Une Nuit Interminable [PV Skollrus et Essalia]

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De l'époque ou l'on servait les différentes tribus, avant de s'être engagés chez ce roi fou de Hedenmark, La Compagnie avait gardé deux coutumes : la première était de se séparer en escouade pour optimiser notre efficacité en l'absence d'assaut frontal. Quant à la deuxième, c'était un peu moins officiel, et plus propre à mon escouade de grigous prêt à grappiller la moindre pièce d'or : On escortait des personnes, ou des caravanes, jusqu'à notre lieu d'opération. Mais, du haut de mon grand cœur, je leur pardonne : après tout, c'était avec leur argent que je visitais les dames.

Néanmoins, avec Hegn et Wyrn, les inventeurs de ce système, fallait savoir à quoi s'en tenir. Je savais que ces petits fouilles-merdes de magiciens à demi compétents n'hésiteraient pas à utiliser leurs « talents » pour vider les poches de nos pauvres clients. C'est pour ça que je m'accordais avec Ormrvald, mon ami de toujours, pour bien surveiller ces abrutis afin qu'ils ne tentent rien d'idiot. Dès que Hegn et Wyrn trouva ses pigeons, le voyage put enfin commencer. La première étape du voyage fut une vieille auberge miteuse, dont la bière était presque aussi infâme que la tristement célèbre pisse d'âne fermentée, à base d'ingrédients mystère que seul ce fourbe de Mejid, pour l'instant stationné dans la capitale, connaît. Si je mentionne cette étape, c'est bien à cause d'un événement singulier survenu là-bas.

Tout le monde faisait la fête, y compris mon impassible ami Orme. Pour avoir bonne conscience, et parce que je ne pouvais vraiment pas supporter le goût ni l'odeur du breuvage hideux, j'ai quitté la taverne. Je pris une grande bouffée d'air frais. Bizarre. J'ai humé l'air ambiant une deuxième fois. C'était très très léger, presque imperceptible. Mais il régnait comme une odeur familière de charnier. J'ai grimacé. La viande de l'aubergiste était pourrie ou quoi ?

« Tu sens ça toi aussi ? » fit une voix derrière moi.

J'ai sursauté. Et je me suis retourné. Ce n'était que cette face de rat de Wyrn. Museau de rat, dents de rongeur, yeux chafouins, petite taille. Cet avorton de Wyrn était connu sous le surnom du Rongeur. Ca ne devait pas lui plaire, mais il semblait étrangement s'en contenter . En fait il s'en contentait si bien que peu de personne savaient qu'il s’appelait Wyrn. On était plusieurs dans le même cas dans la Compagnie, dont moi (qu'on appellait toujours Toubib), Ormrvald (qu'on appelait Orme), et le Capitaine de la Compagnie, (dont le nom est resté secret, même pour feu Chicot, visiblement)

« Ouais.ai-je opiné. Y a du y avoir une bataille pas très loin d'ici. Ou alors c'est juste l'aubergiste qui a oublié de fumer ou de saler ses viandes.

Il me fixa : « Je parlais pas de ça, mais puisque tu le dis... » Wyrn tourna sa tête à droite et à gauche, comme si il avait peur d'être observé. Il pris un air agacé. C'est pas ça. En fait, y a plusieurs trucs qui me chiffonnent.

-Allez donc, ai-je négligemment rétorqué. Tu t'es encore embrouillé avec Hegn, Rongeur ?

-Non, c'est pas ça, répondit-il sans se démonter. Deux trucs que j'ai trouvé bizarre, un peu « hors du tableau. »
Tu te rappelles que c'est bien le Borgne qui s'était occupé du recrutement des clients ?

Le Borgne était le surnom de Hegn. Le Borgne et Rongeur entretenaient une relation de chat et de souris depuis bien avant mon entrée dans la Compagnie.

« Oui, je me rappelle que c'était lui. »

-Eh ben visiblement, ce taré a embauché la personne qu'il fallait pas. La bonasse au pigeon là. Elle dégage des relents magique qu'on peut sentir à des kilomètres. J'aime pas ça, Toubib. J'ai l'impression que Le Borgne l'a pris dans le groupe juste pour reluquer son popotin.

J'ai soupiré d’exaspération. Quelle bande de cons. Surtout l'autre vieux sorcier à la noix, capable d'essayer de se faire une fille qui fait le quart de son âge.

« Rongeur, tu vas me sortir tout nos gars de l'auberge au plus vite. Si tu peux tous les dessoûler, fais-le, sinon contente toi d'Orm et d'Le Borgne. J'en ai rien à fiche de comment tu vas faire, à coup de mandales ou de sortilèges, mais t'as interêt à me les réveiller. Si une magicienne se flanque d'une escorte pour se diriger vers un village d'alignement pas très royaliste sans qu'on en ait eu l'information, c'est parce qu'elle est une rebelle, j'y met ma main à couper. Quant à moi Je vais monter à l'étage de l'auberge lui parler et mettre fin à cette mascarade. »

Les escortes étaient une mauvaise idée, je l'ai toujours su, mais à ce point ? Comment se fait-il que ce déglingué ait négligé un détail pareil …

« Ouah , ça embaume ici, »gémit le Rongeur.

J'ai opiné du chef. Ca empestait la viande pourrie ici. Fallait embarquer toute la Compagnie et l'autre sorcière immédiatement ou on allait suffoquer ici. Bizarrement, ceux qui buvait y allaient de bon train, et l'ambiance était à son comble. Il semblait que l'on avait croisé le chemin d'une autre caravane qui appréciait beaucoup plus que moi les bienfaits du breuvage de l'aubergiste.

Je suis monté par les escalier, et j'ai frappé à la porte de la jeune dame. Les gars m'attendant en bas, je n'avais qu'à donner le change pour la faire descendre, la baillonner puis... la faire descendre encore, si elle était rebelle.

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Voilà qu'Essalia c'était retrouvée dans une drôle de situation – une fois de plus -. Mais elle s'en fichait. La jeune fille c'était reposer en ce début de soirée alors que les hommes qui l'escortaient c'était arrêter à la taverne pour pouvoir boire quelques verre. Elle s'allongea quelques minutes : elle n'avait en aucun cas prévue de s'endormir, mais c'était arrivé.

Elle dormit quelques heures. Deux, peut-être trois. Mais la seule chose qu'elle savait c'est qu'il faisait nuit noir et que le vent qui caressait ses bras dénuder la faisait frissonner de tout son être. Elle dormait toujours, pourtant, malgré ce vent glaçant son corps encore enfantin.

Essalia c'était réveillée dans la soirée, son ventre criait famine et elle avait les lèvres et la gorge sèche, autrement dit : elle avait très soif. Essalia se redressa, regardant la pièce où elle se trouvait dans les moindres détails : et ce qu'elle vit ne lui plût absolument pas ! Tori n'était plus présent dans la même pièce que sa maîtresse et c'était assez rare. Effectivement, Tori ne partait jamais sans que sa maîtresse ne le sache ou lui en ai donner l'autorisation. Et pourtant, une fois de plus, Tori s'en était aller. C'était la deuxième fois qu'il avait fait ça : la première fois Essalia avait faillit finir en pâté pour loups.

Elle se releva donc, sans un bruit, s'approchant de la bougie presque consumé qui se trouvait sur le petit bureau de bois en face d'elle. Essalia posa la bougie sur le rebord de la fenêtre et passa sa tête puis ses bras dehors : elle regardait le ciel étoilé et sentait une odeur étrange qui la fit frémir de dégoût. C'est alors que tournant la tête, elle se pris l'oiseau dans la nuque, celui-ci s'éloigna à coups d'ailes pour se placer face à sa maîtresse. Elle regarda en bas et dans un mouvement rapide elle sauta de la fenêtre : assez haute tout de même, en manquant de se casser une jambe ou un bras elle vint s'écraser au sol dans un fraca. Mais le brouhaha causé par les hommes bourré masqua le bruit de sa chute.

Essalia leva la tête pour regarder la fenêtre, elle pensa un bref instant que si elle voudrait remonter, ce ne serait pas aussi facile. Mais elle s'éloigna alors, sans réfléchir plus à la question. Elle se cacha derrière une sorte de colonne où elle entendit la discussion de deux hommes.

ression que Le Borgne l'a pris dans le groupe juste pour reluquer son popotin.

J'ai soupiré d’exaspération. Quelle bande de cons. Surtout l'autre vieux sorcier à la noix, capable d'essayer de se faire une fille qui fait le quart de son âge.

« Rongeur, tu vas me sortir tout nos gars de l'auberge au plus vite. Si tu peux tous les dessoûler, fais-le, sinon contente toi d'Orm et d'Le Borgne. J'en ai rien à fiche de comment tu vas faire, à coup de mandales ou de sortilèges, mais t'as intérêt à me les réveiller. Si une magicienne se flanque d'une escorte pour se diriger vers un village d'alignement pas très royaliste sans qu'on en ait eu l'information, c'est parce qu'elle est une rebelle, j'y met ma main à cou... »

Elle eut alors l'impression qu'ils parlaient d'elle, mais sans ce soucier de la fin de la conversation, Essalia retourna sous la fenêtre de ''sa'' chambre et empila deux – trois grosses caisses et grimpa dessus maladroitement. Elle réussi néanmoins à retourné dans sa chambre au moment où l'on frappa à la porte. Elle n'avait aucune envie d'ouvrir et le ne le ferait pas... Du moins, elle s'attarda à le faire, car après tout, elle le ferait.

Essalia regarda l'eau qu'elle avait mit à bouillir quelques heures au paravent : elle était sans doute froide à présent. Ramenant la bougie près de l'eau, elle la remit à chauffer avant de sortir deux tasses et de les posés sur le bureau. Si c'était elle dont ils parlaient, elle devrait sans doute gagner du temps... Au moins jusqu'à que Tori ai récupéré la totalité de son énergie.

Elle ouvrit donc la porte pour regarder l'homme qui lui faisait face. Elle baissa rapidement le regard pour le regarder de haut en bas avant d'ouvrir la porte en grand et de dire, d'une voix douce et acceuillante :
« -Mais entrez donc. »
Puis, s'approchant des deux tasses et y déposant des feuilles au fond elle reprit.
« -Qui puis-je pour toi? Elle était passer du vouvoiement au tutoiement et elle s'en mordit les lèvres. Voudrais-tu une tasse de thé peut-être ? » Demanda-t-elle alors en s'arrêtant devant les deux tasses, le regardant du coin de l'oeil un petit sourire aux lèvres alors que l'odeur de pourris qu'elle avait sentit un peu plus tôt c'était emparé de la pièce.