''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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 [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa}

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Leevo

Invité

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[CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa} _
MessageSujet: [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa}   [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa} EmptyMar 3 Avr 2012 - 2:39

Leevo Shellhorn

« Trois p'tits chats – CHATS ! –, chats, chats. Trois p'tits chats – CHAPEAUX ! –, paille, paille, paille. Trois mignons p'tits ch-... Ah, dame ! Il en manque un – PAILLASSON ! »

Ervin Shellhorn à propos d'une chanson qui n'en finit jamais.


***


Une porte claqua dans l'aube de ce nouveau jour. Le soleil avait encore du mal à balayer la nuit des ruelles les plus obstruées de Madorass et c'est ainsi qu'une partie de la citée se retrouvait encore plongée dans le sommeil, hormis les quelques saltimbanques, assassins et autres voleurs qui terminaient leurs basses besognes parfaitement illégales. C'était comme ça tous les jours.

Aujourd'hui était pourtant un jour particulier, ou « spécial », comme aimait à le penser Leevo en quittant les ruelles les plus obscures pour rejoindre celles fraîchement éclairées de jour. Sa vie avait changé depuis peu ; elle lui semblait plus belle, plus excitante, plus vivante que jamais et c'est sans se soucier de rien qu'il prenait la direction de la jungle du royaume. Oh, il aurait pu s'inquiéter des horreurs qui y vivaient, des chemins qui avaient la fâcheuse tendance à se rendre invisibles derrière les pas des voyageurs et de toutes ces choses-là qui rendaient une simple promenade aussi dangereuse qu'un troll saoul dans un magasin de porcelaine.

Il n'en était rien. Leevo avait une formidable capacité qui l'accompagnait partout et qui lui permettait de faire fi de tous les encombrements de la vie : il avait l'ignorance. L'ignorance avait ceci de formidable qu'elle permettait à quiconque la possédait d'aller au-devant de n'importe quoi, de n'importe qui, n'importe où et n'importe quand avec une sérénité d'esprit de compétition. Jamais, avec l'ignorance, on en venait à faire attention à où on marche, comment on parle et comment on sauve sa peau si jamais un pépin arrive. Car oui, l'ignorance excusait parfois l'absence d'imagination qui permettait aux trois-quarts des personnes qui en bénéficiaient de se concentrer entièrement sur le présent, sur ce qui arrive maintenant et non pas sur ce qui arrivera plus tard. Leevo n'avait pas d'imagination ; il n'avait que la clairvoyant de l'instant présent.

Aussi, ne s'inquiéta-t-il pas lorsqu'il perdit son chemin et qu'il manqua de tomber nez-à-nez avec des gobelins en plein repas. Il ne s'inquiéta pas non plus lorsqu'il manqua de tomber dans une fosse boueuse, pas plus qu'il ne s'inquiéta lorsqu'il frappa à la porte de la bâtisse qui trônait au beau milieu de toute cette végétation lugubre.

Il avait eu l'adresse de l'orphelinat par un de ses confrères qui lui avait vivement conseillé d'aller y faire un tour, histoire d'aller récupérer, comme il avait dit : « un ces-haches-à-thé ». Quelle tête n'avait-il pas fait, le confrère, lorsque la figure de Leevo s'était fendue d'un rictus et qu'il lui avait répondu : « Un chat, vous voulez dire ? ». Car oui, entre temps, Leevo avait appris l'alphabet, il commençait à savoir lire l'écriture la plus basique et pouvait de fait reconnaître le mot « chat » quand il l'entendait épelé. Il devait tout ceci à Aoi et il comptait bien le remercier en lui en offrant un, de chat. Il avait vu faire ça dans un livre, justement ; un livre où une vieille sorcière offrait une pomme empoisonnée à une jeune femme parce qu'elle était « spéciale ». Aoi aussi était « spécial » pour Leevo et, faute de pomme empoisonnée, il allait lui offrir un chat.

La porte s'ouvrit timidement devant lui sur une obscurité poussiéreuse et une atmosphère qui parut à la fois chaude et saturée d'odeurs de haricots, de soupes à l'oignon et d'onguent pour les cheveux gras. Il leva les yeux sur l'encadrement de la porte et y vit gravé des caractères grossiers qu'il s'empressa de déchiffrer : « Icsy, Anstre de nôstre peyre à tous, justyce, hosnneur et loiyautey poure ces ensfants sans famylle. ». Il baissa les yeux et tomba nez-à-nez avec une brune qui lui louchait dessus d'un air malsain. Il le lui renvoya en s'exclamant :


- Toi !


Dernière édition par Leevo Shellhorn le Mer 4 Avr 2012 - 22:09, édité 1 fois
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Nessa Grenayde

L'insupportable

________________

Nessa Grenayde
________________


Race : Humain
Classe : Archer
Métier : Cape Blanche
Croyances : Les Divinités Majeures
Groupe : Royaume

Âge : 27

Messages : 49

Fiche de Personnage : Par ici les amiiiiis


[CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa} _
MessageSujet: Re: [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa}   [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa} EmptyMar 3 Avr 2012 - 14:08

Quelque part dans la jungle, à l’abri des regards curieux (et des regards tout court), se trouvait la plus belle des maisons. Et dans celle-ci vivaient les gens les plus aimables et les plus normaux de tout Madorass. Enfin, c’était l’avis de ses habitants. Jamais personne ne venait leur dire bonjour et que très rarement ils accueillaient un nouvel ‘enfant’. D’ailleurs ca inquiétait pas mal les maitres de la maison, car ca manquait cruellement de nouveau sang ici. Et ce n’est pas par hasard qu’ils disaient ca ! Le Dieu du Solstice n’aimait plus ce qu’on lui offrait. Il voulait plus. Du sang plus frais et en plus grandes quantités. Il le fit comprendre en massacrant leurs champs de récolte ou encore en rouvrant les mêmes fuites dans le toit. Les fuites, c’était surtout parce qu’ils n’avaient aucun couvreur digne de se nom, mais personne ne voulait y croire. C’est donc pour cette raison là que Nessa leur donna un ‘peu’ de son sang ce matin. Elle le faisait avec plaisir, car pour elle, son corps appartenait déjà tout entier au Grand Dieu. Mais avant de leur offrir ce qu’ils voulaient, elle partit d’abord se laver. C’était soi-disant obligatoire. Le Dieu du Solstice n’aimant pas la saleté. Cela faisait une semaine qu’elle ne s’était plus lavée, du coup, l’une de ses camarades de dortoir l’aida pour enlever toutes les croutes de boues et… Toutes les traces de saleté en gros. Même ses longs cheveux furent enfin lavés. Elle se sentait presque nue à la fin de la séance nettoyage – étant beaucoup plus à l’aise avec une peau noircie par la terre qu’une peau de bébé. On l’avait frotté, brossé, arraché presque chaque parcelle de son corps.
Une fois habillée elle descendit dans leur petite ‘chapelle’ improvisée et participa à toute la cérémonie. Comme elle le faisait chaque semaine il y a quatre ans. C’était rare qu’ils lui demandaient de revenir, car son sang devenait vieux et n’était plus aussi pur qu’avant… Soi disant. Une fois la cérémonie clôturée il était enfin temps de passer à table. Nessa leur avait apporté du sanglier hier. L’eau lui venait déjà à la bouche rien qu’en y pensant. Elle avait galéré pour l’avoir cet animal, donc ca allait surement le rendre encore deux fois plus bons dans son assiette. En plus il était bien grand et bien gros et surtout… Jeune. La viande allait être tendre, légèrement rosi, ca allait fondre dans la bouche…

« Faites passer les assiettes ! On n’a pas toute la journée ! »

Avec un immense sourire Nessa levait son assiette, pour la reprendre tout aussi tôt. Ce n’était pas du sanglier qu’on venait de ‘jeter’ dans l’assiette de sa voisine de table, mais du poisson. Du poisson, le truc le plus gore de tout les temps… Avec des haricots secs et sans gout en plus ! Elle était devenue chasseuse, pas pêcheuse bon sang ! Elle était où sa délicieuse viande ? Elle se leva d’un bon, regardait au tour d’elle a la recherche d’une trace de sanglier et posa bruyamment son assiette sur la table quand elle comprit qu’elle n’allait pas en trouver. On pourrait croire qu’elle avait de sauts d’humeurs après avoir donné un peu trop de son sang, mais en fait, elle était toujours comme ca. Rarement de bonne humeur, toujours en train de râler. Et quand elle ne rallait pas, elle se foutait de quelqu’un.
Personne dans la salle à manger ne faisait attention à elle. Ils étaient déjà habitués et en même temps contents qu’ils auraient un morceau de poisson en plus. La jeune femme décida alors – comme a chaque fois – de partir manger à Madorass. Et comme chaque fois elle se dit que c’était la dernière fois qu’elle chassait pour cet orphelinat pourri, pas capable de servir de bons plats.
Quand elle ouvrit la porte pour sortir de ce trou perdu. Elle tomba nez à nez avec un inconnu. Il était bien étrange cet inconnu, et comme il regardait vers le haut, Nessa pouvait voir qu’il avait une crotte dans le nez… Humpf, encore un qui ne sait pas bien se moucher le nez sans l’aide de sa maman se dit elle. Elle le dévisagea de haut en bas, se demandant ce qu’il pouvait bien chercher ici.

« Toi ! »

Elle leva un sourcil… Ils se connaissaient ?

« Je crois que tu te trompes d’adresse… On n’accueille pas les gens aux oreilles pointues et avec des crottes de nez ici. »


Dernière édition par Nessa Grenayde le Mar 3 Avr 2012 - 18:30, édité 1 fois
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Leevo

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[CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa} _
MessageSujet: Re: [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa}   [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa} EmptyMar 3 Avr 2012 - 16:39

« Ha. Ha. Ha. TUE-LA! » ricana d'un bien mauvais rire une voix aussi sombre qu'une tombe de derrière une porte bien scellée tout au fond de l'esprit de Leevo. Il sursauta mentalement.

Bein sûr qu'ils se connaissaient ! C'était elle qui l'avait agressé au théâtre de rue de Madorass et qui s'était bien foutue de lui à gorge déployée dans les rues ; elle l'avait suivi jusqu'à la taverne et là... Là, Leevo s'était physiquement mis à la détester.

Il ne détestait pas grand monde, Leevo. Il ne savait pas ce que c'était « détester ». De fait, il « aimait » ou « n'aimait pas » les gens, les choses, les trucs. Mais elle, il la détestait. Vraiment. Elle était mauvaise, elle était hautaine, elle était vicieuse, elle avait un rire gras qui aurait pu représenter à merveille les rires des monstres dans les histoires qui faisaient peurs aux petits enfants. C'était elle. Aucun doute. Il avait soigneusement imprimé sa tête dans la sienne pour les jours où il se retrouverait nez-à-nez avec elle, seuls, sans aucun garde-du-corps ou tout autre tavernier pour les empêcher de se mettre un poing dans la face. Oui, c'était elle. Elle était là, devant lui. Il n'y avait personne d'autre.

Il fronça les sourcils et eut un mouvement de recul. Elle était différente de la dernière fois. Moins brune, moins puante, moins... Pas moins détestable, pas moins visuellement agressive. Elle était... plus propre. Et elle sentait presque bon, cette fois. Elle aurait pu sentir réellement bon si elle n'avait pas ouvert la bouche.


- Non, répondit-il en la provoquant du regard. Ce fameux « Non » automatique accompagnait Leevo partout et de tout temps. Il était pour lui comme la mandoline d'un troubadour ; il lui permettait de trouver l'inspiration et de mettre en valeur la suite de sa phrase. C'est vous qui vous êtes trompée d'adresse, fit-il. Je ne suis pas venu sonner à la porte d'une sorcière doublée d'un troll qui s'est couché avec un orque.

Et il partit. La magie fulminait en lui et brillait sur lui. N'importe comment, son corps se souvenait très – trop – bien de la dernière fois où ils s'étaient croisés. Elle l'avait tellement énervé que tous les gonds de sa tête avaient implosé et avaient laissé sortir la noirceur. Malheureusement, ces saletés de garde-du-corps et de tavernier l'avaient empêché d'assouvir sa soif méphitique de destruction.

Aujourd'hui, elle voulait prendre sa revanche. C'était elle qui riait salement dans sa tête ; elle restait cependant calme, elle ne voulait pas salir sa réputation en s'en prenant à une idiote pareille. Elle laissait Leevo s'énerver. « Ça te fera du bien! » lui disait-elle.

Il revint devant la porte.


- Vous ne donneriez pas des chats, des fois ? Sorcière ? demanda-t-il d'une voix qui ressemblait à un couvercle de cercueil qu'on referme brusquement.


Dernière édition par Leevo Shellhorn le Mar 3 Avr 2012 - 19:45, édité 1 fois
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Nessa Grenayde

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MessageSujet: Re: [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa}   [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa} EmptyMar 3 Avr 2012 - 18:06

Ca commençait à lui revenir. Ce type bizarre qui se trouvait devant chez elle n’était personne d’autre que ce débile qui pensait que les théâtres des rues c’était pour de vrai. Il était rare de voir des gens aussi bêtes… Et dire qu’elle pensait qu’il était ivre au départ.

« Non. C’est vous qui vous êtes trompée d’adresse. Je ne suis pas venu sonner à la porte d’une sorcière doublée d’un troll qui s’est couché avec un orque. »

« Toujours aussi débile je vois… »

Son petit sourire moqueur était de retour. Elle adorait se moquer des gens. Et elle adorait surtout se moquer de cet elfe. Par contre, elle trouvait cela étrange qu’il était venu jusqu’ici. Il était rare qu’on vienne rendre visite à cet orphelinat. C’était peut être un stalker ? Ou bien il était vraiment fâché depuis l’autre fois et il venait se venger. Il avait tout d’un fou après tout. Avec les gens de son genre il fallait faire attention. Elle le savait très bien Nessa.

« Vous ne donneriez pas des chats, des fois ? Sorcière ? »

La brune ne comprenait pas la question. Ils avaient plein de chats ici, certes, mais ce n’était pas un magasin à chats quand même. Puis il leur donnerait quoi en échange ? Dans cette maison on ne reçoit rien juste comme ca. « Donner »… Quel drôle d’idée. Juste quand elle s’apprêtait à lui répondre par un joli non, l’un des chats vint se frotter à sa jambe. Elle l’avait tout de suite prit dans ses bras. Un petit brun tout mignon, il avait des pattes trop courtes, mais ca le rendait encore plus chou.

« Et que pourrais tu bien nous offrir en échange ? Puis… Elle le dévisagea de nouveau vu les habits que tu portes… Si c’est pour le nourrir avec des oignons pourris… »

Elle comptait refermer la porte devant son nez, car tout ca ne l’intéressait plus et elle ne voulait absolument pas donner ses chats a cet inconnu, mais une main se posa sur son épaule a ce moment même. Malheureusement. L’un des maitres de l’orphelinat était venu voir ce qu’il se passait devant chez lui. Si ca se trouve il avait une nouvelle recrue à offrir au dieu du Solstice. C’est seulement quand il vit l’elfe qu’il haussa ses sourcils.

« Tu le connais, Nessa ? Si c’est l’un de nos frères, tu devrais l’inviter a rentré. Elle est dangereuse la Jungle. »

Elle pouffa… Il était loin d’être l’un de leurs frères. C’était l’un de ces sales types qui croyaient dans un dieu minable. Ce n’était même pas un dieu, c’était qu’un petit insecte de rien du tout. Et ceux qui croyaient en lui étaient des larves ! Elle cracha devant ses pieds.

« Il est venu ici pour nous voler nos chats. »
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MessageSujet: Re: [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa}   [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa} EmptyMar 3 Avr 2012 - 19:03

« Ha. Ha. Ha. » refit la petite noirceur dans la tête de Leevo. « Elle est vraiment vilaine. Tue-la maint-... Oh ! Un chaton ! VOLE-LE-LUI ! ET TUE-LA ENSUITE ! ».

C'est ce qu'il fit. Juste après avoir dit ça :


- Non. Non. NON. Je ne viens pas voler vos chats. Je viens les sauver !

Et d'une agilité toute digne du sang elfique qui coulait dans ses veines, il arracha le chaton des mains de la brune et prit ses jambes à son cou.

La jungle était horriblement grande, horriblement épaisse, horriblement humide et horriblement glauque. Des bruits résonnaient de-ci, delà mais Leevo n'entendait rien. Il avait enfourné la petite boule de poils dans l'ouverture de son haut et la tenait collée fermement contre lui. A partir de ce moment là, de ce moment où il avait posé ce pauvre petit chaton tout contre lui, il était devenu pire qu'une louve protégeant ses petits, pire qu'un voleur protégeant son plus gros butin ; il était devenu de la magie pure sur patte qui protégerait sa source coûte que coûte. Il était devenu un Roméo des temps fantastiques qui apporterait son dernier cadeau à sa Juliette même à travers le poison et la mort. Il le ferait. Il n'avait pas assez d'imagination et le poil qu'il fallait d'insouciance pour le faire.

Dans sa tête, la noirceur avait fait place nette. Elle était en admiration totale devant ce petit bout de vie collée contre le cœur de sa marionnette. Elle pensait. Elle réfléchissait sans que quiconque ne l'entende et ne la soupçonne. Elle en avait rêvé depuis tellement longtemps... Elle riait aussi. Elle était fière. Ha. Ha. Ha.
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MessageSujet: Re: [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa}   [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa} EmptyMar 3 Avr 2012 - 21:01

« Non. Non. NON. Je ne viens pas voler vos chats. Je viens les sauver ! »

Après ses mots tout alla très vite, trop vite. Il était partit en courant, le maitre de la maison était tombé par terre, les jambes en l’air, poussé par Nessa qui voulait son arc et ses flèches – accrochés au mur près de la porte – pour Chasser l’elfe. C’est pieds nu, dans sa petite robe de cérémonie qu’elle partit a son tour en courant.

« On mange de l’elfe ce soir !!! »

Aucune proie ne l’avait jamais échappée et il ne sera pas une exception. Elle courait vite, elle connaissait la jungle comme ca poche et surtout, elle avait une énorme montée d’adrénaline. Toute sa rage et sa méchanceté s’était déplacée dans ses petites jambes pour la faire courir encore plus vite. Elle savait qu’elle le rattrapait petit à petit, elle le sentait. Ca empestait l’elfe à plein nez ! Ses traces dans la terre salissaient sa jungle adorée. Elle lâcha sa première flèche. Etant beaucoup trop énervée pour viser comme il faut. Sa deuxième rata aussi sa cible. Raflant l’oreille droite de l’elfe. Si seulement ses oreilles étaient encore plus grandes, ca aurait été bien se disait elle.
Comme l’arc et les flèches ca ne se combinaient pas super bien en courant elle décida d’essayer autre chose. Si elle avait ses couteaux sur elle le choix serait vite fait, mais ce n’était malheureusement pas le cas. Elle décida donc que de grosses pierres feront l’affaire. Après avoir raté encore quelques fois – plus tard on dira que c’était parce qu’elle avait peur de toucher le chat – elle atteignit enfin la tête de cette créature, voleuse de chats.
Arrivée prêt de lui, essoufflée, elle se mit à rire (le rire typique des vainqueurs), lui donna un coup de pied bien placé, reprit le chat apeuré dans ses bras, lui redonna un second coup de pied, un troisième, cracha sur son dos et attacha ses bras et jambes avec des lianes bien solides.

« Il faut vraiment être débile pour croire échapper à une chasseuuuuuse. Saleté d’elfe. Regarde mes pieds maintenant ! Je te ferais enlever chaque épine avec tes dents et tu les lècheras jusque quand elles sont guéris ! »

Apres s’être un peu reposée, d’avoir caressé le chat avec amour, elle reprit la route vers l’orphelinat, le trainant par les pieds. Pas comme si il méritait mieux de toute façon. Entre temps le chat les suivait gentiment. Au moins il était brave lui.
C’est fatigué, avec une crampe au bras, qu’elle arriva enfin. Les trois maitres de la maison l’attendaient à l’entrée, satisfaits – pas comme si ils pensaient qu’elle allait le laisser s’enfuir – mais satisfaits quand même. Ils le jetèrent dans le coin d’une petite cave, suivi d’un seau d’eau remplis pour le réveiller, au cas où ce n’était pas encore le cas. Malheureusement, celui qui avait jeté l’eau avait jeté le seau avec. Tout le monde le regardait d’un œil mauvais.

« Excuses… Ca m’est glissé des mains… Mais je crois qu’il est réveillé maintenant. »
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MessageSujet: Re: [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa}   [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa} EmptyMer 4 Avr 2012 - 2:19

- C'est rien. J'ai connu pire, marmonna une voix crépitante de noirceur qui ne s'encombra pas de passer par les oreilles de son auditoire et qui préféra s'infiltrer directement dans leurs têtes.

Leevo releva la sienne et se la prit entre les mains avant de pousser un gémissement guttural qui ressemblait à s'y méprendre à un râle de créature démoniaque. A lui tout seul, l'elfe éclairait la petite cave lugubre comme en plein jour ; les bougies s'étaient éteintes d'un souffle et faisaient les mortes. C'était mieux, de toute façon, parce qu'avec la magie brute qui se déchargeait maintenant dans la pièce, et après l’accueil chaleureux que lui avaient offert ces gens, soi-disant, les plus aimables de tout le royaume, il aurait été malheureux de faire exploser tout leur orphelinat. Surtout qu'ils avaient dû suer sang et eau pour le construire.

Il laissa tomber ses mains et s'affaissa contre le mur en gémissant encore. Ce n'était pas un gémissement pitoyable ; c'était un gémissement qui prévoyait une suite pitoyable pour quiconque restait dans les parages trop longtemps.


- Je crois que je suis en colère, maintenant... refit la voix directement dans la tête des autres. Personne ne sembla vouloir demander si c'était de l'humour ou...

Tout le monde se louchait dessus et se questionnait du regard. N'importe comment, et même si entendre des voix dans un orphelinat pratiquant une religion aussi forte et fervente que l'était celle vouée au Dieu du Solstice et à sa confrérie de joyeux petits consanguins était normal, celle qu'ils entendaient maintenant leur paraissait bizarre. C'est ça qu'ils essayaient de se communiquer dans les yeux ; ils essayaient de savoir si tous entendaient la même chose et si c'était normal.

Ce n'était pas normal. Le petit bruissement léger, pareil à des sauterelles plongées dans une marmite d'huile bouillante et puant la magie à cent mètres à la ronde aurait dû les mettre sur la piste. Un elfe qui se met à faire de la lumière aussi.

Il rouvrit enfin les yeux et après avoir fait disparaître le voile floue qui inondait son champ de vision, il entreprit de faire la description de ce qu'il voyait.

Il ne voyait rien. Rien d'autre que le petit chat qui lévitait en l'air entre les deux bras d'une silhouette d'ombre qui bougeait et tendait à prendre des couleurs pas très sûres d'elles.


- Oh. Merde. Encore ça, dit-il d'un ton pitoyable qui se transforma en son de griffe qu'on passe doucement sur un verre en cristal.

Leevo n'avait pas l'habitude de ces moments où il pouvait contrôler sa magie - « contrôler » est un bien grand mot ; il ne la contrôle pas vraiment. Disons simplement qu'elle le contrôle et qu'elle le laisse appuyer sur quelques petits boutons – et qui allaient de paire avec des émotions violentes. Ervin Shellhorn, son défunt Maître, avait tenté d'ancrer la magie la plus pure et la plus brute en lui afin de faire naître des nouvelles méthodes de libération de la pensée dans les cultes du Dieu du Songe. Il pensait, en faisant ça, pouvoir faire s'ouvrir et se refermer le corps de celui sur qui serait enracinée la magie par le simple biais de la pensée et des émotions. Il était mort avant d'apprendre à Leevo tout ce qui concernait la partie « refermer son corps par le simple biais de la pensée et des émotions ».

Ainsi, le corps de Leevo était un circuit ouvert aux émotions et celles-ci influaient sur sa magie. A partir du moment où il ne faisait pas attention à ce qu'il ressentait, tout allait bien. C'était quand il s'y intéressait que tout dégénérait.

Et là, il savait désespérément qu'il n'aimait pas du tout ce qui venait de se passer ; il ne voyait plus le monde qu'en flux de magie trouble ce qui ne faisait que confirmer un état de fait qui s'auto-suffisait pour exister. Oui, il sentait de la magie parce qu'il était en colère. Et oui, il était en colère parce qu'il sentait de la magie.


- Je suis où ? Une cave ? C'est mignon. Un silence. Oh oui il est mignon le chat. Autre silence. Bon alors ? Vous ne me le donnerez pas ce chat, finalement ?
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MessageSujet: Re: [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa}   [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa} EmptyMer 4 Avr 2012 - 14:54

Nessa et les trois maitres étaient tous restés figer sur place. Ne sachant pas trop si c’était la peur ou la magie qui les rendait immobiles. Ils ne pouvaient plus que se regarder les uns les autres en espérant voir un regard apeuré, ce qui voudrait dire qu’ils ne sont pas les seuls à entendre une voix dans leur tête. Parce que, même si ils aimaient tous – les trois maitres – faire semblant d’entendre les voix des dieux leur dire que faire… Entendre des voix pour de vrai, c’était beaucoup moins rigolo. En plus, ils n’étaient pas sur si ca provenait de cette créature dans le coin de la cave, qui gémissait et illuminait la pièce. Elle donnait un peu l’impression de souffrir. Mais la voix qu’ils entendaient tous ne souffrait pas. Loin de là.
Nessa en avait la chair de poule. Elle n’aimait pas avouer avoir peur, mais cette fois ci, c’était plus fort qu’elle. Cet idiot des théâtres de rues était bien plus fou qu’elle ne l’avait imaginé. Elle avait déjà entendu cette voix dans sa tête – lors de leur première rencontre – mais elle s’était dit que c’était l’un des ivrognes de la taverne… Et puis il ne lui avait pas fait si peur la première fois. Là elle devait se concentrer pour bouger ses jambes en direction de la porte. Voulant s’enfuir d’ici le plus vite possible.

« Je suis ou ? Une cave ? C’est mignon… Oh oui il est mignon le chat… Bon alors ? Vous ne me le donnerez pas ce chat, finalement ? »

Les trois maitres avaient repris la parole en même temps. Comme si la magie qui les avait rendus muet s’était dissipée d’un coup. Si ils avaient eu le chat dans leurs bras ils le lui auraient jeté a la figure en lui demandant de partir le plus vite possible. Mais c’était Nessa qui avait le chat dans les bras et elle le tenait plus fort que jamais.

« Donne-le lui vite Nessa ! »

Elle secoua la tête et recula encore de quelques pas, ne quittant pas des yeux l’elfe. Elle aurait du le tuer dans la forêt. C’était un monstre ! Un voleur et un mangeur de chats. Qui en plus rendait les gens fou avec sa voix bizarre.
Les deux maitres se disputaient et cherchaient un moyen pour donner le chat le plus vite possible à l’elfe. Ils lui proposèrent même tous les chats de l’orphelinat, mais il ne semblait pas intéresser par d’autres chats. Ou bien il ne comprenait pas de quoi ils parlaient. Ce n’est que quand le troisième maitre – le plus sage et ancien des maitres – prit la parole qu’ils se calmèrent.

« Je propose un échange. Le fait d’avoir essayé de nous voler ce chat est impardonnable. Si maintenant vous pouvez nous offrir un objet de grande valeur, la bête est à vous. »

Les trois autres le regardent bizarrement. Il ne donnait pas l’impression d’avoir beaucoup d’objets de valeur cet elfe, vu ses habits, vu son comportement. Quel drôle d’idée… Et puis il ne donnait non plus pas l’impression de vouloir faire d’échanges. Mais le maitre ne bronchait pas, il avait l’air de savoir de quoi il parle.

« T’iras avec lui Nessa. Tu choisiras un objet de grande valeur en échange de ce chat. »

Finalement ca tombait bien. Il avait un toit à réparer et des sales gosses à nourrir. Et il savait très bien que l’elfe pourrait l’aider. Ervin Shellhorn lui a surement laissé un bel héritage. Vu le nombre de fois qu’il a perdu au poker contre ce con avec son dieu tout aussi con. Quand il a apprit que cet homme était mort, il n’avait pu retenir un sourire. Comme quoi c’était la preuve que le Dieu du Solstice punissait ceux qui croyaient en de dieux d’insectes. Mais quelque part il pensait que c’était peut-être aussi son esclave qui avait fini par lui trancher la gorge. Vu ce qu’il venait de vivre il y a quelques secondes.
Il ralluma les bougies d’un claquement de doigts, fier de son petit tour de magie et ouvrit enfin la porte de la cave en attendant la réponse de Leevo.
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Leevo

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MessageSujet: Re: [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa}   [CLOS] Tel maître, tel chat {Nessa} EmptyMer 4 Avr 2012 - 20:41

La notion de « vol » était très subjective. Est-ce qu'un collecteur d'impôt volait ? On aurait pu dire que oui, puisqu'il prenait l'argent de tous pour quelques raisons obscures et l'investissait au nom du royaume dans des projets tout aussi obscurs. Est-ce que les pilleurs de tombes volaient ? On aurait pu dire que oui, mais non, puisqu'ils prenaient ce qui « sortait de terre » par pur hasard sous leurs pieds. Et trouvé c'est gardé. Est-ce que les voleurs volaient ? Par définition, peut-être, oui. Mais on aurait pu dire que non, dans la mesure où ils soulageaient les gens – qui généralement étaient consentants, puisqu'ils les leurs donnés de bon cœur – des biens encombrants et les cachaient dans un coin à l'abri de tous les envieux.

Alors non, Leevo ne considérait pas qu'il avait tenté de voler ce chat. Ceci parce qu'à partir du moment où il l'avait vu, il l'avait considéré comme lui appartenant. C'était plutôt eux qui lui avaient volé.


- Je ne comprends pas, répondit la voix tonitruante qui parut perplexe. On m'a dit « Va donc récupérer un ces-haches-à-thé là-bas », et vous me proposez un échange ? C'est quoi un échange, d'abord ? On lui expliqua. Vous m'avez volé mon chat et vous voulez que je vous récompense ? Il réfléchit de longues minutes qui suintèrent littéralement sur les murs de la cave en de grosses gouttes de magie. D'accord, mais je vous récompense seulement parce que vous ne ressemblez pas à des catins.

Leevo se releva et tituba un peu jusqu'à la porte. Il jeta un coup d’œil au plus vieux des trois frères qui se tenaient là et eut un curieux sentiment. Ce type, il le connaissait. Son Maître le connaissait, plutôt. Il le distinguait bien parmi les ombres tachetées de couleurs parce que la sienne, d'ombre, elle luisait. Plus exactement : elle flashait de magie.

Il passa devant lui en le regardant salement avant de sortir tranquillement. Il se retourna encore et désigna la brune :


- C'est obligé que ce soit elle qui vienne ? Je crois que c'est elle qui me rend comme ça. En colère, je veux dire.
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