[HRP: j'ai laissé 'libre' dans le sujet comme ça si quelqu'un veut nous rejoindre ça pourra être marrant. Mais si ça te gène je modifierais.]


La nuit tombait enfin, le soleil dardant ses derniers rayons sur la ville de Venill et les créatures nocturnes s'éveillant d'un long sommeil réparateur. Son instinct de vampire dicta à Grell qu'il pouvait enfin se montrer sans craindre de terminer carbonisé. En effet, il supportait très mal le bronzage intensif et les jours de grand soleil comme ce jour là, il s'enfermait dans l'un des nombreux cercueils qui jonchaient le mur de sa maison accolée au cimetière. Peut enclin à dormir cependant, il attendait, attendait, mourant d'ennui que la nuit daigne enfin se montrer.

Tout excité, il envoya valser le couvercle du cercueil qui tenait debout en équilibre contre le mur et aspira une grande bouffée d'air frai.
« C'est pas trop tôt ! » s'écria t-il de sa voix haut perchée.
Puis il enfila sa belle veste rouge, passa minutieusement un peigne dans sa chevelure et sortit en claquant la porte derrière lui.
Par où allait-il commencer ce soir ? Il avait beau passer des heures enfermé dans un cercueil à ne pas savoir quoi faire, il ne lui venait jamais à l'idée de réfléchir à ce qu'il ferait une fois sortit de là...
L'anticipation n'était vraiment pas son fort.
Il marcha donc sans réel but ni aucune destination, se laissant guider par le chant de la nuit et son cortège d'insectes bruyants.

Il lui arrivait parfois de quitter la ville pour plusieurs jours sans se soucier des morts qui attendaient d'être enterrés car, après tout, il était le seul fossoyeur de Venill. Et cette nuit là, il décida de pousser un peu plus loin sa ballade, au risque de ne pas rentrer avant quelques jours. Il en avait un peu assez de toujours explorer les mêmes rues et de s'abreuver toujours sur les mêmes personnes. Il voulait du neuf, quelque chose d’excitant et d'inédit...

Marchant vite, très vite, si vite en fait qu'un œil humain eut peine à le distinguer dans cette nuit naissante, il sillonna les chemins, ne croisant pas âme qui vaille la peine que l'on s'y intéresse...
Jusqu'à ce qu'il se retrouve finalement devant la lumineuse et imposante capitale, Madorass. C'était la première fois qu'il y mettait les pieds et il se frotta les mains, un sourire carnassier aux lèvres alors qu'il atteignait les premières habitations.
Il déambula ainsi dans les rues, sous l’œil intrigué des promeneurs tardifs qui ne pouvaient pas ignorer son excentricité. Se rendant enfin compte qu'il était la proie de tous les regards, il se figea en plein milieu d'une rue marchande et se dit que, s'il comptait faire un festin ce soir, il devrait trouver un lieu moins fréquenté. Il bifurqua donc, guidé par son flair, et se rendit au cimetière de la ville. Décidément, il ne se sentait à l'aise que parmi les morts... Là, il se percha tout en haut du mur qui entourait le cimetière et, les jambes pendant dans le vide, il observa les alentours. C'était un peu plus calme que dans les rues mais des passants apparaissaient encore. Cela dit, Grell étant en hauteur, et personne n'ayant la jugeote de lever la tête, personne ne le remarquait plus. D'autant que la nuit était désormais bel et bien tombée et que les seuls éclairages provenaient des maisons un peu plus loin.

Grell peut donc observer le cimetière tout à loisir. Celui-ci était immense, des centaines, voire même des milliers d'âmes y avaient trouvé le repos éternel et il se demanda ce que cela donnerait de tous les ramener à la vie en même temps. Voilà qui pourrait être festif. A cette idée, il laissa échapper un petit rire glauque. Mais bien sur, n'étant capable de ramener que quelques corps à la vie à lui tout seul, c'était absurde. Bah, rêver un peu ne faisait pas de mal.

Plongé dans ses pensés, il n'avait pas remarqué que lui aussi était observé. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes qu'il tourna enfin la tête pour s'adresser à celui qui restait calfeutré dans l'ombre du mur.
"Eh bien, Eh bien ! Ce n'est pas très poli d'observer ainsi les honnêtes gens sans se présenter à eux. Imagine un peu si j'avais voulu me curer le nez !" Regardant l'étrange inconnu par dessus ses lunettes, il éclata alors d'un rire passablement ridicule, se tenant la poitrine de ses deux bras et en faisant semblant de basculer en arrière. Au bout de quelques secondes pourtant, il redevint sérieux, enfin autant que c'était possible pour lui, et essuya d'un revers de main les larmes de rire qui avaient perlés aux coins de ses yeux.

Merom.. Le Vein... Un démon bien sur. Mais qu'est-ce qu'un démon venait faire par ici ? Lui même avait quitté le Vein il y avait bien longtemps, s'y ennuyant terriblement. Peut-être ce diable là voulait-il aussi s'amuser un peu ? Quoi que, à l'entendre parler, on doutait qu'il soit capable de rire même à la meilleure blague du monde.
Grell décroisa ses jambes pour les recroiser dans l'autre sens puis il s'y accouda avant de répliquer :

« Allons ! Déstresse, je vais pas te manger, regarde ça tu es tendu comme un fil à linge ! Moi je me prénomme Grell et je dois avouer que ta présence m'étonne quelque peu. Je n'ai pas l'habitude de croiser d'autres démons... Tu es venu jouer un peu avec moi ? »

Il sourit alors, dévoilant sa dentition carnassière et se passa la langue sur les lèvres.

Un couple d'humain passa alors sur le chemin, de l'autre côté du cimetière et leur odeur succulente déconcentra un peu Grell qui ne put s’empêcher de tourner la tête vers la rue. Ils étaient tous deux plongés dans une discussion passionnée et ne se rendirent pas compte de la présence du vampire perché sur son mur. Grell se souvint alors de la raison qui l'avait poussé à venir jusqu'ici. Il voulait un bon repas. Dommage que ce couple ne soit pas côté cimetière, il aurait put bien rigoler. Mais là, côté rue, ce n'était pas vraiment discret. Sans s'en rendre compte, il s'était accroupi sur le mur, sa longue veste rouge ondulant dans le vide. Le jeune couple était à présent juste en dessous de lui et leur parfum enivrant lui donnait l'eau à la bouche.
Après tout, qu'est-ce qui l'empêchait de leur sauter dessus ? S'il était assez rapide il pourrait même tuer les deux. Un léger bruit de vêtement froissé à peine perceptible le sortit alors de sa rêverie, se souvenant qu'il n 'était pas seul. Il se rassit correctement sur le mur, mais cette fois-ci il fit pendre ses jambes côté rue, tournant le dos au démon. Ce n'était d'ailleurs pas très intelligent. Si ce dernier lui voulait du mal, il n'aurait aucune difficulté à lui sauter dessus. Le temps qu'il arrive à se retourner, il serait trop tard... Mais il y avait tellement longtemps qu'il avait quitté le Vein qu'il avait oublié la nature imprévisible des démon et la prudence qu'il faut garder en leur présence.

Madorass... Je n'avait pas oublié mon but premier. Le sang coulerai de mes mains, le cœur d'être abject battant dans ses serres. J'aurais un sourire aussi figé que ce des statut, je serais heureuse de tuer. Contente de voir tomber ces êtres pourtant humain. Le séjour dans Vein, le tout premier me rappeler des souvenirs de massacre et instinctivement passais ma main sur la cicatrice proéminente entre mes côte.

Le pavé dur me tirait les mollet. J'avais marché toute la journée et un peu de répit ne serais le bien venu. L'animation de la grande citée entrait par tout les pores de ma peau. Cela faisait bien longtemps que cette sensation étrange ne m'était pas arrivé. De faibles lanternes brillaient à une centaines de mètres. Il restait à traversait la nécropole. Je n'affectionnais pas cette endroit sombre et terrifiante où la mort est perceptible comme l'odeur de rouille s'échappant des corps en décomposition.

J'observais quelques minutes, le temps de reprendre mon souffle, serrant mon arc le plus fort possible de ma main droite ainsi que le flèche, l'unique flèche qu'il me restait de l'autre. L'endroit était calme, bien trop calme. Aucun bruit, aucune clameur, même pas le bruit de rongeur. Tout y était mort. L'arbre qui ce tenait au centre de ce cimetière était aussi mort que les corps l'entourant. Un frisson me parcouru l'échine. Les tombes où de nombreuse stèles était placé donnaient à la scène un côté d'horreur amplifier avec la nuit qui promettait d'être noire. Un petit écriteau tout près du portail était en mauvais état mais on pouvait deviner :"Interdit au public, les morts ont besoin de calme et de silence". L'écriture était calligraphié mais le message un peu déplacé pour ma part. L'église en pierre me semblait vide depuis des années mais plus loin, une petite maison semblait habiter. *Le gardien des morts* pensais-je. Un second frisson parcourut tout mon corps. Qui pouvais bien vivre dans un endroit aussi glauque ?

Je repris enfin ma marche, faisant résonner mes pas dans le désert de silence. Je longeais avec soin le mur quand des brides de voix retentir à mes oreilles. Cet endroit, bien que peu accueillant n'était pas le repère unique des morts. Je pouvais presque entendre les battements des cœurs... Enfin, j'en rajoute peut-être un peu. Je m'avançais prudement, évitant de faire du bruit. J'arrivais sur les lieux où j'ai pensé entendre des voix, des paroles. Je ne mettait pas trompé. Il y avait un homme assis dos à un autre caché sous une cape. Il me rappelais quelqu'un.

-Bonsoir, dis-je d'une voix assez forte et claire pour que tous m'entende et me comprenne, j'ai entendu des voix dans ce cimetière alors, un peu de civilisation ne me ferais pas de mal après avoir été entouré de tout ces morts !

Je sourit, espérant faire bonne figure face à ses étrangers. Je n'en restais pas moins prudente...

[HRP : pour éviter toute discorde, voici l'ordre dans lequel nous nous répondrons. → Grell, Camelle, Merom, Grell, Camelle....ect .
Camelle, essaye de faire attention aux conjugaisons stp, c'est assez désagréable, tu te trompes souvent. Désolé, ça me perturbe xD]


Alors que Grell se retournait pour répondre à la dernière question que lui avait posé le démon qui lui dévoilait à présent son visage, une jeune femme arriva. Sa beauté n'avait d'égale que son imprudence. Et ce n'était pas avec un arc, qu'elle tenait fermement dans sa main, qu'elle avait la moindre chance contre deux démons...
Cependant, l'autre semblait la connaître. Il la nomma même. Camelle.

« Oh ! Des retrouvailles, comme c'est touchant ! » marmonna t-il alors, contrarié sans trop savoir pourquoi. « Dois-je vous tenir la chandelle ? » lança t-il ensuite d'un ton acerbe et à vois haute.
Bizarrement, son sourire avait disparu. Peut-être était-ce le fait que lui même ne connaissait personne de l’acabit de cette jeune femme, ou le sentiment de frustration à l'idée que jamais Merom ne le laisserait la dévorer... Quoi qu'il en soit, il se redressa sur son mur, debout de toute sa frêle silhouette dégingandée, il croisa les bras et leur tira une longue langue d'un rouge vif tout en fermant les yeux.

« Assez de flagornerie, j'ai envie de m'amuser. Qu'est-ce qui pourrait être amusant à faire dans un cimetière ?... Ah ! Oui, je sais ! » s'exclama t-il après un moment de fausse réflexion.

Puis il leva un bras vers l'une des tombes les plus proches et la terre qui la recouvrait se mit aussitôt à trembler. Un cadavre dont un peu de chaire pendait encore ça et là sur ses os mis à nu s'extirpait de son linceul. L'odeur qui en émana immédiatement était à couper le souffle tant elle était répugnante.

« Ah ! L'odeur de la mort » fit Grell en aspirant une grande goulée d'air. « Il n'y a rien de comparable vous ne trouvez pas ? »

Son sourire était reparu sur sa face, fantomatique dans la pénombre du cimetière.

L'homme retira sa cape, laissant clairement apparaitre sa peau rouge comme le sang. Merom... J'aurais dû y penser. Quant à la personne assise, elle se retourna le sourire au lèvre. J'aurais bien eu l'envie de lui faire avaler ce surplus de plaisir qui d'après moi, n'avait rien d'humain. En fait, il me fesait froid dans le dos avec ses cheveux rouges et cette rangée de dents acérés. Sur quelle sorte de créature étais-je tombée encore une fois ? Me tirant de mes observations morbides, Merom me demanda:

-Camelle ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Tu n'avais pas une mission pour la guilde ?

Il semblait surpris de me voir mais l'homme assis n'attendit pas ma réponse et ne daigna même pas décliner son identité. Ce manque de civisme me mettais en rogne. Je n'aimais pas que l'on me contrarie. Je fis mon regard-qui-tue le plus magistral que je pu. Si mes yeux auraient été des armes, serais surement mort sur le coup. Ses réflexions furent cinglante. Je réussis néanmoins à prendre la parole, m'adressant au démon devant moi.

- Comme tu le voit, non. C'est ça d'avoir les faveurs du chef...,je pris le ton le plus ironique possible. J'ai affaire ici, repris-je plus sérieuse. Mais cela ne te concerne en rien rassures toi.

La créature bizarre croisa les bras et nous fit pars de son ennui profond. Alors, dans un geste presque gracieux, leva les bras en l'air faisant bouger une tombe. A peine quelques secondes plus tard, un mort revint à la vie, sa chair décomposée partait en lambeaux répandent autour de lui une odeur fétide. Un nécromancien, il manquait plus que ça. J'en avait déjà croisais un lors de mon apprentissage des rudiments de la magie dans la ville de la côte. Le cadavre se déplaçait, titubant et s'approchant de nous.

-Nous n'avons pas la même définition du divertissement, lâchais-je en faisant une moue qui laissait transparaitre mon dégout profond pour cette chose.

Le nécromancien qui ne c'était toujours pas présenté sourit de nouveau, dévoilant ses dents. Il m'énervais au plus haut point. Merom était tendu. Qu'est-ce qui l'amener ici, je ne le savais pas.

-Arrêtes cette chose de suite ou tu risques d'être aussi mort que lui avant d'avoir pris ta dernière bouffé d'air, mon ton se voulait menaçant. J'espérais qu'il comprenne le message.

Apparemment, les deux autres ne goûtaient guère son humour et celui dont la peau était aussi rouge que le sang dévoila deux ailes ridiculement petites par rapport à sa propre taille ainsi qu'une queue. Il sortit également une épée et commença à se précipiter vers le cadavre, de toute évidence pour le trancher.

« AAAAAAHHHHHHH ! » s'écria Grell, alarmé « C'est pas comme ça qu'on joue ! »

Laissant le cadavre s'écrouler sur le sol pour éviter la lame et son tranchant, il le fit se relever peu après et entamer une danse de la victoire. C'était pathétique. Le corps dégingandé se trémoussait sur un rythme imaginaire fredonné en cadence par Grell lui même.

« A gauche ! A droite ! Ouais ! Trémousse toi ! » chantait-il en rythme.

Mais il n'avait pas fait attention au démon rouge qui avait poursuivit son attaque. La lame pourfendit la chaire putride en un affreux bruit de succion et la chose cessa de danser puis s'affala sur le sol.

« T'es pas drôle ! » bouda alors Grell, se renfrognant et faisant une moue tel un enfant contrarié.

*Puisque c'est comme ça, il va voir !*

Il releva les manches de son manteau rouge qui lui tombaient sur les poignet et sortit sa langue qu'il coinça entre ses dents en une expression d’extrême concentration.

La terre tout autour d'eux se mit alors à trembler comme si un séisme avait lieu loin dans les tréfonds de la planète, les tombes, qu'elles soient de pierre ou de bois tressautaient presque et des mains commencèrent à pointer d'un peu partout dans le cimetière. Décharnées, véreuses, putrides... des têtes commencèrent à émerger à leur tour.

« 2, 4, 7, 12, 20, 23 ! J'ai pas encore battu mon record mais c'est pas mal ! » s'esclaffa alors Grell, une lueur joyeuse dans le regard. « Allez ! C'est partit ! »

Les autres devaient sûrement s'attendre à être attaqués de toute part, déjà en position pour se battre... Mais au lieu de se précipiter sur eux, les cadavres se mirent à frapper des mains, lentement, produisant ainsi un étrange tempo. Le choc des os entre eux était sinistre et ont aurait presque dit le métronome de la fin des temps. Ils se mirent également à taper du pied de leurs phalanges mises à nues. Le regard vide, pour certain sans tête, tout leur corps se balançait lentement, très lentement au point que c'en était hypnotique.
Pendant ce temps là, perché sur son mur, Grell se mit à se trémousser en cadence.

« Ouais ! C'est morteeeeeeeel !» Lança t'il en claquant le tempo de ses doigts blafards, sa tête se balançant au même rythme.

Merom n'était pas de mon avis et retira son capuchon laissant apparaitre sa vraie nature; on voyait très clairement ses ailes sanguines et une queue de la même couleur. Il s'élança dans le cimetière, sa lame au devant prêt à tranché tout obstacle quel qu'il soit. Au moment où son coup porta sur le revenant, l'intéressé tomba au sol, mort de nouveau. Mon compatriote fut assez surpris en effet mais l'homme qui devait être mort depuis des mois, se redressa. Le Faucheur commença alors à chanter, donnant un effet miroir à sa marionnette, qui suivait son rythme et ses pas assez, pathétique à vrai dire. Sa pauvre mère...Je la plaignais à ce moment là. Le démon fondit sur lui, le tranchant. J'en profitais pour le rejoindre.

Alors qu'il s'amusait comme un gosse, il fut coupé dans son élan de plénitude par la mort définitive de son jouet. Alors, plus concentré que jamais, il fit tremblé des dizaines de tombes. On aurait pu croire à un tremblement de terre. Des corps odorant et putrides sortirent des tombes et caveaux qui nous entouraient. Ils formèrent alors un cercle, me laissant indécise. J'arquais mon arc, attendant le premier mouvement d'un de ces macchabées. Mais rien. Au lieu de ça, ils tapèrent des mains dénuées de chair et tapèrent du pieds un tempo plus qu'agaçant. La musique était aussi morbide que possible. Pourtant, l'homme assis sur le muret semblait ravit. Je visais les pierres à côté de son pieds, espérant lui faire cesser cet horrible tempo. La flèche atteint la cible voulu.

-La prochaine fois, elle est dans ton cœur ! Je ne suis pas très réputée pour ma patience malheureusement pour toi !, je criais au dessus de tout le brouhaha ambiant.

Une petite fille et sa maman passèrent alors. La fillette afficha un sourire lumineux dans ce sombre endroit, se dirigeant droit sur le rassemblement de morts hurlant:

-PAPYYYYYYYY ! C'est toi ! Mon Papy! Tu m'as manqué tu sais, viens, il faut que tu rentres à la maison. Maman est triste.

Elle se retourna alors vers la femme mais elle n'était plus là. Dans un élan de peur, elle s'était enfuit effrayé. Je me précipitais donc vers l'enfant.

-Bravo, tu es fier de toi !,lâchais-je du ton le plus réprobateur possible à l'intension de l'homme qui riait content de son œuvre.

Une jeune fille venait de faire son entrée dans le cimetière. L’autre humain qui l’accompagnait, l’adulte, avait prit ses jambes à son cou sans demander son reste. Mais l’enfant s’avançait, les bras tendus vers la flopée de cadavres qui battaient toujours le rythme.
Grell s’immobilisa, regardant avidement ce qu’allait faire la fillette. Mais celle qui se prénommait Camelle prit la petite dans ses bras, empêchant le dénouement funeste.
Bah, ce n’était bien grave après tout. Merom, le démon rouge, prit alors la parole :

« Apparemment tu n'as pas invoqué ces morts pour te battre, mais alors pourquoi sont-ils là ? »

Il fit semblant de réfléchir un instant puis, prenant des airs de malheureux il lança de sa voix la plus aiguë :

« Je te l’ai déjà dit ! Et je n’aime pas beaucoup me répéter. Mais bon, puisque tu insiste et que tu as un joli couteau dans la main, je vais quand même te répondre. »

Il fit une cabriole sur le mur, une sorte de roue, puis s’immobilisa en plein milieu, perché sur ses mains et les pattes en l’air, son beau manteau rouge lui tombant dans le dos. Il levait la tête de telle sorte qu’il regardait le démon droit dans les yeux. Puis, contre toute attente, il prit un regard mauvais et hurla :

« J’AI ENVIE DE JOUER !!!!!!!!! »

Une nuée de corbeau s’envola alors de l’arbre le plus proche, effrayés par le hurlement qui, à coup sur, avait résonné dans toute la ville. Dans les bras de la jeune femme, la fillette se bouchait les oreilles et avait les larmes aux yeux. Devant ce spectacle, Grell sentit un fou rire s’emparer de lui et il le laissa éclater, se tenant le ventre d’une main, en équilibre sur l’autre. Déstabilisé par son fou rire, Grell ne put maintenir tous les cadavres en rythmes et certains d’entre eux s’affalèrent sur le sol en un bruit mou de chaire morte. Il n’en restait plus qu’une dizaine à se trémousser, certains perdant des petits morceaux de peau ou de viande lorsqu’il en restait.

Puis, riant de plus belle, Grell perdit l’équilibre et tomba du mur. Il se retrouva le nez le premier dans le sol meuble du cimetière, les jambes lui passant par-dessus la tête. Sonné, il perdit tout control de ses jouets et tous s’effondrèrent. Plus de musique, plus de ‘clap’ ‘clap’ ‘clap’ morbide… Un calme presque anormal régnait dans les environs. Seuls les gémissements de Grell venaient perturber ce silence. Ce dernier avait la bouche enfouie dans le sol, de même que le nez et, même s’il parlait, on ne comprenait rien de ce qu’il essayait de dire.

L'homme ne répondit point. Il préféra répondre à Merom. Il hurla, pour ainsi dire. Des dizaines d'oiseaux noirs s'envolèrent. L'enfant se bouchait les oreilles et dans un souffle je lui demandais de quitter le cimetière et de rejoindre sa maman. Les macchabées s'écroulèrent un à uns, laissant derrière leurs corps dénués de vies un silence pesant. Le nécromancien s'était écroulé au sol, la tête dans la terre. Il parlait mais rien de distinct. Je m'approchais de lui. J'avais envie de le frapper. De lui faire sentir ce qu'était la douleur. Le torturer... Son rire m'exaspérais. Il m'énervais. Je fronçais les sourcils. Il ne fallait pas que cède. Mes pulsions me perdraient un de ces jours. J'inspirais un grand coup.

-Eh, bien, il me semble que ne tu ne t'es pas présenté, dis-je d'une voix forte en me plaçant face à l'homme à terre, qui es-tu nécromancien ? Et puis, arrêtes le comique, nous n'avons vraiment pas le même style d'humour.

Je souris de mon plus beau sourire sadique. La lune se reflétait à présent dans les yeux, leurs donnant une lueur argenté. Je me tournais près de Merom entourait par toute les personnes inertes. Le démon rouge semblait songeur. Il était d'une nature plutôt calme et réfléchit. Du moins, c'est se que je pense. Finalement nous avions plus de point commun que de divergence. L'amnésie entre autre. Ou du moins l'on ne se connaissait pas nous même. Et les gens pensaient nous connaitre alors que même nous nous ignorons nos limites... Pathétique. Je revenais à l'homme au manteau rouge. Je tendais ma main pour l'aider à se relever. Le silence. Un silence à mourir.

La jeune femme lui tendit une main amicale pour l'aider à se relever. Mais il ne la saisi pas. Il passa ses jambes par dessus sa tête et, après que celle-ci aient touché le sol, il appuya sur ses mains et se releva d'un coup. Il recracha la terre qu'il avait dans la bouche, épousseta soigneusement sa veste qui était plus brune que rouge à présent puis il regarda enfin ses deux interlocuteurs.
La femme semblait pleurer, bien que Grell ne comprenait pas vraiment pour quelle raison. Quant à Merom, il ne gouttait guère de ne rien savoir des intentions du vampire.

Aussi, après un instant de réflexion, il leva haut les mains et, sans un mot, les cadavres se relevèrent.... pour retourner s'enterrer au plus profond de leur dernière demeure. Chacun s'ensevelissant pour une dernière fois. Lorsque plus une motte de terre ne frissonna, il baissa les bras et lâcha un énorme soupir d’ennui et daigna enfin répondre au démon rouge tout en continuant d'ignorer la jeune femme.

« Je suis un nécromancien. Je suis comme un marionnettiste un peu macabre. J'aime jouer avec mes pantins. J'aime les voir s'animer et terroriser tout le monde. Mais ce que j'aime par dessus tout.... » Il se passa la langue sur les lèvres et huma l'air frai de la nuit « ...c'est l'odeur de la mort. Le sang, les os, la chaire en putréfaction, le délicat arôme de la terre fraîchement retournée... »

Tout en disant cela, il avait commencé à avancer tout doucement vers le démon, les mains réunies l'une dans l'autre, une lueur de folie dans les yeux. Il avait l'air d'un détraqué, un fou échappé d'un asile.... Oui mais un fou doté d'un grand pouvoir. Mais tout cinglé qu'il était, il savait reconnaître les limites d'une situation. S'il avait été plus joueur encore, les deux autres ne l'auraient sans doute pas apprécié et auraient attaqué. Or, il savait aussi qu'en combat au corps à corps, il ne faisait pas le poids. Il était désarmé, seul contre deux et il détestait se battre de toute manière. Tout combat qu'il risquait de perdre était un combat qu'il n'engageait pas. Aussi, il préférait employer l'art subtil de la manipulation et des belles paroles lorsqu'il n'était plus de mise de faire appel à ses dons morbides.

« Mais de toute évidence, vous ne comprenez rien. Terre à terre... tellement terre à terre... Alors qu'ils étaient tous en rythme ! Vous vous imaginez comme c'est délicat de faire battre la cadence à des morts alors qu'ils n'ont plus l'oreille musicale ? » Il afficha un grand sourire et ajouta avant d'éclater de rire « Il n'ont même plus d'oreille du tout ! »

Il se plia en deux, mort de rire, se tapant les cuisses tant il n'en pouvait plus de sa blague. Quel farceur ce Grell... toujours le mot pour détendre l'atmosphère.