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Personnage
Nom : Taun (à lire avec le « au » fermé, comme « baume, chaume, dôme, faune ou môme »), il ne se présente qu’avec ce diminutif. Son nom complet étant : Du bois de Bagelfens-Taun.
Prénom : Tolfran (à lire avec : le « o » ouvert comme « bol, sonne, colle, sol ou bonne » et le « an » comme l’animal : l’ « âne »)
Rang : Fens (à lire en détachant toutes les lettres : Fènse)
Âge : 49 ans
Sexe : Masculin
Race : Humain
Classe : Barbare
Métier : Anciennement lanceur de hache dans un groupe d’acrobates, aujourd’hui il ne travaille plus, vivant sur ses économies.
Croyances : Dieu des Songes
Groupe : Solitaire
Équipement : Ses habits : des tissus divers et variés, tous noirs, empilés les uns sur les autres pour former sa large tunique, et son chapeau noir. Les seules armes dont il dispose sont des haches de lancer qu’il range soigneusement... Sous sa peau. En effet, sa maladie permet a sa peau d’être incroyablement dure, épaisse et élastique, sans, presque, de vaisseaux sanguins, ainsi, pour honorer son dieu, il s’est fait des dizaines de plaies dans le corps, qui ne saignent pas, à l’intérieur desquelles il glisse les manches de ses haches, à la verticale. Seules les lames ne sont pas enfouies dans le corps. Ceci n’est pas visible, car les vêtements permettent de le cacher. Bien entendu, les armes lui font souffrir le martyr à chaque instant, et encore plus lorsqu’il retire une hache pour s’en servir.
Talents de combat : Sa maladie lui permet d’être extrêmement résistant et fort : sa peau forme une sorte d’armure très efficace, et la puissance de ses bras est phénoménale pour un humain. En revanche sa maladie lui retire des facultés d’endurance, puisqu’il a beaucoup de mal à respirer, et elle l’empêche de vraiment courir, il ne fait que marcher. Au delà de ça, par sa croyance et sa folie, Tolfran ne fuit pas la souffrance (il la recherche), n’a absolument pas peur de la mort, et donc est un ennemi obstiné, qui ne renonce jamais, et ne recule jamais, à moins qu’il décide de ne plus avoir envie de tuer son adversaire. Enfin, et surtout, il est capable de lancer ses haches avec beaucoup de précision, de vitesse, de distance, et de talent : 30 ans de savoir-faire dans l’art du spectacle.
Néanmoins, Tolfran reste un humain, un vieil humain, usé par une vie de douleur, qui ne lui a guère offrit l’honneur d’apprendre l’art guerrier. Il sera donc impuissant contre une force du Vein, d’Adiryl, ou un quelconque guerrier de renom.
Talents de magie : Aucun
Talents divers : Comme mentionné plus haut, Tolfran a travaillé longtemps dans une troupe de saltimbanques. Il lançait de petites haches qui frôlaient les assistantes, devant une foule horrifiée. Cette passion lui a valu d’apprendre quelques tours de passe-passe grâce à ses camarades, ainsi que d’apprendre à jongler. Malgré son allure de monstre difforme, Tolfran est adroit de ses mains.
Pouvoirs particuliers : Aucun, hormis sa terrible maladie, si on peut appeler ça un ‘pouvoir’.
Apparence physique : La maladie de Tolfran a fait de lui une personne monstrueuse.
Il est excessivement grand, trop pour que ça soit esthétique. Ses membres sont horriblement maigres et longs, comme tout chez lui. On le compare souvent à une caricature vivante, comme si un quelconque maléfice avait voulu de lui qu’il représente toute la laideur des choses trop grandes.
Le visage de Tolfran Taun est presque figé. Une cicatrice lui traverse la figure en diagonale, l’obligeant à ne parler qu’avec une partie de sa bouche. Sa tête, à cause de son corps voûté, reste penchée, toujours dans la même direction, celle que son cou et sa colonne vertébrale lui permettent de prendre : légèrement sur la gauche, le menton rentrant presque dans la glotte.
Sa gorge, d’ailleurs, est endommagée elle aussi, comme tout chez lui. Elle ne laisse passer qu’un léger filet d’air, l’obligeant à respirer fort, et l’empêchant de parler beaucoup. Sa voix est terriblement grave.
Les yeux noirs, les cheveux courts, noirs.
En somme, Tolfran est terrifiant. A première vue, de nombreuses personnes le fuient. Il lui arrive souvent de remarquer des gens prendre une autre direction en l’apercevant, d’entendre chuchoter sur son compte dans son dos, ou encore de voir des personnes sursauter lorsqu’il les surprend sans le vouloir. En le connaissant mieux, on lui trouve un côté aimable et attachant, car il demeure très poli et serviable, malgré sa souffrance permanente. A tel point qu’une femme est parvenue à l’aimer et à l’accepter tel qu’il était, au delà des apparences.
Seulement, récemment, le rôle du monstre est entré dans les fines et longues veines du malade. Il est possible que le regard des autre ait déteint sur lui, ajouté à toutes les douleurs psychologiques qu’il a pu subir. Plus le temps passe, plus Tolfran devient effrayant, en acceptant la façon dont on le regarde.
Caractère, personnalité : Tolfran, malade, et pas uniquement physiquement. En effet, de nombreuses plaies ouvertes résident dans son esprit torturé, le rendant instable et délirant.
Une vieille haine, remontant à son enfance, sa mère, et sa solitude de monstre, s’est déformée dans sa tête, se transformant en psychose.
Effectivement, sa mère est une personne particulière. Une bourgeoise aigre et lassée de la vie, qui use souvent de plantes et substances noires, très rares et dangereuses, pour la faire sourire et se sentir bien. Certains savants avaient déconseillé l’usage de tels produits durant la grossesse, mais elle ignora ces paroles, transformant le bébé en une créature laide.
Quelque part, Tolfran le sait.
Et c’est en naissant avec une mère qui ne le désirait pas et qui le méprisait, grandissant sans amis, sans proches, dans la solitude, qu’il forgea les fondement de sa vision du monde.
Ces multiples facteurs, ajouté à une, probable, mal-formation de sa cervelle, lui ont donné le droit d’avoir la compagnie d’innombrables hallucinations. A commencer par son meilleur ami, qu’il a fréquenté pendant plus de trente-cinq ans, sans savoir qu’il n’existait pas.
C’est d’ailleurs cela, le fait de se rendre compte que son meilleur ami n’était qu’une création de son esprit, qui fit basculer le malade vers le meurtrier qu’il est aujourd’hui.
Tolfran est secret, il parle très peu, se contentant des formules de politesse habituelles. Il respecte tout le monde, et ne prononce presque aucun juron, et encore moins d’insultes. Réputé pour être gentil, ‘une crème’, le fait qu’il soit un meurtrier semblerait aberrant aux gens qui lui ont été proches.
Il est assez maniaque, n’aimant pas avoir les mains moites, ainsi que de voir de la saleté sur ses vêtements, ou encore vivre en présence d’objets mal rangés, ou mal alignés. Ainsi, il se lave souvent, et passe du temps à mettre de l’ordre dans ce qui l’entoure.
C’est également son côté maniaque qui le pousse à toujours tuer ses victimes en leur enfonçant une hache, belle diagonale, en travers de leur visage.
Histoire : L’histoire de Tolfran débute sur les côtes, non loin de l’océan, dans une grande demeure. La maison appartient à la famille Du bois de Bagelfens-Taun, réputée pour sa grande fortune. Malheureusement, cette famille ne comptait plus qu’un dernier membre, le père de Tolfran, mort peu avant sa naissance, dans un duel. Chose que le petit malade a toujours ignoré. Il n’a jamais rien su de son père.
La mère du petit, déjà détruite par la vie, n’a pu se résoudre à ses responsabilités. Elle n’avait ni la force de l’éduquer, ni celle de le tuer. La seule force qu’elle trouvait, c’était dans le silence et le mépris.
Elle confiait l’enfant à des nourrices, sans verser trop d’argent malgré sa fortune. Tout ce qu’elle voulait c’est que Tolfran disparaisse de sa vie, cesse de lui imposer cette honte, d’être la mère d’un déformé, ainsi que cette gêne de devoir penser à lui.
Le petit malade a grandit en se rendant compte, comme tous les enfants le font, de cette ambiance qui l’entourait. La gravant au fond de lui.
Un jour qu’il souhaitait jouer dans la grange, seul comme à son habitude, le grand corps de l’enfant percuta une armoire qui supportait une monstrueuse hache. L’arme, par un coup du sort, lui découpa la figure en tombant.
Alors qu’il était en pleur et en sang, effondré dans un coin sombre du bâtiment, Tolfran eut le temps de voir sa mère le regarder d’un œil méprisant, avant de s’en aller, le laissant seul, agonisant.
C’est finalement le chien de la famille, son seul ami, qui le sauva en le traînant à l’extérieur et en appelant des secours. Cet événement lui laissera, à vie, une importante cicatrice à travers le visage.
Tolfran grandit sans éducation, hormis le fait de savoir lire et écrire : sa mère avait payé un enseignant, dans un élan de bonté, pour lui apprendre les bases.
Une fois âgé de quatorze ans, le jeune homme décida de s’en aller de cette demeure, n’en pouvant plus du sentiment de rejet qui suintait du regard de sa génitrice. Il trouva du travail à droite et à gauche, et fit la connaissance de Gessol, un jeune homme de son âge qu’il admirait beaucoup. Gessol était très intelligent, très fin et drôle. Sa façon de se comporter a beaucoup influencé le jeune Tolfran, qui commençait à forger une grande amitié avec Gessol. Ils se retrouvaient souvent pour discuter, se confier des choses de leurs vies. Ils savaient qu’ils pouvaient compter l’un sur l’autre, pour toujours.
A ses dix-huit ans, Tolfran fut accepté dans une troupe de saltimbanques.
Sa carrure monstrueuse avait, dans le monde du spectacle, beaucoup de charme. Le vieux maître du lancer de haches décida que Tolfran serait son successeur, appréciant son silence, son sérieux et sa politesse. Ainsi il lui enseigna tout ce qu’il savait, pour lui permettre de briller sur scène.
Et ce fut le cas.
Le jeune homme passa de joyeux moments, tournant de villages en villages, se sentant enfin accepté. C’est à vingt-cinq ans qu’il fit la connaissance, après un spectacle à Madorass, d’une toute petite fille de dix ans, nommée Miphina, qui voulait lui parler. Elle lui demanda si c’était vrai qu’il était un monstre qui mangeait des enfants tout crus, lui répondit que non, et qu’il préférait les faire cuire avant. Ça la fit rire, et ils firent connaissance.
A chaque fois que Tolfran passait à Madorass, la petite Miphina était là pour le voir faire ses tours, ils passaient longtemps ensemble, à regarder le soleil se coucher en parlant de choses et d’autres.
Bien entendu, pendant ce temps, Tolfran continuait de voir son ami Gessol, qui voyageait beaucoup. Il était souvent heureusement surpris de le voir dans une ville où il ne l’aurait pas attendu, sirotant son éternel verre de vin en regardant dans le vide, avant de lever la main et de dire « Bien le bonjour mon brave Tolfran ! »
Alors que Tolfran avait trente-cinq ans, et que Miphina en avait vingt, celle-ci lui avoua être amoureuse de lui. Touché et ému par la nouvelle, le malade ne sut comment réagir. Il demanda l’avis de Gessol, qui lui conseilla de foncer et que l’écart d’âge n’était pas important. Fort de cet avis enthousiaste, l’histoire d’amour avec Miphina, la femme de sa vie, put s’afficher au grand jour.
Elle hérita de la maison de ses parents, à Madorass, et attendait chaque jour le retour de son compagnon. Ce dernier, devenant peu à peu l’un des anciens de la troupe, put exiger que celle-ci se concentre davantage sur la capitale pour y faire des représentations.
Il épousa Miphina. Malheureusement, Gessol ne put être présent à ce joyeux événement, mais Tolfran ne manqua pas de lui raconter tous les détails, pour qu’ils puissent s’en réjouir ensemble.
Lorsque Tolfran eut quarante et un ans, Miphina tomba enceinte. Il fut anxieux dans un premier temps, ayant peur de transmettre à son fils sa maladie. Ça ne fut pas le cas, le petit Kolkön n’avait hérité que du calme de son père et de la beauté de sa mère, un vrai petit ange. Suite à tant de réjouissance, Tolfran et Miphina prirent la décision d’avoir un deuxième enfant, un an plus tard, un deuxième garçon naquit de leur union : Tidol.
Ainsi, une nouvelle famille Du bois de Bagelfens-Taun prenait vie, bien loin de la richesse de l’ancienne, mais bien plus heureuse.
Plus heureuse ? Oui, du moins, pendant cinq ans.
A l’âge de quarante-sept ans, Tolfran donna un spectacle, et Gessol y assista. A la fin de la représentation ce dernier vint voir Tolfran, ils discutèrent longuement.
La soirée se passait bien, et Gessol, très sérieux, demanda à essayer d’être à la place de l’assistant. Que Tolfran lance la hache vers lui, alors qu’il était attaché au poteau, c’est ça que Gessol voulait, argumentant qu’il avait confiance en lui, que Tolfran avait fait ça toute sa vie. Le malade accepta, au bout d’un certain temps. Il visa sans trop de difficulté, décidant de ne pas prendre de risque, il allait se placer moins loin que d’habitude et viser dans une direction très éloignée de son ami.
La hache fut lancée.
Elle se ficha, en diagonale, dans la tête de Gessol.
Le regard de ce dernier ne changea pas. Son visage restait immobile, et la plaie ne saignait pas. Tolfran, horrifié, regarda Gessol se défaire de ses liens sans problème, comme s’il les traversait, et marcher vers lui, la hache en travers de la figure.
N’importe quel homme serait mort à sa place. C’est ainsi que Tolfran réalisa que Gessol n’était pas réel. Son meilleur ami n’était qu'un mirage, qui, maintenant, ne pouvait plus parler, car la hache lui bloquait la mâchoire. Il ne faisait que le regarder, de ses yeux imbibés de vide. Immédiatement après la mort de Gessol, un inconnu apparut devant Tolfran, le suivant partout, sans que personne ne le voit. Le malade comprit vite qu’il était le seul à le voir et à l’entendre, car cette personne criait sans arrêt, lui hurlant de tuer certaines personnes avec qui il conversait, sans que les gens ne réagissent aux alentours. Il lui donnait des ordres, comme des conseils. Comme s’il était l’envoyé d’une force supérieure. Et d’ailleurs, ça avait toujours été de la part d’une personne qui n’existait pas, Gessol, qu’il avait reçu des conseils. C’était la voie de la raison.
C’est à ce moment là que Tolfran, ayant entendu la légende Sill, de nombreuses fois, se mit à croire au dieu des songes, de plus en plus fort. Il était difforme, comme Sill. Une petite voix intérieure lui ordonnait des choses, lui dictait ses actes, comme Sill. Il voulait se débarrasser des chaînes de son corps, pour libérer son esprit, et permettre aux autres d’en faire de même.
Il pensait que le dieu des songes pouvait le libérer de sa douleur. Et sa haine intérieure se déversa. Son nom de tueur devenait Fens, quatre lettres, comme Sill. Il se mutila, il tua, il massacra.
A chacune de ces victimes, il exécutait le même rituel : leur planter une hache en travers du visage, en diagonale, puis couper chacun des membres, pour les écarter un peu du corps, donnant ainsi l’impression qu’ils étaient plus grands.
Certains gardes, ayant vu le résultat de ces crimes atroces, connaissent le nom de Fens, écrit en sang sur les murs. Mais aucun ne sait, pour l’instant, qui en est le responsable. Cet homme à la fois grand et discret, que certains saltimbanques pensent parti en retraite dans sa famille. Alors que sa famille réside, actuellement, dans le sous sol d’une maison. Trois petits cadavres.
Tolfran, en réalité, passe son temps à voyager de village en village, se cherchant lui-même, quelque part entre la folie et le remord, en proie à ses délires.
En ce qui vous concerne
A quelle fréquence serez-vous présent sur le forum ? Autant que possible, mais probablement pas ultra souvent, je suis assez occupé.
Comment avez-vous découvert le forum ? Par un top site
Quelles remarques pouvez-vous formuler à propos de l’apparence du forum ? C’est magnifique ! J’adore !
Test-RP
Souffle, rauque. Voix, caverneuse.
« Je, m’appelle, Tolfran, Taun. »Coup, tranchant. Sang. Dans l’ombre, une large silhouette arrache quelque chose.
« Tolfran, »Souffle, rapide, rauque. De la sueur sur le front, autour des lèvres, sur les paumes. Les dents crissent dans la mâchoire. Une épaule, découpée, l’on déplace le bras un peu plus loin.
« Du bois de, Bagelfens-Taun. »Des larmes coulent, avec la bave et le sang. Le corps avachi se relève lentement, contemplant quelques instants son œuvre, la vue floue, les poings serrés, l’œil dément.
« Je, m’appelle, Tolfran, Taun. »Sous lui, trois corps sont découpés. Immondice dans la pénombre. Immondice de deux enfants, et une femme, déchiquetés. Le visage tranché, les bras et les jambes séparés de leurs troncs. Alors que la forme s’avance, lentement, vers le mur.
« Je, m’appelle, Tolfran. »Le majeur et l’index, couverts de sang, se posent, sans bruit, sur le mur. Ils tremblent. Ils descendent lentement, formant un trait vertical, remontent et dessinent deux autres traits, horizontaux, collés au trait vertical.
F.
« Tolfran, Du bois, »Des larmes tombent sur le sol, devant les bottes souillées du meurtrier. Une autre lettre est maintenant écrite sur la pierre.
E.
« de, BagelFENS-TAUN. »La voix a hurlé, alors qu’un N et un S viennent d’être griffonnées en énorme, sur le mur de la cave. Tolfran tousse, il tousse et se racle la gorge. Il pleure, il tousse et crache. Miphina, Kolkön et Tidol sont morts. Il crie. Il crie et il tousse, il pleure. Ses yeux se ferment. Il s’en va, il oublie.
Il oublie. Aucun souvenir.
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