Il fallait que je le trouve Il avait peut-être la chose pourquoi je sillonne le royaume depuis une année. Il avait ce pourquoi j’avais tout sacrifié. Comment un homme comme lui-voleur, menteur, un affabulateur de première classe- pouvait avoir un tel moyen de pression ? Je lui aurais surement arraché la tête à ce malfrat de marchand d’esclaves. J’aurais pris mon pied à lui retirer son crâne, ligaments par ligament, artères par artères et muscles par muscles. Simplement, le temps qu’il se voit mourir. Et puis comment pouvait-on ‘vendre’ des hommes ? N’en était-il pas un lui aussi après tout ?

Toutes ces questions me faisaient divaguer. Je marchais, d’un pas nonchalant, pensive. Je croisais de temps à autre quelques paysans honnêtes, s’en allant à Venill pour marchander leur maigre production, dur labeur d’une vie entière parfois. Le soleil tombait vite dans les plaines du Royaume. Les rayons flamboyants de la fin d’après-midi caressaient mon visage de leur lumière chaude et réconfortante. Mes pieds commençaient à me faire mal. *Tu ne vas quand même pas t’arrêter maintenant Elh ?* Mais la douleur cuisante d’une journée entière de marche se faisait ressentir. Je passais donc ma futur nuit au beau milieu de nulle part. Génial.

La lumière était à présent, mi-jour mi- nuit, au moment où le ciel prend une couleur grisâtre violacé, laissant apparaître les premiers astres. Hankil était là, lui aussi. Je l’avais un peu oublié ces jours-ci. Mon
seul ami, fidèle et courageux. Un bruit me tira de mes rêveries. Des chuchotements, murmures insondable de la douce lueur de soir puis conversations animés. Je croyais que mes yeux me jouaient des tours mais non, personnes. Les alentours étaient bel et bien désert. Je restais là, impassible, prenant au passage mon arc. Au loin on pouvait entendre le rire d’enfants et un moment après leurs mère les réprimandant. Je m’avançais prudemment vers cet étrange provenance de voix. Hankil me suivait docilement. J’aperçus un trou, pas très large, un homme seulement aurait pu rentrer mais assez profond. Une faille. Je m’approchais doucement de peur de tomber dedans quand elle m’attira à elle, me faisant chuter avec mon cheval.

Une sensation étrange m’envahit. Je me sentit bien pour la première fois, comme si j’étais à ma place. Un tourbillon de sens s’empara de mon être. Des pleurs, des cris, des rires, du jaune, du bleu, du vert, une
forte lumière blanche et aveuglante puis le néant.

Mes paupières toujours closes, je me détendit et les ouvris enfin. Tout cela ne pouvait être qu’un rêve. Tout avait changé autour de moi. J’étais dans un endroit à l’opposé des belle prairies verdoyantes. Il y avait de grandes voutes, les murs de pierre était humide et l’endroit en était d’autant plus sombre. Du bruit. Je le suivais une fois de plus, talonné par mon destrier. J’arrivais sur un hall immense où des gens grouillaient dans tout les sens. Je vis surtout un homme rouge avec des ailes et de long cheveux blond. Il tuait sans merci, sans la moindre pitié. Mon arme à la main, je fis quelques pas en sa direction et atterrit devant lui, planté au beau milieu de la pièce. Les yeux grands ouverts comme subjuguée par cet être que je ne connaissais pas. Un homme était tapis dans l’ombre, toujours vivant. Je tournais là tête vers lui, le fixais puis repris ma fascination. *Un lâche surement* pensais-je.

lion... tigre... non rat... ça ne peut être que ça... J'ouvre finalement les yeux qui étaient mi-clos depuis une minute que je suis réveillé puis je distingue enfin ce qui vient de passer devant moi: trois petits cochons échappant à un gros chien. Je suis en ce moment assis sur le comptoir de la guilde, depuis ce matin en fait, regardant mes membres faire... rien, depuis ce même matin justement... Autant dire que je me faisais bien chier et qu'il me manquait juste la bonne dose d'adrénaline. Je me pose enfin la bonne question maintenant que mon cerveau n'est embrumé que beaucoup: que font ces créatures de malheurs dans mon QG?!
Je me lève brusquement, en tout cas pour moi c'est brusque parce que je pense que tout observateur extérieur dirait:"Au ralentis avec un zeste de flemmardise qui rend son geste aussi pathétique qu'un enfant avalant un petit jouet pour s'amuser, au ralentis, et en sachant déjà qu'il va s'étouffer", puis je saute à terre au moment où la poursuite repasse devant moi. Je poursuis alors la queue du chien pour pouvoir l'attraper et frapper les trois petits cochons avec et ainsi les faire fuir. Beau plan n'est ce pas? Sauf que je ne réussis jamais à l'attraper!
Je m'assois au bout de trente seconde de course sur une chaise, puis recommence à somnoler, voulant très vite oublier les espions de la nature. Sans que je ne puisse rien y faire -alors que j'avais enfin réussis à m'isoler mentalement de mon environnement- quelque chose tape contre les pieds arrières de ma chaise, me faisant balancer sur ma chaise quelques secondes et un dernier coup me fait tomber à la renverse me réveillant pour de bon! Sauf que je tombe sur le dos-ok- mais sur quelque chose de moue et poilu!
En me relevant, je remarque immédiatement que ma chaise est cassée! ZUUUUTEUUUH! Bon, il y a aussi le chien qui était en dessous au moment où je tombais et que j'ai écrasé. En l'examinant, j'en déduis qu'il est mort, la colonne vertébrale en morceau. Je lance un regard vers les trois petits cochons qui me regardent aussi de leurs yeux de cochons malfamés, puis ils s'en vont par la fenêtre, en saute mouton. Pourquoi j'ai l'impression que je devrais trouver tout ce qui se passe depuis tout à l'heure bizarre?... Pourquoi je ne le trouve pas?...
Bref! J'ai enfin pris une résolution après mûres réflexions: il faut que j'encourage mes soldats à faire quelque chose! Et pour ça, soit je ramène une nouvelle recrue, soit je capture une tête qui en vaut deux!
Je fonce directement devant le tableau d'affichage à l'entrée et cherche une bonne tête:

"mhmmm Tueur... Tueur... Tueur de vieillards... Tueur de chien... Tueur de chien de vieillard... Tueur de vieillard de chien... Vendeur d'esclave! 100 000 pièces d'or!"

J'arrache l'affiche puis me mets en route avec ma sacoche.

"J'y vais mes chers soldats!"

Sans attendre de réponse, je sors immédiatement de peur qu'ils ne me balancent une chaise en sortant. Sachant qu'ils n'en ont rien à faire, c'est du pareil au même.


Mon plan est hyper simple! J'ai toujours des plans, on va me dire. J'en ai toujours quand j'en veux, je vais dire. On va me dire, qu'est ce que tu racontes? Je vais dire, fermes- la tu me saoules.
En somme, je vais me laisser capturer par les bandits à l'endroit où il y a quatre vingt-dix pour cent des enlèvements: une auberge miteuse dans un patelin miteux qui mérite même pas que je dise son nom. J'entre dans l'auberge en faisant le bourré de service:

"B'jour! Criai-je de toutes mes forces. Z'avez une pipe pour moi? Personne? Même pas toi ma p'tite dame? Héhéhéhéhé, hip! Vous saviez qu'il y avait des enlèvements de gens? Vous saviez qu'on les vendait comme escl..."

On vient juste de m'assommer.

Je me réveille les yeux embrumés, regardant un homme comme s'il était dans un brouillard épais me répéter:

"PARLE! PARLE! PARLE!"

Il est bien gentil, mais s'il me laisse bâillonné, je ne pense pas parler des masses. Puis je perds à nouveau connaissance. Je me réveille dans une cellule dont la porte est en bois très épais. J'entends alors un garde qui s'approche de ma cellule. Il regarde par un petit trou fait sur la porte en lançant:

"Tiens l'ivrogne, c'est de quoi te faire reprendre des forces avant la tort..."

Je ne suis déjà plus là. Il ouvre la porte regardant dans toute la pièce, alors que lui-même est en plein milieu. Au moment où il regarde le plafond, là où je suis perché, Je me laisse tomber lourdement sur le pauvre bonhomme. Je crois qu'il n'y a pas que les chiens qui meurent quand on les écrase sous son poids. J'ai juste utiliser un sort me permettant de marcher sur les murs puis j'ai attendu. Trop simple. Je prends les clefs puis ouvre tout le monde. Je tue quelques gardes au passage. L'un des prisonniers que j'ai libéré m'apostrophe:

"Merci l'ami! Je peux faire quelque chose pour t'aider?
- Ouais, dis- je, retrouve- moi mon épée! La lame est rouge, tu la reconnaîtras!"

Puis j'ai continué ma route. Je me demande si c'était judicieux de demander ça à un inconnu dont je ne me souviens même plus de son visage! Deux gardes arrivent, l'un d'un bout du couloir et l'autre, de l'autre bout. Chacun possède une lance et veulent m'embrocher. J'attends, face au mûr, mon profil à eux, que le plus rapide arrive à mon niveau. C'est plutôt son fer de lance qui y arrive que je bloque avec ma paume pendant un quart de seconde en me décalant légèrement puis en faisant un demi tour vers lui , puis je fais un autre demi tour mais vers l'autre garde en dirigeant la lance vers sa tête qui se fait embrocher. J'en profite pour attraper sa lance en faisant un dernier demi tour vers le mur et la plante dans le ventre de son collègue qui s'effondre aussi. Je prends leurs épées, une dans chaque main, puis me dirige vers la dernière salle.
En ouvrant la porte, une bouffée d'air pas frais du tout s'engouffre me faisant inhaler une odeur de sang très peu supportable. Je m'engouffre à mon tour dans cette grande pièce où se trouve une scène plutôt effrayante: un démon ailé découpe tout ce qui bouge sans la moindre pitié, ou avec amusement... Ça dépend si on le regarde de face ou de dos... C'est vrai qu'on s'en fiche un peu, mais vaut mieux le préciser pour la suite des événements. Pour tout dire, je le vois plus de dos. Je fonce me mettre derrière un pilier en attendant qu'il se calme. C'est alors qu'une jeune femme s'avance vers lui, l'air de rien, ou de tout, je ne saurais dire. Je cours vite me mettre entre eux deux, puis menace le démon ailé avec l'épée se trouvant dans la main droite.

"Tu n'as pas intérêt à lui faire du mal si tu ne veux pas que je te déplume!"

Je ne sais pas ce qu'il me prends, mais j'aurai préféré qu'il ne m'eut jamais pris. Maintenant, il est trop tard! J'entends un sifflement familier qui me pousse à poser l'épée se trouvant dans ma main gauche sur mon épaule, déviant de peu une dague. Je regarde autour de moi, remarquant enfin le merdier qui s'y trouve: des mercenaires nous encerclent de toute part! Eh dire qu'à la naissance je n'étais pas très entouré, il faut qu'à ma mort prochaine je sois encerclé!

"Je crois qu'on a deux choix, dis- je aux deux autres, soit on fait si, soit on fait ça. Je ne sais pas vous, mais je vais faire ça!"

Je fonce alors tête baissé dans la bataille espérant pouvoir me frayer un chemin vers la sortie ou mourir au combat!

Ma fixation, ce moment d’osmose fut rompu par le lâche, si s’en était un. Pourtant il n’en avait pas l’air. Il arriva, en grand conquérant. Je m’en fou, il restais une minute pour répondre à l’homme rouge.


-Eh bien, a vrai dire, je ne sais pas vraiment ou je ne sais
plus, à voir. On m’appelle…


Mais je fut couper par le lâche qui accourait avec son arme à la main, criant que si l’ailé me toucher, il risquait de ne plus avoir de tête. Je n’aurais donc jamais la paix ? Dans ce bas monde, pour peu que l’on soit une fille, on nous considère comme faible, fragile et sans défense. S’il savait que si l’envie me prenais il aurait dans l’instant une flèche entre les deux yeux. Je soufflais.


-Ouais trop bien ! Sauvez moi ! Je suis une
demoiselle en détresse !, dis-je essayant de prendre un air vrai.


Je pense que je suis une piètre actrice. Mon jeu d’expression s’arrêter au sadisme. Sympa non comme fille ? Et encore vous n’avais pas encore tout vu. Cette fois si, je me tournais, sifflais pour appeler Hankil. Je préfère le savoir près de moi. Soudain, l’homme s’arrêta et se mit à inspecter les alentour. Surprise, je fit de même. Grave erreur. Je n’aurais jamais dû le faire. Il ne manquait plus que ça : des mercenaires. Puis là, en veux tu, en voilà. Nous étions encerclés.


-Bon, ça c’est fait, constatais-je, pendant qu’on y est, j’aimerai
savoir à qui je vais sauvé la vie ?


Je souris, de ce sourire angélique et infantile que je savais si bien faire. Celui-là, je l’avais fait des centaines et des centaines de fois. Pourtant, celui qui me marquais le plus c’était quand j’ai rencontré
mon beau rôdeur. Il me manquait et une haine sourde monta dans tout mon être s’emparant de mes muscles, mes veines, mon sang. Le Lâche nous exposa son pseudo plan. *Plutôt simple d’esprit, tu ne penses pas Elh ?*. Il fonça dans la masse. Pourquoi les hommes sont tous aussi macho ? Les femmes ont l’esprit et les hommes les muscles…ou pas. J’arquais mon arc et embrocha trois hommes en une flèche. La bataille était lancé. Je montais rapidement sur Hankil, il serais mes yeux. Je visais et tirais tant bien que mal. Les mercenaires étaient plutôt faciles à abattre. L’homme rouge pris part aussi dans cette bataille ou du moins, de mon angle de vue. Bientôt il ne resterais rien de ces soldats. Pourtant, une image cinglante était toujours présente dans mon esprit, celle d’un homme mort trop tôt. Un fantôme, mon fantôme. Je m’arrêtais un instant. L’instant de trop. Une épée m’avait touchée dans les côtes par
chance, mon cheval avait fait un écart, me sauvant la vie. Les mâchoires serrés, je me mettais à l’écart. *Bravo Elh ! T’as gagné une blessure de guerre, sexy hum ?* J’étais vraiment trop…sans mot. Je lâchais un hurlement. Comme ça pouvais faire mal ces merdes !

Il est temps que j'utilise une technique de combat que j'ai depuis longtemps dans ma manche et que je n'ai jamais utilisé. Il faut dire que je n'ai jamais eu à combattre autant d'ennemis en même temps! J'ai l'impression qu'il a plut des pantins armés qui se sont levé d'un seul bond! Il forme en plus un cercle parfait, avec une épaisseur convenable. En fait, ils pourraient représenter un bataillon à eux seuls et je crois que ce n'est pas bon pour moi ça!
Comment réussis- je à détailler autant comme si j'avais une vue du ciel? Parce que c'est le cas! Quand j'ai foncé tête baissée dans la bataille, j'ai eu une idée fulgurante pour m'infiltrer en plein milieu des hommes sans avoir à me tailler un chemin: j'ai fais le plus grand saut que je n'ai jamais fait(dis donc! C'est la journée des exceptions!) et je suis en ce moment dans les airs, le tête en bas, les jambes en l'air, en train de faire ma plus grande pirouette! Grâce à mes sens elfes, je vois toute la salle, ressemblant à un amphithéâtre sans gradins, ainsi que leurs occupants. Tout cela dure cinq secondes, mais c'est largement suffisant pour moi.
Je retombe sur les pieds. Enfin, d'abord sur la tête d'un mercenaire qui finit la tête explosée par terre. J'essuie mes bottes à côté de la marre de sang pour être convenablement présenté devant mes agresseurs, puis je plante mes épées dans le sol de façon à les avoirs sous la main le moment venu. Je ferme les yeux pour mieux apprécier l'instant et augmenter mon adrénaline, puis j'attends.
J'attends quoi? Me dira-t- on. Eh bien il arrive: ma première victime. Après le moment de choc dissipé, les mercenaires commencent à m'attaquer. Mais d'abord, comme des rats, l'un d'eux "goûte" d'abord. J'attrape mon arme de droite et le décapite plus vite que l'éclair. Je prends l'autre épée sans toutefois la sortir du sol. Tout un cercle m'attaque, je me décide enfin à prendre les deux armes et à commencer le massacre comme je l'aime!
Ma technique est en fait une forme de danse dont il vaut mieux ne pas devenir le partenaire. Je tourne en découpant tout ce qui se trouve à ma portée. La meilleur façon de l'utiliser, c'est de fermer les yeux et de juste se laisser aller. Seulement, je n'ai pas envie de blesser... Eh là! Où sont les deux énergumènes de tout à l'heure? Au lieu de continuer à bouger en cercle, je finis par aller tout droit pour me frayer un chemin vers le milieu de la bataille. J'y arrive très facilement et vois la jeune fille de tout à l'heure se faire attaquer de tous côté, acculée avec son ancien agresseur. "Ancien", parce qu'il l'a protège et elle est blessée. Il faut que je trouve un plan! Vite!
Alors que j'ai enfin trouvé un plan imparable et d'une grande classe(je le jure!), les prisonniers que j'avais libéré plus tôt sont entrés en trombe, armés jusqu'aux dents! *Bordel, d'où sortent-ils?* Ils se battent alors contre les mercenaires qui se retrouve rapidement submergés! le plus gros de ceux qui attaquaient la jeune fille et sont protecteur vont aider leurs camarades. Pourtant, mes ennemis à moi restent toujours aussi nombreux! Je commence à perdre de...*Chiottes! ils m'ont taillé une belle plaie sur le bras!* Ce n'est pas que je suis fatigué ou que ma technique a une défaillance, mais elle est juste beaucoup plus efficace avec l'adrénaline. Or, je n'ai plus la force de m'exciter, surtout après avoir vu cette fille se faire attaquer.

"JE L AI!!!!!! Criai-t- on. JE L AI ENFIN TROUVEEEEE!!!!!!!!"

Soit j'ai des hallucinations, soit c'est le gars à qui j'ai demandé de me ramener mon épée qui a mon épée, l'agitant en hurlant pour masquer le bruit des combats.

"LANCES LA!!!!!!! CRIAI JE."

Mais qu'est ce que je raconte? Ce n'est pas une poissonnerie ici, comment pourrait il faire ça à plus de quatre cent mètre de moi? Je le perds alors de vue quand je me fais à nouveau blessé mais à l'autre bras. *Je n'ai plus la force de continuer, il faut que...*. un sifflement que je reconnaîtrais même si j'étais sourd parvient à mes oreilles! Mon épée! Une seconde après, elle se plantait dans le sol juste devant moi!

"Allez bébé, on va en faire de la merde à racaille!"

Je n'ai pas bien saisit le sens de cette phrase, mais ça sonne bien.

Je tranche découpe, massacre, extermine de plus en plus vite, de plus en plus loin, de plus en plus fort! Je ferme les yeux, sachant que je n'ai pas d'allié dans cette partie de la bataille, puis me laisse aller au grès des cris, le sourire aux lèvres.

Quand on est dans la merde, on est dans la merde. La plaie infligeait par le mercenaire saignait. Je passait délicatement ma petite main dessus, effleurant la partit humide de mon corset. Je montais ma main à mes yeux. Le liquide rougeâtre taché celle-ci de sa plus belle couleur. *Et merde ! T'assure pas là Elh* Ma respiration se faisait rapide, l'air passant mal dans mes poumons. Il ne fallait pas je lâche.
L'homme rouge m'ayant aperçut me protégea des quelques mercenaires venus profiter de ma blessure. Pour la première fois de leur vie, triste et monotone il tuerait. Mais quelle gloire il y a-t-il à tuer ? Le carnage était des plus abject mais pourtant, ne me répugnait point. Je n'était pas dégouté de ces têtes décapités, de ces hommes embrochés.
L'homme rouge se débattait pendant que je rêvassais. J'allais l'aider. Je réunissais mes forces, faisant monter la rage la plus pure de mes entrailles. Ma concentration me coupa du monde extérieur, les combattants se tranchant au ralentit, leurs cœurs à moitiés éteint. Le silence... Celui qui vous fait oublier jusqu'à son propre nom, déroutant tout les sens humains. Je fis sortir tout ces sentiments refoulés en un magnifique brasier au devant du grand blond. Une larme coula de long de ma joue. Je n'avais jamais eu le loisir d'expérimenter mes pouvoirs, que j'avais eu la chance d'exploité à la citée des magiciens sur la côte du Royaume.
Ce moment pourtant bref, me parut durer des heures. Mais d'un coup, tout ne redevint que brouhaha incessant et macabre combat. Le feu rongeais la chair de quelques mercenaires. Mais mes forces s'amenuisaient. Je n'aurais donc jamais connus mes parents. C'est triste mais c'est ainsi. J'attendais patiemment la Faucheuse mais celle-ci tardais à venir. *Rien n'es fini Elh !*
Une troupe de... euh gens déboula dans la grande pièce. Le Lâche virevoltait dans une danse rythmique et pourtant meurtrière. Un homme envoya une arme à ses pieds. Surement la sienne. Il commença à trancher tout sur son passage. Mais derrière lui un mercenaire s'approchait arme au poing.

-ARREEEEEEETES DE BOUGER !, criais-je à l'homme qui se battait.

J'envoyais une flèche dans le crâne de son assaillant qui voulais le prendre par surprise.

-C'EST MOI LA BLESSER IDIOT ! FAIS GAFFES A TA PEAU !, je ne pus réprimer un sourire.

La bataille faisait rage mais au bout d'un moment, les mercenaires c'étaient tous tus. Ils jonchaient le sol. Leurs corps commençaient à pourrir. Le mien, se vidait. *Je savais que j'aurais dû être plus assidue au cours de secourisme*. Je poussais un cri de douleur. Il ne m'avait pas raté cet enfoiré. Je commençais à transpirer. Quelques gouttes perlèrent mon visage. Combat la douleur et la douleur te terrassera. Cette phrase souvent dîtes par mon Papé prenais à présent tout son sens. La mâchoire serrée les main sur mon flanc, j'étais assise sur le sol rougit, souillé par le sang des nombreux morts. Les gens regardais leurs adversaire qui les fixaient, les yeux ouverts dans le vide, le néant le plus total.

*Je me sens tellement bien... pas du tout apaisé... tout à fait serein! Il faut que je tue, que je tue, et que je fasse ce que j'ai dit au début de ma phrase encore et encore et encore! Je perds complètement la tête. Je me demande si je suis capable de reprendre le contrôle de mon corps quand j'aurai tué tout le monde! Parce qu'il n'est pas question que je laisse quiconque sortir d'ici vivant! Je n'ai pas besoin d'amis ou d'ennemis, j'ai juste besoin de sang à volonté! Je veux nourrir mon arme et rien ne peut empêcher ça. On pourrait croire que ce n'est pas une pensée venant de moi, mais je suis sûr que si! Bien sûr que oui! Je possède cette arme maudite, c'est que j'aime en fait tuer sans relâche. Peut-être même que c'est mon destin, je ne dois vivre que pour elle et rien d'autre! Parce que si je ne tue pas, qu'est ce que j'aurai d'autre à faire? Je n'ai pas de but dans ma vie, je n'ai personne sur qui compter et je n'ai rien à part cette arme merveilleuse qui m'offre pouvoir et puissance!*

Comme on peut le remarquer, je suis en train de partir en délire complètement ridicule, sans queue ni tête. Ceci est le résultat de plus de dix minutes de combat, ma lame rouge à la main. De plus, ma technique ajoute un sentiment de puissance absolu complètement illusoire. Je n'arrête pas de couper, découper, écraser, fracasser, détruire sans cesse et cela, depuis ces quelques dix minutes. Normalement, je n'aurais jamais dû dépasser cette limite de temps, ou au moins, me reposer quelques secondes avant de reprendre pour raisonner mon esprit et reprendre mon souffle. Parce que ce que personne ne sait, moi le premier, c'est que j'ai retenu mon souffle depuis que j'ai mon épée en main et que je ne suis nourris en oxygène que par mon épée. Sauf que cette oxygène là est mélangé à un hallucinogène qui n'est pas nocif mais qui permet à mon épée de prendre peu à peu le contrôle de mon esprit.
J'attrape le crâne d'un mercenaire puis l'explosé avec le manche de mon épée. Je coupe le bras gauche d'un autre qui venait aussitôt sur moi, puis je tourne sur moi-même tout en avançant de façon à me retrouver juste derrière lui, évitant un coup de hache en traitre. Alors que le manchot donne un coup circulaire en essayant de se tourner vers moi, j'attrape son bars droit, bloque sa taille avec mon bras gauche puis le "dévisse" littéralement. Ses yeux révulsés me donnent une jouissance extraordinaire! Je suis complètement ensanglanté alors que ce n'est pas mon sang. A chaque fois que je tue une personne, son sang gicle sur mon visage puis coule jusqu'à mes lèvres, me donnant l'occasion de gouter au sang de mes ennemis.
Pendant que "dévissais" mon adversaire, un audacieux a essayé de me porter un coup. Trop occuper avec ce premier, je ne fais même pas attention à lui. Quand j'entends enfin sa lame s'abattre sur moi, il était plus que tard! Je ne pouvais rien faire et je crois que j'ai vu toute ma vie défiler sur mon visage. Alors que j'attendais le mort qui ne venait pas, je remarque enfin qu'il n'était déjà plus debout, mais ramassé sur lui-même, par terre, une flèche le traversant de part en part. J'étais tellement effrayé que je n'ai même pas entendu la flèche! En tout cas, je suis "déconnecté" d'avec mon arme que je range dans son fourreau avant qu'il ne recommence son petit manège.
Autour de moi, tout n'était que mort et champs de batailles! Il y avait en eut plein de petite bataille un peu partout dans l'amphithéâtre et tous converge vers la mienne. Je reconnais enfin mon sauveur puis je vais à elle. En m'agenouillant vers elle qui est blessée et par terre, je dis en souriant:

"Merci beaucoup jeune guerrière! J'ai cru pendant une seconde que ma mort n'était pas aussi éloignée que ce que j'espérai! Je te dois beaucoup et une reconnaissance éternelle sera inscrit dans mes veines."

Je demande ensuite s'il n'y a pas un guerrière dans le groupe et une femme vient à l'aide de la blessée. Je cherche aussi l'autre démon qui avait l'air d'être son protecteur durant les combats. Il est assis à l'écart en train de faire je ne sais quoi. J'attends que la jeune fille soit pensée pour qu'on aille le voir.

Le Lâche me remercia. Certes je lui avais sauvé la vie mais là, j'aimerai bien sauvé la mienne.
-J'aimerai savoir au moins à qui je l'ai sauvé..., soufflais-je
Il demanda à une femme de venir me soigner. Elle semblait terrifiée. La macabre scène était donc la première qu'elle voyait. Pourtant elle semblait d'un âge assez avancé. Elle arriva vers moi, passa des serviettes humide sur la plaie. Elle posa ensuite ses mains dessus.

Le blackout fût rapide à venir. La douleur était forte, trop forte pour moi. Je sombrais dans l'inconscience. Je rêvais. J'étais dans un champs où le blé blond laissais s'échapper un flux odorant sous la légère brise. J'étais une petite fille, et au loin, j'apercevais Mamé étendant le linge. Je me précipitais vers elle.
-Mamé ! Mamé ! Tu m'as tant manqué !, dis-je avec une voix cristalline en sautant au cou de la vieille fermière.
-Ma chérie, tu n'es plus fâchée ?, sa voix était la même que lorsque je l'avais quitté: chaude et aimante.
-Fâché de quoi ?, je fronçais les sourcils.
-Tu ne te rappelles plus ? Eh bien, à l'aube je suis allé chercher des framboises... Tu m'avais demandé...
-Oh oui ! Je voulais que tu me réveilles pour partir avec toi! Non, je ne t'en veux plus Mamé ! Tu me manques tant !

Cette dispute, je l'avais vraiment vécu... J'avais 9 ans et j'aimais tant les moments partagés avec ma Mamé. Elle me manquait, le fait de l'avoir laissé à la petite ferme me tordais le coeur.
La voix féminine me tira de ma torpeur.
-J'ai finit. Tu risques d'avoir mal pendant un certain temps...
J'étais dans un état second et lorsque je l'entendit, je pensais voir ma Mamé. Mais ce fut le visage harmonieux de la femme qui me ramena à la triste vérité. J'étais au milieu de centaines de corps, loin de ma ferme, dans un endroit que je ne connaissais pas. Le lâche attendait patiemment, assis non loin de là.

Je me levais difficilement et le retrouva.
-Alors, aurais-je le plaisir de savoir votre nom un jour ? Mais où est l'Homme Rouge ?,lui demandais-je.
Il me l'indiqua du menton et nous nous dirigeâmes vers lui. Nous l'atteignions enfin, tant bien que mal, en enjambant les cadavres.
-Bonjour et merci...
Je lui souriais et me souvenant de sa question je balbutiais
-J...On m'appelle Camelle. Camelle Elwhang.

-Alors, aurais-je le plaisir de savoir votre nom un jour ? Mais où est l'Homme Rouge ?
- Il est là- bas je crois, dis- je en évitant délibérément de dire mon nom et en le désignant du menton.

Nous avançons parmi les cadavres et la mort. Je ressens un dégoût très difficile à dissimulé en sachant que j'en ai massacré la majorité. Je ne suis pas du genre sentimental, mais c'est la première fois que je participe à ce genre de combat, où je dois tuer pour survivre et non pour vivre. Et le pire de tout, c'est que mes ennemis étaient comme moi: de braves ou pas braves gens qui ne faisaient que travailler pour vivre. J'aurais pu être à leur place il y a quelques années, mais j'ai choisi la branche la plus palpitante. Car je suis un mercenaire au service de l'Empire, mais mercenaire quand même.
Nous sommes arrivé devant le démon ailé qui nettoie son arme avec autant de délicatesse que moi. Je me demande si ce n'est pas aussi une lame noire.

" Bonjour et merci... J...On m'appelle Camelle. Camelle Elwhang.
- Mon nom est Merom Hellren, mais pourquoi me remercier, je n’ai fait que tuer ? Mais qui es tu ? Ou plutôt d’où viens tu ?
- C'est pas que je vous aime pas, mais je vais vous laisser entre vous, vous avez l'air d'avoir beaucoup de chose à vous dire. J'ai des choses à régler avec le chef des mercenaires."

Moi j'ai quelque chose à régler, et ce, dans les plus brefs délaies! Je voudrais juste rappeler que je me suis jeté dans la gueule du loup pour pouvoir accéder à son cœur qui doit déjà être au courant de l'extermination de sa milice personnelle. Soit je reste à papoter beau temps avec eux, soit je le rattrape au plus vite et empoche la prime. Et il n'est pas question que je me dispute une nouvelle fois à propos du soleil qui tape, alors je leur fais volte face et me dirige vers la sortie.

L'homme rouge se nommer Merom. Drôle de nom, mais plutôt approprié car il ne semblait pas comme tout le monde. Il me demanda d'où je venais. C'était une très bonne question que j'avais l'intention de régler.

-Eh bien, Merom Hellren, pour tout te dire, je n'en sais rien. J'ai grandit dans une petite ferme des Grandes Plaines du Royaume tout près de Venill mais mes parents adoptifs ne m'ont jamais cachés qu'ils m'avaient trouvés à côté de leur ferme. Il m'ont annoncé ceci vers l'âge de 8 ans mais je savais pertinemment que je n'était pas "comme les autres". J'arrivais à voir des choses que d'autre ne voyaient pas et j'étais, à l'époque, très précise quand je jouait au tir à l'arc. Vers mes 16 ans, je suis partit de chez moi en quête de trouver qui sont mes parents...

Je repris mon souffle. Je parle vraiment trop. Je savais que j'avais, ici, un futur ami. Il était compréhensif et gentil, attentif même à mes complaintes totalement insensée. J'avais surement dû l'ennuyer avec tout ce baratin. Le lâche lui, semblait éteint. Il avait des cheveux blond tout comme Merom. D'ailleurs, il avait omis de me donner son nom. J'aillais pas le manger pourtant. Il était distant et pensif, les yeux dans le vague. Il ressemblait à ces huîtres inexpressives que cultivent les villageois sur les côtes. Je n'aimais pas que l'on ignore des interregations ou quelqu'un quand on lui parle... Mais cet individu plein de nonchalance me donner envie de lui sauter au cou en le secouant et criant "TU VAAAS BOUGER OUI ?! ESPECE DE MOLLUSQUE!" Je pouffais à l'image qui apparut dans ma tête. L'homme rouge me regarda, surement ne comprenant pas pourquoi je riais. La scène devait être très divertissante. Le lâche nous lâcha, commençant à partir vers la sortit nous disant qu'il avait des choses à règler avec... l'homme que je devais trouver !

-Hé là ! Je ne sais pas qui tu es mais tu vas devoir me supporter, nous cherchons la même personne alors maintenant, tu t'arrêtes et tu nous attends !

Oula, je commençais à me défouler. Je pris mon air autoritaire espérant qu'il m'écouterait.

Alors que j'avais réussi à me retourner, une main frêle mais ferme m'empêche d'aller plus loin. Je me retourne vers elle, car je savais que c'était Camelle.

-Hé là ! Je ne sais pas qui tu es mais tu vas devoir
me supporter, nous cherchons la même personne alors maintenant, tu
t'arrêtes et tu nous attends !

Je n'ai même pas réfléchi, je l'ai juste regardé vaguement dans les yeux.

"Pourquoi pas? Je te dois la vie, je ne peux pas te refuser ça"

Merom se lève doucement puis se met aussi à mes côtés:

"- Je vous accompagne, j'aime pas ce type et j'aimerais pouvoir le tuer."

Je n'avais pas vraiment d'objection à ce qu'il me suive non plus vu sa force et sa dextérité. Je ne sais pas ce qu'il nous attends dans ce lieu où en quelques secondes, tout un bataillon de mercenaire nous a encerclé. Je le regarde alors avec des yeux perçants, voulant juste m'assurer que je ne me trompe pas, puis je me dirige vers la sortie.

J'emprunte un couloir, puis un autre. Je tourne à droite, puis à gauche. Je monte à un étage, un autre, puis un autre, puis j'en redescends un. Enfin, je m'assoie par terre, replis mes jambes puis pose mon menton sur mes mains ouverts.

"Je ne sais pas où aller..."

L'homme aux cheveux blond tout comme Merom, me regarda ou du moins, c'est ce que pensais... Son regard était aussi vide que le néant dans lequel j'étais tombé il y a quelques instant. D'ailleurs ce serais une question a poser... Après ce bref instant il accepta mon irruption assez inédite dans ses projets. Mais je devais trouver cet homme qui avait ce que je recherchais.
L'homme rouge se plaça à coté, s'incrustant à son tour. Décidément cet homme avait des comptes à rendre... Nous partîmes de la place sous-terraine, empreintant des escaliers bancals et peut sur, des dédales de couloirs offraient à nous leurs méandres aux multiples chemins pavés. Mes jambes commençaient à me faire souffrir de nouveaux. Mes muscles étaient tendu à l'extrême à cause de cette marche plus qu'éprouvante.
Au bout de plusieurs demi tour et de monter, l'homme blanc s'arrêta, s'asseyant, le visage dans ses mains nous avouant qu'il ne savait pas où nous étions n'y où on allait...

-Tu ne trouves pas qu'il était temps de nous le dire, dis-je, m'accroupissant près de lui et posant ma main sur son bras où quelques entailles antérieur étaient visible. Je propose que l'on s'arrête ici quelques instant, qu'en dites vous ?

Je sourit. Au fond, les hommes sont les hommes, avec leur faiblesse et leur impuissance. La chaleur était tenace en ces endroits et je n'aurais pas dit non à une bonne douche. J'avais laissé Hankil dans la pièce avec les autres personnes. Nous n'avions aucune provision ou même de l'eau. En tout cas, moi, j'en avais pas.

-Comment va-t-on faire pour manger et boire ? Je n'ai pas pensais à prendre le nécéssaire quand nous sommes partit...,avouais-je à Merom qui était arrêté lui aussi.

Je ferme les yeux durant quelques secondes, faisant abstraction du monde extérieur. J'essaye par là de réfléchir avec plus d'efficacité. J'entends vaguement des brides de conversations pendant que je suis perdu dans mes pensées.

- Quel bordel... et je n'ai rien à manger non plus.

Manger... Manger? Mais oui! Manger! Je me lève d'un bond et ouvre ma sacoche. Un énorme sourire qui devait montrer mes rangées de dents taillés en pointes, barre mon visage tout à coup transfiguré(jeu de mots pourries). Je sors de ma sacoche une petite cerise que je pose sur ma paume. Je la regarde avec le regard d'un amant *mais toi au moins, tu serviras à quelque chose*
Cette cerise est le fruit (jeu de mots encore plus pourrie) de recherche intense il y a quelques mois. En gros, je l'ai volé à un saltimbanque. De toute façon, c'était un criminel qui tuait ses spéctateurs sur un engin à une roue où il devait pédaler en permanence pour ne pas tomber. C'était très déroutant à voir!
J'ingurgite ma trouvaille puis ferme les yeux, me concentrant au maximum.

"Qu'est ce que tu veux le plus au monde? Allez! Trouve! soufflai- je"

Des images tout à fait déroutants viennent se greffer dans mon cerveau. Pendant la greffe, j'évolue dans ce bâtiment en passant de couloirs en couloirs, d'escaliers en escaliers, jusqu'à me retrouver nez à nez avec ma proie sirotant un verre de rhum.

"Bingo! Je t'ai trouvé!"

Pendant tout ce temps, j'ai les yeux excessivement fermés. Tellement fermés que des plis sont visibles aux coins des yeux. Ma veine de l'anxiosité comme j'aime l'appeler, qui se trouve juste au- dessus de mon oeil gauche, s'est alors gonflée au maximum. Si je n'ai pas une tête de constipé, je ne sais plus quoi faire.
Je rouvre les yeux après ces quelques secondes puis regarde mes deux compagnons avec un large sourire.

"On y va!"

Puis je fonce droit devant!

Alors que nous discutions, l'homme pensais. Il pensais trop d'ailleurs même si je ne suis pas la dernière à plonger dans le plus profond de mon cerveau, me couper du monde. Il se leva d'un coup, me faisant tombé au passage. Il fouilla énergiquement dans sa sacoche pour enfin, en sortir une cerise. Nous parlons de survit et lui dans un monde onirique nous montre UNE cerise ? Mais on nage en plein rêve là ! Il marmonna puis engouffra le pauvre petit fruit. Rien de nourrissant. Il ferma les yeux. Je le regardais intriguée. Il s'élança vers l'avant de la troupe en nous criant de le suivre. *On a rien à perdre*

Nous marchions dans les couloirs une nouvelle fois.

-J'espère que tu sais où tu vas cette fois Machin !, lâchais-je finalement.

Je sourit. Il savait où il nous menait car nous arrivions sans plus tarder à une auberge ou un bar. Il y avait de l'animation. On entendait les cris et les chansons d'homme bourré. Quelques filles de joie se trouvaient au devant. Je me souvint alors que je ne savais pas où je me trouvais.

-Juste une question, on est où ?

Je regardais les garçons puis nous pénétrions dans la pièce chaude. Les effluves d'alcool étaient fort et certains ne tenaient pas debout. Les bars. Rien de mieux pour se planquer. Machin avait fait fort là quand même ! Tout ça en mangeant une cerise ! Lorsque je serais de nouveaux dans les plaines du Royaume, je prendrais quelques fruit aux fleurs blanches dans les vergers.

Les hommes chantaient en cœur leur mésaventures amoureuse ou leur conquête devant des bocks aussi vide et platonique que leur cerveaux. Une me fit sourire. Elle disait:

-Et maintenant que fait-on ?
- Je n'en absolument aucune idée, c'est toi qui nous à amenez ici. Sais-tu au moins où nous sommes ?

Moi je sais où je vais! Je regarde mes deux compagnons un sourire aux lèvres:

"Voici la cachette de celui que nous cherchons tant! Allons y mauvaise compagnie, je sens qu'on va bien se marrer!" Puis entre.

C'est vraiment très moche! Plus moche que dans ma vision et plus grand que ce que je me faisais en le voyant. Il y a beaucoup de monde, des chants... l'autre l'a déjà décrit, je ne vais pas y revenir! Et comme par hasard, ils se tournent tous vers nous de leur regard méfiant et nous observe. Je m'essuie la bouche avec ma manche espérant enlever une tâche disgracieuse de mon visage, mais ils nous regardent toujours. Tant pis! Je n'ai pas que ça à faire! Je fonce au bar avec ma petit troupe.

- Apporte nous de quoi mangé et boire.

N'ayant pas que ça à faire, je tape violemment contre le comptoire et crie d'une voix ferme:

"TAVERNIER!
- Je ne suis pas sourd, je suis juste en face de toi...
- Tavernier, baissai- je la voix, je voudrais que vous me donniez...
- Non!
- Mais je n'ai même pas dit ce que je voulais!
- Ici, c'est un lieu où on achète et vend, donc "donner" ne peut- être que des informations sur l'un de mes clients, surtout si tu t'adresses à moi qui connait mieux où sont les chambres de chacun que n'importe qui."

Ce n'est pas que je suis bouche- bée, mais je me demande vraiment si ce petit bonhomme pouvais être corrompu vu qu'il a une logique d'incorruptible. Je crois même que si je le torture, cela ne changerait rien. Je fonce vers les escaliers et une barrière d'hommes armes aux poings se place devant nous.

"C'est pas qu'on est dans la merde, mais va falloir les zigouiller vite fait si nous voulons passer, je crois que ce sont des hommes de main du chef" Dis- je doucement à mes compagnons.

Je n'ai pas attendu assez longtemps pour pouvoir me remettre du dernier combat, alors j'attends que l'un des deux réagissent et mettent assez de bordel pour me laisser champ libre vers le chef. Non pas que je ne puisse pas me battre, mais il me reste assez de sang froid pour un dernier combat, et je veux que ce soit avec ma proie.

Une odeur d'alcool et de transpiration régnait. Tous nous fixaient. Pas étonnant ! Un homme à la peau rouge sang, un autre qui est couvert de sang et une jeune femme, tâchée. Le tout armée. Nous nous approchions du comptoir et Merom fit profil bas en demandant de quoi boire et manger. Je n'était pas contre. Pourtant, Machin ne l'entendait pas ainsi et n'attendit pas sagement. Il menaça le tavernier puis fonça vers l'escalier. Il m'exaspérait. Il n'aurait vraiment pas pu attendre ? Nous courrions donc dans cette direction. Des hommes pas près de nous laisser passer nous barrèrent la route.

"C'est pas qu'on est dans la merde, mais va
falloir les zigouiller vite fait si nous voulons passer, je crois que ce
sont des hommes de main du chef"

J'étais affaiblit par ma blessure. Mais la motivation animait mes muscles tendus à l'extrême. S'il fallait se battre, je serais présente. Après tout, qui se méfierait d'une pauvre fille. Je ne laisserais, quand même, personne se mettre au travers de ma route. Je voulais des réponses. Je savais qu'il les aurait. Ce n'est pas un de ces types qui m'en empêchera. Si je devais tuer l'un de mes compagnons pour ça, je le ferais et ce, sans la moindre hésitation.

Mes yeux restaient rivés sur les ennemis. Je respirais lentement. Un calme s'installa en moi. Une paix. J'étais en osmose parfaite. Un sourire (sadique?) s'étira sur mes lèvres. Il serait bientôt impossible de m'arrêter. J'avais une idée bien précise... Ambitieuse? Suicidaire? J'en sais rien.

-C'est la dernière ligne droite, dis-je à voix assez haute pour que tout l'auditoire m'entende. Et si jamais tu arrives avant moi, laisses le en vie, lâchais-je à voix basse à l'intention de Machin.

Je pris une petite dague, récupérée préalablement sur un des cadavres de la tuerie. Il suffirait d'un mouvement... Qui fut fait. Un pas de trop pour l'homme en face de moi. Je le laissais lentement s'approcher, toujours ce sourire aux lèvres, je l'esquivais au dernier moment et lui tranchais la gorge par derrière. Déloyal n'est-ce pas ?

J'étais déloyale. Je ne me lançais que très rarement dans des luttes inutiles. Futiles. Je m'appliquais à les ignorer. Elles passaient inaperçu à mes yeux. Pourquoi s'engager dans ce qu'on sais tous vain ? Tel est l'imbécilité des Hommes. Se battre sans relâche et pour quoi au final ? Une chute, longue et douloureuse. Néanmoins, cela donne plus de travaille aux pleureuse et autre macabre métier. Ainsi, ôter une vie ne me déplait pas. Cela reste occasionnel, pour le moins...divertissant.

-Les femmes seront un jour au pouvoir, criais-je afin que mes deux accompagnateurs puisse l'entendre, sous ce raffut insupportable.

"C'est la dernière ligne droite. Et si jamais tu arrives avant moi, laisses le en vie.
- Mouais, pourquoi pas? De toute façon, je déteste tuer."

J'ai l'impression de dire la vérité, mais avec moi, on n'arrive jamais à définir la véritable limite entre le vrai, le faux et le quasi-sûr... Bref, je dois le laisser vivre pour cette fille et je ne sais même pas qui elle est. Cela ne me dérange aucunement, mais peut- être qu'il faudrait mieux que je le tue tant qu'il serait entre mes mains... J'aviserais. En tout cas, je n'ai employé que le conditionnel et pour cause! On est encerclé par des mercenaires très nombreux et je ne suis même pas sûr que les deux autres pourront vraiment remplir leur rôle de diversion. Je suis tout de suite rassuré par Camelle qui, au pas du plus impatient malotru, a tranché sa gorge de la plus grâcieuse manière que je n'ai jamais vu! En fait, en tant que manieur de dague, je crois que je suis tombé sous le charme! Elle est habile et directe, avec la bonne habileté et le bon direct. Parce qu'il y a "habileté et direct" et "habileté et direct", des deux, elle utilise la bonne! Génial! Je crois que ces quelques paroles ne m'ont pas du tout paru disproportionnées sachant ce que j'ai vu:

"Les femmes seront un jour au pouvoir"

*Grand bien leur en face! Moi je ne veux que l'argent! De toute façon, si une femme veux vraiment le pouvoir, je ne vois pas qui pourrait bien les arrêter... Bref, je m’égare comme toujours dans de futiles réflexions!*

C'est toujours pareil avec moi: quand je suis dans une situation d'urgence, il faut toujours que j'analyse ce qui ne le mérite pas et que je médite un détail inutile. Pourquoi? Aucune idée! Par contre, je ne perds jamais la situation globale de vu et encore heureux!

« Vous êtes si effrayé que ça, pour ne pas tenter de venger vos camarades ? »

*C'est moi ou je n'ai toujours pas d'ouverture? Il faut vraiment que je trouve un moyen pour passer à travers ce mur d'homme et de fer!*

Merom a l'air de bien s'en sortir au niveau combat! Il appelle même les combattants à lui de la façon la plus approprié: en les insultant! En fait, il a sa manière à lui de se battre comme s'il n'avait si maître ni attache, comme s'il ne se battait que pour lui et pour personne d'autre! Cela ne devrait pas m'étonner de la part d'un démon, mais normalement, ils ont un monde à eux, donc des communautés et même un certain degré de fraternité. Ce démon- là n'a même pas l'air de se battre pour quelque chose d'éloigner comme un but ou une raison d'avancer dans la vie. Je crois même que si ce n'était la vengeance et cette fille, il ne serait même pas là! Il a du temps à perdre je pari et je ne peux que me demander si... devrais- je? On verra cela plus tard, en attendant, il me faut une diversion me permettant de passer sans avoir à me battre!

Le calme dans une tempête. Le silence dans les cris. La détente dans le travail. La vie si proche de la mort.La mort. La chute. On tombe inlassablement. C'est la vie. Le noir total. Aveugle ? Oui. Aveugle. Je ne voyait rien, pourtant, tout m'était clair. Je voyais sans voir et je croyais sans y croire. J'aimais détester. Je déteste pourtant aimer. Bizarre ? A vos yeux ébahit surement. Féministe. Oh oui! J'aime avoir raison. D'ailleurs, j'ai toujours raison. La raison de l'ignorance humaine. Personne ne savait rien pourtant, tout le monde croyait tout savoir. On s'en vente. On vend sa "culture". Nous sommes. Infiniment petit dans l'infiniment grand, nous nous croyons fort, grand. J'avais cette conscience lucide. Je ne croyais qu'en moi. Trop de fois déçu, trop de fois humilié. Être une femme. Être une femme qui sais. Là est la difficulté, car dans ce monde fou, les femmes n'ont aucun droit. Le droit de la fermer à la limite. Je me considère comme un homme. Enfin, je m'auto-insulte. L'homme fait taire les intelligents. L'homme est un barbare. L'homme n'est donc rien sans la femme. Je suis, suite à ma déduction, un escargot. Je m'explique, je suis hermaphrodite. Je n'ai ni la force, ni le courage d'un homme pourtant j'ai la stratégie et l'ambition d'une femme. Bref, je préfère dire que je suis. Puis d'abord, qui nous dit qui nous sommes et que somme nous au fond ? La société. Cette traitresse perfide. Oui, elle nous trahit, nous manipule. Nous suivons pourtant. Je la suis moi-même. La différence fait peur. La différence fait fuir.

La rage au ventre je tuais, blessais, torturais. Non que cela me gêne ! J'aimais soumettre. J'aimais que l'on m'adule et l'on m'écoute. Je défoulais ce flot de sentiments sur ces pauvres hommes qui malheureusement pour eux étaient au mauvais endroit au mauvais moment. J'avais les mains rouge et chaudes. Ce liquide amplifiait ma joie. Cela étant, je ne pense pas adorer tuer. La mort me fait peur. Je suis humaine après tout. Tout le monde la crains. Même ce qui ne le pense pas. Lorsque notre dernière heure arrive, je vous assure que la grande majorité pleure leur mère, supplient leur père et prient le Bon Dieu. Ah oui celui là! Il avait bon dos le Dieu. Les Dieux. Une odeur de chair refroidit prenait peu à peu place dans la petite salle de l'auberge. Les mercenaires un peu effrayé. Je j'étais un coup d'œil à Merom. Il tuait, lui aussi. Il avait les yeux dans le vague. Drogué. Non, je pense qu'il est plus hypnotisé. Hypnotisé par la mort, la chair putride et le sang séché. Il demanda aux hommes qui s'étaient arrêté qui était vraiment un homme. Ils avaient peur, malgré cela, j'avais une envie folle de les faire souffrir un à un. Les pousser dans une arène où plus jamais il ne sortirons... Vivant s'entend.

Sadique. Oui surement. On est, au fond, tous sadique. Nous aimons avoir mal aussi. Cela nous rend heureux. Nous sommes béat devant la souffrance. Cela nous attendrit. J'adore ça. J'ai toujours vécu avec. Elle est comme une vieille amie. J'étais brimé, exclu. Alors, elle me tenait chaud dans ce dégout du monde. Le mal qui fait du bien. Un frisson de plaisir face à une plaie. La mienne est invisible. Je me dis qu'un jour, elle cicatrisera peut-être. Mais je serais malheureuse. Triste même. Nous nous habituons à la souffrance. Avoir mal. Le mal. Un maux. Des mots.

Je serrais les dents et prêtais main forte à Merom:

-Ici, je ne voit que des femmes, dis-je à l'intention de nos ennemis, Auriez vous perdu vos attributs ?

Je sourit et fit tourner ma dague dans la main, tendue à l'extrême, prête à répliquer. Ma phrase eu l'effet compté. Les hommes grognèrent. Ainsi ce faire insulter ne devait surement pas les faire rire. Je trouvais ça pourtant amusant. Je fit un pas en avant, attendant celui qui me défiera. Un homme, pas très grand mais musclé s'approcha. Il était puissant et habile. Je me déplaçais légère comme l'air. Malgré tout, il restait coriace bien essoufflé. Ses coups étaient franc et précis. Quelques uns manquèrent leur cible de peu. Je lui entaillais progressivement le bras, le laissant se vider de son sang ou s'épuiser. Je l'achèverais alors sous les yeux de ses compagnons à moins que...