''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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 [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}

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Aoi Haandar

l'Alouette aux ailes brisées

________________

Aoi Haandar
________________


Race : Séraphin aux ailes coupées
Classe : Guérisseur
Métier : Esclave fugitif, chanteur de rue
Croyances : Divinités de la Pluie et de l'Air
Groupe : Solitaire

Âge : 26 ans physiquement (une cinquantaine d'année en vérité)

Messages : 306


[PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  _
MessageSujet: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyDim 6 Mai 2012 - 10:13

Cette histoire se passe après que Aoi ait retrouvé ses ailes.

Spoiler:

Je soupire, passant ma tête par la fenêtre de la roulotte. Nous avions établi notre "camp" sur la place de Madorass, où nous avions reçu une autorisation pour y loger un moi. Dans les quartiers modestes évidemment. J'avais vivement déconseillé à Driana d'aller s'installer dans les quartiers pauvres, là où elle voulait s'arrêter à l'origine. Meilleur moyen que pour mal finir. Madorass n'est pas Venill, et elle n'y est jamais venue. Mauvaise idée, donc, que de s'aventurer en terre inconnue. Maika avait râlé tout le voyage, comme quoi ici ce n'était pas une bonne idée. Je ne sais pas comment Driana pouvait la supporter. Moi, j'avais déjà envie de l'épingler au mur après quelques minutes de jérémiades. M'enfin, si elles s'entendaient bien...

Je soupire et m'étirais au maximum quand le soleil vint me réveiller après notre première nuit à Madorass. J'entrepris de ranger mon plumage, un peu en bataille après une bonne nuit de sommeil. Et aussi peut-être du fait que Kaai'to n'a pas arrêter d'y chipoter pendant quelques heures. En parlant du loup, le voilà qui émergeait enfin (peut-être que le coup de pied que je lui ai envoyé dans les jambes y a contribué?) et qui grommela quelque chose d'inaudible. Bon, après une vingtaine de minutes à arranger mes plumes, j'enfilais mes vêtements et mis l'amulette qui me servait à dissimuler mon apparence.

Fini Aoi le blondinet aux yeux bleus avec des ailes dans le dos, bonjour jeune inconnu à la peau matte, aux yeux verts et aux cheveux d'un noir de jais. Et sans aile, pas oublier ça. Maika avait fait des merveilles. Elle était vraiment douée, pour une sorcière. Elle avait réussi à combiner un sortilège d'invisibilité sur une seule partie de mon corps ainsi qu'un sort d'immatierlisation. En gros, même si je sentais encore mes ailes dans mon dos, les gens ne pouvaient ni les voir, ni les toucher. Et en prime elle avait fait un sortilège permettant de changer mon apparence. Elle est peut-être énervante, mais au moins elle est utile.

En parlant de quelqu'un d'énervant, cela faisait trois heure déjà que je m'étais réveillé et Kaai' s'amusait à m’embêter sur un sujet pointilleux: Leevo. Cela faisait quatre années maintenant que je n'étais plus aller le voir. Et pour cause, je n'avais pas retrouver mes ailes avant. Et pas envie de perdre la face devant lui! Physiquement, j'avais à peine changer. J'ai peut-être pris deux centimètres de haut. La croissance des séraphins est lente, après tout. Je me demande comment il va m'acceuillir... Kaaito s'amusait à chipoter à ma couette, en me posant toute sorte de question.

- Il est beau alors?


- .. Moui.


- Comment vous vous êtes rencontrés?


- Drôle d'histoire.


- Pourquoi tu m'en as jamais parlé?


- Te regarde pas.


- T'as couché avec lui?


Je lui fis un large sourire. Alors c'était ça...

- Ca ne te regarde pas. Pourquoi? T'es jaloux? Je te rappelle qu'on était d'accord pour que l'on soit libres d'avoir des amants, je me trompe?


- Moui mais bon, j'aime pas te voir avec d'autres que moi quand même.


- Dixit l'homme qui s'envoie en l'air avec tout le quartier...


- Oui bon! Ca va, j'ai compris!


Je lui souris et déposais un baiser sur sa tempe pour le calmer un peu et pris mon sac avant de prendre le chemin des rues riches. Si je me souviens bien de l'adresse je devrais y arriver vite, non? Puis une grande baraque comme ça... quoi que toutes les maisons sont grandes là-bas. Bon, maintenant un autre problème: la réaction de Leevo. Je n'arrive pas à savoir si il va me cogner dessus ou si il va être content de me voir. Bah! Tentons le tout pour le tout.

Après un quart d'heure de marche, bravant la foule, je me trouvais enfin face à la maison. A mon grand étonnement, la porte était entrouverte. L'elfe serait donc de sortie? Si c'est le cas, il aurait fait un grand bond en avant! Lui qui sortait rarement... Je poussais doucement la porte qui grinça quand je me faufilais dans l’entrebâillement. La maison était redevenue plus que poussiéreuse. Je retire ce que j'ai dis, il n'a pas du tout changer. Je passais donc du vestibule au couloir, pour m'apercevoir qu'on armoire avait été éventrée. Bon... Pas très rassurant tout cela... Reste plus qu'à espérer que ça n'arrive pas à moi.

Finalement j'arrivais au salon. Il ne semblait y avoir personne, d'ailleurs. Où est-ce qu'il était? Etait-il vraiment de sortie? Je soupire et voulus m'asseoir avant d'avoir la réponse à ma question. Plus tôt que prévu et pas de la manière que j'escomptais, à vrai dire. Je fus épinglé en vitesse au mur, une main griffue me retenant contre le mur. Mes pieds ne touchaient même plus le sol et je dus m'accrocher à sa main pour avoir un peu d'air. Mais merde pourquoi il est comme ça, hein?

Il m'interrogea bien vite sur mon identité, et pourquoi j'étais ici. Chose à laquelle je me serais fais un plaisir de répondre si il m'avait laisser un peu de mou que pour pouvoir articuler. Comment lui faire passer le message le plus vite possible?

Me bougeant de manière à savoir articuler un minimum, je bafouillais un presque inaudible:

- ... Que'..qu'un... Spécial...


Après un bon moment, la pièce sembla tomber et il haussa ses sourcils, étonné. Sa prise se desserra et je pus donc laisser une main s'aventurer à chercher mon amulette sans pour autant perdre ma respiration. Une fois que je l'eus en main, je l'arrachais d'un coup sec, reprenant subitement mon apparence normale. Chose qui étonna d'avantage l'elfe qui me lâcha et se recula, un peu perdu. Grommelant, je me massais la gorge,

- Et bien... t'en as des drôles de manière d’accueillir quelqu'un...


Finalement, je lui souris. Il semblait toujours aussi halluciné.

- Je t'avais dis que je reviendrais quand j'aurais retrouvé mes ailes non? Et bien me voilà!


Pour appuyer mes dires, je les fis bouger, les ouvrant au maximum.

- Drôlement réelles pour un "rêve", non?



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Leevo

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[PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  _
MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyDim 6 Mai 2012 - 18:56

Leevo Shellhorn

« C'est agréable de se réveiller un beau matin – UN JOUR – et de se rendre compte qu'on a vieilli, que nôtre corps – NOTRE PRISON – a été rudement mis à l'épreuve – A LA LIBERATION – par le Temps. Moi, j'adore ça – JE SUCCOMBE. Gloire à l'arthrite et les courbatures matinales. »

Ervin Shellhorn à propos du temps qui passe.


***

Il était faux d'affirmer que Leevo n'avait pas changé. Il avait changé. La non-expression de son visage s'était accentuée en un air boudeur renfrogné qui disait clairement « Je vous déteste tous ! » d'une façon très impartiale, démocratique, sans différenciation de classe, d'age, de capacité mentale et de couleur de peau. Il était devenu plus pieux que jamais, aussi. Sa façon de jouer les fantômes du quartier et de rester invisible aux yeux de tous avait attiré de nombreux curieux qui avaient eu tort de croire que le manoir était abandonné. Les squatteurs s'étaient vu repartir avec plus que ce qu'ils n'auraient pu espérer, entre autres : leurs vies sans handicaps moteurs flagrants, l'allègement considérable de leurs fourreaux, de quelques pièces à convictions tranchantes mises en cause dans des affaires de vols ou de meurtres et un rendez-vous à dix heure dans une salle réservée par l'Inquisition.

Et puis il y avait aussi ce couple de pigeons qui avait élu domicile dans le conduit de la cheminée. Une dynastie entière semblait y proliférer dignement depuis un certain temps. Leevo avait abandonné l'idée d'essayer de trouver un quelconque accord avec eux et se contentait de laisser la porte d'entrée ouverte, au cas où.

Ce qui, en somme, avait emmené Leevo à recevoir beaucoup de visiteurs, lesquels lui en avait appris bien plus sur le monde et la vie en ville que lorsqu'il s'amusait à y traîner les pieds. En plus c'était nettement moins bruyant. Il avait aussi appris à jouer à plusieurs jeux de cartes avec un garde envoyé pour faire un genre d'état des lieux – un type très sympa, friand de vin – et en avait profité pour revoir son jugement sur les catins. Ce n'était pas toutes des esclaves. Oh que non.

Aussi, c'était devenu normal pour lui de bondir au cou du premier aventurier qui, par définition, s'aventurait dans sa grotte. Le manoir avait récupéré sa léthargie silencieuse et s'y tenait en matière d'amas de poussière. Il lui en manquait peu pour devenir un adversaire rudement sérieux et inquiétant pour les cryptes et autres combles caverneux. Le truc pour prospérer dans la solitude et la poussière, c'était d'arriver à diminuer l'intérêt et la curiosité perverse des gens pour l'habitation.

Mais la personne qui venait de se présenter aujourd'hui n'était pas venue pour soulever des bouts du dallage ou pour enfoncer des armoires à la recherche de quelconque trésor. Non.

Il ne savait pas très bien combien de temps ça faisait exactement et, pour tout dire, il s'en fichait. Le fait est que le temps ne passait jamais trop avant l'arrivée de ce genre d'individu.

Il cligna des yeux et se recula, pas sûr d'être en mesure de croire ce qu'il venait de voir. Il était sûr d'avoir épinglé un fameux type tout en noirceur épidermique et l'instant d'après... C'était Aoi ? Pâmé d'ailes ?

Il se renfrogna et ramassa une bouteille de vin qui traînait là pour en ausculter l'intérieur puis l'étiquette, d'un air accusateur, à la recherche du coupable d'une telle hallucination. Il avait déjà fait des rêves bizarres où le Séraphin intervenait pour lui planter un sourire cordial dans le cœur. Exactement le même sourire que celui qu'il tenait là. Mais quelque chose clochait. Il n'avait pas dormi depuis quelques jours, suivant les principes supplantés en lui et...

Il reposa son regard sur Aoi.


- C'est de la magie, dit-il, moins pour répondre que pour garder le contrôle de la situation. C'est pire que les rêves. Il lança un coup d’œil en coin au plumage démesuré. Non, je ne suis pas en train de rêver, songea-t-il. La magie me fait une farce en me faisant croire que je rêve. Impossible qu'Aoi revienne. Il suffit juste de... de trouver le point faible et d'arrêter cette supercherie.

Il soupesa sa bouteille. Un roucoulement se fit entendre dans la cheminée. Parfois il est plus facile de croire en des choses qui n'existent pas, parce que celles qui se tiennent réellement devant vous et qui vous sourient sont trop dures à accepter pour vôtre ego. Les Dieux en sont un bon exemple. Qui croirait encore en son Dieu après l'avoir vu marcher dans la rue avec une baguette de pain sous le bras ?


- Alors tu es revenu ? Lança-t-il, une once de méfiance dans la voix. Drôle d'idée. Il essaya de se souvenir des dialogues qu'il avait écumé dans ses songes. J'imagine que tu n'as pas trouvé le merveilleux pays des Séraphins, quelque-chose comme ça.

Il partit s'étendre dans son fauteuil et sonda plusieurs bouteilles à la recherche d'une survivante possible. Il en dénicha une et se désaltéra.

- Elles sont vraiment dégoûtantes. Mais je suppose qu'elles correspondent exactement à ce que tu cherchais.

Il se mit à rire, sarcastique. Le point faible de la magie, pour ce qu'il en savait, c'était les émotions. Autant lui donner de bonnes raisons d'en avoir.

- C'était vraiment idiot de croire que tu n'arriverais pas à détruire le peu de liberté qui te restait en allant quand même chercher ces deux horreurs magiques. Il porta de nouveau sa bouteille à la bouche et soupira un : Ça doit être le lot de tous les esclaves de courir après leur agonie. Il haussa les épaules et s’esclaffa magnifiquement. Mais ce n'est pas à toi que je vais expliquer ça, apparemment.


Dernière édition par Leevo Shellhorn le Ven 3 Aoû 2012 - 5:11, édité 1 fois
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Aoi Haandar

l'Alouette aux ailes brisées

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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyDim 6 Mai 2012 - 19:22

Bon. Je vois. Il m'en veut toujours énormément. Non pas que je m'attendais à de chaudes embrassades, loin de là. Mais comment avait-il osé traiter mon beau plumage?! Des horreurs? Elles étaient pourtant très belles, mes ailes! Enfin, elles n'étaient pas aussi grandes que celles de ma sœur et je ne pouvais pas encore voler avec mais tout de même! Je soupire. Une deuxième option était aussi possible; monsieur n'est pas content parce qu'il a prit un sacré coup face au fait que j'aie tenu ma promesse et joue les jemenfoutistes.

Je soupire et croise les bras, gonflant mon plumage, courroucé et boudeur. Non mais quoi, on accueille pas quelqu'un de la sorte. Et en plus il se moquait de moi? J'aurais dû écouter Kaai' et ne pas venir le revoir. Non mais!

- Pour ta gouverne, je te signale que ces ailes me permettront bientôt d'aller où je veux, quand je veux. La liberté absolue. Plus de problème pour fuir les gardes, chasseurs de primes et autres humains empreint de cupidité. Tu trouves que j'ai détruit ma liberté? Un peu bizarre, tes réflexions.


Il avait sourit, un sourire sarcastique, quand il entendit le "permettront". Je rougis. Mais.. mais euh!

- Oui, bon, bien qu'elles soient déjà très grandes, elles sont trop petites pour que je puisse voler pour le moment... mais ça viendra!


Il s'esclaffa d'avantage. Je me renfrognais, vexé. Comment pouvait-il être aussi odieux?! Il m'en voulait tant que ça? Je refermais mes ailes dans mon dos, tentant de cacher le hérissement de mes plumes qui témoignaient de mon agacement. Maudites traitresses! Vous pouvez pas rester en place et ne bouger que quand je vous le demande? Il prit une nouvelle gorgée de son vin. Toujours accro à l'alcool, apparemment. Je n'ose même pas imaginer l'état de son foie. Bien décidé à lui faire faire dire quelque chose de gentil, je sortis une bouteille du liquide alcoolisé de mon sac.

- Je t'avais acheter ça en chemin mais je ne pense pas que tu le mérites...


Je lui souris, avec un petit air de défi. Il haussa un sourcil pour le rabaisser aussitôt et détourna son regard du mien. Il... il m’ignorait? Je m'approchais doucement, jusqu'à être derrière lui, le scrutant pour ne pas manquer une seule de ses expressions faciales. Déjà qu'elles n'étaient pas toujours évidentes à déceler... Je profitais du fait qu'il tentait vainement de m'ignorer pour lui chatouiller le bout du nez avec quelques plumes. Chose qui l'énerva et il repoussa mon aile avant de me fixer à nouveau. Une pointe de hargne? Ou juste une mine boudeuse?

- .. Je t'avais promis de revenir. Je suis revenu. Ça ne te convient pas?


Je soupirais en voyant qu'il n'était pas prêt à changer son visage d'expression.

- Et bien mes ailes ne sont pas dégoutantes. Elles sont très jolies et toute douces.


Puis, je lui fis un grand sourire, presque moqueur.

- Bouderais-tu, Leevo?
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Leevo

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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyDim 6 Mai 2012 - 20:39

Leevo hésita à bondir et à sortir son couteau pour trancher un bout d'aile quand Aoi s'amusa à le toucher. Décidément, non, ça n'était pas un rêve. Ni même seulement un cauchemar. C'était de la saloperie d'abomination magique !

Il lui renvoya un regard perçant. Toujours ce sourire dégoûtant à moitié plongé dans la provocation et l'humiliation. Il n'était pas sûr de pouvoir être content de le savoir revenu avec des choses pareilles plantées dans le dos. Il aurait été ravi de l’accueillir en larme, disons, après s'être rendu compte que tout ça était de la folie pure et que ça ne rimait à rien de bien. La magie détruisait tout ce qu'elle touchait, voilà ce qu'il disait. Aoi finirait bien par se rendre compte que frétiller des ailes amène des sources d'ennuis et d'horreurs bien moins drôles, moins « jolies » et moins « douces » que ce superflus visuel.


- Je ne boude pas, fit-il. Je suis parfaitement heureux. La façon que tu as de parler de ces choses est... tellement naïve ! Tu n'as pas la moindre idée de ce qui peut se cacher derrière ces montagnes de... Il soupira de haine. De plumes jolies et douces. Il le fixa et le décrypta entièrement. C'était bien Aoi, pas de doute là-dessus. Au fond, tout au fond, une petite part de lui avait attendu ce moment et se réjouissait de le savoir en vie. Il s'étreignit l’arête du nez.

- Si tu es revenu pour me montrer que j'avais tort, c'est peine perdue. Ça ne marchera pas. Je resterai convaincu qu'elles ne t'apporteront que de la souffrance. C'est comme ça avec ces choses-là. Si c'était seulement pour tenir ta promesse, voilà qui est fait. Elle n'engageait que toi, après tout. Je... je ne t'ai pas attendu, mentit-il.

Il se retourna et partit s'appuyer sur le rebord de faîte de la cheminée. On entendait roucouler encore. Il désigna le trou du conduit du menton et prit un air moins renfrogné.


- Ils se sont installés là un peu après ton départ. J'ai essayé de les faire partir, ils n'ont rien voulu entendre. Ça doit être comme pour toi, leurs ailes leur ont fait croire à la liberté absolue. Il retint un rire mauvais à ce mot. Regarde où ils se retrouvent coincés maintenant.
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Aoi Haandar

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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyJeu 10 Mai 2012 - 9:03

Je haussais les sourcils, étonné par sa comparaison entre moi et des pigeons. J'avais même failli resortir mon éternelle réplique "je ne suis pas un vulgaire volatile" mais à force d'avoir comme surnoms tous les oiseaux que Kaai'to connait, je m'étais habitué à ce genre de remarques. Mais si il disait tout ça c'est parce qu'il s'en était fait pour moi? Je soupirais et m'assis sur le fauteuil.

- .. avec ou sans mes ailes, je reste un séraphin. Ce n'est pas parce que je les ai récupérées que les gens vont d'avantage me chercher! Je les cache tu sais, je ne sis pas complètement fou.

Je soupirais et entrepris de tenter de le faire changer d'avis. Je retenais un petit sourire de s'afficher sur mon visage. Alors comme ça il ne m'avait pas attendu hein..? Du bout de mon aile, je caressais doucement sa joue, l'obligeant à tourner sa tête vers moi.

- Je sais que tu m'en veux d'être parti et de t'avoir laissé de côté. Mais je suis là mainteenant, non?

Il détourna le regard. C'est qu'il est borné!!

- Driana veut que je me pose quelques temps. Voir ce que je veux faire de ma vie... du coup je medemandais si tu voudrais pas m'engager comme serviteur dans ton manoir?
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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptySam 12 Mai 2012 - 16:53

Il avait retrouvé sa sœur, ses ailes, il parlait de liberté totale et pourtant, la seule choses à laquelle il semblait vouloir prétendre c'était retourner à un état de servitude.

Leevo restait les yeux fixés sur la chambre du feu vide. Il n'offrirait pas à Aoi la moue irritée qui lui tiraillait les muscles du visage. Pour lui, Aoi avait été un symbole voire un exemple de liberté ; il l'avait vu comme un chien indomptable, un combattant vigoureux, un oiseau libre que personne ne saurait jamais apprivoiser. Il s'était visiblement trompé sur son compte tout ce temps.
Les différences s'étaient accumulées entre eux depuis son départ et semblaient alimenter des fleuves entiers sous les ponts. L'elfe avait espéré, secrètement, que ses ailes ne soient qu'une figure de style, une image, une façon mystique de parler et d'accéder à la véritable liberté ; celle qu'Aoi qualifiait d'absolue. Malheureusement, ses ailes existaient vraiment et tout ce qu'elles semblaient lui avoir apporté, c'était... Quoi ? Le besoin de se cacher encore plus, de revoir tous ses projets d'avenir – s'il était bien possible d'avoir un avenir après avoir été un esclave – et, le pire peut-être, d'écouter les ordres de quelqu'un d'autre et venir quémander du travail chez ceux qu'il avait abandonné.

Leevo ferma les yeux et balaya d'un coup ses pensées. Il avait la curieuse impression qu'Aoi profiterait de ce qu'ils avaient fait ensemble il y a quelques temps pour se faciliter la vie. Hors-de-question de se laisser prendre à ce jeu-là de nouveau. Pas avec des pans de magie plumeux dans le dos. Il détruirait certainement tout autour de lui. Non pas qu'il y eût quelque chose de précieux dans les alentours, mais si Leevo avait mis longtemps avant d'accepter l'idée que le manoir et tout ce qu'il contenait lui appartenait, aujourd'hui, c'était bel et bien chose faite et il ne les abandonnerait pas pour tomber dans le panneau des joies de la vie normale.


- Et ce que tu veux faire de ta vie, c'est serviteur ? Dit-il, cynique. C'est ça que tes ailes t'apportent ? Un retour vers la servitude ? Magnifique. Il se tourna vers lui et le décrypta encore des pieds aux ailes. Elles avaient beau être blanches, plus il les regardait, plus il avait l'impression qu'elles étaient faites d'ombres maléfiques. Je ne voulais déjà pas de toi comme serviteur, avant. Pourquoi je t'engagerai maintenant ? Tu ne m'apporterais rien. Alors... est-ce que c'est un moyen de me faire comprendre que tu es revenu pour... d'autres choses ?
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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyDim 13 Mai 2012 - 11:23

Je m'empourprais face à sa remarque. C'était vrai que ma demande était assez étrange et je compreais évidement qu'il soit aussi pperplexe à ce sujet. Mais si je lui dévoilas mon véritable but, il me dirait nouveau de laisser tomber, que c'était encore une histoire de magie, blabla... Si je lui avais demander ça à lui c'est que c'était certainement le seul qui prendrait la situation au sérieux. Je ne me voyais pas postuler ailleurs, chez des gens que je ne connaissais pas: c'était risqué.

Me risquerais-je à lui faire part de mes projets d'avenir? Je tounais et retournais de nouveau sa réponse dans ma tête pour y trouver une quelconque chose inhabituelle. Puis, je compris le sens de "d'autres choses". Ah ben ça, il est pas gêné! Il avait bien enregistré le mot "catin" ! Ca m'apprendra à me laisser faire aussu facilement... fini de se laisser entourloupé par la mine de chien battu du premier bel homme venu! Il avait joué les petits naifs pour me mettre dans son lit, j'en suis sur!

Je soupire. Qu'est-ce que j'allais m'imaginer? Je reportais la faute sur lui alors que c'était moi qui l'avait attiré dans mes griffes et rejeté comme une vieille chausette! Pas étonnant que je passe pour un manipulateur pervers. Bah, y'aura moyen d'éviter deux malentendus d'un coup en lui expliquant que j'ai déjà un amant et que je veux gagner des sous pour monter mon propre cabinet de soins.

Il continuait de m'observer des cheveux aux pieds en passant par le bout de mes plumes. J'avais l'impression que le regard perçant qu'il me lançait était capable de lire au fin fond de mon âme. Et comme auparavant j'avais l'impression d'être un tout petit cafard misérable en face d'un dragon impitoyable. Je me faisais petit, petit.. jusqu'à oser prendre la parole.

- Euh... en fait... j'aurais voulu gagner de l'argent parce que... en fait je veux m'acheter un petit cabinet de soins. Comme ça je pourrais vivre de mes vrais talents. Etre un guérisseur à temps plein quoi ! Mais avant de l'acheter, me faut de l'argent..

Sa machoire s'était quelque peu crispée. C'était quelque chose à prévoir parce que, après tout, c'était de la magie. Je grommelais. Serait bien temps de lui apprendre que la magie n'était pas que mauvaise, qu'elle pouvait sauver des vies et aider les gens dans le besoin. Je soupire et me gratte la nuque, pour trouver un nouvel argument à avancer pour le convaincre. Kaai'to pourrait en être un bon...

- Et je ne suis là que pour l'argent. Ce sont les esclaves qui couchent avec leurs maitres, pas les serviteurs. Un serviteur ça choisit de l'être et ça travaille contre un salaire, pas comme l'esclave qui est un objet. Et aucune chance que je m'éloigne de ma parole, j'ai un amant depuis un moment. Il est très jaloux et possessif, alors bon, je préfère ne pas m'approcher d'autres hommes.

Il haussa un sourcil à l'annonce de cette nouvelle, qui, je dois bien l'avouer, semblait saugrenue. Je m'empourprais d'avantage. Oui, c'est vrai que je n'était que très rarement tombé amoureux d'un autre homme. Habituellement je les voyais plus comme de très bons amis avec qui je pouvais m'offrir quelques "plaisirs particuliers", bien que leurs sentiments à eux étaient sinccères, le plus souvent. L'amour véritable, je l'avais rééservé à des filles. Mais je n'avais jamais osé leur parler. Je n'osais même pas imaginer ma réaction si l'une d'elle avait dit non. Alors je gardais tout pour moi, simplement.

Leevo et Kaai'to avaient été deux exeptions à la règle. Je les avais aimé, je pense, d'une autre manière qu'une simple amitié. Tous deux étaient très protecteurs, très serviables, très jaloux, très possessif, très gentils et, apparement, très rancuniers. Kaai'to avait été le premier. Bien qu'il sache ce que je ressens pour lui il sait que jamais, ô grand jamais, je ne lui avouerais mes sentiments. Question de principes. C'est un genre de déclaration tacite que je fais avec mes expressions ou les gestes que j'ai envers lui.

Leevo était totalement différent. Il fallait être très clair avec lui. Il ne saisissait pas la différence entre le sens figuré ou le sens propre. Pas moyen de faire passer quelque chose de subtil avec lui. Et je n'éais qu'un trouillard qui avait peur de se confesser à nouveau. Peur d'être abandonné après avoir trop donné. Mais... à bien y réfléchir, c'est exactement ce que j'avais fait avec Leevo. J'avais profité du toit et de la protection qu'il m'offrait pour ensuite partir suivre des rêves égoïstes.

J'aurais dû rester.
J'aurais dû m'aercevoir qu'au fond... j'étais un salaud.
Un sale gosse égoiste. Un manipulateur. Un profiteur. Un pique assiette.

Puis je repensais Kaai'to. Lui il avait compris. Bon il m'en avait voulu, certes. Il m'avait enfermé dans une caisse et s'était assis dessus, our m'empêcher de partir, au début. Mais ensuite il avait compris et m'avait laissé partir en me faisant jurer que je reviendrais bientôt. Ce que j'avais fait. Je grimaçais d'ailleurs en pensant à mon retour à la roulotte. il va m'inspecter dans tous les recoins avant de prétendre que je sentais bien trop l'elfe à son gout qu'il allait y remédier. Une excuse pour s'envoyer en l'air, selon moi.

Est-ce qu'il allait m'en vouloir de travailler chez un de mes anciens amants? A mon humble avis, énormément. Il va etre encore plus envahissant et calin qu'à son habitude, pour bien me rappeller qu'il est bien là et qu'il ne compte pas laiisser sa place à un autre. Mais au moins il va me bichonner: petit-déjeuner au lit, massage dans le bain avec des fleurs éparpillées, petits cadeaux par-ci par-là (certainement certains volés dans des magasins ou des maisons, d'ailleurs) et autres petites attentions bien agréables...

Nouvelle crainte: Kaai'to venant dans la maison d'un noble. Curieux comme il est, ça ne m'étonnerait pas qu'il arrive un beau jour par une fenêtre, furtivement, et vienne jeter un oeil sur mon travail, pour être sur que tout va bien. Et là, avec tous les objets de valeur ici, j'allais devoir le surveiller de très très près; je vois déjà les chandeliers et les petits machins dorés disparaitre. Enfin, encore faut-il qu'il survive à Leevo quand il entrera dans sa tannière. Vu la manière dont il a réagi à mon arrivée..

Je soupire avant de tenter une petite bouille mignonne et la mine supliante. J'allais même jusqu'à presque joindre les mains pour l'appitoyer.

- .. S'il te plait?





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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyLun 14 Mai 2012 - 20:41

Leevo le regarda. Il le regarda bien. Il le vit utiliser les expressions de son visage pour l'apitoyer. Ça ne marcherait pas. Pas après tout ce qu'il venait de dire sur les esclaves. Qu'est-ce qu'il en savait, Aoi, de ce qu'était réellement un esclave ? Il avait beau en avoir été un, sa façon de les définir restait totalement aveugle, floue. Aux yeux de l'elfe, il avait toujours ses œillères de soumis ; soumis à ce qu'il appelait un amant, soumis à des projets d'avenirs ; soumis à la vie, en gros, certes, mais soumis quand même. Il ne méritait vraiment pas de parler au nom de tous aussi généralement, surtout pour ce qu'il faisait de sa « liberté ». Il aurait mieux fait de la donner à quelqu'un d'autre ; quelqu'un qui aurait essayé de se bâtir une vie digne – une vie sans magie, s'entend.

L'elfe souffla en détournant la tête pour fixer un point sur le sol. Il n'existait alors vraiment plus pour lui. Tout ce qui l'avait ramené ici, c'était le besoin d'argent. Même pas la nécessité de répondre au titre d'ami, même pas l'envie de, juste, savoir comment il allait ? Tout ce qu'il avait fait pour lui, ça ne comptait pas ? Ç'avait été jeté dans la grande cuvette de la vie, il avait tiré la chasse depuis son départ et, maintenant, tout ce qui l'obligeait à revenir vers lui c'était... l'argent. Belle preuve d'humanité, songea Leevo, plus convaincu que jamais, alors, qu'il était préférable de plaindre les gens normaux que de les envier.

Il fut plus touché que ce qu'il n'aurait cru par toutes ces nouvelles, pourtant. Ça le blessait presque, mais Leevo n'était pas elfe qui pleure. Il ne s'était pas fait labourer la peau tout ce temps pour pleurer à la première petite déception amoureuse.

Il s'interdit alors de souligner les propos d'Aoi concernant les autres hommes qu'il s'évitait d'approcher, jugeant que les mots étaient assez clairs, finalement. Si les esclaves étaient des objets, lui n'était visiblement rien, si ce n'est une bourse dans laquelle venir piocher impunément. Rien qui ne puisse alerter les foudres d'un pseudo-amant, quoi.

Ce n'était pas si grave que ça, en soi. Il avait toujours été considéré de la sorte. Ça n'était pas surprenant. Ce qui était vraiment surprenant, c'est le petit soubresaut que son cœur avait eu en l'écoutant parler. Chose qui l'alerta et qui le rappela à l'ordre : il ne devait pas se laisser berner par ses émotions ; Aoi œuvrait pour la magie, il en était le socle aveugle. Peu importe ce qu'il racontait, il fallait rester loin de tout et ne pas commencer à prendre ces choses-là à cœur, c'était le meilleur moyen de finir par se l'arracher soi-même sous la douleur.


- Ce n'est pas la peine de jouer les chiens battus et d'essayer de m'apitoyer, fit-il enfin avant de s'avancer, d'attraper une jarre au-dessus du rebord de la cheminée, d'y plonger la main et d'en sortir une vieille bourse de cuir enroulée de toile d'araignée et, visiblement, bien pleine. C'est ce que m'a donné Günar le jour où il t'a embarqué. Il releva ses yeux venimeux sur lui. Ça t'appartient. Ou t'appartenait, plutôt. C'est en quelques sorte le prix des efforts que j'ai fais pour que tu restes en vie. J'ai longtemps voulu le donner à l'Inquisition, mais je n'ai jamais réussi à... à y toucher.

Il l'ouvrit et en sortit une pièce d'or qu'il observa silencieusement. Leevo n'était pas très attaché à l'argent. Pour ce qu'il en savait, ça permettait d'obtenir tout ce qu'on voulait sans magie – ou du moins, grâce à une autre magie que les gens appelaient l'Avarice et qui était, sommes toutes, moins démoniaque pour ceux qui donnaient l'argent que pour ceux qui le recevaient –, chose assez agréable quand on y repensait bien, surtout que l'elfe n'avait pas de notion de dépense. Disons simplement que l'argent savait lui être utile en temps et en heure.

- C'est comme ça que tout a commencé, poursuivit-il. Avec une seule pièce. J'imagine pourtant que les choses sont vouées à se finir de la même façon. Mais je ne crois pas que tu t'en souviennes et que ça puisse vouloir dire quelque-chose pour toi. Il releva ses yeux sur Aoi et sortit de sa rêverie étrange. Tu n'auras qu'à regagner tout cet argent de la façon qu'il te chante. En serviteur si tu veux. Moi, je n'en veux pas. Et même si je ne veux pas de toi non plus, j'ose croire qu'après ça tu ne reviendras plus mettre tes plumes magiques chez moi. Il lui jeta la pièce et releva la tête. Tu n'auras qu'à revenir demain, avant l'aube, si ça te dit.

Il tourna les talons et commença à emprunter les escaliers qui menaient à l'étage avant de s'arrêter et de s'appuyer sur la rambarde pour planter des yeux brillants de malice sur Aoi.

- Et pas de magie, bien sûr, une fois passé le seuil de cette maison.
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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyLun 14 Mai 2012 - 21:48

J'eus un pincement au coeur en entendant son interprétation de mes intentions et de mes sentiments. J'étais vraiment nul pour ce genre de choses... Et j'avais encore raté cette fois. Je passais pour un connard profiteur, comme toujours... Il n'avait qu'à pas laisser sous-entendre que j'étais un popotin facile! Peut-être arriverais-je à lui faire comprendre qu'il m'avait énormément manqué...? Mais j'avais peur de sa réaction: il me rejeterait certainement.

Puis je me rendais compte de son regard. Il y avait un petit air de malice, un petit air de défi... de la colère peut-être aussi? Quelque chose me disait qu'il ne me réservait pas une promenade de santé. Un frisson me parcoura l'échine et je fis tourner doucement la pièce entre mes doigts avant d'acquicer. Je ne pouvais pas me permettre d'aller ailleurs. Et la manière dont il avait parler de la magie à propos de moi, comme quoi il n'en voulait pas dans sa maison... je déglutis.

- ... Je ferais du mieux que je peux!

Et sur ce, je glissais la pièce dans la poche de ma veste, enfilais mon amulette et lui fis un signe de tête avant de sortir. Ca promettait... mais au moins j'ai déjà un travail. Et je pourrais donc m'acheter mon échoppe plus tard.. Fatigué, je me rendis à la place, là où nousavions établi les roulottes. Driana soignait un petit garçon qui s'était fait mal en aidant certainement son père au travail. Son amie le sermonnait d'ailleurs. Les hommes de main qui nous accompagnaient discutaient avec Kaai'to.

D'ailleurs il ne lui fallut pas longtemps à me remarquer et m'acceuillit avec un large sourire pour venir me prendre doucement les mains pour déposer un baiser furtif sur mon front. Je sentais mes joues chauffer quelque peu. J'étais... bien serein. Mes angoisses étaient parties. Je grommelais quand même de ne pas faire ça en public, que c'était gênant. Ce à quoi il répondit par un sourire. Je lui racontais alors ma journée, alors qu'il avait débouché une bouteille de cidre (certainement piquée quelque part) et nous discutâmes longtemps, jusqu'à ce que la nuit tombe.

La nuit tombée, nous nous étendîmes simplement l'un contre l'autre avant de discuter de la ville, du quartier. Kaai'to préférait Venill mais préférait et aurait aimé que je trouve un travail là bas. Mais si jétais en sécurité, alors il serait heureux. Nous nous endormîmes dans un doux bruit de pluie s'abbatant sur les parois en bois de la roulotte. Enfin, Kaai'to s'était endormi. Moi, je n'y arrivait pas.


Je me dépêchais d'aller jusqu'au manoir. Le soleil se levait déjà et il avait pourtant bien précisé que je devais arriver avnt l'aube. Et vu qu'il ne dormait jamais... J'avais enfilé des vêtements simples et légers, mais aussi un peu usés. Comme ça, j'aurais beaucoup plus de facilité à faire le ménage.

Je poussais timidement la porte grinçante avant d'aller au salon. Leevo était dans son fauteuil. Comme promis j'enlevais mon amulette.

- ... Je suis là.
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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyMer 16 Mai 2012 - 15:55

Si certains avaient pu s'offrir une nuit tranquille enlacés dans quelques bras, ce n'était pas le cas de Leevo Shellhorn. Lui était parti rendre visite à un frère inquisiteur dans le but d'obtenir quelques bons conseils sur l'art et la manière de pourrir la vie d'un serviteur.
Loin de lui l'idée de laisser croire au monde entier qu'il ne s'y entendait pas en matière de recrutement de main d’œuvre ou d'organisation du travail ; il avait judicieusement réussi à pousser son collègue à lui donner ce dont il avait besoin sans avoir à poser la moindre question susceptible de laisser croire qu'il n'y connaissait rien.

Il se tenait maintenant là, assis dans son fauteuil fétiche, dans le creux que les années de réflexion avaient formé dans le tissu, et relisait non sans tirer un bout de langue sous l'effort les petites notes qu'il avait pris. Il releva la tête lorsqu'Aoi s'annonça et s’aperçut que le jour commençait déjà à se lever, à effacer faiblement les traits sombres de la nuit. Il se renfrogna mentalement avant de se lever, souffla un «
 Malheureusement » inaudible en guise de réponse et planta ses yeux dans son vis-à-vis.

- On dirait que le jour s'est levé en avance, aujourd'hui. A moins que tu sois en retard. Ce dont je doute franchement, puisque ça voudrait dire que tu ne me prends pas au sérieux. Chose qui pourrait se révéler idiote et qui pourrait franchement compliquer tes plans.

Un sourire mielleux aurait pu être de mise pour souligner la pique lancée. Mais, n'importe comment, Leevo savait faire de la non-expression une palette entière de locutions très précises et, surtout, très désagréables.

Ses yeux glissèrent d'eux-même sur le plumage d'Aoi, jugeant peut-être qu'il leur restait énormément de détail subtil à remarquer. Sa mâchoire se crispa en même temps.


- Tu crois pouvoir travailler avec ces choses ? Il roula des yeux. Enfin, ça ne me regarde pas. C'est ton problème.

Il pivota sur ses pieds et retourna s'asseoir sur le bras de son fauteuil, son petit carnet à la main.

- En parlant de problème, pendant que tu dormais paisiblement, sûrement, j'ai pris le temps de faire une liste de choses et d'autres pour éviter, justement, qu'il n'y en ait trop, des problèmes. Il inspira un grand coup avant de pencher la tête sur sa feuille et commença à énoncer la longue liste d'interdictions nécessaires à leur bonne entente professionnelle.

La plupart de ces mises en gardes le concernait lui, personnellement. Interdiction de l'approcher, interdiction de le toucher avec et sans ailes, interdiction d'utiliser la magie qu'importe la situation, interdiction de pénétrer dans les pièces privées – desquelles Leevo avait retrouvé les clés et avait fermé les serrures entre temps –, interdiction de discuter ses ordres, d'omettre des objections, d'essayer de le manipuler avec des moues ou des histoires personnelles qui, souligna l'elfe, se devaient de le rester ; il ne voulait rien savoir de la vie d'Aoi. Interdiction également de considérer le manoir comme un « chez soi » potentiel : ce n'en était pas un et ça n'en serait un pour rien au monde. Interdiction donc d'inviter ou d'inciter des personnes à lui rendre visite et ainsi de suite.

Il poursuivit sa liste avec une collection de choses plus centrées sur les tâches qui incomberaient au Séraphin ; la prise d'initiatives extravagantes n'était pas de mise, bien que l'elfe assura qu'il ne lui courrait pas après pour savoir si oui ou non il travaillait bien, pour lui imputer telle corvée ou telle punition, jugeant finalement que si Aoi voulait toucher son argent, il n'avait qu'à le mériter. A Leevo de juger en suite. Et si jamais il n'était pas content du jugement porté, il n'aurait qu'à s'en aller. L'elfe ne le retiendrait pas, chose qu'il précisa bien dans un regard acéré.


- Et enfin, conclut-il, tu devras m'a-... il mangea la fin de sa phrase. Les mots qui lui remontaient dans la gorge étaient : « m’appeler maître ». Il eut une petite montée d'angoisse en s'imaginant torturer fébrilement Aoi. L'image d'Ervin Shellhorn lui monta de suite à la tête. Ce n'était pas tellement là qu'il voulait en venir. Il parvint à se rasséréner en se disant que tout ce qu'il venait de dire était légitime et que, dans le fond, c'était pour aider. Vraiment pour aider. Aoi avait besoin d'être confronté à la réalité du monde, dans toute son horreur. Il ne pouvait décemment pas le laisser utiliser la magie impunément. Tu m'accompagneras dans mes sorties inquisitrices.

Il se releva et décrocha quelques grains de poussières invisibles sur ses épaules, histoire de cacher son malaise. C'était une bien drôle de situation qui se présentait.

- Bien... bon... Alors... J'imagine que je dois te demander ce que tu es capable de faire, maintenant, quelque chose comme ça. Et puis il jugea bon d'ajouter : En tant que serviteur, s'entend.

Leevo ne prit même pas la peine de faire semblant de l'écouter, cette fois. Il s'appuya contre le dos de son fauteuil, dans une posture d'attente et se tint prêt à... bein, l'écouter. Sérieusement.
Il savait exactement de quoi était capable Aoi, il l'avait vu à l’œuvre mais, bien entendu, les trois quart des choses qu'il faisait ne lui servait à rien, à lui. La cuisine ? Il ne mangeait pas. Le ménage et le rangement ? Il s'en fichait. La réception ? Il ne recevait personne de recevable. Les courses ? Tout ce dont il avait besoin se trouvait dans la cave à vin.

Cette histoire de serviteur n'était qu'une énorme mascarade, à y bien penser.
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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyMer 16 Mai 2012 - 18:45

Je le regardais énoncer toute cette liste d'interdictions, complètement halluciné. Il m'en voulait complètement ! Il me détestait ! Et ça se voyait dans sa réaction et dans sa manière de me parler: on aurait dit qu'il cherchait à se venger de ce que j'aurais pu lui faire. Mais quoi? L'avoi laissé seul? Mais j'ai aussi droit à ma vie, je ne dois pas être toujours derrière lui à lui expliquer tout ce qu'il ne comprenait pas, il pouvait faire ses premiers pas tout seul.

Puis, la manière de prononcer "serviteur" me fit tiquer. Quoi? Il en rigolait? Ou alors il se moquait du fait que je lui avais quémandé ce travail? ... Ou alors il cherchait à me faire comprendre que je n'étais que ça pour lui? Qu'il ne voulait pas entendre parler d'autres de mes... talents? Si oui, lesquels? Guérisseur ou... catin? J'enrageais à cette pensée. Il est vraiment sans aucun scrupule! Sans aucune finesse! Quoi que. Il savait bien jouer avec les mots. Sur qu'il était illettré avant? Ben il a bossé pendant mon absence il faut croire, vu qu'il avait pris des notes et les lisait sous mes yeux.

Je me sentis de suite mal à l'aise; qu'est-ce que je pouvais bien lui dire? Il savait très bien ce que je pouvais faire ou ne pas faire, alors il pourrait m'épargner ce genre de discours! Ou alors voulait-il vraiment que je devais le traiter comme mon patron? Poser la limite professionnelle entre nous? Ah il voulait jouer à ce petit jeu?! Alors je le jouerais aussi. Je lui donnerais du "maitre" et du "Vous" autant qu'il le voulait si il désirait ce genre de relation!

- ... D'un côté professionnel, j'ai travaillé dans sept manoirs pendant plusieurs années, en tant qu'esclave. Quoi que mon rôle n'y était que celui d'un simple valet, un serviteur. Juste que je n'étais pas payé.

Il griffonna quelque chose sur son papier. Je soupirais. Il prenait donc ce pseudo-entretien d'embauche au sérieux, hein...?

- D'un point de vue strictement personnel, ça m'a apporter quelques connaissances dans le protocole et l'étiquette dans la haute société, comme pouvoir préparer certains plats recherchés et pouvoir ne pas importuner les invités. Mais apparement, Monsieur ne reçoit pas beaucoup de monde...

Il tiqua et grommela quelque chose. Je continuais sur ma lancée.

- ... J'ai été l'assistant d'un intendant pendant plusieurs années. J'ai donc appris à organiser une maison, cuisiner, nettoyer, ranger, laver, et aussi bichonner mes maitres. Je les soigne, aussi, lorsqu'ils sont malades. Vous avez été témoin de ça, n'est-ce pas?

Il ne dit rien et griffona d'avantage sur le papier avant de me chasser d'un signe de la main, en désignant la salle à manger. Bon, je suppose que j'avais à aller la ranger c'est bien ça, non? Enfin c'est comme ça que je comprenais son geste. J'allais donc me retrousser les manches et allais chercher la de quoi dépoussiérer les meubles. Autant dire que mes ailes ont servi de loups-à-plume pour enlever les toiles d'araignées.... Elles en étaient toutes collées. Je soupirais d'agacement, me doutant que si je disais quelque chose le grand "Maitre" allait en profiter pour critiquer mon magnifique plumage.

Je m'attaquais donc aux poussières sur les murs et sur les chaises, époussetant le duvet de chaques fauteuils pour les faire briller. Je n'avais pas avec moi les produits pour les décaper au mximum mais je le ferais demain. Avec le balais, je commençais à dépoussiérer les tapis pour en chasser les saletés qui y étaient restées plusieurs années. Je soupirais et allais battre certains tissus et napes dehors. Je passais tout le reste de la nuit et l'avant-midi de cette journée pour seulement enlever le plus gros des poussières. Bien... ça avançait au moins un peu. Mais pas sûr que ça plairait au maitre des lieux.

Je soupirais et allais voir au salon. Leevo lisait un livre et ne semblait même pas accorder un moindre interet à ma présence. Il dégageait une aura... impressionnante. Il s'amusait à copier son maitre avant ou...? Je me lançais donc:

- ... Euh... J'ai commencé à dépoussiérer la salle de banquet et il est midi. Est-ce que je peux manger un petit quelque chose avant de me remettre au travail? Comme ça je serais en forme!

Il leva son regard vers moi, après quelques minutes. Quoi?
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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyJeu 17 Mai 2012 - 18:21


Leevo lisait paisiblement. Même si « paisiblement » n'était pas tout à fait le terme approprié pour définir sa lecture, ni même seulement son état mental actuel. Disons simplement qu'il lisait et essayait de rester paisible sous les vagues de mots qui dansaient sous ses yeux.

En quatre ans il avait largement eu le temps d'ajuster ses yeux à la chorégraphie des lettres. Mais ce qu'il lisait était trop sérieux pour qu'il aborde l'ouvrage sans crainte. Le livre en lui-même n'était pas dangereux ; ce de quoi il parlait, non plus. Il n'y avait pas de suspense dans le récit mais, en quatre ans donc, le temps avait eu la patience de lui donner quelques responsabilités et Leevo s'y tenait pour y répondre convenablement : ça passait par une lecture sérieuse, donc, des doléances et autres manifestes de son groupe d'initié. L'Inquisiteur par défaut qu'était l'elfe se devait de prendre le temps de s'intéresser aux problèmes de ces êtres en perdition totale, et ce même si leurs soucis n'étaient en rien les plus graves du monde, voire n'étaient que la preuve de l'imbécilité de ce dernier tout entier à ses yeux.

C'est donc face à cette imbécilité totale qu'il tenta de rester paisible tout le long de la matinée, enchaînant malgré lui des moues d'ennuis. Pour ce qui était d'Aoi, il s'y entendit très bien pour l'ignorer, malgré les allées et venues qu'il faisait.

Du coup, lorsqu'il se présenta à lui, Leevo sembla redécouvrir son existence. Il le dévisagea une nouvelle fois tout entier et essaya de se rappeler ce qu'il faisait ici. Ah ! Oui, cette histoire de serviteur idiote. Une belle blague.

L'elfe reçut sa demande, il l'avala, la décortiqua dans un rapide calcul mental puis détourna ses yeux dans une diagonale incrédule.


- ... Non ? Il le regarda de nouveau un court instant avant de reposer ses yeux sur sa lecture. Tu n'as pas besoin de manger pour être en forme. On entendit roucouler dans la cheminée, ce qui fit dresser l'oreille du propriétaire des lieux qui fixa des yeux courroucés sur la pierre. Mais si tu vires ces bestioles de là, tu pourras... t'en gaver après, ou je ne sais quoi.

Il reprit sa lecture passionnante sans plus prêter la moindre attention au Séraphin.

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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyJeu 17 Mai 2012 - 19:35

Je me retenais de lui hurler dessus; c'était quoi cette attitude aussi désinvolte?! Impoli va! Je veux bien que je sois son serviteur mais tout de même. J'avais l'impression d'être dans une énorme mascarade qui n'avait qu'un seul et unique but: sa vengeance envers moi. Et en prime il me proposait de me nourrir de pigeons si j'avais vraiment envie de manger. Je ne suis pas un clodo, non mais! Pour qui se prenait-il, cet elfe à la noix? Ah... oui.. pour le maitre de maison... Je ravalais les mots et injures qui me brulaient aux lèvres et l'envie de lui arracher son torchon des mains et m'inclinais avant de retourner nettoyer la salle à manger.

Je ne lui parlais plus de la journée, m'acharnant sur les poussières et la saleté incrustée qui se trouvaient sur les tapis et dans les rainures des planches et des meubles. Et même si j'y avais passé ma soirée, ça n'arrangea pas encore totalement l'état des lieux. L'elfe vint me trouver en me disant que je pouvais rentrer chez moi et je ne me fis pas prier; Il m'indiqua tout de même de revenir demain à l'aube, plus tôt qu'aujourd'hui: les retards l'irritaient. Qu'est-ce qui m'a pris de lui apprendre à lire l'heure moi?

Une fois rentré à la roulotte, je me fis passer un savon par Kaai'to. Il me bassina avec des "et où est-ce que t'étais encore passé tout ce temps?!", des "je m'inquiètais pour toi, moi!" et des "t'as vu à quelle heure tu rentres?!". Je lui expliquais alors que pour ma mise à l'épreuve j'avais des horaires très longs pour le travail. Il me demanda alors si mon employeur était un dragon. Ou un chef de bordel. Je grimaçais en lui assurant que je travaillais bel et bien chez un noble, qu'il n'avait pas à s'en faire. Et quel bonheur quand il m'invita à aller manger un morceau!

Je lui expliquais alors ma journée et en profitais pour pester sur Leevo. Il ne se fit pas prier pour commencer à faire ses propres éloges par rapport à l'elfe, histoire de bien me rappeller que j'étais mieux que lui. Il faut dire que les trois bières qu'il avait bues n'arrangeaient pas les choses. Nous rentrâmes alors dès que j'eus terminé mon repas pour pouvoir me lever tôt cette nuit. Il insista pour que je dorme dans sa roulotte ce soir, il voulait m'avoir prêt de lui; Avec un soupir, je me laissais glisser dans ses draps et fermais les yeux.

Je m'étais éveillé le lendemain très tôt et m'étais présenté au manoir de Leevo pour lui en mettre plein la vue. J'avais apporter des produits à base de plantes pour détacher toute tache dans la salle de réception. Je ne m'étais pas imaginé alors que ça me prendrait tant de temps: huit jours furent nécéssaire pour lui rendre sa brillance et son aura d'antan. Mais au moins, maintenant, elle était plus qu'acceptable. Leevo avait passé son temps à m'ignorer ou à inspecter mes faits et gestes avant de gribouiller sur un papier. Chaque faute me faisait perdre de l'argent. Et autant dire qu'il en trouvait beaucoup, des fautes! Il me faudrait des années pour récupérer l'argent si ça continuait ainsi! Je n'en avais récupéré que cinq d'or, vingt pièces d'argent et dix-huit pièces de bronze en huit jours. Vraiment... ça promettait.

Ce type était un vrai tyran: il ne me laissait presque pas de pause, je n'avais droit à aucun repas, je n'avais que dix petites minutes de pauses sur la journée, sur le temps de midi. Pas moyen de se laver non plus quand j'étais sale, et donc je resalissais parfois les meubles. Et si j'osais émettre une quelconque rébellion face à cette injustice, il me rappellait que je pouvais toujours aller voir ailleurs. Quant à mes ailes, il n'avait aucune pitié. Il avait osé me faire remarquer que j'avais le matériel à disposition dans mon dos quand le plumeau qu'il m'avait passé s'était cassé. Culotté je vous dis! Bien plus que quand je l'ai rencontré.

Ce jour là je m'étais réveillé bien en retard. Kaai'to avait continué sa grasse matinée et ne m'avait pas réveillé pour que j'aille travailler. Lui qui était souvent levé aux aurores... Je m'étais donc dépêché de me changer et avais couru au manoir. J'y étais attendu par un elfe plus qu'agacé qui faisait tourner une bouteille de vin entre ses griffes, assis dans son grand fauteuil... Il me fit savoir qu'il ne tolererait plus les retards à l'avenir. Que j'en profitais bien trop et qu'il devrait sévir. Il me fit donc "cadeau" d'une vieille chambre de serviteur, à peine plus grande qu'un petit grenier: quatre enjambées de longueur pour trois de large. Il y avait la place pour un lit, une petite garde-robe, une petite armoire avec un miroir au mur et une bassine qui servait certainement à se laver. Elle n'avait habité personne pendant des années. Mais interdiction de la laver pendant mon service.

Kaai'to et moi louâmes donc un petit entrepot pour y mettre les roulottes et les chevaux. Après tout, nous n'allions pas bouger de la ville pendant un an. Et comme ça, nous serions tranquille et pas emmerdés par passants. Je n'avais le droit d'y retourner qu'une seule journée et une nuit tous les huit jours. Vingt-quatre heures, pas plus. Et ça ne plaisait pas énormément à Kaai'to mais il mordait sur sa chique. Après tout, je l'avais suivi longtemps sans broncher.

Je venais de rentrer de ma journée dans mon chez moi d'ailleurs et j'étais de retour au manoir. Ce fut un enfer. Je passais les six prochains jours à tout ranger de fond en comble dans les salons pour les invités. Et Leevo était plus tyrannique que jamais; il chronométrait tout! Mes temps de repas (enfin, mon temps de repas parce que je n'en avais qu'un par jour), mon bain, et mes pauses. Régime strict ici.

J'astiquais donc le sol, lassé de tout ça. Je jettais un oeil dans le salon. Il lisait... je souris avant de m'étendre un peu au sol. Un petit somme ne me ferait pas de mal...
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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyVen 18 Mai 2012 - 18:04

Leevo avait eu le temps de se réhabituer à la présence d'Aoi. Même si leur cohabitation n'avait plus rien à voir avec celle du passé.
S'il avait, dans le temps, pris un réel plaisir à l'observer pour en apprendre plus sur lui, aujourd'hui, s'il l'observait, c'était pour lui infliger des remarques saillantes sur sa façon de servir, qui, d'ailleurs, en sommes, lui faisaient comprendre qu'il ne lui servait pas vraiment.

Aussi, il avait très facilement trouvé une excuse pour ramener le Séraphin au plus prés de lui. L'idée que tous les soirs il puisse aller se la couler douce avec sa confrérie d'amis et d'amants ne lui avait pas plu du tout, puisqu'il se figurait, entre autres, que ces derniers l'encourageaient à user de la magie. Une fine bande de malades mentaux des griffes desquels il fallait sortir Aoi.
Laisser croire que les retards étaient inadmissibles – et ils l'étaient vraiment –, qu'ils étaient une preuve suffisante de la prise en dérision de ce travail avaient été des raisons assez valables pour garder le jeune homme sous la main.

Pourtant, au fil des jours, la main ne se montra pas plus douce ; elle était brutale, mauvaise, tyrannique, bien plus que ne l'aurait voulu Leevo lui-même. Il se laissait prendre au jeu de tous ceux qui se retrouvent du jour au lendemain au sommet de la hiérarchie. Il se révéla de suite doué pour trouver matière à diminuer la paye du Séraphin.

Il en trouva d'ailleurs une nouvelle lorsqu'il cessa de lire pour s'étirer, qu'il se renfonça dans son fauteuil, qu'il laissa sa main battre l'air du sol à la recherche de sa bouteille, qu'il ne la trouva pas et qu'il se pencha sur le bras de tissu pour la chercher. Ce qu'il vit au loin le sortit immédiatement de sa monotonie quotidienne.

Il fronça des sourcils pour être sûr. Et lorsque ce fut chose faite, il se leva, marcha sans bruit jusqu'au déchet ailé qui dormait étalé sur le dallage, les mains le long du corps, les yeux plantés sur la petite tête endormie, un air franchement contrarié qui laissait deviner la sombre idée qu'il avait en tête sur le visage et, d'un mouvement agile, lent, silencieux, majestueux même, il s'accroupit aux côtés d'Aoi.

Un rapide rictus se dessina au coin de ses lèvres lorsqu'il retourna le seau d'eau crasseuse sur ce qu'il était obligé d’appeler son serviteur. Il laissa tomber le contenant à quelques centimètres de la tête d'Aoi dans un lâché prise qui résonna formidablement dans tout le manoir et puis se frotta les griffes avant de constater les dégâts. Une mare entière d'eau poisseuse, poussiéreuse, presque fibreuse s'étalait autour du Séraphin et même sur lui.

Leevo pataugeait dedans aussi, même s'il ne le sentait pas réellement. La torture avait ceci de génial qu'elle permettait souvent d'insensibiliser totalement les zones stratégiques du dégoût. Du coup, il se tenait plus droit que jamais au-dessus d'Aoi et le dominait de sa petite taille elfique qui, étrangement, n'avait jamais paru aussi grande. Même vu d'en bas.


- Manger et dormir. C'est comme ça que tu jouis de ta liberté ?

Il n'attendit pas la réponse et commença à partir, laissant des traces de pieds derrière lui.

- Cet endroit n'a jamais été aussi sale et puant que depuis que tu fais semblant de le nettoyer.

Attrapant la rambarde des escaliers, il entreprit de grimper les marches histoire de trouver un coin où les odeurs d'herbes et de magie ne mettraient pas ses nerfs à l'épreuve.
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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyVen 18 Mai 2012 - 21:26

J'en restais sur le cul. Littéralement vu que j'étais assis au beau milieu de cette marre infâme et poisseuse. J'en demeurais encore stupéfait. Comment avait-il osé faire ça? Je rêve?! Il a gâché tout mon travail ! TOUT est à refaire ! Je grondais avant d'attraper une serviette et d'éponger toute l'eau poisseuse renversée sur le dallage. Il m'aurait interdit de me rincer de toute manière. Et je pouvais toujours courir pour ma paye, ce soir!

Après trois heures à récupérer ce désastre, je dus m'attaquer à un nouveau problème: en séchant, l'eau avait collé le duvet de mes plumes. Ca gênait mes mouvements. Alors qu'il avait le dos tourné je m'attaquais à leurs soins en les lavant à l'évier. Mais bien évidemment je fus interrompup par l'elfe et prétendis faire la vaisselle pour ne pas recevoir un savon sur mon comportement déplorable.

Je soupire et me pliais donc à ses exigences en rangeant toute la maison avant de tout nettoyer pendant plusieurs jours. Il était de plus en plus infâmes et m'empêchait de dormir à mon bon gré, ou encore de manger. Me laver aussi. Mon plumage était sec et terne. Signe qu'il était grand temps que je regagne en force. J'avais certainement quelques carrences. Et pour bien en rajouter sur tout ça, l'orage subsistait la nuit en cette région depuis deux jours.

Dois-je préciser que j'avais une trouille bleue des orages? Pas d'explication rationnelle ou fondée à ce propos mais j'avais peur et c'était irréverssible. J'avais mainte fois eu envie d'aller me glisser dans les bras de Kaai'to mais il était loin. J'avais donc tenté d'aller voir Leevo. Sans succès. Il m'a dit que si je ne savais pas dormir je pouvais toujours travailler, ça changerait de d'habitude. Ce à quoi j'avais rrépondu par un bon claquement de porte. J'étais resté donc toute la nuit caché sous ma couette à pleurer et trembler misérablement.

Pourtant, ce soir c'était différent. Bon, j'ai failli faire un bond en sentant une main caresser tendrement mon flanc gauche mais je reconnu bien vite la respiration et l'odeur de caramel des confiseres qu'il mangeait continuellement. Kaai'to... il avait réussi à me calmer, en plein orage, en me murmurant quelques mots doux. J'avais bien dormi... mais le lendemain, il n'était plus là. A mon avis, il s'était rappellé pour l'orage...

Enfin, je n'avais pas assez dormi tout de même et je peinais à garder les yeux ouverts. Et évidemment c'est ce que j'imaginais qui allait se produire qui se passa. L'elfe se démerda pour me faire descendre à la cave et lui apporter du vin. Il insista pour se faire servir dans un grand vin. Fatigué, je me suis emmêlé les pieds dans le tapis et étalé sur le sol. Avec la bouteille. Qui, évidemment s'éclata au sol. Sous nos deux regards horrifés, à moi et Leevo. Hoho...
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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyLun 21 Mai 2012 - 22:13

Le vin est quelque chose de précieux. Pas précieux parce qu'il oblige les viticulteurs à avoir des pieds impeccables. Ni non plus parce qu'il faut un quart de siècle pour qu'il soit buvable. Non, ce qui le rend précieux, c'est tout simplement son prix.
Et encore, on ne doit pas réellement les deux zéros sur l'étiquette au vin en lui-même. Non, ce qu'on paye le plus cher dans une bouteille de vin c'est la poussière qui se trouve dessus et qui ternit le verre.
C'est exactement ça qu'aimait Ervin Shellhorn. Il aimait la poussière du vin plus que tout au monde. Oh, bien sûr, il avait aussi aimé sa fille adoptive plus que tout au monde, mais, disons, elle, il ne l'avait pas payé deux cents pièces d'or en moyenne pour la ressortir de sa cave après une fermentation forcée dans l'oubli histoire d'en mettre plein la vue de ses invités. Quoiqu'il l'avait aussi sortie d'une cave.

Enfin bref. Leevo connaissait l'attachement particulier de son défunt maître pour sa collection de bouteilles poussiéreuses et se faisait une joie tout aussi particulière de les boire à sa place, sans cérémonie élogieuse à propos de l'étiquette et de l'origine de ladite poussière. Il était passé par toutes les phases de la détresse après la mort du maître – même si on ne pouvait pas tellement associer le terme « détresse » à quelqu'un qui pensait qu'il s'agissait d'une coiffure et qui, à l'occasion, croyait dur comme fer que se tailler les veines pouvait rallonger la vie (non, décidément, non, on ne pouvait pas parler de « détresse » en parlant de Leevo) – et avait jugé bon, dans toute, de sacrifier son foie au vin, de dilapider la cave, de boire jusqu'à la dernière goutte de la collection pour se venger. Se venger de quoi, exactement ? De tout et de rien. Se venger en général. Se venger d'avoir été obligé de servir un balthazar à bras-le-corps à un banquet ; se venger parce qu'il lui avait implanté de la magie dans la peau ; se venger parce qu'il l'avait laissé seul face à la vie avec un carnet de route complètement erroné... Se venger des choses communes, quoi.

Mais il fallait l'avouer, ça restait une vengeance agréable. Car le vin était bon. En tout cas plus bon que les moisissures qu'il laissait s'accumuler dans le manoir – une autre façon de se venger, sur laquelle il avait dû tirer un trait quand il avait rencontré Aoi. N'importe comment, il ne pouvait pas reprocher à son maître ses goûts en matière de vin.

C'est donc avec une horreur toute étrange, mélange de frustration parce qu'il ne pourrait pas métaphoriquement faire souffrir son maître en buvant une n-ième bouteille et d'une autre frustration liée à son addiction secrète, avec une horreur étrange donc, qu'il vit la bouteille épouser le sol et exploser.

Le bruit de l'éclat de verre résonna longtemps dans sa tête. Il avait l'ouïe fine des elfes, ça en rajoutait pas mal question « bruit horrible qu'on ne veut pas entendre mais qu'on entend résonner longtemps ». De fait, il lui fallut bien une dizaine de secondes avant de prendre conscience de ce qu'il venait de se passer. Un mordoré de première cuvée, songea-t-il en ouvrant les griffes et la bouche automatiquement – les quatre années passées lui avaient également laissé le temps d'en apprendre plus le vin, aussi il reçut le bouquet olfactif du demi siècle de fermentation qui s'offrait à ses narines comme une insulte personnelle aux efforts qu'il avait fait, comme un exceptionnel gâchis, comme une atteinte à la Guilde des Viticulteurs et il manqua d'en avoir la larme à l'œil, métaphoriquement parlant.

Il parvint à sortir ses yeux de la mare de sang de vigne qui recouvrait le sol pour les remonter sur un Aoi tout aussi ahuri. Mais certainement jamais aussi ahuri que lui, non, jamais. Il sentit alors que tous ses muscles étaient crispés et qu'il avait adopté une position très agressive. Il ne se fit pas prier dix secondes, cette fois-ci, pour passer de la pensée à l'acte et empoigna Aoi par le col d'une griffe d'acier. Ses pensées lui disaient, clairement, à quel point ça pourrait être chouette d'essayer de reproduire le bruit du verre qui se brise avec les os du séraphin. Ses nerfs avaient a priori approuvé l'idée puisqu'ils le poussèrent à soulever le fautif du sol et à l'appuyer contre la pierre du mur, malheureusement pour le mur qui s'y trouvait, le plus proche. C'était un choix de mur totalement hasardeux. Il en fallait un, c'était tombé sur le plus proche. Ça tombait toujours sur le plus proche, remarquez, et, contrairement à ce qu'on pourrait croire, c'était toujours le même mur. La dernière fois que Leevo avait cherché le mur le plus proche, c'était aussi tombé sur celui-là. C'était aussi pour y plaquer Aoi, mais pour d'autres raisons bien plus gentilles et mignonnes que celles qui le décidaient à présent.

Il ignora la façon dont les ailes immenses du séraphins s'arrangèrent contre le mur, le fait est qu'il l'y enfonça quand même, avec l'idée que ça se passerait comme pour un doigt dans une éponge et qu'au bout d'un moment il entendrait bien un petit « crack » quelque part et qu'alors, peut-être, s'il en avait marre, il le lâcherait.

Une petite phrase aurait peut-être été la bienvenue. Saillante, tranchante, mauvaise, pleine de reproche, de dégoût et ainsi de suite. Un petit « tu l'as fais exprès ! » de paranoïa aurait eu sa place, par exemple. Mais décidément, l'elfe était trop tendu pour ouvrir la bouche et puis, de toute façon, il savait qu'il n'avait pas fais ça volontairement, sauf s'il lui avait soudainement pris des envies de quitter sa pauvre vie minable. Ce qui aurait été une très bonne idée de fuite.

Il lui tint les os de la mâchoire, les yeux brillants d'énervement sous ses sourcils froncés. On put même voir la ride du lion naître et évoluer en profondeur sur son front tellement il avait envie... Tellement il avait envie... Tellement il avait envie de lui éclater tous les os possibles !

Il serra ses doigts griffus sur le squelette de la mandibule, s'appuyant au passage de tout son poids sur Aoi. Celui-là se retrouvait pris en sandwich contre un mur tête-de-Turc et un elfe brillant qui se faisait matérialisation magique de la rage aveugle. Il appuyait en serrant, ignorant totalement les possibles changements de couleurs de l'épiderme sous son emprise ainsi que les coups qu'il pouvait lui donner. S'il y en eut, il n'en eut aucunement conscience ; dans sa tête, Aoi n'était qu'un moustique, un insecte à écraser et, dans cette même tête, les moustiques n'étaient capables de rien pour l'arrêter.

Il se rendit aussi compte que sa position à tendance fusionnelle offrait à ses oreilles les premières loges de la symphonie de destruction qu'il sentait – oh ! Oui ! Il la sentait ! – bientôt sur le point de commencer.

Il écouta bien. Il resta très attentif. Il resserrait sa prise. Tous ses muscles roulaient sous sa peau, éclataient de lumière sur sa peau et écrabouillaient puissamment Aoi dans l'attente d'un craquement pitoyable, à l'instar d'un horloger qui pose délicatement la dernière petite pièce de son œuvre et attend le premier « tic tac » de la vie.

Et il finit par l'entendre. Mais ça ne fit pas le bruit espéré. Et puis ça ne vint pas non plus de là où il l'aurait cru. Ça vint de dans son dos. Et puis ça fit un bruit de cloche.

Il redressa l'oreille, puis la tête, pas sûr d'avoir bien entendu, et desserra sa prise d'un coup.


- Sauvé par la cloche, expira-t-il sombrement en se dirigeant vers l'entrée, la main sur le manche de son coutelas.
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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyMar 22 Mai 2012 - 11:47

Je ne l'avais jamais vu dans cet état. Même devant d'autres personnes, je pense que je ne l'avais jamais vu aussi énervé. J'avais bien tenter de m'excuser, de bafouiller quelques mots en me relevant, mais l'elfe semblait inconssolable. Je déglutis avec difficulté en croisant son regard. Il était... furieux. Empreint d'une rage folle aussi, peut-être. Des yeux qui faisaient froid dans le dos... Il eut tôt fait de passer d'une pose ahurie à une pose d'attaque. Agressive. Le genre de poses qui vous font dire que ce qu'il va se passer ensuite ne sera certainement pas très plaisant.

Je pensais qu'il n'agirais jamais en mal contre moi. J'avais tord. La dernière fois, il avait mis longtemps avant de prendre une décision. Cette fois, tout se passa beaucoup plus vite; une des griffes de son gantelet se promena un instant sur la chemise avant de me saisir au col. Il hésita encore un instant mas bientôt, je ne sentis plus mes pieds toucher le sol et je fus bientot épinglé au mur par la poigne de l'elfe. Je m'étais dit que je ne risquais rien, qu'il faisait ça pour me faire peur, m'effrayer. Encore une fois, je me trompais. Sa poigne se resserra et il me pressa d'avantage contre le mur derrière moi.

Mes ailes adoptèrent une pose plus qu'inconfortable. Je sentais les os à la base de mes ailes presser de manière dangereuse contre mon dos, pris en sandwich entre moi et le mur. Si je restais trop longtemps dans cette position, ils craqueraient, c'était certain. Mais Leevo ne s'arrêta pas là, et appuya encore plus fort, agrippant avec force ma machoire. Il était proche de moi, beaucoup trop proche. Tellement proche que je pouvais sentir son soufle sur ma gorge. Plus il appuyait, moins l'air passait. Plus il appuyait, plus je m'affaiblissais... Les os de mes ailes commençaient à prendre un chemin pus qu'inconfortable... Et si ils ne craquaient pas, il y avait de fortes chances pour qu'elles changent de place.. et l'une de mes ailes étaient en bonne voie.

Trop sur le choc de la réaction de l'elfe, je n'avais pas de suite réagi. Mais maintenant que l'air se faisait grave et que je sentis quelques gouttes de sang ruisseler le long de mon cou (les griffes, ça ne fait pas du bien, vraiment..), je me mis à frapper de toutes mes forces sur la tête de l'elfe, ou à lui donner des coups de pieds dans le ventre, avec force (ou pas) mais mes coups ne lui firent rien; Enfin si, il resserra d'avantage sa prise. Je suffoquais... j'avais.. mal!

Bientôt, je me laissais aller d'avantage. Je commençais à perdre pieds. Mes coups se firent plus faibles, plus lents... pour ne plus en faire du tout. De petites étoiles commençaient à apparaitre dans mon champ de vision. Et puis, j'entendis une cloche aussi. Une cloche? Je devenais fou?

A ce son, Leevo me laissa tomber au sol et s'en alla. Je me massais la gorge, un peu en état second. J'étais fatigué... Je soupirais et me recroquevillais sur moi-même. C'était toujours ce que je faisais quand on me faisait du mal. Je me sentais bien comme ça. Je n'avais plus envie de voir cet elfe de malheur. Je voulais rentrer voir Kaai'to. Tout de suite.

Si il revenait il pourrait me tuer. Pourtant je n'arrivais pas à partir. Il m'avait apprivoiser. Je lui appartenais, en un sens.
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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyMer 23 Mai 2012 - 18:30

Leevo attrapa la poignée d'une main. Ses doigts tremblaient, mais pas de peur. Leevo n'avait peur de rien. Ceci parce qu'il n'avait pas d'imagination et tout le monde sait que ce qui fait vraiment peur, en fait, c'est ce qu'on a dans sa tête. Leevo n'avait rien dans la sienne.

Ses doigts tremblaient sous l'effort, comme s'ils avaient été sclérosés ; comme s'ils s'étaient bloqués en cloche après être restés trop longtemps dans la même position.

Il fit tourner la poignée, tous les sens en alerte et, dérogeant à toutes les règles du suspense, ouvrit la porte d'un coup.
Un sac à patate énorme s'effondra sur lui.


- La cité étaitune... étaitune... estune... machin... machinchouette... là... une... ell' est une...

Leevo jugea ce qui titubait accroché à lui. Ce n'était pas un sac à patate, même si c'en avait le poids. Les sacs à patate ne chantaient pas aussi mal et ne puaient pas autant l'alcool. Et ils ne s'habillaient pas en armure, non plus. C'était le soldat Ryan.

- … Une ville ? Hasarda l'elfe, dans le soucis d'aider, avant de se rendre compte de sa grosse voix et de réprimer ses humeurs.

Il connaissait le soldat Ryan depuis quelques années déjà. C'était un homme paumé. C'était même pire que ça. S'il était possible de se perdre dans sa propre tête, le soldat Ryan l'aurait fait. Il le faisait souvent d'ailleurs, puisque l'alcool rendait tout possible et que boire une bouteille était la seule chose pour laquelle il s'était trouvé bon.


- Na-an ! Na-aan ! Jet'aidis ! Jet'aidis ! Jet'aidis quoi l'autre fois ? Jet'aidis que la cité étaitune... une... avec des... partout.

Le soldat Ryan avait tout raté dans sa vie. Ça se voyait sur son visage car même sa peau et ses traits avaient échoué dans leurs domaines de prédilection. L'une luttait encore pour réussi à avoir une couleur normale et les autres semblaient encore plus démoralisés que l'individu qui les portait.

Leevo l'avait rencontré par hasard. Le trentenaire s'était perdu dans sa ronde de nuit et avait fini chez lui, un coutelas sous la gorge, lequel l'avait aidé à retrouver la mémoire et lui avait fait affirmer que s'il était arrivé dans ce manoir qu'on disait abandonné, c'était parce qu'il devait en faire l'état des lieux.
Et il y avait eu un état des lieux. Surtout un état. Plusieurs états, même, dans lesquels le soldat Ryan se mettait généralement à philosopher sur sa vie minable et à chanter des chansons tout aussi minables. C'est ce qui obligea Leevo à sympathiser avec lui. En plus du fait qu'il lui en apprenait beaucoup sur la vie, il lui avait appris à jouer à de nombreux jeux de cartes.


- … Une femme ? Dit Leevo après avoir mieux regardé les mouvements explicites et amples des mains que le soldat faisait en guise d'indice.

Le soldat Ryan avait ses habitudes. Lors de sa ronde quotidienne, il passait généralement faire une pause dans un bouge histoire de boire deux verres au chaud et repartait en remontant la rue d'à côté, déboutonnait son pantalon et puis revenait dans le bouge pour finir les dix autres verres. Des fois il venait traîner sa carcasse chez l'elfe. Souvent lorsqu'il avait assez bu pour ne plus rien trouver de bizarre, d'idiot ou de dangereux.

La barrique humaine se détacha de Leevo et lui plaqua une main maladroite sur l'épaule en signe d'approbation. Il tangua sur ses pieds avant de lui offrir un sourire niais et de pointer un index accusateur vers le plafond.


- Ouai'p ! Une femme ! Et tusaisquoi ? Tusaisquoi ? C'est même une chiotte ! … Non. Un rhinocéros. Une poule. Une chienne. T'es pas d'accord ? Poursuivit-il tandis que Leevo le guidait vers les fauteuils dans un desquels il l'installa.

- Je n'ai pas l'impression que cette cité ait des poils ou des pattes, soldat Ryan, lui répondit-il obligeamment.

Il laissa ensuite l'homme divaguer tout seul le temps d'aller chercher de quoi éviter un nouvel état des lieux à base de régurgitation. Il se souvint tout à coup de l'existence d'Aoi quand il glissa dans la flaque de vin et qu'il manqua de lui trébucher dessus. Il était en boule, recroquevillé sur lui-même.


- Nettoie-ça et disparais, toi et tes ailes, il y a quelqu'un, siffla-t-il sans intonation, plus dans un soucis de cacher les origines du jeune homme que par réelle réprimande. Il fit comme si rien ne s'était passé.

Ce qui n'était pas totalement faux, dans sa tête. Ça restait un événement mineur. Même si là, tout au fond, au fin-fond de lui-même, une petite impression d'aller trop loin, de se prendre pour son maître et de commettre les mêmes horreurs naissait tout doucement, imperceptible.

Il dépassa Aoi et disparut dans la pièce d'à côté. Un raclement lourd sur le sol se fit entendre. C'était le soldat Ryan qui venait tituber auprès du Séraphin.
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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyJeu 24 Mai 2012 - 15:16

Je n'avais pas vraiment fait attention aux bruits de pas de l'homme qui s'approchait. En réalité je m'en moquais. Je voulais m'enfoncer au plus profond d'un trou de souris et ne plus jamais reparaitre devant l'elfe. J'avais honte de l'avoir déçu. Je voulais lui en mettre plein la vue et je n'avais réussi qu'à le rendre furieux. Qu'est ce que j'étais censé faire maintenant? Il m'en voulait énormément..

Ce ne fut que lorsque je sentis des doigts effleurer mes plumes que je repris conscience de ce qui se passait autour de moi. Y'avait vraiment quelqu'un ici?! Je me retournais brusquement, le repoussant au passage. C'était un garde. Pourquoi il avait amené un garde ici cet imbécile?! Mais... à y regarder de plus prêt, le garde en question ne semblait pas tout frais. Il était ivre?.. Ca ne m'étonnerait pas venant de ce pochard d'elfe! L'humain sourit et agita fort sa main, comme pour me saluer.

- Joooooooooli manteaaaaaaau! Siffla-t-il, admiratif. Ci des plumes d'quoi? D'dinde? Hein? 'llez dis môaaaaa !! J'en veux aussiiii !!

Je ne sus vraiment quoi répondre. J'inventais que c'étaient des plumes de mouettes pour qu'il me laisse en paix. Mais il tenta tout de même de faire la conversation après ça. Comme quoi il en avait marre des éléphants roses qui envahissaient la cité à out bout de champ, que les putes étaient de plus en plus vilaines et de plus en plus radines et qu'il était tombé amoureux d'une jeune dame la nuit passée mais qu'il sait pas pourquoi, elle l'avait assomé à coups de rouleau quand il avait voulu lui tâter les fesses. Il ajouta que j'étais une jolie jeune femme. Encore mieux... Je pense que je vais me tatouer "je suis un garçon" sur le front.

Ma gorge continuait à me faire mal et j'entrepris de la soigner, même si Leevo était certainement contre. Le garde alla mendia une bouteille à Leevo qui s'y refusa. Il insista et l'elfe sorti une vieille bouteille de bière de la cuisine. Le garde la vida bien vite et commença à déblatérer des inepties sur les hommes qui se transformaient en lapins et en petits chats quand il les frappait. Puis on passa aussi sur le fait que les autres gardes ils étaient méchants avec lui parce que c'était un incapable. Ce qui n'était pas faux, vu comment il était beurré.

Puis il finit par chanter des chansons salaces et à demander quels étaient mes tarifs pour la nuit. Leevo intervint en signalant que ça ne se faisait pas de prendre la propriété d'autrui, que je travaillais pour lui. Sans pour autant préciser pour quoi je travaillais hein, non, ça lui faisait trop plaisir de bousiller le peu de dignité qu'il me restait. Il me cracha d'aller vite me coucher, qu'il ne voulait plus me voir et je retournais à ma chambre en vitesse.

Kaai'to m'y rejoins plusieurs heures après, alors que j'essayais de dormir. Je ne lui racontais rien de ce qui c'était passé aujourd'hui bien qu'il insista pour savoir ce qui n'allait pas. Bien que je ne cédais pas, il continua à caresser mes hanches et mes ailes pour que je me détende... j'aimais bien qu'il caresse mes plumes, c'était agréable... au bout d'un moment, je pus rejoindre les bras de Morphée...



Un bon mois avait passé depuiss l'incident. Je voyais de moins en moins Kaai'to, au grand damn de celui-ci. Ce fut certainement la raison pour laquelle il s'incrustait tous les soirs dans mon lit et qu'on dormait enssemble, sous le nez de mon tortionnaire de patron, j'ai nommé Leevo. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi il était devenu si hargneux mais je m'étais fais petit et docile. Trop docile. Je n'arrivais plus à lui dire non.

Et aujourd'hui, j'allais le regretter. Il voulait m'emmener à une visite chez ses "fidèles". Quelque chose me di que ça n'allait pas me plaire...
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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyVen 25 Mai 2012 - 19:28

En effet, ça n'allait pas plaire à Aoi. Mais comme convenu sur le pseudo contrat de travail du séraphin, Leevo l'obligea à le suivre dans sa tournée inquisitrice.

Leevo n'aimait pas ça non plus. Mais c'est maintenant bien connu : l'elfe n'aime rien et, de fait, ses sentiments ne sont pas une preuve valable pour valider une théorie.

Il avait pris le temps de bien étudier les doléances de ses sujets et s'était fait une idée sur chacun d'eux. Une idée qui pourrait se résumer de la sorte : ce sont tous des idiots.
Il n'aimait pas tellement devoir aller se présenter chez les gens, ou plutôt les presque-macchabées, pour les écouter se confesser et les aider d'une façon ou d'une autre à s'alléger de leurs prisons charnelles.
Les problèmes de ces individus ne seraient jamais que des microbes à côté des ses siens.
Rencontrer des gens qui admiraient ce qu'Ervin Shellhorn avait conçu sur sa peau et qui lui réclameraient sans doute le même genre d'aide le rendait presque fou, mais c'était un devoir auquel il devait se plier et il s'y plierait.

Il s'y plierait d'autant plus qu'il voulait montrer à Aoi toutes les horreurs du monde, à commencer par celles que provoquait la magie des convictions religieuses.

Il avait enfilé sa cape de l'Inquisition, accroché la broche au symbole tarabiscoté et guidait maintenant le séraphin, déguisé par la magie en basané parfaitement normal, c'est-à-dire sans odieuses ailes dans le dos, au travers des rues qui menaient jusqu'aux quartiers les plus sordides de la ville.

Il ne faisait pas particulièrement beau aujourd'hui. Le ciel était couvert et menaçait de s'effondrer en trombe de pluie. L'atmosphère dans la citée restait lourde de chaleur orageuse, comme si la météo avait voulu participer à la mise en scène des prochaines rencontres horribles qui s'annonçaient.

Ils étaient encore dans les beaux quartiers quant une voix nasillarde les héla. A l'écoute de son nom, Leevo s'arrêta net, se retourna et jugea la bonne femme habillée de fanfreluches et de fourrures à l'excès qui s'avançait vers eux. Plus précisément vers lui. C'était Dame Sillae.


- Leevo ! Shellhorn ! Quel plaisir ! On dirait que vous êtes en pleine mission secrète dans cette robe noire ! C'est charmant !

- Oui, répondit-il. Au grand étonnement de tous, sa réponse ne fut pas un de ses « non » capables de renverser toutes les lois de l'univers.

La dame, qui avait pris les quatre dernières années en plein dans la face, qui tentait de les cacher sous quatre nouvelles couches de poudre et de far, se balança sur ses pieds, cherchant quoi dire. Son regard tomba sur la compagnie de l'elfe que ses yeux croulants sous le mascara jugèrent immédiatement de très, très, très charmante. En quatre ans, Sillae n'avait pas seulement pris de l'âge. Elle avait aussi revu ses ambitions question « charmante compagnie » et avait donc baissé l'âge de ses proies idéales de, approximativement, quatre ans. De ce qu'elle en jugea au fin fond de sa tête de femme seule et malheureuse, le basané rentrait parfaitement dans sa catégorie de chasse.


- Et ce charmant jeune homme – elle fit un clin d'œil lourd au sus-désigné –... c'est un de vos amis ?

- Non. Les lois de l'univers ne se renversèrent pas. Ce n'était pas un ami.

- Oh... Un... nouveau compagnon, alors ?

- Non. Les lois de l'univers ne se renversèrent pas. Ce n'était pas un compagnon.

- Qui est-ce, si je puis me permettre ?

- Aoi. Les lois de l'univers se renversèrent dans les yeux de la dame. Leevo resta impassible.

La suite de la conversation permit à la cinquantenaire de regarder le séraphin sous toutes les coutures. Puis de laisser entendre, à son grand dam, que non, ce n'était pas Aoi. Aoi était plus... moins... enfin, pas comme ça, selon ses mots.


- C'est Aoi, trancha net Leevo au bout d'un moment.

La dame savait que le séraphin était parti depuis un bon moment déjà, ce qui avait plus ou moins laissé l'elfe en perdition totale. Elle pensait qu'il avait trouvé le temps de s'en remettre. Tout lui prouvait que non. Il était tombé encore plus bas.


- Je vois que ça ne va pas mieux. Désolée, mon cher ami, fit-elle en lui tapotant l'épaule d'un geste encourageant, mais vôtre ami est parti depuis un bon moment déjà. Et il m'étonnerait beaucoup que ce voluptueux jeune homme puisse d'une façon ou d'une autre être lui.

De dessous sa capuche, Leevo retint un soupir d'agacement et esquiva de son épaule les attentions concupiscentes de la dame.

- Vous seriez encore plus étonnée de savoir ce que la magie peut faire. Aoi se cache sous cette apparence. Et ce n'est pas mon ami.

Sur ces mots, il alla pour reprendre la route.
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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptySam 26 Mai 2012 - 20:00

Et bien, on peut dire que les années ne l'ont pas épargnée, cette Dinde là. Elle avait tellement de couches de maquillage sur le visage que je suis certain que si jamais on avait le malheur de lui faire la bise, tout se décrocherais pour se retrouver sur notre propre joue. Yerk écoeurant. Et tous les plis gras sur la peau, vraiment... Comment Leevo pouvait-il encore la fréquenter? Cette grosse pintade...

Au début je ne l'avais pas vraiment reconnue. Mais j'avais rapidemment eu un doute en voyant les trois tonnes de tissus précieux, de plumes et de froufrous à en faire fermer un tailleur qui servaient de vêtements à la bourgoise. Et l'odeur de son parfum plus qu'écoeurant.... vraiment, je détestais ces dames avides de mondanités qui ne pensaient qu'à une chose: leur jeunesse qui s'envole au fil des années pour passer d'une rose éclatante à un vieux chou flétri. Qu'avaient-elles donc à s'acharner de la sorte? Enfin, le pire était certainement le fait qu'elles ne cherchent que des jeunots pour tout compagnon, tels les vieux croulants qui aiment à draguer les jeunes demoiselles.

Ben qu'elle nous avait abordée, elle ne semblait pas trouver de sujet de conversation adapté pour s'attirer les faveurs et l'attention de l'elfe. Chose assez ennuyeuse donc, quand on veut faire en sorte que cet elfe là finisse dans notre lit. Oui, oui, j'étais certain que c'était ce qu'elle voulait. Suffisait de voir comment elle avait pu dévorer son torse et son arrière train des yeux, quand elle l'avait ramené. Vaiment, c'était écoeurant!

Mais le plus répugnant de tout était certainement le fait que son regard quitta bien vite l'elfe pour rouler vers... moi. Et elle me lança le même regard langoureux et lubrique qu'elle réservait habituellement à Leevo. Attendez.... je lui ai tapé dans l'oeil? Moi? Enfin, non, pas vraiment moi. Mon autre moi. Celui à la peau mat et aux cheveux noirs. Bon, c'était ça son type d'hommes alors? Elle pouvait toujours se gratter! Rien que d'imaginer m'approcher de cette horreur sur patte, j'en ai des frissons de dégout...

Et cette voix pleine de bons sentiments, roucoulante... Yerk! Elle gloussa un peu, avant de passer rapidement sa langue sur ses lèvres. Je retenais une grimace à ce simple geste. Vraiment les vieux bourges... tous pareils, que ce soit des hommes ou des femmes.

- Et ce charmant jeune homme , dit-elle en me décernant un petit clin d'oeil rapide, certainement pour tenter une approche sensuelle... c'est un de vos amis ?

Je me contentais de rester fixe et de ne rien dire. Les serviteurs ne disent rien. Comme les esclaves. Mais eux au moins, ils sont payés pour ne rien dire. Elle gloussait, gloussait... ce petit rire nerveux allait me rester dans les oreilles pendant un moment encore! S'en suivit une conversation monotone entre les deux vieux "amis".

- Oh... Un... nouveau compagnon, alors ?

Je rougis vraiment, à cette phrase là. Cette... possibilité m'était sortie de la tête. J'avais tellement pris mon temps à le détester ces derniers temps que j'avais oublié qu'à la base c'était pour renoué avec lui que j'étais venu le voir. Peut-être avoir une relation amicale mais ... plus poussée? Comme avant? Non... même avant ça n'avait pas été que de l'amitié.

- Non.

Je déglutis, déçu. Oui, c'était vrai, je n'étais plus son compagnon. La Dame sembla étonnée. Ben forcément.

- Qui est-ce, si je puis me permettre ?


Je rougis, en attendant sa réponse. Comment allait-il me présenter à Sillae?

- C'est Aoi

Ah. Tout simplement? Enfin, je ne pouvais m'attendre à rien d'autre... La dame sembla jauger Leevo de manière sceptique. Oui, elle devait le prendre pour un fou ayant des hallucinations.

- Je vois que ça ne va pas mieux. Désolée, mon cher ami,
fit-elle en lui tapotant l'épaule d'un geste encourageant,
mais vôtre ami est parti depuis un bon moment déjà. Et il m'étonnerait
beaucoup que ce voluptueux jeune homme puisse d'une façon ou d'une
autre être lui.


Quoi? Elle disait que j'étais moche sous ma forme originale là, non?

- Vous seriez encore
plus étonnée de savoir ce que la magie peut faire. Aoi se cache sous
cette apparence. Et ce n'est pas mon ami.


..... Quoi? Et je ne suis pas son ami? Qu'est-ce que... quoi?! Je devais avoir changé de couleur, vraiment. Je... je n'étais donc plus qu'un serviteur? Il ne laissa pas le temps à la dame de répondre et parti. Elle m'indiqua qu'elle passerait au manoir, bientot, pour éclaircir ça. Je suivis donc mon maitre.

- ... Où allons-nous, Maitre?

Je ne suis pas son ami. Je suis son serviteur. Bien. Alors j'agirais comme tel.
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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyLun 28 Mai 2012 - 14:20

Leevo ne fit pas à peine trois pas qu'il s'arrêta de nouveau, tout net.
On vit sa capuche se baisser et se tourner légèrement au-dessus de son épaule. Aucun pan de peau n'en dépassait mais on sentit bien qu'à l'intérieur de l'ombre sa mâchoire jouait les concasseurs et que ses yeux jetaient des éclairs.


- Qu'est-ce que t'as dis... ?

Chacune de ses syllabes sonnèrent comme du fil de fer qu'on aurait pris soigneusement le temps d'acérer.

Il se retourna et s'avança vers Aoi.
Une nouvelle envie, quoique « nouvelle » n'est pas vraiment le bon terme puisque Leevo la ressentait de plus en plus, une envie donc de l'étrangler furieusement le prit.
Il leva une main dans sa direction et la referma dans le vide à mi-chemin.
Quelque chose laissa croire que s'il se retint de lui écraser la gorge joyeusement contre mur, c'était parce qu'il n'y avait pas, justement, de mur assez solide dans les parages pour supporter sa colère.


- Ne m'appelle plus jamais comme ça. Plus une seule fois, siffla-t-il. Sinon je te donnerai de vraies bonnes raisons de le faire.

Il le toisa un moment, le temps de s'assurer que son avertissement – qui était aussi une menace – ait bien fait son chemin et soit arrivé à bonne destination dans la petite tête du séraphin.

L'appeler « maître » était la pire chose – après la magie, bien sûr – qu'Aoi pouvait lui faire. C'était une insulte. Ça lui rappelait son propre maître avec lequel il était certain de n'avoir aucun point commun. Il était aussi certain qu'Aoi le savait également, même s'il devait reconnaître que depuis qu'il était revenu, il le tyrannisait.
D'une façon ou d'une autre, si Leevo était réellement un maître digne de ce nom, ça ferait longtemps que le séraphin n'aurait plus eu de quoi se faire appeler de la sorte. Et s'il était comme Ervin Shellhorn, ses attributs de séraphin auraient été remplacés par des zébrures moyennement artistiques sur tout le corps.
A ce qu'il sache, Aoi n'avait rien subit de tout ça. Leevo n'était donc pas son maître, ni même seulement un maître, quoi qu'en dise la définition du dictionnaire.

S'il prit aussi mal la chose c'est parce que, à ses oreilles, elle lui parut être de la provocation pure et simple. Un peu à l'instar du sourire mauvais qu'il lui faisait parfois il y a longtemps. Leevo n'aimait pas la provocation parce qu'elle avec le don de cruellement bien fonctionner sur lui.


***


Ils avaient repris la route dans un pieu silence et se trouvaient maintenant dans les bas quartiers, les quartiers qui, selon les rues, étaient à la limite de se faire appeler « taudis ». Ils étaient devant une porte qu'on aurait dite tout juste découpée dans l'écorce d'un arbre, ceci parce qu'elle semblait encore suinter de la sève.
Quant au perron sur lequel ils se tenaient, eh bien, c'était simple, il n'y en avait pas. Il n'y avait pas non plus de heurtoir ou de cloche bon chic bon genre comme dans les beaux quartiers, ceux-là même qui avaient su s'imposer comme curieusement incontournables, non pas simplement pour prévenir les hôtes de l'arrivée des invités avec un petit tintement lugubre mais aussi pour décorer l'entrée.
C'était à ce genre de détail qu'on reconnaissait les gens riches et les gens pauvres : au fait qu'ils possédaient ou ne possédaient pas de heurtoir sur leurs portes d'entrées.

Leevo avait frappé doucement à même la porte, donc. Doucement, parce que celle-ci faisait mine de vouloir se décrocher du mur.

Au bout de quelques secondes, le bois couina pour s'entrouvrir faiblement et laisser apparaître un quart de visage qui demanda ce qu'on lui voulait.

- J'ai cassé les barreaux à la pelle, annonça mystérieusement Leevo, ce qui eut pour effet de détendre l'individu derrière la porte, laquelle s'ouvrit alors pour le laisser passer.

L'intérieur avait tout d'une chaumière. Entendre ici que l'intérieur était plein de chaume et croulait sous la poussière qu'on voyait se rassembler dans les faibles rayons du jour qu'offrait l'ouverture – décidément, non, ça n'était pas une fenêtre – directement creusée dans le mur.

Aucun amassement compulsif de meubles équipait ce qui, faute d'un autre mot, était le salon dans lequel atterrirent immédiatement les deux invités. Seules des vieilles chaises encastrées autour d'une table donnaient à l'endroit son titre de pièce à vivre. Pièce assez close, étriquée et barricadée sous des poutres porteuses qui, à elles seules, mangeaient tout l'espace.


- Je suis contente de vous voir, Inquisiteur, fit l'hôte prostrée dans l'ombre et visiblement en plein dilemme épineux. Pardonnez mon humble demeure, ô Grand Maître Suprême, j'essaie de la rendre aussi peu accueillante que possible mais... mais je n'ai jamais été très douée pour la décoration.

Leevo ne releva pas le mot « maître » et évita tant qu'il put le regard d'Aoi. Ça n'était pas le même maître, n'importe comment. « Grand Maître Suprême » ne voulait rien dire. C'était de la fioriture professionnelle, dans ce cas-là.

- Vous vous en sortez très bien, fit l'elfe après un temps de réflexion durant lequel il chercha quoi dire. Continuez.

- Je... je me pose beaucoup de questions, vous savez. A propos de la vie et de la mort. Je suis navrée de vous importuner avec ça.

- Non ? Continuez.

L'individu, qui parlait au féminin mais qui n'avait, physiquement, rien pour le justifier, poursuivit donc ses confessions à propos de quelques besoins de la vie qui s’insinuaient chez elle, qui lui mettaient une pression épouvantable, qui la tordaient de doutes et qui la vidaient de son sang. Tout ça, bien entendu, littéralement.
A ses questions, Leevo ne prit même pas la peine de réfléchir pour répondre et se contenta de lui psalmodier quelques passages de leur livre d'ordre, duquel il vendit les mérites involontairement.

Vint ensuite le moment où il dut sortir son coutelas pour marquer l'épaule de sa brebis de son signe personnel – le même que celui sur sa broche – histoire d'assurer au monde entier que cette personne-là, oui, cette personne, faute d'être entendue, avait été écoutée.
Et puis ce fut fini.

De nouveau devant l'entrée, Leevo psalmodia un bizarre : « Que les pensées vous gardent. Allez-en souffrances » qui conclut la séance.

Ce n'est que lorsqu'il fut de nouveau seul avec Aoi qu'il lança un démotivant :


- Le plus simple est fait.
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Aoi Haandar

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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyMer 30 Mai 2012 - 15:40

J'ai bien cru qu'il allait m'atomiser au beau milieu de la rue. M'épingler au mur comme un très joli papillon, un peu comme la dernière fois. Mais non. Il y avait trop de témoins, certainement. Au lieu de cela, il se retourna vers moi d'un air menaçant et semblait vouloir me fusiller. Enfin non, c'est plutôt ce que j'en déduisis parce que je ne parvenais pas à voir son visage sous sa lourde et sombre capuche.

Il s'était avancer vers moi, dans un but bien précis. Me faire flipper, très certainement. Ce qui réussit assez bien, je dois l'avouer. Mais j'avais beaucoup trop de rancune envers lui que pour me laisser marcher dessus. Ce salaud était un tyran, rien d'autre. Il n'arrêtait pas de me descendre en flèche pour chaque travail confié. Et je commençais à en avoir marre, vraiment.

- Ne m'appelle plus jamais comme ça. Plus une seule fois. Sinon je te donnerai de vraies bonnes raisons de le faire.

Je manquais de pouffer de rire. Il était menaçant, oui. Mais je savais qu'il était incapable de se conduire comme un vrai maitre. Enfin, je le supposais. Bien qu'il m'ait épinglé au mur, il n'a rien fait d'autre qui pourrait justifier une telle violence et un tel sadisme chez lui. Il tenait encore à moi. Je le savais. Et j'allais le lui prouver.

Plus nous avancions dans les quartiers, plus ils devenaient misérables. Vraiment misérables. Le genre de taudis qui n'abriteraient même pas un clodo. Même pas des rats, si il fallait. Où il nous emmenait, Leevo? Avec mes vêtements plus ou moins pas donnés, je ne passais pas vraiment inaperçu ici! Lui dans sa cape, il ne risquait rien!

Bref, nous entrâmes dans une maison plus que miteuse avec un personnage d'un sexe indéfini pour tout hôte. La piaule était... délabrée. Oui, piaule parce qu'on ne pouvait meme pas qualifier ça de maison. Leevo discuta avec ce qui semblait être une femme, à sa voix, jusqu'à ce qu'elle l'appela "Grand Maitre Suprême"

.. Vous ne voyez certainement pas mon visage actuellement mais il était déformé par un magnifique sourire moqueur face à la situation. Sur que Leevo m'aurait épinglé au mur ou aurait fait une soupe avec mes ailes si il m'avait vu. M'enfin il ne l'avait pas remarqué. J'étais donc sauf!

Ils commencèrent à déblatérer des choses qui n'avaient ni queue ni tête, comme à chaque fois que Leevo rencontrait des gens de sa fameuse société religieuse. Vraiment, pourquoi trainait-il avec des tarés de cette espèce.

Après qu'il eut finit sa discussion, il sortit son coutelas et je devinais de suite que la suite ne me plairait pas. J'avais donc détourner la tête. Eurk, des fous je vous dis... Puis, l'elfe en chef m'indiqua que nous partions et m'entraina avec lui dehors pour reprendre son chemin vers un quartier un peu plus ... normal. Plus riche, mais tout en restant très modeste. Quartier qui m'était familier d'ailleurs..

Je tournais la tête, à un angle de vue, pour apercevoir le bordel de Monsieur Ahgill. Enfin, sa "cage à rossignols" comme il l'appellait. Mon ancien maitre. L'un des rares qui fut "gentil" avec moi. Le seul qui m'ait affranchi. Il devait certainement s'en faire pour moi... Il faudrait que j'y retourne, une fois. Les filles et les garçons faisaient le trottoir, appataient du monde. Je déglutis un peu en en voyant un qui me ressemblait. Un peu plus petit, plus chétif encore et aux yeux verts.

Je me revoyais là, il y a encore quelques années, à écarter les cuisses au premier venu pour gagner le plus vite possible ma liberté. Je me dégoutais, à l'époque. Mais le marché conclu alors était honnete. Je travaille, il me libère.

Leevo me rappella à l'ordre, en me disant de marcher plus vite. Je m'executais alors. Vraiment... Enervant.
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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptyLun 4 Juin 2012 - 18:42

Il fallait en effet marcher plus vite. Le quartier dans lequel ils se trouvaient maintenant l'obligeait. Non pas parce que c'était un quartier où le temps sonnait comme l'or, comme la grande majorité des quartiers, mais plutôt parce que c'était une espèce de quartier où le temps sonnait comme, disons, de la vie.
Si l'on passait plus de cinq minutes au même endroit, on était sûr que ces cinq minutes-là étaient les dernières.

Leevo et Aoi avancèrent donc à une allure qui laissait bien entendre qu'ils tenaient leurs temps de vie très occupés et que, donc, ils n'avaient pas du tout une seule minute à accorder aux saltimbanques armés qui rôdaient dans les alentours, et se retrouvèrent dans une artère pavée, alourdie de maisons penchées les unes sur les autres qui offraient à la rue un micro-climat personnalisé, sans jamais aucun rayon de soleil.

L'elfe s'arrêta devant un pan de mur qui avait l'air plus encastré que construis entre deux maisons et fit face à une nouvelle porte, bien moins modeste que la précédente.
C'était le genre de porte qui laissait entendre qu'elle avait bien compris son travail par force de résignation. Le genre de porte qui avait abandonné l'idée de prétendre à une promotion quelconque et qui le faisait bien comprendre aux visiteurs.
On savait à quoi s'attendre, avec cette porte-là.

C'est avec un allant plus décidé qu'il frappa, alors, sans s'inquiéter cette fois de décrocher le bois de ses montants.

Il n'y eut aucune réaction.

Leevo s’affaissa sur lui-même et se tourna vers Aoi, sous-entendant presque de dessous sa capuche que c'était de sa faute si personne ne répondait.
Il n'avait même pas l'air, si on pouvait voir l'expression de son visage, de comprendre qu'il puisse être possible que personne ne réponde. Dans sa tête, frapper à la porte allait forcément de paire avec le fait qu'on vienne ouvrir. C'était comme ouvrir une bouteille de vin et la boire : l'un sous-entendait indubitablement l'autre.

Ça n'était que d'autant plus vrai quand c'était lui le visiteur. L'inverse n'était pas forcément avéré, lui n'ouvrait jamais, par exemple. Mais gare à celui qui ne venait pas lui ouvrir à lui.

Après un temps d'attente relativement court, Leevo se mit à marmonner, frappa de nouveau et annonça de la même façon que précédemment qu'il avait « cassé les barreaux à la pelle ».

Aucune réaction de la part de la porte qui se contenta de faire son travail de porte.

Conscient de se retrouver dans une situation qui remettait en question son autorité de Grand Maître Suprême, il posa sa patte griffue sur la poignée et la tourna.

Les mécanismes cliquetèrent alors et les gonds pivotèrent pour laisser glisser la porte vers l'intérieur dans un silence de bois. Un mur d'ombres et de poussières s'offrit à eux et, avec lui, un vent de puanteur aride.

Leevo ne fit pas attention à la très mauvaise impression qu'offrait l'intérieur de la maison et entra, ravi du retournement de situation qui refaisait de lui un Grand Maître Suprême, certes, de la violation de domicile, mais un Grand Maître Suprême quand même.

Il supposa sans se retourner qu'Aoi était sur ses talons. Non pas parce qu'il l'entendait ravaler ses régurgitations diverses à cause de l'odeur nauséabonde ou trembler de peur, mais plutôt parce qu'il lui était interdit de rester sur le perron et d'attendre sagement. La question ne s'était même pas posée, d'ailleurs ; il devait le suivre n'importe où. Point barre. C'est pour cela que Leevo ne prenait pas la peine de faire attention à lui : il était forcément là.
Et s'il n'y était pas... Eh bien, c'était tant mieux, parce qu'il n'aurait pas aimé y être si l'elfe s'en rendait compte.

Le fait est que là où le séraphin-basané-serviteur le suivait maintenant était un endroit auquel il aurait sûrement préféré un autre « n'importe où », pourvu qu'il se trouve ailleurs. Et très loin.
L'ambiance ici laissait présager un très mauvais augure.
Pas un très mauvais augure général, comme quand le ciel noircit, que les oiseaux fuient et tout le toutim. C'était plutôt cette espèce de mauvais augures qui présagent de s'abattre sur une personne bien précise d'une façon affreusement générale.

Leevo ne se doutait de rien et scrutait les environs. Il avait beau avoir grandi parmi les chats, il n'avait pas obtenu d'eux leur sixième sens tellement nécessaire à la survie.
Au contraire, même : le fait d'avoir passé son enfance en leur compagnie aurait pu, aux yeux de quelques philosophes, jouer en sa défaveur et expliquer pourquoi il était si... « bête ».

L'elfe ne soupçonnait donc rien. Pour qu'il se mette à pressentir quelque-chose, il aurait fallu, par exemple, qu'un panneau indique d'une façon ou d'une autre un message du genre : « Attention ! Danger !! Rebroussez chemin !!! ».
Il n'y avait évidemment pas de panneau dans le hall d'entrée où ils se trouvaient. Il n'y avait qu'une bibliothèque aux étagères tombées, un tapis dévoré par les mites et quelques débris de quelque-chose qui, on l'espère, n'avait jamais vécu sous cet état avant.

Et puis il y avait bien évidemment la porte d'entrée derrière eux, laquelle décida de se refermer toute seule dans un grincement de désapprobation totale.
Leevo n'y prêta pas attention ; en tant que Grand Maître Suprême, les portes qui s'ouvrent et se referment toutes seules était un détail.
Le fait que quelque-chose se mette à craquer sous ses pieds lorsqu'il avança vers la pièce suivante, aussi.

Il se retourna vers Aoi et le dévisagea d'un air mauvais de dessous les ombres de sa capuche, elle-même dans l'obscurité ambiante des lieux. Enrobé de noir, il parvint cependant à lui faire clairement comprendre qu'une nouvelle fois il était le coupable tout désigné de cet horrible bruit.
Coupable de rien, bien entendu, puisque c'était l'elfe qui avait provoqué ledit bruit. Seulement, il ne pouvait pas s'en rendre compte tellement sa plante de pieds était insensible. Elle était tellement insensible que, s'il arrivait à marcher sur le sol, c'était davantage par force d'habitude que par réelle interaction avec la présence du plancher.

Et c'était un avantage, dans un sens. Ça lui évita d'avoir à se rendre compte que ce sur quoi il marchait n'était rien moins qu'un amas d'os d'origines et de tailles diverses, certains avec encore quelques bouts de ce qu'ils étaient censés supporter avant de se retrouver ici.

S'il y eut au moins une chose de laquelle Leevo se rendit bien compte, c'est du silence. Le silence régnait ici en maître, non pas suprême, mais absolu. Il n'y avait pas un seul bruit. Ou plutôt, après les craquements divers qui précédèrent son arrivée dans l'autre pièce, il y eut un non-bruit assourdissant. Le genre de non-bruit tellement vide de son qu'il tuait les oreilles et donnait envie de prendre ses jambes à son cou.

Leevo était un elfe et en tant que tel il pouvait percevoir des sons sur une gamme plus étendue qu'une oreille humaine. Il pouvait entendre le bruit dans le bruit lui-même et le silence dans ses deux extrêmes, c'est-à-dire l'absence de bruit et le non-bruit puissance deux.

Ici, il avait l'impression qu'on n'avait jamais rien produit en terme de son. C'était ce qui pourrait s'apparenter à un cimetière du bruit. Si les sons disparaissaient quelque part une fois écoutés, c'était sûrement ici.

Leevo marmonna et s'arrêta au milieu de la nouvelle pièce, bien moins étriquée que le hall d'entrée. Il en fit des yeux un tour rapide et eut la curieuse impression de se trouver sur un champs de bataille, ou du moins, sur l'idée qu'il pourrait se faire d'un champ de bataille.

Une table était retournée comme si elle avait servi de bouclier ou de barricade et bloquait l'accès à l'unique porte. De l'autre côté, il ne restait des meubles que la trace claire laissée sur les murs bruts. Quelques cadres se maintenaient accrochés au mur d'un seul coin au-dessus d'une fosse de débris de verres et partout, exactement partout, on sentait une odeur de viande faisandée, de déchets moisis, de pourriture en putréfaction totale.
Un nez de parfumeur aurait également relevé la présence d'une odeur de vomi et d'excrément avant de se boucher tout seul, pour toujours.

Devant cette scène de déliquescence totale, Leevo porta une main dans les profondeurs de sa capuche et se gratta la joue. Le bruit de ses griffes raisonna profondément dans la pièce, de laquelle le déploiement d'effort pour se rendre lugubre ne lui faisait ni chaud ni froid.
Il s'y était attendu. C'était exactement dans ce genre d'habitation qu'il s'attendait à trouver ses fidèles.
Plus précisément, ce fidèle.
Il avait compris que l'être qui vivait – ou plutôt survivait – dans les parages était complètement malade, voire à la limite d'être vicié quand il avait lu ses doléances.
Ou plutôt, quand il ne les avait pas lu.
L'écriture n'en était pas une. C'était un ensemble de vaguelettes, de points d'exclamations et de trous dans la missive. Il avait exactement mis cinq points d'exclamations à la suite.
Tous les Inquisiteurs de tous les ordres religieux savaient que lorsqu'un fidèle se met à mettre plus de trois points d'exclamations à la suite, ça voulait dire qu'il était atteint d'une psychopathie fanatique assez dangereuse. Alors cinq points d'exclamations...

Leevo se tourna vers Aoi et en décrypta la tête. Lui faire part de ce genre de détail n'aurait servi à rien. Il avait l'air, aux yeux de l'elfe, d'avoir déjà compris la situation délicate dans laquelle ils se trouvaient maintenant. Cette fois-ci, ils n'allaient pas s'asseoir gentiment dans un coin et discuter des choses de la vie, non.

L'elfe se retourna une nouvelle fois et réfléchit. Il était assez satisfait de l'effet procuré par l'endroit sur le jeune homme. La magie des convictions religieuses, il n'y avait rien de mieux comme image de la destruction.

Les convictions, dans la tête de Leevo, ne pouvaient être que magiques. Surtout celles qui poussaient les gens à changer totalement. C'était majoritairement le cas pour les convictions religieuses, et surtout celles portées au Dieu des Songes. Les gens ne se mettaient pas soudainement à croire en Lui, ils étaient appelés un jour ou l'autre et s'attachaient aux restrictions qu'Il leur soufflait dans les creux de la tête. Leevo était persuadé qu'il en était de même pour Aoi et ses ailes : elles l'avaient appelé et il avait répondu présent. Aujourd'hui il était changé.
La religion s'était imposée à l'elfe comme la magie sur son corps et l'avait, comme la magie également, conduit dans des chemins de souffrance. Deux points communs, c'était déjà deux de trop pour ne pas faire le rapprochement.
Il ne pouvait pas s'empêcher de croire que sans la religion et sans la magie, sa vie aurait été bien différente. Il en aurait été de même pour Aoi sans ses ailes. Et elle aurait sûrement été meilleure, de son avis.

Leevo s'avança et avisa une cage d'escalier dans la profondeur de la pièce. Il fit signe à Aoi de le suivre et s'y aventura dans l'idée de fouiller les lieux de fond en comble. Il devait obligatoirement s'occuper de cette brebis égarée. C'était le travail de tous les Inquisiteurs de tous les ordres de s'occuper de ces affaires-là ; le genre d'affaire parfaitement dérangeante et susceptible de causer quelques menus problèmes à l'ensemble de la religion. Personne ne voulait ça.
C'était pour ça que l'Inquisition existait.

Arrivé en haut du petit escalier qui ne grinça pas histoire de laisser le silence parfait opérer comme convenu, Leevo posa une main sur ce qu'il devina être une porte et en tourna la poignée après quelques minutes passées à la chercher à tâtons.

La porte s'ouvrit toute seule sur une nouvelle immensité de noir.
Il passa l'encadrement.

***


Ce qui se produisit ensuite ne dura que quelques secondes. La noirceur ambiante ne permit pas de voir grand chose, aussi, on ne réalisa rien.

En fait, Leevo n'eut que le temps de passer l'encadrement de la porte. Il se fit violemment projeter - à moins qu'il ne fût avalé – sur le côté, défonçant la porte au passage, et finit son vol plané à une très courte distance du départ, c'est-à-dire dans le mur.

Une chose immonde se tenait sur lui, grondait gravement au milieu des débris de la porte et tentait de réunir ses esprits.

C'était incontestablement le propriétaire des lieux, lequel se prit un malheureux coup de griffe en acier dans la tête et roule-boula sur le côté.

Leevo se releva à peine avant de l'empoigner par l'épaule, de remettre en ordre ses propres membres, de se retenir de geindre sous la douleur et de se rappeler où il était, pourquoi, comment et ainsi de suite.

Ses yeux eurent beau s'être déjà habitués à l'obscurité, il eut bien du mal à détailler sa proie. La seule chose qu'il vit d'elle, c'est une lueur blanche dans ses yeux fous lorsqu'elle se retourna vivement sur ses genoux et se carapata dans le noir, en direction des escaliers, ne laissant entre les griffes de l'elfe qu'un lambeau de guenilles.
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MessageSujet: Re: [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}    [PV] Le temps des retrouvailles {Leevo}  EmptySam 9 Juin 2012 - 12:04


Bla, bla, bla… Ce qu’il peut être agaçant. De plus on dirait toujours qu’il cherche à me faire porter le chapeau pour tout et n’importe quoi. Si y’avait le monde qui s’effondrait, sur que ça serait de ma faute, et de la mienne seulement. Il avait toqué à la porte, on ne lui avait pas répondu. La faute à qui, à votre avis ? Ce type est irritant… Enfin, il est devenu irritant. Pourquoi j’étais attaché à cet elfe de mauvais poil, au juste ?
Dans un soupire, je le suivis à l’intérieur de la maison, dont il avait préalablement ouvert la porte sans avoir été invité avant. Ah et bien bravo, ça c’est de l’entrée magistrale ! Je fermerais la porte de ma chambre, désormais. Non mais, est-ce que ça se fait d’entrer chez les gens de la sorte ? Hum ? Je vous le demande ! Quel manque total d’éducation…

Lorsque que nous fûmes à l’intérieur, la première pensée qui me traversa l’esprit fut qu’il fallait que l’on sorte d’ici au plus vite. Même les prisons de Madorass n’étaient pas aussi dégoûtante que la… pièce à vivre ( ?) dans laquelle nous nous trouvions actuellement. Rien que l’odeur… je sentis mon repas me remonter à la gorge alors que le caractère nauséabond des senteurs de cet endroit me prenaient au nez. Comment pouvait-on vivre dans un endroit pareil ?! J’en avais la tête qui tourne ! Mais bon, Leevo m’avait dit de le suivre, et si je ne le faisais pas j’allais le regretter, encore une fois. Ce type… Ce type est… Grrr ! Si seulement je pouvais l’accrocher au mur via ses oreilles ! Je tentais d’avancer mais je n’osais trop m’aventurer dans cette décharge qui semblait s’etre affublée du nom
d’ « habitation » et préférais attendre de voir où l’elfe posait les pieds. Histoire de le voir tomber dans un piège à ma place, par exemple. Je m’avançais donc un peu mais l’odeur se fit de plus en plus forte.

Résigné, je couvrais mon nez de mon écharpe, préalablement imbibée de parfum. Fiou, c’était mieux comme ça…
Le silence se fit plus lourd encore et je ne tardais pas à dévisager l’elfe de mon regard le plus inquiet. Chose qui ne fit ni chaud ni froid à mon patron qui semblait bien trop absorbé à tendre l’oreille. Oui, oui, tendre l’oreille, au sens littéral parce que ses oreilles bougeaient vraiment quand il écoutait, je voyais sa capuche bouger à cet endroit là et j’en avais déjà fait plusieurs fois la constatation auparavant. Les elfes sont vraiment… étranges. Oui, je sais, c’est moi qui dit ça… Un craquement sordide me fit quitter mes pensées les plus haineuses et je sentis un frisson parcourir mon échine. Des bruits d’os craqués… C’était… sinistre à souhait. Ca me rappelait ce maître qui collectionnait les squelettes de toutes sortes d’animaux… Il voulait m’aider à retrouver mes ailes dans le seul but d’avoir mes os. Quel détraqué… Etrangement, il a finit dans la cuve où il logeait ses insectes carnivores, ceux qui laissaient les os bien blancs. Si je l’y ai poussé ? … Peut-être un peu. Mais c’était de l’autodéfense, alors j’ai rien à me reprocher !
Alors que j’étais reparti dans mes pensées, je distinguais enfin tant bien que mal le visage de Leevo sous sa capuche. Il n’avait pas l’air content. Quoi ? Encore de ma faute ? C’est lui qui fait tout ce boucan digne d’une balade dans les catacombes de Venill ! Pourquoi s’acharnait-il ainsi à me faire porter le chapeau de tout et de rien ? Enfin, bref, c’était de ma faute et puis c’est tout, c’est comme ça que ça devait être, n’est-ce pas ? J’étais un simple serviteur, après tout. Tyran, va !

Lui-même ne semblait pas réellement savoir ce que nous faisions ici. Après tout, il était un Inquisiteur non ? Il devait savoir, non ? Alors pourquoi restait-il planté là, à regarder autour de lui et à me jeter la pierre dès que quelque chose ne lui plaisait pas ? C’était tout simplement injuste. Pour ne pas changer… Finalement, il avança encore un peu dans la pièce, jusqu’à se rendre au beau milieu. Je continuais de le suivre, jusqu’à ce qu’il inspecte tous les alentours. Je mettais, évidemment, deux bons mètres de différence entre nous. Histoire de pouvoir vite prendre la fuite en cas de besoin. L’odeur nauséabonde qui englobait toutes les pièces de la maison se fit de plus en plus forte et je me décidais de ne plus bouger de là où j’étais. Mon instinct de survie me disait qu’il ne valait mieux pas aller plus loin. Et mon instinct de survie avait le plus souvent raison.

Leevo sembla se décider à descendre des escaliers. Il me regarda et me fit signe de le suivre. Le suivre ? Il ne manquait plus que ça ? Non, non et non, hors de question ! Je n’avais pas la moindre envie de me retrouver coincé plus haut encore et ne pas savoir fuir en cas de danger. Quand on est à l’étage, on est coincé. Je préférais faire mine de m’avancer pour rester dans la pièce d’en bas. Peut-être même reculer un peu, histoire de ne plus avoir cette puanteur dans le nez.

J’attendis quelque peu en bas et, finalement, entendit un bruit à l’étage. Un bruit de bagarre. Et de porte explosée, aussi. Il se passait quoi là haut ? Est-ce qu’il allait bien ? … Non, je m’en fais pour rien. C’est Leevo. Pas moi. Donc il saurait lutter contre ce qu’il y avait là haut. Chose que je ne voulais absolument pas savoir, évidemment. Puis, j’entendis des bruits de pas précipités dans l’escalier. Quelqu’un arrivait, et ce n’était pas Leevo. Oh-oh…

La … chose. Oui, chose, parce qu’on ne pouvait pas vraiment apparenté ça à un homme. Elle parti se réfugier derrière une table, dans un coin de la pièce. La table était retournée, comme pour en faire une sorte de protection. Il empestait autant que la maison, et je fis la grimace, à deux doigts de vomir mon petit déjeuner. Pourquoi Leevo m’embarquait-il toujours dans ce genre d’aventures ? Le fait qu’on couche ensemble qui m’attire des ennuis hein ? MON ŒIL ! C’est lui tout seul qui m’attire des ennuis oui ! La bonne excuse de la religion hein ?! Et je devais faire quoi moi ? Partir ? Aller voir la … personne ? Aller voir Leevo ? Je ne savais plus que faire.

La… chose, gémissait dans son coin. Elle marmonnait des phrases incompréhensibles, tant il mâchait ses mots. Mais les quelques bribes de phrases que je saisis ne firent rien pour me rassurer. C’était… flippant. « Tuer » fut le premier. Et ce n’était déjà pas bien rassurant. « Eviscérer » fut le deuxième. Et là j’avais déjà bien envie de partir. Puis, l’homme passa sa tête par-dessus la table et me fixa un long moment. Leevo… DEPECHE TOI DE DESCENDRE !


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