''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -45%
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go ...
Voir le deal
1099.99 €

Partagez | 
 

 De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage

Aikanaro Myrrhyn

Prince Syrinx

________________

Aikanaro Myrrhyn
________________


Race : Syrinx
Classe : Lame Noire
Métier : Aucun
Croyances : La Nature dans tout ce qu'elle représente
Groupe : Solitaire

Âge : La vingtaine d'apparence mais la légende voudrait qu'il ait toujours connu les trois mondes

Messages : 201

Fiche de Personnage : L’avènement des Syrinx


De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] _
MessageSujet: De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS]   De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] EmptyLun 3 Déc 2012 - 11:34

Le Vein n’est pas l’endroit le plus hospitalier pour y faire pousser des plantes et pourtant, il est le lieu de l’impossible. Tout peut arriver en son sein. La création était la terre, la magie était l’air et ses limites sont inexistantes. Les gigantesques champs de blé que l’on pouvait trouver dans les plaines désolées en étaient le parfait exemple. Comment est pourquoi subsistaient ces plantes, même un Syrinx n’aurait su le dire. Mais elles étaient là, depuis des millénaires et ne cesseraient sûrement jamais d’être, défiant la rudesse de la vie et raillant le temps des alizées qui les parcouraient.
C’était évidemment l’un des endroits favoris du prince Syrinx. Lorsqu’il traversait ces parcelles géantes en caressant le sommet des pousses sur son passage, il se sentait protecteur. La forêt lui apportait un sentiment bien différent. Elle l’aidait à se cacher, à fuir parfois, à vivre souvent et c’était de loin sa meilleure alliée mais, ici, il n’en était rien. Il se contentait juste de parcourir cette immensité, surplombant les végétaux de sa hauteur d’humanoïde, comme un fantôme du passé harcelant les lieux de sa mort pour y trouver le repos éternel.
Mais imprudent et bien naïf était celui qui pensait y trouver refuge impunément. Tranquille et désertique d’apparence, ce territoire compte parmi les plus dangereux du Vein car tout est visible et les démons assoiffés de violence savent avoir le regard assez perçant pour repérer une proie facile par-delà ces terres. Le sentiment d’y être observé est omniprésent, angoissant et signant dans la majorité des cas la mort des personnes s’y sentant concernées.

Une lumière sans éclat s’étalait en ces lieux. De lourds nuages aussi sombres que denses envahissaient le ciel. La lumière ne venait pas de là d’ailleurs. C’était une source ambiante, présente dans l’air, non ponctuelle. Peut-être était-ce là le secret de cette fertilité fulgurante. Cependant, pour Aikanaro, c’est juste le fruit de la volonté de la Nature. C’était le symbole que, peu importe l’endroit, aussi dénué de vie soit-il, la Nature y trouvait sa place et ne pouvait y être délogé. Il aurait tellement aimé montrer au monde l’incroyable ténacité de la flore. Là où presque tous les peuples de Feleth ne pouvaient espérer survivre plus de quelques jours, de vulgaires pousses de blé résistaient. Ils verraient enfin que le combat est perdu d’avance et qu’ils devraient enfin se confronter à la réalité des choses : respecter la Nature et vivre avec elle, ou périr dans l’étreinte froide de son courroux.
Et le courroux en question, c’était lui. Portant avec lui la faux du désespoir, fauchant les âmes aigries des renégats de la vie. Semant sans pitié les graines de la vengeance pour que poussent, animés par la haine, les bourgeons toxiques de la fin du monde. Et quand ces fleurs de la mort s’ouvriront, c’est un ciel sans soleil qui se montrera au monde ; c’est une terre aride et infertile qui s’étendra sous leurs pieds ; c’est un air nauséabond de leur propre insolence qui leur nouera la gorge jusqu’à l’arrivée de leur asphyxie définitive. Ce jour-là, il sera là, debout au milieu des cadavres s’amassant autour de lui, riant de cette punition méritée et pleurant qu’elle soit réalisée. Il sera là pour accueillir les âmes maudites des damnés de la Nature pour leur montrer le chemin des landes infernales où ils subiront pour toujours la douleur des maux qu’ils firent subir. Comme il est le gardien des derniers vestiges de la flore, il sera le bourreau exécutant la sentence ultime. Il redoutait ce jour car cela marquerait l’échec de sa quête. Tous ses efforts tomberaient dans l’oubli du renouveau et il disparaitrait jusqu’au jour où, jugeant l’heure propice, la Nature refasse appel à lui, l’incarnant de nouveau dans un monde tout aussi corrompu, afin d’y réinstaurer une harmonie disparue depuis bien longtemps.

Cependant, ce temps n’était pas encore là et il profitait des années fébriles que comptaient encore ce monde pour communier avec ce qu’il protégeait. Il ressentait la sérénité de ces plantes et, au travers de ses iris écarlates, on pouvait aisément admirer l’éclat de la plénitude. Jusqu’à ce que quelque chose vienne perturber cette sérénité. Quelque chose de puissant, très puissant et certainement pas animé d’intentions honorables. Pas pour lui en tous cas. Il le sentait dans la terre. C’était comme un chuchotement transporté par la brise et survolant les épis. Le pétillement dans ses yeux s’effaça, un souffle s’échappa dans ses lèvres dans un soupire profond. Il allait encore devoir mettre en fuite quelques démons trop curieux imaginant qu’ils pouvaient être à la hauteur pour se confronter au bras droit de la Nature.
Il se retourna alors pour faire face à la direction d’où venait la nouvelle menace puis se stoppa. Ses épées se réveillaient peu à peu, animant leurs runes et s’entourant d’une aura aux halos malsains qui longeait leur lame avec une infinie lenteur, glissant et ondulant comme une fumée inquiétante. Une sensation étrange s’empara de lui. Un pressentiment sur ce qui allait suivre. Ça n’allait pas être comme de routine car ses armes maudites ne sortaient jamais de leur torpeur pour si peu. Il percevait même, déjà, leur excitation grandissante. Il n’aimait pas ce sentiment. Il perdait peu à peu ses valeurs morales et sa volonté après ça jusqu’à devenir une machine dévoreuse d’âmes, un pantin affamé de pouvoirs aux services de l’avidité de ses sombres alliées. Tout ce qu’il espérait c’était de garder le contrôle. C’était suffisamment pénible de dépendre d’entités ne partageant aucune autre éthique que de vouloir détruire le monde pour le remanier à l’image du monde du vainqueur ; de voir sa survie ne tenir que sur le simple fait qu’une rivalité plus puissante que la mort s’attache à le maintenir en vie. Mais c’était le prix à payer pour acquérir assez de force pour accomplir la tâche que la Nature lui avait confié en lui permettant de vivre. Il le savait et, jusqu’à la fin, il se battrait en conséquence !


Dernière édition par Aikanaro Myrrhyn le Lun 21 Jan 2013 - 16:57, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas

Invité

Invité

________________


________________



De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] _
MessageSujet: Re: De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS]   De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] EmptyDim 9 Déc 2012 - 6:20

Fichu dragon rouge ! Regardez-moi ! Je suis une épave, une vraie. Je n'arrive plus à distinguer la moindre parcelle de vêtements sur moi. Ce combat fut le plus intense de ma vie, je ne sais pas par quel miracle j'ai réussi à le tuer et à récupérer son trésor, mais je suis au bout. La fin approche et elle approche vite. Mon bâton ne fait que me le rappeler à chaque seconde. Il me parle. J'arrive, je viens à toi, le moment est venu pour moi de prendre ma revanche, attention Earwen. C'est la première fois en deux siècles que je reviens ici, non, je ne suis pas revenue, j'ai pris la fuite jusqu'ici. C'est ici que je sens le mieux ma magie, elle est omniprésente et elle me parle, elle s'ajoute à moi. Le Vein m'a crée et il continue de me changer, en bien ou en mal, je ne sais pas. Je n'ai que trop vécu, ma puissance à atteint sa limite, je le sens. Je possède la même force qu'un dragon rouge, les plus dangereux d'après les livres, mais ce n'est pas suffisant et je sens que je ne peux pas aller plus loin sans me débarrasser de "lui".
Et puis d'abord où ai-je atterri ? Ces quoi ces trucs jaunes plus grand que moi ? Du blé ? Du blé dans le Vein ? C'est quoi cette blague ? Tout est mort ici, comment ces trucs-là peuvent-ils survivre et à qui servent-ils ? J'arrache quelques pousses pour les regarder de plus près, non elles n'ont rien d'étrange et c'est pour cela que c'est étrange. Je lévite pour dépasser la taille des épis de blé et ce que je vois me fait froid dans le dos. Il n'y a que ça et à perte de vue ! Cette ambiance maussade n'a rien à voir avec celle du monde des faibles. Ici je sens un danger, même parmi ces foutus épis de blé. En réalité, dans mon souvenir, peu importe où vous vous trouvez dans le Vein, vous sentez un danger. Mais peut-être qu'il y en a aucun ? Peut-être qu'il y en a un ? De quoi rendre n'importe qui, mais pas moi. Je suis déjà folle. Folle de rage, folle de frustration. Pourquoi suis-je si faible ! J'ai vécu deux siècles et demi, tout ce temps à rechercher une seule chose. La puissance et peu importe comment l'obtenir, il m'en fallut toujours plus. Et l'affrontement avec cette créature mythique m'a poussé dans tous mes retranchements. Savez-vous ce que ça fait de sentir que vous vous donnez à fond et ce pour rien ? Non, vous ne savez pas et surtout pas contre une telle bestiole. Je me suis vidée de ma magie pour la vaincre, complètement vide. Voilà l'état dans lequel je suis. Je cherche des réponses et le temps est venu d'en avoir. Vieil homme, tiens-toi prêt, l'heure est venu de régler nos différents.


"Disparaissez plantes de malheur."

Une onde de choc mineure s'échappa de mon corps, détruisant toutes les pousses autour de moi. Après tout qui pourrait s'inquiéter d'une telle action ? Et même si on venait se plaindre, je n'aurai qu'à tuer celui qui m'importunera. L'aura de ma sacoche disparut complètement, plongeant mes deux mains dedans j'en ressortis deux énormes sphères noires, les plus grosses en ma possession. Il faut au moins ça pour combattre le vieux, il va sortir et quand il sortira ce sera pour sourire à sa mort. Mais avant ça, j'ai des tonnes de questions à lui poser et croyez-moi qu'il ne vas pas y échapper. Mais d'abord le rituel de libération. Pour de telles créatures, il va me falloir plusieurs jours. Autant prendre des précautions. Posant mes affaires au sol, je replongeais mes mains dans ma sacoche et en sortit, cette fois, de petite sphères noires. Je commençai à m'éloigner et à les poser en cercle autour de mes affaires. Une fois le tour terminé, un immense cube noir apparut.
Un très large sourire se dessina sur mon visage. Je suis maintenant protégée de tout gêneur, je n'ai clairement pas le luxe d'être dérangé. Je revins me placer au centre de cette protection, le moment était venu de m'y mettre. Il va me falloir deux jours pour la première créature et cinq jours pour la deuxième. C'est très difficile de garder d'aussi puissantes engeances en place alors une fois que j'en aurais une sur le dos, la deuxième n'arrivera que longtemps après. Me baissant pour ramasser mon bâton, je regardai la pierre noire en son sommet, un démon est venu ici récemment. Il a voulu aider l'autre fou à sortir, mais par un habile tour de magie, j'ai pu libéré ce faible démon tout en le laissant, "lui", pourrir là dedans. Après plusieurs minutes à le contempler, je pris le bâton à deux mains pour le planter dans le sol, cette chose faite, je pris une sphère et l'entoura de mon aura noire. Simplement précaution pour embêter la créature de sortir pendant le rituel. Je la fis léviter juste au-dessus du bâton. Un minuscule trait de magie partie de la sphère et partie vers la pierre qui ornementait le bâton. Ça commence, je pose un genou à terre puis le deuxième sans quitter la sphère des yeux. Pendant cet échange entre la pierre et la sphère je ne dois rien faire, sous peine de tout détruire, la magie noire n'en fait qu'a sa tête et ce malgré une certaine maîtrise. Au bout d'une demi-journée la sphère commença à se fissurer, c'est là que je devais agir. Mes cheveux s'envolèrent immédiatement, le noir dans mes yeux se fit encore plus dense, des particules de magie commencèrent à apparaître autour de moi. D'abord trop instable puis petit à petit ils partirent vers les fissures de la sphère, l'empêchant de complètement se briser. Maintenant il s'agit d'absorber suffisamment la magie de la pierre pour ne pas que le sphère implose et c'est ça qui va me prendre des jours. Non seulement je ne dois pas m'endormir une seule seconde, mais en plus de ça, ça pompe une quantité phénoménale de magie. Heureusement que je suis dans mon monde, ici je ne risque rien en utilisant toutes mes réserves.


Un début de silhouette commença à apparaître au-dessus de la sphère. Je le voyais très bien, elle contrastait parfaitement avec la quantité de magie noire aux alentours ainsi c'est lui qui va sortir en premier ? Heureusement, j'aurais moins de difficulté à invoquer le deuxième. Cependant je ne dois pas relâcher mon effort, sinon il sortira sans sa pleine puissance et ça ne doit pas arriver. C'est à ce moment que je sentis une présence, elle était encore loin, mais je pouvais la sentir d'ici. Et cela malgré toute la magie noire qui m'entoure. C'est quoi ce monstre qui approche ? Mon corps tremble, pourquoi ? Je ne dois pas m'inquiéter, cette présence est encore trop loin pour être dangereuse, mais je sais que je ne suis pas seule dans ces champs de blé, je dois faire vite. Un rugissement me ramena à la réalité, le premier rituel venait de s'achever, laissant apparaître une magnifique et dangereuse créature. Elle est nettement moins grosse que le dragon rouge et aussi nettement moins puissance sinon je ne l'aurai pas soumise.
Spoiler:
Il ne bouge pas, il sait que je n'ai pas terminé et il sait aussi qu'il est inutile de m'attaquer, je l'ai déjà vaincu, je peux le refaire. Je le vois s'allonger sans détourner son regard de moi, qu'importe, tant qu'il ne m'attaque pas pendant.

Entre deux respirations houleuse je fis léviter la deuxième sphère, je n'ai pas de temps à perdre, la présence se rapproche et sa puissance me terrifie. Décidément, les réponses à mes questions vont devoir attendre. Toi aussi le vieux pensais-je en regardant la pierre. La sphère en place, le même schéma que la première invocation se reproduisit, mais cette fois le dragon blanc m'aida, tant mieux. Cette première apparition m'a épuisé, si je peux souffler un peu, je ne vais pas m'en plaindre. Malgré cette aide, quatre jours ont passés avant que dans un rugissement qui faillit me déchirer les tympans la deuxième créature apparut et ce beaucoup trop tôt ! La sphère avait explosé et ce à cause de mon état de fatigue. Qu'ai-je fait en créant ce rituel de soumission ? Je ressemblais déjà à un insecte face au dragon blanc, mais à côté de lui, je n'étais qu'une tâche dans le paysage.
Spoiler:

La présence ! Je ne l'avais pas senti se rapproché pendant tout ce temps et avec le bruit que font ces deux bestioles, je n'avais même pas entendu ni même senti que ma protection avait été réduit en lambeaux. C'était quoi ce délire ? Même moi je ne peux pas me débarrasser d'une telle prison aussi facilement, est-ce dû à la présence de mes bêtes ? Ou est-ce simplement lui, ce guerrier en armure avec deux épées à ses côtés. Elles sont étranges, je peux le sentir, mais ce qui m'inquiète ce sont les yeux rouges de ce démon car il ne pouvait pas être autre chose. Ils m'observent, me toisent, j'ai toujours soutenu le regard des autres, toujours mais pas cette fois. Je sens que mon corps tremble. Est-ce ma fin ? Vais-je partir en étant détruite par une puissance tellement phénoménale que je n'arrive même pas à la sentir ? Je sens qu'il n'a aucune intention pacifique à mon égard, mais peut-être que si j'arrive à lui tenir tête, j'aurais le temps de poser la question qui me semble la plus importante face à la mort imminente qui m'attend.
Revenir en haut Aller en bas

Aikanaro Myrrhyn

Prince Syrinx

________________

Aikanaro Myrrhyn
________________


Race : Syrinx
Classe : Lame Noire
Métier : Aucun
Croyances : La Nature dans tout ce qu'elle représente
Groupe : Solitaire

Âge : La vingtaine d'apparence mais la légende voudrait qu'il ait toujours connu les trois mondes

Messages : 201

Fiche de Personnage : L’avènement des Syrinx


De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] _
MessageSujet: Re: De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS]   De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] EmptyJeu 13 Déc 2012 - 22:42

Pendant plusieurs jours l’albinos marcha à travers les champs dorés, ondulant et reflétant les halos d’un soleil pourtant absent. Il gardait son regard, rouge et intense, sur l’horizon. Rien ne pouvait être aperçu à l’œil nu mais le Syrinx ne regardait pas avec ses yeux. Il avait connaissance de sa destination à travers les plantes. Ces mêmes plantes qui jonchaient le sol comme une immense flaque jaunâtre.
Ses sourcils étaient froncés. Il avait non seulement senti des énergies très négatives mais aussi un « cri » de plainte venant directement des épis de blé. Cela ne lui plaisait pas et ça se voyait. Derrière lui, à chacun de ses pas, les épis se faisaient plus gros, plus grands, fouettant parfois l’air comme des coups de fouet d’intimidation. Leur couleur déteignait également. Elle se faisait plus sombre, plus froid. Ils se rapprochaient plus de l’environnement du Vein sous cette forme.
Mais le blé n’était pas le seul à montrer un changement de comportement. Les épées runiques, aussi, apportaient leur contribution à l’ambiance étrange de la scène. Leur aura lourde recouvrait à présent l’intégralité de leur lame, coulant avec une infinie lenteur sur le sol et les épis et se répandant comme une brume inquiétante autour du démon. Il se rassemblait autour de lui beaucoup de magie, comme souvent quand il allait au-devant de problèmes dans le Vein. Mais cette fois-ci, il n’était pas le seul à l’attirer. Là où il allait se profilaient des forces non négligeables, même pour lui. Il ne savait pas encore à quoi ressemblait ce qu’il allait y trouver mais il se faisait une idée de la difficulté à surmonter. Chaque pas renforçait sa détermination car s’il arrivait à débarrasser le monde d’atrocités comme celle qu’il trouverait au bout du trajet, alors il n’en sortirait que plus fort, plus puissant et se rapprocherait ainsi de sa destinée.
A mesure que le temps passait, qu’il réduisait la distance entre lui et la zone porteuse du conflit à venir, la magie s’intensifiait. Dans lui, dans son corps, dans les plantes, dans la terre, dans ses lames et dans l’air. Tout autour de lui dansait les flux magiques rendus instables par le rapprochement de deux entités d’une puissance affolante. Ses cheveux laiteux se soulevaient de plus en plus légèrement comme portés par une brise immatérielle, effluves portant le parfum d’une échéance proche.

Il arriva enfin assez près du lieu pour observer à travers ses yeux, crépitant comme la braise, ce pourquoi il avait fait le déplacement. Deux immenses monstres comme il lui avait été rarement donné de voir. Des démons du Vein à l’apparence de cauchemars ayant pris forme en ce monde. Les êtres avaient déjà leur regard tourné vers lui. Il devait, lui aussi avec ses lames, dégager une puissance phénoménale, même s’il n’était pas réellement maître de ce que ses armes pouvaient et voulaient laisser s’échapper comme énergie. Mais l’enjeu semblait les avoir éveillées, plus qu’à l’ordinaire même, et leur excitation augmentait de seconde en seconde.
L’albinos s’était arrêté à bonne distance afin de jauger la situation. Il baladait son regard ardent sur les démons, cherchant une chose qui l’intriguait encore plus que ces êtres aux dimensions hallucinantes. Puis il trouva ce qu’il cherchait. Entre eux et lui se tenait une femme à l’apparence humaine mais au teint et à l’aura démoniaque encore plus dévastatrice que les choses qui se tenaient derrière elle. Elle s’était retournée et semblait dévisager le démon d’albâtre pour en arriver à la même conclusion que ce dernier : la confrontation était venue.
Mais rien ne se passait encore. La tension se mêlait furieusement à la magie si bien qu’elle en devenait presque palpable. Le ciel était beaucoup plus sombre qu’avant et quelques flashs bleutés surgissaient timidement à travers l’épaisse brume de ténèbres. Ça n’était pas des éclairs car les phénomènes météorologiques du Vein n’étaient que rarement comparables à ceux sur Feleth. C’était des décharges de magie qui, à force de s’accumuler, instable et imprévisible, finissait par exploser dans un flash d’énergie pure. L’ambiance semblait se mêler à la partie pour le plus grand bonheur du Prince Syrinx qui allait pouvoir user de l’intégralité de son potentiel. Mais il n’était pas naïf, il savait que ce qui semblait être un avantage certain pour lui, le serait également pour son adversaire et ses deux compagnons incongrus.

Soudain, un mouvement se fit sentir.


*ça commence…* se lança le Syrinx à lui-même.

L’un des êtres de ténèbre, le plus clair des deux, se rua en un bond vers lui, usant de ses énormes ailes pour atteindre une vitesse impressionnante en dépit de sa taille. En une fraction de seconde, il recouvra le démon millénaire de son ombre gigantesque et abattit sur lui une patte aux griffes acérées et tranchantes.
Aikanaro leva ses yeux écarlates vers lui et, sans bouger, fit pousser à une vitesse vertigineuse les épis de blé présents autour de lui. Le monstre asséna son attaque qui vint percuter l’endroit où se trouvait l’albinos dans un bruit sourd et intense, allant jusqu’à faire vibrer le sol par son ampleur. Un épais nuage de poussière s’éleva, englobant le lieu de l’impact jusqu’à la bête démoniaque.
Après quelques minutes d’un silence pesant, le brouillard de poussière s’estompa dévoilant le Syrinx, intact à un petit mètre des griffes du monstre, profondément plantées dans le sol et entourées de blé comme les tentacules d’un poulpe saisissant sa proie. Il dégaina lentement ses lames dont les auras malsaines étaient désormais à leur apogée. Il s’apprêta à contre attaquer mais le démon à la forme draconique se libéra et s’écarta de lui, profitant du soutien de son semblable, beaucoup plus foncé, qui avait décidé de se joindre au carnage. Il paraissait véritablement misérable de par sa taille comparé aux énormes créatures mais la taille n’avait plus d’influences en ces lieux et il allait le prouver.
Il écarta les bras et relâcha sa prise sur les armes runiques qui chutèrent avant de s’arrêter, flottant littéralement dans les airs. Il ne pourrait décemment pas affronter deux entités aussi imposantes avec la faible allonge de ses bras, même en s’aidant de la flore environnante. De plus, la femme n’avait pas encore manifesté son intérêt et il la redoutait encore plus que les choses qui l’accompagnaient.
Pendant qu’il la fixait avec une concentration immense, les lames avaient commencé leur danse funèbre, s’attaquant avec une rage folle à leurs ennemis dont les dimensions étaient plusieurs centaines de fois plus importantes. Elles filaient dans l’air comme des traits de magie dense, laissant trainer derrière elles leurs effluves d’aura comme les trainées d'étoiles filantes. La magie tourbillonnait autour d’elles tels des siphons infernaux, accélérant leur course si bien qu’il en devenait difficile de les suivre à l’œil nu. C’était là la puissance des premiers anges et premiers démons: le pouvoir d’utiliser la magie qui composait un lieu comme s’il faisait partie intégrante d’eux-même.

Le combat faisait rage entre les lames, avides d’absorber leur adversaire respectif pour accroitre leur puissance, et les êtres de cauchemars qui n’avaient nullement l’intention de céder à l’acharnement de ces redoutables ennemis.
L’albinos, quant à lui, s’avançait à présent vers cette femme bien trop stoïque pour se sentir à l’écart de ce qui se passait devant elle. Puisque ses sbires étaient occupés, autant la faire fléchir par la même occasion avec eux. Autour de lui, les épis s’agitaient avec frénésie et quelques racines, aussi épaisses que des troncs d’arbres, s’échappaient du sol pour replonger dedans, déformant et faisant trembler la terre à chacune de leur apparition. Elles semblaient suivre le démon Syrinx comme un banc de requins affamés suivant le chef de leur meute qui continuait d'avancer au rythme des cliquetis de son épaisse armure.

La réelle puissance du combat allait se dévoiler maintenant !
Revenir en haut Aller en bas

Invité

Invité

________________


________________



De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] _
MessageSujet: Re: De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS]   De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] EmptyJeu 3 Jan 2013 - 16:25

Il y a du bruit, beaucoup de bruit. Entre les éclairs de magie dans le ciel et tout autour de moi, les rugissements de mes créatures qui se battent contre ces lames runiques, mes oreilles commencent à me faire mal. Mon corps tremble, pas de peur, mais d'excitation. Un sourire se dessine sur mon visage, mes yeux s'écarquillent devant autant de puissance. Je la veux pour moi, mais comment faire face à une puissance aussi démesurée ? Je n'en vois même pas la limite, comment est-ce seulement possible ? Même les pires créatures que j'ai affrontés ont une limite, même ces étranges lames ont une limite. Mes jambes se dérobent, je tombe à genoux. C'est impossible, que ce sont ces étranges objets, je sens leur magie, une est si pure qu'elle me donnerait envie d'échanger tout mon être pour devenir quelque chose d'aussi incroyablement pur. L'autre est si emplit de magie noire que mon corps serait réduit en lambeaux si j'en venais à posséder autant de magie noire. Mes créatures ne feront jamais le poids face à ça, j'aurai bientôt toute cette magie contre moi. Par-dessus toute cette puissance, il y a la sienne, à lui, cet être que je suis incapable de jauger. Je sens des larmes de rage coulaient sur mes joues, je suis complètement paralysée devant une si grande force. J'ai passé toute ma vie à la recherche d'un aussi grand pouvoir et voilà que je suis tétanisée face à lui, comment vais-je m'en sortir, comment puis-je simplement espérer survivre ? Je ne peux même pas fuir à travers une faille, il me suivrait sans la moindre difficulté. Je vais devoir me battre face à ça, c'est une plaisanterie non ? Ma sacoche ne contient que des créatures que j'ai moi-même soumise, elles seront inutiles face à autant de puissance, tout comme moi. Je me relève et essuie l'eau sur mon visage, un éclair tonne plusieurs fois derrière moi, si je dois mourir, au moins je ne me laisserai pas faire. Face à moi ce démon me fonce déjà dessus et accompagnée de ces étranges épis de blé, ils ressemblent à un requin prêt à surgir des profondeurs pour vous dévorer. Aussi nombreux soient-ils, ce ne sont que des plantes et les plantes ça brûle très bien surtout face au feu noir. J'attrape mon bâton à une main et le pointe vers cet amas de plante qui me fonce dessus, un torrent de flammes noires déferlent de la pierre, de mon autre main jaillit une boule de magie noire, elle n'est pas très grosse, mais combiné au premier sort, c'est une explosion de très grande ampleur qui arrive.

"Ooooh."

Un éclair de magie toucha ma boule d'énergie, amplifiant comme je n'aurais jamais pu le faire, mon attaque. Le choc de l'explosion me projeta dans les airs, je retombe dans un autre amas d'épis de blé heureusement pour mes os, cette chute aurait pu me faire très mal, je n'ai même pas pensé à activer mon aura bien qu'à chaque instant je risque de mourir sans comprendre comment. Je relève la tête pour voir le résultat de mon action, toutes les plantes ne sont plus que cendres et poussières, mon adversaire quant à lui semble n'avoir rien senti, il est indemne. Je ne suis pas surprise, ce n'était très puissant, mais je pensais que l'influence de l'éclair aurait suffi à au moins le blesser. Terrifiant, je n'ai pas d'autre mot face à une chose pareille. Je le vois lever la main, je sens les plantes sur lesquelles je suis qui commencent à m'entourer, certaines me tiennent fermement les mains et les pieds, d'autres ferment la sphère autour de moi. Quel genre de créature est capable d'autant contrôler une végétation si dense ? Les trois plantes commencent à fondre vers mes yeux, c'est quoi le but ? Me rendre aveugle ?Elles sont à quelques centimètres de mon visage, les pointes commencent à toucher mes paupières fermées, j'ai suffisamment attendu. Mon aura apparaît, ce n'est d'abord qu'une pâle lueur, mais très vite elle atteint sa pleine puissance brûlant toutes ces plantes qui me retiennent. Je lévite pour ne pas tomber sur un sol désormais dépourvu de toute plante, du moins c'est ce que je pensais. Je n'ai pourtant pas quitté le démon des yeux, alors comment a-t-il pu faire en sorte que toute cette végétation repousse aussi vite ? Je tourne la tête dans tous les sens, je vois deux véritables tsunamis de plantes déferlaient sur moi. Je ne peux rien faire face à ça, il y a trop de magie en eux, bien plus que ce que peut supporter mon aura. Je lève les yeux vers un ciel de magie, je vois des éclairs noirs surgirent de nuages en nuage, je souris et attend la mort. Enfin j'accepte le destin auquel j'essayais fatalement d'échapper, mais je ne peux pas le fuir plus longtemps.

Le silence, c'est tout ce qui m'entoure, je n'entends plus rien, ne vois plus rien, je ne sens qu'une magie ambiante qui me terrifie au plus haut point. Pourtant je ne tremble pas, ça n'a plus aucune importance maintenant. J'aurais tellement aimé avoir la réponse à ma question avant de mourir, mais cela s'est avéré impossible. Pourquoi une telle créature est-elle venue maintenant ? J'avais enfin décidé de sortir le vieux de sa pierre pour régler mes comptes avec lui, pourquoi le destin est-il si moqueur envers moi ? Il est vrai que je n'ai rien fait depuis de bien dans ma vie, mais je n'ai fait de mal à personne, du moins jamais gratuitement. J'avais un but, devenir plus puissante, pour enfin détruire la seule personne qui mérite d'être détruite. J'allais enfin savoir si mon but était atteint et il a fallu qu'une puissance encore plus grande que ce que je n'ai jamais imaginé apparaisse à ce moment-là. Je serais folle de rage, si je n'étais pas en train d'attendre ma fin.
Un cri venu du fond de mon être se fait entendre, j'ouvre les yeux et voit un spectacle impressionnant, mes deux dragons sont là en train de stopper les deux tsunamis de blé. Entre eux, je ne suis qu'un grain de poussière, je ne les vois que de dos, mais je sens le vent de leur coup de griffe. Ils sont en train de détruire ces amas de plantes, j'ai été sauvé par mes créatures, mais pourquoi ont-elles fait ça ? Ce n'est pas la première fois que cela arrive, il n'y pas si longtemps, une de mes bêtes m'avait sauvé de la même manière, elle refusait que je meurs par fierté. Elle pensait que personne ne devait me vaincre et que c'était à elle de se charger de moi. Était-ce la même chose pour mes dragons ?
Une succession d'éclairs interrompit mes pensées, ils avaient tous visés le même endroit, la pierre de mon bâton. Elle brillait maintenant, à tel point que j'en étais aveuglée. Ce n'est pas bon signe, je sais très bien ce qui m'attend à moi et à cet autre démon si le vieux arrive à sortir. La lumière se fait plus faible, j'arrive enfin à voir et ce que je vois ne me réjouis pas. Il est là, il est sorti. Il commence à rire, un rire qui fait frissonner tout mon être. Il jette un regard rapide à mon ennemi et pose ses yeux sur moi.


"Soixante et onze ans que j'attends ça Earwen, pourquoi avoir attendu aussi longtemps ?"


Dernière édition par Earwen Ringeril le Mar 15 Jan 2013 - 22:56, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas

Aikanaro Myrrhyn

Prince Syrinx

________________

Aikanaro Myrrhyn
________________


Race : Syrinx
Classe : Lame Noire
Métier : Aucun
Croyances : La Nature dans tout ce qu'elle représente
Groupe : Solitaire

Âge : La vingtaine d'apparence mais la légende voudrait qu'il ait toujours connu les trois mondes

Messages : 201

Fiche de Personnage : L’avènement des Syrinx


De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] _
MessageSujet: Re: De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS]   De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] EmptyMer 9 Jan 2013 - 22:38

Les dragons s’étaient interposés entre leur maitresse et l’attaque du Prince Syrinx, déchiquetant, griffant, mordant racines et écorces entremêlés. Les lames runiques l’avaient rejoint entre temps, continuant à léviter à ses côtés.
Il commençait à sourire. Le sujet était préoccupant et très sérieux pour lui mais il n’était jamais que le pantin autonome de ces deux épées tyranniques. Elles s’étaient grandement prises au jeu et l’inondaient à présent de songes et de pensées morbides, accentuant son pouvoir et estompant sa volonté propre. Et il souriait à présent car il n’était pas grand-chose dans tout cela mais c’était ça force. Les gens sous-estiment la Nature car ils pensent la dominer, la contrôler, comme des mages jouant avec les éléments, jusqu’au jour où une boule de feu leur explosera au visage les défigurant, les brûlant comme si les enfers elles-mêmes s’en mêlaient en leur apprenant enfin l’humilité. Certes il n’était rien mais la Nature était tout. Les plantes continuaient à pousser dans toute la zone, perdant peu à peu leur forme naturelle pour profiter de la magie ambiante. Les racines se déformaient en poussant, leur structure s’assombrissant comme si elle s’imprégnait de cendres. Les excroissances apparaissaient et disparaissaient, éclatant parfois pour laisser s’échapper de nouveaux tentacules végétaux recouverts d’épines. La folie anarchique des lames prenaient le contrôle sur l’immense pouvoir que possédait Aikanaro. Le sol était vivant d’une énergie chaotique, se soulevant au rythme des énormes masses végétales le parcourant et sortant parfois de terre en une ou plusieurs immenses colonnes d’écorces pour rejoindre un éclair de magie venant apporter sa contribution au tumulte.
Vicieusement, d’autres racines, si on pouvait encore les appeler de la sorte, serpentaient sous les serviteurs de la démone, tentant de les submerger par surprise. S’agrippant, maintenant, bloquant tout mouvements des bêtes, elles offraient désormais le champ libre aux lames pour leur asséner le coup de grâce. Elles filèrent droit vers eux à une vitesse prodigieuse, telles des traits magiques tirés par de puissants archers démoniaques mais les dragons se dépêtrèrent à temps, ayant compris la manœuvre et repoussant les plantes avec une ardeur plus grande encore afin de reprendre le combat contre leur adversaire initial.

Le démon albinos, quant à lui, fixait toujours la maitresse des sbires que ses lames combattaient, mais quelque chose avait changé. Ses yeux, nettement rouge il y avait encore quelques instants, avaient viré sombre, se voilant de noir au fur et à mesure de ses pas. Sans cligner de l’œil, son regard restait soutenu devant lui sans vraiment lui permettre de voir. Il était la Nature, il voyait à travers elle et le concept optique n’avait plus de signification devant cette clairvoyance presque absolue que lui offraient les blés.
Cependant, il se stoppa un moment. Son sourire s’effaça et les plantes cessèrent de pousser de manière inimaginable bien que celles déjà présentes continuaient leur œuvre. Il ne voyait pas l’intense lumière qui s’échappait du cristal de son ennemi mais il sentait ce qui se passait comme s’il était à quelques centimètres à peine de cette pierre. Il sentait la puissance, la colère, la vengeance mais aussi la peur, l’inquiétude et la déraison. Le phénomène qui se produisait n’était certainement pas intentionnel mais comment avaient-ils pu passer à côté d’un pouvoir sans même l’avoir dessellé ?
La lumière s’estompa et il put enfin observer, à travers ses yeux, quelle était l’apparence de cette concentration de pouvoirs. Un être d’apparence humaine n’ayant pas échappé aux modifications du temps. Des yeux sombres, une chevelure grisonnante et une barbe de quelques jours lui encadrait le visage. Il était d’une taille banale et portait une grande robe marron, usée et délavée par endroits, maintenue à la taille par une ceinture de cuir souple. Son sourire était dérangeant, comme le reste de son être.
Il n’avait jeté qu’un rapide coup d’œil au Syrinx et s’était presque immédiatement tourné vers la femme. Il dégageait à la fois une puissance phénoménale et une volonté intense de s’en servir contre tout, à commencer par eux. Son rire atteignit à peine les oreilles d’Aikanaro mais celui-ci fronça les sourcils devant l’aura de cet être apparu du cristal qui reflétait, sans rien cacher, ses desseins les plus horribles. L’albinos se tint près. Il attendait d’abord de voir ce qui se tramait entre son lui et son premier ennemi. Il ne pouvait, cependant, empêcher ses dents de se resserrer dans sa bouche. Il n’était clairement pas habitué à observer telle puissance car il comptait à la fois parmi les démons les plus puissants depuis son association avec ses lames runiques, soit : depuis sa seconde naissance. Mais, qui plus est, ils étaient trois en une seule entité et c’était souvent ce qui faisait la différence.
La déstabilisante puissance de cet homme lui faisait peu à peu reprendre ses esprits. Mais ce ne fut que de courte durée. Ses lames venaient de repousser violemment les dragons, profitant elles aussi du chamboulement ambiant, pour rejoindre Aikanaro et retourner dans ses mains. Elles l’emplirent alors de leur énergie, démoniaque pour l’une, angélique pour l’autre, dans un tourbillon d’émotions incontrôlables. Rares étaient les fois où les épées eurent recourt à cette méthode de fusion totale mais lorsqu’elles s’allièrent à lui, il comprit que c’était une question de survie, avant que les derniers restes de son esprit ne se fassent engloutir dans les méandres spirituelles de ses armes.
Ses iris redevinrent d’un noir total, sans aucun reflet. Son corps s’était raidi intensément pendant la phase de partage mais, désormais, il se tenait vouté, regardant le sol, les bras ballant et le souffle court. Il sentit enfin l’énergie des lames se déverser comme un torrent dans son corps libérant au passage une aura encore plus dévastatrice que la première. Les runes s’affolaient et dansaient sur le plat des lames comme pour se préparer à l’assaut final. Pour lui, ou pour eux dans l’absolue, ces mondes devraient être refait à l’image d’un monde unique et tant qu’un être serait en mesure de s’y opposer, la sentence retenue serait la mort. Il releva la tête et fixa l’être récemment apparu.

En quelques bonds d’une rapidité insoupçonnée, il traversa les quelques dizaines de mètres qui lui restait à franchir pour atteindre cette intrigante personne aux allures surpuissantes. Le visage du Prince se tordait presque imperceptiblement et rapidement, passant à la fois d’un sourire à une grimace, les muscles de son faciès se contractant de façon hasardeuse car les lames n’étaient pas habituées au contrôle d’un être anthropomorphique et des complexes détails que cela impliquait, comme les expressions de visages. Avec lui s’était développée une quantité de plantes incroyable, fondant vers la même cible que l’albinos. Certaines sortant directement du sol sous forme d’épines acérées pour l’embrocher ; d’autres ondulant, plongeant et ressortant de terre à la suite d’Aikanaro comme lors de sa première attaque contre la démone ; enfin, d’autres, gigantesques, crûrent, surplombant et assombrissant la scène dans une sorte de dôme végétal et piquant vers l’individu dans un ultime assaut mortel.
Revenir en haut Aller en bas

Invité

Invité

________________


________________



De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] _
MessageSujet: Re: De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS]   De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] EmptyVen 11 Jan 2013 - 22:18

Un cri, une vie s'éteint. Un deuxième cri, une deuxième s'éteint. C'est ainsi que deux de mes plus puissantes créatures sont morte. Elles se sont si bien battu que je ne peux qu'être ravie de les avoir eu à mes côtés. Elles m'ont sauvées la vie et j'ai été capable de faire la même chose, pour la seule raison que leur mort n'est rien. Leur temps était venu, je ne vais pas les pleurer, elles ont résisté suffisamment longtemps pour que je connais mieux mon ennemi. J'aurais tant aimé ne pas mieux le connaître, je sais maintenant que je n'ai réellement aucune chance de survie. Qui plus est depuis qu'il a comme fusionné avec ses lames, mais dans mon malheur, un rayon de chance s'offre à moi. Je ne suis pas son ennemi, pas pour le moment. Je l'ai vu se préparer pour attaquer le vieux, mais la seconde d'après, je ne le voyais plus. Je ne sentais que le vent de sa puissance qui avait réussi à m'atteindre, manquant de me faire m'envoler si je n'avais pas mon aura à pleine puissance et ce c'était que le vent de son attaque... La différence de nos puissances est à un tel point grande que me donner la mort maintenant serait presque une bonne idée. Je tourne les yeux vers le cadavre de mon dragon blanc, sur lui, est couché le dragon noir, ils sont tout les deux inertes. Cette image me rend triste, je sens même une larme coulait sur ma joue, après tout, c'est le même sort qui m'attend quand ces deux êtres auront fini leur combat. Encore que, je ne suis pas sûre de survivre aux dommages collatéraux qu'ils vont provoquer.
La première attaque de ce démon aux cheveux blancs aurait suffit à m'empaler sur place, mais la réaction de l'hôte de la pierre fut tout autre, il ne regardait même pas le démon et il non seulement esquiver son attaque, mais il l'avait même mis à terre. Je le sais, le corps de mon premier ennemi fut projeté vers moi à une vitesse telle que je n'ai rien vu. J'ai senti que quelque chose fonçait vers moi, quelque chose que je ne voyais pas, mon premier réflexe avait été de me téléporter ailleurs, à temps heureusement. J'eus à peine le temps de me rendre compte où j'avais atterris que le vieil homme était déjà à côté de moi. J'ai essayé de réagir et bien que mon aura soit toujours présente à sa pleine puissance, j'ai senti sa main s'enfoncer dans mon ventre. C'est une magie extrêmement rare que de pouvoir passer à travers la chair humaine, j'ai voulu l'apprendre, chose impossible. J'eus un bref mouvement de recul qui fit tomber ma sacoche au sol, libérant plusieurs de mes sphères noires desquelles apparurent des ombres géantes. La magie ambiante est à ce point puissante ? Il faut des jours pour alimenter les invocations en magie et là, en quelques secondes, d'autres de mes créatures sont là. Grâce à ça, je réussis à me dégager, mais les dégâts causés par le passage de la main était irréversible. Mon ventre était ouvert en deux, on voyait à l'intérieur et ce qu'il y avait aurait pu me terrifier si ce n'était pas la première fois que je voyais ça. Il n'y a rien, à part un noir très dense. Pendant les quelques secondes de répit que m'avait offerte mes ombres, la magie de mon aura commença à faire quelque chose d'étrange. Elle était comme siphonnée pour retourner en moi, me soigner en réalité. Ainsi c'est ce que je suis ? Une entité de magie noire qui a seulement pris forme humaine ? Je n'avais jamais cherché qui j'étais réellement et voilà ce qui s'offre à moi... Sur Feleth, je saignais, quand une lame me transperçait, un liquide de couleur rouge s'échappait de ma peau, mais pas ici, pas dans le Vein, pas dans mon monde. Voilà donc ce qu'il se passe quand je suis blessée ici, mais comment vais-je pouvoir survivre face à ces personnes ? Même si mon aura me soigne, le temps viendra où je n'aurais plus la moindre magie et ce même si je suis dans le Vein.


"Ne t'occupe pas de ça, Earwen, très bientôt, tu ne seras plus qu'un souvenir."

Il est derrière moi, je le sens. Il dissimule très bien sa puissance, mais je la sens. Je regarde devant moi, mes ombres sont au sol, tous morte, déjà... C'était une erreur de venir ici, c'était une erreur de vouloir l'invoquer maintenant, je suis bien trop faible. Où avais-je la tête ? Suis-je à ce point idiote pour espérer que deux siècles d'existence suffiraient à ce que j'atteigne la même force que des êtes qui vont vécu des millénaires ? J'enrage devant l'idiotie dont j'ai fait preuve aujourd'hui. Ma seule chance c'est que l'autre démon revienne et qu'ils se tuent entre eux, en attendant, peut-être devais-je fuir dans ma prison... Je jette un regard à mon bâton, toujours au sol, la couleur de la pierre est terne, mais présente. Cela veut dire que si j'ai le temps, je pourrais m'y réfugier. Le vieux ne prendra pas le risque de revenir et l'autre démon devra lui faire face. Cette solution ne me permettra pas de me cacher bien longtemps, mais j'aurais au moins le mérite d'avoir voulu survivre. J'entends l'humain me dire qu'il m'offre le repos éternel, je sens qu'il bouge derrière mon dos et qu'il s'apprête à prendre ma vie.
Pas maintenant. Je sens l'incroyable force de mon premier ennemi revenir, elle est si proche qu'à nouveaux mes jambes se dérobent, je tombe à genoux avant de complètement m'allonger sur le sol, paralysée par une puissance qui me dépasse. Il ne le sait pas et je pense qu'il s'en moque, mais il vient de me sauver la vie. Cependant j'ai peur pour lui, il ne tiendra jamais face au vieux. Je devrais l'aider, comme il vient de le faire pour moi. J'essaie de me relever, mais le mélange de toutes les magies présentent m'écrase complètement. Ce n'est qu'un bout d'un effort intense et de plusieurs minutes ou heures, je n'ai plus aucune notion du temps ici, que j'arrive enfin à me relever. Je lève les yeux et ce que je vois ne me surprend pas le moins du monde. Mon premier adversaire est mis à mal, je le sens dans les reflux de sa puissance, elle n'est pas stable, comme s'il préparait quelque chose d'encore plus puissant, comme si une telle chose était possible. La magie de l'hôte de la pierre est, quand à elle, très stable et il suffit de voir son sourire narquois pour voir qu'il ne craint rien face à quelqu'un comme ce démon. Je vais intervenir, il ne s'attendra pas à ce que j'aide son ennemi, peut-être qu'à nous deux, on pourra faire quelque chose. Je l'espère pour notre vie...
Je profite de leur combat pour faire apparaître de grandes flammes noires dans mes mains, les flammes se rejoignent en un seul et unique point. Ce n'est plus qu'une immense colonne de flamme, de magie noire. J'essaie de suivre leur affrontement des yeux pour viser le vieil homme, au bout de quelques minutes, je m'élance et m'approche assez pour envoyer cette magie en direction de l'humain. J'espère que cela aidera le démon, je crains que non, mais au moins j'aurais agi pour notre survie à tout les deux.
Revenir en haut Aller en bas

Aikanaro Myrrhyn

Prince Syrinx

________________

Aikanaro Myrrhyn
________________


Race : Syrinx
Classe : Lame Noire
Métier : Aucun
Croyances : La Nature dans tout ce qu'elle représente
Groupe : Solitaire

Âge : La vingtaine d'apparence mais la légende voudrait qu'il ait toujours connu les trois mondes

Messages : 201

Fiche de Personnage : L’avènement des Syrinx


De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] _
MessageSujet: Re: De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS]   De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] EmptySam 12 Jan 2013 - 3:58

Les assauts du Syrinx se succédaient, sans résultat. Il avait toujours eu beaucoup de difficultés contre les êtres manipulant la magie car, lui, était un guerrier. Ses lames arrivaient à contrer, absorber, renvoyer quelques sorts mais elles n’étaient pas faites pour ce genre de combats. A chaque nouvelle attaque, plus violente que la précédente, le vieil homme le stoppait et le repoussait en lui infligeant de faibles dégâts. Faibles, c’était certain, mais la fureur du Prince le rendait particulièrement puissant, capable d’anticiper mouvements, attaques et ripostes. C’est pourquoi la seule opportunité qui s’offrait à cet humain hors du commun, et il l’avait bien compris, était de se laisser attaquer pour lui porter de légers dommages sur la durée, le fatiguant jusqu’à trouver une ouverture pour lui porter le coup fatal. Quant à Aikanaro et ses lames, ils misaient tout sur la vitesse et le déploiement de puissance pour trouver la faille dans la défense de ce nouvel ennemi. Il savait que cette fusion n’était que temporaire car très gourmande en maitrise et puissance. Il fallait donc faire vite ou mourir.
Il était concentré sur ce vieil homme, oubliant presque la démone qui l’avait laissé s’échapper. De temps en temps, il sentait de nouveau sa présence mais se refocalisait directement sur lui. Elle n’importait rien pour le moment.
Les tentatives s’enchainaient, aussi bien au corps à corps à l’aide des lames empreintes de fureurs sanguinaires, qu’avec le pouvoir corrompu de la Nature. Le démon albinos n’en revenait pas. Il n’avait encore jamais eu à faire avec un être lui résistant de la sorte. Il lui était arrivé de nombreuses fois de disputer des combats difficiles mais pas à ce point. Ni contre un unique ennemi. D’où tirait-il toute cette puissance ? Même si les conditions étaient réunies pour amplifier grandement la magie, il restait une grande part de capacités personnelles venant de son propre être. Et si l’une des épées arrivait à absorber cette quantité de pouvoirs, elle prendrait forcément le dessus et cela signerait la fin des mondes. Tant de problèmes et si peu de solutions envisageables…

Les heures de combat acharné passaient sans que l’un ou l’autre ne faiblisse. Mais la fusion touchait à son terme. Il déployait le plus d’énergie possible afin de la maintenir mais la stabilité de partager un même corps entre un ange et un démon originels restait fragile, même dans un être conçu dans ce but. Soudain, un rassemblement de magie sur la droite se fit sentir. La démone semblait vouloir intervenir et cela semblait jouer en la faveur du Syrinx. Il puisa dans ses dernières ressources afin de faire croître hors du sol plusieurs dizaines de bambous aux pointes acérées autour de cet ennemi commun afin de le paralyser temporairement et de permettre à la jeune femme de porter son attaque. Il sauta brusquement vers l’arrière pour échapper au sort et en un instant, elle embrasa la zone dans une tempête de flammes sombres. Une épaisse fumée mêlant cendre et poussière se souleva et un sourire mauvais s’afficha sur le visage de l’albinos. Mais quand la brume se dissipa, il n’était plus là. Le regard du démon d’albâtre se tourna immédiatement vers son premier adversaire. Derrière elle se tenait l’homme. Pas une égratignure n’apparaissait sur sa peau ou sur ses vêtements. D’un geste, il envoya sa geôlière valser dans les airs à une vitesse fulgurante. Elle s’écrasa au sol et roula dans la terre et les épis de blé avec violence. Le choc avait été particulièrement dur et l’albinos en vint même à se demander s’il ne venait pas de l’abattre mais les plantes lui signalèrent le contraire. Bien que vivante, elle était sérieusement atteinte et ne pourrait plus l’aider au combat. Quelle vaine…
Une violente toux le prit soudain. Il posa un genou à terre et cracha quelques glaires de sang. Il avait atteint ses limites et il n’avait pas réussi à vaincre. S’en était fini. C’est alors qu’une idée lui vint, aussi dénuée de sens que de chances de réussite. Cependant, c’était l’unique solution qui lui restait pour tenter d’échapper à la mort ! Les lames s’en allèrent de ses mains et lévitèrent de nouveau à ses côtés. Les yeux du Prince Syrinx abandonnèrent leur voile de ténèbres pour retrouver leur éclat rubis d’antan. Il tituba et s’écroula au sol comme un pantin désarticulé. C’était le revers de la médaille. Les épées étaient avides et radines et consommaient en priorité l’énergie propre de leur hôte avant de consommer la leur lors d’une fusion si bien que l’albinos finissait démuni une fois cette dernière rompue. Mais l’intégralité de sa force vitale n’avait pas disparu, il en aurait besoin pour faire ce qu’il s’apprêtait à faire en accord avec ses partenaires runiques.
Les lames s’élancèrent en direction de l’adversaire numéro un afin de mettre à profit l’absorption du pouvoir des dragons qu’elles avaient abattu plus tôt pendant que le Syrinx rampait douloureusement vers la démone. Il la trouva suffocante et tremblante, baignant dans son sang en provenance de nombreuses plaies et fractures ouvertes. Il s’agenouilla à ses côtés et se pencha sur elle, cherchant son regard qu’elle n’arrivait déjà plus à focaliser. Il avait un air grave, reflétant le manque de conviction pour ce qu’il allait faire mais, néanmoins déterminé à le faire.


- Regarde-moi à travers tes yeux de dévastatrice car c’est sûrement la dernière fois que tu verras le monde de cette façon. Ça sera ta punition pour avoir provoqué autant de peine et de mal envers la Nature. Tu vas vivre pour comprendre ce pourquoi je me bats et apporter ta puissance au profit de notre Mère à tous !

Il souleva légèrement la tête de la femme d’une main et tira le haut de son corps sur ses genoux de l’autre. Il laissa reposer la tête dont le regard ne cessait de divaguer sur le métal froid de son armure de geai. Des larmes roulaient doucement de ses yeux dépourvus de pupilles le long de ses joues sales. Il plaça une main enlaçant sa nuque et une autre main au sol, puis ferma les yeux et leva la tête vers le ciel brumeux. D’un coup, toute la zone autour d’eux se mit à s’agiter. Le sol commençait à grouiller de fines racines, d’herbes puis de fleurs, de tiges, de ramifications en tout genre et cela sur une dizaine de mètres de rayon. Pendant que les lames occupaient le vieux mage et que les plantes continuaient de croitre de partout à la fois, des halos magiques se formèrent, tourbillonnant et délimitant la zone où se déroulait le phénomène. Les halos se densifièrent et s’élevèrent jusqu’à rejoindre les sommets du monde en une colonne de flux magiques virevoltant. Des éclairs frappaient de temps à autres la tornade surnaturelle, l’illuminant d’un éclat bleuté dans toute sa longueur, se dissipant rapidement. Les végétaux grimpait sur la main du Syrinx, l’épousant parfaitement comme s’ils ne faisaient plus qu’un. D’autres racines rampaient et se propageaient sur le corps de la démone, remuant sous ses habits et la recouvrant bientôt entièrement. Les fibres de chaque plante étaient en train de pénétrer sa peau, son corps, son esprit, s’immisçant à l’intérieur comme un parasite mais le but était tout autre.
Enfin, Aikanaro rouvrit les yeux et ses pupilles se dilatèrent en une fraction de seconde. Il venait de faire le lien. Elle, lui et la Nature pour relai. Il se retrouva ainsi plongé dans les méandres de son esprit pour y semer la graine du renouveau.

Le Syrinx inspira un grand coup comme s’il était resté en apnée trop longtemps. Il regarda rapidement autour de lui. Il était dans une clairière entouré d’une forêt. Le ciel était bleu, sans nuage et le soleil brillait d’une lumière vive et dissipée à la fois. Il ne faisait ni chaud, ni froid. Le vent soufflait doucement dans les feuilles, provoquant de légères alizées dans l’herbe grâce, mais l’albinos ne ressentait rien sur sa peau. Il était entièrement nu, reflétant par la blancheur de sa peau la lumière solaire. Son énorme cicatrice en forme de cerisier se mouvant étrangement comme les arbres qui l’entourait. Il resta à contempler la forêt devant lui, sans savoir quoi faire ni se demander ce qu’il devait faire. Il attendait. Puis il se retourna doucement et vit une fleur. Il s’approcha et s’accroupit devant elle pour la sentir mais aucun parfum ne s’en dégagea. Elle disparut. Un bruissement se fit entendre à son coté. Le Syrinx tourna la tête et vit un buisson de gui. Il se releva et marcha vers lui. Il tendit la main et posa le doigt sur un piquant mais aucune douleur ne vint. Il disparut. Deux autres plantes poussèrent, étrange mais magnifique. Il les regarda mais rien ne se fit sentir. Elles disparurent. Puis d’autres plantes, arbres, végétaux poussèrent devant lui, de plus en plus rapidement pour disparaitre presque aussitôt qu’il eut posé les yeux sur eux. Le rythme s’accélérait encore, ses yeux bougeant à la même cadence que les apparitions et disparitions. Puis les dernières plantes disparurent et plus rien ne poussa. Le décor changea. Le ciel devint noir, la terre se calcina, craquela, des pierres surgirent du sol, soulevant poussière et cendre. Les arbres se virent remplacer par d’autres plus secs, plus sombres, dépourvus de feuilles, aux écorces ébréchées et aux racines noueuses. Il semblait faire chaud mais les lèvres d’Aikanaro ne s’asséchèrent pas, la poussière voletant pénétrait sa bouche et ses poumons à chaque respiration mais il ne toussait pas, les lointaines fumées ocres de souffre ne laissèrent s’échapper aucune odeur. Une fleur poussa devant lui, épineuse et agressive puis elle disparut. Le phénomène précédent se remit en route : une vaste et diverse flore crût, certaines plantes laissant la place à d’autres dans un balai d’une frénésie à en donner le vertige. Quelques plantes étaient comparables à celles vues dans la clairière mais avec un air plus malsain, beaucoup d’autres arboraient des allures angoissantes malgré qu’elles ne fussent que de simples végétaux. Puis cela s’arrêta laissant le Prince Syrinx au milieu des terres calcinées entouré uniquement d’arbres morts et de rochers sombres. Le décor devint blanc. La brume s’immisça et des flocons se laissaient emporter par des bourrasques passagères. Le sol se recouvra de neige mais aucun froid ne se fit sentir. De massifs conifères couvert d’un manteau neigeux entouraient cette fois la zone désormais pentue où se trouvait le Syrinx. De nouvelles plantes commencèrent à pousser à grande vitesse, disparaissant tout aussi vite après un temps. Puis toutes disparues pour ne laisser qu’une petite fleur perçant difficilement l’épaisse couche de neige. Elle comptait cinq pétales d’un noir profond contrastant avec la pâleur de la neige et de la peau du démon. Il s’approcha d’elle, se mit à genou et se pencha dessus. Au milieu d’eux, un cœur cerclé de pistil libérait un léger parfum. Il caressa du bout des doigts les pétales. Ils étaient doux et lisse. L’albinos se releva doucement, gardant ses yeux sur la fragile fleur. Un sourire léger se dessina sur son visage resté de marbre jusqu’alors. Il s’écarta et la fleur s’étale, grandit, grossit, dans la longueur comme dans la hauteur et la larguer. Elle prit une silhouette anthropomorphique d’une femme, couchée sur le côté en fœtus. Puis le teint de la fleur passa au gris clair tirant sur le bleu. Elle était désormais reconnaissable : la démone. Elle ouvrit timidement ses yeux en amande et regarda Aikanaro. Celui-ci lui tendit la main, gardant son sourire.


- Viens, Earwen, il est temps…

Elle lui saisit la main pour se relever mais elle ne détacha pas son regard du sien. Il attendit qu’elle finisse de se relever pour conduire sa main derrière son cou pour qu’elle y sente les aspérités de ce qui semblait être une cicatrice. Il ne se demandait pas comment il connaissait le nom de cette démone, ni comment il savait qu’une cicatrice se trouvait dans sa nuque. Il le savait, c’est tout. L’environnement commença à se distordre peu à peu. Les arbres se tordaient, le sol se déformait et même leur silhouette semblait danser tel un mirage amené par un courant d’air brûlant.

La colonne surnaturelle s’effondra sur elle-même avant d’exploser dans un anneau d’énergie pure soufflant tout sur un large rayon. Les pupilles du Prince Syrinx redevinrent normales et il reconnut le ciel brumeux parcouru d’éclair de magie. Autour de lui s’était formée une véritable forêt vierge d’arbres, de buissons, de racines, de fleurs, de lianes. Il posa les yeux sur la jeune femme. Ses cicatrices s’en étaient allées avec les plantes qui l’avaient recouverte. Le sol n’était plus souillé par le sang et son visage était empreint d’une sérénité impensable après ce qu’elle venait de subir. Elle ouvrit soudain les yeux et se redressa. Son regard se balada autour d’elle, sur le sol et sur le démon d’albâtre. Elle passa instinctivement une main assurée dans sa nuque. Aikanaro s’écroula au sol. Il venait d’épuiser ses réserves allant chercher jusque dans ses limites les plus dangereuses pour atteindre son but. Il rouvrit cependant les yeux à la suite d’un bruit qu’il reconnaissait. Ses lames venaient de se planter dans le sol, de part et d’autre de lui. Elles allaient lui fournir l’énergie suffisante pour se battre car elles avaient besoin de lui. Il sourit rapidement en songeant au sentiment que devaient éprouver ces épées imbues d’elles-mêmes et avides de pouvoir pour qu’elles en arrivent à partager leur puissance vitale avec lui. Il utilisa ses dernières forces pour se relever et agripper le pommeau de ses armes. Le combat pouvait reprendre.
Revenir en haut Aller en bas

Invité

Invité

________________


________________



De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] _
MessageSujet: Re: De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS]   De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] EmptyDim 13 Jan 2013 - 19:51

J'ai mal, très mal. Je suis pitoyable, la différence entre nous est grande, tellement grande. Je ne sais pas s'il m'a frappé de toutes ses forces, mais je sais que mon corps n'est plus qu'un déchet bon à être détruit. Le dégoût, c'est tout ce qu'il me reste, je me dégoûte d'être aussi faible. Un seul coup a suffit à me mettre hors combat, moi qui a soumis tant de créatures du Vein, moi qui a tué de nombreuses bête de Feleth, moi qui est mise hors combat par un simple coup. Comment ? Je suis sûre que mon aura était là pour me couvrir et elle était à pleine puissance je le sais. Est-il à ce point plus fort que moi pour que je me retrouve dans cet état sans l'avoir au moins blessé ? L'ai-je au moins atteint avec mon attaque ? Ai-je au moins servi à quelque chose dans ce combat qui me dépasse à tout les niveaux ? Ne suis-je qu'un insecte dans tout ce rassemblement de magie ? Un insecte dont le corps est brisé, oui. Un insecte incapable de faire face à ce qu'il a provoqué. Les souvenirs remontent pendant que la douleur commence à m'achever. Le même homme est en face de moi, il est couché sur le ventre, du sang sort de sa bouche. Je me souviens très bien de ce moment, je n'avais pas encore entamé mon premier siècle, je n'étais rien à ce moment-là. Qu'une démone menant sa triste vie, à la recherche d'un objectif dans sa morne existence. Il a relevé la tête vers moi, me suppliant de le sauver. Il disait me connaître, connaître le rituel de soumission que j'ai élaboré, il disait vouloir apporté un sens à ma vie. Il m'a proposé une chose qu'aujourd'hui je regrette amèrement. Il m'a ordonné de fouillé dans son sac pour en sortir une pierre noire, c'était de l'obsidienne, je le sentais au toucher. Je sentais aussi de la magie, une magie que je pouvais comprendre. Il m'a ensuite demandé d'accomplir mon rituel, mais pas pour invoquer quelqu'un ou quelque chose, mais pour l'enfermer et la prison c'était cette pierre. Il m'a ensuite fait juré de ne jamais le laisser sortir peu importe ce qu'il tenterait pour ça, je devrais l'en empêcher. Je lui ai demandé pourquoi et il m'a répondu que ça valait mieux pour tout le monde si quelqu'un comme lui ne pouvait agir librement. Pourquoi ne l'ai-je pas tué tout de suite ? Je ne pouvais pas, tout mon être refusait de faire une telle chose, comme s'il me contrôlait pour que je ne le fasse pas.
Maintenant, je me demande une chose. Qui, ce jour-là, l'a mis dans un tel état ? Qui a bien pu affronter quelqu'un comme ça pour le mettre à terre et pourquoi ne pas le tuer ? Cela m'aurait empêché moi et ce démon de mourir aujourd'hui. À moins que cela devait avoir lieu, à moins que quelque chose va se produire, mais je ne serais plus en vie pour le savoir, ma conscience me quitte, mes yeux se ferment. C'est ainsi que je rends mon dernier souffle de vie, dans ce champs de blé immense. Je succombe face à cause d'un unique coup, dire que l'autre démon se bat avec lui depuis si longtemps, c'est incroyable. Mais ce problème n'est désormais plus le mien. J'entends des sons, des mots, on me parle mais le son diminue jusqu'à que je n'entende plus rien, j'ai cru entendre que je ne verrais plus jamais le monde de la même façon. Ainsi donc il y a quelque chose après la mort. Mais quoi ?

Je sens une herbe douce sous mes pieds nu. Je sens le vent glissait sur ma peau, je sens les rayons du soleil qui me touche sans me brûler. Je baisse les yeux et découvre mon corps sous un autre jour. Je me suis habituée à ne plus sentir la moindre trace de vêtements depuis la fin de mon combat contre le dragon rouge, mais je n'avais pas fait attention à toutes ces cicatrices. Mon corps en est parsemé, la plus grosse est celle sur mon ventre, je me rappelle qu'une épée m'a transpercé, la douleur s'est atténué, la blessure s'est refermé, mais ça a laissé des traces. Je passe mes doigts dessus et frissonne, pourtant je ne ressens rien. Aucune sensation de température, est-ce ça l'autre monde ? Un monde où ne l'on ressent rien ? Je n'ai même plus aucune envie, je lève les yeux de ma cicatrice et aperçoit le démon de tout à l'heure, Aikanaro, que fait-il ici ? Est-il mort aussi ? Il semble aussi perdu que moi, je fais un pas vers lui, mais des choses apparaissent soudainement, de la verdure ? Je n'arrive pas à voir d'ici, je n'ose pas m'approcher, pourquoi ? Je suis déjà morte, qu'est-ce que je risque de plus ? Rien n'y fait, mon corps refuse de se mouvoir, je plisse les yeux pour mieux voir. Des choses apparaissent de plus en plus vite pour disparaître de la même manière, je ne comprends pas, que se passe-t-il ? Le décor change, la douce herbe laisse place à un sol sombre et craquelé, le ciel bleu change de couleur il est devenu noir. Des pierres surgissent du sol, ce décor m'est familier, c'est comme lorsqu'un volcan entre en éruption. Je tourne les yeux je ne vois rien qui ressemble à une montagne de feu, quel est une ce phénomène, ce nouveau monde se joue de moi. Je tombe à genoux et prend ma tête entre mes deux mains, je serre les dents, je veux savoir ce qu'il se passe, je veux comprendre pourquoi je vis ça. Ne suis-je pas morte, ne suis pas censée dormir pour toujours, pourquoi quelqu'un se joue t-il encore de moi ? De la poussière se colle sur ma peau, je bouge les mains pour la retirer, ma vue se dégage, à nouveau je le vois, Aikanaro et le même schéma se reproduit, des choses apparaissent, disparaissent et à nouveau le décor change. Une nappe blanche apparaît sur le sol, il pleut sans réellement pleuvoir, des petites boules blanches tombent par terre, faisant grandir la nappe. Le sol n'est pas plat, j'ai l'impression que je vais tombée, mais je ne bouge pas, je jette un regard derrière moi, je ne vois que le vide. Je suis sur une montagne, une haute montagne, je ne vois même pas ce qu'il y a en bas. Je commence à bouger, je vois le sol glissait en dessous de moi, je lévite vers un point précis, mais où ? Mon corps bouge tout seul, quel est ce nouveau phénomène ? Quelqu'un peut-il m'expliquer, il y a-t-il seulement quelqu'un ici ? Ma vue s'obscurcit, je n'entends plus rien, je ne peux plus parler, je ne sens aucun odeur. Mes sens m'ont abandonné, mon corps se recroqueville sur lui-même et rien... Le noir complet. Le vide. Combien de temps s'écoule t-il dehors ? Des secondes, des minutes, des heures, des jours, des mois, des années, des siècles, des millénaires ?
Mes yeux s'ouvrent à nouveaux, mes sens me reviennent enfin, la première que je vois c'est une main tendu vers moi. La première chose que je ressens, c'est une douleur derrière mon cou, la première chose que j'entends est une invitation à me lever, la première chose que je touche est cette main tendu. Il m'aide à me relever, je n'arrive pas à détacher mon regard du sien, il tient toujours ma main. Il la mène vers mon cou, je ressens la même chose quand je touche la cicatrice sur mon ventre, seulement, je ne me souviens d'avoir été blessée ici un jour. Est-ce arrivé pendant que le vide m'entourait ? J'ai beau parcourir la marque, je n'arrive pas à deviner ce qu'elle représente. Le décor derrière Aikanaro commence à disparaître, se tordre, j'arrive à me soustraire à son regard pour voir ce qu'il se passe autour de moi. Le monde semble s'effondrer sur lui-même, c'est le même phénomène qu'auparavant et je n'en connais toujours pas l'origine, ni la raison, mais ce que je sais, c'est que l'on est revenu dans le Vein et plus précisément dans cet immense champ de blé. J'ai les mêmes sensations qu'avant qu'on m'inflige ce coup qui a complètement détruit mon corps. Les mêmes, sauf la douleur. Je n'ai plus mal, je me sens d'ailleurs mieux qu'avant. Comment est-ce possible ? Était-ce là l'oeuvre d'Aikanaro ? À voir la façon dont il me regarde et il me sourit, je me demande s'il entend ce que je pense, son sourire s'élargit encore, cette fois j'en suis certaine, il m'entend. Était-ce aussi le cas lorsque qu'il me faisait face ? Je suis persuadée que non, il aurait agi différemment, j'en suis sûre, alors pourquoi maintenant ? Il lève un doigt pour m'indiquait de regarder autour de moi, mes yeux bougent dans tous les sens, je n'avais pas remarqué cet amas de verdure. Un point vert qui brille dans ce rassemblement de ténèbres, en parlant de noirceur, qu'est que ces choses qui essaie de percer les arbres ? Je sens une vive douleur dans mon cou, je place ma main sur cette cicatrice et commence à serrer les dents, ça me brûle. Je hurle de douleur, que se passe-t-il encore, pourquoi je souffre comme ça ? Je pose un genou à terre tant la peine est grande, j'appuie aussi fort que je peux sur la cicatrice, mais rien n'y fait, la douleur ne disparaît pas, au contraire, elle s'accentue.


*Protège les plantes et la douleur s'atténuera."

Je tourne rapidement la tête vers Aikanaro, il a l'air de souffrir mais il s'efforce de sourire pour bien me faire comprendre que c'est lui qui vient de me parler. Protéger les plantes pour que ma peine soit moins grande, qu'est-ce que ça veut dire, que je souffre parce que les plantes souffrent ? Mais c'est ridicule, pourquoi je ressentirais la douleur de ces plantes, je n'ai aucun lien avec elles, qu'est-ce que tout ça veut dire ? Soudain j'entends un bruit sourd à côté de moi, un arbre vient de mourir, une douleur encore plus grande que celle avant me frappe au coeur. C'est comme si je venais de ressentir tout l'enfer vécu par cet arbre avant qu'il tombe, la douleur est telle que je n'arrive même plus à respirer, j'ai l'étrange impression que mon coeur va exploser. Une main ferme m'attrape la main appuyé sur la cicatrice et l'enlève sans ménagement.

"C'est de cette façon que tu l'as sauvé pitoyable démon ? En faisant d'elle une syrinx ?"

Je reconnais la voix de l'hôte de la pierre, ce n'est pas à moi qu'il parle, mais je sais que c'est de moi qu'il parle. Ainsi c'est ce que je suis devenue ? Un démon de la nature ? J'avais déjà entendu le nom de cette race, mais je n'en sais pas plus et je n'en avais même jamais rencontré avant. Maintenant j'apprends que je ne suis plus la même qu'avant, pourquoi ai-je subi ça ? Je n'ai rien demandé à personne, je ne cherchais qu'à tuer une personne trop dangereuse, je n'ai jamais demandé à être une syrinx. Je sens des larmes coulaient sur mes joues, ma vie vient de changer sans que je n'ai eu mon mot à dire, pourquoi dois-je supporter une telle chose ? La réponse n'est pas loin de moi, je repense aux paroles que vient de prononcer le vieux. "C'est de cette façon que tu l'as sauvé." Ainsi, cette transformation n'était qu'une façon de ne pas me laisser mourir, mais pourquoi a-t-il fait ça ? N'ai-je pas essayer de le tuer avant que la prison ne cède ?

*C'est une question de survie Earwen.*

C'est bien ce que je craignais, il espère que je vais l'aider à se débarrasser de cet ennemi, mais je suis incapable de faire quoi que ce soit et il l'a bien vu tout à l'heure. Ce n'est que pure folie que de vouloir se battre, on devrait fuir tant que l'on peut encore marcher, tant qu'il nous reste assez de force pour tenir sur nos jambes. Pourquoi absolument chercher l'affrontement ? Pourquoi vouloir risquer notre vie ? Qu'avons nous de plus par rapport à tout l'heure ? Je n'ai pas le temps de réfléchir à ça, j'entends un sifflement, un cri. La main qui me tenait vient de relâcher sa pression, je sens une pluie de gouttes tombée sur mon cou, je me retourne pour voir ce qu'il s'est passé. Je vois le vieil homme avec la main tranché, il hurle aussi fort qu'il peut, une quantité importante de sang s'échappe de son moignon. Il fait une apparaître une boule de feu avec son autre main, il l'approche de sa blessure et s'immole avec sa magie, il hurle tellement fort que je suis obligée de me boucher les oreilles. Je ne le quitte pas des yeux, je vois Aikanaro bondir sur lui pour continuer son action, il est fou, foncer dans la gueule du loup comme ça, ce n'est pas parce qu'il est blessé qu'il faut le sous-estimer et ce que je vois au-dessus de nous ne fait que confirmer mes dires. Un immense nuage noir duquel commence à apparaître des choses pointues. Cet amas d'air noir est bien plus important que la sphère de verdure que nous entoure, je ne sais pas ce qui va sortir, mais ça va tout détruire sur son passage. Je fais apparaître un mince trait de magie noire et attrape Aikanaro par les chevilles pour l'empêcher de faire une idiotie. Je me retourne et fait apparaître le même trait de magie, mais cette fois bien plus gros, je dois faire un trou dans la sphère pour qu'on s'échappe de là. Je me relève et commence à courir, traînant mon compagnon de fortune de force, je le vois lever la main de temps en temps, je ne sais pas pourquoi mais si cela empêche le vieux de nous suivre, je ne peux qu'être heureuse. Je lève les yeux vers le nuage, il y maintenant cinq rangées de dents, je dois faire vite. J'arrive vers la fin de la sphère et libère ma magie pour nous permettre de passer. Je ressens une vive douleur dans mon cou, pardonnez-moi mes nouvelles amies, je n'ai pas eu le choix. Je n'ai pas le temps de m'attarder ici, je me baisse pour passer dans la petite sortie que je viens de créer. Je me retourne et tire sur mon premier trait de magie aussi fort que je peux pour l'aider à sortir aussi, l'immense nuage vient de grossir encore, un corps tout aussi gros commence à sortir et à foncer vers la sphère. Je n'aurais jamais assez de force pour le sortir, j'ai besoin d'aide. Je sens quelqu'un chose qui m'entoure la taille, je baisse les yeux et reconnaît le blé qui a voulu m'aveugler il n'y a pas si longtemps. Je sens que les tiges me tire en arrière, elles sont en train de m'aider ? Ou cherchent-elles simplement à me tuer en coupant mon corps en deux ? D'autres tiges vinrent entourer mes bras, jusqu'à même entourer le trait de magie qui tire mon compagnon vers moi. Je les vois mêmes l'entourer, lui, d'un coup sec je sens que les plantes me tire à nouveau en arrière. J'ai le souffle coupé, mais c'est avec soulagement que je vois Aikanaro sortir de la sphère, au moment même où la bête sort et dévore entièrement la sphère.
Revenir en haut Aller en bas

Aikanaro Myrrhyn

Prince Syrinx

________________

Aikanaro Myrrhyn
________________


Race : Syrinx
Classe : Lame Noire
Métier : Aucun
Croyances : La Nature dans tout ce qu'elle représente
Groupe : Solitaire

Âge : La vingtaine d'apparence mais la légende voudrait qu'il ait toujours connu les trois mondes

Messages : 201

Fiche de Personnage : L’avènement des Syrinx


De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] _
MessageSujet: Re: De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS]   De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] EmptyLun 21 Jan 2013 - 16:55

Le Prince Syrinx et sa nouvelle protégée échappèrent de justesse aux mâchoires d’un énorme monstre qui semblait avoir été invoqué par le vieux mage. Dans un bruit sourd, la bête avala la sphère d’où ils venaient d’être extirpés à l’aide de la Nature. C’est alors qu’une chose étrange et pour le moins inattendue se produisit. Ne faisant qu’une bouchée de son invocateur, cette dernière ne put s’achever dans les règles, refermant le portail d’invocation créé sur le corps du monstre féroce, le coupant littéralement en deux. Son corps disgracieux aux allures d’invertébrés s’écrasa lourdement au sol, un flot de liquide sombre et poisseux s’écoulant de sa partie meurtrie.
Les grognements de la chose succédèrent aux tremblements causés par sa chute. Le nuage de poussière soulevé se dissipa rapidement à cause des gigotements de cette moitié de ver géant. Il mordait le vide qui l’entourait en se débattant contre la douleur intense de cette blessure fatale. Aikanaro et Earwen était essoufflés d’avoir été sauvés de justesse de ce gigantesque monstre à la fois répugnant et pourtant, si vulnérable en cette instant. L’albinos se redressa et le regarda en affichant un air de pitié très reconnaissable. Il détestait voir souffrir les choses, même quand ces dernières voulaient sa mort pour sustenter une faim soudaine. Il serra les dents et leva les bras vers la bête pitoyable qui ne pouvait même plus se trainer vers ses proies.
Doucement mais sûrement, les racines et tiges environnant proliférèrent sur le sol jusqu’à l’atteindre, silencieusement. Comme un bourreau trop sentimental, refusant de voir souffrir ses victimes, il fit grandir ces plantes qui enveloppèrent ce corps immense. Une fois entièrement recouvert, telle une larve dans son cocon, le démon d’albâtre referma et serra ses mains dans les airs. Un grognement retentissant envahit la zone, répercutant son écho tout autour d’eux. Puis plus rien. La bête venait de rendre son dernier cri. Les plantes continuaient cependant à resserrer leur prise sur lui, dispersant ses organes internes au sol à cause de la compression intense. Une odeur immonde s’empara des lieux. Il allait servir d’engrais pour ce champ dévasté. Dans sa peine et dans la mort, il allait donner la vie, ainsi aller le cycle universel de la Nature. D’ici quelques jours, le cadavre aura fini d’être entièrement absorbé et dans quelques mois, ce champ aura repris une apparence normale. Comme si rien ne s’y était jamais passé. Les blés jaunâtres du Vein allaient reprendre possession de ces terres comme ils l’avaient toujours fait, ondulant au grès d’un vent presque inexistant, imposant un silence macabre dans une plaine lugubre, la coupant des réalités de tous les autres mondes y compris le sien.

La démone restait à regarder, silencieuse, la scène. Elle avait la bouche entrouverte et les yeux fixes. Elles savaient ce que pensait le Syrinx à côté d’elle et commençait à comprendre certaines choses sur la vie. Des choses qu’elle avait déjà vues sans voir, qu’elle avait sues sans savoir, comprises sans comprendre. Elle allait désormais devoir se faire à cette nouvelle vie dans laquelle, qu’elle le voudrait ou non, la Nature prendrait une place significative. Peut-être même que cela lui aura apporté certaines réponses à des interrogations lointaines et qui semblaient vouloir rester sans réponses, jusqu’à aujourd’hui. Mais peut-être aussi que ces réponses n’étaient pas ce à quoi elle s’attendait. Personne ne peut véritablement s’attendre à ça. Même si elle faisait maintenant partie de la petite famille des Syrinx, elle était une démone à la base, elle ne comprendrait peut-être jamais vraiment les enjeux. Ou peut-être que si. Pour Aikanaro, la difficulté de comprendre le monde sans être né avec cette connaissance était du domaine du presque impossible mais elle… C’était étrange. Tout portait à croire qu’elle n’aurait jamais voulu de cette transformation et pourtant, elle semble accepter la Nature avec une facilité déconcertante. Comme si elle avait toujours été préparée à ce que ce jour arrive. Quel étrange sentiment. Elle aussi devait le sentir, c’était évident. Mais après tout, tous les Syrinx n’étaient pas des fervents défenseurs de la Nature, certains refoulant même ardemment leur essence profonde pour vivre leur vie comme ils l’entendent. Il respectait ces choix car il avait confiance en la Nature, peu importaient les formes qu’elle pouvait prendre.

Il se retourna doucement sur Earwen, toujours stupéfaite de ce flux de compréhensions qui arrivait de nulle part et qui submergeait son esprit de vérités universelles. Il lui sourit avec tout l’amour qu’il avait pour sa race, son sang. Il souriait toujours de cette façon pour accueillir un nouveau-né Syrinx dans le monde cruel des êtres dotés de mouvements. Un bourgeon émergea lentement du sol et poussa jusqu’à s’élever à quelques centimètres du sol, puis se transforma en une fleur comparable à celle du rêve de la démone : une hellébore noire.


- Je ne peux rester plus longtemps. Sache qu’à partir de ce jour, tu ne seras plus jamais seule et si le doute te prend, souviens-toi d’où tu viens. Tu vis à travers la Nature et la Nature vit en toi.

Il se retourna sans même attendre une quelconque réaction de la part de son interlocutrice et commença à marcher dans une direction qui semblait lui convenir. A mesure qu’il s’éloignait d’elle, il lança une dernière chose par-dessus son épaule :

- Cependant, si un jour tu as besoin de moi, marche dans la direction que t’indiquera le souvenir que tu garderas de moi. Tu me trouveras au bout du chemin.

Puis il continua de s’éloigner, les blés s’écartant doucement sur son passage, des pousses renaissant à chacun de ses pas foulant les zones de terres calcinées ou ravagées par le combat. Ses deux lames pendaient nonchalamment à ses côtés, comme boudeuses de n’avoir pu obtenir l’occasion de retrouver leur puissance perdue.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé



________________


________________



De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] _
MessageSujet: Re: De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS]   De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

De Rerum Renascente [PV: Earwen Ringeril] [CLOS]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Feleth :: Le Vein, le monde du dessous :: Plaines désolées :: Les champs de blé-