La magie créatrice est, comme son nom l’indique une magie qui permet de créer des choses,  de manière générale. Ce peut être à partir d’air ou bien de « rien » apparent, mais le résultat est le même : l’apparition d’un objet, d’une pierre, de la matière organique non vivante, etc. Créer des animaux est en revanche impossible dans cette branche magique. Il existe différents moyens magiques de créer, chaque "créateur" ayant sa propre technique.

Wyn n’a aucun objet auquel il tient, puisqu’il peut se les procurer sans effort. Il possède néanmoins toujours son épée qui date de quand il était dans l'armée d'Adiryl, c'est une très bonne lame.

Wyn est un bon chevalier, il a servi dans l’armée d’Adiryl et il sait se battre, cependant il est loin d’être infaillible, et il a souvent vu bien meilleur jouteur que lui. Disons simplement qu’il en sait suffisamment pour se défendre en cas de besoin.

Wyn possède un pouvoir de créateur particulier… Il dit lui-même qu’il manipule l’essence du Chaos, mais cela reste à définir, car ce ne sont que des termes flous.
Sa manière de créer passe par l’imagination. Il se doit d’imaginer parfaitement ce qu’il veut créer, dans les moindres détails, ce qui lui prend parfois un temps fou. Lorsque la vision est parfaite, s’il est dans le lieu adéquat, le résultat de sa pensée devient réel.
Un mécanisme complexe entre aussi en jeu en ce qui concerne le pouvoir de Wyn : il change selon l’endroit où il se trouve. Dans Adiryl, Wyn n’a aucun pouvoir, si ce n’est son imagination débordante. Sur Feleth, Wyn peut créer des objets, pas trop gros, de la taille d’une arme par exemple, et enfin, dans le Vein, il est plus puissant, bien qui limité par l'influence néfaste du lieu : il peut modifier le paysage, créer des objets, des plantes, mais il s'y fatigue mentalement bien plus rapidement, et risque même de perdre la raison s'il utilise trop son pouvoir dans le Vein, à cause de sa nature d'oracle. Cependant, au fur et à mesure qu'il rejette l'influence sa mère et de son éducation, son pouvoir grandit dans le Vein. C’est d’ailleurs de ce constat qu’il a tiré le nom « Chaos », il pense que c’est l’ambiance chaotique et inconstante du Vein qui lui permet de réaliser ce qu’il souhaite là-bas.

Enfant d’un démon et d’un oracle, Wyn peut créer des failles pour les deux mondes. De son père, Wyn n’a pas repris la capacité de changer complètement d’apparence, il peut en revanche changer de sexe.

Grand et élancé, de loin Wyn passe pour l’icône parfaite du chevalier. De plus près pourtant, son androgynie est troublante… Est-ce une femme à la mâchoire carrée, ou bien un homme aux traits fins ? En réalité, mis à part lui-même et sa mère, nul ne le sait. Il se considère par commodité comme un homme, et tout le monde a suivi cette décision par la suite.
Rouges et longs, les cheveux de Wyn ne passent pas inaperçus, et c’est peut-être même la chose que l’on retient le mieux de sa physionomie particulière. Deux yeux de chats jaunâtres viennent compléter le portait du demi-oracle.
Il porte habituellement une armure, mais lorsque ce n’est pas le cas, Wyn affectionne particulièrement le noir et l’argent, qu’il tient pour ses couleurs. Il aime les habits raffinés qui le font passer pour un riche seigneur lorsqu’il est sur les terres de Feleth, mais il se moque des regards extérieurs.

Wyn est un être orgueilleux. Il est persuadé de valoir et de savoir bien plus que beaucoup d’êtres, si ce n’est tous, car il a vu ce que très peu ont vu (les trois mondes), et il sait ce que très peu savent. Il croit en l’existence d’une métaphysique magique des choses, et s’il n’a pas toujours besoin de trouver une explication logique à tout (son séjour dans le Vein l’a fortement aidé sur ce point), il aime voir au moins des relations floues entres les événements qui se passent dans les mondes qui l’entourent.
Il a été élevé dans la droiture et le respect des règles, et cette éducation a laissé des traces dans sa manière de penser. Il se croit juste, et aime servir la justice. Il ne supporte pas la bassesse, l’hypocrisie, et différents défauts qu’il considère comme vils. Chaque être devrait être grand à ses yeux, et la grandeur ne se trouve non pas dans l’ordre mais dans l’inconstance. Le Vein le fascine et le dégoute mais il y entrevoit une possibilité d’amélioration du monde. Son côté changeant lui plaît beaucoup, mais il est, selon lui, peuplé de créatures mauvaises et méritant à peine d’exister : Il a en effet un nombre de préjugés incalculables : les humains sont plats, les démons vils et les anges ignorants, voilà ce qui résume l’ensemble des convictions de Wyn.
L’imagination est à la fois sa plus grande qualité et son plus grand défaut car elle le caractérise tout entier. Il peine d’ailleurs parfois à être réaliste et son isolement dans le Vein l’a rendu particulièrement associable et odieux. Il a perdu tous les codes habituels qui régissent les relations humaines, il parle tout seul, tient des propos apparemment incohérents, et peut sembler très capricieux, car il a pris l’habitude de créer ce qui lui manque.

Adiryl. Comme il regrette le temps où il pouvait contempler ce monde aussi émerveillé qu’au premier jour, comme ce temps semble loin désormais.

Wyn est le fils d’une Oracle, et sa mère lui a tout appris. Dès son plus jeune âge il faisait preuve d’une grande sagesse et d’excellentes facultés d’apprentissage. Il était appliqué, volontaire, tout le monde l’appréciait, et durant les années de sa croissance, il fut un modèle de justice et de bonté. Lorsqu’il commença à être bâti comme un homme, il apprit à se battre et exprima le désir de rejoindre l’armée d’Adiryl, ce qui, au vu de ses qualités, lui fut accordé. Il était très enthousiaste, même si en tant que jeune recrue, il passa d’abord le plus clair de son temps à Adiryl.

Un jour vint où il fut envoyé sur Feleth, car une faille vers le Vein trop proche d'un village s'était ouverte, et un petit groupe de l'armée avait alors été détaché pour surveiller les événements. C’était la première fois qu’il quittait son foyer, et il fut profondément déçu. Les hommes qu’il vit n’étaient ni capables de grandeur, ni nobles, et ne semblaient avoir aucun penchant pour la bonté. Ils n’étaient certes pas mauvais non plus, mais ils restaient dans un entre deux stagnant et plat, sans jamais se vouer corps et âme pour une juste cause, sans jamais être vraiment cruels. Leur neutralité était presque pire encore que le Mal aux yeux de Wyn qui devenait presque fou en les observant.
Il resta sur Feleth de longues années, car les missions s’enchaînaient, même s'il retournait parfois en Adiryl se reposer, l’air y était plus serein et il s’y sentait mieux, bien qu'au fil des jours, un profond sentiment de vide s’emparait de son âme.
Un jour, alors qu’il s’était éloigné de ses camarades, un drôle d’homme croisa son chemin. Il était petit, bossu et d’une laideur repoussante. Wyn ne le fit pourtant pas remarquer, il savait bien que l’apparence ne déterminait pas le cœur, et il salua l’homme sans entrain. Il allait passer son chemin quand il entendit le bossu dire :

- C’est ainsi que tu salues un frère ?

A ce stade de l’histoire, il convient de préciser que Wyn ignorait tout de son père, et que ma foi, il s’était toujours dit qu’il avait combattu et était tombé pour Adiryl, ce que personne n’avait jamais démenti. Il sursauta donc à l’entente du vilain.

- Comment osez-vous m’appeler frère ? Je n’ai pas l’impression de vous connaître.

- Oh… Frère, cousin, oncle, peu importe, tu es comme moi, je le vois bien…

Il eut un ricanement qui ressemblait à un claquement sinistre. Wyn retint une moue dégoûtée, et alors qu’il faisait demi-tour, l’homme posa une main sur son épaule. Il voulut s’en dégager, mais quand il se retourna, il n’eut le temps d’apercevoir que l’œil écarlate de l’homme avant de se sentir plonger.
C’était comme si tous ses sens se mélangeaient. Il souffrait sans avoir mal et hurlait par la vision. Il ne pouvait entendre mais ressentait une cacophonie, et une puanteur sans nom envahissait peu à peu son esprit. Il avait l’impression qu’une main lui enserrait le cœur, se glissait dans ses poumons, et une horreur sans nom frémissait derrière ses paupières. Parfois il avait l’impression de chuter, et parfois au contraire de s’élever, et ce ne fut qu’au terme d’un temps qui lui semblait infini qu’il toucha le sol.
C’était donc cela, le Vein.


On pourrait conter en détail ce qui advint de Wyn suite à son arrivée dans le Vein, mais ce n’est pas le passage le plus intéressant de son histoire. Sachez qu’il survécut et s’adapta du mieux qu’il put dans ce monde étrange sans chemin. L’événement le plus marquant de son séjour ici-bas commença alors qu’il se sentait las de marcher. Il s’était allongé sur le sol dur, dans un tunnel sombre et gluant, mais apparemment vide, et il désespérait d’y voir clair. Il se mit alors à imaginer que de minuscules cristaux emplissaient peu à peu les parois humides, il les voyait presque derrière ses paupières closes. Un léger halo bleuté s’y reflétait, éclairant l’endroit d’une lueur fantomatique. Son imagination débordait, comblait le moindre défaut de la scène, si bien que lorsqu’il ouvrit les yeux, il fut à peine étonné de constater la présence desdits cristaux. Ce ne fut que quelques instants plus tard qu’il prit conscience de l’incroyable pouvoir dont il avait fait preuve. Il avait créé ce qu’il avait vu, simplement en l’imaginant.

Wyn fit de nombreuses expériences par la suite, toutes furent couronnées de succès, bien que certaines se révélèrent très fatigantes, car il ne pouvait se permettre de se déconcentrer et donc il ne se nourrissait pas durant ses phases imaginatives.
Près d’un siècle passa de la sorte… Wyn était devenu un individu bizarre, perturbé, renfermé sur lui-même à cause de son isolement. Il ne croisait presque personne dans le Vein, seulement quelques rares démons, plus bestiaux qu’humains et il filait donc désormais à la moindre approche d’un être vivant. Ses notions du bien avaient été déformées, brisées par ce qu’il voyait dans le Vein. La découverte de son pouvoir lui sembla être une révélation qui le plongea dans un état de transe quasi-permanent, où il se voyait comme un élu capable de créer un monde.

Cependant, le vide de son âme n’était pas comblé. Il n’appartenait pas au Vein, il avait l’impression de jouer la comédie d’un imposteur parmi des marionnettes grossières qu’un artiste blagueur aurait disposé dans un théâtre au décor inachevé. Et il s'y sentait mal, une part de lui n'avait jamais cessé d'hurler depuis qu'il y était arriver, et l'ignorer devenait de plus en plus difficile. Il ne voulait pourtant pas non plus retourner en Adiryl, ses frères n’étaient plus comme lui, il était au-dessus d’eux. Il connaissait la Vérité puisqu’il avait été au Vein, à la source des choses et à la source du Mal, contrairement à eux. Comment pouvait-on prétendre défendre le bien si l’on ne connaissait même pas le Mal ? Il savait qu’il avait dans ses veines le sang d’un démon, sinon comment expliquer qu’il s’était si bien accoutumé au Vein, pourtant si horrible ?

Ce genre de pensées l’amena à retourner sur les terres de Feleth, où il espérait trouver un équilibre… Hélas les choses n’avaient guère changé, et tout ce qu’il put constater fut la diminution de son pouvoir. Il décida alors d’effectuer des recherches sur les deux mondes, afin de libérer la puissance de sa magie sur Feleth, afin de pouvoir créer un monde qui lui serait propre, une monde changeant de non figé comme Adiryl, mais bien plus accueillant que le Vein, en bref, un monde parfait à ses yeux.

(Simple précision : Wyn est orgueilleux et mégalomaniaque, ce qui explique qu'il soit persuadé de pouvoir créer un monde lui-même, cela ne signifie pas qu'il en ait la capacité !)

Le silence. C'était toujours ce qui le saisissait le plus lorsqu'il arrivait sur Feleth après un séjour dans le Vein. Les Terres du milieu étaient calmes à côté du monde des démons, car chaque bruit avait une source, et les sources n'étaient pas infinies.
Wyn s'assit sur un gros roc arrondi, il était las, il ne savait pas depuis quand il n'avait pas dormi. Un mal de tête insidieux prenait place dans le haut de son crâne, mais il savait que ce n'était pas un endroit sûr pour dormi. Certes il était suffisamment éloigné de la civilisation pour espérer ne croiser aucune âme humaine, mais dormir sur une faille était de loin l'idée la plus mauvaise qu'il puisse concevoir.
Il se força donc à se mettre en marche. Il avait faim mais il savait qu'il n'avait pas l'énergie nécessaire pour créer sa nourriture, il faudrait qu'il dorme auparavant. Le soleil déclinait lentement dans le ciel, et bientôt le ciel se teinta de pourpre incandescent. Tant mieux, il aimait mieux la nuit, même si la lumière du jour finissait toujours par lui manquer.
Lorsque le ciel fut noir, il aperçut un petit bois, bordé par quelques bosquets. Il pourrait y dormir le temps de recouvrer des forces. Il s'approcha doucement, afin de ne pas alerter les animaux sauvages qui pourraient se trouver là, et il s'allongea entre deux buissons. La dernière chose qu'il entendit avant de plonger dans un sommeil sans rêve fut le hululement d'une chouette.

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