa, plongeant déjà son regard gris dans les méandres ambrés de la bière.

Des reflets jouaient sur la mousse. Celle-ci s’effilochait, tournoyait puis se figeait. Peu à peu, elle semblait se désagréger, avaler par l’immensité liquide sous-jacente. Elle peinait à résister. Sa consistance d’abord écumeuse, rebelle, fière et dense, n’était plus que lambeaux dissouts et errants. Le temps avait raison de tout, songea Allaster. La voix de Père se fit lointaine, fragment de mousse depuis longtemps dissous par les larmes… et surtout par l’alcool. La voix de Père qui parlait à son fils d’un amour poignant, déchirant mais avalée goulument par le passé, par cette autre immensité… A croire que la contemplation de cette mousse déliquescente s’associait terriblement à ses souvenirs d’antan et ses pensées du moment.
Allaster, posé sur le tabouret, le dos courbé, se sentit brusquement vieilli. Les années l’avaient embarqué dans une tempête infinie. Son corps peinait à suivre la cadence. Naviguer sur des eaux agitées l’usait, l’usait et l’usait encore. Ses articulations, comme soudainement gorgées d’eau, étaient enflées et douloureuses, comme rouillées par le passage du temps.

La contemplation des éclats ambrés de la bière dura quelques instants de plus, avant qu’il ne se décidât enfin à boire. Il lampa d’un trait la pinte, comme il le faisait dans sa prime jeunesse après ses services au Royaume. Il claqua la chope contre le comptoir et s’essuya la bouche d’un violent revers de main. Sa mâchoire se bloqua et ses lèvres s’étirèrent dans un rictus triste.

Merde, il n’était pas encore prêt à crever. Les pensées noires, c’était pas le moment.

- Mon brave, une nouvelle pinte ! balança-t-il.


Dernière édition par Allaster Daraïn le Ven 30 Sep 2011 - 6:40, édité 1 fois
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Chipp Argan



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Chipp Argan
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Race : Humain ?
Classe : Lame Noire
Métier : Mercenaire et Chasseur de Démons
Croyances : Lui-même
Groupe : Confrérie des Ombres

Âge : Environ 27 ans

Messages : 20

Fiche de Personnage : Lien vers la fiche


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MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyJeu 8 Sep 2011 - 13:30

La mission était tombée. Claire, nette, précise, et, comme toujours avec les missions de la Confrérie, vicieuse. Chipp était encore à Venill lorsqu’il avait reçu ses ordres. Il devait se rendre à Madorass en compagnie d’autres ombres, afin de faire sauter les titres de noblesse de certains marchands. Une mission au demeurant compliquée, mais minutieusement préparée par le conseil et par les membres déjà sur place. Le mercenaire espérait que cette fois encore, le paiement serait à la hauteur des risques. Il n’y avait rien de plus désagréable que de ne pas être payé après un travail dangereux. Et des travaux dangereux, la Confrérie des Ombres en avait à disposition. Leur statut légal les obligeait à rester discrets, et ce n’était pas toujours facile de sauvegarder les apparences. Ils commençaient à contrôler pas mal de domaines, et leur main-mise sur la plupart des activités illégales de Feleth finirait par attirer les soupçons. À ce moment-là, les choses deviendraient beaucoup plus compliquées. Ceci dit, Chipp n’en avait pas grand chose à faire. Il était là pour obéir aux ordres et remplir ses missions, rien de plus.

Après réception de la missive du Conseil, Chipp avait rejoint le navire qui devait les emmener à Madorass. Sous couverture d’une opération marchande, le bateau transportait des dizaines de caisses de vivres. Le capitaine accueillit le mercenaire en inclinant la tête, lui lançant un coup d’oeil complice. Il lui faudrait rester dans la cale, avec les autres Ombres appelées pour cette mission. Il ne fallait pas qu’ils se fassent remarquer. Des silhouettes encapuchonnées et menaçantes sur le pont d’un navire marchand... Le meilleur moyen d’attirer les soupçons.

Le maudit se dirigea donc vers l’intérieur du bateau. Tout le monde était là. Le voyage durerait quelques semaines. Longue et terrible attente. Il ne connaissait pas les autres membres de la confrérie qui voyageaient avec lui, et certains souhaitaient rester discrets. Il les comprenait. La reconnaissance n’était pas l’idéal pour des hommes qui vivaient principalement dans l’ombre. Finalement, après une courte attente, le vent se leva, et ils partirent.

Le voyage se déroula sans encombre. Ils ne croisèrent que quelques autres bateaux marchands, aucun danger apparent. Chipp était sorti plusieurs fois sur le pont, agissant comme l’un des autres matelots, afin de prendre l’air, sortir de cet enfermement qui finissait par l’oppresser. D’autant plus que même s’ils étaient sûrement très efficaces dans leur domaine respectif, les autres Ombres n’étaient pas les meilleurs interlocuteurs pour faire le trajet sans s’ennuyer un minimum. Ils ne parlaient pas, ni de la mission, ni du reste. Et le maudit détestait ça. L’idée de naviguer n’étant déjà pas une sinécure pour lui - détestant ne rien faire, attendre des jours et des jours pour traverser le royaume n’était pas dans les habitudes de Chipp -, avec de compagnons d’infortune aussi peu loquaces, ça devenait une torture. Et il s’y connaissait, en torture.

Le navire de la Confrérie entra finalement dans le port de Madorass. C’est ici que tout se jouait. La sécurité était présente dans le port, et il était si excentré par rapport à la cité que le voyage était loin d’être terminé. Cette dernière ligne droite risquait d’être aussi la plus dangereuse. Les capes blanches vinrent fouiller le navire, et il fut difficile pour les Ombres de se faufiler à l’extérieur sans encombre. Ils y arrivèrent tout de même, ce qui conforta Chipp dans son idée que ses collègues avaient quelques talents. Une fois à l’extérieur, ils se mêlèrent à la foule, et quittèrent le port en direction de la ville. Ils se séparèrent pour être plus discrets, croisant quelques patrouilles qu’ils parvinrent à éviter. Une fois les remparts de la cité en vue, ils privilégièrent une entrée plus secrète que la porte principale, souhaitant toujours passer inaperçus. Ils finirent par se rejoindre dans les rues, se concertant un instant avant de prendre la direction de leur destination finale, l’auberge Rhum et Vigneron.

La porte de l’auberge s’ouvrit lentement, révélant la silhouette des Ombres, Chipp à leur tête. Il observa la salle un instant, rabattant sa capuche pour dévoiler son visage. Ses iris rougeoyantes glissèrent sur la salle, cherchant visiblement du regard la personne qu’ils devaient rejoindre. Loric Custigan n’était pas là. Ce n’était pas si étonnant. Cela faisait maintenant un peu plus de trois semaines que les Ombres déjà présentes à Madorass attendaient leur arrivée. Ils n’avaient pas pu restés dans ce boui-boui pendant tout ce temps. Le maudit fit quelques pas à l’intérieur, annonçant aux autres par un murmure qu’ils allaient s’attabler et attendre le retour de leur contact. Les autres hochèrent la tête, et s’exécutèrent. Bien entendu, ils ne sortirent pas leurs armes respectives pour s’exécuter au sens propre, mais ils allèrent s’asseoir. Chipp se dirigea vers l’aubergiste, commandant un repas complet pour lui et ses compagnons, jouant parfaitement le rôle du voyageur de passage, souriant et heureux d’avoir l’occasion de se reposer un moment en compagnie du monde. Il retourna ensuite avec ses collègues. Et, cette fois, ils eurent l’occasion de parler de la mission. Son exécution approchait, et le maudit sentait bien que certains d’entre eux commençaient à devenir très nerveux. Il s’efforça de tempérer les esprits et de rassurer les troupes. Malgré la difficulté de la situation, c’était une mission à appréhender de la même manière que les autres.

Elle serait accomplie comme les autres. Parfaitement. Car, après tout, la Confrérie des Ombres étaient le symbole même de cette perfection...
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Cayn Howl



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Cayn Howl
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Race : Demi-Démon Commun
Classe : Lame Noire
Métier : Ombre - ancien Contrebandier
Croyances : Aucune
Groupe : Alliance des Ombres-Confrérie des Ombres

Âge : 29 ans

Messages : 85


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MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyJeu 8 Sep 2011 - 14:48

Le Conseillé Irham lui communiquait son objectif. Peu réactif, Cayn l’écoutait, enfoncé dans une amorphe torpeur. Bien qu’il assimilait toutes les infos, la théorie le pompait au plus au point, c’était une étape fondamentale qui en cet instant, ne lui inspirait qu’ennui et impatience de déguerpir. Evidemment, le Conseillé constata son manque de concentration et le sermonna à sa façon, employant des termes comme un parent qui gronde son fils, à l’inverse d’un supérieur qui gronde sa recrue.


-T’inquiète pas Irham j’ai bien tout suivi, c’est juste que l’info tu l’as emballé dans une couche de mots sans importances, alors je me suis permis un brin de somnolence.

Le Conseillé ne parvenait même pas à rougir de colère, car après tout, il connaissait Cayn par cœur, cet assassin là, il fallait pas le faire chié car il pouvait s’avérer encore pire que les sanctions du Conseil. Si quelque-chose ne lui plaisait pas, il tambourinait la table du poing et balançait de sa langue vicieuse des argument qui ne trouvaient aucun contre, déstabilisant ses supérieurs au point où Irham devint son Conseillé personnel. Plusieurs d’entre eux ne désiraient plus s’entretenir avec cet Ombre capricieuse et exigeante. Cayn Howl l’ignorait pas et c’était un avantage pour lui qu’il exploitait, car si d’autres Conseillés le toléraient encore, c’est parce qu’ils ne le connaissaient pas.
Une Ombre discutant les ordres, c’était du jamais vu et pourtant celui-là, il se permettait de le faire ! Sa nonchalance pouvait s’avérer irritante mais jamais la Confrérie ne se passerait de ses services car sa réputation se justifiait par l’incroyable réussite de ses objectif, aussi complexes furent-ils. Cayn Howl triomphait à chaque coup, parfois la chance le bordait, mais le talent contribuait largement, pour la plupart du temps.

C’était un expert dans l’art du crime et il ne l’ignorait pas, ce pourquoi il se prenait un peu de haut, s’autorisant une liberté encore plus expansive que ses collègues. Pourtant, à son souvenir, plusieurs ombres tenaient un palmarès similaire au siens, à la différence qu’ils faisaient preuves de modestie. Là où Cayn fut vraiment en mesure d’ouvrir sa grande gueule et de se faire lécher les pieds par le Conseil, c’est quand il extermina un clan secret, dissimulé dans les plaines de Feleth. Sa quête n’avait eut qu’un taux de réussite frôlant le zéro et pourtant, il y était parvenu, aux sacrifices d’une comédie lui ayant coûté un mois de réflexion et de risques intempestifs. Au final, il était revenu avec la tête du chef, ramenait les informations à la guilde qui se chargèrent d’anéantir ce concurrent. Cette mission grimpa en flèche sa réputation, car son succès fut d’une importance capitale, il faisait donc partie des Ombres les mieux quottés. Pour couronné le tout, il avait même dépassé d’un minuscule cran, son plus grand rival, Loric Custigan !

La gueule de déterré qu’il ferait en apprenant que sa réputation passait en dessous de lui, Cayn avait hâte de voir ça ! L’élève avait dépassé le maitre, car c’était bel et bien Loric qui l’avait recruté à l’époque.

Quittant les sous-sols de la Confrérie des Ombres, rejoignant un groupe d’Ombres dans les cales d’un navire de cargaison marchande, Cayn crût vivre l’un de ses voyages les plus éreintant. Presque pas de Rhum pour tuer le temps, des partenaires silencieux et même pas drôle ! En plus, certains d’entre eux partaient en solitaire, poussant l’assassin de renom, à en faire de même.

Il arriva quand même une soirée, où une Ombre du nom de Vince le coutelas, était parvenu à piquer de la boisson dans la réserve personnelle du capitaine. Tout fier de son coup, il avait partagé quelques pots avec l’équipe, dénouant un peu les langes. Mais comme Cayn prit les devants de la conversation, plusieurs l’écoutèrent, certains surpris par ses prouesses frôlant des récits de légende ! Bien sûr, Cayn en avait rajouté une petite couche mais était-ce réellement nécessaire pour surprendre ses collègues ? Il avait réellement accompli des choses insurmontables ! Si son équipe représentait un jeu de carte dont on exclu le joker, il serait assurément l’as !

Fier de se mettre ainsi en valeur, de façon quelque peu dérobée, il finit par bien s’entendre avec ce Vince le Coutelas qui en avait aussi commis des belles de missions.
Le voyage se termina sans encombre, pas même une attaque de vaisseau, rien du tout ! Cayn en avait donc profité pour picoler à pas d’heure avec son nouveau camarade, pour preuve, il ne connaissait personne parmi les ombres, excepté de noms ou de vue… Alors trouver un confrère avec qui il explosait de rire, ça devenait rare, excepté avec Loric. D’ailleurs, celui-là allait recevoir la surprise en pleine poire car Cayn comptait bien lui mettre dans sa gueule que Loric Custigan, deuxièmement classé sur des statistiques de réussite et de difficulté de quête, se retrouvait maintenant troisième, laissant la place du Vice à son plus fidèle compagnon d’arme !

* Ah ah Ah ! Il va rager ce con ! * songea Cayn, réprimant un rictus des plus contagieux.

Ils quittèrent enfin les cales, en douceur, pour ne pas éveiller les patrouilles des Capes blanches. S’enfonçant dans la ville, en empruntant chacun des directions différentes, Cayn slaloma de ruelles en ruelles pour finalement atteindre l’auberge du Rhum & Vigneron. Bien sûr, il avait prit son temps à tel point que tout ses confrères étaient déjà attablés, apparemment servit par la main généreuse d’un confrère nommé le Maudit.

Puisqu’on se jetait du titre à la figure, Lame et non Cayn, glissa une main dans sa poche et en extirpa une volée de piécette d’or. Les posant sur le comptoir, il commanda un buffet pour tout l’établissement ainsi que boissons à volonté. Croisant le regard du Maudit, il ne put s’empêcher de lui balancer une petite pique amicale.

-Désolé mon vieux, mais à ce qu’on dit t’as subi une malédiction, alors je vais éviter de pencher mes lèvres dans une de tes boissons. Sans rancune j’espère ! de toute façon, si un jour tes démunis et que t’as besoin d’argent, tu n’auras qu’à penser à cette soirée, ou je t’aurais régalé par des possessions que tu n’auras certainement jamais.

Un clin d’œil et il lui présenta son dos, s’éclipsant pour rejoindre un coin d’établissement. La provocation était gratuite, car même si Cayn avait un égo parfois démesuré, il ne se montrait jamais prétentieux. Du moins, comme il venait de le faire, aussi ouvertement. La raison étant simple, il n’entendait jamais d’écho à propos du Maudit sinon qu’il portait cet étrange surnom, peut-être en apprendrait-il davantage sur lui. Mais pour l’instant, il n’en avait cure, il désirait juste évaluer sa réaction.
Enfin, une chose des plus contraignantes, c’est que Loric ne semblait pas dans les parages, de quoi l’impatienter de lui mettre en pleine face son attribution…
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Louwen Raezrock



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Louwen Raezrock
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Race : Demi-Seirdan
Classe : Mage-Guerrier
Métier : Mercenaire / Chasseur de Prime
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MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyJeu 8 Sep 2011 - 16:50

    Comme beaucoup d'autres nuits, celle-ci c'était prolongée dans la beuverie et les jeux. Louwen se félicita de ne pas avoir augmenté ses mises dès que la chance l'eût quittée. Son or aurait sans nul doute grossit les gains du roublard. Spectatrice curieuse, elle s'était contentée d'observer distraitement en repensant à sa rencontre dans la journée. Etait-il possible qu'elle aie eu à faire à un être dont la nature lui était familière et étrangère à la fois ? Comme si elle connaissait ce qu'il était sans rien savoir de lui. Ce devait être la boisson qui troublait légèrement sa réflexion, l'envoyant dans des hypothèses les plus saugrenues, et pourtant sur le moment, tout semblait lié. Quand Loric eut essoré tout l'argent de ses adversaires, la taverne était aussi vide que ses poches étaient remplies. Dans un coin de la salle un employé relevait les chaises sur les tables préalablement lavées pour s'attaquer au sol sali par toute sorte de consommations. La jeune femme jugea qu'il était temps pour elle de regagner la chambre qui lui avait été si aimablement proposée.

    Les jours à l'auberge s'enchaînaient les uns après les autres dans un calme plat presque effrayant pour une personne comme Louwen. L'immobilité et la tranquillité n'était pas vraiment dans ses habitudes, mais pour le coup, elle n'avait eu autre choix que d'attendre que les choses se tassent pour elle. L'élite royale aurait sans doute d'autres priorités que de courir après un fantôme. Elle ignorait encore tout de ce qui se profilait à l'avenir, et la venue des compagnons, censée les éclairer à ce sujet, se faisait languir. Ne tenant plus en place, la mercenaire entreprit un petit détour par chez son poseur de prime. Ce dernier lui annonça qu'elle avait été mise sur un contrat, et qu'il désespérait de la voir, parce que son contrat, c'était pour ce soir. Qui l'avait mise sur le coup ? Ce n'était autre que Krugan, un demi-orque avec qui elle entretenait une aversion rarement égalée. Krugan avait mal digéré leur dernière accroche où il s'était littéralement fait entubé par Raezrock qui lui avait pris son mérite et sa récompense. Le demi-orque avait alors joué de ses relations pour la mettre dans un beau merdier et pour cause : le client avec qui elle se battrait ce soir avait prévu une petite visite de « courtoisie » chez les Capes-blanches. Mais oui, rien de tel pour faire profil bas, évidemment. Et pas question de refuser la mission, les relations en question tenait de la Confrérie Des Ombres, celle-la même à laquelle Loric appartenait, et celle-la même qu'elle aspirait désormais à rejoindre. Si c'était l'occasion de lui faire marquer des points, sous aucun prétexte, elle ne la raterait. Sans compter que la somme promise ne faisait qu'attiser sa cupidité. Elle préviendrait le roublard de son retour d'ici peu en confiant à Elisa le soin de l'informer. Après quoi, elle regagna la Panse Repue en se demandant quel genre de zigoto voulait s'attaquer à des gens comme les Capes-Blanches.


    * * *

    Un curieux personnage que ce Maverdave Mc'Olan. Néanmoins, un homme sérieux, et de parole. Elle avait largement de quoi rembourser l'invitation de Custigan, mais elle se garderait bien de faire. Malgré le grand service qu'elle lui devait, elle préférait attendre de voir ce qu'il retournerait de cette histoire. Et puis, ce n'était pas l'argent qui manquait pour lui, dépouiller les gens, n'était-ce pas là son crédo ? Le pire était passé, elle ne s'était pas fait prendre et pourrait savourer sa victoire toute la soirée dès qu'elle serait de retour au Rhum et Vigneron après un bon bain. Lorsqu'elle regagna enfin le comptoire, pas de Loric à l'horizon. Remarque il était un peu tôt pour profiter de sa présence. Elle détailla alors les présents, des gens qu'elle n'avait pas encore croisé durant ses trois semaines à traîner par ici. Elle préféra rester à l'écart observant avec intérêt la scène qui se jouait sous ses yeux. Elle était bien loin de se douter qu'ils s'agissait des compagnons en question. On lui servit un délicieux hydromel qu'elle sirota.


Dernière édition par Louwen Raezrock le Ven 30 Sep 2011 - 17:50, édité 1 fois
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Allaster Daraïn



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Allaster Daraïn
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Race : Humain
Classe : Chevalier
Métier : Ombre et Chevalier Errant
Croyances : Dieu de la Guerre
Groupe : Alliance des Ombres-Confrérie des Ombres

Âge : 58 ans

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MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyMar 13 Sep 2011 - 23:17

Le temps s'étirait, s'étirait et s'étirait encore...
D'autres Ombres étaient censées arriver de Venill, grossissant les forces déjà présentes à Madorass. Mais elles se faisant attendre. C'était un fait. Leur venue était telle un mirage en plein désert. Un mirage que l'on tentait d'approcher mais qui, irrémédiablement, demeurait inaccessible. Alors Allaster avait tenté de mettre ce temps à profit. En bon soldat qu'il était, il prit l'initiative de répérer les lieux. La capitale était une ville qu'il connaissait relativement peu, mis à part quelques quartiers dans lesquels il avait officié. Vêtu de son tabard sombre, passant pour un vieux chevalier errant qu'aucun duc ne voulait plus, il avait arpenté ruelles, rues, avenues et places de cette cité sans commune mesure. Magnifique. Gigantesque. Illuminée. Inégale. Paradoxale. Sombre. Dangereuse.

Sans nouvelle de la Shade Brotherhood, il n'avait pu qu'attendre. Attendre. Attendre encore.
Quand finalement, de nouvelles Ombres s'étaient enfin présentées, marquant l'arrivée du navire tant espéré. Le mirage se dissipa pour laisser place à une réalité qu'on n'espérait plus. Toute l'équipe était là, enfin.
Allaster avait alors reconnu le dénommé Cayn Howl, le jeune homme qui lui avait permis d'intégrer la confrérie. Les autres lui étaient encore inconnus, mais leurs allures trahissaient leur évidente volonté de discrétion. Une volonté si caractéristique des membres de la Shade Brotherhood. L’Ombre Howl s'adressa à un confrère d'une manière qui, selon Allaster et son honneur, n'était autre que puérile et non avenue. Sieur Daraïn haussa brièvement un sourcil. Ce genre de personnage avait un égo gonflé par le souffle rapide et puissant de leur ascension au sein de l'élite. Le chevalier, pour avoir connu un bon nombre d'individu de cette espèce, savait que l'ascension brutale était bien souvent suivie d'une chute qui l'était tout autant, sinon plus.

Ne s'attardant guère sur de telles futilités, Allaster quitta l'auberge du Rhum & Vigneron.
Le navire des Ombres était arrivé à bon port. Le moment était donc venu d'en informer leurs supérieurs, qu'ils sachent que la mission allait finalement débuter.

Prenant la direction de la maison close de Myrabella, Allaster sentit les effets néfastes de ces trois semaines léthargiques. N'étant plus d'une jeunesse certaine, un entraînement régulier et intensif lui était presque obligatoire. Sans quoi ses forces, sa souplesse, sa vivacité se retrouvaient bien vite enserrées par les serres invisibles et sournoises de la vieillesse. Il maudit sa stupidité. Ses articulations, rien qu'en marchant, peinaient à se défaire de la rouille engendrée par l'inaction. Sa mâchoire, déjà proéminente, se bloqua. Ses dents se serrèrent, pris dans l'étau du mécontentement.

Il pénétra la maison close. Le hall était couvert de soie rouge, de tapisseries rouges, de meubles en bois aux reflets rouges, de catins aux robes rouges... Rouge. La couleur de la passion muée, du fait de son abondance excessive, en écœurement. Déjà, les mains ardentes et visqueuses de l'air se plaquaient sur son visage. Tout n'était que fausseté, jeux éhontés, illusions et mensonges. Une chose était véridique cependant. Une seule : l'excès.

Allaster s'approcha de la patronne. Myrabella s'était assise sur un canapé de velours cousu de fils d'or. Les jambes savamment croisées, elle subtilisait entre ses doigts le pied cristallin d'un verre en cristal. Le contenu s'alliait avec une perfection étudiée aux teintes de la pièce. Après un léger sourire adressé à Allaster, elle porta l'alcool à ses lèvres. Du vin.

- Vous revoilà, beau chevalier, susurra-t-elle à son adresse.
- Me revoilà en effet, ma dame.
- Quel bon vent vous amène dites-moi ? Une soudaine envie de rompre votre vertu ?
- Vous vous doutez de ma réponse, dame Myrabella.

Elle affina son sourire.

- Résister d'une telle manière vous confère un charme que bien des hommes n'ont pas, mon doux sieur. Sans compter votre silhouette excessivement adorable pour un homme de votre... expérience...
- Je peux refuser les services de vos filles, répondit-il simplement, je n'en accepte pas moins vos flatteries. Maintenant, si vous le permettez, il me faudrait une chambre, ma dame... La chambre.
- Certainement. Par ici, beau chevalier.

Tous deux quittèrent le hall pour s'abandonner dans les bras tortueux et sombres des corridors. Ils passèrent quelques portes avant de parvenir à la bonne. Ils l'ouvrirent, pénétrèrent les lieux et s'y enfermèrent, scellant le secret de leurs relations.

Myrabella, bien que d'un âge avancé, possédait une beauté que lui garantissaient son estime de soi, son allure, ses parfums, ses parures et ses maquillages. Elle partit s'asseoir sur le rebord du lit, faisant glisser par mégarde fallacieuse, une bretelle de sa robe.

- Vous voulez accéder aux caves, doux chevalier ?
- Certes, ma dame. Mais avant, j'aimerais m'entretenir avec vous quelques instants, si vous le voulez bien.
- Je ne peux vous refuser ce plaisir, vous vous en doutez...

Leur échange était excessivement mielleux. La voix de Myrabella se revêtait d'atours superflus. Une douceur exagérée qui rendait le personnage mystérieux, inaccessible.

- Avez-vous réussi à glaner les informations que je vous avais quémandé ?
- Mes filles s'en sont chargées, naturellement.

Myrabella se redressa, voletant d'un pas aérien vers le bureau. Elle soutira une clef minuscule de son décolleté léger et ouvrit un tiroir d'une main voluptueuse. Des manières de dame pour une femme si corrompue... Elle en extirpa un papier qu'elle offrit ensuite à Allaster, se rapprochant de lui plus que nécessaire.

- Vous trouverez là toutes les informations que mes filles ont réussi à récolter sur les patrouilles des Capes Blanches. Leurs rondes semblent se répéter incessamment. Toujours les mêmes endroits surveillés, à la même heure, par les mêmes hommes. Vous m'aviez demandé des renseignements tant sur Madorass que sur Port-Heden. La capitale est une immensité à elle toute seule. Vous comprendrez que toutes les patrouilles ne sont pas répertoriées sur ce document. De même que pour Port-Heden qui, loin d'être une immensité, est une ville que mes filles et moi avons rarement l'occasion de fréquenter. Quelques indications ont cependant pu être recueillies. J'espère que cela vous suffira, beau chevalier.
- Vous m'en voyez ravi, dame Myrabella. A présent, j'aimerais accéder aux caves, avec votre permission.

La patronne de la maison se fendit d'un rire cristallin qui rehaussa le cœur du vieux chevalier. Faire rire une femme, même une catin, était un plaisir que les hommes ne pouvaient ignorer.

- Ma permission dites-vous ? Elle vous est acquise, répondit-elle de son air séducteur. Je n'ai guère d'autres choix dans tous les cas...

Elle ouvrit un autre tiroir du bureau. Plongeant la main vers le fond de celui-ci, un cliquetis se fit entendre. Creux. Éloigné et proche en même temps. Suivi d'un silence. Un silence. Puis d'autres cliquetis. Incessant cette fois. Un mécanisme.
Allaster découvrit que le lit à baldaquins tremblait légèrement. Les bords de la couverture, suspendus dans le vide, s'affolaient quelque peu, tremblotants. Enfin, dans un long grincement néanmoins discret, le lit s'ébranla, glissant sur le côté comme par magie. A sa place s'ouvrit un escalier grisâtre menant aux dites caves.

Allaster s'empressa de l'emprunter, remerciant Myrabella d'un signe bref de la tête. Celle-ci lui sourit d'un sourire crispé. Déçue, sans doute.

Les souterrains étaient loin de la magnificence de ceux de Venill. A peine éclairés, ceux-là étaient injustement isolés des autres par ces corridors effondrés. Leurs importances n'étaient cependant pas moins grande.
On arrivait très vite sur une petite pièce circulaire, basse de plafond, éclairée par une torche unique. Un baptistère émergeait au centre, empli d'un liquide cristallin qui, de prime abord, s'apparentait à de l'eau. Allaster doutait fort que s'en soit au vu des propriétés magiques du dit édifice. Ne se posant pas plus de question, il s'y approcha. Il fit émaner de sa sacoche un papier sur lequel était dessinée la marque officieuse de la confrérie des Ombres ainsi que deux phrases courtes mais précises : "Les Ombres sont toutes opérationnelles. Mission imminente. A.D." D'une main délicate, il le déplia, le défroissa et le posa sur la surface trempée. Tel un radeau à l'abandon, le papier erra quelques instants sur les minuscules courants avant de s'auréoler de tâches sombres et humides. L'eau forma des sortes de tentacules translucides qui enlacèrent peu à peu le document. L'encre se dilua avec la délicatesse d'une fumée entortillée par les souffles du vent. Tel le chatoiement venu d'un autre monde, les teintes du papier s'étiolèrent, épousant la transparence du liquide. Le document ne devint plus qu'un reflet offert par la surface des eaux.

Le message était envoyé. Direction Venill.
La réponse de la Shade Brotherhood ne tarda pas.
Le reflet d'un nouveau document s'accentua. Une nouvelle encre dessina des lettres puis des mots. Une phrase. " Bien reçu. Message transmis. " Ainsi, les supérieurs étaient avertis de l'avancée de la mission. D'un doigt, Allaster brisa la surface de l'eau, dissociant le reflet fébrile de la missive. Celle-ci s'évapora dans les méandres du baptistère.

Ne s'attardant pas, Allaster tourna des talons. Il prit la direction de l'auberge Rhum & Vigneron. Il y arriva rapidement. L'atmosphère n'avait guère changé durant sa courte absence. Les mêmes individus étaient présents. Il ne manquait plus que l'Ombre Custigan semblait-il.
Il alla s'installer au comptoir. Une bière le ferait patienter.

*
* *


Plus tard, lorsque la soirée s'était enflammée sous les rayons du soleil déclinant, Myrabella se mit à travailler.
Elle empoignait les draps avec force, mordait les oreillers sans retenue, tapait parfois sur le matelas avec de violents coups de poings, laissait éclater sa voix dans des lambeaux de jouissance exagérée. Elle autorisait à son client quelques folies qu'il considérait excitantes. Tantôt lui crachait-il dessus, tantôt lui serrait-il la gorge, tantôt lui mettait-il la fessée ou l'insultait de divers noms affriolants. En tous les cas, leurs ébats finirent rapidement, à brûle-pourpoint, telle l'explosion inattendue d'un vieux volcan...

Déjà, Myrabella se rhabillait.
Ronald Birck, Cape Blanche de Madorass, s'était affalé sur le lit, exhibant sa nudité dans la plus grande fierté. Le souffle court, le corps ruisselant de sueur, il semblait avoir apprécié ce court - très court - instant. Les minutes s'écoulèrent lentement, comme les gouttes qui léchaient indécemment les poils innombrables de son torse et finissaient leur course en glissant sur son flanc. Puis, sans crier gare, il parla :

- Alors, as-tu fait ce que je t'ai demandé de faire ?
- Oui, Ronald. C'est en cours...
- Ne tarde pas trop... Ca fait déjà trois semaines. Je me lasse rapidement. Et tes coups de reins gratuits de belle salope ne pourront guère me suffire bien longtemps...
- Je le sais.
- Alors dépêche-toi. Tes filles et toi trainez vos culs et vos cons partout. Je vous croyais au courant de tout dans cette ville...
- Au courant de tout, non. De beaucoup de choses, oui.
- Une femme aux cheveux rouges ne passe pas inaperçu pourtant. Elle a tué plusieurs de mes hommes. Ce genre de bougresse sort en général du lot, non ?
- Pas suffisamment pour que, ni tes hommes, ni mes filles, ne l'aient encore repérée dirait-on.
- 'Finira bien par se montrer. N'oublie pas, Louwen Raezrock qu'on l'a nomme.
- Je n'oublierai pas.

Leur entrevue s'acheva sur ces mots. La Cape Blanche s'habilla, ne décocha pas un seul regard en direction de Myrabella et quitta la chambre. Sa soudaine absence fit tomber un silence lourd et dur.
Myrabella, en plus de vendre ses informations à la Shade Brotherhood, en vendait d'autres aux Capes Blanches. Que la confrérie vienne à le savoir, la catin ne s'en souciait pas. Elle veillait bien à ce que les renseignements qu'elle offrait aux Capes Blanches n'entrent pas en conflit avec les intérêts de la guilde. Il y avait ainsi beaucoup moins de risque que ses agissements ne se sachent.
Myrabella ne visait qu'une seule chose : que son établissement ne rencontre aucun problème financier. Et c'était le cas. En plus de la besogne qu'abattait ses filles, elle veillait, elle, à obtenir d'autres sources de revenus.

Ronald Brick lui avait expressément demander de retrouver la trace de cette Louwen Raezrock. Lui dire que ce n'était pas encore chose faite était mentir. Ses filles, Myrabella n'en avait jamais douté, avaient retrouvé la meurtrière aux cheveux rouges avec une facilité déconcertante. Un problème venait cependant se heurter à elle. Cela faisait trois semaines que la dite Raezrock logeait à l'auberge Rhum & Vigneron, établissement sous contrôle de la Shade Brotherhood. Il était donc impensable que Myrabella révèle cette information à Brick. Qu'il fasse une descente avec ses gros bras là-bas, et c'était le bordel assuré ! Non... Myrabella devait simplement attendre que la meurtrière émane de sa cachette. Pour ce faire, la catin avait placé une de ses filles à l'auberge. Une fille qui avait guetté Raezrock ces quelques derniers jours. Dés que la meurtrière sortirait de son repère, sa fille s'empresserait de contacter les Capes Blanches et là, hop ! Raezrock serait coincée et Myrabella rémunérée...

Après tout, même si la femme aux cheveux rouges avait élu domicile à l'auberge Rhum & Vigneron, Myrabella le savait, elle ne faisait aucunement partie de la Shade Brotherhood. Il était donc logique de penser que cela n'interférait en aucune façon dans les agissements de la guilde.
Oui... En aucune façon...


Dernière édition par Allaster Daraïn le Ven 30 Sep 2011 - 6:42, édité 1 fois
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Loric Custigan



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Loric Custigan
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Race : Humain
Classe : Roublard
Métier : Arnaque, crime et botanique.
Croyances : Sa dague et le poison létal qui la recouvre.
Groupe : Alliance des Ombres-Confrérie des Ombres

Âge : 28

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Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] _
MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyDim 18 Sep 2011 - 23:20

Lorsque l'établissement Rhum et Vigneron remercia ses derniers clients, il ne restait plus que quatre protagonistes dans la pièce principale. Le tavernier Ulrich encaissait joyeusement les comptes de sa caisse en sifflotant. Elisa s'occupait de ranger et de nettoyer les désagréments quotidiens, tandis qu'Allaster patientait inlassablement au comptoir, une pinte à la main. La porte de l'auberge claqua et un bruit de verrou scella alors cette intimité. Loric faisait preuve d'une prudence assez paranoïaque, il ne manqua donc pas de vérifier toute les fenêtres, fermant les volets et jetant quelques regards inquisiteurs, puis il s'assura que les clients de l’auberge roupillaient, ou du moins s'occupaient de leurs affaires. Lorsque enfin il estima que les murs n'auraient pas d'oreilles, une aura mêlée d'exaltation et de sérieux sembla le posséder. C'est tout naturellement qu'il s'installa au comptoir, sur un siège voisin du chevalier. Il brisa ainsi le mutisme qui liait les trois membres de la Shade.

«- Allaster ! Je suis content de te revoir et de te compter parmi nous. Mais passons les politesses, as-tu des choses à m'apprendre ?

Le chevalier expliqua ses découvertes au Roublard, mentionnant que la guilde avait reçut toutes les informations et avait mandaté un groupe d'ombre pour enquêter. Le voyage étant plutôt long, Loric en déduisit que les renforts n'arriveraient pas à Madorass avant au moins ; un bon mois de traversée. Cette situation semblait le déranger, néanmoins il ne le fit pas paraître. Se contentant de hocher de la tête d'un air grave. Il écouta attentivement Allaster, puis resta de marbre quelques minutes encore, cogitant à la meilleure façon de réagir. Le Prince-Marchand plaçait toujours une grande confiance en lui, une confiance qu'il avait durement gagné et acquise auprès de longues années de loyaux services. Mais surtout après une dure enfance orpheline au sein de la cour des miracles. Car si Loric agissait pour le compte du Cercle depuis seulement quelques années, toute sa jeunesse était rythmée par son allégeance envers la grande famille Leidmar et son univers peu fréquentable. Du coup, ses relations avec la Shade dépassaient souvent l’intérêt financier de ces confrères Ombres. Cette situation lui permettait d'agir de son propre chef, sans forcement attendre les directives du Cercle.
Alors, s'estimant en droit d'ordonner au nom du conseil, il s'exclama d'une voix franche. :


- Bien. Du coup ça nous laisse trois semaines pour tasser le terrain. Je me suis occupé du problème Huldan, il va redevenir notre allié. Du moins pour l'instant, car sa fourberie égale celle de la confrérie. Sa position va nous permettre de récupérer des entrepôts et des docks, mais je soupçonne les marchands de se révolter vis à vis de ce revirement de situation. Ils vont renifler les manigances tel un clochard qui sent un bon porc à la broche. Pour autant, ils n'auront pas le cran de se révolter ouvertement face à Huldan. Cela va créer une morcellement de leur alliance et la créations de divers clans et ça, c'est parfait pour nous. Il faudra dénicher les clans qui peuvent être amenés à se rallier à nos intérêts.

Ulrich coupa Loric :

- Le conseil doit avoir pris des directives ne préfère-tu pas attendre avant d'agir ?

Mais le roublard répliqua aussitôt, agacé qu'un simple conscrit ose le mettre en doute.

- Le conseil se trouve à des lieux d'ici, avec seulement quelques informations acquises de bouche à oreilles pour prendre leurs décisions. Et si tu crois que je vais glander trois semaines dans ton tripot. Allaster et moi sommes-mieux placés pour prendre des initiatives. Toi tu te contentes de rester à ta place, tenir l’échoppe, récolter des informations et attendre l'arrivée des Ombres.
La saison des moissons arrive à terme, le grain est sec, du coup les activités marchandes débordent d'activité. Toute la bourgeoisie marchande se trouve actuellement à Port-Heden. Je vais m'y rendre afin d'investiguer et de prendre contact avec certaines relations. En attendant. il se tourna vers Allaster. toi tu resteras à Madorass. J'ai eu part de soupçons, que je partage, concernant des relations entre les capes blanches et la vermine d'Huldan. J'aimerais que tu puisse vérifier ça, voir même les doubler si tu as une bonne piste. Ne prend pas trop de risques non plus, ces hommes sont capable de tout.


Loric et Allaster s’embarquèrent alors dans un débat sur les tenants et aboutissements de cette affaire. La nuit se prolongea ainsi, non plus dans la beuverie mais dans le sérieux et la subtilité que demandait leur métier. Ulrich s’éclipsa rapidement pour rejoindre son lit, tandis qu'Elisa veilla un long moment. Installée confortablement au comptoir, elle écoutait les deux hommes dans un mutisme respectueux. La discussion semblait l'hypnotiser, alors que l'excitation des ombres animait l’atmosphère. Quelques bières et plusieurs litres de salive plus tard, les premiers rayons de soleil commencèrent à filtrer à travers les volets. Les rues s'animaient, les pavés claquaient sous le sabot des bœufs, les enfants criaient et couraient, il était temps pour la confrérie de retourner dans l'ombre. Loric s'étira nonchalamment, un bâillement fit apparaître une petite larme dans le coin de son regard cerné. Avalant sa boisson d'un trait, il s'exclama ensuite.

- Je partirais demain, je pense que l'on ne se reverra pas avant trois semaines. Bonne chance de ton côté.

Il ramassa ses affaires et prit la direction de l'escalier. Puis s’arrêtant en plein chemin, il se retourna et déclara :

- J'ai bien peur que quelque chose de plus gros tire les ficelles. Enfin nous verrons bien, je vais dormir.



****************


Trois semaines plus tard.


Les intrigues de Port-Heden s'étaient montré à la hauteur des espérances de Loric. Oh ça oui. Il avait hâte de les exposer au groupe d'ombres. Bien qu'il craignît que le conseil ait envoyé quelques incompétents. Certaines ombres s 'avéraient très vantardes et souvent surcotés, tellement leurs récits farfelus camouflaient leurs inutilité flagrante.
Un gamin de son réseau d'orphelin lui appris de source sur, que le navire sous couverture de la confrérie avait accosté dans la journée, et c'est donc avec soulagement qu'il reprit la route de la capitale. Durant cette période de préparatif, il s'était approprié une petite bergerie entre la cité royale et son port. Située au large des routes et de la civilisation, la petite maison de pierre offrait un refuge assez agréable ; Une forêt de conifères la dissimulait des chemins courants, le décor était calme, apaisant, des champs et un petit ruisseau assuraient la prospérité pour une famille de paysans. Ou bien pour une bande de roublards. Loric y déposait des vivres depuis plusieurs semaines, tandis qu'il se débrouillait pour y ramener un cheval des que l'occasion se présentait. Si bien que dorénavant, six montures pâturaient dans le près avoisinant et attendaient leurs futurs cavaliers. Il fit naturellement un détour par la bergerie sur son chemin, afin d'y cacher quelques parchemins et de la viandé séchée. Ce point de rendez-vous serait sûrement d'une grande importance pour la suite des opérations, Loric le savait très bien, il prenait donc soin de leur retraite et de la discrétion requise. Un groupe d'assassin ça ne passe pas inaperçu en pleine bourgade.
Il reprit la route et rejoignit la cité en même pas deux heures grâce son fidèle Eole. Un jeune et fougueux étalon acheté aux enchères, qui détenait sûrement un des plus beaux galops de la région. Fier et puissant, la monture partageait un grand orgueil avec son maître, ainsi que le goût du jeu. Une alchimie était aussitôt apparut entre les deux et Loric ne regrettait pas son achat. Le destrier lui conferait une allure noble, alors qu'il dévalait les pavés de la cité avec aisance.
Arrivant finalement devant l'auberge, Loric confia Eole au palefrenier. Il lui ordonna de prendre soin du cheval comme si c'était sa propre mère, puis il enleva ses bottes de monte pour les remplacer par une paire plus confortable et plus saillante. Il s’apprêtait à pénétrer dans l'enceinte quand tout à coup, un événement retint son attention. Au loin des cris, le fracas des sabots. Son regard se glaça de stupeur.
Une quinzaine de cavaliers du roi se dirigeaient à toutes allures dans sa direction, bousculant qui conque se trouvant sur leurs chemin. La plupart étaient grands, costauds, lourdement armés. Taillés pour tuer et éduqués dans une loyauté aveugle, ils affichaient fièrement leurs longues et sanglantes capes-blanches. Les plus dangereux soldats du roi chargeaient indéniablement dans la direction de l'auberge Rhum et Vigneron... La stupeur laissa place à l'effroi, l'effroi se mua aussitôt en instinct de survie, puis en hargne. Quelque soit la raison de leur assaut, il faudrait en trouver la cause après le combat. Ou bien la fuite. Loric défonça la porte de l'auberge d'un violent coup de pied chassé. Il s’écria d'une voie forte.


- Aux armes ! Les capes-blanches nous attaquent !!
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Cayn Howl



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Cayn Howl
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Race : Demi-Démon Commun
Classe : Lame Noire
Métier : Ombre - ancien Contrebandier
Croyances : Aucune
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Âge : 29 ans

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MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyMar 20 Sep 2011 - 12:21

La dialectique des bourrées entamait son chant éraillé. Les pintes se consommaient tandis que les poches du tavernier prenaient une ampleur gourmande. Bien évidemment, l’anticonformisme de Cayn ne contribuait pas à la cause du tenancier, que du contraire, il buvait, mangeait et festoyait sans dépenser la moindre piécette d’or.

Il enchainait sur une bière mais les effets de l’alcool ne vrillait que fébrilement ses réactions, assurant encore sa vivacité d’esprit et maintenant ses sens en alertes. Il ressentait qu’un pâle avantage de sa très succincte ébriété, un léger tournis lui relevant un départ pour une nuit de folie. Il guettait les jolies femmes, peut-être pourrait-il se noyer dans une paire de chairs affriolantes mais la majorité des occupants de l’établissement étaient des hommes et pour couronner sa déception, les quelques dames interpellâtes, se réconfortaient du bras puissant de ses confrères d’armes.

-Fais chier ! Grogna-t-il, beaucoup trop haineux. A pensée que son voyage en mer s’était déroulé sans le moindre contact féminin, il en devenait carrément exécrable. S’il n’évacuait pas le stresse accumulé, il finirait par se montrer encore plus déroutant envers ses collègues. Son ego déjà démesuré, frappait déjà les nerfs de certains alors une couche de mépris supplémentaire n’ajouterait pas une bonne quotte à l’image qu’il préservait de soit.

Ecoulant le contenu d’une autre chope en terre cuite, il releva la tête pour examiner une femme aux cheveux longs et rougeoyants. Malgré un physique agréable et disposant des courbes délicieuses, Cayn ne désirait guère tremper dans cette demoiselle. D’après Loric, il s’agissait de Louwen, une femme qu’il avait recrutée comme associée pour la guilde. Mercenaire externe de la confrérie, elle faisait parfois preuve de maladresse en manquant tout simplement de subtilité ou encore de discrétion. Si cela continuait, elle finirait par soulever le secret si jalousement protégé de la confrérie. Dans le cas évident, elle se ferait écarteler, suspendue par des cordes, reliant ses membres à la puissance de charge de plusieurs étalons. Donc en dépit d’une sentence méritée, elle sacrifierait un point fondamental de la guilde et si Cayn ne pouvait guère la supporter c’était uniquement pour cela.

Aventurant son regard dans une nouvelle direction, il aperçut Elisa, cette attirante serveuse. Malheureusement, bien qu’elle fut désirable par ses atours valorisant considérablement ses formes, ainsi que par ses yeux noisettes d’un charme saisissant, ses ambitions se limitaient à un mirage, grimper dans la hiérarchie, un souhait qui ne se réaliserait probablement jamais. Bien sûr, rien n’empêchait Cayn d’exploiter cette faille, car après tout, Loric n’hésitait pas à en faire de même.

Approchant la jolie brune, il s’accouda au comptoir, emprisonna son regard dans le sien et lui souffla sa commande.

-Bonsoir Elisa, mets moi donc deux bons verres de vin.

Elle parut quelque-peu surprise et lui glissa un mot à l’oreille.

-Sieur Ombre, vous pouvez directement me quémander une bouteille, j’ai crû entendre que vous aviez détenu une promotion au sein de la confrérie, mes félicitations !

Cayn s’esclaffa quelque-peu, accepta la bouteille d’un hochement et pendant que la serveuse remplissait les deux verres, il enchaina son petit jeu de séduction.

-En effet, ce sont là les bruits qui courent… Loric aurait accompli un acte héroïque au sein de Madorass mais on dirait bien que ma dernière mission m’a autorisé une petite avance sur lui.

La belle Elisa simula un effet de surprise, car elle en était déjà informée depuis un moment sachant qu’elle passait le plus clair de son temps à solliciter les Ombres les plus prestigieuses afin d’espérer une compensation des plus juteuses.

-Vous m’en voyez ravie Lame. Mais qu’avez vous fait, pour mériter de telles éloges ?

-Eh bien, j’ai…

C’est alors qu’une foulée dans la rue l’interrompu, le bruit des sabots martelant les dalles froides de Madorass alertait les Ombres d’une présence ennemie.

-Merde, sûrement les autorités… songea-t-il alors qu’il se redressa, siffla son verre de vin et s’approcha davantage de l’entrée. Les bruits furent de plus en plus proche et bientôt, les ivrognes les plus atteints par les ravages de l’eau-de-vie purent percevoir le grondement de la cavalerie.
L’instant suivant et la porte fut ébranlée d’un violent coup de pied. Dans son cadrant, Loric avec sa fier allure, gueulant à la cantonade.

-Aux armes ! Les capes-blanches nous attaquent !!

A peine l’eut-il précisé, qu’une masse sombre s’engouffra dans l’établissement, plusieurs chevaliers envahissaient les lieux, prêt à en découdre. Cayn avertit son compagnon d’un coup d’œil et celui-ci esquiva une lame frôlant sa nuque d’un bruit sec et violent. Ils ne comptaient pas en rester là, leur but étaient d’anéantir l’ennemi et non de les mettre au fer. Ce qu’ils ignoraient peut-être, c’est qu’ils avaient face à eux, l’élite des assassins et autres mercenaires.
Pour preuve, Cayn d’un enthousiasme soudain, dégaina son épée, sommeillant précédemment dans son fourreau, à la hanche. Il para la lame d’un chevalier avant de repousser l’assaut d’un soulèvement d’épaule, dés que la garde adverse fut rompue, il feinta une attaque circulaire au niveau de la cuisse pour finalement remonter la lame en direction du visage. Le coup vint à la rencontre du crâne de son adversaire, l’épée d’un tranchant mortelle traversa la couche osseuse et ruina la chance d’en réchapper. Le chevalier gisait, le crâne fendu et la cervelle déployée d’un liquide vaseux, mêlé à ses autres fluides sanguinolents.

Un autre vint à la charge, Cayn esquiva un premier coup d’épée, tenta un coup d’estoc qui fut paré par une superbe remontée de défense, pavois en avant. Son duel ne faisait que commencer. Le chevalier face à lui possédait le regard d’un bretteur expérimenté, apprenant à contrer son adversaire juste en l’étudiant, sur le terrain, face à la mort…
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Louwen Raezrock



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Louwen Raezrock
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MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyMer 28 Sep 2011 - 16:41

    Manifestement, elle n'était plus disponible. Son rire cristallin fut recouvert par celui du goujat, plus gras et plus rauque. Un liquide émeraude miroitait dans son verre, et il y avait fort à parier qu'il ne s'agissait pas de menthe à l'eau. On ne perdait pas trop de temps à regarder la face du pinté qui la tenait par la taille, des comme lui, il y en avait trente dans la taverne, sinon plus. En revanche, cette délicieuse créature qui l'accompagnait était source d'un intérêt bien plus grand. Il fallait bien dire que c'était dû en partie à la minorité déconcertante que représentait le deuxième sexe dans cette salle. Au reste, sa tenue ne semblait pas vraiment destinée à passer inaperçue : enfilées pour l'occasion, couleurs pastelles et dentelles scandaleuses juraient singulièrement avec les cuirasses portées par la plus part des clients. Comme elle était tournée, on ne pouvait que se satisfaire de la vue d'épaules dénudées, de les longer jusqu'à son cou pour glisser dans sa nuque. Là, quelques mèches de ses cheveux blonds sortis d'un chignon se balançaient avec insolence. Jusqu'au bas de son dos harmonieusement cambré, le corset sans doublure laissait apparaître sa peau porcelaine entre les lacets qui l'attachaient. Quand l'angle de vue y fut favorable, les traits raffinés de son visage se laissèrent admirer, mais seulement pour quelques instant. Son joli minois perdit l'avantage sur la gorge voluptueuse qui émergeait de son décolleté, s'accaparant ainsi toute l'attention que sa féminité pouvait susciter. Elle se pencha vers une table pour emplir verre de cette boisson verte aux senteurs florales dominée par un zeste d'anis...

    Les copeaux de bois jaillirent, la porte s'ébranla dans un grand fracas arrachant Louwen à ses pensées frivoles et à sa chope quasiment vide. Un bref silence précéda une voix familière aux propos plus qu'alarmants. Elle aurait gratifié cette entrée spectaculaire par un ricanement si la gravité de ses mots n'avait pas heurté la jeune femme de plein fouet. Les Capes-Blanches ? Une descente au Rhum et Vigneron ? Son sang ne fit qu'un tour. Il ne pouvait s'agir d'une simple coïncidence. Pourquoi ces soldats s'attaqueraient à une auberge, précisément le jour où elle rentrait, sinon pour y dénicher quelque affaire illégale, dans le meilleure des cas, ou, au pire, une présumée tueuse d'officier ?
    Des bruits de sabots martelant les pavés, confirmèrent qu'il ne s'agissait en aucune façon d'une plaisanterie, bien que le ton de Loric ne laissât place à aucun doute. La mercenaire n'attendit pas que les troubles-fêtes déboulent dans la salle. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, elle avait rejoint l'objet de ses contemplations, se jetant sur elle pour... lui arracher sauvagement la bouteille d'absinthe d'entre ses doigts. Aidée de sa main libre, elle se grimpa sur le comptoir renversant tout ce qui se trouvait en travers de son chemin. Déjà, les Capes-Blanches s'invitaient parmi eux, et ce n'était certainement pas pour trinquer.
    Une seconde et demi. C'est le temps qui s'est écoulé depuis leur entrée avant qu'on ne la pointe du doigt. C'en était fini. Elle prit en bouche une grosse gorgée d'alcool. Après tout, chacun réagit à sa façon...

    Ainsi en hauteur, elle était la première personne que l'on distinguait de la foule. Deux délaissèrent le combat pour se diriger droit sur elle, tuant quiconque mettait trop de temps à leur céder le passage. Quand la distance qui la séparait d'eux fut à la limite de l'indécence, Louwen recracha l'absinthe avant de libérer une décharge électrique. La gerbe de flammes qui en résulta surprit les assaillants, les obligeant à reculer. Mais trop tard. Leurs cheveux, leurs sourcils, ou encore leur barbe s'enflammèrent sans mal. Des hurlements de douleurs résonnèrent. Le plus brûlé des deux, rétines calcinées, s'agitaient dans tous les sens, à l'aveuglette, trébucha sur quelques chose et tomba à terre pour être piétinés par la foule en panique. L'autre, encore debout, fut pris dans un combat par un tiers. On dirait que les Encapés de Sa Majesté étaient comme tombés sur un os, enfin, façon de parler, puisque c'était plutôt leurs os qui tombaient en ce moment même. Majoritairement des battants qui ne devaient leur survie qu'à eux-même, personne dans cette pièce ne comptait se laisser faire par une bande de clowns. Les présents avaient abandonné leur mines joyeuses pour reprendre les armes, et la jeune femme aurait imité le geste, si elle n'avait pas été violemment tirée à terre du côté du bar. L'arrière de son crâne heurta une étagère fixée au mur.

    T'crois qu'tu peux fout' ta merde et attendre qu'les autres réparent tes pots cassés ?

    Le brouhaha n'était plus festif, c'était des cris de guerre et des râles qui vous assourdissez. Et au travers de tout cela, une emprunte vocale qu'elle avait du mal à identifier. Sa vue se réajusta sur le chauve aux larges épaules dont le visage était devenu rouge de colère, il retira l'épée qu'elle tenait.

    Tu croyais quoi, que personne t'avait reconnu ? T'es fichée partout P'tite ! Et là c'est MON établissement qu'on saccage ! Tu ne t'en sortiras pas comme ça !

    Sans effort il la releva et maintint sa tête sur le comptoir, faisant pendre ses cheveux rouges comme on aurait agité un drapeau blanc.

    Elle est là !

    L'aubergiste reçut un coup de pied sec et puissant sur le côté du genou, le pliant d'une nouvelle façon, bien plus douloureuse que l'habituelle, mais tellement plus originale ! Cela suffit à affaiblir l'étreinte qui immobilisait la hors-la-loi, étreinte dont elle s'échappa sans mal. Là où sa tête s'était trouvée quelques instant auparavant, une hache se planta en profondeur. Elle croisa le regard avec son lanceur, un homme à l'air sévère et haineux. Cette hache n'était autre que celle de Phil. Phil n'avait pas été qu'un simple membre de l'élite royale à ses yeux. A force de rencontres, ils avaient fini par lier une sorte d'amitié. Et maintenant, on l'accusait, elle, d'avoir usé de cette arme, cette arme-là, qu'il avait porté, qu'il avait pris pour l'aider ? On l'accusait, elle, d'avoir usé de cette arme, cette arme-là, pour tuer une Cape-Blanche ? Puisque la justice ne voulait pas établir la vérité, ces calomnies deviendrait une vérité pour rétablir la justice ! C'est ce qu'on appelle déterrer la hache de guerre.

    Son poing se resserra sur le manche de la francisque. Mâchoire serrée, elle sauta par dessus le bar pour rejoindre le champs de bataille qu'était devenue la taverne. Des cervelles répandues, des corps étêtés, et tout un tas d'autres réjouissances gisaient au sol sans pour autant qu'elle prenne la peine de les enjamber. Son regard vert ne lâchait pas ce type moustachu qui était venu la chercher avec cette hache. D'ailleurs, il allait aussi goûter au sabre qui lui restait. Mais elle dut reporter ce duel à plus tard, un chevalier vint interposer sa lame avant qu'elle n'aie rejoint sa proie. D'un mouvement de la hache, elle écarta l'arme pour planter la sienne au niveau de son abdomen. Un geste vif du poignet et ses tripes dégueulèrent au sol jusqu'à ses chevilles. Une odeur écoeurante accompagna la dissection improvisée tandis que l'autopsié chancelait, semant ses organes tout autour de lui baffouillant quelque chose. Louwen, complètement désintéressée par la scène, avait profité de l'égarement qu'elle avait causé chez certains pour faire ramper leurs restes parmi ceux des autres.

    Entre deux offensives, elle jeta un regard à Loric. Il était hors de question qu'il parte sans elle après ça, rejoindre la Confrérie, ce ne serait bientôt plus qu'une question de survie. Un peu plus loin, le gars qui avait lancé des provocations infantiles à un certain « Maudit » se défendait avec un enthousiasme aux limites de la décence. Malgré la prétendue notoriété qu'il possédait – selon les dires d'Elisa – Louwen n'avait pas si souvent entendu son nom aux abords de la Confrérie. Le quiproquo ne venait pas tellement du fait qu'elle n'appartienne pas à la guilde, ses contrats y avaient été nombreux et un certain nombre de choses lui étaient remontées aux oreilles. C'était plutôt que ce cher Howl savait manier les mots et emmêler les paroles avec une habileté exceptionnelle qui tournait toutes les situations, même les plus désastreuses, à son avantage, mais aussi dans un rôle un peu éloigné de la vérité. La mercenaire soupçonnait la Guilde de se plier à ses caprices et à son arrogance par simple lassitude, car on sait combien un enfant peut être casse-pied lorsqu'on le prive de ses rêves. Oh, elle ne niait pas qu'il avait des compétences exceptionnelles, ç'aurait été déloyal que de le faire. Mais elle n'était pas la seule à avoir remarqué à quel point l'enjolivement des choses prouve la peur qu'un homme peut avoir face à son propre reflet, faire mine de s'admirer soi-même ne dupe que les plus naïfs. Et si c'était là sa seule ambition, alors il ne valait pas mieux que les autres.

    Cet instant de juste méditation lui valut une estafilade au bras. Une simple blessure superficielle à laquelle elle allait répondre de manière bien moins mesurée...



Dernière édition par Louwen Raezrock le Dim 2 Oct 2011 - 22:56, édité 2 fois
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Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] _
MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyVen 30 Sep 2011 - 3:28

Le trajet se révéla rude. Il avait fallu escalader des collines, traverser des bois et se faufiler dans des failles rocheuses en suivant une piste étroite qui semblait fréquemment s'évanouir sous les sabots de la cavalcade. Il faisait noir depuis un fameux bout de temps quand je finis par discerner les murailles de Madorass qui, hérissées de piques en fer, déchiquetaient le croissant de lune. Avec ses moellons énormes équarris à même la colline dont la silhouette surplombait ses arrières d'un air agressif. La forteresse présentait un aspect colossal et trapu. Au bas des remparts béaient comme des gueules édentées les entrées ténébreuses de grottes et de mines abandonnées. Je ne stoppais pas ma course pour autant, me perdre dans la contemplation de pareil spectacle me freinerait. J'étais en retard... Très en retard. Voilà maintenant trois semaines que l'ordre de mission était tombé. J'avais eu tout le loisir de me rendre en ville avant, mais voilà que j'avais préféré liquider tout mon solde dans les auberges. Les filles de joie prenant la première partie, l'alcool évaporant le reste. Et ne parlons pas de la journée perdu à dormir tout mon saoul sous un pommier. Mon canasson commençait à avoir la tremblote, et l'écume qu'il produisait au niveau du mord n'était pas pour me rassurer. Cela aurait été dommage de la perdre suite à l'épuisement, j'avais rarement vu une bête aussi sure de pied qu'elle était robuste, me permettant d'aller bon train malgré les ténèbres.

Les minutes s'égrenèrent à mesure que les portes se rapprochaient, et c'est finalement au triple galop que je dépassais la poterne, sous l'œil interpelé des sentinelles. Secrètement, j'espérais que mon retard passerait inaperçu aux yeux des autres ombres, et aussi rêvais-je d'une outre de vin. C'était tout ce qui me comblerait. Le martèlement des sabots sur les dallages me fichait déjà mal à la tête. Les dédales de rues qu'offraient Madorass étaient impressionnant. Une immense toile, voilà ce qu'elle m'inspirait.

A présent, la ville s'étendait à perte de vue. Pêle-mêle entassés, manses et tonnelles et greniers, entrepôts de brique et pignons de bois, boutiques, auberges et tavernes, bordels, cimetières. Même si de loin se percevait le vacarme de la criée. Sur les avenues plantées d'arbre s'ouvraient ici des rues bosseuses au pas du flâneur, là, des venelles trop resserrées pour deux hommes de front. Je maintins la bride, tirant un peu plus fort pour que la bête s'arrête. « Hé toi », le premier passant vint à mon niveau, d'une démarche approximative. « Quoua'la ? », diantre, quel dialecte immonde. « Je cherche l'auberge de Rhum & Vigneron, sait tu ou elle se trouve ? », l'homme n'avait guère que cinq pieds de haut, et il était chauve comme un œuf. Son visage était si lisse et si gras qu'on avait du mal à lui donner un âge quelconque. « M'sire aim'rait boire un p'tit coup ? Moi aussi m'sire, une p'tite pièce pour l'indication, et j'boirais à vot' santé. ». Moi qui n'avais plus un sou en poche, c'était bien ma veine, mais j'estimais qu'il était suffisamment poché pour ne voir que du feu à ce qui allait suivre. Je fis mine de chercher dans ma poche, tout en détachant l'un des boutons de mon manteau. Ce n'était pas de l'argent, mais du moins cela y ressemblait. « Une pièce d'argent seulement mon brave » répondis-je, toujours en tenant fermement les rennes. Il hocha la tête, et je lançais le bouton en l'air, qu'il attrapa à la volé. « Vite, je n'ai pas non plus tout mon temps ! » Il ne prit même pas la peine de vérifier devant moi le contenu de sa main. Mon ton sec avait surement du le mettre en frousse, de plus, ma rapière claquait contre la selle. « C't'au bout d'la grand rue m'sire, la ou qui fait l'plus sombre, enfoncez-vous, à ct'heure la un sacré barrouf de plus, les capes blanches qu'on dit, vous l'manqu'rez pas ! »

Je ne rêvais pas ? Venait-il de dire Cape Blanche ? « Je... Vous... ». Le gus venait d'ouvrir sa main, constatant qu'il tenait là un bouton de manchette. Trop tard pour les explications supplémentaires, et il me serait déplaisant d'avoir à le mettre à mort ici même. D'un coup de la main, mon cheval s'emballa, et partit au galop dans une rue montante, pas du tout dans le sens de l'auberge. Il me fallait réfléchir. Que faisaient-ils ici ? Venaient-ils pour moi ? Oui, j'en étais sur. Sinon pourquoi ? L'épée du matin était un traître, et ils rossaient les traites une fois qu'ils avaient la main dessus. Non... Je me contraignis au silence dans ma tête, difficilement. Cela ne pouvais pas être que pour un homme. Soudain l'évidence me frappa. Dans la panique que leurs noms avait provoqué en moi je venais d'oublier totalement le but de mon voyage ici, et de mon rendez-vous là bas. La Confrérie était en danger.

La lanière de cuir me brula la main quand à bride abattu je fis dévaler à grande foulée l'étalon dans une rue parallèle, qui me mènerait à l'auberge... si mes calculs étaient bons.
Il ne me fallu pas bien longtemps pour entendre le boucan dont m'avait parlé le crane d'œuf. Entre les hurlements de la clientèle et le fracas du fer. Une femme fit irruption à l'intersection. Trop tard pour que je freine...


Le bruit de son corps contre le poitrail de ma monture me glaça le sang. Et en quelques secondes ce dernier s'écroula sous moi. Un craquement sinistre s'ensuivit, surement les os de la pauvrette sous la folie qui se saisissait de la bête. J'entendis moi même les miens au moment ou je heurtais le sol, les bras en avant, amortissant au mieux la chute, mais mon genou droit claqua sur le pavé. Les secondes qui suivirent ne furent que douleur fulgurante, mais je me forçais tant bien que mal à me remettre debout. Je savais pertinemment que si je restais allongé, je ne me réveillerais que bien plus tard, et très certainement entre les mains des Capes. Pas même un regard pour la femme, dont j'entendais les gémissements faibles, ni même pour ce foutu cheval que j'entendais détaler au loin. Une si bonne affaire qui s'envolait dans la nuit.

C'est en boitillant que j'atteignis un porche, assez près de l'auberge et suffisamment à l'ombre pour observer la scène un moment. Ils étaient bien là, seulement deux devant les portes, le reste devait être à l'intérieur, ferraillant durement avec mes frères jurés. Que faire ? Et ce fut presque sans l'ombre d'une idée que je m'avançais lentement et la jambe trainante vers eux, ma main resserrant la garde de ma rapière.

« Ils sont là dedans ? » gueulais-je.

Prie, prie, prie. Le premier jeta à coup d'œil à son collègue, qui ne sembla pas comprendre lui non plus. « J'ai dis est-ce qu'ils sont tous là dedans bande de limace, qui commande ici ? Vous ou l'épée du matin ? ». Ils savaient qui j'étais, ou qui j'avais été. Savaient-ils aussi depuis combien de temps j'avais disparus, et que mes anciens acolytes me cherchait ? Oui, bien sur qu'ils savaient. Le plus grand d'entre eux amorça un geste vers son épée. Trop tard. Ma rapière avait été huilé pendant de longues heures, et j'en prenais toujours le plus grand soin. Elle sauta de son fourreau dans un chuintement léger, presque inaudible. Le bout de la lame le cueillit sous l'aisselle, et c'est avec un hurlement qu'il lâchât la sienne et s'effondra, le bras quasiment tranché.

Pas de répits, le second avait lui eu pleinement le temps de mettre l'épée au clair, et de plus, se mettre en position. Le choc fut brutal, et les étincelles fusèrent. Mon bras ploya sous la force du coup. Je n'avais eu qu'un réflexe, me permettant de mettre ma main en opposition, et pour ma part, pas eu le temps de mettre une quelconque force dans ce geste. C'est donc sur le sol que je finissais mon mouvement. A peine le temps de reprendre mon souffle qu'il frappait à nouveau. J'eus peur. Il s'en était fallu de peu pour que mon bras cède totalement au coup, et qu'il m'embroche facilement. Et mon genou, ce foutu genou qui me lançait au mauvais moment. Je tentais de reculer à l'aide de ma jambe valide, mais là aussi il ne laissait aucun champ. C'était au sol qu'il avait décidé que je combatte, et c'était au sol que je combattrais.

C'est dans ce moment là, ou tout semble en suspens et que la mort a dressé la table pour vous, que le cerveau réagit le mieux. C'est ce que fit le miens du moins. Mes yeux s'écarquillèrent, fixant un point derrière l'assaillant, ce qu'il remarqua même en portant un nouveau coup. « Finit-le Chipp ! ». La ruse marcha à souhait. Le coup d'oeil pour s'assurer qu'il était loin du danger lui fut fatal. Ma lame n'hésita pas une seconde, et d'un moulinet, je trouvais l'aine. Le sang chaud gicla sur mon visage, en dégoulinant ensuite le long de ses chausses.

Mes yeux rencontrèrent les siens. Que pouvait-il bien pensé ? Que ce n'était pas très chevaleresque ? Il tenta de parler. « Tu... sans honneur. ». Je me relevais difficilement, le bras totalement engourdis. Il chancelait, les gestes lourds, maniant toujours son épée mais sans réel conviction. « Moi, sans honneur comme tu dis. Mais toi oui, sauf que tu es mort. »

Je décidais d'abréger ses souffrances, il le méritait bien. Un coup horizontal et puissant lui ouvrit la gorge. Maintenant qu'il se vidait de son sang par les deux côtés. Il était temps pour moi de voir comment ça se passait là dedans. Il fallait quand même que je m'accorde quelque secondes, le temps de reprendre mon souffle et de me masser le genou.

Après tout, qui savait ce qui m'attendait ?
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Allaster Daraïn



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Allaster Daraïn
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Race : Humain
Classe : Chevalier
Métier : Ombre et Chevalier Errant
Croyances : Dieu de la Guerre
Groupe : Alliance des Ombres-Confrérie des Ombres

Âge : 58 ans

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MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyVen 30 Sep 2011 - 6:26

La chandelle vacillait de plus en plus, projetant des ombres folles dans cette chambre minuscule. La cire dégueulait de la soucoupe comme un véritable raz-de-marée pétrifié. Un raz-de-marée pétrifié par une ambiance ensommeillée, complexe et lourde. Tellement lourde que la bougie en était à présent toute ratatinée, prête à s'éteindre à la moindre vacillation de trop.

Allaster n'y prêtait guère attention, l'esprit tiraillé entre ce plan de la ville et les notes de Myrabella. Sa main ne cessait d'effectuer des allers et retours entre le parchemin et l'encrier, plongeant dans la noirceur de celui-ci l'extrémité vieillie d'une plume. Consciencieux tel un vieux général de guerre, il localisait avec une précision d'enlumineur les patrouilles qu'effectuaient les Capes Blanches. Si jamais venait le jour où un coup d'état en la cité de Madorass devenait nécessaire pour la Confrérie, songea sieur Daraïn, mieux valait être informé des moindres mouvements que les sbires du Roi entreprenaient.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsque les dites Capes Blanches foncèrent dans la taverne avec une démence qui leur était propre. La phrase de l'Ombre Custigan se répercuta brusquement contre les murs, traversant les portes comme si celles-ci n'avaient été que du papier. Aux armes ! Les capes-blanches nous attaquent ! Une phrase qui résonna dans le crâne d'Allaster comme la promesse d'une destinée pitoyable. En réponse à cette entêtante résonance, le coeur du vieux chevalier s'affola, s'alliant avec une précision morbide aux battements irraisonnés de ses tempes.
Il lui fallut quelques secondes, quelques vacillements de flamme de plus, pour qu'il ne réagisse.

D'un bond preste, il fit valdinguer la chaise derrière lui. Déjà se dirigeait-il vers sa cotte de maille et son tabard qu'il enfila avec la célérité d'un jeune soldat. D'une main experte, il boucla sa ceinture et, dans cet éternel bruissement de métal qu'il avait entendu un millier de fois, dégaina son épée.
Le véritable charivari qui se jouait au-dessous lui fit l'effet de centaines de doigts qui s'agitent aux abords de ses tympans. Sa gorge et son estomac se nouèrent de cet éternel nœud. Celui qui se resserre avant chaque combat grâce aux mains expertes de la peur.
Il s'en accommoda, comme à chaque fois.
Il fallait y aller. Ses compagnons, ses amis, ses frères jouaient leur vie. Peut-être avaient-ils même déjà perdu le jeu pour certains...

Avec la précaution d'un assassin, il entrouvrit la porte de sa chambre. Le couloir était désert. Sombre mais désert. Il y pénétra, prenant soin d'épouser les murs, de se glisser contre ceux-ci comme une feuille morte glisse le long du sol, se laissant porter par la brise sinistre de l'automne. Peu à peu, il s'approcha de l'escalier. La lumière de la salle commune placardait contre le mur d'en face un cadre orangé aux contours tranchants. Des bottes se mirent à marteler les marches de bois, forçant le cœur du sieur à cogner au même rythme que ces pas bourrus. Les yeux écarquillés et braqués sur le mur, Allaster découvrit une ombre se dessiner dans le cadre de lumière. L'homme s'approchait. Ne sachant pas s'il s'agissait là d'une Cape Blanche ou d'un client en fuite, il attendit que l'individu parvienne à l'extrême limite. Et l'extrême limite vint.

L'homme claqua sa botte crottée sur le plancher du premier étage. La jambe, dans son élan, avait emporté avec elle la preuve irréfutable : un lambeau de tissu blanc. Sans se poser plus de question, Allaster étendit son bras avec une force sans équivoque. Son épée en était le parfait prolongement. Un prolongement qui vint se loger directement dans la cou de l'ennemi, n'ayant pour seule riposte qu'un couinement pathétique. La Cape Blanche s'écrasa au sol lorsqu'Allaster ôta finalement sa lame. Le défunt n'était déjà plus qu'un simple tas de chair et d'os dont on venait brutalement d'arracher l'âme.
Un frisson parcourut l'échine du vieux chevalier.
Fou était celui qui se plaisait à donner la mort...

Il enjamba le corps qui, n'ayant pas encore délaissé ses frêles vestiges de la vie, était secoué par des spasmes écœurants.
Puis Allaster dévala les escaliers sans plus attendre, son épée redressée près de sa poitrine. Ce qu'il découvrit n'était autre qu'un champ de bataille improvisé, un massacre abominable qui se perpétrait dans un espace trop réduit. Beaucoup trop réduit. Les malheureux qui se faisaient acculer contre les murs n'avaient que très peu de chance d'en réchapper.

Il vit passer devant lui une femme qui se démenait telle une tigresse. De toute évidence cherchait-elle à affronter un adversaire bien particulier, ne faisant que très peu de cas des inopportuns qui se présentaient entre elle et sa proie. Elle ne vit cependant pas l'individu qui arrivait sur son flanc. Celui-ci lui infliga une estafilade au bras, enchainant déjà avec une seconde attaque qui serait, selon toute vraisemblance, beaucoup plus désastreuse. Elle n'aurait pas le temps de réagir, Allaster le comprit sans peine aucune.

Le temps a cela de particulier qu'il est purement subjectif. Quand toute cette barbarie ne se jouait qu'en quelques secondes, la terreur et l'excitation tiraient sur les sangles du temps, ralentissant sa course effrénée.
Les pupilles rétractées, la machoire complètement bloquée, Allaster souleva sa main encore libre. Déjà, une barre brûlante se plaqua sur son front, faisant dégouliner des gouttes ardentes qui glissèrent le long de ses tempes, de ses joues et de son cou. La cascade enflammée dégringola de son épaule et de son bras, noyant sa main dans une brûlure tant extatique que douloureuse. Le flot magique pulsa sans sa paume comme une explosion invisible. Et le don fusa.

L'air ondula imperceptiblement.
Tandis que l'épée approchait de la chevelure écarlate avec ce sourire métallique, La Paume fit voler en éclat l'acier de la lame. Seul un bruit de métal brisé scintilla dans l'air. Puis, comme un éclair zébrant un ciel obscur, la magie s'effaça. Fatale. Indomptable. Insaisissable.

Sans une seconde de répit, un homme du Roi fonça sur le sieur. Celui-ci, d'un fabuleux coup de botte, l'envoya valser sans autre forme de procès. Sa seule chance d'en réchapper résidait dans le fait d'infliger à ses ennemis des coups directs et efficaces. Cela ne servait strictement à rien de se mentir, l'endurance et la force ne faisaient aucunement partie de ses alliées en pareils combats. Il n'avait plus l'âge...

Son nœud à la gorge et à l'estomac se serrèrent davantage. La peur n'en était pas la responsable cette fois-ci. Une autre force s'invitait dans cette valse funeste : la fureur.
Les rides du vieux chevalier s'étirèrent un peu plus, une lueur infime flamboya dans ses iris grisées et ses lèvres furent pincées par les doigts de la colère. Une rafale de souvenirs balaya son âme sans prévenir, ballotant sa conscience comme s'il s'agissait d'un vulgaire torchon. Les souvenirs de pluies... des pluies que l'on nommait larmes... Son passé fit irruption devant ses yeux, emporté par des bourrasques incontrôlables aux odeurs de putréfaction. Ce massacre en avait déjà le parfum. Son cœur tambourina, tout lacéré qu'il était par les lames d'une autre époque.

Un homme, une Ombre de la Confrérie, s'effondra devant lui. Mort. La gorge tranchée.
L'horreur le ramena à la réalité.
Les membres de la Shade Brotherhood étaient taillés pour les opérations discrètes, pour les meurtres rapides, pour les assassinats protégés par les ombres de la nuit. Pas pour les corps à corps inégaux tels que ceux-ci. Les Capes Blanches étaient sur leur terrain de jeu favori. Il fallait que cela change. Il fallait inverser la tendance sans quoi la Confrérie connaîtrait le coup le plus rude qu'on lui ait jamais porté depuis des années...

Allaster plongea sa main à sa ceinture. Il farfouilla rapidement dans sa besace et y extirpa un flacon. Un flacon au liquide fuligineux, plus opaque qu'une nuit sans lune.
Dans un cri de rage, il le fracassa sur les dalles de la salle commune.
Il était chevalier, certes, mais mage, il l'était tout autant.
Un sifflement fit trembler l'air de la taverne. Un sifflement dont on aurait pu croire qu'il s'agissait d'un hurlement caverneux émanant d'un autre monde. Lorsque le verre de la fiole éclata, une brume noire et épaisse s'éparpilla dans toutes les directions telle des âmes rageuses brusquement libérées de leurs chaines. Il ne fallut que quelques petites secondes pour qu'un brouillard sombre n'envahisse la pièce, étouffant la lueur des lampes et des lustres de la taverne.

Les Ombres de la Confrérie étaient, pour la plupart, vêtues de longues tenues sombres. Dans cette brume mystique, elles en devenaient presque invisibles aux yeux de ces innombrables Capes qui, bien malgré elles, n'étaient que bien trop blanches...

Puis, là haut dans une chambre, esseulée comme elle l'était, une flamme vacilla une dernière fois. A elle seule, tel un signe du destin, elle scella l'issue des combats.
Obéissant à la brume noire, elle mourut.
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Chipp Argan



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Chipp Argan
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Race : Humain ?
Classe : Lame Noire
Métier : Mercenaire et Chasseur de Démons
Croyances : Lui-même
Groupe : Confrérie des Ombres

Âge : Environ 27 ans

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Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] _
MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyDim 2 Oct 2011 - 18:51

Que de provocations gratuites. Que de prétentions, camouflées, ou très peu, derrière un chapelet de paroles creuses et sans intérêts. Cet homme, Lame, le maudit se contenta de l’ignorer. Il ne faisait pas grand cas des mots, les actes parlant certainement plus que la plus déchaînée des diatribes. Il aurait pu répondre, et attiser le feu, mais ç’aurait été futile. À quoi bon se battre entre frères d’armes, après tout. Si Lame voulait prouver sa supériorité, qu’il le fasse par les armes, et rien d’autre. Chipp n’adressa à son dos qu’un sourire narquois tandis que son confrère s’éloignait pour quérir quelques boissons.

Quand la serveuse lui amena sa propre chope, le mercenaire y toucha à peine. Ils n’attendaient plus que deux Ombres, et si la mission débutait tout de suite, il fallait qu’il garde toutes ses facultés intactes. L’efficacité était le maître mot, pour cette tâche difficile, et l’accomplir avec un taux d’alcool trop élevé ne se révélerait pas très probant. Alors qu’il allait tranquillement siroter sa deuxième gorgée, observant la salle pour jauger de ses compagnons, un fracas terrible se fit entendre au-dehors. Machinalement, sa main se posa sur la garde de son arme. Et bien lui en prit, car lorsque Loric Custigan ouvrit la porte d’un coup de pied, dans un craquement sinistre, et qu’il hurla que les capes blanches attaquaient, l’apocalypse se déchaîna.

Le maudit fut sur pieds en un instant. Lâchant sa bière, il saisit à deux mains la table pour la projeter en direction de la porte d’entrée. Manœuvre uniquement destinée à ralentir l’avancée de leurs ennemis pour que les Ombres moins vives aient une seconde de plus pour se préparer au pire. Chipp, quant à lui, recula de quelques pas, se laissant un angle assez large pour appréhender l’assaut plus simplement. Il dégaina son arme, qui tinta dans un claquement de métal. Le ballet commençait, tout comme les combats...

Tandis que chacun se battait pour sa vie, Chipp laissa la colère prendre possession de son être. La haine de ces êtres abjects qui se permettaient d’attaquer la Confrérie. Ils seraient annihilés jusqu’au dernier. Ses yeux changèrent, irrémédiablement. Ses traits se durcirent. Sa malédiction se réveilla.
Aide-moi à vaincre mes ennemis, aide-moi à anéantir leurs espoirs, comme tu as anéanti les miens. Prête-moi ta force, et danse à mes côtés pour leur apporter le jugement dernier...
Les Capes blanches étaient condamnées. Et il fut sur eux. Un premier échange eut lieu entre le maudit et son ennemi. Étincelles de métal explosèrent dans les airs, tandis que de toute part, le fracas du fer bourdonnait dans ses oreilles. Hurlements, cris de douleur, harangue d’un camp et de l’autre. Et un deuxième échange, claquant, entres les deux lames. Cet adversaire était vicieux, frappant sans se poser de questions. Il était expérimenté, c’était indéniable. Et, mine de rien, le maudit reculait à chaque coup. Son armure n’avait que peu de failles, et se battre dans un lieu si exigu n’était pas chose aisée. Lorsque Chipp sentit le mur de bois dans son dos, il savait qu’il n’avait plus le choix. Il mourrait s’il n’agissait pas. L’autre tenta une attaque horizontale, cherchant à le décapiter proprement. L’Ombre se baissa, esquivant la lame qui perça le bois, et poussa sur ses jambes pour propulser son épaule dans le plastron de métal de son opposant. Ce dernier lâcha son arme. Et bascula en compagnie du maudit, s’écrasant tout deux sur le sol dans un violent brouhaha. La douleur vrilla l’esprit du mercenaire, qui tenta de se redresser sans succès. Il releva la tête, et ses yeux rougeoyants de haine s’écarquillèrent brusquement.

Une gigantesque épée longue à deux mains se dirigeait vers son visage, prête à lui fendre le crâne en deux. Un deuxième adversaire venait porter main forte à son allié. Il avait frappé verticalement, profitant de la confusion de Chipp pour le prendre par surprise.

Pour ce dernier, le temps sembla s’arrêter. Il sentit son cœur s’accélérer, sentant sa dernière heure arrivée. Il n’avait plus conscience de son entourage. Plus de sang, plus de cris, plus de compagnons, plus d’ennemis. Juste le tranchant monstrueux de l’énorme lame se dirigeant vers lui. Il fut ramené à la réalité par sa malédiction, qui accéléra les battements de son cœur et se manifesta plus fortement, faisant trembler ses muscles. Ses yeux devinrent intégralement rouge, et, par réflexe, il leva son bras gauche devant son visage, laissant échapper son épée courte. Il n’avait qu’une seconde à peine pour réagir. Il se concentra, laissant affluer son pouvoir. Une vibration mystique glissa dans ses muscles, et un sifflement aigu se fit entendre dans la taverne.

Chipp projeta son pouvoir devant lui, et un bouclier d’énergie noire se matérialisa devant son bras, s’interposant entre la lame et la chair. Ce n’était qu’un faible bouclier, qui ne parerait pas l’attaque complètement, mais il n’avait pas le temps de faire plus. La grosse épée frappa la magie, et elle fut ralentie, assez pour que le mercenaire se jette de côté pour éviter l’assaut. L’arme tapa contre le sol. Chipp se redressa rapidement, et voulut sauter sur son adversaire, mais ce dernier avait assez de force dans les bras pour frapper de nouveau sans attendre. La surprise se dessina sur les traits de Chipp, qui fut une nouvelle fois en mauvaise posture. Mais cette fois, il put réagir. Il mit ses mains en opposition, et attrapa la lame avant qu’elle n’ait assez de puissance pour trancher complètement sa peau. Elle se contenta d’entailler ses paumes, et il grogna de douleur... Avant de tirer violemment sur l’arme. La Cape Blanche fit de même, souhaitant récupérer son bien, jusqu’à ce que Chipp lâche l’épée. Son adversaire, emporté par sa force, recula de quelques pas, lui laissant une ouverture, enfin. Le maudit se pencha pour ramasser son arme et attaquer avant que son ennemi ne puisse se remettre d’aplomb.

Les deux épées claquèrent l’une contre l’autre. La première Cape Blanche s’était relevée, et avait contré l’assaut du mercenaire. Chipp recula d’un pas, sautant en arrière pour se mettre hors de portée une seconde, reprenant son souffle. Il était en infériorité, et aucun de ses deux adversaires n’étaient blessés. Il ne pouvait pas utiliser son pouvoir offensivement. Trop dangereux, dans une pièce pleine d’alliés. Mais il fallait qu’il se reprenne. Il se mit en garde, murmurant doucement.

“- Il est temps de danser avec la mort, mes amis...

Son épée rayonnait d’obscurité. La magie opérait, intensifiant le tranchant de l’arme. Il était prêt à en découdre. Il esquiva le premier coup, glissant sur le sol pour en asséner un qui fut contré. Il para une épée, tournant sur lui-même pour passer derrière ses adversaires. Il frappa de taille, l’arme perçant l’acier de l’armure légèrement, tailladant la peau de l’homme à l’épée longue. Ces deux opposants se retournèrent et attaquèrent de nouveau. Ils ne rencontrèrent qu’une Ombre déchaînée. Chipp avait l’esprit concentré. Sur la musique de ses pas, sur la musique de ses adversaires. Mélodie du métal contre le métal, mélopée lancinante de la douleur. Une danse mortelle qui serait fatale à l’un des deux camps. L’épée longue frappa de nouveau, de haut en bas, et Chipp fit un pas de côté, opposant l’acier à l’acier. L’énorme lame tapa contre le sol, et le maudit concentra son attaque sur le deuxième homme.

Il se retourna en un instant, pour attaquer en diagonale, à gauche. L’épée Blanche para le coup, et le maudit se déhancha, reculant légèrement son épée avant de plonger de nouveau pour profiter de l’ouverture qu’il venait de créer. Frappant de taille, à droite, la lame perça l’armure et l’épaule, et une giclée de sang vermeil macula la cape blanche de son adversaire. Son coup favori. Obliger son opposant à commettre une faute, puis riposter avec un mouvement fluide évoquant le reflux d’une mer déchaînée, afin de ne laisser aucun choix à son ennemi, excepté la noyade.

L’autre grogna, et son compagnon prit le relai avant que Chipp n’ait pu l’achever. Il asséna un coup horizontal, anticipé par l’Ombre, qui se baissa et en profita pour saisir la dague dans sa botte. Il dégaina, et, en se relevant, se pencha en avant pour revenir à son premier adversaire. Il usait de son art, danseur habile, afin de glisser entre les deux envoyés du Royaume. Il attrapa la cape du blessé, et la souleva pour envelopper sa tête. L’autre, sujet à la douleur, ne réagit pas assez rapidement. Le mercenaire tira sur le tissu en arrière, faisant une nouvelle fois basculer son adversaire sur le sol. Mais cette fois, la donne avait changé, et Chipp occupait une position de force. Il fit tourner la dague dans sa main, pointant la lame vers la terre, et se baissa pour l’enfiler dans l’interstice du heaume. La dague transperça le visage, entre les deux yeux, perçant le crâne puis le cerveau. Le sang coula, s’accumulant dans le casque de métal avant de former une flaque. Et, dans un dernier soubresaut, la cape blanche laissa échapper son dernier soupir.

Plus qu’un.

Le temps que le maudit se redresse pour revenir sur l’autre, celui-ci lui asséna un revers de son poing ganté de fer. L’acier claqua contre la joue, faisant craquer la peau. La force du coup fit décoller l’Ombre, qui s’écrasa contre un mur en crachant un torrent d’hémoglobine. Le sang pulsait à ses oreilles, et la douleur annihilait tout le reste. Il ouvrit les yeux, ne contemplant qu’un monde flou et sans couleur. Il ne distingua qu’une silhouette qui se jetait sur son adversaire, lui accordant un court répit. Il crut voir la gorge de son compagnon s’ouvrir, avant de fermer les yeux de nouveau, pendant quelques longues secondes.

Il n’avait plus qu’une chose à faire, attendre le coup qui lui serait fatal. Comme plus tôt, sauf que cette fois-ci, il n’avait plus la force de se défendre correctement. Une seconde passa, puis deux, et il réussit à ouvrir les paupières. L’homme à l’épée monstrueuse était-il mort ?

Non... Une obscurité mystique venait de prendre possession de la taverne, provoquant le chaos dans les rangs royaux. Ils étaient devenus aveugles. Chipp posa une main à plat contre le mur derrière lui pour se redresser, difficilement. Il secoua vigoureusement la tête, reprenant peu à peu ses esprits... Puis, il hurla à l’attention de ses confrères.

“- Compagnons d’armes ! L’obscurité nous guide ! Ouvrez les yeux, et achevez ces hommes !

Puis, il raffermit sa prise sur son épée courte, rengainant sa dague... Et se jeta sur la première cape blanche qu’il aperçut au travers du néant...
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Cayn Howl



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Cayn Howl
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Race : Demi-Démon Commun
Classe : Lame Noire
Métier : Ombre - ancien Contrebandier
Croyances : Aucune
Groupe : Alliance des Ombres-Confrérie des Ombres

Âge : 29 ans

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Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] _
MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyMer 5 Oct 2011 - 3:33

L’auberge, ordinairement animées de rires et de verve, se mêlait à présent aux éclats des armes et aux fracas des armures. La tension gonflait, propulsant les figurants dans une transe sanglante et mortelle. Une seule façon d’accomplir son devoir, triompher d’un duel ou y succomber. Cayn Howl, se situait parmi les vainqueurs, bien évidemment, mais pourtant, son affront laissait à désirer, repoussant l’affirmation de sa réussite. Le front déjà ruisselant de sueur, il haletait sous les efforts que lui provoquaient les esquives et les contres de son adversaire. Ce maudit chevalier détenait pour passion les armes, c’était une évidence qui se lisait dans son regard, sa posture ainsi que sa prestance.

*-L’enflure, il peut rêver s’il espère me faire la peau ! Je vais le saigner à blanc, comme un porc !*

La cotte de maille de son adversaire ne laissait qu’une trop maigre ouverture, cependant et en contrepartie, elle ralentissait quelque peu ses mouvements, en suffisance pour que l’assassin s’adapte au rythme effréné de son opposant.


* Je connais ta cadence, il ne me reste plus qu’à me concentrer pour te révéler l’étendue de ma maîtrise à l’épée… *


Basculant son corps de gauche à droite, jouant des pieds afin d’éviter les coups du chevalier, obtenant ainsi, l’essoufflement de la cape blanche, il put enfin repasser à l’offensive et prouver le produit de sa propre réflexion. Relevant sa lame, il dilapida la garde de son adversaire, mais durant un instant trop bref pour lui administrer un achèvement. Il dût se contenter d’une frappe hâtive au niveau du torse, traversant la couche ferrailleuse qui éructa d’une nuée d’étincelles avant d’atteindre un lambeau de chair. Le chevalier renforça sa défense, maintenu sous la pression d’une mort éventuelle, qui ne tarderait plus à venir…

Prit d’un instinct offensif, il s’évertua à balancer une multitude de frappes, espérant certainement feinter, par la succession d’enchainements projetés. Les coups n’étaient pas assez médités pour transpercer proprement la garde d’un expert aux armes, en revanche, ils suffisaient à empêcher celui-ci de contre-attaquer, l’obligeant à reculer jusqu’à se retrouver piégé par un obstacle péremptoire. Ce qui finit par arrivé, lame se trouvait entre la mort et le comptoir. Un éclair de lucidité lui autorisa à lâcher son épée d’une main, paré un premier coup pour s’emparer d’une bouteille qu’il fracassa sur son adversaire. Celui-ci chancela, prenant par la même occasion, un brun de recul.
Bien entendu, chaque action impliquait une conséquence, un liquide relativement chaud s’écoulait le long de la ligne du radius, étanchant la soif du tissu, qui s’abreuvait d’une teinte rougeoyante. Cayn n’avait pu correctement amorcé la parade et une partie du coup avait poursuivit sa route, lui extirpant une tranche superficielle de peau au niveau de l’avant-bras. Grognant succinctement, il consulta d’un regard agressif son opposant qui revenait à la charge. Cette fois, l’assassin se lança dans une manœuvre acrobatique, passant par dessus le comptoir en s’aidant de la courbure du dos et du renflement de ses épaules. Une pièce métallique vrilla, exerçant sa pression contre la surface d’un corps, encore un coup qui avait manqué de très peu sa cible. Ce qui renforça la confiance du chevalier qui tenta une attaque plus lente mais décisive. Hélas, beaucoup trop lente. L’œil aiguisé de l’assassin n’attendait qu’une chose, une saleté d’ouverture et voilà qu’elle s’offrait généreusement à lui !

Pivotant pour esquiver dans un premier temps le coup, il put suivre la ligne du mouvement pour déceler la faille dans la position adverse. Une fois cela accomplit, entre deux fractions opposant un grain de sable à la surface d’un sablier, il détermina son angle d’attaque et fit mouche d’un coup d’estoc bref, propre et sans fioriture. La pointe de son épée s’enfonça sous l’aisselle, accueillant une chair molle, traversant un os et découpant un nerf sous son passage. Une fois invitée dans la matière organique, une rotation de la poignée lui autorisa un découpage conséquent du trapèze et des ligaments. Se penchant davantage par dessus le comptoir, la lame remonta pour briser l’arête du scapula, libérant l’épaule de l’emprise qu’elle exerçait sur son bras. La pression trop forte, emmena la cape blanche au pays des songes et en vue de sa perte considérable de sang, ce n’était même pas la peine de l’achever, le temps s’en chargerait…

A présent une autre cape bien plus maladroite se jeta littéralement sur le comptoir afin d’atteindre l’assassin. Tentait-il une lutte désespérée ? son compagnon tout juste vaincu, était-il un proche pour qu’il ose se lancer dans une œuvre manœuvre aussi primitive ? Un acte qui lui couterait un aller immédiat pour le Veïn. Lame propulsa son corps d’un côté, obligeant le chevalier à déguster l’armoire contenant une diversité d’alcool. Celui-ci se redressa vivement, engageant une attaque qui fut stoppée dans son élan. Cayn fit danser l’épée adversaire avant de la faire sauter, mais le chevalier se jeta sur lui, repoussant l’échéance de sa mise à mort.

Bien que son adversaire ne méritait aucun louange quant à ses éventuels compétences de bretteurs, il pesait près de cent vingt kilos avec son armure et appuyé contre l’assassin, celui-ci n’avait aucune chance de repousser la lutte. Il se devait d’au moins lâcher son épée qui à si courte portée, ne pouvait en aucun cas être manipulée.

Le chevalier se mit à étranger l’ombre, un manque d’élégance total mais il ne serait jamais en mesure de vaincre l’assassin en terme de coup bas. Alors que la jugulaire se compressait par la pression de sa violente poigne, que le sang bouillonnait dans ses veines et qu’il commençait à manquer de souffle, Cayn récupéra un débris de verre et l’enfonça dans la gorge de son adversaire. Celui-ci retenait à présent la pièce reliée à sa gorge, comme si touché l’objet de sa mort lui permettrait un semblant de répit. Mais pour certifier sa domination, Cayn empoigna le chevalier à la nuque avant de lui enfoncer la tête dans un fourneau. Les cris furent vite étouffés par la gorge broyée de son adversaire.

L’assassin escalada le comptoir pour retourner dans le feu de l’action et c’est alors que des nuages de vapeurs sombres autorisèrent à la confrérie un avantage de force. Cayn eut tout juste le temps de distinguer Allaster, qui tenait une fiole vide en main, lui révélant l’identité de celui qui avait eu cette brillante idée. Un clin d’œil furtif et l’assassin se mit à danser avec les ombres, se balançant de corps en corps, causant lésion, blessures et mort sous sons sillage. Les Capes Blanches, n’avaient plus la moindre chance… en aucune façon.

HJ : excuser les nombreuses fautes d'ortho.... mais là mes yeux se ferment tout seul =( HJ
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Loric Custigan



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Loric Custigan
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Race : Humain
Classe : Roublard
Métier : Arnaque, crime et botanique.
Croyances : Sa dague et le poison létal qui la recouvre.
Groupe : Alliance des Ombres-Confrérie des Ombres

Âge : 28

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Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] _
MessageSujet: Re: Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade]   Shade BrotherHood. Acte Un. [PV membres Shade] EmptyLun 24 Oct 2011 - 19:05

La horde de capes-blanches déferlait
sur les agents de la shade, tel un tsunami dévastant tous les plans
de Custigan.

Loric aimait le contrôle, il vivait
par lui à un point que peu de personnes pourraient deviner. Sa
réflexion aiguisée et sa ruse légendaire lui assuraient le statut
d'un des plus grands stratèges de la guilde. Alliant sa roublardise
et son intelligence, il agissait toujours sous la tutelle d'une
stratégie souvent infaillible et ingénieuse. Un plan qu'il
contrôlait de bout en bout, anticipant le plus de dérapages
possibles, outrepassant les réactions de ses adversaires grâce à
un coup d'avance sur eux. Le contrôle de la situation était sa plus
grande force, une importance capitale dans son rôle d'ombre et voilà
qu'un événement imprévu, mais surtout non anticipé, venait
chamboulé son univers. La colère l'emporta, une hargne dirigée
contre sa propre personne. Durant quelques secondes il se remémora
les quelques semaines écoulées. La raison principale de ce bain de
sang sautait aux yeux ; Louwen Raezcroc, néanmoins Loric
n'aimait pas les évidences, elles dissimulaient régulièrement
l'arbre dans la forêt. Faisant travailler son esprit torturé il se
remémora les bribes d'informations récoltées, l'implication des
capes-blanches dans la révolte des marchands, mais aussi le fait
qu'en temps normal, aucun officier du roi n'aurait oser déclencher
un conflit armé avec la Shade. Peu étaient les hommes d'influence
au courant des vraies activités de la guilde et de ces bases, et jamais, oh ça non,
ils ne prendraient le risque de perdre les profits juteux dont ils
bénéficiaient. Au risque d'orchestrer une véritable déclaration de guerre. La réflexion de Loric fonctionnait à une vitesse
ahurissante, des décisions commencèrent déjà à se former dans
son esprit, il possédait quelques atouts pour contrer politiquement
cet imprévu. Pourtant l'heure n'était pas encore venue de s'y
consacrer pleinement. Reprenant possession de la réalité, l'ombre
dégaina sa dague démoniaque de la main gauche, il s'empara d'un
fourreau accroché à la scelle d'Eole, son destrier, et en sortit un
gracieux sabre. La lame était de taille moyenne, quelque peu courbée
et fine, elle s'alliait parfaitement avec le style de combat de
Loric. Sans plus attendre il se rua dans l'auberge, précédant de
quelques secondes les premiers carreaux d’arbalètes. Une volée de
flèches vint s'encastrer dans la porte et les murs de
l’établissement, tandis que plusieurs projectiles perdues
s’infiltrèrent dans la pièce, blessant des clients et provoquant
la panique. Bientôt, les chevaliers tant redoutées s’engagèrent
dans leurs sillons, stimulant une violente montée d'adrénaline.
Loric appréciait peu les mêlées sanguinaires, ou la mort pouvait
surgir à tout moment, sans qu'on ait aucun contrôle sur elle
justement. Il était un duelliste hors pair, un assassin redoutable ;
alliant dextérité et ambidextrie, ainsi qu'une connaissance
effrayante des points de vitaux et autres diverses manières
d'enlever la vie afin de venir à bout de n'importe quel type
d'adversaire. Néanmoins les combats de groupe lui empêchaient
totalement d’exécuter son art, d'exploiter l'espace, la ruse. La
où Cayn devenait un guerrier sanguinaire dans la mêlée, Loric y
perdait beaucoup de ses moyens, incapable de déceler à temps, dans
un tel brouillon, les faiblesses de ses rivaux. Peu importe
l’entraînement qu'il put recevoir, cet univers n'était pas le
sien, à tel point que tous les instincts de son corps lui
ordonnaient de fuir. Outrepassant son appréhension il ne se rua pas
dans la mêlée, oh ça non, mais chercha le moyen d'être le plus
utile à la survie de son groupe. Il s’éloigna de l'épicentre du
combat, rangea son sabre dans son fourreau et empoigna Elisa par le
bras. Elle se cachait alors derrière une table, tétanisée par la
peur.


-Descends à la cave ! Lui
ordonna-t-il.
Met le feu à tous les documents pouvant impliquer
la guilde dans des affaires douteuses et détruit tout ce que tu
peut.

Elle balbutia, sans réussir à
extirper une phrase cohérente.


-Dépêche toi ! S'ecria-t-il alors, sans lui laisser le temps de continuer.

Un chevalier se dirigeait déjà
vers lui. Pestant une injure, il empoigna une dague et la projeta
avec précision. La cape-blanche la dévia d'un revers de l'épée,
il continua aussitôt sa ruée un sourire aux lèvrex. Loric s'empara
alors d'un autre poignard qu'il lança une nouvelle fois sans succès,
puis un autre, et encore un, il harassait sans cesse, ralentissant au
moins le soldat à défaut d'autre chose. Ils étaient maintenant à
quelques mètres l'un de l’autre et le capes-blanche accentua son
allure, il arma son coup et frappa violemment de taille. Voilà
l'erreur, l'ouverture qu'attendait Loric pour passer à l'action. Il
se jeta au sol, esquivant de peu la lame. Il effectua une roulade en
biais de son adversaire, puis lui marqua une longue entaille à la
hanche dans la continuité de son mouvement, alors qu'il se relevait
gracieusement. L’incision était superficielle, peu profonde, car
la dague de l'ombre n'avait pas percé la chaire avec profondeur.
L’hémorragie n’imprégnait même pas le tabard du chevalier, ce
qui lui extirpa un petit ricanement railleur. Le duel continua comme
si de rien était. Le chevalier dirigeait dorénavant le combat,
imposant un rythme éprouvant grâce à sa puissance martiale. Il
frappait sans arrêts, tranchait l'air sans jamais s’épuiser. Il
jouait de son jeu de jambe à la perfection pour faire reculer
l'ombre, qui ne commettait pas l'infantile erreur d'entrer dans la
portée de l'art guerrier de l'épée. Rageant. Voici l'adjectif qui
représentait Loric à ses yeux. Cependant ; peu dangereux à
son goût. Son attitude imitait celle de la hargne d'un frelon aguerri.
Se contentant de tourner autour de son adversaire, assez loin pour
esquiver d'un petit mouvement, mais assez prêt pour pouvoir
enchaîner les assauts éclairs. Une extension de corps, une feinte,
et voilà que la lame de l'ombre venait infliger une énième
incision dans le corps du cape-blanche, avant de reculer aussi tôt
pour continuer sa ronde agressive. La même blessure qui donnait
matières à railler quelques secondes plus tôt, ne faisaient plus
le même effet lorsque elle s'associait à une dizaine de sœurs.

Loric écarquilla les yeux, un large
sourire étirait dorénavant son visage. L'émotion caractéristique
du vainqueur pouvait maintenant se lire clairement dans son regard
sombre. Un éclair d'effroi transperça alors le chevalier. Ses
muscles s'alourdissaient, son cœur s'emballait. De la transpiration
coulait en abondance sur son front et son corps. Une
douleur nerveuse lui arracha un spasme et il comprit enfin. Tout son
corps le brûlait, hurlait à la mort. Du satané poison. Il se rua
dans un dernier effort digne sa puissance, néanmoins Loric se
retrouva aussitôt en face de lui, parant aisément son attaque, il
lui perfora le thorax avec une précision assassine. Les deux rivaux
se toisèrent du regard quelques secondes. Un infime instant qui
parut durer une éternité. Et alors que l'homme du roi s'écroulait,
Loric ,comme si il avait lu dans les yeux du mort, déclara à son
attention :


-L'honneur c'est bon pour les
macchabées.




[hrp J'ai pas fini d'ecrire mais jaurais pas mon pc avant qq jours la j'ai reussit a skwatter un peu word ce week donc j'ai préferé post o moins ça pour pas que vous pensez que je suis désinteressé!! Wink Et pis dsl ça bug jpeut pas mettre de couleur et ça fait une vieille msie en page jpige pas xd
La suite arrive!]
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