''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache
Voir le deal
64.99 €

Partagez | 
 

 Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage

ShuiLong Zhang



________________

ShuiLong Zhang
________________


Race : Démon Commun
Classe : Combattant de l'Eau Noire
Métier :
Croyances : Aucune
Groupe : Solitaires (Déserteuse)

Âge : 52 ans

Messages : 170


Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] _
MessageSujet: Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]   Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] EmptyMar 15 Mar 2011 - 1:04

«You provide the envy
And I provide the spite.
» 空空空空空空


    C'était une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ? Shui ne le savait pas. Le temps n'avait pas d'importance dans le Vein. Peut-être que le temps n'existait pas. Elle ne se souvenait plus. Les souvenirs de sa vie dans ce monde étrange n'étaient qu'une suite d'images qui s'assemblaient en un puzzle étrange mais sans réelle cohérence. La démone avait encore les sons, les émotions, toutes les mémoires des moments marquants de sa vie gravés dans son esprit mais elle avait oublié ce genre de détails futiles tels que l'écoulement particulier du temps. Un amas étrange de ses histoires et pourtant cruellement marquants à l'image du monde qui l'avait vue naître. Rien n'avait réellement de sens dans le Vein et pourtant tout avait une vie. Tout n'était qu'émotions, sensations qu'elles soient puissantes ou infimes.
    Comme ce jeune démon, la tête reposant sur ses genoux. Ce démon dont les yeux d'un bleu indescriptible ne reflétaient que de la froideur et pourtant dont l'être tout entier réchauffait et ravivait le cœur de la Zhang. Un étonnant mixte d'antipathie et de sensibilité à la fois. Un être fascinant, incongru qui faisait battre son pouls en éveillant ce vieux sentiment d'affection qu'elle n'avait pas eu depuis fort longtemps.

    Une pluie fine s'abattait sur les deux êtres, posés sur les rivages de ce lac sans fond, abandonnés aux flots de ces eaux noires qui allaient et venaient jusqu'à leur taille au gré du vent, comme les invitant à s'unir à elles, à plonger dans cette masse liquide noircie par l'obscurité de l'horizon.
    Et leurs peaux d'une blancheur d'albâtre ressortaient de façon marquant avec l'obscurité du Vein, marquant un contraste, un point de lumière singulier dans cet inquiétant tableau de ténèbres. Pourtant, malgré le silence oppressant de ce lieu à priori sans vie, ils semblaient sereins, se jouant tout deux de l'angoisse de cette mare sombre qui pourrait les noyer, de ce ciel qui pourrait les perdre dans sa noirceur. Ils semblaient parfaitement intégrés au paysage, leur paysage. Ces rivages sans couleurs qui avaient donné naissance à cette Zhang au teint d'ivoire et aux cheveux d'ébène étaient les leurs. Ils s'y sentaient en sécurité.

    Une main caressait la chevelure brune du Balafré se reposant sur elle tandis que l'autre tenait une sorte de lame, trop petite pour être un poignard et trop grande pour être une aiguille. Habile, elle enfonçait ce bout de métal pointu dans l'épiderme du démon, introduisant une encre froide et obscure sous sa peau pour y tracer d'infimes caractères dans un mélange de douceur et de fermeté qui traduisait son savoir-faire en la matière.


    « 萍水相逢 »
    Une vieille expression de Zhang parlant d'une rencontre fortuite. Rien de bien extraordinaire. Et pourtant, sur cette peau lisse et jeune, les caractères semblaient prendre vie, s'intégrant parfaitement sur l'épaule du démon, ornant cette surface autrefois nue, remplissant un espace qui ne semblait qu'avoir désiré être animé de quelconques dessins. L'aiguille trempée dans un liquide noir introduisait lentement l'encre qui se répandait avec lenteur, guidée mentalement par l'esprit de la Lame Noire, infiniment concentrée sur sa tâche. Bientôt ce ne furent plus seulement des caractères qui apparaissaient sur les bras du Balafré mais également une somptueuse tête de dragon qui émergeait de l'un des symboles, la gueule ouverte sans pourtant dégager d'agressivité. Il paraissait paisible. Tout autant que nos deux personnages.
    Quand le motif eut fini d'être tracé, les mains de Shui retombèrent ballantes le long de son corps gracile, admirant à la fois son œuvre et le support de cette dernière. Elle avait gravé Akira. Elle avait laissé cette splendide trace qui n'était pourtant qu'éphémère et disparaitrait avec le temps. Mais c'était comme si quelque part elle venait de graver également son âme, mais dans l'espoir que la marque qu'elle ait pu y laisser soit, elle, éternelle. Comme si elle s'immisçait en lui pour mieux se l'approprier encore et le garder à tout jamais près d'elle.


    - J'ai terminé Akira... Murmura-t-elle dans un souffle infime qui vint briser le silence qui régnait depuis plusieurs heures.


Hors Jeu:


Dernière édition par ShuiLong Zhang le Ven 18 Mar 2011 - 1:18, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas

Akira Satetsu



________________

Akira Satetsu
________________


Race : Démon Commun
Classe : Larme des Cendres.
Métier : Artiste.
Croyances : Aucune.
Groupe : Solitaires.

Âge : 18 ans.

Messages : 150

Fiche de Personnage : Cendres.


Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] _
MessageSujet: Re: Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]   Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] EmptyMar 15 Mar 2011 - 17:09

Hors RP:


Ô combien doux. Ce contact légèrement douloureux, dessinant des caractères, sur sa peau tiraillée et sèche. Le démon avait la tête posée sur les genoux de Shui. Il s'y sentait bien. Comme protégé. Contre n'importe quels dangers qui pouvaient rôder. Dans les eaux noires, il se sentait bercé. Son enfance le gagnait, il était un enfant. Durant ces quelques instants. Et ShuiLong veillait sur lui. Il avait déjà oublié d'où leur était venu l'idée de tatouer ces caractères, pourtant éphémère sur l'épaule d'Akira. Peu importait, ils partageaient un moment important. Il sentait tout ce que donnait la démone dans ces caractères à l'encre. Cela faisait partie de sa personne, de son être, de son âme. Le cœur apaisé, moins lourd, les yeux clos, il redoutait le moment où Shui terminerai. Alors qu'il se laissait aller, il sentit les légères gouttes de pluie sur sa joue. La pluie.. Ou plutôt la bruine. Peut-être y avait-il de la brume.. Ils auraient alors eu l'apparence de fantômes. En pensant à cette image de loin, il eut envie de dessiner. Un lac, deux êtres chimériques en son centre, la brume, la pluie, le ciel sombre. Que ce soit le jour ou la nuit, le ciel était souvent noir. C'est ce qui faisait un des charmes du Vein.
Il songeait, depuis un moment. Serein. Mais, trop vite vint le moment où il ne sentit plus la fine lame sur sa peau. Si le frottement léger des poignets de Shui sur son bras ou son cou. Quelque chose parut se briser. Il serait bien resté ainsi pour toujours. Une tristesse abstraite le gagna, mais il l'ignora, pour se concentrer sur ce que ferait Shui. Akira crut comprendre qu'elle laissa tomber ses bras, ballants. Elle devait sûrement contempler son œuvre. Nul besoin de faire de même pour deviner qu'elle devait être splendide. Oui, Shui était une artiste, dans son style. Une artiste légèrement chaotique, au caractère changeant, au regard de douleur. ShuiLong était l'incarnation de son art à lui. C'était sa pluie. Sa souffrance. Sa rage.
Et sa voix retentit, comme un léger murmure, dans la brise qui agitait les vagues.


- J'ai terminé Akira...

A contre cœur, ce dernier releva la tête. La pluie commença à s'intensifiait. Pourtant torse nu, il n'avait aucunement froid. Le démon avait oublié où se trouvait sa tunique et son arme. Il avait tout oublié, durant les longues et agréables minutes où Shui s'était occupée de lui. Il la contempla. La chevelure de jais, rappelant le plumage des corbeaux qu'Akira appréciait. Ses rétines à se damner. Sa peau étincelante. Ses traits si délicats, si fins. Elle inspirait tant de choses. C'était oppressant. Lui qui ignorait ce qu'était la beauté dont parlait les humains, il pouvait cependant dire que ShuiLong était sûrement la démone la plus réussie. Elle était.. parfaite. Blessante, sensible, violente. Tant de sentiments contradictoire mélangés ensemble. Tant de choses qu'Akira admirait. Il se déchira la mâchoire pour sourire, ne sachant que dire, et n'ayant toujours pas le courage de parler spontanément. Il fallait la remercier, qu'elle sache, même avec ce sourire douloureux et ce regard qu'il lui était reconnaissant.
Pourtant, malgré sa proximité, parler le dégoûter toujours profondément. Entendre résonner l'écho de sa voix dans sa tête lui donnait des migraines atroces, des envies de vomir. C'était invivable, et pourtant, avec elle, il avait du parler. Répondre à ses questions, poser les siennes. Dernièrement, sur Feleth, il avait trop parler. C'est pour cette raison sûrement, qu'il ne faisait que penser à son passé. Mais c'était terminé, même si la démone lui rappelait clairement Mordeuse, il cessait d'y penser. Il se concentrait uniquement sur elle.
En effet, une brume prit vite possession du paysage. Enveloppant les deux corps, telle une amante possessive, protégeant ses deux aimés comme une louve. Le démon se souvint de l'étreinte presque similaire de Shui, lorsque son cœur avait explosé dans sa poitrine. Oui, cette magnifique femme pouvait être comparé à une louve. Protectrice, agressive, fascinante, énigmatique. La bravoure lui revint. Une boule d'épines et de feu lui monta dans la gorge, il crut qu'il allait cracher du feu lorsqu'il parlerai.


- C'est étrange.. Je n'ai jamais connu telle infime douleur aussi agréable.

Infime douleur. Oui, la grande aiguille de Shui lui avait un peu fait mal. Mais en fait, ça lui avait fait du bien. Masochiste.
Il avait presque envie de rire. Rire ? Le démon cligna des yeux. Il n'avait jamais rit.. De toute sa vie. Comment riait-on ? D'où venait cet automatisme bruyant ? Elle pourrait peut-être lui apprendre. Mais est-ce qu'elle riait, elle ? Que d'énigmes. L'humanité n'était décidément pas pour lui. Ses dents se mirent à claquer. La pluie se faisait diluvienne. Et son corps s'était affaibli sur Feleth. Il mourrait de froid.
Revenir en haut Aller en bas

ShuiLong Zhang



________________

ShuiLong Zhang
________________


Race : Démon Commun
Classe : Combattant de l'Eau Noire
Métier :
Croyances : Aucune
Groupe : Solitaires (Déserteuse)

Âge : 52 ans

Messages : 170


Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] _
MessageSujet: Re: Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]   Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] EmptyVen 18 Mar 2011 - 2:24


    Les yeux d'un bleu mirifique du Balafré s'étaient maintenant rouverts, offrant à la démone le loisir de se plonger encore une fois dans le captivant horizon céruléen que reflétait son regard. Elle était capable de se perdre dans cette étendue infinie, sombre, froide et pourtant si accueillante, si délicate qu'elle percevait dans chaque nuance des ses iris d'une couleur similaire à celle des vagues d'un océan qui se prépare à la tempête. Quel ensorcelant mélange de glaciale animosité et de beauté à la fois ! Elle y reconnaissait presque la même fougue que celle de Mordeuse, mais une fougue plus tempérée peut-être plus obscure et réservée. Une fougue plus jeune, plus sage dans la sérénité de son calme froid mais peut-être plus folle quand on décelait la petite lueur vive, agitée qui illuminait son regard.
    La pluie les enveloppait. Elle le sentait grelotter contre elle. Mais la démone ne craignait pas le froid. Le froid lui était inconnu. Elle était naturellement froide, insensible aux températures glaciales. Et l'eau était sa meilleure alliée. Comment concevoir qu'elle puisse un jour devenir son ennemi en la glaçant jusqu'aux os ? Absurde !
    Une vieille idée lui revint en tête : si seulement elle avait eu la peau d'une humaine... Elle aurait pu réchauffer cet enfant qu'elle tenait et non pas le frigorifier au contact de ses étreintes comme elle était en train de le faire actuellement. Ceci dit, elle était bien trop égoïste pour le voir se détacher d'elle. Pas maintenant.

    Ses lèvres tremblaient. Il s'était figé dans un sourire douloureusement charmant qui le caractérisait. Chaque expression d'Akira semblait être une torture, à la fois pour son âme et pour son corps et elle ne pouvait s'empêcher de trouver cela diablement mignon. Attendrissant. La douleur qu'il s'infligeait pour tenter d'exprimer, ne serait-ce qu'une infime partie de ses émotions était attendrissante. Voir même délectable dans une certaine mesure.
    La démone n'ajouta point de mots, le laissant se retourner l'estomac pour chercher ses mots, consciente que chaque son qui sortait de sa bouche était tel un coup de couteau dans sa poitrine. Elle ne pouvait pas dire pourquoi ce jeune démon avait tant de mal à s'exprimer, tout ce qu'elle pouvait dire c'était que ce malaise était... intéressant. Ceci dit, ce n'était pas un obstacle entre eux. Ils se comprenaient sans avoir besoin de parler. Le Balafré était expressif... À sa manière. Il suffisait de savoir lire entre les lignes. Chacun de ses mouvements, de ses gestes, aussi infimes soient-ils avaient un sens.


    - C'est étrange.. Je n'ai jamais connu telle infime douleur aussi agréable.

    Enfin, il avait réussi à prononcer quelques mots. Elle le gratifia alors d'un sourire tendre et passa une main sur son front, écartant quelques mèches qui venaient obstruer son regard avant de se détourner du démon pour attraper sa sacoche et en sortir un long tissu noir qu'elle utilisa pour essuyer son instrument.

    - Rares sont les gens capables d'apprécier la subtile sensation de douleur et de plaisir que procure le tatouage. Tu es chanceux Akira.

    Shui trempa sa grande aiguille dans l'eau, l'essuya de nouveau et la rangea soigneusement dans un grand étui en ébène avec le grand flacon d'encre noir qu'elle venait d'utiliser. Puis elle revint à son nouveau protégé et posa deux mains glacées sur ses épaules pour le faire doucement tourner vers l'eau afin qu'il puisse y admirer son reflet et les décorations toutes nouvelles incrustées à même sa peau.
    Plic. Ploc. Les gouttes de pluie tombaient sur eux, tombaient dans l'eau, formant un concerto apaisant. Elles se mêlaient à cette espèce de lac sombre dans de raffinés petits bruits d'éclaboussement. Et la belle musique silencieuse que formait le ciel qui tombait sur la terre avait éveillé des pensées farfelues dans l'esprit de la démone. Et si... ?


    PLOUF !

    Un soudain grand bruit d'eau, un giclement. Les paumes de Shui s'était plaquées contre le dos du démon et l'avaient poussé avec une force qu'on aurait difficilement soupçonné dans un corps à priori aussi frêle, gracieux. Et le Balafré était tombée comme une masse dans le lac. Un rire cristallin sortit alors de la gorge de la Zhang qui se moquait gentiment de la surprise qu'il devait éprouver. Il n'y avait rien de méchant dans ce rire, rien de faux. Elle était simplement joueuse, naturelle, enjouée. Car telle était Shui. Une eau. Imprévisible, variable, changeant d'une humeur à l'autre même parfois au gré de minuscules sensations.

    - Il faut bien humidifier ton nouveau tatouage pour s'assurer qu'il dure le plus longtemps possible ! Prétexta-t-elle pour justifier son geste impulsif, le regard brillant de malice.



Dernière édition par ShuiLong Zhang le Ven 18 Mar 2011 - 20:51, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas

Akira Satetsu



________________

Akira Satetsu
________________


Race : Démon Commun
Classe : Larme des Cendres.
Métier : Artiste.
Croyances : Aucune.
Groupe : Solitaires.

Âge : 18 ans.

Messages : 150

Fiche de Personnage : Cendres.


Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] _
MessageSujet: Re: Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]   Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] EmptyVen 18 Mar 2011 - 7:23

Malgré le froid, chaque fois que Shui le touchait de ses paumes gelées, cela le réchauffait. De l'intérieur. C'était le principal. La douleur physique n'était rien. Il pouvait très bien perdre un orteil à cause du froid, rien ne l'arrêterait. En tout cas, pas une simple blessure. Il était plus fort que ça. Le choc de sa voix passé, il réussit à se détendre. Ses muscles se décrispèrent. Même si il avait encore et toujours énormément de mal à parler, Shui trouvait toujours le moyen, de part ses réponses, de le rassurer. De lui faire oublier l'écho écœurant de sa voix. Les paroles de Shui résonnèrent donc. L'apaisant. Elle nettoya son aiguille, et rangea son matériel et tourna le corps du démon, glaçant ses épaules. Il put y avoir le tatouage. C'était magnifique. Le dragon, gueule ouverte, sans aucune trace d'agressivité, lui plaisait particulièrement. Même si, ces caractères énigmatiques l'avaient toujours fasciné.
Il se sentait terriblement bien, cette fois-ci. La tristesse qui l'avait touché lorsque Shui avait achevé son œuvre était partie. Et le démon commençait à s'habituer au froid. Il apercevait Shui derrière lui. Comment un tel être pouvait exister ? Si fascinante. Ce mot revenait tout le temps. Il était impossible de finir par la connaître entièrement, ou alors au bout de siècles et de siècles. Elle semblait toujours dissimuler une partie d'elle. Pas un secret, non, mais une partie de son être. Dont elle avait honte ? Peur ? Qu'elle voulait protéger du regards assassin des autres ? Peut-être qu'un jour, il la découvrirait, cette partie. Il continuait de réfléchir, quand il se sentit pousser et atterrit lourdement sous l'eau. Elle.. ?
Le visage submergé, il sourit, entendant son rire à la surface. Ressortant le haut du corps de l'eau, trempé, il reprit son souffle. Haussant les sourcils, un fin sourire, vengeur ? Amusé. Comment faisait-elle pour le convertir instantanément à tout ce qu'elle faisait ? Le regard de la démone était bien plus amusé que le sien, elle semblait bien, elle aussi. Sereine. Il fallait trouver un moyen de la faire rire à nouveau. Mais elle était forte, il ne fallait pas la sous-estimer, la mettre dans l'eau ne serait pas aussi simple. D'autant qu'elle devait si attendre. Elle justifia son acte, une lueur dans les yeux.


- Il faut bien humidifier ton nouveau tatouage pour s'assurer qu'il dure le plus longtemps possible !

Il la tenait sa solution. Alors comme ça, il devait humidifier le tatouage pour prolonger sa durée ? Alors, il faudrait peut-être aussi humidifier ses idées pour la calmer un peu. Et puis, elle avait également des tatouages. Peut-être s'était-elle piégée toute seule. Être trempé, lui permettait de la mouiller rien qu'en la touchant. Il s'avança, faisant un bruit familier avec les vagues qui se frottaient à son pantalon et partaient derrière lui. Sous l'eau, il chercha la jambe de Shui avec la sienne, pour la faire basculer. Il la sentait glisser, l'attrapa dans le dos et sous les genoux. Elle avait beau avoir de la force, elle était plus légère qu'un caillou. Ou comme le disaient les humains, plus légère d'une plume. Le démon se retourna, avançant dans l'eau, au fur et à mesure qu'elle se faisait plus profonde. Ne touchait que les pieds de Shui.
Il souffla fort, discrètement, et avec cette même appréhension, fit sortir quelques mots de sa bouche. Tentant d'avoir le ton fourbe et amusé qu'il avait dans sa tête.


- Et tes tatouages à toi alors ?

Sur ces mots, il s'enfonça sous l'eau avec le corps de Shui dans ses bras. Il était impossible de voir quoique ce soit dans cette eau noire. Mais il avait plus chaud sous l'eau, qu'à la surface. L'eau était désormais profonde. Lentement, sans donner l'impression de la jeter, il se défit de cette étreinte à moitié emprise, et essaya de distinguer son corps pâle se mouvoir dans l'eau. Le démon resta là. Battant légèrement des bras, et des pieds. La caresse de l'eau était irréelle. Cette eau noirâtre, malfaisante, inquiétante, était pourtant d'une chaleur étonnante au final. Ou peut-être était-ce la chaleur de son cœur qui battait tranquillement dans sa poitrine ?
Après avoir parler, il n'avait pas écouter l'écho de sa voix. Il avait juste profiter de ce moment avec la démone. Le fait de la tenir lui assurer qu'il pouvait lui aussi, la protéger. Bien qu'elle n'en ai nullement besoin. Elle était bien plus forte que lui. Capable de résister à tout et même sûrement de fermer ses émotions à tout. Et pendant qu'il se laissait bercer, il en qu'il devait observer le corps de Shui.
Malheureusement, Akira n'était pas un démon d'eau, il avait donc besoin d'air. Au bout de quelques minutes à réguler ses mouvements, et à penser il du se pousser avec ses jambes pour retourner à la surface. L'eau se fit froide alors. Et lorsqu'il sortit la tête de l'eau, il sentit le vent lui fouettait le visage. Il tourna légèrement les yeux une ou deux fois.
Où était Shui ?


Hors RP:
Revenir en haut Aller en bas

ShuiLong Zhang



________________

ShuiLong Zhang
________________


Race : Démon Commun
Classe : Combattant de l'Eau Noire
Métier :
Croyances : Aucune
Groupe : Solitaires (Déserteuse)

Âge : 52 ans

Messages : 170


Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] _
MessageSujet: Re: Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]   Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] EmptyLun 28 Mar 2011 - 2:44


    Ses jambes graciles dans l'eau, ses yeux d'encre dans l'eau, son attention dans l'eau... Sur Akira. Elle l'observa s'enfoncer dans le lac, absorbé par le liquide sombre qui semblait l'appeler à lui. Elle riait, bien contente de sa taquinerie pourtant digne d'une enfant de cinq ans.
    Et bien entendu, elle s'attendait à une contre-attaque. Un geste de la part de son nouveau protégé. Elle voulait le voir sourire, peut-être mieux : rire. Elle attendait qu'il agisse, qu'il joue avec elle. Elle voulait le voir moqueur, s'assurer que lui aussi, dans le fond, avait toujours ce petit côté de grand gamin. Après tout, il ne pouvait pas n'être qu'une coquille remplie à rabord de sentiments houleux, conflictuels. Était-il capable de s'amuser sans se soucier du monde qui l'entourait ? Avait-il la même malice que sa mère ? Pourraient-ils réellement partager tous ces moments de complicité différents qu'elle avait vécu avec elle ? Inconsciemment, elle le testait.
    Shui le laissa s'approcher d'elle, un sourire provocateur sur ses lèvres sans couleurs, le défiant de la plonger dans l'eau noire. Et elle ne fut pas déçue en se sentant agrippée et hissée dans les bras. Elle ne se débattit pas. Après tout, c'était ce qu'elle voulait. Et elle aimait ça.


    - Et tes tatouages à toi alors ?

    Elle voulut lancer une plaisanterie mais il était déjà trop tard. Le lac les engloutissait déjà. En apnée sous l'eau, elle voulut rire de nouveau, délectée à la fois par l'étreinte d'Akira et par celle de l'eau opaque. C'était plus qu'agréable. Les deux veillaient sur elle, les deux l'entouraient et les deux la protégeaient. Les deux étaient ses alliés et elle affectionnait les deux. Impossible d'y voir quoi que ce soit sous la surface. Mais elle sentait toujours les paumes chaudes du démon sur son corps fragile. Ses mains s'enroulèrent autour de son cou et elle se pencha vers lui pour souffler quelques bulles dans sa figure avant de se défaire avec souplesse de son emprise, s'éloignant avec la grâce d'une sirène.
    Tandis qu'il remontait vers la surface, elle se laissa sombrer dans la pénombre aquatique, désireuse de retrouver ces fonds marins qui lui avaient tant manqué. Shui était une nageuse d'exception. Née d'une famille de démons aux affinités aquatiques, elle avait une aisance naturelle dans l'eau. Au bout de quelques brasses, quelques lueurs vives apparurent et elle trouva ce qu'elle cherchait : le petit monde aquatique du Vein. Ce micro-climat de plantes et de petits poissons translucides brillant d'une étrange lueur qui pouvait aller du bleu, au jaune en passant par le rose. S'agenouillant délicatement au milieu d'un nid d'algues, elle recueillit entre ses doigts fins un morceau de corail émanant une douce lueur bleutée, puis se propulsa avec ses jambes pour revenir vers Akira, sortant de l'eau juste derrière lui. Avant qu'il n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit, elle passa ses bras sur ses épaules et prit ses mains entre les siennes pour faire glisser le long de son poignet droit le bout de corail qui avait l'étrange forme d'un bracelet. Sorti de son élément naturel, l'étrange morceau de corail se mit à clignoter, projetant de minuscules étincelles bleutées puis s'éteignit.


    - Décidément, ces choses-là sont vraiment éphémères... Déclara-t-elle ayant oublié que ce drôle d'animal là mourrait en perdant tout son éclat au contact de l'air. Elle s'enfonça alors un peu dans l'eau, la mine boudeuse face à ce cadeau raté, ne laissant apparaître que ses yeux et son front. Tandis que ses longs cheveux d'ébène ondulaient autour d'elle comme mille fins serpents, une alerte la fit émerger de ses pensées. Elle sortit entièrement la tête et se mit à scruter les alentours, ayant détecté une présence intruse. Qui donc osait s'immiscer entre les deux démons pour une fois presque paisibles ?


Dernière édition par ShuiLong Zhang le Lun 28 Mar 2011 - 15:23, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas

Le Violoniste

Fondateur | Simple passant

________________

Le Violoniste
________________


Race : Démon Commun
Classe : Sorcier
Métier : Musicien / Conteur / Sculpteur / Boutiquier
Croyances : Aucune
Groupe : Solitaire

Âge : L'âge des mondes

Messages : 413

Fiche de Personnage : ♣️

Histoire de Personnage : ♠️

Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] _
MessageSujet: Re: Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]   Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] EmptyLun 28 Mar 2011 - 12:20

Un son continu, grave, vibrant lentement dans les oreilles. La vision ne permettait de voir que quelques parcelles de réel, dans une masse noire. Au dessus, une faible lueur bleutée, ondulante autour de deux points. A droite, une main, à moitié enterrée dans un sable gris. Quelques doigts qui bougent, créant nuage éphémère, qui retombe. Les yeux noirs admiraient cette pénombre abyssale, perdant peu à peu vie. Le Violoniste sourit, laissant échapper quelques bulles qui grimpèrent vers la lueur bleutée.
_________________________________________________________

Un petit bosquet de feuillus bordait le lac aujourd'hui, non loin des falaises. Des fines racines, innombrables, s'enfonçaient dans la roche noire. Formant une sorte de tapis de bois, sur lequel les pied d'un démon avançaient. De longs doigts de musicien écartaient les feuilles et les branches. La mâchoire crispée et l'œil triste, comme si un profond dégout le hantait, le Violoniste faisait route vers le Lac des âmes perdues. Quelques instants longs défilèrent, avant qu'enfin, à travers les arbres, naisse une vision des eaux. L'être sombre s'immobilisa. Effectivement. Comme il le pensait, à ses pupilles apparurent deux étranges poissons de terre, ballottant sur l'onde. Akira Satetsu et ShuiLong Zhang. Des démons, des démons plutôt intéressants. Un air glacial envahit la gorge du Violoniste, et fur recraché en un soupir méprisant. Ses chausses quittèrent le lit de bois, pour venir sur une plage de galets et de sable fin. Le ciel se révéla. Noirâtre.
Le Violoniste, sans bruits, progressa vers ses deux semblables. Tel une ombre dans l'ombre. Ils semblaient l'avoir aperçu malgré tout. De toute façon, il ne cherchait guère la discrétion. Ses longs cheveux tanguaient au rythme de sa marche. La tête penchée, les bras ballants. Il ressemblait à un pantin. Ses jambes s'élançaient lentement, avec répétition, jusqu'à ce qu'il voit le reflet de son visage dans le début des eaux d'encre. Visage, Banal. Alors il ne put s'empêcher de lever les yeux vers ShuiLong et Akira.
Il sourit. Des petites bulles apparurent et éclatèrent à côté des proches de Mordeuse. Il les pointa, les bulles, de l'index.

- Vous ne voulez pas plonger à nouveau ?

Son ton était empli d'un mystère malsain. D'autant que le visage du musicien n'affichait aucune expression, ni curiosité, ni crainte, ni envie, ni malice. Il les regardait comme si rien ne se passait, comme il aurait pu fixer un mur. Toujours de la même voix, il ajouta :

- Parce que je crois que ça se noie, là-dessous.

Alors le Violoniste pencha la tête, comme pour les saluer. Et, serein, il s'assit, les mains posées derrière lui, regardant vers le haut. Le bout de ses orteils plongeaient dans le liquide froid. N'écoutant plus ce qu'il se passait, les laissant décider de ce qu'ils feraient, il explorait l'unicité du ciel de son regard morne. Quelques instants passèrent, avant que de voix ne se fasse entendre à nouveau.

- Laissez-tomber, finalement. Ça se noie plus, c'est mort.
_________________________________________________________

Le cœur ralentissait et la bouche grandissait, remplis d'un liquide noir. Le sourire s'élargissait, fendant le visage d'un mal contre nature. Ses bras s'étendaient, tel un corbeau s'apprêtant à partir.
Un son continu, grave, vibrant lentement dans les oreilles. Puis plus rien. Un petit cadavre au fond du lac, un petit cadavre au visage artistique, musicien, Violoniste.
Revenir en haut Aller en bas

Akira Satetsu



________________

Akira Satetsu
________________


Race : Démon Commun
Classe : Larme des Cendres.
Métier : Artiste.
Croyances : Aucune.
Groupe : Solitaires.

Âge : 18 ans.

Messages : 150

Fiche de Personnage : Cendres.


Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] _
MessageSujet: Re: Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]   Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] EmptyLun 28 Mar 2011 - 15:29

La démone de marbre avait du plonger, plus profondément dans cette délicieuse eau noire. Ses bras firent un cercle, pour maintenir le corps d'Akira à la surface. Le paysage était si chaotique. Le ciel noir, l'eau noire. Le vent froid, la pluie froide. Les deux s'unissaient, dans une ambiance désastreuse tellement magnifique. Et dans ce tableau de néant, les deux corps froid. S'unissant au vent et à la pluie. Chimères de douleur et de joie. Et tandis qu'il songeait à leur tranquillité, le calme de leurs deux âmes, l'eau fit un bruit derrière lui. Typique d'une tête qui en sort. C'était Shui, elle passa ses bras sur les épaules nues du démon, et se saisit de ses mains. Elle tenait une sorte de morceau de corail colorée d'une lumière bleutée. Le passant lentement sur son poignet droit, les yeux similaire à l'algue regardèrent la lueur. Clignotements. Puis, plus rien. Contre son dos, il sentit le corps de Shui durcir. Elle était déçue.

- Décidément, ces choses-là sont vraiment éphémères...

Oui, la lueur n'avait pas duré. C'était dommage. Mais contrairement à elle, Akira trouvait le simple bracelet des mers suffisant. Objectif, pour une fois. Et pourtant, cette lumière bleu si étrange, si énigmatique, reflétait le caractère de Shui. Et tout comme elle, la lueur avait décidé de faire ce qu'elle voulait. S'éteindre. La main gauche du démon vint caresser le morceau de corail. Pivota, et regarda le visage de Shui, à moitié dans l'eau. Il ne restait que ses yeux, et ses cheveux, tout autour d'elle. Quelque chose le frappa en pleine poitrine. Sa mine était sombre, elle.. boudait. Mais ce simple regard lui évoqua un élan de tendresse monstrueux. Il faillit tendre la main pour effleurer sa joue, sauf qu'elle ressortit de l'eau brusquement et tourna petit à petit le visage. Akira inspira et en effet. Il y avait une présence.
Un agacement intense remplaça la tendresse. C'était un autre démon. Et il osait venir troubler leur paix ? ShuiLong et Akira étaient d'une tranquillité fragile, et ce démon venait les déranger, briser leur bulle. Tâcher le paysage. Le démon balafré s'avança au côté de sa seconde mère, son amie, sa compagne de souffrance, et retrouva pieds. Le sable lui chatouilla les orteils, tendre et ferme. Il y enfonça ses pieds, serra les poings et distingua une silhouette. Il était là, proche, d'apparence fine, les cheveux longs. Sale ? Oui. Il s'approcha, sans discrétion, au bord des eaux. Sa tête était penchée, ses bras lâches. Une marionnette macabre. Refoulant son soupir, à la vue d'un démon sans la moindre armes. Au moins, ils pourraient le faire partir, ou, partir eux, à contre cœur.
Sa peau n'était pas aussi pâle que la leur. Ses cheveux sales. Ses vêtements, autrefois peut-être nobles, mal mis, sales eux aussi. Et alors que le démon les fixait étrangement, des bulles se mirent à faire du bruit, près de Shui, et de lui. Il les pointa. Akira frissonna. Quelque chose d'étrange émanait de cette ambiance étrange. L'étrange. Comme si le démon incarnait l'étrange. C'était presque terrifiant. L'Étrange parla.

- Vous ne voulez pas plonger à nouveau ? Ses paroles lui parurent lointaine. Pourtant, le démon aux longs cheveux n'étaient pas loin. Mais Akira était encore enveloppé par la douce chaleur épineuse du moment intense que Shui et lui avait partagé. Il aurait tout donné pour le revivre. Le balafré avait encore énormément de mal à se détacher du passé. La preuve avec Mordeuse. Et même avec Shui. Au fond, il aurait aimé à nouveau sentir l'étreinte de la démone, assouvissant ses larmes.

- Parce que je crois que ça se noie, là-dessous.
Ses yeux se tournèrent vers ShuiLong. Elle était neutre. Les lèvres du démon, du côté droit partirent sur sa joue. Un fin sourire. Un immense progrès. Avant, sourire lui aurait détruit le visage. Mais là, avec cette présence maternelle à ses côtés, il aurait même pu.. rire. Bien que le rire restait un mystère pour lui. L'autre démon, en face, parla à nouveau. D'une voix qui sembla conclure son monologue.

- Laissez-tomber, finalement. Ça se noie plus, c'est mort.
Ne réfléchissant pas énormément, Akira se dirigea vers les bulles, perdant légèrement pieds et plongea. Il aperçut le corail coloré qu'avait trouvé Shui, et, enfoncé dans le sable, sous de petits rochers, un corps. Sombre découverte typique du Vein. L'air lui manqua, se poussant vers la surface, passant de chaleur à froideur. Revoyant Shui. L'eau lui paraissait être un songe. Comme si, en retournant respirer, sa vie s'effacerait, avec ses souvenirs. Noyé dans cette eau noire et chaleureuse.
Sur ses pensées, il partit chercher le corps qui avait produit les bulles. Ne prêtant guère attention à son visage et aux racines de son être, Akira le dirigea vers là où il pourrait avoir pied. Le cadavre flottait désormais. Avant d'ouvrir à nouveau les yeux, le démon passa une main dans ses cheveux trempés pour se dégager le visage. Le corps ruisselant et gelé, il baissa le regard sur le cadavre. Stupéfaction. C'était.. le démon.
Il remonta vivement la tête vers l'autre, près de l'eau. Toujours là. Les yeux légèrement écarquillés, puis, regarda Shui.

Le cadavre l'appelait. Il songea à une chose. Un souvenir. Une magnifique ligne de caractère dans la langue Zhang, celle de Shui. Il avait soudainement envie de la graver sur le torse mort du jumeau démoniaque. Mais avec quoi ? Repoussant à nouveau ses cheveux, Akira fouilla sa poche et trouva une sorte d'écharde. Plantant le bout aiguisé dans la peau, un sang noir coula, alors que le balafré gravait les cinq ou six caractères. L'œuvre pitoyable terminé, caressant son tatouage, il repoussa le corps, devant lui. Ce dernier flotta plus loin, et tétanisé par une peur étrange, un dégout intense et une tristesse naissante, Akira se rapprocha de la Zhang.
Autour de lui, une sorte de nuage indescriptible flottait. Mêlant le démon, les deux démons. Des jumeaux ? C'était à en perdre l'esprit. Sauf qu'Akira l'avait déjà perdu. Une peur intense. Le démon encore vivant pouvait avoir dix fois la puissance de Shui. Les deux compagnons pouvaient disparaître d'un seul coup. Autant mourir lui, cela ne le gênait pas. Mais si Shui venait à disparaître, mourir.. Ce serait pire. Le démon, même mort, serait enfermé dans une torture sans nom.
Et sa tristesse, était celle de tout à l'heure. La mélancolie. L'envie de retrouver cette complicité indestructible, qu'avait pourtant brisé ce démon.
Ses doigts allèrent effleurer discrètement le bras de Shui, vers son poignet. Alors qu'une haine étouffante et brûlante lui dévorait le corps et l'esprit.


Note:
Revenir en haut Aller en bas

ShuiLong Zhang



________________

ShuiLong Zhang
________________


Race : Démon Commun
Classe : Combattant de l'Eau Noire
Métier :
Croyances : Aucune
Groupe : Solitaires (Déserteuse)

Âge : 52 ans

Messages : 170


Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] _
MessageSujet: Re: Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]   Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] EmptyMar 29 Mar 2011 - 1:11


    Le bruit d'un souffle. Un sifflement d'air, infime mais suffisant pour que le regard de Shui ne se fige dans la direction par laquelle arrivait l'intrus. Elle frissonna. Non pas de froid, mais de peur. Les sens déjà en alerte, la démone se raidit. Cet être qui venait d'apparaître... Il était mille fois trop vieux, trop puissant. C'était la première fois qu'elle ressentait l'aura d'une chose aussi ancienne. À vrai dire elle ne pensait même pas qu'un démon aussi âgé puisse exister autre part que dans les légendes qu'on lui soufflait lorsqu'elle était enfant. Tenter de mettre un nombre d'années devant cet étrange individu semblait dérisoire. Tout comme serait le moindre de ses gestes ou de ses paroles vis-à-vis de ce dernier. Incapable de bouger, paralysée dans un mélange de fascination et de terreur, Shui resta là, bercée dans les vagues, ses yeux d'encre rivés vers la silhouette qui prenait peu à peu forme. Il était difficile de distinguer quoi que ce soit dans l'obscurité devenue soudainement oppressante qui les entourait mais elle jura pourtant apercevoir une forme humanoïde. S'il ne dégageait pas cette effroyable sensation de bizarrerie, elle aurait presque pu jurer avoir à faire à un voyageur humain ordinaire... Quoique ses traits étaient vides de toute expression. Trop vides. Elle détestait ça. Tomber sur un démon plus froid qu'elle.
    De fins mouvements d'eau près d'elle la firent sursauter. Des bulles ? Qu'est-ce que ? Il y avait-il quelque chose sous ses pieds ? Quelque chose d'inconnu prêt à la saisir et à l'entraîner dans les profondeurs abyssales du lac ? Non, non, ce n'était pourtant pas possible, elle venait de plonger, d'examiner les fonds ! Et pourtant, malgré tout l'amour qu'elle portait à ce lieu, à cette eau sombre qui était son berceau, elle se sentit menacée. Toutefois sa figure entière s'était réfugiée derrière le masque de froideur et de sévérité qui la caractérisait. En dépit de la peur qui lui rongeait le cœur, elle restait neutre, ses sourcils légèrement froncés.


    - Vous ne voulez pas plonger à nouveau ?

    Sa peau naturellement lisse se recouvrit de petites bosses. Elle avait la chair de poule. Le ton indescriptible qu'il utilisait lui déplaisait au plus haut point. Et elle devinait qu'il n'y avait pas à essayer de comprendre ce qu'il disait, ni ce qu'il ferait. Parce que comment comprendre un tel être ? Si vieux, si puissant ? Impossible. Il était simplement impossible de tenter même d'imaginer ce qu'il pouvait bien se tramer dans l'esprit de ce démon millénaire. Si tenté qu'il ait toujours un esprit. Qui savait à un tel âge ?

    - Parce que je crois que ça se noie, là-dessous.

    Il s'assit, ses orteils dans l'eau et Shui voulut hurler. Lui interdire de toucher au lac, à ce liquide qui veillait sur elle. Elle ne voulait pas qu'il s'approche, pas qu'il ait un contact dans l'eau dans laquelle elle baignait, de peur qu'il ne la contamine, qu'il entre en contact avec elle à travers cette précieuse eau.
    Elle osa se détourner de ce menaçant intrus pour examiner Akira qui lui aussi avait retrouvé l'impassibilité qui le caractérisait.


    - Laissez-tomber, finalement. Ça se noie plus, c'est mort.

    Elle sentit le piège, la menace, l'inconnu. Elle ne voulait pas savoir de quoi il parlait, de peur de faire une découverte dérangeante, quelque chose qui ne la bouleverse ou ne veuille lui nuire. Physiquement comme mentalement. Mais Akira, lui, bougea. Elle voulut le retenir, mais il était trop loin. Tout ce qu'elle put faire ce fut quelques pas rapides dans le sable et un avertissement non-écouté :

    - Ne l'écoute pas !

    Trop tard. Il avait déjà plongé. Elle scruta l'eau noire un moment, hésita à le rejoindre et revint à l'inconnu, lui jetant un regard des plus mauvais nonobstant la terreur qu'il lui infligeait. Sa bouche s'ouvrit. Elle voulut lui intimer de partir, de les laisser, quitte à le supplier. Mais elle était écrasée par sa prestance et ne put que fixer bêtement ce démon, lèvres ouvertes et gorge étouffée sous la pression. Un nouveau bruit d'eau la fit sursauter et elle fit volte-face espérant retrouver son protégé revenu à la surface. Mais elle tomba nez-à-nez avec un cadavre effrayant au visage semblable à ce démon malsain qui venait les déranger. Portant une main à sa bouche dans une expression de surprise effrayée, elle bondit en arrière tandis que Le Balafré émergeait et ramenait sa trouvaille vers le rivage. Son attitude l'estomaquait. Que faisait-il ? Était-il aussi imprudent ? Elle souhaitait le rejoindre et lui poser la question mais ne pouvait se résoudre à sortir complètement de l'eau, à se rapprocher du démon avec ses vêtements trempés, sans doute devenus transparents. En dehors du lac, elle serait définitivement sans défense.
    Alors elle observa de plus loin, l'eau au niveau de sa poitrine le jeune démon tracer des caractères sur la carcasse. La nausée la prit aux tripes. Et la colère aussi.
    Shui se résolut à se mouvoir et vint à Akira, s'extirpant de l'eau sombre pour récupérer ses deux sabres soigneusement posés près de sa besace de voyage. Elle jeta un coup d'œil des plus dégoutés au cadavre et sa main vola dans l'air pour claquer contre la joue d'Akira :


    - Qu'est-ce que tu fais Akira ? Ces caractères sont l'héritage de ma famille, de ta famille ! Tu n'as pas le droit de les dessiner n'importe où et encore moins sur un bout de chair répugnante qui vient souiller la pureté de ce lac !

    Elle se lança à la poursuite de la charogne, ses mouvements entravés par ses deux lames et le courant, comme si à présent le lac la rejetait ou que le macchabée la fuyait. Les morts courent vite. Le sang qui s'écoulait du mort se mêlait à l'eau et malgré l'obscurité de celle-ci, sa couleur semblait tout de même changer. C'était comme s'il infectait le lac en entier par la répugnance qu'il inspirait à la Zhang.
    Ses mains s'emmêlèrent dans l'espèce chevelure sale de la carcasse qu'elle ramena à elle pour la trainer sur le sable puis sur l'herbe, le plus loin possible de l'étendue d'eau. Dégainant une lame et s'agenouillant sur la doublure de l'intrus, elle entreprit de découper soigneusement la chair à l'endroit où avait été gravés les caractères. Elle savait qu'Akira n'avait pas voulu faire de mal à qui que ce soit mais ne pouvait pas tolérer ce qu'elle considérait comme un affront. Et la peur la rendait illogique.
    Quand elle eut fini, elle se recula, les doigts et les pieds souillés de sang, le regard mort. Sans oser relever la tête vers l'intrus, elle murmura quelques paroles :


    - Qui que tu sois... Ne... T'approche pas de m... Nous !
    Elle se voulait impressionnante, forte, autoritaire mais ce fut une plainte qui sortit de sa gorge nouée d'angoisse et d'anxiété. C'était comme si, par sa simple présence venait rompre toute l'harmonie du paysage, toute l'harmonie entre les deux démons, toute l'harmonie de ses pensées cohérente. Et son âme n'était plus qu'un épais brouillard torturé entre la colère, la terreur et la stupéfaction. Elle voulait qu'il parte tout simplement. Qu'il cesse de les chambouler. Elle ne voyait en lui qu'une sorte de cauchemar malsain, capable de les anéantir en claquement de doigts voir pire, de les tourmenter jusqu'à la fin des temps. Ses mains cherchèrent celles d'Akira et se s'agrippèrent à lui.

    - Désolée. Articula-t-elle dans un chuchotement à peine audible.


Hors Jeu:
Revenir en haut Aller en bas

Le Violoniste

Fondateur | Simple passant

________________

Le Violoniste
________________


Race : Démon Commun
Classe : Sorcier
Métier : Musicien / Conteur / Sculpteur / Boutiquier
Croyances : Aucune
Groupe : Solitaire

Âge : L'âge des mondes

Messages : 413

Fiche de Personnage : ♣️

Histoire de Personnage : ♠️

Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] _
MessageSujet: Re: Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]   Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] EmptyMar 29 Mar 2011 - 19:19

Une brise froide, n'ayant aucune influence sur le tableau immobile des falaises, mais froissant quelques feuilles, derrière. D'un œil critique, le Violoniste regardait les deux êtres réagir à la situation particulière. Espérant obtenir un peu de singularité, qui pourrait colorer la banalité omniprésente. Simple spectateur. Comme la plupart du temps. Simple spectateur qui ne souhaitait qu'un peu de réconfort, d'oubli. Le jeune Akira obéit à sa demande, en retard, tandis que la belle ShuiLong, bien que peu expressive, semblait ressentir des sentiments de peur et d'oppression. Ainsi, le paysage se sublima de ces réactions contradictoires, et presque inédites. Le balafré, remontant avec le cadavre, se servit d'un objet que le musicien avait du mal à discerner pour graver la chaire. Les sourcils se froncèrent, le coin des lèvres monta. Un claquement, une altercation, floue, puis il vit la démone s'en aller trainer le cadavre sur l'herbe. Le cœur du Violoniste battait sans contraintes dans sa poitrine, il respirait, avec un peu de joie. Quelle légèreté ! Il trouvait la situation intéressante ! Tout ça, surtout grâce à la réaction de ce petit démon, fils de la foudre, enfant de l'art ; C'est vrai : Qu'espérer de plus éclatant, majestueux et surprenant qu'un éclair poétique ?

Le vieux démon se leva, et, pour remercier le dernier des Satetsu, il lui sourit. Non pas un sourire de gentillesse, de passion et de joie. Non. L'ouverture sombre reflétait l'essence des idées noires : Haine, Dégout, Folie, Orgueil.

Suite à cela, le Violoniste refit tomber ses yeux sur la maitresse des eaux. Elle aussi, elle façonnait le corps mort. Que se passait-il donc ? Les pieds retournant sur les galets, côtoyant le sable, il se rapprocha. Curieux. Il était bel et bien curieux ! Cela l'étonnait lui-même, le rendant curieux de la cause de sa curiosité. Le ciel de la couleur du jais sembla se déplacer avec cette silhouette qui lui était semblable. Le corps du démon tremblait dans tous les sens, comme lorsqu'il a vu Sill. Ces instants étaient d'une rareté telle qu'il fallait en profiter à tout prix. L'aura du Violoniste se libérait dans toute sa jouissance. La magie noire, pure, qui le constituait, fit frissonner la surface de l'eau, et frémir l'atmosphère. Le vent s'intensifia et la pluie aussi. Ça n'était pas son genre de se faire remarquer, mais il n'avait que faire de se cacher en cet instant. Rien n'importait sauf son bonheur ! Rien n'importait sauf ce qui l'intéressait ! Car rien, non rien, jamais, rien, n'avait plus souffert que lui.

Et alors que le musicien s'apprêtait à voir son cadavre que la démone cachait de son corps, cette dernière scanda :

- Qui que tu sois... Ne... T'approche pas de m... Nous !

L'être sans nom la regarda quelques instants. Elle avait bégayé. Une autre bouche bégayait. Se moquait-elle de lui ? Non. Certainement pas. C'était pensée illogique. Le Violoniste avait du mal à placer des idées les unes après les autres. Le fait qu'elle ait bafouillé signifiait bel et bien de la peur. De la terreur intense. Comment fallait-il l'exploiter ? ShuiLong était calme et intelligente, elle ne pouvait paniquer à cause du cadavre, elle avait du voir, quasiment sentir l'identité du vieux démon. Cela arrivait très rarement. D'autant que le Violoniste n'avait jamais dit sa véritable identité à qui que ce soit.
Sans vraiment prévoir ses mouvements, porté par sa sensation de bien-être, le musicien s'avança encore d'avantage, jusqu'à presque être en contact avec le corps froid de la femme. Il posa une de ses mains sale sur son épaule humide, crispa ses doigts. Frôlant la joue de Shui de son autre main, la bouche du Violoniste se rapprocha de son visage et lui souffla juste là :

- Je n'ai aucune raison de ne pas m'approcher. Pourrais-tu m'en donner.. Une ?.. Oh !

Ses yeux étaient tombés par hasard sur le cadavre. Immédiatement, il lâcha un peu violemment la Zhang et se précipita, à genoux, à côté de son lui-même mort. Alors il le prit entre ses bras, comme un amant, s'écriant d'enthousiasme :

- Qu'est-ce que je suis beau ! Beau !

Il pleurait presque, ses doigts écartèrent les cheveux de son cadavre, pour percevoir d'avantage sa face crispée. Une ambiance malsaine gagnait chaque particule d'air. Le rendant lourd, pesant de toute sa surface. Le Violoniste s'admirait, son visage se rapprochait de son visage, ses lèvres se rapprochèrent de ses lèvres.
Encore une brise, glaciale, qui figea le temps. Le démon s'embrassait seul. Faisant langoureusement tourner sa langue dans la mâchoire morte. Des petits bruits émanaient de la séparation et du contact des bouches. Cela dura, jusqu'à ce qu'il s'écrit à nouveau :

- Je suis incroyable ! Tellement sublime ! Ne me trouvez vous pas digne de la plus haute des récompenses ? Jeunes gens ? Ne pensez vous pas que je mérite tout ? HAHA !

Les yeux déments du musicien parcouraient les visages des deux autres êtres. Son rire continua de raisonner entre les roches. Chaque écho ajoutant plus d'horrible à la scène. Il les regardait tout en les invitant à observer avec attention le macchabée.

- J'ai souri à la mort ! J'ai souri ! Regardez ! Je souris ! N'est-ce pas magnifique ? Pensez-y ! Vous aussi ! Souriez !


Et son regard pénétra au plus profond de celui de la démone des eaux.

- Souriez à la mort, Dame Zhang.
Revenir en haut Aller en bas

Akira Satetsu



________________

Akira Satetsu
________________


Race : Démon Commun
Classe : Larme des Cendres.
Métier : Artiste.
Croyances : Aucune.
Groupe : Solitaires.

Âge : 18 ans.

Messages : 150

Fiche de Personnage : Cendres.


Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] _
MessageSujet: Re: Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]   Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] EmptyMar 29 Mar 2011 - 20:22

埉 垞



Bizarrement, depuis que le corps se dirigeait vers le rivage, un pressentiment mauvais broyait les intestins du démon. Il avait fait une erreur. Énorme. Peut-être pas la pire de sa vie, mais presque. Ce sentiment lui mordillait la peau, tirant sur chaque parcelles. Son cœur était retourné, son estomac tremblait, ses mains aussi. Ses dents se mirent à claquer, peur. Angoisse. La sueur perla son front, alors que dans son crâne résonnait des cris bestiaux qui l'empêchaient de se calmer. Ses démons intérieurs refaisaient surface comme une bête féroce, grognant au fond de son esprit. Enchaîné dans sa confusion, elle grognait. Prête à tout dévaster si la ferraille de ses poignets cédait. Et bien entendu, il ne s'était pas trompé. Shui s'était avancé vivement, et pendant un instant sa peur démesuré lui avait mis en tête que le monstre s'était libéré. Non, la démone n'était pas un monstre. Mais, il avait peur, jusqu'aux os, il se sentait percer par les cris monstrueux. Et la main de Shui frappa la joue d'Akira. Les cris redoublèrent. Comme si le monstre de ses songes s'énervait. Rage. Il tentait de se défaire de ses liens. Pourtant, Akira n'en voulait pas à l'amante de Mordeuse. Il s'en voulait juste à lui-même d'avoir ainsi détruit leur fine forteresse de souvenirs et de tranquillité. Les mots qu'elle prononça se perdirent dans les grognements, il ne se souvenait plus de la phrase mais le sens de cette dernière était claire. Les caractères n'étaient pas un simple motif. Finalement, il avait peut-être commis la plus grosse erreur de sa vie. Courte vie. Le démon se sentait détruit. L'esprit percé par le monstre. Les grognements ne cessaient pas. Ils continuaient, de plus en plus forts et oppressants. Tout paraissait se rétrécir. Avec toujours ce démon si effrayant près de la rive, les yeux morts, la peau aussi. Si étrange. Trop étrange. Réellement terrifiant.
D'ailleurs, ce dernier lui souriait. Le visage d'Akira trouva les traits de la surprise, mêlait aux ravages de sa honte. Il lui souriait. Heureux ? Mais que cherchait-il ? Il était heureux d'avoir ainsi vu ce piètre être, encore gamin comparé aux plus vieux du Vein, démolir de lui-même la seule chose qui apaisait ses peines ? Détruire une partie de l'estime que la majestueuse ShuiLong lui portait ? Les grognements, encore. Cette fois-ci, mêlé au sourire du démon non loin, au contact glacé restant sur sa joue et aux gestes empreints de peur et de rage de Shui. Elle déchirait la chair du cadavre, là où Akira avait dessiné. Il eut envie, à cette pensée de se noyer tout seul. L'envie de mourir lui rongeait les sens. Tellement honte. Tellement déçu par lui-même. Comment avait-il pu faire une chose pareil ? Comment avait-il pu ainsi blesser Shui ? Il s'en voulait, à s'en manger les doigts, à laisser ses ongles déchiraient l'intérieur de son corps. La démone resta là où elle avait déposer le cadavre et s'adressa à l'Étrange. Désormais vu, par Akira, comme un larbin de la bête, dans sa tête qui grognait toujours. Elle lui intima de rester loin d'eux. Et il distingua qu'elle faillit ne citer qu'elle. Cela ne le blessa pas. Du moins, il ne le vit pas ainsi. C'était un châtiment, mérité. Il ne serait sûrement pas renier de la démone mais elle lui en voudrait peut-être pour un moment..
Le démon s'approcha d'elle. Akira avança rageusement dans l'eau, se rapprochant encore un peu du rivage. Le moindre geste agressif, ou pas, envers Shui lui coûterait très cher. Qu'importe l'âge ou la puissance de cet Étrange. Le fin espoir qu'il ne la touche pas fut détruit, par la main du démon qui se posa sur une épaule de Shui, et son autre main qui vint effleurer sa joue. Akira refoula un grognement, pas comme celui de sa bête, mais de rage profonde. S'unissant à la honte, elle vint troubler ses tripes. Les broyer, les mélanger. Il tendit la main dans son dos, comme pour attraper son arme, mais elle n'était pas là. D'ailleurs, il était toujours torse nu, trempé et grelottant. Il avait presque oublié le tatouage. Le jeune démon se dégoutait lui-même. Quel moins que rien.. Et pendant que Akira bouillonnait, la colère faisant encore plus hurler la bête, l'autre démon fut attirer par quelque chose, sur son.. propre cadavre ? Au moins, ses mains sales s'éloignèrent de Shui. Akira se rendit compte. Des traits de la Zhang. Terrifiée, tentant de se montrer forte et impressionnante. Et pourtant, lui, se rendait compte qu'au fond, tout son être tremblait. Certainement faisait-il parti de ses tourments, entre peur et colère. Les mêmes sentiments les unissaient toujours. Sauf qu'en cet instant, il se trouvait indigne de partager autant de chose avec Shui. Honte.. Tellement honte. Pourtant, elle revint vers lui, saisit sa main et souffla quelque chose comme une excuse, un désolée tout juste audible. Elle ? Désolée ? Mais c'est lui qui avait fait n'importe quoi.

- C'est.. sa voix se coinça sous l'angoisse.
Le démon, toujours au bord de l'eau s'était agenouillé auprès du corps de son jumeau. Comme.. un amant ? C'était morbide. Totalement incompréhensible. La gorge d'Akira était nouée de peur, il serra si forte la main de Shui qu'il eut peur de lui briser. La bête hurla. Se faisant protectrice cette fois ? Comme si elle lui intimait de détruire cet être sordide. Akira aimait le macabre et les cadavres. Mais là.. Ce démon là, il émanait tellement de choses à la fois. Tout un tourbillon noirâtre d'horreur, de temps, de choses répugnantes. Son estomac se serra, le balafré faillit vomir. Non pas que la vision de tout ça lui donnait la nausée, non. Il était encore assez résistant à une odeur de cadavre et à un amour macabre. Mais l'aura qui sortait de l'autre démon aux cheveux long le retournait complètement. Une vague violente d'étrange. De peur amer. Un arrière gout de sang, une odeur de fer. Il suffoquait, n'osant même plus respirer.

- Qu'est-ce que je suis beau ! Beau !
Il semblait si ému.. Et accentuant toute la peur. Toute l'horreur. Poussant la bête à briser ses chaînes, il embrassa le cadavre. Non pas un simple effleurant de lèvre. Les mouvements de sa mâchoire indiquait que sa langue goutait la salive sèche, la langue morte et les joues pourrie du cadavre à son image. Son.. atroce baiser se termina enfin, permettant à Akira de reprendre son souffle. Il s'adressa à eux, l'autre. Leur demandant si il ne méritait pas.. tout ? Se disant sublime, magnifique. Les paroles n'étaient qu'un écho dans son esprit sourd, des cris de sa bête. Celle-ci se battait férocement désormais. Dans tout son corps, alourdissant son cœur, remuant avec la peur et la honte ses tripes. Son regard brisé se tourna vers ShuiLong, vérifiant si elle était toujours vivante. La froideur de sa main, sous la force énorme du démon ne le touchait plus. Et malgré ça, il ne pouvait desserrer son emprise. Et l'autre riait. Riait de l'horreur. Akira lui aussi, en riait. Mais pas une horreur aussi destructrice. Aussi incompréhensible. Aussi dangereuse.

- J'ai souri à la mort ! J'ai souri ! Regardez ! Je souris ! N'est-ce pas magnifique ? Pensez-y ! Vous aussi ! Souriez !
Il croisa le regard de Shui, la fixa longuement, comme pour pénétrer son âme de ses mains sales. Abuser ses pensées, souiller son être. Un viol de l'esprit. Et la bête tambourinait sur les tempes d'Akira alors que la rage le consumait entier. Comme pour l'achever, l'autre démon s'adressa à ShuiLong, la menaçant. Et d'où connaissait-il son nom ?! Sa mâchoire se crispa. Ne pas risquer inutilement de l'énerver, l'autre. Cette pensée fut effacer par la peur de perdre Shui et les grognements. Il tira le bras de la démone contre lui, serrant son corps contre le sien, comme une armure impénétrable. Il savait bien qu'elle était forte. Il le savait. Elle pouvait se défendre. Mais il était inconcevable qu'après son erreur, il la laisse se défendre seule. Une des mains d'Akira remonta dans la nuque de Shui, insufflant cette tendresse qui demeurait toujours dans son cœur.

- N'essaies même pas de faire un pas vers elle, cracha Akira, la mine assombrit par la haine.
Son autre main enserrait la taille de la démone de marbre, il surveillait le moindre mouvement de cils du démon. Qu'il s'en prenne au gamin autant qu'il le souhaitait. Mais son âme souillée n'effleurerait plus jamais une seule fois la moindre parcelle de peau de la Zhang. Et la même question revint, comment connaissait-il son nom ?! Ses lèvres firent une grimace de confusion, tandis que son regard paraissait désormais aussi noir que les pupilles de Shui. Et, s'autorisant de baisser le visage pour que ses lèvres touchent la délicate oreille de sa protégée, il entrouvrit les lèvres et tenta de finir sa phrase, interrompu par l'étrange.

- C'est moi qui suis désolé..



Revenir en haut Aller en bas

ShuiLong Zhang



________________

ShuiLong Zhang
________________


Race : Démon Commun
Classe : Combattant de l'Eau Noire
Métier :
Croyances : Aucune
Groupe : Solitaires (Déserteuse)

Âge : 52 ans

Messages : 170


Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] _
MessageSujet: Re: Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]   Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] EmptyDim 3 Avr 2011 - 4:06


    Un dégoût sans nom la prit quand le vieux démon posa ses mains sales sur son épaule, tout près d'elle, tout près de son visage. Ses doigts crasseux ne firent qu'effleurer sa joue en une caresse fantomatique mais cela suffit à lui donner une violente nausée. Elle s'imagina mentalement arracher ce visage étrangement jeune de ses ongles crochus mais restait figée, immobile, la puissance de cet étrange être la clouant sur place.

    - Je n'ai aucune raison de ne pas m'approcher. Pourrais-tu m'en donner.. L'espace d'une seconde, son souffle s'arrêta. Le regard de la démone s'était détourné, fixant le sol dans une allure pathétique, craignant d'être encore plus écrasée par sa présence. Et pourtant, malgré cette tentative de le fuir, elle restait accrochée à chacune de ses paroles. Une ?
    - Oui. Avait-elle chuchoté, tremblante.

    Mais cela importait peu au démon ancestral qui, ayant reporté son attention sur son propre cadavre, la poussa violemment en arrière pour prendre dans ses maigres bras son reflet morbide. Elle vacilla en quelques pas maladroits puis reprit son équilibre, la vue obstruée par ses cheveux d'ébènes trempés, tombés sur ses yeux. Les replaçant en arrière dans une cascade d'eau, elle chercha du regard l'Étrange et passa une main sur sa bouche, horrifiée par le spectacle macabre qui s'offrait à elle. Était-il vraiment en train... de s'embrasser lui-même ? Non... Non... Les bruits de succion indiquaient que ça allait bien plus loin qu'un simple baiser.
    Ses yeux d'encre étaient désormais captivés par la scène grotesque dont l'obscénité était telle qu'elle en devenait... Fascinante. Oui. C'était fascinant. Et malgré toute la répugnance que ces deux pantins de chair, l'un vivant et l'autre mort, lui inspiraient, malgré l'effroi qu'elle ressentait face à cet enfant du Vein mille fois plus âgé qu'elle, elle se sentit comme envoutée. Figée de terreur et pourtant incapable de tourner la tête, de mouver ses jambes pour s'échapper à l'emprise qu'il exerçait sur elle.
    Et puis, dans un instant de lucidité son cœur s'emballa, soudainement excité. Grotesque. Ils ou il était ridicule à se chérir lui-même, les pupilles remplies de larmes invisibles sur le point de s'écouler. Un comble. Mais Shui ne dit rien et se contenta d'observer dans un silence respectueux voir imposé le vieux démon qui continuait à pousser des exclamations dont la logique lui échappait totalement. Mais elle ne cherchait pas à comprendre de toutes façons. Il n'y avait rien à comprendre. Son estomac se noua. Son esprit sembla se déchirer en deux, incommodé par la vue qu'il offrait.


    - Je suis incroyable ! Tellement sublime ! Ne me trouvez vous pas digne de la plus haute des récompenses ? Jeunes gens ? Ne pensez vous pas que je mérite tout ? HAHA !
    - Non. Avait-elle répliqué sèchement, mais cette syllabe fut rapidement engloutie par les rires fous de l'Étrange qui se focalisa à nouveau sur elle. La Zhang recula d'un pas, appréhendant quelque chose de mauvais, mais trop tard, son regard s'était planté dans le sien.

    - J'ai souri à la mort ! J'ai souri ! Regardez ! Je souris ! N'est-ce pas magnifique ? Pensez-y ! Vous aussi ! Souriez !

    Les yeux perçants du démon semblaient la pénétrer au plus profond de son âme et de sa chair, comme s'il la déshabillait du regard, lui arrachait chacun lambeau de peau, puis de chair et de muscles pour sonder ce qu'il y avait dessous. En une fraction de secondes elle était nue face à cet inconnu qui lisait en elle comme dans un livre ouvert.
    Obnubilée par cette sensation si étrange et désagréable à la fois, elle resta une nouvelle fois pantelante, coupée du monde, les battements de son cœur presque arrêtés. Elle se sentit comme avalée par son aura, noyée et engloutie dans toutes les limbes de sa folie millénaire et elle était comme un insecte captivé par un faisceau de lumière : sans défenses, envoutée et inexorablement attirée par le blanc de ses iris.
    Elle voulait s'enfuir, se rapprocher, se rebeller, se protéger, parcourir l'étendue de son esprit aux chemins tortueux qu'il lui offrait, avoir sa propre emprise sur ce fascinant et effrayant personnage mais son influence la clouait sur place, anéantissant toute sa volonté, sa raison pour n'y laisser qu'un sentiment de démence confuse. Son esprit s'effritait lentement, ses barrières mentales, son masque d'insensibilité réduits en poussières, sa raison écrasée par le poids de ses mirifiques yeux démentiels.


    - Souriez à la mort, Dame Zhang.

    Et elle faillit obéir, quand des mains chaudes la ramenèrent brutalement à la réalité. Elle battit des cils, cligna des yeux comme s'éveillant d'un rêve. Elle tourna la tête vers son sauveur et son regard reprit tout de son assurance et de son calme froid quand elle tomba sur le visage fin d'Akira qui l'entourait déjà d'un bras protecteur, possessif avec une colère qu'elle trouvait attendrissante.

    - N'essaies même pas de faire un pas vers elle. Il baissa les yeux vers elle et elle s'autorisa un nouveau plongeon dans la tempête océanique qui faisait désormais rage dans son regard. Les lèvres fines du Balafré se rapprochèrent de son oreille pour lui murmurer d'une voix douce quelques excuses, lui redonnant la force et le courage qui lui avaient manqué jusqu'ici.
    Shui ferma alors les yeux, inspira puis souffla un petit soupir qu'on pourrait qualifié d'agacé. Ses mains remontèrent le long du visage du jeune démon qu'elle porta jusqu'à ses lèvres délicats, se hissant sur la pointe des pieds pour y déposer un énième baiser maternel en guise de remerciement.


    - Tu n'as pas à t'excuser. Chuchota-t-elle en passant ses paumes sur la nuque, son visage à présent enfoui dans les mèches de cheveux trempées qui retombaient le long de sa nuque, sa voix redevenue maternelle et assurée. Malgré tout elle n'oubliait pas l'intrus. Car oui, aussi vieux soit-il, il restait un intrus. Elle tourna la tête, se pencha légèrement puis rouvrit les yeux, ses lèvres s'étirant en un sourire inquiétant, fou.

    - Non. Sa voix claqua dans l'air comme un une brise gelée. Je ne souris pas à la Mort mais à votre pauvre personne. Ô que je vous plains passant.
    Se détachant d'Akira elle eut le cran de se rapprocher de son interlocuteur, toujours ce rictus moqueur, irritant aux lèvres et des mots empoisonnés au fond de la gorge.
    - Oh oui que je vous plains. Contemplez-vous. Vous n'êtes ni vivant. Son doigt pointa le cadavre, animé par d'étranges spasmes, l'eau s'écoulant par ses oreilles, son nez et sa bouche. Ni mort. Une pichenette sur son front vint agrémenter ses paroles. Ni beau. Les belles choses sont éphémères, ne le savez-vous pas ? La beauté n'est que le processus d'un cycle, voyez-vous ? Elle nait, se développe, s'épanouit, atteint son apogée puis se fane. La votre s'est évanouie dans le temps et l'espace, dévorée par les terres putrides du Vein depuis bien des années. Ses doigts s'emmêlaient autour des cheveux de l'inconnu qu'elle avait maintenant décidé de défier ouvertement, y créant de petites spirales puis les relâchant le long de ses épaules. Vous n'êtes qu'une ombre, un spectre. Sans doute essayez-vous de vous donner quelque contenance en tourmentant les beaux êtres, mais c'est peine perdue. Sa voix chantait désormais. Vous n'êtes rien du tout.
    Et puis, brusquement le regard de la démone se durcit et ses doigts s'enroulèrent plus énergiquement autour de ses mèches, les tordant et les tirant presque. Alors laissez ceux qui sont ou morts ou vivants à leurs misérables existence ou non-existence. Nous avons tout le temps de nous faner nous-mêmes.

    S'il fallait jouer sur cet air alors elle le ferait. Cette intrusion dans son âme ne pouvait rester impunie et il semblait qu'il lui avait dévoré une partie de sa prudence, l'avait provoqué en lui insufflant une peur déraisonnée que la tendresse d'Akira avait effacé. S'il fallait prendre le risque de le mettre en colère pour le faire fuir, alors elle le ferait. Les intrus n'étaient jamais les bienvenus. Surtout quand ils inspiraient une telle fascination, peur et répugnance chez un membre des Zhang. C'était comme s'il avait éveillé une douce divagation provocatrice quelque part dans son âme, lui faisant mettre de côté la retenue qu'elle aurait du avoir face à un démon aussi puissant.
    Le combat était inutile, les supplications aussi. Cet être voulait jouer avec eux ? Et bien jouons. Mais peut-être pas sur le bon tempo... Pour protéger Akira, il fallait prendre le risque.


Hors Jeu:
Revenir en haut Aller en bas

Le Violoniste

Fondateur | Simple passant

________________

Le Violoniste
________________


Race : Démon Commun
Classe : Sorcier
Métier : Musicien / Conteur / Sculpteur / Boutiquier
Croyances : Aucune
Groupe : Solitaire

Âge : L'âge des mondes

Messages : 413

Fiche de Personnage : ♣️

Histoire de Personnage : ♠️

Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] _
MessageSujet: Re: Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]   Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] EmptyDim 10 Avr 2011 - 20:52

Le jeune Akira l'avait menacé. Comme bien des gens qui ne connaissaient pas sa puissance. Mais le Violoniste était tout de même étonné par cette réaction, car elle naissait d'habitude dans la tête des imbéciles, pas des gens supérieurement intelligents. Surtout qu'à la vue des réactions de la Zhang, le balafré avait du comprendre, normalement, le danger. L'artiste haussa légèrement un sourcil, sa mise en scène retomba, il lâcha son cadavre, et fit face aux deux, changeant totalement de faciès. La bouche droite remplaça le sourire. Il redevenait, retournait dans le monde des spectateurs. Les rideaux venaient de s'ouvrir, la scène s'impatientait du jeu des acteurs.

Si la pluie ne formait ces ondes sur la surface de l'eau, on jurerait que le ciel ne disposait de nuages, car son ensemble noir ne se différenciait jamais. Le froid saisissait la peau, ça mordait. On pouvait sentir cet air frais, cet air frais qui ronflait dans les falaises et emportait les cheveux. Les yeux de hyène du démon fixaient le sourire de ShuiLong. Oui ! Elle avait dit non ! C'était intéressant. Voir passionnant. Qu'allait-il donc se passer ? C'est une question qu'il se posait très rarement, et qui, lorsqu'elle se cognait contre son crane, ne causait même pas de migraine. L'emprise de mal être qui lui écrasait les entrailles se libérera quelques secondes.

La démone se rapprocha, venant là, tout près, en contact. Le musicien ne réagit pas lorsqu'elle se mit à lui fit une pichenette sur le front. Il se contentait de la laisser faire, voulant savoir la suite, comme s'il y avait du suspense. Puis son plaisir retomba, instant après instant. Le ton qu'elle prenait, ce qu'elle disait, finalement il n'était pas au dessus de ça. Cela le concernait, cela le concernait au plus haut point. Le spectateur faisait son entrée. L'horloge sonnait le changement d'heure, les coups n'étaient pas finis, mais déjà, l'heure était là. A chaque mot que rajoutait la Zhang, les dents du démon se serraient d'avantage. Le flou prenait son regard. Les dires rebondissaient dans son esprit, revenant, recommençant...

- Vous n'êtes rien du tout. Vous n'êtes rien du tout. La beauté n'est que le processus d'un cycle. Vous n'êtes qu'une ombre. Sans doute essayez-vous de vous donner quelque contenance en tourmentant les beaux êtres, mais c'est peine perdue. Vous n'êtes rien du tout. Vous n'êtes rien du tout.

Et c'est alors, même si elle avait depuis longtemps fini ce petit monologue, et que le Violoniste était resté totalement immobile pendant tout ce temps, que le sens de la dernière phrase heurta ses songes.

- Alors laissez ceux qui sont ou morts ou vivants à leurs misérables existence ou non-existence. Nous avons tout le temps de nous faner nous-mêmes.

Les lèvres serrées, la glotte qui remonte dans la gorge. Il déglutit, déglutit, déglutit et déglutit, bien que sa bouche soit sèche. Un goût aigre ne voulait pas cesser de hanter son palais. Ses poings se serrèrent. Son souffle rauque suffoquait, il s'étouffait, noyé par la haine.
Les longs doigts du Violoniste se déplièrent, et vinrent se poser, tremblants, de chaque côté de la tête de ShuiLong, écrasant ses oreilles. Les yeux injectés de colère et la mâchoire mordant un vide inacceptable, il se mit à siffler comme un cobra.

- Et pourquoi devrais-je m'ignorer ? Vermine ?

Le monde tout entier se rétrécit, se refermant sur chaque partie de son corps, car sa haine était si forte que tout semblait l'empêcher de l'exprimer. Même broyer ces landes de toutes les forces de sa poigne ne le guérirait aucunement.

- Je suis le seul qui dure, je suis celui qui n'est, justement, pas, éphémère. Donc je suis le plus important. Je suis le seul à être important. JE SUIS LE SEUL A ÊTRE IMPORTANT !

Sa voix avait crié, à quelques centimètres du visage de la Zhang, il lui lâcha le crâne en la propulsant vers l'avant, puis tourna le dos, une main sur les yeux. Sans regarder ses deux compères, il continua d'argumenter.

- Et pour la beauté, seul ce qui voit peut en juger. Et même si je ne vit pas pour de vrai, je vois pour de vrai ! JE VOIS ! ET JE JUGE ! ET JE NE SUIS PAS ÉPHÉMÈRE ! ALORS QUI D'AUTRE QUE MOI POURRA DÉFINIR CE QUI EST..

Le démon se retourna subitement en hurlant.

- BEAU ?! C'EST MOI QUI EN DÉCIDE ! MOI !

Il fit une petite pause, la brise souffla. Le ton retomba quelque peut, il sembla se calmer, bien que son corps tremblait encore. Et c'est de sa voix grave et mielleuse qu'il prononça cette conclusion :

- Mon âme est plus grande, je mérite, de me sentir, bien. Vous n'avez le droit de me reprocher de ne pas me sacrifier pour des gens inférieurs.
Revenir en haut Aller en bas

Akira Satetsu



________________

Akira Satetsu
________________


Race : Démon Commun
Classe : Larme des Cendres.
Métier : Artiste.
Croyances : Aucune.
Groupe : Solitaires.

Âge : 18 ans.

Messages : 150

Fiche de Personnage : Cendres.


Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] _
MessageSujet: Re: Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]   Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] EmptyLun 11 Avr 2011 - 15:47

/\

La peur lui grignotait un peu la peau, quand Akira vit Shui s'approcher du démon, tout en parlant de la beauté. Concept plutôt abstrait, la beauté n'était pas si.. importante. Elle triturait ses cheveux, puis finalement conclut son discours, juste après avoir effacé toutes craintes du jeune démon. Par un simple effleurement de lèvres sur sa peau, mais cela avait effacé ses remords douloureux. Mais, le problème n'était plus là désormais. La situation empirait. Ce n'était ni visible, ni palpable, mais un profond malaise s'installait et avalait l'atmosphère. Akira le sentait, c'était là, au dessus d'eux. La haine et la violence tentaient de pénétrer les trois corps. Et le premier à en être touché fut ce démon morbide. De loin, il vit ses traits retomber, tombant dans un visage dur et sévère, la mâchoire serrée. Ses mains sales vinrent à nouveau toucher la peau de marbre de Shui. Écrasant ses ongles sur ses oreilles, comme pour appeler la chair à se percer, et le sang à couler. Et la haine put enfin entrer dans l'esprit et les tripes d'Akira. Et toujours vers ce même être. Il troublait tout. Le jeune Satetsu n'était même plus sûr de lui, il commençait à percevoir toute la puissance de cet autre démon. Face à lui, il n'était qu'un tout petit insecte, qu'il pouvait écraser du doigt, et il en était de même pour Shui. Elle était près d'un danger énorme. Et ces deux fous, à tour de rôle, tentaient de se protéger mutuellement. Sauf que Shui y allait plus violemment. Elle avait touché le point sensible du démon. Il était orgueilleux et déblatéra des propos en hurlant, qu'Akira eut du mal à saisir. La beauté ? Quelle était son importance ? A quoi servait t-elle ? A rien du tout, pourquoi s'en préoccuper ? La beauté des êtres n'étaient rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines. On peut la sentir à l'intérieur. C'était cette beauté là qui comptait, celle qui venait de l'âme des choses, de l'âme des gens. Pas la surface. Peut-être pouvait-il tenter d'apaiser la dame haine en expliquant son point de vue. Mais comment exprimer tant de choses à cet inconnu ? Peu importait, il avança dans l'eau, faisant du bruit et se plaça légèrement devant Shui, ne lui faisant aucune ombre. Juste pour montrer qu'il était là pour empêcher quiconque de toucher le moindre de ses cheveux. Mais finalement, le démon n'avait pas fini sa phrase, et conclut par une phrase qui démoli Akira sur place.

- Mon âme est plus grande, je mérite, de me sentir, bien. Vous n'avez le droit de me reprocher de ne pas me sacrifier pour des gens inférieurs.

Ses mots lui parurent si secs, et égoïste ? Oui un peu. Comment pouvait-il juger les gens d'inférieurs ? Sans connaître la moindre parcelle de ce qui composait la leur, d'âme ? Comment pouvait-il considérer la sienne comme plus grande ? Il eut envie de lui crever les yeux. De lui arracher les membres. Mais ça n'aurait servi à rien. Akira songeait que ce démon ne pouvait pas réellement mourir, vu l'aura de puissance qu'il commençait à ressentir. Peut-être que c'était la vision d'Akira qui était totalement fausse. Mais, celle de cet être n'était pas non plus vraie. C'était impossible. Supérieur sur la puissance, certainement. Mais pas sur l'âme. Il y avait des êtres beaucoup plus profonds que lui. Comme cet artiste qu'il avait croisé, il y a de cela longtemps, muni d'un pinceau. C'était flou. Mais il se souvenait de toute la profondeur de son regard et de ses gestes. Son âme à lui était plus grande, pas celle de ce démon.

- Elle a raison, parvint t-il à dire après ses longues pensées. Il avait le courage dans la gorge, prêt à débattre, même si il fallait régurgiter son dégouts plus tard. Il ne laissera pas ce démon leur faire croire à l'immensité de son âme. Vous n'êtes rien. Et nul ne peut savoir.. si son.. âme est plus grande.. Il avala sa salive, ce n'était pas si facile que cela. Mais Akira devait le faire, quitte à l'énerver encore plus. Il fallait lui faire comprendre qu'il n'était rien. Certaines le sont.. C'est évi..dent. Mais la votre..non. Un spasme lui secoua l'estomac. Il arrivait presque à la fin de son discours. Il ne fallait pas lâcher prise maintenant. Juste terminer sa phrase. Votre âme n'est qu'un.. lambeau d'orgueil.. Presque. Presque. Akira y était presque. Ses yeux le piquaient, sa gorge le brulait. Jamais, jamais, il n'avait parlé autant en cherchant les mots au fond de son esprit, là où toute sa réflexion était cachée. Il devait finir. Il y était presque. Et votre haine la consume.. petit à petit.. bientôt, vous n'en aurez plus.. d'âme.

L'air lui manquait, il faillit s'effondrer, mais prit discrètement appui sur Shui derrière lui. Et étrangement il fut rassuré de savoir qu'elle était toujours là. Qu'il n'avait pas enduré ce flot de paroles pour qu'elle ne l'ai pas entendu. Il avait envie qu'elle éprouve une certaine fierté. Après tout, il s'était déchiré l'esprit pour faire taire cet être ignoble qui osait lui parler sur le ton qu'il avait employé. Il le répugnait, en fait. Mais maintenant, Akira craignait de tomber en cendres. Le démon pouvait très bien l'anéantir comme ça, en une seconde. C'était même évident qu'il le ferait. Tant pis, au moins, il aurait défendu son point de vue, au moins une fois dans sa vie..


Hors RP:
Revenir en haut Aller en bas

ShuiLong Zhang



________________

ShuiLong Zhang
________________


Race : Démon Commun
Classe : Combattant de l'Eau Noire
Métier :
Croyances : Aucune
Groupe : Solitaires (Déserteuse)

Âge : 52 ans

Messages : 170


Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] _
MessageSujet: Re: Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]   Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] EmptyMer 13 Avr 2011 - 3:13


    Ah quel délice exquis ! Son corps entier frissonnait ! Quelle extase ! Elle se moquait de ce démon vieux comme le monde et aussi puissant que toutes les forces du Vein, son esprit agité autant par la peur que la folie et l'excitation. Qu'est-ce que c'était bon que de marcher sur ce fil tendu entre la mort et la vie, regarder tout droit dans les yeux de la bête qu'on provoque et de plonger dans le vide abyssal du suspens, du destin. Oh le plaisir de ne pas savoir ce qui allait se passer, de jongler entre une fin violente ou une suite farfelue face à ce curieux démon dont la haine se faisait de plus en plus ressentir au fur et à mesure qu'elle crachait son venin.
    L'atmosphère aurait du être pesante, mais quitte à se jeter dans la gueule du loup, autant ne pas le faire à moitié et quelque part, l'aura malsaine et morbide qu'il dégageait l'avait rendu folle. Maintenant qu'elle avait enclenché le mécanisme, qu'elle s'était engagée sur la voie de la moquerie et que sa langue avait été déliée, c'était comme si elle ne pouvait plus s'arrêter, poussée par la déraison qu'il avait lui-même engendré.
    Son sourire s'agrandit encore lorsqu'il posa ses mains sales sur son visage, le compressant alors qu'il s'étirait dans une grimace carnassière.


    - Et pourquoi devrais-je m'ignorer ? Vermine ? Je suis le seul qui dure, je suis celui qui n'est, justement, pas, éphémère. Donc je suis le plus important. Je suis le seul à être important. JE SUIS LE SEUL A ÊTRE IMPORTANT !

    Les mots résonnèrent dans son crâne, tambourinèrent les recoins de son esprit à la fois enragé et abasourdi par ce soudain déchainement de sons, puis sortirent d'une oreille avant de s'évanouir dans l'air devenu presque palpable et chaud en raison de la colère de l'Étrange. Sa tête partit en arrière et le reste de son corps avec. Elle vacilla plus loin tel un pantin désarticulé et se redressa lentement, se remettant bien droite, une main devant la bouche, l'autre sur une hanche dans une expression de provocation agaçante.
    Et tac, touché, coulé. Ses prunelles noires brillantes de satisfaction, elle contemplait le fruit de son œuvre. Le jouet s'était moqué du joueur. Elle ne le distrayait plus désormais, elle lui inspirait une haine immense. Et c'était tout à fait appréciable comme sensation. La marionnette qui se rebelle contre le marionnettiste. Mieux vaut être un fou qui allume un incendie qu'un sain d'esprit qui tourne en rond dans une pièce en feu.
    Cette mise en scène, cette rage dans son visage, les postillons qui sortent de sa bouche tordue par la fureur, les tremblements de son corps, les mouvements désordonnés... C'était beau ! Et qu'est-ce que c'était drôle. Autant que ses paroles !
    Elle avait touché juste ! Elle avait touché juste ! Elle avait blessé ce démon fou à la puissance si redoutable !
    Et Akira qui lui répondait ! Enflammant sa gorge, transperçant sa langue de sa voix qu'il semblait haïr. Tant d'efforts pour ce fou ? Oh, elle en serait presque jalouse. Le voilà qui s'était tellement épuisé à vouloir répliquer qu'il s'appuyait maintenant sur elle. Les épaules de la Zhang se soulevèrent, retombèrent, puis se resoulevèrent. Un tic diabolique animait son corps, tandis qu'un ricanement macabre sortait d'entre ses dents d'une blancheur irréelle.


    - Hé bien ma foi si vous le dîtes. Persifla-t-elle, avec un rictus ironique, indiquant qu'elle ne croyait pas le moindre de ses mots.
    Puis elle explosa de rire, un nouveau rire plus violent, plus perçant, plus agaçant encore à en percer les tympans, le haut de son corps entièrement agité par des spasmes fous tandis qu'elle portait une main à sa bouche dans un geste faussement réservé.
    Elle dut passer un bras autour de la nuque d'Akira pour ne pas s'effondrer de rire sur ses genoux, ses yeux remplis de grosses larmes noires qui n'attendaient plus que tomber. Entre deux hoquets de rire, elle se pencha à l'oreille du Balafré et lui susurra quelques mots, la voix éraillée par le rire démoniaque sorti de sa gorge.


    - Laisse, il n'est rien. Ne te fatigue pas pour rien.

    Elle se tourna avec un sourire insolent vers l'Étrange, ses pupilles d'encre rivées dans les siennes, illuminées par une lueur folle qui dansait comme si intérieurement elle riait encore.
    Alors qu'est-ce que ça fait maintenant d'être dévisagé comme ça ? Essayons d'inverser les rôles pour voir... Pour voir... Espérons que cela suffise à le dissuader, à l'agacer tellement, à le blesser plus encore pour qu'il les laisse tranquille. Ou alors... Il n'y avait plus qu'à ignorer. Mais c'était juste tellement amusant que de se jouer de cet être saugrenu, que de jouer avec sa propre existence... Et puis, la démone était plus que ravie d'avoir appuyé à un endroit visiblement douloureux. Si elle pouvait remuer un peu plus le couteau dans la plaie elle le ferait. Ne serait-ce que parce qu'il avait osé pénétrer dans son esprit...
Revenir en haut Aller en bas

Le Violoniste

Fondateur | Simple passant

________________

Le Violoniste
________________


Race : Démon Commun
Classe : Sorcier
Métier : Musicien / Conteur / Sculpteur / Boutiquier
Croyances : Aucune
Groupe : Solitaire

Âge : L'âge des mondes

Messages : 413

Fiche de Personnage : ♣️

Histoire de Personnage : ♠️

Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] _
MessageSujet: Re: Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]   Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] EmptyMar 26 Avr 2011 - 12:30

Les êtres pensent, imaginent, projettent. Les êtres agissent. Et c'est par cette particularité, qu'ils ont l'impression d'accomplir. Un orgueil, une prétention qui transcende leur réel essence. Ça les rend ignorant, ça leur fait croire, qu'ils n'ont pas à se préoccuper d'autre chose que des autres vivants. Ils ne questionnent pas la terre, les êtres ne questionnent que les êtres.

Le jeune Akira avait parlé. Ses mots sonnaient juste. C'est d'ailleurs cela qui faisait trembler le vieux démon. Bien que sa qualité d'homme de discours laisse à désirer, le poète s'était donné la peine de prononcer une suite d'idées logiques, bien qu'extrêmement subjectives. Mais c'est justement cette subjectivité qui déconcertait le plus le Violoniste, car ça y ressemblait, ça y ressemblait beaucoup : c'était exactement comme les mots du Peintre, le respecté.
Ses pieds, écrasant le sable et grattant les galets, bougeaient sans but, reculant, avançant, tournant. C'était au tour de ShuiLong de se moquer encore, à nouveau, de lui. Elle riait aux éclats, raisonnant dans les falaises noires. Les dents du musicien crissèrent dans sa mâchoire, se serrant, s'écrasant au plus profond, faisant ressortir les os, les veines. Ses yeux injectés de mal. Tous ses muscles crispés. Le frère sombre de la naissance des mondes se retourna vers la masse de roches noires. D'un pas calme et assuré, il s'approcha de la falaise. Pour feindre un apaisement, pour feindre de ne pas avoir été touché par ces propos, il admira les pierres noires, leur incroyable brillance malsaine.
Enfin, son visage revint vers les deux démons dans l'eau. Son regard terrifiait, tant la haine, la souffrance et le dédain qu'il transportait étaient grands. D'autant qu'un petit sourire malin soulignait ces yeux morts.
Un murmure déchirant naquit de ses lèvres :

- Vous croyez que je devrais essayer de.. M'améliorer ? Ou pensez-vous simplement que je suis un cas irrécupérable ?

La courbe de sa bouche devint presque gentille, créant un tel contraste avec ce qu'il éprouvait réellement, qu'il se révéla vraiment oppressant.

- Je pencherais pour la deuxième option... Mais vous savez... Il semblerait que ça soit vous qui n'ayez pas exactement compris...

Il se mettait à détacher chaque syllabe, marquant les consonnes, lui donnant un ton très agressif, destructeur. Dos à la falaise, un vent froid lui caressa les joues et fit voler ses cheveux.

- Peut-être ai-je de l'orgueil, peut-être n'ai-je pas d'âme, ni rien d'autre. Mais non, je ne suis pas rien. En un mouvement de doigts, je pourrais vous dissiper, et avec vous, toute votre vie. Il me suffit d'un petit sort d'oubli, et, pour le monde, vous n'aurez jamais existé. Ça serait bête, non ?

Le timbre de sa voix se mit à siffler.

- Si j'ai de l'orgueil, alors peut-être faudrait-il essayer de ne pas le blesser, n'est-ce pas ShuiLong ? Il me suffirait d'un claquement de doigts pour que toi et ta famille, toute votre histoire, tous vos écrits, ne soient plus que néant. Car le monde les aurait oubliés. Le rien peut te faire devenir rien.


Un visage, celui de son frère, apparut dans son esprit. Il souriait.

- Mais le rien ne le fera pas.

Du plus profonds de ses entrailles, le Violoniste alla chercher une puissance sans égale, hurlant toute sa haine et sa perversion, tout à coup, face aux deux solitaire.

- N'EST-IL PAS BON ? N'EST-IL PAS GÉNÉREUX ? ALORS REMERCIE-LE !

Ils ont l'impression d'accomplir. Mais le fait de préméditer une action, ou que l'action se fasse d'elle-même, ne change rien au fait que l'action soit accomplie. Les choses n'agissent pas moins que les êtres. Alors les êtres devraient questionner les choses.

Un grondement titanesque répondit au cri du démon. L'ancienne et majestueuse falaise avait l'habitude du silence.
Un craquement détonnant suivit.
Le musicien leva les yeux. Un morceau de roche de la taille d'un château s'affalait sur lui. Lorsqu'il s'écrasa au sol, des milliers de galets furent projetés partout autour, le sable forma une brume blanche, qui tomba petit à petit.

Alors on put voir le corps du Violoniste, déchiqueté, sa mâchoire à l'air libre, sans joue, et sa tête sanglante comme jamais. Il vivait encore, et un de ses yeux démuni de paupière fixait les deux êtres dans l'eau. Il cracha sang et bave dans quelques mots.

- Soyez maudits.

Puis son corps resta ainsi, l'œil fixe. Peut-être mort, peut-être encore en vie. Il ne disait plus rien.

Pendant ce temps, un autre Violoniste, réfléchissait. Au milieu de Madorass. Sans doute pourra-t-il tirer des conclusions de ce dialogue.

[POST CLOS pour moi.]

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

Akira Satetsu



________________

Akira Satetsu
________________


Race : Démon Commun
Classe : Larme des Cendres.
Métier : Artiste.
Croyances : Aucune.
Groupe : Solitaires.

Âge : 18 ans.

Messages : 150

Fiche de Personnage : Cendres.


Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] _
MessageSujet: Re: Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]   Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] EmptyVen 27 Mai 2011 - 10:56

Toujours en vie. Il entendait les paroles de ShuiLong, et son rire. Encore. Fasciné, il releva les yeux vers elle. Regardant son visage tordu par cette émotion. Des larmes coulaient le long de ses joues, pourtant, elle ne semblait pas triste. Ses bras s'enroulèrent autour de son cou, et le son de son rire chatouillait les oreilles du démon, tandis qu'elle lui murmura de ne pas perdre son temps pour la loque en face. Il avait la tête inclinée, contre la joue de Shui, alors il tourna le regard vers le démon. Son visage était triste et lassé. L'adrénaline était retombé, ses lèvres étaient closes, pour les heures à venir. Et il regardait l'autre démon, tentant désespérément de ne pas se remettre à pleurer. Sa main remonta sur le bras de la démone, toujours accrochée à son cou. Les paupières d'Akira se fermaient et se rouvraient, à un rythme lent. Exprimant sa fatigue. Non pas physique, mais mental. Terriblement las de la situation, oppressé par cette présence intruse, il voulait retrouver le calme et oublie cette expérience troublante à laquelle il avait existé, face à ce démon à moitié nécrophile. Ce dernier changea d'expression, tiraillé entre haine et sérénité. Faux. Il avait une expression presque gentille mais c'était faux. Trop fatigué, Akira n'écouta même pas les mots sordides qui sortirent de sa bouche. Il les entendait certes, mais ne cherchait pas le sens. Plus vite il aurait ravalé sa langue, plus vite ils pourraient partir, ShuiLong et lui.

- Si j'ai de l'orgueil, alors peut-être faudrait-il essayer de ne pas le blesser, n'est-ce pas ShuiLong ? Il me suffirait d'un claquement de doigts pour que toi et ta famille, toute votre histoire, tous vos écrits, ne soient plus que néant. Car le monde les aurait oubliés. Le rien peut te faire devenir rien.

Cette fois-ci, les paroles lui frappèrent les oreilles, réveillant une haine endormie. Il frissonna. Si las.. Ses lèvres semblaient être cousue. Il n'avait décemment plus la force de parler. Le jeune démon avait presque du mal à inspirer. Ses épaules s'affaissaient. Pourtant, dans un ultime effort, il ouvrit la bouche, comme si il arrachait les fils qui avaient percé sa chair autour de ses lèvres.

- Crois-moi, si tu oses l'effleurer à nouveau, je trouverais les portes de ton esprit et je le détruirais.

C'était stupide. Ce démon était mille fois plus forte. Peu importait. Dès que le nom de Shui résonnait dans le bouche d'un autre, de façon menaçante, il était incapable de se retenir. Quitte à paraître idiot, il s'en fichait. Personne n'avait le droit de toucher à la démone pâle qui se trouvait près de lui. Personne. Personne. Plus personne ne la lui enlèverait. Le démon continuait de parler. Le vent faisait voleter ses cheveux sales, tandis qu'Akira se rendait compte de la haine qu'il allait hurler. Les traits du vieux démon ne mentait pas, à la seconde, il se mit à crier :

- N'EST-IL PAS BON ? N'EST-IL PAS GÉNÉREUX ? ALORS REMERCIE-LE !

Un craquement sourd se fit entendre. Levant le regard vers la falaise, Akira vit un énorme rocher s'effondrait sur le démon. Il écarquilla les yeux. Le corps toujours dangereusement penché vers l'avant, il resta bouche bée devant la tête du démon qui ressortait tout juste de l'immense rocher. Totalement détruite et ensanglanté. Il y trouva une note poétique dans cette vision d'horreur. Et ses dernières paroles furent très brèves et faibles. Il faillit ne pas les entendre.

- Soyez maudits.

Son visage ne changea pas d'expression, et s'en fut presque effrayante. Être maudits ? Peu importait, Akira se considérait comme touché par une sorte de malédiction depuis la mort de sa mère. Ce n'était pas important du tout. Pourtant, rien ne semblait avoir changer dans l'air. Rien du tout. Il se tourna vers Shui, soudainement serein. Le démon était.. mort. Il avait sûrement du apparaître ailleurs. Mais désormais, ils étaient seuls. Enfin. Et dans son élan de joie, la douleur de sa gorge s'éteint :

- Partons..


HJ:
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé



________________


________________



Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] _
MessageSujet: Re: Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]   Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Deux gouttes de Mercure dans l'océan de Naphte [Akira et... ?] [CLOS]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Feleth :: Le Vein, le monde du dessous :: Lac des âmes perdues :: Rivages des eaux sombres-