Une bourrasque balaya les champs de blés, imposant le même pas de danse à des centaines de milliards de tiges jaunes qui s’inclinaient à l’unisson, face à la puissance du vent. Si certaines régions du Vein souffraient d’un air stagnant et à la limite du respirable, ce n’était pas le cas des plaines désolées qui profitaient d’un vent soutenu et constant.
La bourrasque cessa et le paysage changea de nouveau, toutes les tiges c’étaient relevées. Une autre chose avait changé : une petite boule de fumée grandissait, s’élargissait sans bruit jusqu’à atteindre les deux mètres de haut. Maintenant ovale, la masse de fumée laissa apparaitre une silhouette squelettique. Elle cliquetait en effet comme un squelette, en plus d’en partager les formes étirées, mais en fait il n’en était rien. C’est un homme de bois, de paille et de cuir qui posa pied à terre.
Une nouvelle bourrasque balaya le champ, emportant avec lui toute la fumée du portail, et quelques tiges sèches, qu’elles soient issues du blé ou des cheveux artificiels du nouveau venu.
Alcofrybas leva la tête et observa le champ. Il y passa un temps fou compte tenu de ce qu’il y avait à voir : à savoir rien, sauf du blé, justement. Son unique sourcil se leva, sa mâchoire grinçante se fit bancale. Il semblait perplexe.

-Je suis ici ? Je pensais pourtant arriver à Feleth. Mon portail est encore un échec… J’étais presque excité à l’idée de rencontrer des humains, je me suis trop avancé… Qu’est ce qui a bien pu ne pas avoir fonctionné ?

Il fit un tour complet et tomba nez-à-nez avec l’épouvantail. Un épouvantail tout ce qu’il y a de plus classique, planté là, comme il pourrait être planté ailleurs.
Il n’y avait qu’un seul épouvantail pour un champ gargantuesque… Il sera difficile d’estimer sa superficie, le Vein ne disposant d’aucune unité de mesure officielle. Les Seïrdans en avaient peut être inventé une, mais était-elle seulement connue et utilisée… ? Les démons eux-mêmes ne pouvaient servir de référence car ils pouvaient se présenter sous toutes les tailles et toutes les formes imaginables. Quoi qu’il en soit, c’est dire le grotesque d’installer UN épouvantail, qui premièrement ne couvrait pas le quart du tiers de ce qu’il était censé protégé, de surcroit, il n’y avait justement rien à protéger puisque les démons se nourrissaient rarement de blé… Du moins, Alcofrybas n’en avait jamais rencontré.
Il considérait justement cet épouvantail comme une farce qu’un autre démon, (pas nécessairement doué d’intelligence, mais au moins d’un minimum de savoir-faire manuel, et de sens de l’humour) lui aurait faite en écho à son physique, effectivement proche de celui d’un épouvantail. Détournant simplement le regard de son homonyme inanimé, il contempla de nouveau le champ.
-Rien n’a changé.

Alcofrybas s’était souvent rendu dans ce champ car c’est de loin le lieu le plus calme et le plus agréable du Vein, le plus incompréhensible également. Parmi toutes ces horreurs, un champ ? Comment la végétations pouvait elle pousser ici sereinement, alors que partout ailleurs elle était soit mourante, soit calcinée ? Ce n’était pas non plus un Eden parmi les Enfers, il convient d’être clair. Parmi la cache naturelle que formait le blé, de nombreux démons trop faibles pour se battre de front se tenaient camouflés, prêts à étrangler de dos le premier venu, le dévorer et le voler. De vils opportunistes.

Alcofrybas s’assit par terre, et malgré sa grande taille seule ses épaules et sa tête dépassaient des épis. Sortant un peu de tabac d’une bourse de cuir, il paru de nouveau perplexe.
-Presque plus… Ce n’est pas si mal que je me sois perdu, je n’aurais pu partir dans l’autre monde si mal équipé. Il y-a-t’il seulement du tabac à Feleth … ?
Il demeura immobile quelques instants. Il n’y avait pas pensé avant, et c’était visiblement un critère important. Finalement il chargea sa pipe et l’alluma prudemment, veillant à ne pas déclencher d’incendie.
Il observait le champ à travers ses ronds de fumée, perdu dans ses pensées. Puis il inspira lentement une bouffée plus grosse que les autres, qu’il expira sous forme de gigantesque masse brumeuse ovale, comme celle par laquelle il était venu tantôt. Une fois le portail formé, il se leva et s’apprêta à l’emprunter.
Mais il s’arrêta. La raison de cet arrêt était visiblement extérieure à sa volonté.

-Il y a manifestement quelqu’un.
Il tourna légèrement la tête, fixant quelque chose de son œil unique.
-Je sens qu’il y a ici, quelque chose de plus réfléchi que ces misérables démons informes cachés dans les cultures. Aurais-je droit à une présentation ?

De la fumée se format autour de Calypso, elle en toussa. Elle sera l'amulette autour de son cou et avança, les yeux encore embuer. Quelque chose lui caressa la cuisse. D'un coup vif elle s'en saisit et s'aperçut qu'il ne s'agissait que d'une inoffensif tige de blé. Elle soupira et lâchât le végétal à terre. Son portail n'avait une fois de plus pas fonctionner. Elle soupira de nouveau, elle qui voulait se rendre aux falaise, elle se retrouvait en pleins milieu d'un champs de blé. Le vent souleva ses cheveux, pendant qu'elle observait le blé à perte de vue autour d'elle. Son regard se posa sur deux épouvantails, poser négligemment là. Elle s'étonna de cette étrange tableau. Que fessaient ils ici ? Qui les avaient mis là ? Surement un démon à l'humour un peu déroutant. Elle s'en approcha, toucha le premier. Qui était entièrement de bois, puis avancat vers le deuxième, elle approchât sa main pour remettre correctement son chapeau, mais son œil bougea, ce qui eu pour effet de la faire immédiatement reculer. Elle s'approchât de nouveaux, pour vérifier, si son œil avait bien bouger, après tout cela pouvait être le vent. Mais elle recula au dernier moment. Après tout elle était dans le Vein. L'endroit le plus imprévisible qu'elle connaisse. Un épouvantail pouvait bien cacher un démon, si ce n'était pas pire. Puis une voix se fit entendre:

-Je sens qu’il y a ici, quelque chose de plus réfléchi que ces misérables démons informes cachés dans les cultures. Aurais-je droit à une présentation ?

La jeune nécromancienne avait vu juste. C'était bien un démon. Elle se mit sur la défensive et voulut presque l'abattre mais quelque chose l'intriguait.
Elle recula un peu plus, plongeât ses yeux dans le sien; puisqu'apparemment il n'en avait qu'un et dit:

-Je me nomme Calypso, dis moi démon, pourquoi a tu la forme d'un épouvantail ?

Cette question pouvait paraitre bête, puisque les démons, pouvait se présenter sous toute les formes, mais peut être celui-ci s'était lui même infliger des transformation corporel, ce n'était pas rare, chez les démon désireux de changer d'apparence. Et puis cela lui permit de gagner du temps pour préparer des couteaux dans une mains et réfléchir à un sort efficace contre ce genre de démon.
Une bourrasque de vent fit envoler le chapeaux de l'épouvantail inanimée a coté d'elle. D'un coup de pied elle l'abattis a terre. Elle ne voulait pas qu'il s'anime à son tour. Une surprise à la fois, c'est largement suffisant, du moins dans le Vein.

Calypso s'attendait à une attaque quelconque, une fuite, à tout sauf à cette réaction sereine de la part du démon en face d'elle. Il semblait totalement décontracter, malgré le fait qu'il avait, lui semblait elle vu qu'elle se préparait a l'attaquer. Il dit:

-Il me semble… Que vous faites erreur. Cette chose n’était qu’un épouvantail ; je n’en suis pas un. Connaissez-vous les Syrinx ? C’est une des plus anciennes formes de démons, à l’apparence végétale. Vous en avez un représentant devant vous, ma dame.

Un Syrinx ? La jeune nécromancienne en avait déjà entendu parler, mais n'en avait encore jamais vu. Ces démons, selon ce qu'elle avait pu en lire naissaient d'une source végétale, et mourraient en même temps que la fleur, ou l'arbre avec laquelle il était associée. Elle n'en savait pas plus. A première vu il n'avait pas l'air menaçant. Mais la première règle du Vein était de ne jamais se fier aux apparences. Elle le toisa du regard et attendit une réaction de sa part. Mais le démon se contenta, au plus grand étonnement de Calypso de faire une élégante révérence en sa direction. Il tira aussi tout naturellement son chapeau, dévoila sa face, ou une seul œil la scrutait.

-Laissez-moi dissiper tout malentendu ; je n’ai aucune intention hostile envers vous. Je me prénomme Alcofrybas, certains me surnomme Grincebrume, vous avez du comprendre pourquoi. À en juger par votre apparence et vos réactions, vous devez être une Seïrdan… Ou un Faux-Parleur. Que faites vous ici ?

Pour une fois Calypso décida de jouer la carte de la sociabilité, ce démon lui paraissait sympathique et c'était bien la première fois que quelqu'un lui fessait cette impression.La démone y voyait peut être un allier potentiel. Elle se détendit quelque peu et lui répondit, non sans malgré elle,une pointe d'agressivité dans la voix:

-Tu a vu juste Démon, je fait partit de la race des faux-parleur. Je suis ici car c'est en cet endroit qu'un portail m'a mener. Dis moi Syrinx, aime tu les anges ?

Elle le fixa, attendant sa réponse. Plissent nerveusement les yeux. Pour elle, savoir si un démon était partisan des anges est cruciale, même si ils étaient très rare, ils y en avait. Elle s'en voulait déjà d'avoir essayer d'être sympathique et de ne pas l'avoir tuer. Pourquoi avait elle fait sa ? De plus elle ne connaissait vraiment pas ce démon. Il pouvait la réduire en bouillit d'un moment à un autre a cause de son manque de vigilance. Elle soupira et serra un peu plus fort les couteaux qu'elle tenait toujours.

Alcofrybas était étonné. Il avait souvent rencontré des Seïrdans et des Faux-parleurs, et celle-ci avait tout d’une Seïrdan ; pourtant elle se prétendait comme membre des Faux-parleurs ?
Elle semblait froide, calculatrice et rancunière, et surtout, elle était vêtue d’un uniforme élégant et bien entretenu. De tous les démons, seuls les Seïrdans se préoccupaient autant de leur apparence…

-Vous parlez fort peu, Calypso. Les Faux-parleurs sont ordinairement malicieux, et tentent de perdre leur interlocuteur en paroles trompeuses, ce ne semble pas être votre cas. C’est plutôt une bonne chose mais je trouve simplement cela étrange. En ce qui concerne votre question, je ne peux ni les aimer, ni les haïr. Je n’en ai jamais rencontré. J’aimerais, pourtant. Je désirais justement quitter ce monde pour rencontrer des humains et des anges avant que vous n’arriviez ; simple curiosité.
Il souffla un étonnant volume de fumée et esquissa un sourrire.
-Pourquoi cette question, vous en cherchez un en particulier ?

Alcofrybas avait remarqué que Calypso n’avait pas relâchée son attention à un seul moment. Elle avait toujours une main dans le dos, et semblait crispée. Alcofrybas ne changea néanmoins pas d’attitude, et resta calme. Il prit bien garde de ne pas faire de mouvements brusques, ni rien qui aurait pu tenter le Faux-parleur de l’attaquer.
Il s’assit doucement sur les restes de l’épouvantail détruit, en face de Calypso.

-Vous parlez fort peu, Calypso. Les Faux-parleurs sont ordinairement malicieux, et tentent de perdre leur interlocuteur en paroles trompeuses, ce ne semble pas être votre cas. C’est plutôt une bonne chose mais je trouve simplement cela étrange. En ce qui concerne votre question, je ne peux ni les aimer, ni les haïr. Je n’en ai jamais rencontré. J’aimerais, pourtant. Je désirais justement quitter ce monde pour rencontrer des humains et des anges avant que vous n’arriviez ; simple curiosité.

-Il faut croire que de nos jours les Faux-Parleurs sont stéréotyper, vos n'êtes donc jamais aller dans le monde du milieu ? Vous ne perder rien, les humains sont des être vils. Quand à ceux qui se dise sympathique, je ne les ait encore jamais rencontrés. Pour les Anges, je ne vous souhaite pas d'en croiser, bien que cela soit assez rare. Je ne donnerait dans se cas, pas chère de votre peau.

Elle se surprenait toute seule,à être si loquace. Un épais nuage de fumer sortit de la bouche de Syrinx, pour se perdre dans le vent, qui n'avait cesser de souffler jusqu'à présent.

-Pourquoi cette question, vous en cherchez un en particulier ?

-Hum ... Pas pour l'instant, ces créatures immonde ne mérite pas mon intention, du moins pour le moment, leur tout viendra bien assez tôt ... Dit elle comme perdu dans ses pensées, mais elle se reprit bien vite:
-Et toi que fait tu ici ?

Elle se plaisait finalement à discuter avec ce parfait inconnu. Finalement la vie sociale pouvait avoir du bon. Calypso avait fait tant de mauvaise rencontre que maintenant elle pensait que tout le monde était agressif, vil et cruel. Mais si elle était comme cela, elle ne supportait pas que les autres se comportes ainsi avec elle. "Fait à autrui ce que tu ne voudrait pas qu'il te fasse", était une de ses devise. Et elle s'y pliait la plupart du temps.

-Je suis ici par accident. J’ai ouvert un portail, ma destination était Feleth mais je suis arrivé ici. Retour à la case départ ! Ce n’est pas grave, j’ai tout mon temps et je suis patient. Je n’ai simplement pas un sens de l’orientation digne d’un véritable rôdeur…
En écho à ses paroles, un de ses nombreux souffles de fumée prit la forme d’une flèche qui tournait dans toutes les directions, puis se dissipa en tournoyant.

-Vous avez donc de mauvaises relations avec les anges si je comprends bien. On les peint comme des êtres irréprochables de pureté et de générosité ; est-il vrai ? Sachant pertinemment que son interlocutrice allait le démentir, il reprit la parole avant qu’elle ne puisse le faire pour éviter toute interruption qui aurait pu être mal interprétée.
-J’irais dans tous les cas vérifier par moi-même ! Dit-il d’un ton amusé. Je verrais bien s’ils sont aussi tournés vers eux-mêmes que la plupart des démons ici, quel que soit leur degré d’intelligence. Il en va de même pour les humains : j’en ai entendu beaucoup de choses, mais comment dissocier le vrai du faux ? J’irais vérifier cela moi-même. Répéta-il.

Alcofrybas avait longtemps fixé l’horizon, mais il regardait maintenant le visage de Calypso avec intérêt. Son œil unique effectuait de rapides et répétitifs allers-retours entre les deux yeux du Faux-parleur.
-Je pense que ça n’a pas grand sens de le faire remarquer mais… je dois dire que c’est assez amusant. Malgré nos races et nos apparences profondément différentes, nous partageons au moins un point commun !
Alcofrybas ferma son œil et expira un long filet de fumée qui se fit de plus en plus opaque. Il cacha même quelques instants son visage à Calypso. Quand la brise emporta la légère mais dense masse grisâtre le bandeau qui cachait l’œil droit d’Alcofrybas avait complètement disparu, comme s’il n’était en fait pas fait de tissu, mais également de fumée.
Le bandeau ne cachait ni cicatrice, ni trou béant, ni rien d’autre que deux paupières fermées, exactement comme pour son œil gauche. Quand il ouvrit les yeux, c’est un œil d’un jaune peu commun qui apparu. On aurait dit que l’on voyait de la sève couler à travers cet œil.
Même si les yeux des deux démons n’étaient sûrement pas vairons pour les même raison, le spectacle de ce phénomène en soi assez rare chez une personne l’était tout particulièrement quand il concernait deux personnes, de surcroit face-à-face comme ici.

Dans l’immensité du champ où ne se trouvait que deux démons doués d’intelligence, quatre yeux différents s’observaient.

-Je suis ici par accident. J’ai ouvert un portail, ma destination était Feleth mais je suis arrivé ici. Retour à la case départ ! Ce n’est pas grave, j’ai tout mon temps et je suis patient. Je n’ai simplement pas un sens de l’orientation digne d’un véritable rôdeur…

Lui non plus, n'avait pas un sens de l'orientation très développé. Il format une flèche de fumée qui se dissipa dans le vent. Puis continua:

-Vous avez donc de mauvaises relations avec les anges si je comprends bien. On les peint comme des êtres irréprochables de pureté et de générosité ; est-il vrai ? J’irais dans tous les cas vérifier par moi-même ! Je verrais bien s’ils sont aussi tournés vers eux-mêmes que la plupart des démons ici, quel que soit leur degré d’intelligence. Il en va de même pour les humains : j’en ai entendu beaucoup de choses, mais comment dissocier le vrai du faux ? J’irais vérifier cela moi-même.


*Hé bien tu ne va pas être déçu du voyage* pensât Calypso.

-Je pense que ça n’a pas grand sens de le faire remarquer mais… je dois dire que c’est assez amusant. Malgré nos races et nos apparences profondément différentes, nous partageons au moins un point commun !

Calypso réfléchit, mais ne se trouva aucun point commun avec ce Syrinx. Elle le regarda des pied à la tête, observant chaque détails. Mais rien ne la frappait. Il "crachat" alors un épais et gris, nuage de fumée qui dissipa pendant quelques instant sont visage. Quand la "brume" s'éleva dans le ciel, le bandage que portait l'homme plus tôt avait disparut. Calypso n'avait même pas fait attention à son bandage. Mais maintenant qu'il n'était plus là, elle le remarquait, et éprouvait comme une sensation de vide, lorsqu'elle posa ses yeux sur le visage du démon. Son œil caché jusque là était teinté d'un jaune d'ambre. Elle émit un petit soupir, presque inaudible, signe de son étonnement. Ses yeux, était comme les siens. Elle ne se souvenait jusqu'à ce jour avoir rencontrée aucune personne possédant cette particularité. Enfin, la seul fois, ou elle vit se phénomène, était quand elle avait crevée l'œil d'un clochard trop culotté qui avait oser la toucher. Elle le revit encore se teinter légèrement de rouge. Secouant la tête, comme pour s'enlever ses pensées de la tête, elle reposa ses yeux sur le Syrinx.

-Hé bien, moi qui croyait que j'étaie la seul à ....

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, un démon mineur qui jusque là s'était tapis dans le blé environnant, vit là une occasion de faire un repas décent et se jeta sur Calypso. Il ressemblait à un gros chien, qui avait des sabots à la place des pattes. Sa chair semblait en putréfaction, l'odeur en était vraiment désagréable, d'autant plus que sa vue puisqu'il ne portait pas de poil, montrant ainsi ses muscles et sa chair à vif. Il enroula sa longue queue, qui ressemblait plus à un serpent qu'a une queue, autour du coup de Calypso. Tenant toujours son couteaux elle tranchât d'un coup sec l'appendice de l'animal, qui tomba au sol. Elle l'écrasa furieusement avec le pied, en maugréât des insulte à son égard. Retrouvant sa sauvagerie habituelle. Elle s'arrêta, lorsque le démon, gisait en bouillit sous ses pieds, tâchés de sang noir. On ne pouvait plus distinguer ou même essayer de deviné, la forme originelle de démon auparavant, tant son corps était mutilé. Elle soupira, regarda le Syrinx et dit:

-Je déteste ses bestioles ! Comme peuvent elles seulement prétendre être de la même origine que nous ...

Bien entendu Calypso considérait les Démons comme une race supérieur, donc plus intelligente que les autres. Et se vexait que des démons soit si stupide. Cela les "rabaissaient", eux les démons dotée d'intelligence, se bornait elle à répéter.

-Vous semblez bien fière de vos origines, peut être un peu trop, si je puis me permettre. Vous gagneriez sûrement à être plus humble. Vraiment, vous ressemblez énormément à une Seïrdan. Cela n’était pas formulé comme un reproche, Alcofrybas avait dit cela sur le ton de la discussion : de manière lente et posée.

-Mais… Il y a du vrai dans ce que vous dites. Chez les démons, l’intelligence est rare d’une part, et elle se mérite : L’acquérir est difficile, et la garder l’est tout autant ; il est si facile de se faire tuer ici... Il adressa un bref regard à la charogne obscure et toujours chaude du démon.
...J’ai encore une fois entendu dire - mais sur ce sujet j’accorde beaucoup de crédit à ces rumeurs, qui me semblent très justes - que les humains et les anges étaient tous intelligents de nature. Les seuls individus incapables de réfléchir « comme les autres » sont taxés de fous, ou de malades mentaux. Car c’est chose rare chez eux, ils n’y sont pas habitués… Chez nous, c’est tout le contraire. Les décérébrés composent ce monde, et les seuls esprits assez vifs pour se hisser au-dessus des masses se comptent sur les doigts d’une main peut être. D’une main comme la votre et la mienne j’entends, pas celle d’un démon à trente doigts évidemment…

Il marqua une courte pause. Il semblait réfléchir.

C’est peut être en raison de cela que les démons "intelligents" sont souvent trop sûrs d’eux. Mais c’est en partie justifié, car c’est pour cela qu’un démon doué de réflexion est particulièrement dangereux. Il est conscient de la rareté et de l’importance du don qu’il a développé, et s’en sert peut être bien mieux qu’un être qui, lui, ne voit là rien de plus naturel. Après tout, si l’on fait de si belles choses avec des saphirs et des émeraudes, c’est bien parce qu’ils sont rares non ? Ferrait-on quelque chose de semblable avec du bois ? Il regardait Calypso droit dans ses yeux bleu et vert tout en lui montrant une de ses mains de bois, la faisant involontairement grincer en la bougeant.

Vu de loin, cette scène aurait fait un bien étrange tableau : Les deux démons se tenaient l’un en face de l’autre – à bonne distance toutefois – sur un cercle de blés couchés par les deux attaques de Calypso. La petite silhouette droite de cette dernière, tout de noir vêtue, se tenait debout sur la masse informe du cadavre si sombre que les couleurs se fondaient presque. Elle faisait contraste avec la silhouette grande et voutée d’Alcofrybas, maintenant debout sur les restes de l’épouvantail dans un curieux mélange de beige et de marrons. Ces deux étranges ensembles homogènes se faisaient face, deux visions différentes sur la race qu’ils avaient pourtant pour partage.

-Vous semblez bien fière de vos origines, peut être un peu trop, si je puis me permettre. Vous gagneriez sûrement à être plus humble. Vraiment, vous ressemblez énormément à une Seïrdan.

Calypso le foudroya du regard, piétina un peu plus, le pauvre cadavre devant elle, et dit froidement :

-Ne me comparer pas à eux.

-Mais… Il y a du vrai dans ce que vous dites. Chez les démons, l’intelligence est rare d’une part, et elle se mérite : L’acquérir est difficile, et la garder l’est tout autant ; il est si facile de se faire tuer ici.J’ai encore une fois entendu dire - mais sur ce sujet j’accorde beaucoup de crédit à ces rumeurs, qui me semblent très justes - que les humains et les anges étaient tous intelligents de nature. Les seuls individus incapables de réfléchir « comme les autres » sont taxés de fous, ou de malades mentaux. Car c’est chose rare chez eux, ils n’y sont pas habitués… Chez nous, c’est tout le contraire. Les décérébrés composent ce monde, et les seuls esprits assez vifs pour se hisser au-dessus des masses se comptent sur les doigts d’une main peut être. D’une main comme la votre et la mienne j’entends, pas celle d’un démon à trente doigts évidemment C’est peut être en raison de cela que les démons "intelligents" sont souvent trop sûrs d’eux. Mais c’est en partie justifié, car c’est pour cela qu’un démon doué de réflexion est particulièrement dangereux. Il est conscient de la rareté et de l’importance du don qu’il a développé, et s’en sert peut être bien mieux qu’un être qui, lui, ne voit là rien de plus naturel. Après tout, si l’on fait de si belles choses avec des saphirs et des émeraudes, c’est bien parce qu’ils sont rares non ? Ferrait-on quelque chose de semblable avec du bois ?

-Hum, oui les humains naissent tous dotés d'intelligence, cependant, je ne les envies pas. Pour eux être dotée d'intelligence est normal, c'est pourquoi, il ne font absolument rien pour la développer. A part deux ou trois "illuminés", je n'est pas encore vu d'humain qui utilisait vraiment son intelligence. Pff, ces être sont si méprisant qu'ils ne se rendent même pas compte de leur capacités. Elle fit une pause, la seul évocation des humains semblait l'énerver. Elle décida de changer de sujet.
- Bien sûr que non. Le bois n'est pas rare, il ne le sera sans doute jamais, à la différence des pierres précieuses ou de l'or. Mais à défaut d'être rare, il peut être exceptionnelle. Mais c'est à vous de faire en sorte de le rendre ainsi.

Comme pour lui montrer un exemple, elle joignit ses mains, répéta un mot, et dirigeât son doigt vers la main tendu du Syrinx, qui peu à peu se recouvra d'un cristal légèrement teinté de jaune. De l'ambre ? Peut être. En tous cas cela paraissait être un précieux matériaux. De loin cela ressemblait à un épais gant, semblable à ceux qu'utilise les forgerons. Satisfaite, elle baissa son doigt, et attendit la réaction du Démon. Lasse d'être debout, elle anima les os du cadavre sous ses pieds, pour qu'ils s'assemblent et forme une chaise, sur laquelle elle s'assit.

-Intéressant… très intéressant. Vous semblez capable de beaucoup de choses.

Calypso voulut presque rire à l'entente de cette phrase. Pour elle ce sort n'était rien. Elle se savait capable de sorts beaucoup plus puissant, même si sont répertoire dans ce domaine n'était pas garnit. C'est que les grimoire de nécromancie ne courait pas les rues. Elle s'apprêtait à prendre la parole, pour se venter quelques peu de sa "puissance", mais le Syrinx fut plus rapide qu'elle:

-J’aurais à mon tour une question. Vous devez connaître les légendes qui circulent dans le Vein… Une des plus connues étant celle du violoniste. Que savez-vous exactement de lui ? Peut être auriez-vous quelques informations que je n’aurais pas, comme nous ne venons pas des mêmes contrées… En supposant qu’il existe, bien évidemment.

-Le Violoniste ? Je ne sais pas grand chose sur lui. J'ai entendue dire qu'il était, avec son frère, Le Peintre les premiers démons à apparaitre sur cette terre. Qu'ils étaient extrêmement puissants, car ils étaient constitués de magie pure. De plus ils semblerait qu'ils soit également immortels. Je n'en sait pas plus et pour vous dire je ...

Calypso fut une fois de plus interrompue, par un petit garçon sortit de nul part. Il était brun et possédait des yeux rouge assez effrayant. Il fixa Calypso, puis le Syrinx. Décidément ses tiges de blé cachait bien des surprise. La démone se demandait bien ce qu'un petit garçon fessait ici. Cela était bizarre, même trop. Elle prit ses distance avec, pendant que ses deux yeux rouges, la fixait. Elle prononçât un rapide sort de protection, toujours en reculant. D'un coup le garçon, se mit à hurler.

-Du sang ! Du sang! Du sang ! ....

La nécromancienne compris toute suite. C'était un faux-parleur. Il s'élançât furieusement sur Calypso, mais se cogna contre le mur invisible qui l'entourait. Il recommençât plusieurs fois l'opération, fissurant quelque peu le mur. Voyant que cela n'aboutissait à rien, il se mit à courir en direction du Syrinx. Là aussi il se cognât contre une barrière invisible. Calypso jeta un regard glacé vers le Démon avec qui elle discutait quelques minutes plus tôt et dit à travers les cris hargneux du faux-parleur:

-Ne croyez pas, que protéger des gens est dans mon habitude, mais je veut savoir ce que vous savez sur le Violoniste. De plus je ne veut pas que vous cataloguer les Faux-Parleur, en croyant qu'ils sont tous comme lui ...

Elle désignât le garçon du menton, et commençât à répéter une formule pour l'ouverture d'un portail. Elle voulait récolter des informations sur Le Violoniste, ou Le Peintre. Si ils sont aussi puissant qu'on le dit, ils pourront sûrement l'aider à massacrer ses immondices d'anges.