Faire feu de tout bois (pv: Jim Stocker)

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Trépid BONNEFORT

Depuis toujours, les héros parcourent les terres de Feleth à la recherche de grands exploits à accomplir, de grands trésors à découvrir, de grands monstres à terrasser et de petites princesses à secourir.

Il est des héros partout en Feleth : dans les cités, dans les villes, dans les villages, dans les caravanes, dans les grottes et dans les forêts lugubres.
Surtout dans les forêts lugubres.
Il y a tout dans les forêts lugubres.

Il faut dire qu'il n'existe pas meilleur endroit au monde où faire résonner le bruit de son armure métallique tout en grignotant des baies dans l'attente de trouver un gobelin sur lequel frapper.
C'est surtout l'endroit idéal où s'arrêter lorsqu'on est un clan nomade à la recherche d'un peu de bois gratuit et d'un endroit facile où faire tenir un maudit toit en toile.

C'était notamment l'endroit où le clan Les Loups de feu avait décidé d'établir son nouveau campement, d'abord parce qu'il s'agissait d'un coin parfaitement calme et, ensuite, parce qu'ils avaient l'horrible chance de voir les portes de la cité de Madorass aux travers des arbres : quelle meilleure place pour un peuple de chapardeur chevronné ?

Trépid Bonnefort faisait partie de ces chapardeurs à peine voyeuristes sur les bords et rentrait justement d'une longue épopée épique ce jour-là.
Il avait passé les derniers mois sur les routes à lutter contre les grands bandits et les méchants riches bonshommes et était entre autres parvenu à amasser quelques trésors qu'il allait s'empresser d'exhiber aux yeux de ses frères Loups.

Trépid était un héros.
Ou plutôt un barbare.
Ou n'importe quoi d'autre.
Personne ne savait exactement comment le définir puisque lui-même ne parvenait pas à donner du sens à ses faits d'armes : le fait est que là où il y avait de la baston et de l'or, Trépid y était aussi.

En outre, il était un de ces héros – ou n'importe quoi d'autre – qui ne parvenaient pas à aligner plus de trois mots sans répéter les deux premiers : son vocabulaire était à la hauteur de ses semelles de chaussure, c'est-à-dire, pas très élevé.

Mais Trépid n'en restait pas moins un bon barbare – ou n'importe quoi d'autre – et surtout un bon manieur d'épée.
Il était d'autant plus redoutable que depuis quelques temps on disait de lui qu'il se promenait avec une épée magique ; le genre d'épée magique qui lui octroyait non seulement une renom honorable mais aussi l'incroyable capacité de se faire repérer à plus de quarante mètres de distance : l'épée en question parlait.
Elle parlait.
Elle parlait bien plus que lui.
Elle chantait aussi.
Elle semblait même prendre un malin plaisir à chanter et à parler en même temps.
Toujours au mauvais moment, bien entendu.
Toujours trop, selon l'avis de Trépid.

C'était d'ailleurs la voix métallique de l'épée que Les Loups de feu purent d'ores-et-déjà entendre au loin chanter « l'arrivée héroïque du vaillant loup aux bagages remplis d'or et au destin houleux ».
Ceux qui tendraient l'oreille plus longtemps comprendraient pourquoi l'épée employait le mot houleux ...

Gamin des rues ________________ ________________

D'un air concentré, Jim observait l'insecte s'approcher de la fleur gluante, véritable piège comme il le savait. La mouche -ou peu importe ce que c'était- finit par se poser délicatement sur le gel, comme attirée par une odeur que Jim ne sentait pas. Bientôt, la plante commença à se refermer doucement sur le moucheron qui ne remarquait rien, et quand celui-ci battit des ailes, il était trop englué pour s'envoler...

Le spectacle avait fasciné Jim une bonne partie de l'après-midi, car il n'avait pas grand chose d'autre à faire ici. Comme les autres enfants, il avait reçu l'interdiction d'aller dans la forêt (ou de trop s'éloigner plutôt) et il était condamné à examiner chaque parcelle du terrain. Les fleurs avaient retenu son attention et il s'était même amusé à y placer différents types d'insectes pour suivre leur réaction. Les sauterelles et les araignées s'en sortaient visiblement, mais les volants ne parvenaient plus à décoller et finissaient par être digérés.

Tandis qu'il observait les dernières pattes de l'insecte disparaître dans les plis verdâtres du végétal, une voix résonna au loin. Jim la reconnut aussitôt, cela faisait plusieurs jours qu'il tendait l'oreille pour l'entendre ! C'était la voix de l'épée.

Comme tous les gosses, Jim était très attaché aux histoires de magie, aux légendes, aux superstitions et aux contes. Il n'en restait pas moins méfiant sur ce qu'on lui racontait, mais il s'émerveillait facilement de phénomènes considérés comme pas si anormaux que cela. L'épée « magique » en faisait partie. Comme beaucoup de ses camarades, il aurait voulu accourir pour la voir et l'entendre. Parfois, elle racontait des histoires, même si elles étaient plus courtes et moins poétiques que celles de l'ancien, c'était tout de même des histoires ! Cependant... son propriétaire ne voyait pas la popularité de son arme d'un si bon œil.

Jim ne le connaissait pas bien mais en savait suffisamment pour savoir que Trepid rimait avec stupide, et que le hasard faisait donc parfois bien les choses. Il ne semblait pas apprécier la compagnie des enfants, en fait il ne semblait apprécier la compagnie de ce qui pouvait potentiellement parler ou interroger et il restait d'habitude avec deux ou trois de ses « amis » du même genre que lui, quand il n'essayait pas de séduire une paysanne en roulant des muscles...

Attendant donc qu'il passe, l'enfant revint à petit vers le camp, tâchant de se faire discret. Il aurait bien voulu parler à l'épée pour lui demander d'où elle venait, c'était peut-être un récit intéressant, qui sait ? Malheureusement, Trepid ne la quittait jamais, il avait bien trop peur qu'on la vole ! S'asseyant non loin de lui, Jim sortit plusieurs bouts de bois de ses poches et de la ficelle, entreprenant de fabriquer une mini-catapulte avec (ainsi il pourrait nourrir les plantes qu'il avait vu d'une manière moins directe, il n'avait pas envie de se retrouver avec du mucus pleins les doigts!).
De temps à autres, il jetait un coup d'oeil vers le guerrier, occupé à boire, mais il ne s'y risquait pas longtemps. La nuit tombait quand il s'aperçut qu'il avait faim, et qu'il n'avait pas encore songé à manger.

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Bois, bois, bois et bois encore, Trépid, tu ne perds rien pour attendre.

Voilà déjà plusieurs heures que tu es rentré chez toi, mais tu ne fais rien d'autre que jeter des regards à tes femelles et tendre ta gamelle pour qu'on la remplisse de cette substance délirante, celle qui te fait me frapper comme si j'étais une vulgaire boite à musique.

Tu veux que je chante pour égayer ta soirée, Trépid Bonnefort, mais chantera bien qui chantera le dernier car la nuit tombe déjà... et tu n'as rien remarqué.
« Il est vil et grand, le grand méchant-méchant...

Voilà qu'une fois encore tu me tapes sur le manche pour que je te chante une chansonnette, tu me demandes de continuer à crier tes louanges alors que je n'aie d'yeux que pour cette bande de gamins assis là-bas, à ne rien faire.
Heureusement que je suis bon acteur et que je parviens à ne rien montrer de mon intérêt pour eux.
Ils sont tous pourtant si affreusement...
- … mignon-mignon, dit-on dans les chansons...

Perché sur un recoin du pommeau qui me sert de transport, je me perds à penser moi aussi au désespoir de ma situation.
Combien de jour cela fait-il que je n'ai pas mangé ?
Combien de temps ai-je passé à chanter pour toi tes épopées afin d'attirer l'attention des gonzes ?
Je n'en ai plus aucune idée.
Je ne pense plus qu'à me...
- … nourrir-rir, sous le menhir... »

Ça y est, tu t'es endormi, gros abruti.
Tu ronfles déjà dans ta propre assiette encore pleine, c'est dégoûtant.
Si tu ne me permettais pas autant de découvrir ce nouveau monde, je t'aurai ingurgité aussi vite que tu le fais avec tes boissons.
Tu dois avoir un goût aussi horrible qu'elles, maintenant.

Mais ça m'importe peu.
Je suis débarrassé de toi pendant un petit moment ; j'ai la nuit pour moi et toute la journée de demain pour dormir.
Je n'ai plus qu'à...
… appeler un de ces gamins alléchants...
… lui raconter des histoires qui lui feront rêver d'être un héros...
… attendre que la nuit tombe...
… et le manger.
Sans laisser la moindre trace.
Personne ne se doutera jamais que c'est moi.
Ou peut-être que si.
Ma réputation n'en sera que plus grande, alors... Ha ! Ha ! Ha !

« Pssst ! Hey ! Toi, là-bas ! Oui, toi ! J'ai le pommeau tout froissé dans cette position... ça te dérangerait de... »
Petit imbécile ! Pourquoi tu t'enfuis en pleurant ?!
Je ne me savais pas aussi impressionnant dans le noir... Quoique... si, je le savais, ha ! Ha !
C'est vrai qu'il commence à faire bien sombre maintenant et je peux enfin me libérer un peu, m'étirer en grand, m'allonger sur toute la longueur de l'ombre de cette table miteuse et, pourquoi pas ? L'envahir totalement par en-dessous, lécher les courbes noires de l'herbe et les petits remouds de la boue... C'est agréable de se sentir aussi... Grand.
Mais si quelqu'un pouvait éteindre cette maudite torche, ce serait encore mieux.

Je ne vais pourtant pas faire mon difficile : ce soir, j'ai l'embarras du choix. Ce clan est farcis d'orphelins sans parent pour les surveiller et surtout de gamins maigres comme des démons galeux.

Oh ! Oui.
Tiens donc, Krocq Meethain... Il y en a justement un, là-bas, qui semble encore plus galeux que les autres...
Attire son attention subtilement, Krocq Meethain, et il sera tout à toi...

« Oh la la ! Quel dommage ! Toute cette nourriture gâchée et personne pour la manger... »
Viens donc lécher les assiettes, petit homme, tu ne sais pas quelle espèce de monstre pourrait t'attraper ce soir...
Il serait dommage de mourir le ventre vide, n'est-ce pas ?

Gamin des rues ________________ ________________

Au moment même où son estomac allait gargouiller, une voix l'interpella dans le noir. Il sursauta imperceptiblement en reconnaissant celle de l'épée. Ainsi, Trepid avait fini par s'endormir ? La lame n'avait pas tort, il restait beaucoup de nourriture dans les assiettes des guerriers assoupis, et il n'était pas bien compliqué pour quelqu'un d'aussi petit et discret que Jim d'aller la chaparder.
Mais... l'épée était toute seule, et elle ne dormait pas elle. Il ne savait pas trop s'il fallait l'écouter, la plupart du temps, même si elle chantait les louanges de son possesseur, il semblait à Jim que derrière chaque compliment se cachait une raillerie et qu'elle n'était pas aussi obéissante et dévouée qu'elle ne le laissait paraître. Cependant, les soupçons du garçon s'arrêtaient là, et il était encore bien loin de la vérité...

S'approchant à petits pas, Jim attrapa d'un geste rapide quelques morceaux de viandes dans l'assiette de Trepid, qui ronflait désormais bruyamment. Il lui sembla entendre un murmure du côté de l'épée, comme une sorte de grognement de contentement, mais ce devait être son imagination qui lui jouait des tours...

Son regard se posa sur l'arme et s'y attarda quelques instants. Où est-ce qu'un vulgaire rodeur des Loups de Feu avait pu dénicher une épée pareille ? C'était invraisemblable ! Un nouveau gargouillis. Jim se pencha en avant, pour attraper les fruits posés sur la table, un peu plus loin. Il dévora avec appétit une pomme et une grappe entière de raisins avant de se sentir rassasié. Il se releva doucement, s'apprêtant à rejoindre d'autres gamins pour ne pas passer la nuit tout seul dans le noir, quand ses yeux rencontrèrent à nouveau la mystérieuse lame.
Sans réfléchir, il l'attrapa par le pommeau et la tira à la lumière de la torche qui éclairait vaguement la scène. La lune n'était qu'un croissant étiré, comme un sourire effrayant, et elle n'éclairait pas suffisamment pour qu'il puisse voir à son gré.

A la lumière de la flamme, le métal miroitait d'un éclat presque surnaturel. Jim posa l'objet devant lui.

« Tu connais d'autres histoires ? »

Il avait dit cela dans un murmure à peine audible mais il était sûr que l'épée avait entendu. Après tout elle était magique ! Il ne lui laissa cependant pas le temps de répondre.

« Tu viens d'où ? On peut dire ''tu'' à une épée ? Quel âge as-tu.. avez-vous ? »

Il ne savait pas trop bien comment il fallait s'y adresser. Il ne voulait pas la blesser, car elle risquait de ne pas répondre, mais il était en même excité par la persepctive d'avoir enfin des réponses à des questions et il s'embrouillait à moitié dans ses formules de politesse.

« Pourquoi vous-êtes là ? Comment cet imbéc... Trepid vous a-t-il trouvé ? Je l'ai entendu raconter trois histoires différentes où à chaque fois il tuait des dizaines d'ennemis avant de vous récupérer, je suis sûr qu'il ment. Pourquoi vous lui obéissez ? Vous vivez comment ? Vous mangez quoi ? »

Les questions se bousculaient dans sa tête et dans sa bouche et il prononçait certaines d'entre elles avant même d'avoir pris conscience qu'il se la posait. Il se tut en fin, après avoir pris une grande respiration : il avait dit tout cela d'une traite. Penchant la tête sur le côté, il regarda l'épée d'un air attentif, près à écouter les moindres détails d'une réponse.

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L'épée n'avait rien de magique en apparences, à part si l'on considère le tétanos comme tel.
Elle était de vieille facture, avait la lame effilée, le cuir de son pommeau gâté et son tranchant semblait avoir tout perdu du « tranch- » censé différencier ses effets sur l'anatomie humaine de ceux des marteaux et des massues.
Finalement, ce qui faisait d'elle une épée, c'était moins sa forme et son utilité que son incompatibilité avec toutes les autres classes d'armes.
Et ce qui la rendait magique, ce n'était pas le halo de lumière ni les diamants ornementaux, ni les glyphes ni les reflets envoûtants qui parcourraient sa lame puisqu'elle en était totalement dépourvue. Non, ce qui la rendait magique, c'était surtout son don de parole qui lui permettait, dans une moindre mesure, de se définir comme telle.
Elle n'hésitait pas à le faire, d'ailleurs, et prenait plaisir à le rappeler à quiconque en doutait, que ce soit en chansons ou en tirades éloquentes.

Cependant, après la cascade de questions du jeune loup de feu, c'est surtout de silence qu'elle parût douée. Un long moment de flottement suivit lorsque Jim Stocker referma la bouche et l'épée n'eut jamais l'air moins magique qu'en cet instant.

« Euh... oui, se décida-t-elle à dire finalement. Sa voix ne semblait pas réellement venir de la lame ; elle avait plutôt l'air de se trouver au niveau des pieds du garçon, dans la partie que l'auréole de la torche ne parvenait pas à tirer hors de la nuit.
- Tu es un petit garçon très curieux, hein ? »
La voix s'était déplacée ; elle paraissait plus proche à présent, comme si elle était sortie de sous la table pour entourer les arrières de Jim. Rien d'étonnant venant d'une voix d'épée magique, après tout, elle était magique, n'était-il pas normal de se sentir cerné et mal à l'aise avec un tel objet en main ?

« Trépid n'est pas près de se réveiller de sitôt, dit-elle. Et demain matin, quand il aura dessaoulé, ce sera encore sur mon pommeau qu'il passera sa mauvaise humeur... Quelle vie de bâton... Un jour, il s'est servi de moi pour ouvrir un vieux coffre à trésor... comme une espèce de levier, tu te rends compte ? Est-ce que j'ai une taille de levier, sincèrement ? Tu trouves que j'ai une taille de levier, toi ? Franchement ? ... » L'épée, qui n'avait plus vraiment de timbre métallique, partait souvent dans des digressions sans fin de ce genre. Elle était connue pour ça, c'était grâce à ces digressions-là que le clan pouvait savoir, par exemple, quand Trépid rentrait au campement et quand, autre exemple, il était temps qu'il reparte fourrer cette épée dans quelques ventres histoire de la faire taire. Elle prenait mieux la tête métaphoriquement qu'elle ne semblait en être capable littéralement.

« ... Et en plus il l'a ramené avec lui.
» Il est dans sa tente.
» Il y a plus d'or dedans que ce qu'il ne pourra jamais dépenser.
» Je trouve vraiment dommage qu'un imbécile comme lui profite de tant de richesses quand les enfants de son propre clan doivent chaparder des miettes de pain pour se nourrir...

L'épée se tut enfin. Elle paraissait lancer des regards au garçon, sentiment étrange puisqu'elle n'était rien d'autre qu'un bout de métal rouillé sans le moindre globe oculaire apparent. Mais avec un peu d'instinct ou la juste dose de paranoïa nécessaire à la survie...

« Tu m'as l'air de mourir de faim, petit homme. Je suis sûre que Trépid ne remarquerait pas l'absence de quelques pièces d'or... Il a un sommeil de pierre, il ne le sentirait même pas si quelqu'un essayait de lui voler la clé de son précieux trésor... Ça me fait d'ailleurs penser à cette fois, je n'en ai jamais parlé je crois, est-ce que j'en ai parlé ? Enfin, en tout cas, cette fois, là, où nous avions établi un campement dans le Canyon des sables à la nuit tombée, et Trépid dormait comme une massue, et alors une horde de... » Blabla blablabla... suivit une nouvelle digression hachurée de « tu te rends comptes ? », de « non mais, sérieusement ! » et de « c'est une épée magique qui te le dit ! » sans autre intérêt que celui de mettre à l'aise le jeune loup.
L'épée magique aimait bien les enfants, ils l'écoutaient généralement mieux que les adultes. Mais ce qui lui plaisait le plus chez eux, c'était leur crédulité.
Jim Stocker avait peut-être perdu la sienne dans les dures épreuves des douze dernières années de sa vie et ne tomberait peut-être pas aussi facilement dans le panneau. En tout cas, c'était bien une proposition que l'épée lui faisait.
Une proposition d'épée magique qui n'en avait, certes, pas l'apparence mais qui en possédait en tout cas l'ombre : étirée par la flamme parfois dansante de la torche, l'ombre de Jim tenant l'épée s'éperdait dans celle de la nuit un peu plus pesante maintenant... qui paraissait se lécher les griffes.

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