''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexion
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez | 
 

 Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage

Melpomène d'Ambre

Déesse d'Ambre

________________

Melpomène d'Ambre
________________


Race : Seïrdan
Classe : Déesse d'Ambre
Métier : Mercenaire
Croyances : Aucune
Groupe : Démons

Âge : Autour de deux siècles

Messages : 207


Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit _
MessageSujet: Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit   Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit EmptyMar 13 Déc 2011 - 23:32

Le Vein. Délicieuse terre de ma naissance. Effroyable. Impensable. Inestimable… J’arpente les plaines mornes de ces territoires sans but certain. Les lieux défilent sous mes pieds, insondables et innombrables, ares traversées qui me rapprochent d’une fin que je ne prétends pourtant pas connaître. Les paysages changent. Les paysages demeurent. Et je m’enfonce inlassablement plus avant dans les entrailles du Vein, m’éloignant de son intérieur, ou bien peut être les deux en même temps.

Le temps s’écoule et se fige dans une valse indolente parfaitement calculée. La pluie trempe ma peau, le soleil ronge ma chair, les éclairs aveuglent mon regard, et les instants se superposent à une vitesse telle qu’ils s’effacent de ma rétine avant que mon esprit n’ait le temps de les assimiler. Mais peu importe toute cette démence. Peu me chaut. Peu m’agrée.

L’Ebène est dégainée, pointe vers le bas. Divers fluides suintent le long de sa lame toujours aussi tranchante. Au creux de ma main, sa garde tressaille, ses indications remontent dans ma conscience, contradictoires, affolées. Même elle semble affectée. Peu importe. J’avance toujours, les paysages changeant à la lisière de ma vision, les images se troublant à ma vue, les êtres s’avançant avant de disparaître subitement dans le trouble d’un clignement de paupières. Je ne compte plus les cadavres que j’ai abandonné, incapable même de discerner ceux de mon fait de ceux qui le furent avant même que je ne les touche.

L’impulsion pourtant me tord le ventre, m’indiquant que je dois avancer. Une intuition fantasque, un espoir ridicule. Il me faut poursuivre, sans me poser de question, juste continuer jusqu’à trouver enfin quelque chose qui mérite de s’arrêter. Ce que je fais me dépasse, mais c’est le fruit d’un instinct que je n’ai jamais trahi. Un pied devant l’autre à nouveau. Encore un peu plus loin sur cette route sans chemin, sur cette prairie sans tracé… Un pied devant l’autre à nouveau. Dirigeons nous aux confins du Vein, aux improbables rivages desquels il voudra bien me laisser goûter à la quiétude, je l’espère. Consciemment ou non ? J’ignore si une entité malicieuse s’exerce à tirer les ficelles de ces pitreries malsaines, et n’en ai cure au fond.

Le marasme semble s’éclaircir un peu. Une tête souriante est tranchée d’un revers de l’Ebène. Elle s’évanouit avant d’avoir pu rouler au sol. Je continue. Sans raison. Sans pensée. Poussée par un instinct qui ne m’a jamais pris en défaut jusqu’alors. Inconstante silhouette dans la fureur d’un déchainement improbable. Troubles ombres dans un instable univers. Fantasme fantomatique aux allures sanglantes.

Les événements se calment, et mon esprit reprend sa course normale. Les images se fixent dans mon esprit, ralentissant leur épopée. La brume s’invite pourtant, pesante et envoutante dans ces lieux, chapes recouvrant le monde de sa blancheur laiteuse. Purifiée de cette humidité décadente sur ma peau d’albâtre, je m’autorise un instant d’égarement. Ma raison s’envole pour un temps et mes sens aveugles ne me sont plus d’aucune utilité. Où que se pose mon regard, il ne parvient à pénétrer l’épaisseur cotonneuse. La fragrance piquante du froid chatouille mes narines. J’avance pourtant, convaincue d’être bientôt au bout de mon périple.

Mes pieds soudain rencontrent une surface clapoteuse. Le bruit étouffé de l’eau claire m’arrête immédiatement. La fin du voyage ? Voilà qui est bien possible. Les alentours me sont cachés pourtant, et j’ignore les menaces qui couvent assurément dans ce qui m’est aveugle. Sur mes gardes, la peau tressaillant au moindre souffle indistinct, les paupières clignant rapidement pour chasser la buée épaisse créée par mon expiration.

J’attends. Et le monde entier peut bien venir me chercher. Le défi bout dans mon sang.
Revenir en haut Aller en bas

Synëal Muspell

♘ | le Botaniste Ardent

________________

Synëal Muspell
________________


Race : Syrinx
Classe : Ensorceleur
Métier : Botaniste
Messages : 174

Fiche de Personnage : Le Botaniste Ardent


Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit _
MessageSujet: Re: Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit   Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit EmptyMer 14 Déc 2011 - 21:33

Qu'il était bon de rentrer chez soi.

Après ses longues escapades dans Feleth, il avait décidé de revenir dans le Vein. Les longues allées de sang et de pourriture, les arbres en décrépitude, les marais nauséabonds, les fumerolles mystérieuses qui se déployaient parfois au-dessus du sol comme des serpents discrets...Tout cela lui manquait. Et sur un simple coup de tête, il avait laissé derrière lui ses envies de voyage et sa curiosité pour retrouver son foyer cher à son coeur...Bien que « cher à son coeur » fut exagéré. Il ressentait seulement une sorte de confort et de familiarité lorsqu'il regagnait les terres désolées et calcinés de l'Enfer des Âmes.

Il repassait là devant les étendues purullentes des marécages qui se perdaient dans les méandres d'une forêt sombre où se mélangeaient litigieusement les teintes pâles des plantes et les couleurs morcelées d'une nature dépourvue de tout charme. Le Syrinx arbora un léger sourire mélancolique, nostalgique de l'époque où il n'était encore qu'un bourgeon innocent et naïf abandonné au milieu de ce monde abandonné des Dieux. Quelque part, il enviait son passé. Il n'avait pas besoin de se débrouiller tout seul, il arrivait plus ou moins à contrôler sa langue, il ne se faisait pas d'ennemis toutes les lieues...Il avait seulement envie de découvrir la vie. Et maintenant, il voulait découvrir la mort...Ce n'était pas plus que mal que ça. La mort est une autre vie, puisqu'on ne regrette plus, on ne souffre plus, on accepte simplement son sort sans chouiner.

Plus haut dans le ciel, culminant le panorama désolant, un astre pâlot surveillait laconiquement toutes les vies et non-vies de ce Tartare perdu. Il se réfugiait derrière les nappes brumeuses d'un ciel aussi mort que les terres, un ciel qui faisait penser à ces vieilles toiles laissées dans un coffre pendant des siècles...Synëal se demandait parfois si une quelconque entité divine, maléfique ou non s'attardait de temps à temps en ces lieux, ou même les surveillait de là où elle était...

Sur la droite de son champ de vision, quelques démons mineurs se disputaient la charogne d'un pauvre voleur exilé dans le Vein. Quel triste et horrible sort...Il détroussait les poches, on lui volai la vie...Rectification, ce n'était pas une charogne : la victime des carnassiers était encore vivante et exultait des pauvres râles d'agonie, ses jambes agitées de soubresauts. Le Syrinx observa encore un moment le spectacle sanglant en soupirant, ravi quelque part de ne pas être né comme ces prédateurs sans conscience, sans intelligence, sans ruse. Ravi et fier aussi. Il faisait partie d'une des races les plus évoluées en magie du Vein, et le peu de démons majeurs ou seïrdans qui avait croisé sa route osaient affirmer que le démon-chardon n'avait pas d'égal...

C'est du moins ce qu'il allait pouvoir vérifier...

Non loin de là, une autre silhouette solitaire arpentait les rivages du lac des âmes perdues. Synëal ne put distinguer tout à fait sa nature, mais elle semblait humanoïde à première vue, et pas encore menaçante...De là où il était, c'est-à-dire à plusieurs centaines de mètres, il attendit qu'elle fasse quelque chose de spécial, ou qu'elle s'aperçoive de sa présence. Il s'approcha ensuite, lentement, discrètement, mesurant ses pas, affichant pourtant l'attitude naturelle de quelqu'un qui errait sans but. Il ajusta son feutre sur son front, ce même chapeau qui contenait autant de souvenirs que ces lieux. Quelques feuilles mortes trahirent sa présence, il s'arrêta et leva le visage vers l'inconnue, les yeux cachés par le bord de son couvre-chef.


« Oups. », susurra-t-il, le bas du visage fendu par un sourire goguenard. « Je vous importune sans doute...Faîtes comme si je n'étais pas là. »

Ne la lâchant pas du regard comme il aurait du le faire, il alla s'asseoir simplement sur une souche, dévoilant enfin ses yeux d'émeraude, et toujours à portée du regard. Finalement, faire comme s'il n'était pas là serait difficile, mais il aimait bien se targuer de ses propres propos. Il dévisageait la jeune femme sans se départir de son sourire.

Au loin, les démons avaient fini leur repas, et poussaient des hurlements gutturaux de joie. Ils n'avaient pas eu de repas aussi copieux depuis des années.
Revenir en haut Aller en bas

Melpomène d'Ambre

Déesse d'Ambre

________________

Melpomène d'Ambre
________________


Race : Seïrdan
Classe : Déesse d'Ambre
Métier : Mercenaire
Croyances : Aucune
Groupe : Démons

Âge : Autour de deux siècles

Messages : 207


Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit _
MessageSujet: Re: Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit   Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit EmptyDim 18 Déc 2011 - 22:31

« Oups. Je vous importune sans doute...Faîtes comme si je n'étais pas là. »

Une voix goguenarde s'élève dans l'obscurité vaporeuse. Je me retourne, et d'un souffle de vent pourtant absent, la blancheur cotonneuse laisse place à une clarté éblouissante. A quelques pas, un être, un être étrange assis sur une souche. Deux étincelles émeraudes installées dans un visage amusé dont l'impertinence réveille une agréable sensation de jeu le long de mon échine.

La tête seulement tournée jusqu'alors, je pivote le reste de mon corps afin de lui faire face de même, la pointé de l'Ebène tournée vers le bas afin de n'en pas être menaçante à défaut d'avoir l'air amicale. Un sourire amusé étreint mes lèvres tandis que je fiche ma glace dans ses lagunes. Nous nous observons un moment, en silence. Je ne veux pas briser le silence, il se complait dans sa satisfaction paresseuse d'avoir dérangé une nouvelle âme en ces lieux. Si tant est que je puisse répondre à cette définition.

Je refuse de lui offrir immédiatement le plaisir de briser le silence. Pour seule réponse, je quitte l'eau clapotante, ébrouant mes bottes mouillées d'un geste fort gracieux. Ma lame regagne son fourreau à mon flanc. Je repousse une mèche de cheveux en arrière, la calant derrière une oreille. Prenant son conseil très à cœur, j'époussette ma tenue couverte de divers dépôts inconnus, vérifie la résistance des lanières de ma tenue et m'interroge sur la direction à prendre. Un tour d'horizon m'indique que nul chemin n'est préférable aux autres, et j'en reviens à mon point de départ, observant toujours l'étrange démon qui me fait face.

Qui il peut être ? Je l'ignore complètement. Il a un intellect légèrement supérieur à la moyenne de ses confrère en tout cas, considérant que son réflexe principal a été la discussion plutôt que l'agression. Son chapeau haut lui donne un air absolument ridicule à mon goût, n'étant guère une amoureuse des divers couvres-chefs, mais peu importe ces considérations esthétiques. Au delà de ça, il dégage une sorte de... présence qui ne m'inspire en rien confiance. A qui ai-je déjà accordé ma confiance au fond ?... Pas grand monde...

Prenant un air parfaitement détaché, je m'avance vers lui, désirant entrer dans le jeu qu'il me propose à mi-mots. Arrivée à sa hauteur, je continue d'un pas, me positionnant de manière très inconfortable pour lui dans son dos. Mes intentions ne sont toutefois en rien mauvaises, quoi qu'il en soit. Le bruit de l'acier pourtant qui glisse sur la texture protectrice du fourreau se fait entendre. Jouons un peu puisque telle est sa volonté. Je n'ai jamais été très contrariante comme demoiselle, toujours serviable et prête à rendre service. D'autant plus lorsque cela a l'heur de pouvoir se terminer en combat. Assurément ici, il pourra être l'occasion d'un quelconque affrontement, quand bien même il ne serait qu'oral. Je pourrai toujours, lorsqu'il m'aura lassé, le découper en tranches fines.

L'instant suivant, la lame se plante sur plusieurs centimètres dans la souche, à moins d'un pouce de la cuisse du démon. Prenant un air fort intéressé par cette découverte, ma mine se compose sérieuse.

« Voilà un bois tout à fait résistant. Les merveilles du Vein sont insaisissables... »

Très satisfaite de mon incommensurable bêtise, je souris par la suite. J'ai appliqué au mieux son conseil, tout en répondant à la provocation. Guère malin, particulièrement puéril, mais tellement risible... Je relève les yeux de mon épée vers les siens, attendant de voir sa réaction.
Revenir en haut Aller en bas

Synëal Muspell

♘ | le Botaniste Ardent

________________

Synëal Muspell
________________


Race : Syrinx
Classe : Ensorceleur
Métier : Botaniste
Messages : 174

Fiche de Personnage : Le Botaniste Ardent


Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit _
MessageSujet: Re: Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit   Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit EmptyMar 20 Déc 2011 - 21:57

A son arrivée, il pouvait s'apercevoir que sa venue était aussi impromptue que bienvenue. Sur le visage de la jeune femme - oui, c'en était bien une – se lisait une sorte d'amusement complémentaire au sien. On dirait que tous les deux trouveraient dans leur rencontre une distraction certaine.

Il la dévisagea d'abord, lui trouvant des traits bien trop harmonieux pour quelqu'un qui vagabondait dans le Vein. En était-elle une résidente? Ou une guerrière déchue amenée à s'exiler loin des siens, n'ayant plus comme malédiction celle d'errer à jamais sur ces terres maudites? Mais au final, en quoi cela lui importait-il?...Il avait cependant une curiosité dévorante quant aux êtres qu'il rencontrait. Les questions brûlaient ses lèvres fendues par son sourire confiant et goguenard. Cela lui apportait une excitation de joie que de savoir qu'il rencontrait enfin quelqu'un d'aussi énigmatique. Jusque là, il avait rencontré des gens plus ou moins prévisibles, des personnes qui brillaient d'un égo énorme et surtout inutile, des gens pris d'états d'âme soucieux de se refaire une conscience dans une sorte de rédemption spirituelle. Il avait une certaine hâte à découvrir les atouts que cachait cette belle inconnue.

Stoïquement, il la regarda s'approcher de lui, admirant son air relativement indifférent. Elle semblait d'une hautaineté qui n'était pas oisive. La fierté caractéristique des guerriers en somme. Ce qui ne serait pas totalement dénué de sens, le fourreau qui pend sur le côté de ses jambes en serait une preuve.

Arrivée à sa hauteur, elle se glissa derrière lui d'un pas fluide et presque innocent. Elle l'avait donc vraiment pris au mot...Ou alors, s'amusait-elle vraiment à le prendre au pied de la lettre. D'un sifflement, la lame jaillit de son enveloppe de cuir et se ficha dans le bois derrière lui, à quelques millimètres de sa jambe. Il prit une courte inspiration, ne se déparant pas de son sourire, et fixa le dernier emplacement de la démone, droit devant lui, croisant ses bras et ses jambes.

A ses quelques mots, il lui répondit.


«C'est un acacium tenebrium et en effet, c'est un bois très coriace qui résiste aux incendies et aux intempéries peu importe la durée qu'ils prennent. Il se développe en général dans les zones marécageuses, de préférence celles qui sont les plus humides avant que ses racines, qui peuvent atteindre une longueur de trente mètres, puissent irriguer dans une nappe d'eau proche. Il a une écorce de plus de vingt centimètres d'épaisseur et ce, quelques mois à peine après son éclosion. Cependant, sa précocité rend ses branches très vulnérables qui tombent au moindre choc. »

Il bascula alors la tête complètement en arrière, afin d'attirer son regard, retenant son chapeau d'une main.

« Et ainsi, vous pourrez deviner que celui qui a réussi à couper aussi nettement le tronc ne peut pas être qu'un simple démon commun. De plus, les coupures étant encore fraîches, le monstre redoutable qui a fait ça traîne encore dans le coin. »

Il se remit en position pour se pencher en avant et fouiller dans sa besace. Il en sortit une pincette et entreprit de ramasser les copeaux de bois qui gisaient au sol, avant de les faire tomber dans un petit tube en verre.

« Intéressant, vous voyez, en le trempant dans l'acide adéquat, je pourrais trouver ce qui a fait...A moins que l'individu concerné ne daigne se montrer avant la fin de mon analyse.

Il se surprenait alors à agir d'une façon totalement naturelle avec l'inconnue. Il ne fallait jamais le lancer sur un sujet sur lequel il était si pointu. En plus de ne pas vouloir perturber ses occupations, il la mêlait presque involontairement dans les siennes. Une façon comme une autre de se présenter sans le faire...et aussi une manière d'ignorer quel statut pouvait-elle avoir...
Revenir en haut Aller en bas

Melpomène d'Ambre

Déesse d'Ambre

________________

Melpomène d'Ambre
________________


Race : Seïrdan
Classe : Déesse d'Ambre
Métier : Mercenaire
Croyances : Aucune
Groupe : Démons

Âge : Autour de deux siècles

Messages : 207


Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit _
MessageSujet: Re: Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit   Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit EmptyJeu 22 Déc 2011 - 21:52

Je ne peux apercevoir ses traits, mais malgré un léger raidissement pratiquement imperceptible, il demeure stoïque, croisant ses membres en feignant la décontraction. J'admire son calme, son jeu d'acteur parfait, me promettant des amusements intéressants. Voilà qui peut se révéler passionnant… Si je ne meurs pas d'ennui avant la fin de son cours… Je n'ai que faire des détails botaniques d'un arbre, mort qui plus est, et ses précisions multiples sur la question me laissent de marbre. Par politesse pourtant, je le laisse finir, retrouvant un soupçon d'intérêt lorsque son regard émeraude se fiche en moi au moment où il bascule en arrière pour attirer mon attention.

Ce n'est pas tant cette attitude, bien qu'elle réveille ma curiosité je dois l'admettre, que la teneur de ses propos à ce moment précis qui réveille mes instincts. Il évoque la possibilité d'un adversaire redoutable à proximité, et l'excitation nait dans mes entrailles immédiatement. Emportée déjà par mes spéculations sur la nature de l'importun désiré, je perds le fil de ses raisonnements. Démon maudit aux proportions invraisemblables ? Créature cauchemardesque à la force titanesque ? Le défi est de taille quoiqu'il en soit, et l'envie d'en découdre m'étreint… Nécessité de reprendre pied rapidement.

Je réintègre mes facultés dans l'instant. Qu'elle n'est pas ma surprise alors en voyant cet étrange individu en train de jouer aux apprentis sorciers, intégrant un morceau de bois dans un récipient. Son explication me parait totalement abracadabrantesque, mais sa fin de phrase relève un peu mon intérêt, soulevant l'hypothèse d'une visite proche. Voilà qui peut me séduire enfin ! Voilà les termes qu'il doit employer s'il veut captiver mon attention ! Je suis femme d'action lorsqu'il semble être homme de réflexion, et la perspective de m'encroûter dans une conversation sur les bienfaits des arbres et autres mollusques ne m'enchante en rien.

Non vraiment je suis bien plus intéressée par les fragrances de l'aventure, par le doux espoir de rencontrer âme ou corps avec lequel coup férir jusqu'à la défaite, jusqu'à l'ultime instant où la victoire bascule irrémédiablement de côté ou d'autre, couronnant l'un, achevant l'autre. Cette excitation délectable court dans mes membres, et je me décide à déconcentrer un peu l'être qui retient mes pensées de l'instant pour l'instaurer dans mon état d'esprit.

Mon torse bascule vers l'avant, mes doigts caressent amoureusement la garde puis la lame de l'Ebène, tandis que mes lèvres joueuses, chaudes, se rapprochent d'une oreille fermée pour l'instant à ma présence. Les senteurs végétales caressent mes narines d'une agréable manière, me rappelant un riche bouquet de plantes dont le nom m'est totalement inconnu, inutile. Les boucles cuivrées cascadent sur ses épaules, couleur particulière dont ma main libre effleure la texture sans pour autant la toucher. Découverte.

Ma voix s'élève, invitation non voilée, et mon souffle brûlant s'aventure le long de sa gorge sans vergogne aucune.

« Croyez-vous que nous aurons la chance qu'il nous rende visite ? Cela fait si longtemps que je cherche à croiser le fer avec une telle merveille ! »

Fermant les yeux, je m'abandonne un instant à cette sensation délicieuse, à cette chair si proche de la mienne aux effluves tentateurs, avant de reprendre mon attitude naturelle. D'un coup sec, je retire l'épée de son carcan végétal, passant le plat de la lame en travers de ma paume sur toute sa longueur avant de la laisser pendre à mon côté. Mes actions m'ont ramené devant lui, et un sourire énigmatique orne mes traits. Ma bonne humeur est nettement visible désormais.

« M'accompagnerez-vous à la chasse au monstre tueur d'arbre ? Pour vous, je ferai en sorte qu'il soit doux comme un agneau afin d'assouvir vos curiosités étranges. »

Ironie et amusement. Sérieux pourtant. Envie et désir. Jeu…
Revenir en haut Aller en bas

Synëal Muspell

♘ | le Botaniste Ardent

________________

Synëal Muspell
________________


Race : Syrinx
Classe : Ensorceleur
Métier : Botaniste
Messages : 174

Fiche de Personnage : Le Botaniste Ardent


Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit _
MessageSujet: Re: Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit   Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit EmptyLun 26 Déc 2011 - 19:18

Avec son discours scientifique et ses mots bien trop alambiqués pour une guerrière, il était à peu près sûr de montrer qui il était. En effet, il n'était pas vraiment le genre de démon à vouloir chercher le conflit physique. Il se refusait à remettre en cause son intégrité charnelle juste pour défendre finalement un principe futil. Du moins pour lui, toutes les causes étaient superflues. A part celle d'avoir la vie sauve, les autres ne se valaient même pas. Qu'est-ce que le courage, l'honneur et la sécurité pouvaient bien représenter ici bas? Pourquoi se battrait-il après tout? Etudier les plantes, comprendre leurs mécanismes subtiles et complexes, presque plus ardus que ceux qui font fonctionner le corps de tout être de chair et de sang...

De sang...

...C'était tout de même plus passionnant et plus divertissant qu'une passe d'armes où l'issue ne résidait que dans l'état d'esprit du combattant, dans son endurance, ou le fait que sa lame soit plus émoussée que celle de son adversaire...Non, dans le monde magique et merveilleux des plantes, tout le monde a sa chance. Du petit trèfle à l'immense séquoïa. Adressant un regard presque intéressé à son tube de verre, il se vit prendre d'un frisson lorsque son interlocutrice se penchait sur lui. Un doux soubresaut qui parcourut son visage de sa joue jusqu'au haut de sa tête. Le nez de l'inconnue était tout proche de sa tête et semblait humer l'odeur végétale qui émanait de lui, si tant est que Synëal pouvait connaître sa propre essence olfactive. Il ne put retenir un nouveau sourire, perplexe et intrigué. Voilà encore plusieurs facteurs de réflexion. Pourquoi vouloir se rapprocher de lui et jouer ce jeu? Surtout qu'il était étranger à toutes ces sensations sensées être stimulantes pour son épiderme. Il se contenta alors de feindre une sorte de moue distraite et envoûtée, les yeux mi-clos.


« Rendre visite ne seraient pas les mots exacts... », susurra-t-il, « Employons plutôt les termes de : venir nous lacérer les viscères jusqu'à ce que la vie daigne bien quitter nos membres sanguinolents. »

Il lui adressa son sourire le plus amical. Elle retira d'un geste prompt l'épée de la souche déjà morte, et fort heureusement, elle l'était vraiment. Synëal partageait la douleur de bien des êtres végétaux et regretterait donc de devoir perdre toute raison à ce moment à cause d'elle...elle s'était d'ailleurs retrouvée devant lui, paraissant tout à coup plus enthousiaste à l'idée qu'il puisse y avoir une quelconque créature digne d'intérêt pour assouvrir sa soif de découper...Il n'avait pas de suite perçu cette joie lorsqu'elle lui avait parlé mais désormais, il pouvait s'apercevoir que ça la trahissait totalement. Un peu étonné par cette réaction, il fallait l'avouer, il ne perçut pas tout de suite le sarcasme dans sa voix. Monstre tueur d'arbres. En effet, c'était un bien bel euphémisme.

Il se redressa pour se retrouver à sa hauteur, et fourra ses mains dans sa veste, rangeant par la même occasion sa fiole.


« Tout seul, je ne pourrais pas le trouver, mais je suis sûr que votre aide me sera bien plus précieuse que mon instinct... »

Il la toisa d'un regard souriant, puis commença à emboîter le pas. Mais avant cela, il jeta un coup d'oeil attentif vers la surface calme du lac... Et si cela venait de là? Méfiez-vous de l'eau qui dort, disais-t'on souvent. Etant donné la profondeur vertigineuse qu'on lui associait, il ne serait pas étonné de voir une gigantesque créature s'y tapir, si grande que l'arbre découpé n'avait été pour elle qu'une brindille, une branchette. Ou alors, plus intéressant : les âmes de défunts guerriers errant dans les environs, ayant malencontreusement abîmé le décor lors d'une entrevue avec un démon qui avait payé de son existence pour avoir croisé leur chemin. En voilà une perspective plus alléchante.

« Allons par là, il me serait plus probable que ce que nous cherchons ait fait le tour du lac... »

Il se rendit sur la berge qu'il se mit à longer. L'eau se mettait alors à clapoter contre le fin rivage comme pour essayer de s'élancer sur les pieds du Syrinx...Que se passera-t-il si elle le touchait? Il s'arrêta, intrigué, et tendit malicieusement son pied vers la surface. Mais juste au moment où il l'effleura, un craquement retentit au loin, dans un bosquet d'arbres morts.
Revenir en haut Aller en bas

Melpomène d'Ambre

Déesse d'Ambre

________________

Melpomène d'Ambre
________________


Race : Seïrdan
Classe : Déesse d'Ambre
Métier : Mercenaire
Croyances : Aucune
Groupe : Démons

Âge : Autour de deux siècles

Messages : 207


Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit _
MessageSujet: Re: Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit   Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit EmptyMer 25 Jan 2012 - 22:29

Le jeu. Le jeu est lancé. L’homme prend une morbide fascination pour décrire la sentence que nous infligera ce tueur d’arbre. Il ne fait qu’attiser ma soif de combat pourtant par sa description fantasque d’un sang qui s’écoule... Et me voilà déjà prête à combattre.

L’instant suivant, le démon s’est relevé et est prêt à partir. Il m’invite à la suivre vers une destination que j’ignore, mais j’accepte avec plaisir, consciente de la possibilité du combat. Toute entière tournée vers ce seul espoir... Ridicule mais non moins animée de ce désir.

Sans dire un mot, j’emboîte le pas à son avancée, instantanément transformée en guerrière sanguinaire. Mes instincts s’exacerbent, mes sens culminent à leur maximum, et le moindre souffle de vent s’analyse en une présence que je peux discerner. Dans un monde aussi dangereux que le Vein, ces précautions sont loin d’être de trop pour venir à bout des pires écueils, des plus grands obstacles, ou pour fuir avec toute la diligence nécessaire. Ambre n’est jamais loin de toute façon pour qui porte sa marque et nous pourrions nous y retrouver en un instant s’il me laissait la voie libre. Sinon... Peu importe.

Son regard s’égare sur l’onde ridée. Cette fascination ne me sied guère, mais je n’ai pour l’heure pas mon mot à dire, et il peut bien faire ce qui l’amuse pourvu qu’il ne réveille pas menace trop grande pour nous deux réunis... D’autant qu’il ne me semble pas être l’allié à avoir pour un combat. Peut être a-t-il des talents cachés, je le souhaite si nous devions en avoir besoin, mais dans le doute, je suis la seule sur laquelle je peux me reposer, comme à l’accoutumée de toute manière.

Ses mots résonnent dans l’air frais. Il me propose le tour du lac. Et si tout ceci n’était qu’une machination pour me conduire à ma perte ? J’en viens à souhaiter un instant que tel soit le cas afin que le jeu se révèle intéressant, mais ce ne semble pas être notre destinée pour l’instant. Alors qu’il s’approche dangereusement d’une eau qui ne m’inspire aucune confiance, un bruit se fait entendre à bonne distance, entre quelques arbres dont la forme a été meilleure.

Dans l’instant, je me suis interposée entre ce bruit et mon camarade de route, Ebène en dextre, Neigeuse en sénestre en arrière-plan, défense comme sournoiserie prête à profiter de la moindre opportunité. Une petite partie de mon attention toujours focalisée sur l’être derrière moi m’indiquerait instantanément la moindre de ses tentatives pour me faire du mal tandis que je me concentre sur l’origine de ce boucan.

Plusieurs volatiles s’éloignent à tire d’aile du lieu, m’indiquant par avance que nous sommes désormais loin d’être seuls... Je resserre la prise sur mes lames, prête, tendue... Lorsqu’une odeur nauséabonde m’étreint la gorge. Je réprime un frisson dégouté, tente de faire fi de l’odeur mais n’en demeure pas moins ébranlée, me demandant ce qui peut causer une telle puanteur.

Un être décharné apparait alors. Deux à trois fois plus haut que moi, le quadrupède répand viscères et fluides pourtant vitaux au sol sans en sembler pour le moins ébranlé. Au contraire, chaque pas parait le rétablir un peu plus dans une trajectoire normale.

Mon esprit tourne à toute vitesse. Comment tuer ce qui est déjà mort ? Comment venir à bout d’une créature dont le souffle n’est plus ? Une bonne découpe s’impose pour régler le problème. Déjà excitée par la perspective de cet affrontement, je tourne la tête vers mon compagnon d’aventure sans pourtant quitter la bête des yeux, et lui demande, cabotine :

« Vous souhaitez vous en occuper peut être ?»

Me voilà prête à combattre si sa réponse s’avère négative. Le jeu est lancé. Le jeu.
Revenir en haut Aller en bas

Synëal Muspell

♘ | le Botaniste Ardent

________________

Synëal Muspell
________________


Race : Syrinx
Classe : Ensorceleur
Métier : Botaniste
Messages : 174

Fiche de Personnage : Le Botaniste Ardent


Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit _
MessageSujet: Re: Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit   Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit EmptySam 17 Mar 2012 - 12:24

Le Vein est un terrain mystérieux, ambigu, sombre et profond. Le territoire où il ne vaut mieux pas vagabonder seul car on n'y perd pas que sa vie. C'est même souvent une délivrance que de mourir. Non, ici, vous passez par bien des étapes morbides et atroces avant de vous laisser aux mains squelettiques de la Camarde.

Mais le Syrinx éprouvait une gaieté malsaine à parcourir ces terres démoniaques et maudites. Il s'y sentait aussi bien qu'au bord d'une plage pour un humain. Les ténèbres étaient familières pour les démons. Elles leur étaient même plus chaleureuses que la lumière. C'était un milieu aussi obscur que son âme. Et le seul milieu où il se sentait vraiment épanoui et complet.

La preuve, il n'y avait nul autre endroit où il connaissait par coeur toute cete végétation. Et c'était un trait particulier qu'il avait pu faire profiter à sa nouvelle connaissance. Une femme aussi redoutable qu'énigmatique semblait-il. Elle avait un regard qui luisait d'une suffisance incroyable. Elle ne doutait pas de ses capacités. Peut-être avait-elle déjà été confrontée à des défis mortels avant d'en tirer des expériences qui lui ont forgée ce regard d'acier. Il se surprenait à l'observer avec une sorte de perplexité et d'admiration. Elle marchait d'un pas raide mais assurant, n'attendant plus que les sens du démon plante ne lui dise où trouver une créature à dévorer de sa lame.

Il fut tenté de lui dire de ne pas se presser. Mais il conserva un sourire goguenard. Après tout, c'était juste un petit mensonge de sa part, histoire de voir jusqu'à quel point il pouvait pousser sa naïveté. C'était un jeu qu'il adorait. Oh et surtout, la faire perdre patience, c'était quelque chose de très amusant.

Cependant, les choses prirent une tournure inattendue. Devant eux, une silhouette se détachait de la brume ambiante pour s'avancer vers eux d'un pas claudiquant. Son ventre béant laissait tomber ses entrailles pourries sur le dos avec un bruit flasque. Melpomène brûlait déjà d'envie d'en découdre avec ce monstre, bien qu'il ne ressemblait pas du tout à la description qu'avait voulu donner Synëal.

Il fut quelque peu décontenancé, il fallait l'avouer. Il ne répondit pas à la question de la démone, levant la main, qui guida alors une racine hors du sol, s'arrachant avec fracas de la terre. Le démon fit un mouvement sec de la main et la liane alla frapper le mort-vivant, avant de s'enrouler autour de lui sous l'ordre mental du Syrinx. Elle le souleva dans les airs, et le renvoya à terre avec violence. Le monstre décharné se mit à beugler, et il se saisit de son entrave pour tenter de l'arracher, mais la pointe de la racine alla s'engouffrer dans son poitrail, remontant dans sa gorge, et perça aussi facilement que cela le crâne du zombie. Celui-ci s'effondra, inerte.

Le Syrinx fit un sourire en coin vers la démone en haussant les épaules.


« Rien de bien méchant »

Et là, quelque chose le heurta de plein fouet et le projeta comme une poupée dans le décor. Un cri énorme retentit, celui d'une bête en rage, qui répandait des effluves de putréfaction encore plus intenses que le précédent ennemi. Le démon retomba lourdement au pied d'un arbre. Il rouvrit à peine les yeux pour voir une sorte de gorille au poil hirsute, recouvert de plaies, un bras arraché qui ne tenait plus qu'avec ses ligaments amincis par le temps. Il faisait la taille d'un troll, et ses orbites vides laissaient supposer qu'il devait se fier à ses autres sens pour trouver ses proies...Ou alors il devait être manipulé à distance...Par un Nécromancien par exemple. Ou une âme de Nécromancien. Non, ça ne pouvait pas être lui...ils étaient censés être amis.

Au diable ce raisonnement futile. Ils se retrouvaient en bien mauvaise posture avec un Ogre-singe mort-vivant. Et il n'était pas sûr qu'ils puissent résister à sa force colossale.


Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé



________________


________________



Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit _
MessageSujet: Re: Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit   Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Âmes vagabondes ne craignent pas la nuit

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Feleth :: Le Vein, le monde du dessous :: Lac des âmes perdues :: Rivages des eaux sombres-