Me voilà enfin dans un endroit calme, un espèce de trou creusé dans la roche d'une falaise qui dominait les plaines du Vein de toute sa hauteur. L'endroit était froid et inconfortable, mais parfait pour se cacher, voilà maintenant plusieurs jours que j'y étais. Non par plaisir, n'y même parce que je le voulais, mais à trop creuser son passé on révélait des choses qui n'étaient pas forcement bon de savoir.



Le temps passait lentement et les quelques jours passé ici avaient juste suffis à récupérer mes forces, j'avais pu penser à ce que j'avais appris et tourner les évènements dans tous les sens, je n'étais pas vraiment plus avancer pour apprendre d'où je venais. Par contre, maintenant j'étais recherché et ce même si cette fois j'avais réussi à m'en sortir sans trop de dégâts je n'aurais certainement pas cette chance à chaque fois, car ça ne fait aucun doute qu'ils finiront par me retrouver. Mais comment faire pour leur échapper ? Les tuer un par un était certainement une possibilité, mais cela comportait des risques très élevés, que je n'étais pas prêt à prendre, la seconde solution consistais à s'exiler un moment sur Feleth, la bas, je ne serais pas traqué tant que ma présence ne serais pas connue. Les hommes, comme tous les habitants du monde du milieu n'aimait pas vraiment les démons, de la même façon que nous ne les aimions pas.

Ma décision était donc prise, j'irais pour quelque temps me réfugier sur Feleth, le temps au moins de réfléchir à comment me sortir de cette situation. J'ouvrais donc un portail vers le monde du milieu, j'avais toujours une certaine appréhension avant de plonger dedans, je n'aimais pas la sensation que cela procurait et surtout je ne savais pas où j'allais atterrir et certain endroit étaient vivement déconseillé aux démons, surtout à ceux qui tel que moi étaient si différents des humains. Après quelque instant d'hésitation, je sautais quand même le pas, en rentrant dans le portail, des images d'une autre époque me vinrent, je vis des villes d'immense ville entourée de grande pleine désertique, des sons qui n'avaient rien à voir avec ma vision envahirent mon esprit, c'était comme des bruits de vague qui venait s'écraser contre des rochers mélangés au bruissement des arbres quand un vent violent frappais leurs branches.

Tout s'arrêta brusquement.

Un son s'éleva, complètement différent de celui que j'entendais dans le portail, c'était des voix, de nombreuses voix qui s'élevaient non loin de moi, j'étais donc surement dans une ville, ça ne m'arrangeait pas il m'était difficile de passer inaperçu à cause de la couleur de ma peau. J'ouvrais alors les yeux pour regarder ce qui m'entourait et pour m'assurer que ma cape couvrait bien l'intégralité de mon corps. J'étais dans une petite ruelle crasseuse qui semblait rejoindre une grande place, la d'où le son provenait, l'autre extrémité étant bloquée il me fallait rejoindre la place et espérer pouvoir me fondre dans la masse. Gardant tant bien que mal ma cape sur l'intégralité de mon corps, je marchais lentement la tête baissée essayant de ne pas attirer l'attention, la rue était pleine de monde qui circulait dans tous les sens s'arrêtant devant de grands étalages de marchandises rassemblant diverses produits, que ce soit de la nourriture ou des étoffes de tissus, il y avait de tous.

Gardant la même allure j'avançais vers l'une des rues qui rejoignait la place pour quitter cette ville, où il serait difficile de passer inaperçu bien longtemps.

Le bruit croissait en permanence comme si toutes les personnes présentent sur la place cherchait à parler, quoique dans cette situation parler était un bien grand mot, crier était surement plus approprié, plus fort que son voisin. Un mélange de son s'élevait sans cesse, rassemblant les cris de ceux qui cherchaient à vendre leur étalage et ceux qui avaient trouvé leur bonheur et qui voulait pouvoir se l'offrir à moindre coup. A tout ça s'ajoutant le bruit du vent qui en s'engouffrant à travers les maisons et divers bâtiments qui entouraient la place produisait un léger sifflement que la plupart des personnes présentes ne devaient pas avoir remarqué tant ils étaient concentrés sur ce qu'ils faisaient.

La place du marché était suffisamment grande pour qu'il faille une trentaine de minute pour en sortir, en temps normal il ne faudrait que quelque instant, mais le nombre de personnes présentes compliquait énormément les déplacements pour quelqu'un qui ne voulait en aucun cas attiré l'attention sur lui. Après être passé devant des étalages de toutes sortes, fruit et légumes, étoffes, outils pour travailler le sol, c'était sans conteste les étalages de boisson qui attirait le plus grand nombre d'homme, j'arrivais enfin à ce qui semblait être la fin du marché. J'empruntais la première rue qui s'avançait devant moi, sans savoir où elle me mènerait, mais en ayant pour idée de sortir de la ville aussi rapidement que possible.

Les rues s'enchaînaient et se ressemblaient toutes, je n'avais aucune idée de l'endroit où je me trouvais et aucune envie de demander mon chemin au quelque rare personne croisée. Alors que j'empruntais une petite ruelle, quelque chose m'interpellât de léger bruits de pas résonnait sur les pavés dans mon dos. Ne sachant pas vraiment si c'était quelqu'un qui me suivait ou pas, je continuais mon chemin en cherchant la sortie de cette maudite ville qui ne semblait être qu'un labyrinthe pour les personnes qui ne connaissaient pas les lieux. Mais les pas derrière moi continuait de résonner doucement, j'étais suivis, mais pourquoi ? Mon visage était correctement caché et rien ne pouvait laisser transparaitre mon appartenance au Vein, c'était pourtant l'une des seules, si ce n'est la seule raison qui pourrait pousser quelqu'un à me suivre.



En me retournant, une jeune femme se tenait devant moi, ou plutôt une jeune elfe au vu de ses oreilles taillées en pointes, un visage au trait fin encadré par une longue chevelure noir qui volait au grès du vent. Elle n'était pas très grande et portait une tenue très légère, qui semblait avoir été découpé sur mesure pour l'elfe, laissant ses jambes et ses bras à l'air libre. Elle ne semblait pas dangereuse. Pourquoi une personne comme ça me suivait ?

Même si nous étions en plein milieux de la journée, j'ignorais complètement l'heure qu'il pouvait être et que le soleil éclairait allégrement toute la ville, la ruelle dans laquelle nous nous trouvions restais très sombre, les hauts murs qui l'encadraient empêchait la lumière de l'éclairer convenablement. Divers déchets recouvraient le sol, principalement contre les murs, laissant juste un petit passage au centre, suffisant pour qu'une ou deux personnes puissent marcher à peu près normalement. Et debout au milieu de cette rue, il y avait cette fille, cette étrange fille qui n'avait rien d'autre à faire que de suivre ce qui devait être l'un des seuls démons des environ, la plupart du temps nous essayons de rester caché ce n'est donc pas évident de savoir s'il y en a dans la ville et combien ils sont. Que voulait-elle ? Equipée de son arc et de sa petite dague elle ne semblait pas bien dangereuse et pourtant quelque chose me disait de rester sur mes gardes, on ne sait jamais ce qu'elle peut cacher comme tour.

Au moment où je lui adressais la parole je sentais qu'elle s'inquiétait, elle semblait rechercher si nous étions seuls dans la rue, aurait-elle eu peur que je lui saute dessus sans aucune somation, ce qui à vrai dire m'avait traversé la tête à un moment. Mais bon autant rester aussi discret que possible, cette ville est pleine à craquer d'humain, j'aurais eu du mal à m'en sortir s'il me voyait ainsi. J'allais donc attendre d'avoir sa réponse avant de prendre une quelconque décision.




Au moment où elle prononçait ces mots j'avais eu un léger sourire, moi étrange et différent des autres, si on me compare aux humains je ne pouvais pas être plus différent, la peau rouge, des ailes qui ne me permettent pas de voler, une longue queue et deux cornes qui me sortait de la tête. Oui j'étais différent, mais la question était comment cette fille avait pu le savoir alors que je m'employais du mieux possible à cacher mes différences pour passer le plus inaperçus possible. Alors qu'elle continuait sa phrase, cette fille me semblait de plus en plus étrange, comment pouvait-elle savoir que j'étais seul, elle m'intriguait de plus en plus. Le fait était que j'aimais être seul et que c'était un choix et non une obligation. M'aider ? Tiens voilà quelque chose de nouveau, en quoi pouvait-elle m'aider ? Les problèmes étaient plutôt complexe et ne se résoudrait pas du jour au lendemain parce que quelqu'un m'avait proposé de l'aide.




Quelque chose à vivre ensemble, elle avait vraiment l'air sûr d'elle, alors que c'était la première fois qu'on se voyait et surtout elle ignorait complément ce que j'étais, où en tout cas elle le cachait bien. Plus elle parlait et plus elle semblait complètement folle, mais la façon dont elle disait tout cela ne montrait aucune folie, au contraire elle était plutôt calme et posée alors que la situation en aurait effrayé plus d'un.



Je la regardais droit dans les yeux en prononçant ces mots de façon à voir comment elle allait réagir, ma voix était calme et ne transcrivait pour le moment aucune agressivité.



J'espérais ainsi en apprendre plus sur ces intentions que voulait-elle exactement, si âpres ça elle se retirait ou si elle continuait sur ses idées saugrenues.