''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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 Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond

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Juin Belair

Pirate sans navire

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Juin Belair
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Race : Faux-parleur
Classe : Corsaire
Métier : Pirate bonimenteur
Croyances : Le Saint-Charles
Groupe : L'amicale de Roger l'Heureux

Âge : 32

Messages : 124

Fiche de Personnage :

Histoire de Personnage : Journal de bord

Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond _
MessageSujet: Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond   Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond EmptyVen 5 Avr 2013 - 21:06

Je devais vérifier si mon billet avait séduit des gens. C'était la première pensée qui me venait sitôt j'émergeais de ma nuit, comme à peu près tous les matins depuis que j'avais laissé ce mot. Me rendre dans ce boui-boui, trouver quelqu'un et partir de ce village étaient mes priorités absolues et, chaque jour depuis trois jours, mon avancement dans mes projets se bloquait toujours au même obstacle. Je n'avais pas vraiment de mal à me rendre à l'auberge puisque j'y logeais quasiment ; j'avais investi l'écurie d'à côté sans me douter qu'elle finirait tôt ou tard par accueillir des canassons qui prendraient plaisir à se satisfaire sur mes chaussures. Mais ce n'était pas tellement ça le problème, je parvenais généralement à nettoyer les plus grosses traces et à dissiper l'odeur avec celle de la paille fumée ou de n'importe quel alcool lorsque je pouvais en récupérer un verre encore plein sur les tables du bousingot.

Mon problème se résumait à peu de chose : je me trouvais dans un trou perdu et quelque-chose me disait qu'il portait le doux nom de Bretonnières chaque fois que j'en voyais la rue principale, laquelle se trouvait également être la seule et unique rue : celle où je créchais, si bien que je pouvais me tenir informé des entrées et sorties des voyageurs. Mais Perpète-les-Oies comptait moins d'habitants et de gens de passage toutes catégories confondues que de flaques de boues et il n'y pleuvait que très peu. Y trouver quelqu'un relevait d'une autre mer à boire.

J'avais compris que je m'étais réellement perdu lorsque j'avais trouvé la taverne. Ambiance zéro, décoration zéro, installation zéro, distinction zéro... Seul l'alcool et la fille du tenancier égayaient l'endroit, pour peu qu'on prenne le premier pur. Malheureusement pour moi, j'étais sans le sous et le seul amusement que je trouvais en attendant qu'une âme aventureuse ne se décide à venir par ici était de gratter mon briquet à silex et d'écrire mon journal de bord. Je perdais clairement mon temps et je sentais la folie me le happer ; l'ennui n'est pas une chose commune sur un navire de L'amicale de Roger l'Heureux et après dix-huit ans de voyage, j'en avais presque oublié l'existence. Je commençais à entendre le ressac de l'océan lorsque je fermais les yeux et ressentais un curieux mal de terre. Je marchais moins que je ne clopinais.

Comme je voyais ma quête d'un guide s’effriter au fil des heures en même temps que le mur sur lequel trônait mon billet, et comme il m'était impossible de partir sans nautonier, hier, je pris la décision d'ajouter une récompense fictive à ma note. Mer ou terre, la cupidité et la beauté de l'or frappe tout le monde. L'Homme a donné un bras à l'océan et ses yeux à la richesse.

Je venais aujourd'hui faire ma vérification habituelle, à peu près à la même heure que d'habitude, c'est-à-dire en fin de matinée (avec l'ennui, j'avais aussi redécouvert l'existence de la fainéantise). J'étais à peu près sûr de voir les paysans d'hier en train de se battre pour que je les choisisse. J'entrais donc, Le Flinque en bandoulière, le bras posé dessus, le buste gonflé et les yeux dans l'ombre de mon chapeau à plume. J'entendais déjà le silence de l'envie étouffée de tous ; le grand capitaine richissime arrivait, sur qui poserait-il ses yeux en premier ? Qui choisirait-il pour le guider jusqu'au grand port de la plus proche cité ? Je n'étais pas sûr moi-même ; j'y réfléchissais encore. Quand on a le choix, on prend garde à choisir la meilleure option. Mais quelle était-elle à Saint-Creux-des-Bas-Fonds ?

Je prenais mon temps et passais dix secondes à attendre sur le pallier de la porte. Je sondais l'attente et essayais de visualiser à peu près l'endroit où se tenait le chanceux pigeon. Cependant, lorsque je me décidais enfin à relever mon chapeau du bout l'index, je constatais une fois encore mon indigence quotidienne ; le Zéro absolu officiait partout et s'offrait à moi depuis tous les coins. Personne, zéro individu peu importe la longitude observée.

Je descendis de suite de ma gabie, alors, et nourris les poissons de ma fierté. Dépité et soufflant comme vent de mer, je sortis mon briquet et mon journal de bord de mon sac et les balançais sur la table la plus proche. J'allais sûrement y perdre une nouvelle journée, alors je dé-fis ma ceinture et passais les jambes sous la table histoire d'adopter une position confortable et propice à l'écriture que je ne quitterai pas durant au moins les quatre prochaines heures à venir.
Il n'y avait donc pas d'hommes à Saint-Perpète qui soient attirés par autre chose que le sirop de violette ?
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Nakor le Vagabond

Dérangé

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Nakor le Vagabond
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Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond _
MessageSujet: Re: Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond   Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond EmptyMer 10 Avr 2013 - 16:35

Mercenaires, boucaniers, marchands et autres coupe-jarrets des îles basses,
Je suis dans le mal le plus profond et j'ai besoin de votre salut. Mon bateau va amarrer au plus GRAND PORT de la CITE la plus PROCHE d'ici peu et il me faut m'y trouver. Cependant je n'ai aucun moyen d'y parvenir et c'est pour ce faire que je demande votre aide. Connaisseurs de la région, j'ai besoin de vos bons talents afin de parvenir au plus GRAND PORT de la plus PROCHE CITE (je veux allez au GRAND PORT, pas un port avec une vieille planche en guise de quai comme ici, s'il vous plaît).
J'ai laissé plusieurs billets semblables à celui-ci dans tous les bouges huppés de cette bourgade, c'est-à-dire un seul. Vous pourrez me reconnaître à mon grand chapeau emplumé et à mes nobles frusques qui se distinguent facilement de celles de vos semblables et des gueux de ce coin pourri.
Je passe régulièrement vérifier si quelqu'un a répondu à mon annonce, je suis celui qui s'installe près des rideaux et qui joue avec des allumettes toute la journée (sauf si l'aubergiste râle, alors je suis au bar en train d'astiquer mon arbalète sous son nez). Si vous me reconnaissez vous pouvez me faire un signe ; si je ne le vois pas alors vous pouvez m'appeler « Capitaine ! Capitaine ! » ou « Patron ! Patron ! », c'est comme vous voulez.
J'assure la richesse à celui qui acceptera de me mener au plus GRAND PORT de la plus PROCHE CITE (c'est important) ; mon équipage lui offrira plus d'or qu'il n'a de poche pour le porter à mon retour sur le navire.


C'était affiché, écrit en caractères élégants, pleins de liés, de déliés et de tous ces trucs, sur la feuille jaunâtre et racornie d'un parchemin de qualité médiocre. Je me grattais les couilles, baillais longuement en écartant les bras autant que mon imposante bedaine le permettait, puis, détendant mes abdominaux, lâchais un pet sonore qui alla se perdre dans les profondeurs de l'auberge solitaire. J'étais bel et bien seul, il devait être à quelques dizaines de minutes près dix heures, je venais de me réveiller dans l'écurie et de me rendre à l'auberge pour me faire concocter un remontant. Ma tête était sur le point d'éclater et je n'arrivais pas à empêcher ma langue anormalement râpeuse de caresser avec la délicatesse d'un orc mon pâteux palais. Je n'arrivais pas à ouvrir les deux yeux simultanément, à cause de la lumière, aussi rusais-je et ne fermais-je que l'un d'entre eux, laissant le second s'entrouvrir avec prudence pour déchiffrer la notice qui ornait justement le comptoir de l'auberge. Je remarquais soudain que, conformément à la description qu'en fournissait l'écriteau, un jeune homme fort bien de sa personne semblait tuer le temps en craquant des allumettes contre une plaquette métallique. Titubant jusqu'au siège le plus proche du comptoir, je marmonnais un borognyme incompréhensible:

"Gnuuu? Blodeuwedd! Blodeuwedd!"

Le tavernier accourut à mon appel, habitué à me croiser dans les états les plus lamentables de la condition humaine. Au premier coup d'œil et sans même me demander ce que je désirais, il se pencha derrière le comptoir, saisit un œuf, le plongea dans un verre de vinaigre, me tendit le mélange. Je l'ingurgitais d'un coup, sans même prendre le temps que savourer la délicieuse consistance de l'œuf cru. Une odeur de viande fumée se répandit jusqu'aux confins de la charpente du toit de l'auberge. Bientôt, une gargantuesque assiette de choucroute ornait la table qui me faisait face. Je l'attaquais avec voracité, la mangeais avec appétit et la terminais par gourmandise. Le cliquètement de mes couverts, le grincement du couteau sur l'assiette et les bruits de mastications que je produisais emplirent alors la salle. Enfin, comblé, je m'affalais en arrière, et, les mains délicatement posées sur mon ventre, tombais dans un extatique semi-sommeil. Pendant ce temps, Blodeuwedd le tavernier regagnait se pénates en sifflotant, ce que je ne remarquais qu'à peine, plongé que j'étais dans les brumes délicieuses du royaume d'Hypnos.

Cela faisait deux mois que je passais dans cette charmante bourgade. Deux longs mois, car je n'étais pas habitué à une sédentarisation aussi durable, mais deux mois reposants, sans longues marches, remplis d'interminables beuveries, d'innombrables parties de mangeaille et d'autres festives réjouissances. Ma bourse était pleine, une fois n'est pas coutume, et je dépensais sans compter. Rien n'était trop cher pour garnir mon estomac, même si mon ventre-même n'était vêtu que d'innommables guenilles puantes. J'y étais arrivé par hasard, au détour d'un chemin de montagne. J'avais souvent entendu vanter l'hospitalité des habitants des îles basses, mais je n'avais pas encore eu l'occasion de l'expérimenter moi-même. Le fait est que, malgré mon apparente pauvreté et mon évidente laideur, je m'étais intégré bien vite à la vie de la petite cité. Au-dehors de l'auberge, deux nains jouaient à la flûte une joyeuse et entrainante ballade, qui, loin d em'éveiller, me plongea dans un sommeil plus profond encore, emprunt d'une mélancolie alcoolisée.

Spoiler:
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Juin Belair

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Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond _
MessageSujet: Re: Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond   Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond EmptyMar 23 Avr 2013 - 16:58

« Journal de bord – Jour 6878

Toujours personne à l'horizon. Personne n'a répondu à mon annonce malgré le fait que j'y aie ajouté une récompense alléchante. Je commence à croire que les pécores de ce village sont soit trop timides pour aborder un homme aussi propre que moi, soit trop peureux pour quitter leur bourgade, ce qui me laisse à penser qu'ils ne l'ont jamais fait auparavant et que, donc, ils me sont totalement inutiles. Je n'ai donc aucun moyen de quitter ce bled. Heureusement que le temps y est bon et l'écurie confortable. En parlant de l'écurie, j'ai remarqué que je la partageais avec un autre homme. Je crois qu'il s'est satisfait sur mes chaussures la nuit dernière, mais je ne lui en veux pas, j'en aurais fait autant sur ses guenilles si j'avais eu autant de boisson à éliminer que lui. Il a l'air d'être un habitué du coin. Contrairement à moi, le tavernier accourt à son service dès qu'il baragouine des que sais-je. Il vient d'ailleurs de lui servir un plat gigan...
 »


Je m'interrompis dans mon écriture pour regarder l'assiette fumante qui s'en venait comme on peut regarder une oasis au milieu d'un désert de sable. C'est d'ailleurs l'image qui correspondait le mieux à ma situation. Depuis que j'avais mis pied à terre, je n'avais rien mangé d'autre que des restes de reste et des déchets (et pour ceux-là, j'avais dû me battre avec des porcs). Un désert de sable comblait le vide de mon ventre et désinhibait mon palais de toutes les subtilités qu'il avait pu connaître et rechercher auparavant. Voir une assiette aussi garnie me donnait une impression de fête à laquelle je ne pouvais participer qu'en reluquant par la fenêtre.

Je ne pouvais m'empêcher de regarder l'assiette. L'odeur qui s'en dégageait me rappelait celle de la Dama qu'on trouvait parfois sur les membres de l'équipage. Je n'ai jamais réellement compris ce qui poussait ces pirates à consommer une telle drogue ; ils ne le faisaient sans doute que parce que ses effets en faisaient oublier l'odeur désagréable de vieux choux. Et sans doute aussi parce qu'elle se mélangeait très bien au rhum.

Je ne pouvais non plus m'empêcher d'ouvrir la bouche en même temps que le bougre enfournait ses coups de fourchette. Je salivais comme un porc devant une poubelle. J'avais plus faim que jamais. Il me fallait trouver une tactique qui puisse me permettre d'obtenir ne serait-ce qu'un morceau de cette nourriture que je savais bonne rien que par son aspect nourrissant. Tout avait l'air bon après avoir goûté à du sable volé dans la bouche d'un cochon.

Sitôt l'idée formulée dans mon esprit, je posai mon style. Je rassemblai mes affaires tout en pensant à ma stratégie. Cet homme avait l'air d'un pouilleux. Il était en adéquation totale avec l'univers dans lequel il se trouvait, c'est-à-dire qu'il obtenait un zéro absolu en toute distinction. On ne le remarquerait pas vraiment s'il ne faisait pas autant de bruit ; il faisait comme parti du décor du bouge. Son ventre enflé me laissait à penser qu'il avait nécessairement de quoi se permettre un embonpoint aussi important et ce malgré sa tenue dégueulasse. Il ne pouvait être que marchand, quoiqu'un marchand ne s'habillerait certainement pas aussi mal, ou alors je n'ai rien compris aux exigences de la bonne tenue. Comment des guenilles pouvaient-elles mettre des clients en confiance ? Aucune idée.

Ce devait être un receleur. Un receleur avec beaucoup d'or, puisqu'il pouvait s'offrir la spécialité du chef. Mais sur ce point-là aussi mes connaissances étaient limitées. Quelle était la valeur d'un plat dont l'ingrédient principal et plus généralement tous les condiments étaient faits à base de choux, de dérivés de choux, de choux cuits de toutes les façons possibles et de feuilles de choux périmées ? Je n'en savais rien ; le chou était la terre, l'air et l'eau de ce village. Le chef du village, s'il y avait eu assez d'habitants pour en avoir un, aurait été un chou que ça ne m'aurait pas étonné.

Je gardai mon carnet sous le bras, résolu. Il fallait que je sympathise, soit en m'intéressant aux manœuvres commerciales de l'individu, soit en le lançant sur... un sujet... quelconque. Je décidai d'aviser une fois installé à côté de lui. C'était plus simple. L'important était que je puisse m'asseoir à sa table.

Je vérifiai que j'avais bien réuni toutes mes affaires et jetai un regard par la fenêtre. De la musique parvenait du dehors, entraînante et chantante. La musique ! bien sûr ! me dis-je, c'était le sujet parfait. Et alors que je m'assurai qu'il n'y ait ni le tavernier ni sa fille dans les parages, puisqu'ils me jetaient des regards soupçonneux chaque fois que je bougeais le petit doigt, je m'approchai de la table cible et constatai que le bonhomme dormait, l'assiette vide. Je restai idiot un moment. J'analysai son visage, son assiette, son visage encore et son assiette de nouveau. Je bloquais littéralement sur cette dernière qui, pourtant pleine à en déborder, se retrouvait aussi propre qu'à la sortie d'un magasin de porcelaine. Une douleur immonde, signe de frustration, me prit dans les cotes et le creux du ventre ; ma bouche s'assécha à la vitesse du mirage qui disparaît. Je perdis mon oasis de vue sitôt je m'en étais approché.

Serrant un poing rageur dans le vide et soufflant une insulte à l'intention du dieu de la nouille, je réunis mes esprits sans m'avouer vaincu pour autant. La tactique de la politesse mourrait dans l’œuf, comme la plupart du temps (d'expérience, elle n'avait fonctionné, de toute façon, qu'auprès de femme). Il me restait toujours celle du vol : pure, simple, ancestrale, éprouvée et approuvée par tous. Décidé, je tirai sur mes gants et commençai à m'échauffer les doigts.

Je contournai la table de telle façon à me retrouver derrière le bonhomme. J'avais coincé mon journal de bord sous mon bras, une vieille habitude de boucanier, et le laissai volontairement tomber. D'un mouvement du pied, je le poussai pile poil sous le siège du lascar avant de m'accroupir. Je jetai un regard de conspirateur depuis les ombres de mon chapeau en direction de la porte de service et vérifiai qu'il n'y ait aucun spectateur imprévu. Je vérifiai également que le gonze dormait toujours. Puis, je m'accroupis et observai la coupe des habits que je m’apprêtais à violer. Ce type portait ce qui ressemblait en tout point à une robe. Rien n'était plus chiant à détrousser qu'une robe, à moins de se trouver dans une ruelle sombre, bien sûr, et face à une femme frêle. Je remarquai pourtant une corde en guise de ceinture bien serrée : seul coin de cet accoutrement que je soupçonnais pouvoir recevoir une bourse.
Alors, tout en faisant mine de ramasser mon calepin, je réfléchis à un moyen d'emmener la corde à moi. Je n'avais sur moi aucun matériel, mis à part une lanière de cuir, qui puisse me permettre de le faire. Aussi, je décidai d'opter pour une technique plus facile quoique également plus coûteuse : les chances de me faire attraper étaient considérablement accrues sitôt assis à ses côtés et la main posée sur sa ceinture. Tout l'intérêt de la manœuvre était de parvenir à attraper l'objet sans en toucher le porteur. J'avais reculé et m'étais redressé pour aviser les bords de sa ceinture. Après m'être assis, je crus un moment le voir se réveiller, aussi je stoppai tout mouvement, respiration comprise jusqu'à ce que ma tension chute ; puis, enfin, avec lenteur et douceur, je tendis la main en direction de sa hanche... *


Je repris bien vite possession de ma main et la dévisageai. C'était peine perdue ; cet anthropoïde était définitivement trop gros pour que quoi que ce soit puisse s'introduire auprès de ses biens. Biens desquels j'étais incapable, en plus, de vérifier la présence. M'éloignant, je constatai avec effroi que mon gant luisait sous la lumière et qu'un filament blanc (et je priai pour qu'il s'agisse de choux) s'y était accroché.

Un raclement de gorge sévère attira mon attention. Le tavernier, derrière son bar, astiquant un verre, m'invectivait de son regard habituel. Je lui adressais un sourire de biais conventionnel avant d'essuyer ma main sur la table et de me lever. Je replaçai mon journal de bord dans mon sac et pris la direction de la porte. J'adressai un signe de tête à l'ensemble des parties de la pièce en guise de salut, qui se résumait en gros au gros bonhomme, à un vieux paysan lui aussi assoupi dans un coin et au tavernier qui ne me lâchait pas du regard.

Je sortis enfin et tombait nez à nez avec les musiciens. Ils encadraient littéralement l'entrée de la taverne et battaient le rythme de leur symphonie avec des gesticulations élaborées. Une nouvelle idée aborda mon esprit plein de délits, me rappelant que j'étais capable d'inventer cinq mensonges à la minute. Je souris au petit homme qui me faisait face.
« Vous êtes un nain, dis-je en le regardant de haut (pour une fois, c'était involontaire).
- Bravo. Vous avez deviné ça comment ? Me répondit le bougre en retirant son pipeau de sa bouche. Ce qui fit cesser tout le concert.
- La barbe.
- 'y m'semblait bien. »

J'avisai le reste du groupe. Il se composait au total de trois individus, dont deux de petites tailles. Le troisième, à la corpulence informe, dont l'appartenance à la race humaine avait voix au chapitre, voire à un bouquin de physiologie entier, tenait un instrument qui lui mangeait la totalité de la figure. C'est à peine s'il ne semblait pas en faire partie intégrante.
« C'est quoi cet instrument ?
- Un trombone.
- Un trombone ? Un trombone ? Vous avez dit un trombone ?
- Oui.
- C'est bien ce qu'il me semblait. »

Je pris un air embêté et soufflai de dépit. Je sentais quatre yeux au niveau de mon nombril me fixer, expectant, ainsi que... un morceau de tube essayer d'en faire de même.
« Vous aimez pas les trombones ?
- Moi ? Oh ! Si, si j'adore les trombones. C'a un son très... mélodieux... joli... exceptionnel... mais, dites-moi, vous êtes pas ici depuis longtemps, si ?
- On vient d'arriver.
- Vous venez d'arriver. Oui, oui, c'est bien ce qui me semblait. Et vous avez décidé de jouer un petit air dès vôtre arrivée, c'est ça ?
- Bein... ouaip. Vous auriez pas une petite pièce pour des ménestrels en voyage ?
- Des ménestrels en voyage ! Des ménestrels en voyage ! Non je n'ai pas de pièces pour les ménestrels en voyage. »

Je regardai le nain de tête fixement.
« Vous êtes pas au courant de la taxe... mmh... qui fait lieu ici.
- Nan. Quelle taxe ?
- La taxe... mmh... sur la musique.
- 'y a une taxe sur la musique ?
- Mmh. Oui.
- 'y a un décret sur ça ?
- Mmh. Oui, fis-je en sortant mon journal de bord pour en tapoter le dos de couverture. Tous consignés ici. Mmh. C'est moi qui m'en occupe.
- Ah. »

Le nain me fixait au travers de ses poils. Je le fixais au travers de mon chapeau. Un nuage passa devant le soleil.
« C'est 2 pièces d'or par tête de musicien.
- Ah. »

Le soleil reparut.
« C'est pas beaucoup.
- Non.
- Faut la payer. Sinon c'est direction la fosse aux cochons. Surtout que vous avez déjà jou... »

Le nain, vif, m'envoya un coup de talon dans le tibia et prit ses jambes à son cou, ses compères à sa suite. Je me tins la jambe en jurant et sautant sur place, invectivant le dieu des jardins et de la décoration de mauvais goût. Les gens de ce coin étaient définitivement chiants ; tellement chiants qu'il n'y avait même pas de challenge pour des gens malhonnêtes.

Je regardais ces vauriens galoper dans l'unique rue. On les voyait encore quand une détonation tonitruante résonna à s'en détacher la chair des os. En l’occurrence, c'était ma chair et mes os et je ne m'en rendis compte que lorsque je repris mes esprits. J'avais dû fermer les yeux une micro-seconde, le temps d'un clignement de paupière. C'était suffisant pour Le Flinque.

Je me vis le bras armé, prolongé par le canon du Flinque, la crosse appuyée sur mon épaule et la gâchette pressée dans le doigt. Je sentais la chaleur bouillante qui se dégageait de lui malgré mes gants et mon manteau ; j'entendais l’ébullition de l'huile à l'intérieur du système et sentais l'odeur dégueulasse de salpêtre qui résultait du tir. Je ne constatai qu'après qu'un tas se trouvait allongé plus loin sur le chemin. Mon esprit était parti complètement ailleurs ; un ailleurs où il attendait pour l'instant de voir le réservoir et la bille de corail tomber du tiroir à munition.

Ce n'est que lorsque j'entendis le petit loquet sauter que je repris une position normale et que j'entrepris de désarmer mon Flinque... avec le plus grand mal du monde. Je le sentais agir sur ma volonté et vouloir faire de moi son outil, encore. Ce n'était pas la première fois qu'il agissait de la sorte ; il paraissait souvent mû d'un désir propre qui ne se calmait que dans le meurtre et le massacre.

Le temps que j'essaie de détacher ma main de la crosse, qui, elle aussi s'était dotée d'intentions propres et glissait d'elle-même vers une nouvelle munition, le nuage de chaleur et de fumée qui se répandait tout autour de moi commença à se faire moins dense. Je prenais conscience de ma situation et surtout du fait que le Flinque pourrait bien attiser certaines convoitises. Je me mis alors à courir tout droit ; je rattrapai et dépassai le corps du nain sans vraiment y faire attention.

Puis je revins sur mes pas pour le regarder. Je l'avais visiblement louper. Quel chanceux ! Il n'avait hérité que d'une estafilade peu profonde, autant dire rien du tout comparé au trou béant qui aurait pu emporter son tronc tout entier. De musicien de petite taille il aurait pu passé à moignon de très, très petite taille.

Rassuré et un peu déçu à la fois, car quitte à me faire poursuivre, autant que ce soit pour un haut-fait, je jetai un regard derrière moi puis sur le nain, le Flinque toujours en main. Il me regardait avec un air de crainte qu'il s'efforçait visiblement de cacher. Je lui fis un sourire gêné et ne pus m'empêcher de lui demander :
« Sinon, la route vers le plus grand port de la plus proche cité, vous connaissez ? »

______________

* Je te laisse le choix d'intervenir à ce moment là si tu le souhaites auquel cas alors ce n'est pas la peine de prendre en compte la suite de mon poste pirat
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Nakor le Vagabond

Dérangé

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Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond _
MessageSujet: Re: Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond   Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond EmptyMar 30 Avr 2013 - 18:08

Spoiler:

Cela faisait deux mois que je passais dans cette charmante bourgade. Deux longs mois, car je n'étais pas habitué à une sédentarisation aussi durable, mais deux mois reposants, sans longues marches, remplis d'interminables beuveries, d'innombrables parties de mangeaille et d'autres festives réjouissances. Ma bourse était pleine, une fois n'est pas coutume, et je dépensais sans compter. Rien n'était trop cher pour garnir mon estomac, même si mon ventre-même n'était vêtu que d'innommables guenilles puantes. J'y étais arrivé par hasard, au détour d'un chemin de montagne. J'avais souvent entendu vanter l'hospitalité des habitants des îles basses, mais je n'avais pas encore eu l'occasion de l'expérimenter moi-même. Le fait est que, malgré mon apparente pauvreté et mon évidente laideur, je m'étais intégré bien vite à la vie de la petite cité. Au-dehors de l'auberge, deux nains jouaient à la flûte une joyeuse et entrainante ballade, qui, loin de m'éveiller, me plongea dans un sommeil plus profond encore, emprunt d'une mélancolie alcoolisée.

Comment j'étais arrivé ici? La question est bonne et après tout se justifie parfaitement. Je vais donc vous narrer le périple qui m'amena ici, dans cette contrée certes chaleureusement accueillante, mais finalement désespérément coupée de toute forme de civilisation. Cela faisait deux semaines que je me trouvais sur les routes. Je suivais le cours sinueux d'un fleuve, espérant trouver par un moyen ou l'autre la mer, désireux entre autres affaires de me régaler de poiscaille et de crustacés. La pluie s'était mise à tomber au dixième jour de marche. Elle passa en quelques heures du statut de bruine automnale à celui d'averse orageuse. Le lendemain, elle prenait des aspects de déluge et menaçait de ne plus s'arrêter jamais. Le douzième jour enfin, la rivière se leva et la crue baigna ses rives déjà rendues boueuses par la pluie. Poursuivi par la montée inexorable des eaux, je me dirigeais à l'aveuglette vers une direction approximative qui devait m'éloigner des berges embourbées et me rapprocher en même temps des steppes littorales. Autour de moi, tout n'était que brume épaisse et glacée. Les bosquets d'arbres me paraissaient spectraux et les rares animaux qui coupaient mon chemin me semblaient fantomatiques. Tout prenait à travers ce rideau enchanteur des allures mystérieuses ou inquiétantes et quelques jours plus tard, j'étais aux aguets, l'oreille tendue et l'œil fixé, tentant de percer par une offensive combinant ce que mes sens avaient de plus aiguisé pour percer le brouillard diabolique. Je progressais désormais sur un sol instable, amollit par le mètre d'eau qui le recouvrait et dans lequel j'étais forcé de patauger. Je dormais tant bien que mal dans les arbres, répugnant à abandonner mon corps entier à l'incertaine couche aquatique, qui pouvait très bien monter durant mon sommeil et infiltrer mon organisme, m'étouffant irrémédiablement, sûrement et définitivement dans le silence nocturne.

C'est durant cette période de mon périple que je déviais ma route à cause d'une incident qui était survenu le soir dans cette ambiance si propre au drame. Comme chaque soir depuis une semaine déjà, je venais de repérer un bosquet d'arbres sur lequel je passerai la nuit. Je m'en approchais lentement, soulevant à chaque pas des gerbes d'eau saumâtre et terreuse. J'étais épuisé. Une mycose s'était développée dans la cassure d'un ongle de mon pied droit, et chaque pas m'arrachait une grimace de souffrance inutilement contenue. Je m'assis par terre, immergeant le bas de ma bedaine, plaçais au prix d'un effort de volonté et passant outre les limites physiques de ma souplesse mon pied droit sur le genou de ma jambe gauche, que je surélevais progressivement. Je défis la lanière qui reliait mes braies et mes chausses, et ôtais ma chausse droite doucement, révélant à mes yeux un immonde spectacle. Mon ongle, fendu dans toute sa longueur par un choc brutal contre un conglomérat naturel de pierres immergées, était couvert d'une plaque d'un rouge si vif que celui de mes lèvres paraissait pâle à côté et en-dessous de laquelle je distinguais une imposante croûte noire, rendue purulente par une immersion quotidienne et discontinue. L'ongle-même avait commencé à noircir sur les bords et à bleuir au centre, ce qui était de fort mauvais augure. Je réajustais néanmoins ma chausse et gagnais quelques dizaines de minutes plus tard le bosquet. Décidé à ne plus redescendre de l'arbre une fois que j'y serai perché, je me penchais au pied d'un arbuste épineux et aux feuilles racornies et me mis à creuser la terre de mes mains calleuses. La terre était meuble puisqu'humidifiée en profondeur, et elle se laissait creuser avec une facilité déconcertante. Je déterrais trois gros rhizomes cornus que je rinçais sommairement. J'entrepris ensuite d'escalader l'arbre, ce qui n'était pas une moindre affaire. À deux reprises, je faillis m'écrouler, laissant chuter au sol à ma place deux longues plaques d'écorce pourrie. J'atteignis une branche suffisamment haute pour me garantir une sécurité complète et suffisamment basse pour pouvoir supporter mon poids. Je m'y installais tant bien que mal, coinçant les trois racines contre le tronc et ôtant pour la deuxième fois de la journée ma chausse. J'urinais abondamment sur ma blessure et hurlais de douleur. Elle était désinfectée, c'était là le point le plus important. Puis je débarrassais les bulbes de leur croûte brune et mordis dans le plus gros. Le jus coula sur mon menton et éclaboussa ma tunique. La bouchée fibreuse et résistante finit par céder à l'appel de mes dents et se désolidarisa du corps du rhizome, non sans déchausser une part de ma gencive supérieure auparavant. Mon repas improvisé était immonde. Son goût était abominable, se consistance fibreuse et son jus poisseux. Je calais mon dos contre le tronc de l'arbre et m'assoupis.

Le lendemain, mon ongle était dans un était plus lamentable encore que la veille. Je me résolus à couper en ligne droite par les rives inondées du fleuve. Elles devaient me mener à la mer en deux ou trois journées à peine, soit une période suffisamment courte pour préserver mon pied de la gangrène, contre les dix jours supplémentaires que devait me prendre mon trajet initial. Le reste de mon chemin s'effectua dans un silence douloureux. Chacun de mes pas m'arrachait une plainte ou un gémissement. L'infection avait gagné le doigt entier ou du moins sa moitié au troisième jour. Je m'étais confectionné une béquille grossière qui me permettait de le solliciter le moins possible, mais le terrain sur lequel j'évoluais ne facilitait pas l'emploi d'un tel instrument. Mais d'heure en heure, l'eau refluait désormais, non pas que la crue soit terminée, bien au contrainte sans doute, mais simplement qu'au fur et à mesure de ma progression laborieuse, je gravissais la pente sans cesse plus raide du versant d'une montagne. Pas une grosse montagne, certes. Elle annonçait mon entrée dans une zone de falaises pré-côtières qui jalonnerait désormais l'issue de mon périple. Pour la première fois depuis des semaines, j'allumais un feu, sur lequel je fis rôtir un jeune lapin et deux rongeurs d'une espèce qui n'était pas connue de moi. J'avais également trouvé un confortable abris entre deux corniches rocheuses et m'endormis à même le sol. Bientôt, mon pied serait guéri et mes piqûres d'insectes ne tarderaient pas à disparaître. Je croisais la route d'un marchand ambulant, qui me fournit un onguent à l'efficacité douteuse et un rouleau de tissu propre à bandages. Je le remerciais, me dépêchais de m'occuper de mon pied puis entamais une conversation avec l'homme. Nous sympathisâmes rapidement et décidâmes de bivouaquer ensemble. Durant la nuit, je subtilisais ses biens et sa bourse ventrue, puis, comme il menaçait de se réveiller, écrasais sa tête au moyen d'une grosse roche. Je repris ma route vers la mer avec un entrain renouvelé.

Cela faisait deux mois que je passais dans cette charmante bourgade. Deux longs mois, car je n'étais pas habitué à une sédentarisation aussi durable, mais deux mois reposants, sans longues marches, remplis d'interminables beuveries, d'innombrables parties de mangeaille et d'autres festives réjouissances. Ma bourse était pleine, une fois n'est pas coutume, et je dépensais sans compter. Rien n'était trop cher pour garnir mon estomac, même si mon ventre-même n'était vêtu que d'innommables guenilles puantes. J'y étais arrivé par hasard, au détour d'un chemin de montagne. J'avais souvent entendu vanter l'hospitalité des habitants des îles basses, mais je n'avais pas encore eu l'occasion de l'expérimenter moi-même. Le fait est que, malgré mon apparente pauvreté et mon évidente laideur, je m'étais intégré bien vite à la vie de la petite cité. Au-dehors de l'auberge, deux nains jouaient à la flûte une joyeuse et entrainante ballade, qui, loin de m'éveiller, me plongea dans un sommeil plus profond encore, emprunt d'une mélancolie alcoolisée.

Un choc sourd, provoqué par la chute d'un objet pesant sinon lourd au sol. J'espérais vaguement, du haut des monts ensommeillés de mon rêve, que cet objet ne m'appartienne pas. Mais cette espérance vague et le flou qu'elle provoqua dans la réalité de mon rêve suffit à m'en tirer partiellement. J'étais tiré par ce simple choc des délices d'un bain de bière et d'une orgie gastronomique à laquelle officiaient des groupes de servantes dévêtues qui accédaient à tous les désirs des goinfres déchaînés et émergeais dans les brumes inconstantes d'un demi-sommeil rendu mauvais par la déshydratation chronique résultant de l'abus d'alcools divers auquel je m'étais livré la veille. Il me fallait encore à boire, mais de l'eau. Beaucoup d'eau, peut-être même un potage. Soudain, une présence indistincte se fit sentir au-dessus de moi. Je ne sentis évidemment pas le regard inquisiteur que l'étrange visiteur dardait sur mon dos, mais la conscience d'un corps étranger à une distance aussi réduite de ma personne alarma ce qu'il me restait de réflexes et entreprit de m'orienter définitivement sur la voie du réveil. Quelques instant plus tard, plus ou moins revenu à la réalité de mon assiette vidée et odorante, je décidais de tenter de me lever. Mon esprit pénétra mes bras et commanda aux muscles de les actionner. Quoique réticents, ceux-ci obéirent. Mon bras gauche rencontra la chaise, à l'quelle il s'agrippa avec force. Le second rencontra un accoudoir et s'y agrippa avec tout autant de force. Décidé à me lever, je pris mon impulsion et me permis un instant de réflexion désordonnée: le siège sur lequel j'étais assis ne disposait pas d'accoudoirs. Après vérifications, la chose à laquelle je m'étais agrippé était un bras, et sa présence à proximité de ma bourse portait à croire qu'il tentait de me la subtiliser au moment où je l'avais saisis par un heureux hasard. Mon corps étant peu enclin à suivre une progression aussi rapide de la réflexion, je me bornais en réalité à me retourner, à tenter de stabiliser mon regard pour apercevoir le possesseur titulaire du bras et à prononcer avec difficulté:

"Kèskevoum'voulez?"
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Juin Belair

Pirate sans navire

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Juin Belair
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Métier : Pirate bonimenteur
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Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond _
MessageSujet: Re: Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond   Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond EmptyMer 1 Mai 2013 - 14:34

Je sentis toute la lourdeur du bonhomme peser sur mon bras. Tout aussitôt, j'ouvrai la bouche, pris par l'hébétude.

Je m'étais déjà fait prendre en flagrant délit auparavant, bien sûr ; je ne saurais d'ailleurs compter le nombre de fois où j'avais pu présenter le doigt de Sa Majesté à mes victimes. En grand narcissique que j'étais, je me croyais trop bon pour faire amende honorable.
Par ailleurs, je pensais le vol comme le tir : une chose qui ne s'oubliait pas avec le temps. Ce que j'oubliais, en revanche, c'était que depuis Le Flinque je n'avais rien volé d'autres que des poubelles sur pattes. Dito pour le tir. J'étais minable. Et bien trop autolâtre pour m'en rendre compte. Bienheureux celui qui s'admire.

Je croisai les yeux du gredin chanceux, l'air toujours interdit. Lui me paraissait toujours dans le brouillard. Je parlai moins que je ne m'entendis le faire ; les mots sortirent tout seuls de ma bouche. En y réfléchissant bien, plus tard, je me rendis compte que je mentais avec un naturel de plus en plus affolant. Je n'avais même plus besoin de réfléchir à mon discours : il sortait tout seul.
Je sentais peut-être la fine ligne entre le mensonge et la réalité se percer de trous de plus en plus gros sur toute sa longueur. Il faut dire qu'aussi loin que je m'en souvienne, j'avais mentis. J'avais menti à mes parents pour rejoindre l'équipage du Marie a tout pris, j'avais menti au capitaine Flinque, j'avais menti lors du serment officiel... Mes souvenirs étaient peut-être eux-mêmes des mensonges. Qui étais-je ? Juin Belair ? Ces personnages que j'inventais ? N'avais-je pas inventé Juin à une époque si lointaine à présent que je ne m'en souvenais même plus ?
Non, bien évidemment que non ; je savais qui j'étais, on le sait toujours. Le capitaine Flinque m'avait mis en garde contre le mensonge et ses effets : il arriverait bien un moment où je ne saurai plus différencier la réalité de la feinte si bien que je me mettrai à croire mes propres duperies. Sans mentir, il me tardait ce moment de tout mon être : nul n'est meilleur bluffeur que celui qui croit que ses cartes sont bel et bien les meilleures du jeu.

« Navré de vous avoir dérangé mon bon. J'ai fait tomber mon carnet et je vérifiais qu'aucunes pages ne s'en étaient détachées. » Ce n'était qu'un demi-mensonge que j’accompagnai d'un sourire aimable. Je l'espérai également rassurant. « Puis-je... ? » Ajoutai-je ensuite en désignant mon bras avant d'en reprendre possession avec autorité. Je lui tendis ensuite une main criblée de bagues par-dessus un gant et me présenta à lui. Mon imagination m'abrutis intérieurement :

« Frondo Alcool-de-riz. Vous pouvez vous moquer de mon nom, je ne l'ai pas choisi. Mes parents lisaient beaucoup l'almanach. Il faut dire que c'était le seul livre qu'ils avaient ahaha ! »

J'écourtai mon rire et récupérai ma main pour la défigurer. Je recomptai mes bagues. Une vieille manie de laquelle j'avais hérité depuis que je faisais partie de la piraterie. Je pointai le gus du doigt et pris l'air de qui réfléchit ardemment. Je donnais l'impression d'essayer de remettre le visage qui me faisait face. J'avisai par ailleurs le taulier derrière nous qui s'attelait à son activité préférée : lustrer l'intérieur d'une chope et me dévisager sévèrement. Je posais une main sur l'épaule de mon vis-à-vis, quitte à paraître bien familier. C'était d'ailleurs le but : paraître familier avec ce guignol et pouvoir lui soutirer un peu de son influence sur ce tas de cornichon de tavernier.
« Je crois... mmh... je crois que nous partageons tous deux une couche dans l'écurie de derrière. N'est-ce pas étonnant de ne se rencontrer que maintenant ? Ah ! Quelle absurdité ! Allez, fêtons nôtre rencontre entre voisin de couche ! je lui décochais un coup de coude. Je le bousculais un peu ; c'était le meilleur moyen de lui couper toute envie de reprendre ses soupçons. Tout comme l’inonder d'un flot de parole insensées ; ne pas lui laisser le temps de répondre était l'essentiel. Du moins le croyais-je.
» Taulier ! Deux verres de vôtre meilleure pisse par ici pour ce bon vieux... quel est vôtre prénom déjà ? Et moi-même ! Allez !
- Et qui va les payer ? Répondit l'autre.
- Ahaha ! Il est marrant ce corniaud, non ? Il est pas marrant ? C'est un putain de marrant ! J'adore ses blagues ! »

Ce ne serait certainement pas moi qui paierai. Je ne donnerai même pas un bouton pour sa merde liquide. Le bougre sembla le deviner car il ne vint jamais nous servir. Je dus héler sa fille qui passait par-là et lui prendre les mains, minauder, charmer cette gueuse à mon plus grand déshonneur pour obtenir deux verres de sirop de violette. Je vidai le mien d'un trait. Je détestais le sucre en temps normal. Ce me parut être la meilleure chose sur Feleth à cet instant précis.

Puis je me tus enfin. J'en fus sûrement autant ravi que le vagabond à mes côtés. On put ré-entendre la musique du dehors. Bien sûr, il ne m'en fallut pas plus pour sauter sur mes pieds et me remettre à cracher et à baver.
« Ah ! Cette musique ! Cette musique ! J'adore ! Il faut que ces types viennent jouer ici ! Dedans ! Qu'en pensez vous ? Je vais les chercher de suite ! »

Sitôt dit, je me dirigeai vers la porte et l'ouvrai en grand, de même que mes bras pour accueillir les artistes à l’œuvre. Je lâchai un « Grand Dieu ! Qui aurait cru que des traîne-poussières joueraient aussi bien du pipeau ! » avenant, quoiqu'un peu impétueux à en juger par la tournure que prit la conversation. Je ne raconterai pas ce qui s'est passé. A part peut-être à mes enfants, s'ils venaient à avoir quelques manques éventuels dans leurs gènes.

Le fait est qu'après cinq bonnes minutes passées dehors, je rentrai dans la taverne en replaçant mon chapeau. Des traces de petites chaussures redécoraient mon manteau. Les artistes me suivaient et je les invitai à se mettre à table. Ce n'était qu'une distraction de plus qui me valait très certainement l'étiquette du mec le plus excentrique de Cul-De-Jatte-En-Toile-Du-Trou. Ce n'était pas pour me déplaire.
« Messieurs les... mmh... artistes... je vous présente... merde, c'est quoi déjà vôtre nom ? J'ai vraiment du mal avec les noms, excusez-moi-en. GENTE DAMOISELLE ! Une tournée pour les ménestrels et leur bon public ! »
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Nakor le Vagabond

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MessageSujet: Re: Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond   Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond EmptyLun 26 Aoû 2013 - 23:46

Si tôt mon nesprit percutationné d'un soudain r'gain d'réveillance, il s'trouva à-saillie par la jactance un-cessante du loup d'mers aquatiques aux pognes lestes. Je serraillais toujours avec fermance son bras, lui l'agitatait tel un cerf-pan 'fin d'écharper à mon nemprise. Il pénulta par siffler l'silence dans un' pitoyabe tentativation d'essplication d'la présence d'sa demi-aune aux côtés de ma riche hanche tel un clebs galotinant joyeusement aux cardinaux du ravageur empâté. Qu'esse vous voulez? J'le borgnotas d'un air rues-et et le laissa débagouler son baratin.

"Navré de vous avoir dérangé mon bon. J'ai fait tomber mon carnet et je vérifiais qu'aucunes pages ne s'en étaient détachées."

Ça aurait pouvu été l'hilarance n'eut été la pitoyance de la tentative d'esscuse avortée. J'lui pardonnas nez-en-moins avec la magne-à-n'imiter caractérisative de ma corps-p'us-lente personne. Moive-même j'aurai sans doute mythonné quèqu'chose d'approchant dans un cas con-pas-râble à celuisse qui accaparait l'esprit du gusse. J'ne répondas ceux-pendant pas, pour recoigner mon nimpossibilité membraire d'effectuer un' acssion, peu incochonte sa nature, du fait de ma récente dormance. Je flatulas avec discrétance et attendas la poursuite du malade-droit plaidoyer. Durant que l'aut' me subtilisationnait avec adresse son brava, se fendant sans r'mords d'un " Puis-je... ?" ôde-à-cieux comme si ma conséquente risquait ne serait-ce qu'un peu de changer l'résultat de sa fourbe manoeuvre telle celle d'un non-humain gentrifié. Il poursuiva donc l'air de rien.

"Frondo Alcool-de-riz. Vous pouvez vous moquer de mon nom, je ne l'ai pas choisi. Mes parents lisaient beaucoup l'almanach. Il faut dire que c'était le seul livre qu'ils avaient ahaha !"

Suivant son seil sans savoir s'il était con ou non je me moquas de son nom à grand renfort de pouff'ments et de claques su' la table qui fesèrent par ailleurs chuter mon amiral d'son repositoir. La compagnie du pante ne m'était somme toute pas désagréable, ce d'autant plusse que les culotteurs n'étaient pas argent courant à l'auberge. Que n'allait-y pas imaginationner encore? Il avait une nintelligence qui faisait qu'il aurait pourvu m'duper s'il s'était pas trahis dans l'blé. C'était peine égarée, l'attrapance ayant été mal entamée, la suite risquait guère d'me convaincre. Je ne lui disa toutefois pas d'suite par curiosité scienstifisque.

"Escusez sivouplait mon rire atempestif mais l'fait est qu'vôtre blase est b'en étonnant ; j'connobre point qu'on peut app'ler son chiard comme ça."

Pendant qu'je tentais de formulationner mes esscuses l'aut' souriait d'un air fort fausset au piolier, qui b'en certainement n'en avait cure, continuait de le mirer d'un air furibard et tendait l'anse dans l'espoir d'saisir un' bribe d'panachée. Toujours aussi vif, l'visiteur avait glissé son aileron derrière ma personne dans un geste d'amitié démonstrative et total'ment contrefaçonnée.

"Je crois... mmh... je crois que nous partageons tous deux une couche dans l'écurie de derrière. N'est-ce pas étonnant de ne se rencontrer que maintenant ? Ah ! Quelle absurdité ! Allez, fêtons nôtre rencontre entre voisin de couche !"

Effectivement y'm'restait l'écume souvenance d'avoir entraperçu sa binoche en rentrant hier soigne de festivité, et peut-être même b'en d'avoir arrosé sa couche de liquide régurgital fort concentré en vinasse. Je ne m'aventuras pas à risquer des excuses supplémentaires car il risquait fort de me demander un remboursement quelconque.

"Taulier ! Deux verres de vôtre meilleure pisse par ici pour ce bon vieux... quel est vôtre prénom déjà ? Et moi-même ! Allez !"

"Et qui va les payer ?"

"Ahaha ! Il est marrant ce corniaud, non ? Il est pas marrant ? C'est un putain de marrant ! J'adore ses blagues !"


Là je répondas très vite car je présentais une dépiaute.

"Je n'doute pas des capacités drôlastiques de l'ami tavernier mais la question est bonne… J'entrave que vous règlerez vot'invitation attentionnée?"

Je n'savais point s'il avait ouï mon interrogative pask'il se leva à ce même moment et s'précipita dehors, tout agitationné d'soubresauts tel un bavonneux quand y s'mord la bavarde. En même temps y criait kèkchose mais je n'le connobras pas paskil était déjà à moitié dehors quand y disais ce qu'j'ai pas saisi. Après j'ai vu ki r'venait point alors j'ai décommandé les bineuses ocazou, finalement il a fini pas rev'nir suivi d'un' ribamboche de pygments que j'ai saisi qu'c'était eux qui jouaient d'la musique depuis t'aleur. L'aut' guise était embraqué dans son historiette ne m'guettait plus j'ai tout de suite décidé d'reprendre l'affaire en main. Pendant ce temps, l'aut' c'était fourré dans la caboche d'payer une bibine aux quatre atrophiés du coinstôt.

"Messieurs les... mmh... artistes... je vous présente... merde, c'est quoi déjà vôtre nom ? J'ai vraiment du mal avec les noms, excusez-moi-en. GENTE DAMOISELLE ! Une tournée pour les ménestrels et leur bon public !"

Je calmas aussitôt ses en-missions et décommandas la commande. Je conclus ma prenante d'initiative par un fumant que je couvris adroitement en parlant.

"Alors c'est vous l'capitaine qu'embauche? Paske je vous vois plutôt su' la paille j'me d'mande comme qu'vous pourrez payer l'guide?"

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Juin Belair

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MessageSujet: Re: Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond   Forban cherche mercenaire désespérement - Nakor le Vagabond EmptyVen 18 Oct 2013 - 14:58

Je compris mieux pourquoi toute l'équipe de l'auberge s'échinait visiblement à ignorer mes commandes quand je vis le boursouflé luron échanger quelques signes de mains avec la serveuse. J'allais protester avec confusion mais, celle-ci faisant en même temps que la vivacité de mon camarade, ne pus finalement que me contenter d'ouvrir la bouche et de laisser mes paroles s'enfoncer dans le silence de ma tête. Voilà qu'en fin de compte on avait regardé ma note ! Voilà qu'on s'y était intéressé et qu'on reconnaissait enfin la grandeur du personnage que j'étais. Ah ha ! Je replaçai les bords de mon manteau et adoptai aussitôt une position plus fière. Elle ne changea qu'à peine quand je réalisai la dernière remarque qui venait d'être faite et qui ne faisait, sommes toutes, que pointer du doigt la petite galère dans laquelle je me tenais. Difficile cependant de désavouer la pauvreté visible dans laquelle j'étais : elle se voyait partout sur moi ; elle était inversement proportionnelle à la richesse olfactive que je dégageais.

Je m’éclaircis la gorge avant de sourire. Je ne me démonterais pas ; j'avais passé du temps à réfléchir la manœuvre. J'étais de plus bien trop heureux de pouvoir me dire capitaine.
"Je suis effectivement le capitaine qui embauche, comme vous dites.Je lançai un regard équivoque aux musiciens afin de jauger l'admiration grandissante dans leurs yeux. Elle n'en était encore qu'au stade "petite sinusite larmoyante". Je ne doutais pas qu'elle s'en dépêtrerait bientôt.
Je donnai toute mon attention à mon voisin direct.
- Et vous avez effectivement bien raison en ce qui concerne cette petite... anicroche financière qui me tient... C'est là le soucis de tous les hommes qui se laissent aller trop longtemps aux... hm... affaires de l'amour..."

Je pris l'air que j'espérai correspondre à tous ces hommes qui se laissent aller trop longtemps aux affaires de l'amour et qui s'en seraient par ailleurs faits gracieusement remercier après avoir perdu l'intégralité de leurs économies dans l'entretient dudit amour. Difficile pour moi qui n'avais jamais connu de telles histoires, aussi j'imaginais dans quel état de détresse je me retrouverais si jamais on me volait Le Flinque. Je sentis que ça ne rendait pas assez bien, alors je m'imaginai être un cocker abandonné sous une pluie diluvienne. Sans rhum.

Je m'attrapai la tête dans une main et soupirai de désespoir - un vrai, cette fois-ci, puisque j'en vins à me souvenir du jour précis de mon dernier verre et ô combien il était loin.
"Jamais je n'en retrouverai un aussi bon... soufflai-je pour moi-même.
- Excusez-moi, messieurs, repris-je en me ressaisissant. Je constatai une certaine stupeur chez les artistes qui me remit mon objectif en face des yeux : quitter ce taudis et me rendre dans le plus grand port. Et me jeter sur la première bouteille venue. Je ne veux pas vous accabler de mes histoires de cœur. Le fait est que j'ai quitté mon équipage pour des affaires personnelles et qu'il m'attend depuis ce jour. Il devrait être amarré à quelques lieues d'ici, dans ce grand port, là... J'agitai une main énervée dans le vide : ... Je ne me rappelle plus de son nom... rah... ! P-... F-... Non... je ne sais plus..."

Je finis par taper du poing sur la table tout en faisant semblant d'essayer de me remémorer un nom que je ne connaissais pas du tout en réalité. Je pestai avec un naturel qui m'amusait beaucoup, intérieurement, puisqu'il me rappelait assez le perlimpinpin-de-bord en compagnie de qui j'avais passé la plus grande majorité de ma vie.
"Rah ! Mais ce n'est pas compliqué, pourtant ! Ça commence par cette lettre, là... Vous, là, dis-je finalement en pointant l'un des nabots du doigt. Je vous vois réfléchir depuis tout à l'heure ! Je sais que vous savez de quel port je veux parler ! Dites-moi le nom, s'il-vous-plait, je l'ai sur le bout de la langue !
- ... Venill ? Le port de Venill ? hésita-t-il. Je plissai l’œil et le levai au plafond, comme s'il était détenteur d'une quelconque opinion  sur le sujet.
- Oui ! Oui, ça doit être ça. Le port de Venill ! Il est grand ? S'il est grand, c'est celui-là. Enfin, peu importe... il me faut m'y rendre et je ne sais pas comment. La terre et moi, ça fait deux. Ah ah ! ... Mais peut-être que l'un de vous en connait le chemin ?"
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