''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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 De l'utilisation du Taureau d'airain [Arn]

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ShuiLong Zhang



________________

ShuiLong Zhang
________________


Race : Démon Commun
Classe : Combattant de l'Eau Noire
Métier :
Croyances : Aucune
Groupe : Solitaires (Déserteuse)

Âge : 52 ans

Messages : 170


De l'utilisation du Taureau d'airain [Arn] _
MessageSujet: De l'utilisation du Taureau d'airain [Arn]   De l'utilisation du Taureau d'airain [Arn] EmptyMer 24 Nov 2010 - 19:10

La nuit était tombée depuis longtemps sur la glorieuse Madorass, capitale du royaume de Kaull, une ville aussi sanglante que pouvait l'être son dirigeant. Mais contrairement à ce que pouvaient penser les habitants de la ville, les brigands, les violeurs ou encore même les assassins des quartiers malfamés n'étaient pas les individus les plus dangereux de la vile, non. Ceux qu'il fallait éviter c'était bien entendu les Capes Blanches, la garde personnelle du Roi, celle qui se salissait ouvertement les mains pour son suzerain et non pas, pour la plupart, sans un certain plaisir. Et ce n'était pas dans le palais royal que les représentants de Sa Majesté accomplissaient leur sombre devoir, non, il fallait tout de même garder un minimum d'éthique ! On allait pas souiller de sang les belles dalles de la maison du Seigneur. C'était dans les maisons du petit peuple que l'on faisait couler le sang, enfin au dessous des maisons plus précisément, mais cela ne changeait rien : sans le savoir, Madorass était bâtie sur un des cimetières les plus glauques que l'on eu put trouver sur Feleth. Et encore, cimetière n'était pas le mot exact car dans un cimetière, on enterrait des morts dans des sépultures décents, on s'efforçait de vénérer et de respecter les défunts. Là, il s'agissait plutôt d'un lieu où flottaient des cadavres méconnaissables, déformés non seulement par le traitement qu'ils avaient subi de leur vivant mais aussi par l'eau opaque s'y écoulant qui transformait leur corps sans vie en une sorte de matière spongieuse et gonflée de liquide, servant de pâture aux créatures qui rôdaient dans les lieux. Il était d'ailleurs, au passage, rare de trouver un corps entier... En général on s'appliquait soigneusement à découper ses victimes avant de les jeter, question de propreté et de savoir-vivre sans doute : après tout, cela prenait moins de place et facilitait la tâche aux habitants des parages.
Bref, si on faisait abstraction de l'odeur, les égouts étaient en somme, un endroit tout bonnement fabuleusement intéressant à visiter. A condition bien entendu, de ne pas avoir peur du noir... Ni de toutes les sortes de bruits de provenance non déterminées que l'on pouvait y entendre. En ce paisible soir d'hiver, l'un des sons qui résonnait dans les couloirs humides et macabres des égouts était en effet fort fascinant. Ce n'était point un cri d'homme, ni d'animal, une sorte de mixte des deux. Quelque chose de lourd, grave comme si cela sortait d'un grand instrument en bronze mais qui n'avait rien d'harmonieux et ressemblait vaguement à un mugissement. Mais quelle que soit l'origine de cet étrange bruit, il ne prédisait rien de bon et ce n'était probablement ni un cri de joie, ni de frayeur, ni même de tristesse mais bel et bien un cri de douleur. D'où venait ce cri étrange ? Rien de plus simple : de la prison secrète du roi, cachée dans les égouts. Destinée a renfermer les plus grands criminels du royaume, les traitres ou tout autre opposant politique de sa Majesté : bref toute personne importante qui devait disparaitre. Son entrée était sommaire : une simple porte en fer banale dans les égouts comme les autres. D'habitude, elle était solidement verrouillée mais cette nuit la, la porte avait été laissée grande ouverte, menant a un dédales de couloirs sombres qui, au fur et a mesure que l'on s'enfonçait dans l'espèce de bâtiment se distinguaient de plus en plus du reste des égouts en raison de l'architecture et de la morbidité accrue des lieux.

D'abord, montrer l'instrument au joueur. Le laisser le temps d'imaginer quelle serait son utilisation, quelle sensation ressentirait-il, combien de temps allait-il devoir joueur avec. L'esprit humain est absolument imbattable à ce genre d'exercice. L'appréhension même du supplicié était aussi délicieuse que l'acte de la torture en lui-même. Nul doute que les concepteurs des salles de torture avaient bien assimilé ce concept puisque tout avait été fait construit dans le but, de torturer certes, mais surtout d'effrayer. Les murs étaient couverts d'instruments de tortures, rouillés, inutilisables mais aux formes si étranges et difformes que leur simple vue suffisait seule à ce qu'un être humain, un tant soi peu imaginatif, ne puisse leur attribuer une quelconque utilité. Des sculptures aux visages monstrueux étaient gravées sur les murs, comme si on avait cherché à immortaliser la souffrance des condamnés sur la pierre. Au-dessus on y avait inscrit quelques phrases pompeuses et redondantes sur la purification des forces du mal, la punition divine et sacrée, le jugement après la mort et autres frivolités. Mais ce n'étaient que d'infimes détails, insignifiant, misérable face au génie de la disposition des geôles. Ce n'étaient point des geôles traditionnelles avec de lourds barreaux en fer. Non, ce n'étaient que des petites alcôves, assez grandes toutefois pour que l'on puisse s'y allonger, dont les lourdes de portes n'étaient dotées que d'une toute petite fenêtre qui laissaient à peine passer la faible leur des torches du hall. Qui savait quels démons pourraient dévorer son esprit plongé dans la pénombre pendant des heures ? Mais nul doute que l'élément le plus fascinant de l'endroit était les multiples tuyaux en bronze qui traversaient les lieux dans leur intégrité, allant des salles de torture même aux cachots. Ainsi, tout le monde profitait des cris des torturés sans que personne ne sache qui pouvait bien hurler et surtout pourquoi. Et dans l'obscurité, on voyait difficilement les tuyaux, alors il était courant de se demander si les affreux hurlements qui résonnaient dans sa tête n'étaient pas que le fruit glauque de son imagination...
Les salles étaient vides, désertes... Mais le bruit grave était toujours là et il était aisé d'accéder à l'origine de ce vacarme incessant, non pas en suivant le bruit, non car il résonnait à travers toutes les cellules. Mais toutes les portes avaient été laissées grandes ouvertes comme invitant un quelconque étranger à s'aventurer dans le lieu. De plus, une fumée sombre et odorante s'échappait d'une des pièces, la seule éclairée. Pour une raison que Shui ignorait, on avait abandonné l'endroit depuis bien longtemps. Une véritable honte pour ce chef d'œuvre d'architecture humaine. Difficile d'imaginer que c'étaient bel et bien des hommes qui étaient à l'origine d'une construction aussi sombre et malsaine, destinée à causer la souffrance parmi leur propre race.

- A ce stade-là ce n'est même pas de la torture, c'est de la perversité pure et dure !
S'exclama la démone avec un grand rire cristallin qui contrastait étrangement avec la dureté de ses paroles. Elle se tenait sur une chaise en bois pourrie, jambes croisées, sabre à la main devant un énorme taureau en bronze au dessous duquel, au niveau du ventre, avait été allumé un feu et deux longues trainées de fumée sortaient de ses naseaux. L'animal sculpté était assez grand pour contenir un homme à l'intérieur. Si l'on tendait bien l'oreille, au milieu du bruit assourdissant on pouvait entendre des crissements provenant également du taureau. Et d'ailleurs, sur le dos de celui-ci se trouvait une énorme trappe, scellée par deux solides verrous. Même le plus simplet des individus aurait pu comprendre, ne serait-ce qu'à l'odeur, qu'il y avait bel et bien un homme dans la sculpture.
Rien que d'imaginer la douleur de l'être installé dans le bovin sculpté lui donna la nausée, elle qui redoutait tant le feu. Mais une obsession macabre, doublée d'une curiosité insoutenable lui avait poussé à "tester" cette méthode particulière parmi toutes les autres. L'homme n'avait d'ailleurs pas compris en apercevant l'objet, mais une fois poussé à l'intérieur et isolé totalement dans l'obscurité il avait commencé à paniquer. Sa frayeur avait doublé lorsqu'il sentit la température s'élever et grimper lentement. Il comprit que ce taureau serait sa tombe. Alors il avait hurlé, tenté d'ouvrir la trappe, gratté à l'intérieur du ventre de la bête mais en vain... Quand l'oxygène commença à se faire rare et que le souffle lui manquait sous l'effet de la chaleur, il avait rampé vers la tête et y avait trouvé un tuyau par lequel il pouvait respirer de l'air frais. Il avait soufflé dedans et le concert avait pu commencer. C'est que le tuyau ne menait pas directement à la gueule du taureau mais était enchevêtré de façon à produire cette "mélodie" lugubre qui résonnait contre les murs de la prison secrète du roi, cachée dans les égouts.
Soudainement, elle se leva de son siège pour faire quelques pas dans la pièce, tentant d'ignorer le bruit, mal à l'aise, non pas sous l'effet du remord mais réellement terrorisée par l'idée même de pouvoir un jour se retrouver à la place du supplicié. Le couloir, sans lumières, était toujours désert. Pas un bruit de pas, sinon les siens. Elle quitta la salle, laissant toujours la porte grande ouverte et ouvrit la porte d'en face, menant à la salle de la dame de fer, renferma doucement la porte mais pas complètement, s'y cachant derrière de sorte à ce que nul ne puisse la voir. Si ses calculs étaient exacts, il ne devrait pas tarder à arriver.

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Arn M.

Invité

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De l'utilisation du Taureau d'airain [Arn] _
MessageSujet: Re: De l'utilisation du Taureau d'airain [Arn]   De l'utilisation du Taureau d'airain [Arn] EmptyLun 29 Nov 2010 - 19:04

Madorass,
An V après la chute de l'Ordre,
Soir du vingt-quatrième jour du Onzième mois,


L'épaisse couverture nuageuse avait raccourci la journée, laissant tomber la nuit avec une heure d'avance. Quelques ondées avaient nappé les terres de Feleth dans la journée, épargnant Madorass et ses environs jusqu'en début de soirée. D'abord de grosses gouttes frappèrent les pavés et les toitures, éparses, prélude à une averse bruyante, lourde et froide. La giboulée nocturne lavait les ruelles, caniveaux débordant, tel un torrent en crue, emportant saletés et déchets abandonnés.
Ce n'était pas un soir propice à la balade ; les tavernes semblaient endormies et les ruelles étaient désertes. Arn Magnusson en avait fait le constat lorsque lui même avait dû s'aventurer sous la pluie, de l'eau jusqu'aux chevilles, le manteau imbibé, marchant aussi vite que cela lui était permis, en direction d'un lieu qui ne serait guère plus accueillant.
En effet, alors que tout honnête personne aurait préféré rester à l'abri cette nuit là, le Chevalier du Templier s'enfonçait dans les eaux, quittant les ruelles, et s'engageant dans les égouts. A l'abri de la pluie, il fut contraint de constaté que les égouts débordaient et couvraient le seul espace praticable. Fort heureusement, si l'odeur lui prenait la gorge, cela aurait été bien pire par forte chaleur.
Il progressa lentement dans les eaux opaques, prudent dans chacun de ses pas et vigilant concernant les rats et autres animaux porteurs de maladies qui pouvaient se cachaient dans les profondeurs de Madorass.
Enfin, il arriva vers sa destination, au delà de quelques marches d'escaliers et d'un long couloir ; il faisait face à une lourde porte de métal, laissait ouverte. Par mégarde, par habitude ou à son attention, cela, le Templier l'ignorait. Alors qu'il franchissait la porte, il se remémora la raison de sa présence en ces lieux.

* * *


Madorass, Taverne de la Panse Repue,
An V après la chute de l'Ordre,
Matin du dix-septième jour du Onzième mois,


Sa présence à Madorass était récente. Quittant les ruines d'Ascelnoth, il avait fallu au Chevalier du Temple deux jours de marche soutenue pour rallier la capitale du Royaume. Il revenait se mêlait à la population de Feleth, de nouvelles résolutions dans le cœur. Il ne se terrerait plus, et affronterait ses ennemis au grand jour et en grand nombre. Les rumeurs qui courraient sur lui s'amplifieraient, inquièteraient ses adversaires et calmeraient les criminels potentiels. Du moins c'est ce qu'il espérait, sans rechercher la gloire dans ses actes.
Arn Magnusson ne tarda d'ailleurs pas à entrer en scène, reprenant son rôle de prévôt en jugeant deux violeurs, alors qu'il vivait son premier soir à Madorass depuis bien longtemps. La jeune femme avait pu être sauvée et ne souffrait d'aucune blessure, sinon moral. Elle parlerait à son entourage, ses amis et aux commerçants de l'intervention de son sauveur ; le Dernier Templier.
Le jugement eut lieu le quinzième jour du onzième mois. Au matin du dix-septième jour, alors qu'il se reposait dans sa chambre à la Taverne de la Panse Repue, allongé sur son lit, un bruit attira son attention, en provenance de la porte. Le Templier quitta son lit et se dirigea vers l'entrée de la pièce, pied nu, le sol craquant sous ses pas.
Il découvrit une lettre, pliée en deux, reposant sur le sol, une inscription sur la face visible.
A l'attention du dernier des Templiers
Il s'en saisit puis ouvrit la porte pour découvrir un couloir vide. Encore en sous-vêtements, Arn ne s'attarda pas et referma sans bruit le seul accès à sa chambre. Il alla s'asseoir sur le bord de son lit, puis ouvrit la missive qui lui était destinée, étant le seul survivant de l'Ordre du Temple.
Il s'agissait d'un appel à l'aide. Le nom, ou l'organisation, de l'expéditeur n'apparaissait pas. On demandait au dernier des Templiers de protéger un homme des mains des capes blanches. Il serait dans la prison secrète du Roi, dans les égouts, le vingt-quatrième jour du onzième mois. Cela lui laissait une semaine pour se préparer à cette nouvelle mission.
Son intervention de l'avant veille n'était donc pas passée inaperçue. Sa présence à Madorass était révélée et connue, sans doute, du plus grand nombre. Tant des rebelles auraient pu quérir son aide, que d'autres tout aussi persécutés mais moins dangereux que les premiers auraient pu également demander son aide. Et le Chevalier du Temple n'écartait évidemment pas la dernière option : les Capes Blanches le recherchaient et pouvaient le conduire dans un piège.
Protéger était cependant son métier, et si une vie était en danger, il se devait de donner sa vie pour celle-ci. Peu importait l'identité du prisonnier et peu importait les dangers qu'ils rencontreraient. Les risques étaient partie intégrante de la prévôté.
Le Dernier Templier se rendrait dans les égouts et délivraient le malheureux... ou détruirait les auteurs d'un piège odieux. Dans les deux cas, les Capes Blanches s'en souviendraient.

* * *


Ce soir là,

Arn Magnusson éclairait à tour de rôle le sol et les murs, cherchant des points de repères pour retrouver la sortir, une fois sa tâche achevée. Mais il recherchait aussi des traces et indices récents d'enlèvement, de prisonnier, ou même de torture. Il ne remarquait rien quand soudain des sortes de mugissement reprirent. Il les avait remarqué plus tôt, lorsqu'il arpentait les égouts, les pieds couverts d'eau croupie, sans y prêter trop d'attention, pensant que cela provenait de l'extérieur, ou d'un animal perdu et emporté par le courant. Désormais, ils étaient beaucoup plus proches et ressemblaient à rien que connaissait le Chevalier. Même un bœuf agonisant de mugissait pas ainsi.
Troublé et curieux de savoir de quoi il retournait, le Dernier Templier décida de suivre les sons angoissants et de se fier davantage à son ouïe qu'à sa vue. Ses bottes de plates complètes frappaient le sol dans des sonorités métalliques qui accompagnaient les étranges mugissements. Les gouttelettes qui éclaboussaient le sol n'allégeaient en rien le Chevalier du Temple qui estimait à plusieurs jours le temps de séchage de ses habits. Et il les laverait certainement plusieurs fois pour les débarrasser de l'odeur infecte qui s'en dégagerait. Oui, il le savait, après cette mission, il serait contraint à rester enfermé dans sa chambre pendant des jours.
La vision de sa porte de chambre fermée lui fit remarqué que toutes les portes de ce qui se rapprochait le plus à des cellules étaient ouvertes. De l'une d'elles s'extirpait une faible lueur rouge orangée et de la fumée. Les bruits aussi semblaient provenir de cette pièce. Il remarqua la porte étrangement mi-close qui faisait face à la pièce où il allait pénétrer.
Il y découvrit un taureau sculpté. Il était à la fois l'origine des mugissements, de la fumée et d'une étrange nouvelle odeur de chair brûlée. La victime qu'il devait sauver ne pouvait qu'être à l'intérieur. Quand au danger, il ne pourrait venir que dans son dos...
Le Dernier Templier se tint prêt à tout éventualité.
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De l'utilisation du Taureau d'airain [Arn]

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