"Look, out in the distant sky
Open, up your weakened minds
Feel, what's in store for you
The jackals howling at the moon" *

C'est en chantonnant que Mathis posa les pieds dans la ville. "Tiens, ça me dit quelque chose ct'endroit." Ah oui, ce gamin ne sait pas réfléchir sans parler à voix haute... Même chuchoter il sait pas faire. Bref...
Il faisait maintenant clairement nuit. Enfin... clairement, pas vraiment en fait, le soleil venait de laisser en intégraliter sa place à un croissant de lune si réduit, que même les chouettes devaient avoir du mal à localiser.

D'une démarche qu'on pourrait juger maladroite, zigzaguant comme si de l'alcool embrouillait ses sens, la tête levée à la recherche d'on ne sait trop quoi, le jeune garçon parcourait les ruelles, évitant par miracle tous les obstacles qui n'entraient pas dans son champ de vision, tournant et retournant à chaque croisement, comme s'il savait parfaitement où il allait ; ou plutôt comme s'il cherchait à s'assurer que ses souvenirs étaient bien exacts.
Le visage crasseux, les cheveux, blancs certes, mais en pagaille, Mathis aurait certainement put passer inaperçu, tel un de ces gosses des rues. Mais c'était sans compter sur son comportement plus que douteux... Ah, et si il se la fermait un peu aussi ça pourrait aider, parce qu'au vu des regards qui se tournaient sur son passage, peu de gens étaient passionnés par ces longs monologues qu'il débitait tout en continuant sa marche. "Si ça avait été mon père qui m'avait élevé, je suis sûr que ça ce serait passé bien autrement ! Il aurait put m'apprendre des tas de trucs cools ! Parce que les passes temps d'humains... Pff c'est ridicule !" Et, comme si une illumination venait de lui traverser l'esprit, il s'arrêté net - même de parler... Il pivota à 45° - et quand je dis pivoter c'est pas pour rien, si les robots avaient existés on aurait put le comparer à l'un des leurs - puis s'accroupit. La tête légèrement penchée sur la gauche, il observait à présent un chat, très occupé à chercher son dîner dans la poubelle d'une auberge. "T'es d'accord avec moi toi hein ! Les humains ça sert à rien. Et... tous ces gens qui se disent au service de la justice non plus ils ne servent à rien. De toute façon, la justice ça n'existe pas. Et puis en fait... Toi non plus tu ne sers à rien ! Hein hein hein !!" Et le voilà repartit à rire, pendant que la pauvre bête, intriguée par le comportement de son interlocuteur, avait arrêtée ses fouilles pour observer l'étranger qui lui faisait face. "Pfff laisse tomber, tu m'amuses pas. Allez, dégage !" Et comme l'animal ne bronchait pas - non la communication télépathique avec les animaux ça il savait pas faire - l'enfant bondit vers les petit félin, imitant le feulement des chats, et découvrant par la même occasion une rangée de dents parfaitement alignées et plutôt acérées, les doigts légèrement repliés, comme s'il possédait également des griffes - ce qui n'est nullement le cas hein... Et cette fois, la pauvre bête comprit bien le message, et n’attendit pas une seconde de plus pour déguerpir.

"Pfff il n'y a décidément rien de drôle ici !" Plusieurs personnes avaient certes remarqué le garçon et son attitude étrange, mais ils sortaient tous de la taverne à proximité, et forcément, pas une seule d'entre elles n'étaient encore en mesure de se soucier d'un tel phénomène. "Et tous ces ivrognes... Encore plus pathétiques que le chat ! Humm...? Toi par contre, tu dois être une des pires créatures !" dit-il est attrapant, à une vitesse plutôt incroyable, un rat qui avait cru la voix libre. Eh oui, c'est qu'il aime les animaux cet enfant... Et suite à ça, il jeta le rat... pile dans la poubelle examinée quelques minutes avant par le félidé. "Ha ha ha !! Gagné !! Et le voilà repartit à rire, mais cette fois en plus, il tournait sur lui même, comme s'il dansait.
Mais, alors qu'il tournait dans tous les sens, son regard s'arrêta - et son corps avec bien sûr - lorsqu'il aperçut une silhouette, totalement différente de celles qu'il avait vues jusque là. "Toi par contre, tu as l'air beaucoup plus intéressante !"


* [paroles de Iced Earth : When the Night Falls]

(hrp: très bon Ice Earth )

La jeune fille rentrait d'une mission diplomatique qui s'était plutôt bien passée, (ou mal selon le point de vue qu'on choisit) elle n'avait pas eu à parlementer trop longtemps que déjà sa lame s'était abattue sur le crâne de la personne. Bien entendu, elle avait finit par récupérer les papiers qui l'intéressaient, et avait quitté la scène, non sans avoir râlé à cause de l'état de sa lame: INADMETTABLE!

Marchant tranquillement dans une ruelle peu fréquentée, la petite séraphine remettait de l'ordre dans sa tenue. Et Néyelle, tout absorbée dans ses pensées, ne fit pas attention qu'elle était dans une sorte de ruelle sordide et pleine de poubelles... irk! Ses ailes furent l'élément qui marqua son profond dégoût, suivit par son visage de poupée. Non vraiment, pourquoi les humains étaient-ils aussi..sales?

Ce constat alarmant fut accompagné d'une exclamation aux vapeurs éthyliques, qui la fit se figer.
Contrairement au personnage qui se tenait devant elle, Néyelle était sobre, ses cheveux bouclés attachés avec soin dans un ruban élégant, agrémenté par une plume de paon. Sa tenue parfaitement entretenue, et ses ailes d'un bleu brillant, vivant, bref, une apparition étrange dans cet univers de.... détritus.

"Quoi? moi?"
Avec un peu de chance, il parlait d'une poubelle derrière elle, ou bien d'une quelconque humaine qui aurait eu la bonne idée de se trouver là. Malheureusement, ce ne semblait pas être le cas: drame!
Elle resta là, finalement, à fixer cette étrange apparition, attendant presque tendue le premier geste de ce dernier, une main nonchalamment posée sur la garde de son arme.

J'avais fait un long déplacement. Je me trouvais à présent dans la Grande Citée. Mon plan marchait, mais pour combien de temps ?

Hankil avançais d'un pas las mais fier. Les enfants jouaient au alentour de la place. Leurs mère les couvaient du regard, trop protectrice, ne réprimant jamais une moue lorsque leurs bambins trébuchet sur le pavé. Mon corset était trop serré. Quelle idée d'avoir inventer cet objet à torture ? Je grimaçais. Je n'avais jamais vent des uses et coutumes de la cour. L'animation de la ville me plaisais, bien que la cause de ma présence ne soit pas de nature joyeuse.

Les rues se faisaient de plus en plus étroites. Plus sombres. Un pub éclairais sa publicité, l'air étant de plus en plus pesant, les vapeurs d'alcool me piquait le nez. Je décidais de déposer Hankil à une écurie libre. Mon chemin se ferais à pied. Le fait de laissais mon arc me déplu mais on ne peut pas tout avoir. Un jeune garçon était là. Je fut emprise d'un sentiment de pitié, je m'approchais de lui me veuillent plutôt rassurante. Une jeune femme se tenais à ses côtés. Elle semblait figée, la main sur son arme. Ce n'était pas un bon présage. Mais je m'approchais tout de même de l'enfant faisant face au deux jeunes gens. On était jamais trop prudent, la nuit dans une ruelle mal famé.
-Bonjour, savez-vous où je puis trouver un endroit convenable pour dormir ?
Bien sur que tu le sais Elh ! Le mensonge ne mène nul part. Mais la fille... Elle avait...
-Des ailes, soufflais-je.

Mon visage se transforma et ma mine se modifia en surprise. J'espérais que cela ne voit pas car ce n'était pas très poli.

La tête légèrement penchée sur le côté, le bout de la langue dépassant d'entre ses dents, on pouvait se demander si le gosse était simplement attardé ou carrément dégénéré. Après avoir passé dix longues secondes à observer la jeune femme, qui visiblement ne savait pas trop quelle attitude adapter face à tel... enfant... ce dernier se décida enfin à parler, un immense sourire collé sur le visage.

"Bien sûr que c'est de toi dont je parle ! Aucun de ces pouilleux n'est digne d'attirer l'attention de quiconque si ce n'est d'eux mêmes ! Ils sont tous identiques, tous aussi dégoûtants ! Mais toi..." Le garçon fit un pas vers son interlocutrice, puis, plus comme s'il avait peur qu'elle ne s'envole que parce qu'elle était prête à dégainer une arme - dont elle savait probablement se servir - il se stoppa de nouveau. "Tu n'as vraiment rien à faire dans un endroit aussi sale, remplit de pourriture. Ça fait un joli contraste ! Et, en plus, est ce que je dois déduire que tu sais te battre ?" demanda-t-il, les yeux fixés sur l'arme toujours rangée mais qui menaçait de sortir à tout moment. "Parce qu'alors là tu deviendrais encore plus intéressante..."
Mais alors que le garçon aux cheveux blancs continuait son long discours, une nouvelle personne fit son apparition. Mathis fit volte face, à sa façon, toujours un peu brusque pour qui n’est pas habitué. *Bah oui, c’est plus pratique pour observer quelqu’un !* Celle-ci ne portait certes pas d’ailes, mais le garçon ne s’en désintéressa pas pour autant. L’air assez jeune, longs cheveux noirs, de constitution tout à fait banale. Et pourtant, le jeune garçon la fixa tout autant qu’il l’avait fait quelques instants auparavant pour l’autre jeune femme présente.

« Un endroit convenable ? Ici ? Je vais pas me vanter de connaître la région comme si j’y avais vécu, mais je serais toi je chercherais plus loin… » Moui, il faut préciser que la politesse et ce garçon ça fait deux – voir trois si on considère qu’à lui seul il fait déjà deux… « Surtout une jeune fille comme toi, vaudrait mieux faire attention… » Non pas que Mathis n’avais pas remarqué des origines assez étranges chez l’arrivante, qui ne devaient pas la rendre totalement inoffensive ; c’est juste qu’il aimait parler comme s’il avait déjà atteind un certain âge qui lui confère le droit de parler de cette façon à des jeunes… « D’ailleurs, c’est bizarre, quelqu’un comme toi, je la vois pas passer la nuit à dormir… Enfin, chacun passe ses nuits comme il veut !! » Déclara-t-il juste avant de se remettre à rire bruyamment pour on sait quelle raison. Puis, sans prévenir, il s’assit en tailleur sur le sol en se laissant tomber d’un coup. La tête levée vers le ciel, les yeux dans le vague, c’est le signe qu’il allait à présent se mettre à divaguer, à parler tout seul, comme si tout ce qui l’entourait avait disparut – enfin vous inquiétez pas qu’il a quand même les oreilles qui trainent ce sale gosse…

« C’est tout de même étrange, tous ces gens étranges qui se retrouve dans un lieu étrange aussi… » A peine un murmure , l’enfant avait enfin décidé de se calmer, d’arrêter de crier, comme s’il avait déjà puisé dans toutes ses ressources énergétiques. Enfin, malheureusement elles se renouvelles très vite, sans avoir besoin de rien…

Le jeune garçon, âgé par estimation rapide d'une dizaine d'années, fit si l'on puis dire volte-face. Assez surprenant vu l'agilité avec laquelle ce demi tour à était fait. Mes parents ne m'avaient jamais cachés que certaines...créatures existaient. Mais je n'avais pas encore eu l'honneur ou non, de rencontrer un de ces êtres pas humains. *Peut-être que mes vrais parents sont eux aussi, pas tout à fait normaux*. Après tout je n'en savais rien. La femme au belles ailes bleus n'avait encore rien dit. Surement avait-elle quelques réticences.

Le garçon me parla comme si nous étions amis, assez vulgairement et passant au dessus des bonnes manières. Ces parents ne lui avaient surement pas appris. A moins qu'il n'avait pas de parents ?
-Tu sais qu'il y a des choses qui ne se dise pas, petit, lâchais-je finalement. Je pris mon air le plus sérieux fronçant légèrement les sourcils. N'as-tu jamais appris à parler convenablement à des personnes qu'on ne connait pas ?
Je m'avançais d'un pas vers lui. Je ne tiendrais jamais mon air vexé très longtemps, finalement ce n'était qu'un enfant.
-Pendant qu'on est au franc parler, t'es quoi exactement ?
*Très fin Elh ! La question se pose au deux! En espérant que la dame aux plumes l'a compris.*
J'en oubliais presque mes bonnes manières. Ce n'était pas très grave, j'avais été élevé par des paysans après tout. On ne peut paraitre ce qu'on est pas.

[hrp: désolée du retard!]

La jeune séraphine avait gardé ses yeux étranges posés sur le jeune garçon. Intéressante? il cherchait visiblement les embrouilles, ou peut être un peu d'action, la vie humaine semblait si.... ennuyeuse.

"J'ai mes raisons de me trouver ici." finit-elle par dire de sa voix calme et posée, son visage de poupée esquissant un léger sourire. Puis, un autre protagoniste fit son entrée sur cette scène étrange, une jeune fille qui semblait quant à elle perdue.
Le petit oiseau bleu se contenta de sourire légèrement, fixant ses yeux dépareillés sur la nouvelle venue, alors que ses ailes firent un léger mouvement comme pour s'étirer quelque peu.

Et elle avait bien fait de garder le silence, car cela partait en eau de boudin: d'un côté, on avait une fille qui se méfiait de tout et se vexait comme un rien, de l'autre, un étrange gamin qui cherchait la merdouille, le résultat de cette rencontre allait être intéressant, bien que prévisible quelque part.

"Et toi? qu'est ce que tu es exactement? " rétorqua la petite demoiselle sans se démonter, levant légèrement un sourcil, et ses yeux posés sur Camelle. Le ton était probablement légèrement teinté d'ironie, indiquant à la personne concernée que ce genre de question était déplacée, voire malvenue. Quant au tutoiement, il était calculé.

S'il y avait une chose de sûre, c'est que les trois êtres ici présents n'avaient rien en commun. Une jeune femme ailée qui avait l'air réfléchie et méfiante, une autre jeune femme qui n'avait visiblement pas que des origines humaines et n'avait pas sa langue dans sa poche, et un gamin aux cheveux blancs et mal élevé.

Au bout de quelques instants, Mathis tourna de nouveau le regard vers la seconde arrivante, un léger air satisfait collé au visage. "Hmm c'est toi qui me dit de parler correctement ? Mais vous vous entendez parler toutes les deux ? Si on veut parler de politesse," le gamin se remit d'aplomb sur ses deux jambes tout en continuant son discours "alors déjà la première chose à faire, c'est de se présenter. Ensuite, ne pas dévisager les personnes qui se trouvent en face de nous, même si elles présentent quelques traits physiques peu communs... Enfin, comme tu viens de le dire, il y a certaines questions qui ne se posent pas." Après avoir marqué un léger temps d'arrêt, apparement très fier de lui, il ajouta "Mais bon, j'avoue que toutes ces règles sont d'un ennui mortel, c'est pour ça qu'on ne les respectes pas d'ailleurs."
Eh ouais, on dirait pas comme ça, mais cet enfant sait parfaitement comment on est sensé se comporter en société. Le seul problème, c'est qu'il ne le met en pratique que lorsque ça l'arrange, et il faut avouer que là, il ne cherchait qu'une chose, à savoir s'amuser, se divertir, changer cet ennui qu'il avait ressentit en arrivant dans cette ville, alors forcément, fallait pas attendre de lui qu'il se comporte en jeune prince - qu'il était loin d'être...

"Et pour ce que je suis... Je ne le sait pas exactement en fait... Et je sais pas non plus avec certitude ce que vous êtes, mais ça m'importe pas énormément au final, puisqu'un final, la seule chose dont je sois sûr, c'est qu'aucun de nous n'est d'ici, mais qu'on a tous une raison d'y être. La seule question qui me paraisse intéressante dans notre cas, c'est logiquement, qu'est ce que vous faites dans ce genre d'endroit ?"

Malgré son air de sale gosse, ses mauvaises amnières, sa façon plus qu'étrange de se comporter, ce garçon était pourtant loin d'avoir la cervelle remplie de vide. Et il ne se souciait guère de ce que pourrait penser les personnes présentes. Dans ce genre de situation, il préférait jouer la carte de la franchise. Après tout, il n'était pas face à un quelconque grand seigneur, et il n'avait rien à demander à personne. Enfin du moins pour l'instant. Ses questions n'étaient jamais anodines, et s'il s'intéressait à ces jeunes femmes c'est bien parce qu'elles paraissaient plus douées que le commun de mortels, mais pour quoi, il n'en savait pas encore grand chose.

D'ailleurs, si Mathis n'était jusqu'à présent pas vraiment passé inaperçu, depuis que le trio avait entamé sa discussion, les choses ne s'étaient pas arrangées. De plus en plus de personnes déambulant dans les rues ne pouvaient empêcher leur regard embrumé de se tourner vers les étrangers.
"Enfin, si tu préfères vraiment trouver un endroit où dormir, il y a pas mal de tavernes dans le coin il me semble. Et... si tu n'as pas d'argent je suis sûr que tu trouveras assez facilement à te faire héberger !"
Eh oui, il était plutôt bien renseigné... Mais bon, rappelez-vous, quand vous aviez 12 ans, vous en saviez aussi déjà beaucoup, du moins beaucoup plus que ce que pouvait imaginer les adultes qui vous voyaient encore d'innocents bambins. Après cette remarque plutôt piquante, le garçon ajouta Moi si je suis ici, c'est parce que je veux devenir l'homme le puissant de tous les mondes, et que je m'étais pas trop trompé, il y a bien des gens qui ont l'air pas trop empotés qui traînent dans le coin !"

Le garçon restait de marbre. La femme aux ailes me renvoya en pleine tête mes réflexions. Son ton ironique ne m'échappa pas. J'avais le sang chaud et là elle me cherchais. Voulait-elle savoir jusqu'où j'irai ? Je gardais un minimum de contenance. Après tout, elle ne m'avait rien dit de plus.
Le garçon, par contre, ne se gêna pas. Il nous observait depuis tout ce temps pour nous recraché toutes les fautes de comportement commise. C'est qu'il s'y connaissait le gosse ! Il parla d'ennuis. Pourtant à son âge on ne s'ennuie jamais. Je me souvient lorsque j'étais petite, quand je courais dans les champs alentours. Puis, le garçon reprit sa tirade, entre coupé par des blancs pas très long certes mais des blanc tout de même. Mais dans son délire, une phrase fit arrêter mon coeur de battre.

"Et pour ce que je suis... Je ne le
sait pas exactement en fait... Et je sais pas non plus avec certitude
ce que vous êtes, mais ça m'importe pas énormément au final, puisqu'un
final, la seule chose dont je sois sûr, c'est qu'aucun de nous n'est
d'ici, mais qu'on a tous une raison d'y être. La seule question qui me
paraisse intéressante dans notre cas, c'est logiquement, qu'est ce que
vous faites dans ce genre d'endroit ?"

-Comment sais-tu qu'aucun de nous n'est d'ici ?! Qu'entend tu par ici ?

Je le regardais avec un air anxieux. Peut-être saurait-il me renseigner sur mes parents. Eux que je cherchais depuis déjà un bon bout de temps. Je ne mettais jamais sentit normale mais jamais différente. Et voilà qu'un gamin de 10 ans me sors que je ne serais pas ce que j'ai été jusqu'ici.

"Enfin, si tu préfères vraiment
trouver un endroit où dormir, il y a pas mal de tavernes dans le coin il
me semble. Et... si tu n'as pas d'argent je suis sûr que tu trouveras
assez facilement à te faire héberger !"

Là c'était grossier. J'en restais sur le cul pour ainsi dire.

-Qu'est-ce que tu connais de la vie pour faire des allusions pareil ?! On ne parle pas de choses qu'on ne connait pas. Et pour tout te dire, je suis là parce que je doit me venger de l'homme qui a fait tuer l'amour de ma vie. Mais je suis là à te parler parce que j'avais de la pitié pour toi. J'avais...

Néyelle ne se départisait pas de son calme, et regardait les deux étranges êtres se chamailler verbalement.
Le garçon expliqua qu'il ne savait pas ce qu'il pouvait bien être, mais Néyelle trouvait la question un peu mal venue, car il n'était guère compliqué que comprendre qu'une fille avec des ailes c'était un ange...enfin, de son point de vue absolument pas objectif.

La seule question qui me
paraisse intéressante dans notre cas, c'est logiquement, qu'est ce que
vous faites dans ce genre d'endroit ?"

Un rapide coup d'oeil à Camelle, et elle comprit qu'il l'avait froissée, ce qui n'était guère étonnant d'ailleurs, ces propos étaient encore une fois très maladroits.

"Faut-il une raison précise pour se trouver à un endroit particulier?"

La question tomba tranchante malgré sa voix fine et claire. Elle ne parlait jamais de son travail à des inconnus, d'ailleurs, elle n'en parlait jamais.
La conversation continua son petit bonhomme de chemin, et voilà que le flot de paroles s'élança de part et d'autres.
Le garçonnet avait vexé la jeune fille, bouillonnante jeune fille à n'en point douter, mais l'allusion à la prostitution était une insulte qu'elle même aurait relevé:

"Je dois avouer que votre allusion, jeune homme, aurait vexé le plus lubrique des démons"

Elle ponctua sa phrase d'un léger sourire.

"Quant à trouver l'homme sur qui faire tomber votre vengeance, dites en plus."

Parler vengeance était plus dans ses cordes, tant que l'on n'y mêlait pas des bons sentiments.