''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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 Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel)

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Héra Calliope

La Rose Noire

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Héra Calliope
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Race : Elue
Classe : Tueur à gage-Assassin
Métier : Philosophe philanthrope
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Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel) _
MessageSujet: Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel)   Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel) EmptyMar 9 Aoû 2011 - 16:58

Révolution


C'est trop tard. C'est ce que l'on dit. Quand la folie prend le dessus. Quand la folie nous attend sur le bord du chemin. Puis, nous tend les mains. Elle fait en sorte de décrire une courbe parfaite jusqu'à nos coeurs. C'est le jour. De la vengeance. De l'expiation de nos vies. Le temps de la renaissance. Il est le temps de la rébellion. Il faut trouver ceux qui ont punit la terre. Qui ont fait couler le sang et la luxure. Le temps où les plaines se chargeront de fleurs et non pas d'armes oubliées. Il n'y aura pas d'injustice. Il n'y aura plus de cris. Il y aura de la paix. Une paix qui doit se déclencher, une paix qui ne naîtra que le jour de la renaissance. La colère des Dieux est immense. La colère des Dieux va s'étendre dans le monde entier. Elle va tuer les Hommes et faire revivre les morts. Elle va bannir ceux qui n'ont su que faire semblant. Les hommes se sont rebellés contre une certitude qui les a perdu. Ils ont fait ce que les Dieux espéré de leur cupidité. Aujourd'hui il est temps qu'ils payent leur faute. Aujourd'hui est le temps des soupirs. Il faut que les hommes se relèvent et n'aient plus peur de la mort. Qu'ils accueillent leur sacrifice tel un cadeau, qu'ils cessent de se morfondre. La terre de Feleth va trembler. Il est temps de révéler au monde ce qu'il en est vraiment. Leur montrer les ailes des anges et les griffes des démons. Le temps de la poussière qui règne ici bas est révolue. C'est trop tard. On ne peut plus rien faire contre cette vague de révoltes. Un à un les Humains vont se réveiller de l'emprise du Tyran, les Anges vont couper leurs ailes. Les démons vont aimer. Les mondes vont s'inverser. Tout va changer. Il est grand temps de faire naître l'unique vérité. Celle où rien est égal. Les animaux se rebelleront pour faire de leur clan le meilleurs. Les êtres qui ont prié le ciel se verront dépouiller. Le grand jour arrive. Le jour de a déchéance suprême. Les contes pour les enfants racontent qu'un jour viendra et la terre se lavera de tout ces péchés. Ce jour approche il est peut-être même déjà là. Les enfants croient en des monstres hideux qui sont crées pour faire peur aux enfants. Ces monstres là ne sont rien à coté des véritables monstres qui veulent s'emparer de la terre. Même les anges sont des monstres. Même les anges rêvent de gloire et de pouvoir. Ils rêvent de grandeur. Ils rêvent de posséder l'univers entier. Personne n'est tout blanc. Personne n'est tout noir. C'est un juste milieu, un équilibre qui s'installe dans une âme parfois tourmentée. On dira plus tard qu'il est de l'ordre de la folie. Mais la folie ne naît jamais seule. C'est une succession d'erreurs commises par un homme ou par un autre. C'est un virus qui s'étend de plus en plus à travers les contrées de Feleth. Il faut soigner la terre. Il faut sauver la guerre. Il faut se protéger du chaos qui nous attend. La terre souffre. Son coeur accélère. On peut même voir les arbres noircir. Partout sauf à Adyril. Mais la perfection est la pire des armure. Elle reflète un mal profond. Un trop d'imperfection de l'âme. Le beau est éphémère. Le beau ne tient pas. Il est bancale. On ne peut s'y fier. Les yeux trop bleus d'une femme pour être honnête. Le sourire trop pur d'un homme pour être cru. Tout cela en un. Pour la destruction des mondes et l'acharnement des sens. L'éveil de la bête. Il est trop tard l'armée du mal est en route. L'armée du bien est en déroute. Aucun souffle ne serra épargnés. Si toutes les vies des mondes réunis ont été souillé, c'est que la réconciliation n'est plus loin. Trop de souillure et d'inutile. De naissances futiles alors que seules la naissance de l'enfant compte. L'avenir des mondes ne tient plus qu'à un fil. Il risque de ce briser. Même la paix dans le monde du dessus. Dans le monde parfait. Va être perturbée. Cette même paix risque d'être tuée ou étouffée.

Ne bouge pas, regarde-moi!
Avale lentement sans te presser.
Tu vois que tu aimes ça, allez encore.
Tais-toi! Reprends ta place immédiatement.


La brèche s'ouvrit puis se referma, laissa à terre un corps haletant. Héra. Son regard dévisagea le sol. Elle respirait fort comme un animal qui vient de parcourir une distance sans nom. Un filet de sang glissa de ses lèvres pour s'étaler lentement sur les pierres blanches. Les images dans sa tête se succédèrent à une vitesse folle. Les ordres qu'elle avait reçut. Les coups. Les pardons. Les yeux de l'Elue étaient perdu. Prendre une brèche lui demandait trop d'énergie. Créait en elle la folie. Elle essuya d'un revers de main le peu de sang qui restait accroché à ses lèvres. Après quelque seconde, elle se leva souplement pour se mettre sur ses pieds. Elle était vêtue d'une même robe noire de soie, les pieds nue pour être en harmonie avec la terre, sa robe s'arrêtait au dessus de ses genoux laissant découvrir ses jambes parfaite. Dessinant le contour de ses fesses bien fermes et le galbe de ses seins. Ses longs cheveux noirs coulaient jusqu'au bas de ses reins et au moindre petit mouvement effectués une danse enchanteresse. Sa peau pâle mettait en valeur les belles lèvres de l'Ange, et sur son épaule on pouvait voir son tatouage en forme de deux coquelicots. Pensée pour Thor et son enfant perdu. La Larme du Dragon n'était pas visible, bien cachée entre ses cuisses, attaché à sa jambe avec des lanières en cuir. Elle ne se baladait jamais avec une armure, d'ailleurs elle n'en avait jamais mise. Pour elle un combat était spirituel avant d'être sanglant. En se relevant elle remit sa longue chevelure en place et marcha sans faire de bruit. Ici elle était censée être chez elle mais elle se sentait comme une fugitive, alors que quand elle était descendu chez les démons elle n'avait pas ressentit une telle émotion. Trahison. Mensonge. Elle était dans un long couloir. Sa puait la perfection. Héra se rendait alors compte à quel point ce monde ne lui avait pas manqué. Elle n'était venue que deux fois. Une, pour son arrivée et cette fois ci était la deuxième fois. Elle se souvenait très bien de la chaleur de l'accueil de tout les Anges et de l'Empereur qui admirait sa beauté. Pourquoi ne l'avaient-ils pas aidé à sauver sa vie? Elle longea le long couloir de granit, pour arriver au chemin de ronde. Elle le reconnu immédiatement. Elle était elle aussi arrivée par là, lors de son unique visite en Aridyl. On ne l'avait jamais convoqué. On ne l'avait jamais invité au palais. D'ailleurs pourquoi aurait-elle était invitée? Le chemin de ronde s'étalait sur plusieurs kilomètres, au bout du chemin de pierre elle pouvait apercevoir le palais. Son objectif. Le chemin de ronde donnait une vue imprenable sur le royaume. Une vu magnifique. Héra s'arrêta et admira le ciel. Un bleu parfait qu'elle n'avait jamais vu avant. Elle se sentait étrangement bien malgré les raisons qui l'avait poussé à venir. Elle s'approcha du bord du chemin et regarda les arbres, le paysage somptueux. Aussi beaux qu'elle. Elle qui aimait la perfection. Elle qui aimait ce qui était beau. L'Elue dansa avec le vent en fermant les yeux. Si on lui avait offert des ailes elle aurait pu s'envoler et voir ce qui se cacher derrière les grandes collines. Elle aurait caresser les nuages et aurait jouer avec les oiseaux. Son regard perçant caressa les rivières et les vallons. Le vent glissa dans ses longs cheveux. Elle ressemblait à une déesse. Elle sentait la perfection. Elle monta alors sur l'un des créneaux en pierre du chemin de ronde pour mieux voir. Peut-être qu'elle pourrait voir plus loin. Peut-être qu'elle verrait derrière les nuages. Elle plissa les yeux pour voir une petite maison adossée à la colline. C'était si tranquille ici. Héra oublia sa colère contre le monde. Elle oublia pourquoi elle était venue ici. Pourquoi elle voulait rendre une justice qui n'était pas sienne. Pourquoi...


-Hé toi là bas! Descends de suite de ton perchoir! Les Anges sans grade sont interdits dans cette partie du palais!

Héra sursauta en entendant la voix dans son dos, elle faillit tomber du Chemin, qui s'élevé presque à cent mètre du sol. Elle eut le vertige en regardant directement en bas. Elle chancela avant de se poser sur le sol. L'homme qui arrivait sur elle n'était plus très loin. Un Ange avec des Ailes. Un séraphin. Tout lui revint. D'un seul coup. Comme un flash qui traversa son esprit. Elle était restée trop longtemps en hauteur et il avait était facile pour le soldat de repérer une idiote qui faisait la girouette au dessus d'un créneau. C'est vrai que c'est pas très commun. Héra pensa que sa faute était complètement stupide. Il n'était plus très loin d'elle. Héra savait pourquoi elle était là. Elle voulait demander sa liberté. Devenir une femme. Etre ce qu'elle avait été. D'être une Elue était la pire des malédictions. Elle ne pouvait pas mourir. Du moins pas dans l'immédiat. Elle avait voulu se donner à la mort avant que des Anges viennent la chercher pour lui promettre une paix sans nom. Ils lui avaient mentit. Ils avaient fait d'elle un soldat. Il l'avait forcé à tuer n'importe quel enfant ou femme. Ils lui avaient ordonné de créer une justice. Elle ne pouvait pas atteindre cette justice. Ils lui avaient mentit. Ici elle venait réclamer une vengeance. Elle venait créer le trouble dans l'harmonie. Elle venait réclamer son droit de mourir de vieillesse et non par le sang. Jamais on ne l'amènerait jusqu'à l'empereur. C'était ces Anges qui l'avaient tué. Elle était vide. Elle ne ressentait plus rien. Elle était morte. Son regard devint noir. Elle allait les tuer. Un à un. Elle allait repeindre Aridyl. Ils ne lui avaient pas accordé la clémence. Elle ne leur accorderait aucun répit. Ses pupilles se décuplèrent. Les yeux du loup. L'homme continuait à courir vers elle. Héra serra les poings. Ne pas bouger attendre le bon moment. Punir. Elle devait punir. Son sang coula dans ses veines à une allure folle. Elle se sentait meurtrière. Elle qui avait toujours servit son empereur aujourd'hui elle allait le trahir. Aujourd'hui elle réclamer le repos et une explication à tout ces actes qu'elle avait commis. Le loup en elle grogna. Elle ne devait pas le laisser sortir, pas encore. Le soldat était avec une énorme épée. Certainement entraîné à tuer n'importe quelle créature. Héra mit ses mains devant elle. Elle se concentra. Rapidement. Chaque personne ici allait subir sa colère. Tout les Anges allaient mourir. Pour compenser la perte en démon. Aucun clan n'est le bon. Elle veut le repos. Elle désire une justice qui ne pourra exister. Héra pénétra l'esprit de l'homme qui se stoppa net à quelque mètre de l'élue. Elle circula dans son âme. Elle nagea dans ses pensées. Héra n'était pas de bonne nature. Elle aimait la luxure et le vice. Jamais elle n'avait eut de penser aussi noire. Ce qui l'avait poussé à venir faire un carnage dans ce monde parfait était sa rencontre avec un démon. Jack. Un démon qui l'avait sauvé. Un démon qui lui avait montré comment redevenir vivant. Mais elle avait refusé. Elle ne voulait pas refaire sa vie mais punir ceux qui lui avaient enlevé la sienne. Elle n'avait aucun coeur. Aucune pitié. Le sang devenait pour elle une chose normale. Il devait couler pour nettoyer les blessures du passé. Il devait couler pour repeindre le sol d'une couleur majestueuse. Héra rentra dans l'esprit de l'homme sans aucune difficulté. Elle y pénétra pour chercher comment le manipuler à son aise. Savoir ce qui le rendait le plus faible. Elle trouva. Elle passa une petite porte. Elle ferma les yeux. L'homme n'avait aucune volonté. Il laissa Héra marcher dans son esprit les yeux dans le vague. Il lâcha son épée qui tomba dans un bruit fracassant. Héra avait sellé le lien. Elle pouvait jouer avec lui.


Toi qui n'as su que aimer la beauté des lieux
Arrivant comme un oiseau sans ailles
Aimant la couleurs des cieux
Du haut d'une tourelle


L'homme se rapprocha alors du bord du chemin, monta sur un créneau et se laissa tomber comme une pierre du haut du chemin. Un suicide forcé par la belle Elue. Héra se pencha alors sur le bord du chemin et regarda l'homme s'écraser sur un rocher. Le sourire aux lèvres Héra revint sur le chemin. Se n'est pas sans compter un groupe de cinq soldats. Héra souffla de désespoir. Les cris de leur compagnon avaient du les alerter. Le premier se précipita sur elle la lance droit devant lui Héra n'eut aucun mal à l'éviter. Elle sortit alors la dague qui se trouvée encore sous sa tunique et la pointa sur les cinq hommes, aucun d'eux n'étaient un séraphin. Ils se mirent à rire de la jeune femme qu'ils trouvaient trop frêle pour eux cinq réunit. Ils lui demandèrent si elle était surent de vouloir se battre. Question de trop. Héra sauta dans les airs. Elle frappa le premier homme à la jambe. Il tomba à terre sans avoir eut le temps de réagir. Tout se passa très vite. Le deuxième ne pu voir la femme lui toucher l'épaule. Les trois derniers furent touchés tout trois à la joue. Chacune des blessures étaient superficielle. Les hommes rirent encore entre eux. Hera compta. 1...2...3...4...5... Les cinq hommes se paralysèrent et tombèrent tous à terre. La Larme du Dragon était enduite de poison une morsure suffit à tuer n'importe quelle créature. Héra rangea sa dague et regarda le carnage derrière elle. Elle sourit. Aujourd'hui était le jour de sa renaissance. Elle pourrait mourir. Elle se mit à courir aussi vite qu'elle pouvait. Vers le palais qu'elle voyait au bout du chemin. Elle entendit alors des voix s'élever derrière elle. Le palais est souvent dit imprenable. Aujourd'hui elle allait prouver au deux mondes que cette rumeur était fausse. Ses pieds frappèrent le sol à une allure frénétique et hypnotique. Elle ne courrait pas avec la lourdeur d'un humain mais elle volait comme un oiseau. Elle volait. Ses courbes se mouvaient pour laisser place à une danse somptueuse. Sa silhouette avançait à une allure folle. Sa respiration accéléra. Son coeur battait dans sa poitrine. Elle arrivait à la grille qui menait au palais. Elle était ouverte. Elle n'était plus qu'à quelque mètre de la grille. Proche de son but. C'est alors qu'une horde de soldat se mit entre elle et le palais. Héra s'arrêta net et les regarda. Elle était très mauvaise en combat à plusieurs. C'était le moment. Elle posa son arme pour faire croire à l'armée qu'elle se rendait. Puis elle ferma les yeux et le loup se matérialisa devant leur yeux. Les soldats ne surent pas quoi faire devant le grand loup noir aux yeux bleus. Il les menaçait en baissant les oreilles. Il allait bondir. Le beau loup noir imposant. Une bête énorme et impressionnante par le tranchant de ses dents. En étant un loup Héra se savait plus forte. Plus rapide. Plus barbare. Elle voulait les déchiqueté un à un. Quand une flèche se planta dans son flan. Le loup hurla de douleur. Héra redevint humaine une flèche plantée dans le ventre. Elle jeta un regard noir aux soldats. Elle n'allait pas mourir. Pas avant de les avoir tué. Elle retira sèchement la pointe dans son ventre et attrapa sa dague dans un mouvement fluide. La plaie sur son ventre se referma presque instantanément. Son regard bleu se chargea de haine. Etre élue ne lui avait apporté que du mal. Elle se mit en position défensive. Les soldats ne bougèrent pas. Attendant peut-être un ordre. Héra plissa les yeux pour mieux voir le nombre de soldat. Elle n'arrivait pas à les compter. Un mauvais signe pour la suite du combat. Elle était en colère. On avait touché le loup. On avait touché sa vie. Le temps cessa de couler. Elle pénétra l'esprit de chacun pour transmettre un message à tout les soldats. Son message télépathique était tellement fort que même les personnes se trouvant dans le château l'avait entendu.

"Je vais tous vous tuer."


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Querel Sentencia

Fondateur | L’engendreur

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Querel Sentencia
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Race : Démon commun
Classe : Tourmenteur
Métier : Aucun
Croyances : Aucune
Groupe : Solitaire

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Histoire de Personnage :

Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel) _
MessageSujet: Re: Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel)   Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel) EmptyMar 9 Aoû 2011 - 23:31

Une froide obscurité flottait dans la vaste pièce de marbre. Un silence de sang pesait, oppressant, semblable au vide qui prenait la gorge après l’exécution d'un cortège de pèlerins. Seuls quelques crissements se faisaient entendre, au coin de la salle, dans une pénombre presque totale. La plume grattait le parchemin, y déposant son poison, mordant le papier. Et chaque tintement de verre, chaque complainte de l'encrier sonnait comme le hurlement d'une femme qui verrait son enfant dépossédé de ses yeux, par une lame rouillée. Tout dans la pièce rappelait un mal être permanent, une horreur si profonde que nul ne pourrait même la décrire. Une main longue et sèche, dont les ongles rongeaient le bois brun du porte-plume, se crispait frénétiquement, dans des gestes saccadés, cherchant la réponse, en vain. Et quand l'un des cheveux rêches avait le malheur de croiser la pointe, il était sectionné, et venait à son tour parader parmi les lettres plantées en désordre. Il venait s'échouer dans ce champ de ruines. Il venait pourrir parmi les morts.

Ce cimetière de papier fut soudainement rasé, arraché et déchiré. Il tomba lentement, alla reposer en paix sur les dalles froides du sol. Et de cette fin naquit la mise à mort des pensées suivantes. C'était un cycle, tout ce qui tombait, par son abandon, condamnait le suivant.
Les mots tournaient, s'entrechoquaient, et revenaient toujours à cette conclusion. Un vertige s'empara de la main. Elle planta la plume dans la vieille table, et d'un trait ample la marqua à jamais, tranchant le papier en deux au passage. La folie s'emparait d'elle, car de cette conclusion, on était obligé de conclure qu'il ne pourrait jamais y avoir de conclusion.

Désœuvrée, elle lâcha son emprise sur la plume, qui resta droite, verticale dans le bois. Pourquoi son but se révélait-il si absurde à ses yeux ? Et pourquoi maintenant ?

Il laissa ses mains monter à sa tête, cherchant quelque chose à quoi se raccrocher. Mais il ne vit rien. Rien du tout. Il n'y avait pas de fondement, pas de raison qui puisse donner un sens à quoi que ce soit. Juste un vide incommensurable, dénué de début, dénué de fin. Quelle vie pouvait-on construire s'il n'existait nul sol où poser ses pieds ? Quel but pouvait-on suivre s'il n'existait pas de fin louable ?

Des pas précipités se firent sentir, résonnant dans le roc blanc. Ils se rapprochaient, affolés, cognant lourdement les dalles. Se rapprochaient tellement qu'ils en arrivèrent à s'arrêter, un jeune séraphin se tenait droit au milieu de la pièce sombre, cherchant des yeux une présence. Quand son regard se posa enfin dans le coin, il distingua vaguement une forme assise, de ses pupilles qui commençaient à s’accommoder au manque de lumière. Il s'enquit d'un ton peu assuré :

"Il y a quelqu'un ?"

La réponse se fit attendre, dans un silence douloureux et malsain. Le jeune homme ne bougea pas, convaincu de la réponse à sa question, qui n'était en fait qu'artifice, pour engager le dialogue. Désemparé il fit quelques pas en avant et insista :

"Il y a un problème sur les remparts, je dois en informer tous ceux que je croise !"

Les formes de deux ailes sombres, et d'une tête penchée se dessinèrent enfin devant lui. Le visage de l'inconnu lui apparut à mesure qu'il se tournait vers la source de l'agitation. Des yeux d'un vert aussi fort que du sang qu'on aurait battu jusqu'à en avoir ladite couleur. Des cernes aussi profondes que les abysses du Vein, accentuées par l'atmosphère pesante. Le jeune séraphin sentit ses dents se déchausser de sa mâchoire, il sentit des ongles creuser ses tempes, au point de lui donner envie lui-même de le faire. Sa face se teinta d'une expression nauséeuse et il dut détourner les yeux pour ne pas défaillir. Mais rien que la sensation d'avoir un tel regard posé sur lui tiraillait son dos de sueurs glacées.

Après quelques instants à le regarder, Querel s'en retourna à sa méditation, les yeux vitreux perdus sur la plume tordue, enfoncée dans le bois. Sans même esquisser un semblant de parole. Son interlocuteur, lui, assez bouleversé, tenta de reprendre ses moyens et affirma avec une crainte plus ou moins bien contenue :

"Excusez-moi de vous avoir dérangé Capitaine Sentencia, je ne savais pas que c'était vous... Mais il faut que vous veniez, des gardes ont été tués..."

Ces paroles improvisées témoignaient bien de la terreur que lui inspirait son congénère, assis, quelques pieds devant lui. Même dos tourné, la violence qui imprégnait son être, tourmentait le pauvre messager. Une voix aigre se décida enfin à résonner :

"De quoi retourne-t-il exactement ?"

Un peu déstabilisé par les mots âcres du capitaine, mais rassuré d'avoir enfin une réponse, l'ange déclara :

"Une femme cause du trouble sur le chemin de ronde !"

Sentant que ses mots étaient un peu légers, l'envie, ou plutôt le besoin d'en rajouter monta en lui, mais il fut stoppé net avant.

"Vous êtes en train de dire que vous êtes venu troubler mes pensées pour... Une... Pisseuse..?"

Les deux derniers mots tombèrent, violents et accentués, l'autre bredouilla :

"Mais elle a tué des gardes vous disais-je à l'instant ! Le palais est attaqué !"

Dans un geste brutal, Querel fit voler la chaise sur laquelle il était assis, et se dressa, plus grand que le messager, toujours dos à lui. Ce dernier tremblait de tous ses membres, tremblait à l'idée que son avenir le plus proche était fort incertain. Il en avait entendu des histoires sur le capitaine de la légion, et l'état dans lequel il était ne lui inspirait que la volonté de sortir d'ici, de ne plus être seul avec lui.
Le visage glacial de Querel se tourna vers lui, ses yeux assassins pénétraient chaque pore de sa peau, sondant son âme, s'abreuvant de l'angoisse qu'ils répandaient.

"Y'a intérêt qu'au moins ce soit divertissant."

Et il passa à côté du jeune homme tétanisé, les lambeaux de capes et de robes qu'il portait volaient légèrement du fait de son pas soutenu. Le petit prit une immense inspiration, une fois le capitaine assez loin, et se relança dans sa mission, soulagé et bousculé.

De son côté, Querel descendait le grand couloir, trainant ses ailes piteuses et grisâtres derrière lui. Son pas lourd et tranchant martelait le sol de marbre aussi durement qu'un forgeron s'acharnerait sur un métal résistant. Un oracle qui déambulait dans ce même couloir lui lança :

"Tenez, capitaine Sentencia, on va avoir besoin de tueurs irréfléchis aux remparts ! 'Feriez bien d'y aller !"

Le séraphin continuait son chemin. Stupéfait que sa provocation reste sans réaction, l'homme ajouta :

"Où sont passées votre arrogance et votre langue bien pendue, capitaine ?"

"Dans le lit de votre femme, Crenus."

Répliqua-t-il sans même se retourner, d'une voix rauque.

"Brave petit."

Souffla le vieillard, un sourire amusé sur les levres.

Le séraphin s'élança dans l'escalier du palais, menant au grand hall. Plutôt que de s'essayer à la majesté prétentieuse qu'était le descendre en volant, il préférait expédier les marches à pied, donnant une allure plus barbare à la scène. Laissant traîner ses vieilles guenilles derrière lui sur le tapis de velours rouge. Mais alors qu'il allait s'engager depuis le dernier palier, une voix résonna dans sa tête :

"Je vais vous tuer."

Diverses pensées l'assaillirent alors. Mais les conjectures ne valaient rien, il fallait en avoir le cœur net. Il se hâta donc jusqu'au grand portique d'entrée. Il y vit tout un tas de gardes et autres soldats agglutinés, les yeux rivés dans une direction que le capitaine ne pouvait pas encore apprécier. Il avança jusqu'à la masse, sa présence se fit sentir, et répandit courage et anxiété à la fois chez les guerriers.
L'un d'entre eux, bien téméraire, se tourna vers Querel et lui annonça :

"Elle a tué plusieurs des nôtres. A l'instant elle était métamorphosée en un loup noir, mais une flèche l'a fait retrouver sa forme féminine. On ne sait pas vraiment qui elle est... Vous la connaissez ?"

Le capitaine observa attentivement la jeune femme. La scène semblait fort étrange, ladite femme était d'une beauté troublante, ne portant pour protection qu'une simple robe. La dague dérisoire qu'elle portait en main semblait un attirail fort léger, pour se battre contre autant de guerriers. Querel ne comprenait décidément pas grand chose, ni l'inquiétude des hommes, ni la folie de cette femme.

"Non."

Finit-il par décrocher.
Un sergent se détacha de la troupe, en avant, et s'adressa à voix haute à la jeune femme :

"Rendez-vous ! Il ne vous sera fait aucun mal ! Vous n'avez pas d'autre choix, vous êtes encerclée, et n'avez pas la moindre chance de victoire !"

"On sait pourquoi elle veut notre mort au moins ?"

S'enquit Querel.

"Non."

Fut la réponse.
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Héra Calliope

La Rose Noire

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Héra Calliope
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Race : Elue
Classe : Tueur à gage-Assassin
Métier : Philosophe philanthrope
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Groupe : Anges

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Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel) _
MessageSujet: Re: Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel)   Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel) EmptyJeu 18 Aoû 2011 - 14:05

Pourpre

Le sang d’un homme peut donner vie à n’importe qu’elle plante carnivore. La terre aime sentir son corps se gorger d’un liquide poreux. Tout n’est qu’une grande illusion de l’âme. Les philosophes ne sont plus écoutés, seuls les grands guerriers ont une renommée. Seules les couronnes peuvent espérer être entendues. Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu. Tout, tourne autour d’une guerre sans nom. D’une trahison entre les parties. Les Anges se lient avec les démons. Tout n’est qu’une question d’écoute. Les plus grands mages ne sont que des escrocs. On pense naïvement que la fin de Feleth est proche, Feleth va mourir. Feleth meurt déjà. Un nouveau monde va naitre. Un monde sale mais beau. Entre la contradiction et le vice. Feleth deviendra la Plaine. Une Plaine faite de néant, d’un Chaos grandissant. Les hommes pensaient vraiment retrouver une terre fertile ? Ils pensaient que les Dieux leur accorderaient la clémence de leurs péchés passés. On pourrait dire que la fin de ce monde est proche. Mais pour ce qui est des deux autres mondes, le sort est différent. Le sort ne sera pas fatal, il sera simplement destructeur. Tout ces Anges qu’on pensait parfaits. Tout ces démons qu’on pensait fourbes. Il fallait s’arrêter et regarder le ciel. Il fallait écouter le chant des rivières et le murmure du vent. Rien ne serait arrivé. La création du monde relève d’une peur du vide. Elle relève de l’impatience. Si seulement on avait attendu. Les choses auraient mieux été faites. Les choses ne sont plus ce qu’elles paraissent. Les larmes des hommes. La pitié des femmes. Chaque chose est à sa place, dans un petit cadre bien définit. Dans un morceau de terre qui est assignée. Personne ne peut bouger. La révolution n’est pas faite pour les hommes, elle est uniquement faite pour la Terre. Elle n’appartient à personne. Cette haine que je porte comme un fardeau chaque jour. Cette haine qui te dessine un visage tellement laid, qu’il m’en donne une nausée indescriptible. Ne me parlez pas de la pluie. Je ne la sens pas tomber. Parlez-moi de lui toujours. Que la terre lui tourne autour. C’est mon soleil c’est ça. Dites bien ces choses là. Ne me parlez pas des jours. Qui filent comme du temps perdu. Je ne sais plus si l’amour se rapproche trop de la haine. On me dira de ne plus prédire le mal, ni de ne voir que du noir. Je ne pourrai jamais essayer de voir au-delà des mots. Jamais je ne ferai semblant d’aimer la liberté qu’on m’offre. La liberté ce gagne. Je la volerai. J’offrirai mes ailes au premier qui décidera de se jeter sous mes griffes. J’apprendrai le cœur des hommes pour pouvoir mieux y mettre mon poison. J’ai fait semblant d’aimer des fanatiques, des histoires sans fond qui n’ont fait que m’irriter. J’ai trop entendu l’amour des Dieux en peinture et en écrit. J’ai lu le serment d’un Ange et j’en suis devenu un. Comme si on voulait me punir. Me forcer à être ce que je déteste voir. Me forcer à croire en un monde plus beau qui a pour seul visage le sang et le pourpre. Abuser de mon esprit plongé dans une mer de désespoir. Personne. Plus personne ne pourra me dire ce que je dois faire. Plus personne ne me frappera. Je ne vis pas au grès de tes envies, même si tu le crois. Tu n’es qu’un minuscule pion sur mon grand échiquier. Tu entendras parfois sur les murs de mon être des annonces répétées au rythme des prophètes. Et tu verras le temps changer sans pouvoir y mettre de la dignité. Tu croiras souvent que mes yeux sont remplit de diamants alors qu’il y règne un désert Blanc. J’ai perdu la guerre contre mon cœur, à présent je t’offre l’horreur. Tes souvenirs sont si rares qu’ils ne font pas partit de moi. Tu peux croire tout mes mots, qui sonnent pourtant si faux. J’ai fait une route depuis longtemps, tout pourrait durer mille ans. J’ai des sourires à te jeter et mon corps à bafouer. J’ai eut des rêves étant petite, de ceux qui sonnent à l’atomique. Je pourrai aussi bien écrire je te déteste mais tu sauras bien vite que c’est une contre vérité. J’ai ma liberté bien maquillée quand je te mens ‘Je t’appartiens’. Rien n’est à toi et tu le sais. Je vis sur le bord d’une mer et les vagues ont tout emporté. Les vagues entre elles ne parlent que de toi. La tempête est entrée dans ma chair et elle va tout décimer. Je ne crois plus en rien. Même pas en l’amour, juste des illusions qui se tuent un jour. J’irai même encore plus loin entre le mal et l’incertain. Qui pourrait aussi bien savoir que je vis en plein désespoir ? Et l’avenir qui se profile pour des choses pires qu’inutiles. Ton reflet devient ma hantise comme si je devenais la victime. Tu te tais car tu trouves ça normal. Qui t’as dit que j’étais normale ? J’ai la rage de vivre une vie unique. J’ai l’esprit conquérant devant moi tu seras perdant. Si tu désires te défiler devant la difficulté. Je ne te laisserai rien faire. Même pas revenir en arrière. Bienvenu dans ma tête.

Soyez réalistes, demandez l’impossible.


Héra n’entendit qu’à moitié la mise en garde du soldat qui venait de sortir du rang. Certainement un capitaine vu qu’aucun homme ne protesta. Ils avaient donc peur d’elle ? Héra voyait dans le regard des hommes une lueur d’inquiétude. Un même moment au fond de la troupe d’autres hommes venaient de se rajouter. L’Elue serra les dents. Un combat équitable n’existe pas chez les Anges. Elle serra la garde de son poignard avec colère. Ils ne savaient pas pourquoi elle voulait les tuer, elle ne voulait pas donner d’explication. La jeune femme qui d’habitude avait un sang froid légendaire se sentait dépasser. Trop de vide en elle. Aucun objectif. Tuer. Il fallait qu’elle les tue. Il le fallait pour Thor et son enfant. Un silence mortel s’abattit. Les soldats attendaient une réaction de la belle Elue. Héra ne bougeait toujours pas. Elle n’était pas bonne en combat de masse. Ses yeux turquoise analysèrent chacun des combattants. Pas méchants. Aucun n’avait l’air d’être dangereux pour elle. En revanche les trois hommes qui venaient de se placer dans le fond pour voir le combat semblaient plus grader et aussi plus fort. Se fut surtout les ailes grises et les cheveux gras du dernier arrivant qui attira son attention. Comment un Séraphin pouvait être autant négligé ? Elle chercha son regard, vide. Sa mâchoire se serra. Il allait mourir, comme ses frères. Le vent souffla dans les cheveux de la belle. Un baiser de Thor. Il lui fallait du courage. Aujourd’hui était peut-être son heure. Aujourd’hui elle allait l’aimer de nouveau. Dans le sang et le respect. Héra leva les yeux vers le ciel blanc. Les morts ne se voient pas. Les morts ne s’attendent pas. Les soldats ne bougèrent toujours pas. La peur de blesser un corps aussi beau que le sien. Une peur dont Héra jouait. Elle revint alors sur les hommes en troupe et regarda le sergent qui s’était avancé. Un Séraphin aux ailles éclatante, un visage doux sans cicatrice et de grands yeux gris. Un diplomate. Elle n’était qu’à cinq mètre d’eux. Immobile. Immobiles. Un fin sourire se dessina sur le visage d’Héra. Un sourire sadique mais plein de promesses. Elle se baissa souplement. Comme si elle voulait caresser le sol. Tout les soldats la suivirent des yeux, ils étaient paralysés par la beauté de la femme. Ses gestes étaient légers et fluides. Sa peau blanche comme un flocon de neige. Ses lèvres rouges et éclatantes. Ses longs cheveux noirs qui coulaient en cascade jusqu’au creux de ses reins. Un appel à la luxure. Un appel à l’amour. Un appel à la tendresse. Jamais personne n’aurait pu croire qu’elle puisse être une tueuse. Une professionnelle. La Rose Noire. Héra posa la lame à terre. Lâcha son arme. Tous les soldats crurent alors qu’elle se rendait. Ils baissèrent légèrement leurs armes. Rassurés de ne pas devoir lui faire du mal. Héra se releva lentement. Le sergent fit un signe de la main à deux de ses hommes pour aller la chercher. Les hommes firent à peine un pas. Héra mit ses mains devant elle. Pour qu’ils arrêtent de marcher. Un ordre silencieux. Un ordre faible. Venant de la femme debout. Les hommes s’arrêtèrent. Surpris du geste de l’Elue. Héra ferma les yeux et matérialisa une Rose Noire flottante au dessus de la troupe pour qu’ils sachent enfin qui elle était. Les soldats poussèrent des petits cris de stupéfactions. La Rose Noire. Le tueur à gage le plus recherché de Feleth. Personne ne savait qui était la Rose Noire. C’était elle. Les soldats comprirent très vite que la femme n’était pas inoffensive. Une fois que la Rose fut complètement achevée, Héra la laissa en l’air. Une fois qu’elle tomberait, elle les aura tous tué. Elle recula de quelque pas laissant toujours son arme à terre. Ne sachant pas encore ce qu’elle allait les faire le sergent hurla des ordres qu’Héra ne comprenait pas vu qu’elle commençait à se concentrer pour faire ce qu’elle n’avait jamais encore fait. Ce qui allait certainement la tuer instantanément. Les archers qui se trouvaient au dessus de la porte bandèrent leurs arcs. Les soldats se mirent en garde. Un beau comité d’accueil. Le palais imprenable ? Héra plaça de nouveau ses mains devant elle. Les soldats devaient attendre un ordre. L’ordre d’attaque. Héra trouvait la stratégie stupide. Sachant qu’elle possédait un pouvoir inné. Elle rentra peu à peu dans l’esprit de chaque soldat avec une difficulté immense. Jamais jusque là elle n’avait manipulé un groupe entier. Ce pouvoir lui demandait énormément d’énergie et de concentration. Même si elle savait qu’il ne marcherait pas sur tous les soldats elle devait essayer d’en éliminer le plus possible. Elle avait les yeux fermés. Sa tête lui faisait atrocement mal. Une larme rouge coula de son œil droit clos. Une larme faite de sang et de douleur. Une aura noire se dégagea de ses mains. Elle ne devait pas tomber. Elle devait le faire. Pour Thor. Son corps trembla légèrement. Elle pénétra les âmes de tous les soldats. Elle allait les manipuler. Elle allait manipuler les âmes les plus faibles. Puis elle parla dans l’esprit de chacun.

« Vous qui m’avez condamné à erré.
A tuer des femmes et des enfants.
Je ne serai plus jamais votre épée.
Aujourd’hui, je vous livre au néant. »



Héra tomba à genoux. Epuisée. Son souffle rapide et saccadé. Elle ouvrit les yeux. La larme de sang avait laissé une marque bien visible sur sa peau blanche. Tous les soldats avaient entendu son message. Héra savait pertinemment que certain y résisteraient. Son corps tremblait encore. Les soldats étaient arrêtés. Face à leur conscience. S’ils se laissaient prendre par le sort ils allaient mourir. Tous luttaient psychologiquement. Le message avait été fort et puissant. Héra se releva avec peine et attrapa lourdement sa lame. Elle se positionna les jambes écartées face à la légion pour avoir plus d’équilibre. Quel sont les soldats les plus faibles ? Au bout de quelque seconde. Une dizaine de soldats s’écartèrent alors de leur rang. Les autres se réveillèrent et essayèrent de les raisonner. Mais les dix soldats se jetèrent par-dessus le chemin. Se n’était même pas la moitié de l’ensemble de la troupe mais Héra avait dix soldats de moins à s’occuper. Les autres soldats ne comprenaient pas. Leur camarades avaient sauté. Le sergent les empêcha de parler. Il jeta un regard noir à Héra, qui ne se gêna pas de lui renvoyer l’appareil. Il leva alors la main et ordonna aux archers de tirer. Héra qui n’avait presque plus d’énergie se mit en garde. Eviter des projectiles était une des choses les plus simples pour une muette. N’ayant pas l’usage de la parole son audition avait augmenté. Elle ferma alors de nouveau les yeux. La pluie de flèches commença alors à siffler dans les airs et Héra se mit à danser pour éviter les flèches. Elle écoutait l’air. Elle écoutait le vent se faire couper. Elle évita avec des mouvements souples et pleins d’élégances toutes les flèches décochées pour elle seule. La dernière flèche siffla et faillit se planter dans sa cuisse. Héra s’arrêta alors et ouvrit ses paupières. Elle remarqua très vite la colère du sergent qui devenait impatient face à cette femme. Ses yeux gris emplit de colère donnèrent le sourire à Héra. Elle avait tué trop de ses hommes à son gout. Elle se riait de lui en évitant les difficultés. Cette mascarade avait trop duré pour lui. Il lança alors la première rangée de soldat sur elle. Priant pour qu’elle ne réussisse pas à les tuer. Héra se recula et laissa les hommes arriver jusqu’à elle. Les cinq soldats qui se jetèrent alors sur la belle femme sans aucune conviction propre. Le premier des cinq soldats essaya de la frapper au genou pendant que le second lui visa directement la tête. Héra se baissa rapidement en attrapant l’arme de premier et coupa dans un même mouvement le second soldat avec sa Larme du Dragon. Elle tourna ensuite le poignet du premier en lui brisant dans un craquement rauque et osseux. Puis prenant sa Larme à deux mains elle l’égorgea sans remords. Le sang du soldat gicla alors sur le visage parfait de la Belle. Il s’étala lourdement au sol. Les trois autres soldats se jetèrent alors férocement sur l’Elue. Son visage se déforma en une grimace déplaisante. Elle était mauvaise en combat de masse. Tellement mauvaise qu’elle savait pertinemment que contre trois soldats entrainés ces chances étaient quasiment nulles. Elle para les coups avec finesse pour ne pas épuiser son corps trop rapidement. Elle devrait se contenter de se défendre, parce qu’attaquer pour le moment serait trop délicat. Les minutes lui parurent être des heures. Une petite goutte de sueur roula alors au creux de sa nuque. Le sergent afficha un visage satisfait. Sa proie allait être détruite par ces soldats. Héra repoussa avec de plus en plus de mal les assauts des trois hommes qui frappaient de plus en plus fort comprenant qu’elle allait bientôt flancher. La belle élue chercha un moyen de s’enfuir. La Rose Noire. Héra savait qu’elle était son issus. Tout en parant les attaques de ses adversaires Héra jeta un cou d’œil à la Rose qui flottait encore et lui ordonna de s’éclater. La Rose explosa en mille morceaux. Un des trois soldats se détourna une seconde pour voir ce qui se passait. Se fut ce moment qui ouvrit la voie à Héra. Elle se décala souplement vers l’homme distrait et lui enfonça sa dague. Les deux autres soldats se ruèrent de plus belle sur elle voyant impuissants leur compagnon tomber au sol en agonisant. Héra recula encore puis sauta en jetant puissamment sa dague, droit dans la foule de soldat. La lame mordit alors une allée de dix soldats. Une éraflure. Mortelle. La Larme du Dragon se planta dans la porte en bois. A quelque centimètre du Séraphin aux ailes grises. Les dix soldats touchés tombèrent morts au sol. Il ne restait qu’une poignée de soldat, Héra sentit sa force revenir. Elle retomba au sol, quand une longue lame entra dans son corps. L’épée d’un des deux soldats qu’elle combattait et qu’elle avait stupidement oublié la transperça. Un long filet de sang coula de sa bouche. Il n’avait pas touché les poumons. Elle avait mal mais elle survivrait. Elle ne pouvait pas crier. Le Soldat retira son arme et avec son compagnon attrapa la Belle élue pour la trainer jusqu’à leur sergent. Héra était comme paralysée.

-Le Rose Noire, pourquoi donc se retourner contre ceux qui te veulent du bien ? Une si belle créature ne devrait pas porter tant de haine. Je promets de te soigner en oubliant les soldats que tu as tué seulement si tu restes ici, avec moi, sagement comme doit l’être un Ange.

Le sergent avait parlé d’une voix forte pour que tout le monde l’entende bien. Il voulait certainement prouver une supériorité qui n’avait aucun impact sur Héra. Elle voyait dans ses yeux gris une arrogance sans nom. Jamais elle ne resterait ici pour lécher le cul d’un homme sans dignité. Elle était frustrée de ne pas avoir pu gagner ce combat. Frustrée de perdre pour la première un combat. Elle jeta un regard à sa dague plantée dans la porte de bois. Elle regarda les morts qu’elle avait tué sans foie ni lois. Plus rien n’avait d’importance maintenant. Elle regarda son ventre ouvert d’une plaie profonde. Son sang coula le long de ses jambes. Les deux soldats l’obligeaient à rester debout malgré la douleur qui était en elle, elle ne disait rien immobile. Inflexible. Qu’elle meure aujourd’hui. Son visage ne reflétait aucune expression. Personne ne bougeait. Puis le sergent caressa les cheveux d’Héra. La belle bouillonna. Jamais personne ne l’avait touché comme ça à part Thor. Un grognement inhumain sortit de sa gorge. Le sergent l’avait vu se transformer. Avec son autre main il appuya alors sur sa plaie saignante. Héra serra les dents. Le regard de l’homme se fit encore plus sadique. Le charme d’Héra le rendait fou, il ne contrôlait plus ce qu’il faisait. Il appuya encore plus fort sur sa blessure. Héra ne pouvait pas crier. Tous restaient silencieux. Comme si ce spectacle leur plaisait. Héra le regarda. Il continuait à la caresser. Puis il la prit sauvagement par les cheveux, lui tirant sans ménagement sa longue crinière. Il avança sa bouche du cou de la belle et la mordit aussi fort qu’il le pouvait. Héra ne broncha pas. Ses canines lui coupèrent la respiration pendant un instant. Sa vision se troubla. Elle ne tomba pourtant pas. Elle essaya de rester stoïque. Sa plaie se mettait de plus en plus à saigner. Des souvenirs lui revinrent. Son enfant. On lui avait prit. Elle aurait voulu manipuler de nouveau mais la force qu’elle avait en elle s’était vidée avec son sang. L’homme cessa de la mordre en montrant bien à tous les soldats qu’elle était bien à lui à présent. Les soldats applaudirent dans une huée admirative. Héra ne savait plus si elle se trouvait chez les Anges. Eux n’étaient que des animaux. Ils n’étaient pas mieux que les démons qu’elle avait tués. Une belle marque rouge trônait alors dans son cou. Le loup en elle gémissait de douleur. Il ne pouvait rien faire. Il ne pouvait pas se réveiller. Héra regarda de nouveau l’homme qui la montrait comme un trophée. Il tira alors de plus belle les cheveux de la Belle, et avança sa bouche. Héra qui était proche de sombrer dans un coma profond comprit trop tard qu’il était en train de l’embrasser. Sa langue entra dans sa bouche avec un applaudissement général. Héra lui mordit la langue violement. Il se retira dans un cri. Elle lui cracha à la figure. Un long filet de bave rouge. Le sergent s’essuya rapidement. Il la gifla tellement fort que les deux soldats ne purent la retenir. Elle s’étala par terre. C’était le moment. Héra essaya de se relever avec ses avants bras mais le sergent lui colla un monumental cou de pied dans le ventre. Elle cracha de nouveau du sang, sa douleur s’accentua. Elle entendit les soldats qui encouragés leur Sergent à lui coller une bonne raclée. Thor. La Belle Elue, se releva avec beaucoup de mal. Elle chancela. Essayant de trouver un repère fixe. Se n’est qu’au dernier moment qu’elle vit le poing du sergent s’écraser sur son visage. Elle se retint de justesse au mur derrière elle. L’homme était déjà sur elle. Les crocs de l’animal sortirent alors de sa bouche. Elle lui arracha sauvagement son lobe. L’homme poussa un cri de rage et l’attrapa par le cou en la collant brusquement contre le mur. Le souffle d’Héra se coupa une nouvelle fois. Elle n’allait pas survivre s’il continuait ainsi. Il passa de nouveau ses lèvres contre les siennes. Héra grogna encore une fois. L’homme la frappa encore. Elle devait lui obéir. Elle devait lui appartenir. La vision de la Belle se troubla encore une fois. Elle cru voir la lumière. L’homme enfonça alors un doigt dans la plaie de l’élue qui se tordit de douleur. Il serra encore sa main autour du cou d’Héra. Il enfonça son doigt pour qu’elle ait encore plus mal. Héra essaya de le repousser avec ses mains mais elle n’avait plus de force. L’homme mit son visage dans la longue chevelure de la Belle. Pour sentir son odeur envoutante. Héra se sentait faible. Jamais elle n’avait ressentit une telle faiblesse. Un homme la dominait. Un homme voulait encore abuser d’elle. Un nouveau grognement plus rauque cette fois ci. L’homme mit un deuxième doigt dans la plaie de sa victime. La respiration d’Héra se coupa. Trop longtemps. L’homme les retira en montrant ses doigts couverts de sang à Héra. Il souriait. C’était son sang. La respiration d’Héra était haletante. Courte trp fragile. Il alla alors lui murmurer avec une voix sensuelle à son oreille. Une fois de plus pour se sentir supérieur.

-Alors qu’est-ce que tu dis de ça ma jolie ?
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Querel Sentencia

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MessageSujet: Re: Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel)   Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel) EmptyDim 21 Aoû 2011 - 19:50

Tout ceci lui semblait fort vide. Mais après tout, lorsque lui-même tuait, il ne donnait guère plus d'explications qu'il n'y en avait dans la situation présente. Son visage sombrait, morne, de seconde en seconde, ne pas savoir quoi penser, ni de quel côté se placer l'insupportait au plus haut point. Et comme pour lui, soit l'on ne faisait rien, soit l'on allait jusqu'au bout des choses, il restait planté, immobile, spectateur de la scène.

Quand la femme, sujet de tous les regards déposa sa dague au sol, Querel faillit s'en retourner d'où il venait, un profond dédain à l'égard de ceux qui l'avaient fait mander. Il était vraiment aigri qu'on le coupe systématiquement. Il tournait en rond dans ses réflexions, cherchant un sens au monde et aux buts que pouvaient se donner les êtres qui le peuplaient.
Toujours était-il qu'avant qu'il n'ait pu rebrousser chemin, ou même ordonner à ses jambes de faire face à la porte, celle qui ressemblait à une humaine fit un geste qui sembla stopper les gardes qui se dirigeaient vers elle. Des soupirs de stupéfaction s'en suivirent, au rythme où les regards se levaient vers le ciel. Machinalement, Querel scruta aussi, les yeux montant avec difficulté, affichant une mine haineuse. Toute la lumière des cieux lui agressait les pupilles, mais il distingua une fleur étrange, comme posée dans les airs, une rose d'un noir profond. Son attention retomba immédiatement, vers le haut-elfe qui semblait mieux saisir la situation. On sentait un peu d'agitation sur sa figure.

"Ça s'annonce plus compliqué que prévu."

Querel rétorqua, agacé :

"Pourquoi ?"

L'aigreur que lui inspirait la situation avait rendu son ton agressif. Le soldat ne perdit pas son assurance pour autant :

"Cette rose, elle nous la présente pour nous signifier qui elle est. La Rose Noire, c'est ainsi qu'elle se fait appeler, une humaine de Feleth dont on a fait une élue sans lui laisser vraiment le temps de tout réaliser. Elle assassine pour l'Empereur."

La main de Querel monta jusqu'à son visage, couvrant son nez dans une expression de lassitude.

"On me demande de me modérer, et on va chercher des assassins chez les hommes ? Décidément je ne comprendrai jamais la logique de ces gens."

Le haut-elfe ne préféra pas répondre, sentant que ce voisin était des plus instables. Sa tête descendit, ainsi que sa main, se pinçant la lèvre inférieure sans même s'en rendre compte. L'attention qu'il portait à l'élue s'était pratiquement évanouie lorsque ses pensées furent assaillies par des mots extérieurs, accompagnés de tentacules vicieux.

"Vous qui m’avez condamnée à errer.
A tuer des femmes et des enfants.
Je ne serai plus jamais votre épée.
Aujourd’hui, je vous livre au néant.
"

Le séraphin ne put vraiment se concentrer sur la signification de ceci, tant des sentiments tentaient de prendre possession de sa tête. Cela lui rappela ses entrainements avec son défunt maître. Cette femme maitrisait donc la magie de l'esprit, quelle curieuse coïncidence. Il ferma les yeux, serra le poing et repoussa tous les assauts de sa volonté de fer. Quand chacun des stimuli purulents fut anéanti, il redonna libre cours à sa vue, et fut désemparé, de voir les soldats lutter péniblement, et d'autres flancher. L'un d'entre eux se jeta dans le vide, ailes rigides, sans un mot. D'autres suivirent, et le haut-elfe, encore bouleversé, voulut intervenir, mais la main du capitaine Sentencia saisit son épaule. Il s'arrêta net, un frisson parcourut son corps.

"Quel est ton nom ?"

"Phreant."

Lâcha-t-il dans un souffle. La voix éraillée de Querel reprit alors :

"Phreant, laisse les mourir. Les faibles ne méritent pas tant d'honneurs."

Phreant se mura dans le silence, le regard perdu dans le vague, une larme roula sur sa joue. Quand la main du séraphin se retira, il resta, immobile. Pendant que les archers tentaient de cribler la jeune femme de flèches, par ordre du sergent, Querel put se remémorer les mots de la Rose Noire. Ceux-ci l'éclairaient un peu dans tout ce brouillard opaque. La rage montait en lui. C'était à présent vers ses dirigeants que son incompréhension se tournait. Eux qui l'empêchaient de tuer, et qui à la place, forçaient une humaine, qui visiblement n'avait vraiment cœur à cela. Sa rage monta oui, accompagnée d'un sourire discret, avènement de ce qui pourrait être une prise de position de la part du capitaine dément.
Il regarda froidement l'élue se jouer des flèches, il la regarda froidement mettre un terme à la vie de trois des soldats qui s'étaient lancés à son encontre. Dans un souffle de rage elle envoya même son arme voler dans les guerriers. Elle se planta dans la porte, assez proche du capitaine pour qu'il louche dessus, vibrante dans le bois millénaire. Une poignée de soldats tombèrent sans vie, terrassés par le poison.

Jusqu'à ce que ce soit la Rose Noire qui fut embrochée le long d'une des lames. Elle fut trainée jusqu'au sergent. Et à cet instant précis, la déchéance vint poser ses griffes noires sur la troupe. Et la déchéance, c'était le plat préféré du capitaine. Dans le trouble qu'était son être, une chose ressortait, impérissable, sa volonté et son amour pour l'exécution. Celle-là, elle ne le laisserait jamais sur le carreau.
Sa grimace grandissait, tandis que les ricanements des soldats se faisaient de plus en plus insistants. Ils perdaient la tête, envoutés par l'apparence de l'élue, se morfondaient en divagations bestiales. La lutte malsaine entre la Rose Noire et le sergent se prolongeait, encouragés par des grognements d'excitation. Les yeux de Phreant étaient écarquillés, sa main tremblait.

"Quelle scène déplorable."

Finit-il par déclarer, ayant remarqué que Querel l'observait. Il se retourna, les yeux humides, la foi ébranlée, vers les intérieurs du palais et disparut.

"Je suis bien d'accord."

Se fit-il à lui-même, arborant une figure à présent impassible. Sa main passa dans ses cheveux rêches, rejetant un pan d'entre eux vers l'arrière, inconsciemment. D'un ample mouvement de tête, il apprécia toutes les attitudes, les comportements risibles de ce troupeau d'anges. Son attention finit par se porter sur le sergent, tenant l'élue par la gorge, acculée au mur d'enceinte, triturant la plaie de ses doigts suants.

Querel saisit la dague de la femme, l'arrachant à son perchoir et la glissant délicatement dans son manteau de guenilles. Sa longue main sèche fureta ensuite devant lui, comme pour écarter la foule. Marchant de manière assez saccadée, il finit par rentrer dans un élu, qui riait de bon cœur. Ce dernier, en tournant la tête tomba nez à nez avec les yeux vitreux du capitaine Sentencia. sa joie s'effaça, se perdit en des abysses d'angoisse, et il finit par faire un pas de côté, précipité, pour laisser passer le maître-lame.

Il arriva enfin à la hauteur du sergent et les regarda tous les deux plusieurs instants. Le séraphin se délectait de la domination qu'il avait sur la belle élue et finit par lui souffler à l'oreille :

"Alors qu’est-ce que tu dis de ça ma jolie ?"

A ces mots, le capitaine empoigna son crâne, serrant ses doigts dans les cheveux de l'ange. L'homme resta paralysé, tétanisé par l'aura haineuse du capitaine de la légion. Querel poussa la tête jusqu'au mur, la posa délicatement sur la roche, puis dans une convulsion violente, râpa littéralement son visage, sur deux bons pieds, pour finalement le laisser s'écraser à terre. Le mur était maculé de son sang. L'élue s’effondra elle aussi, privée de la poigne du sergent. Des nœuds grands comme des rochers se formaient dans les boyaux de la troupe. L'angoisse de l'attente avait maintenant évolué en un mélange de crainte profonde et d'indignation.

Querel dégaina lentement son épée, le regard haut et méprisant sur le petit officier, au faciès arraché. Une fois bien en main, il lui ouvrit le ventre avec, dans un fracas métallique, la lame contre le sol derrière l'homme en question. La fuite rampante qu'il entreprit fut assez pitoyable, et fort laide à voir. Le maître-lame rengaina et se baissa ensuite, le saisissant à nouveau par les cheveux. Il fit un pas et attrapa l'élue par le gorge, de son autre main. Le cortège regardait, personne ne comprenait vraiment, personne n'osait vraiment ciller. Il les traina sur les dalles blanches de la cour, dans de longues trainées rougeâtres, puis, arrivé au centre, là ou la Rose Noire se tenait quand il était arrivé, il les jeta au sol. Tous deux se fracassèrent, trop faibles pour amortir leurs chutes, mais on sentait leurs yeux luire, de colère.

Après un instant immobile, le capitaine s'accroupit face à la Rose Noire, attrapa sa main, et déposa la dague qu'il avait failli prendre en pleine tête dans la paume tremblotante. A présent ils pourraient presque se battre d'égal à égal. Il se releva et d'un rire, vociféra :

"Puissiez-vous me montrer lequel d'entre vous-deux mérite de vivre !"

Et son regard fit volte face, vers la meute de soldats.

"Si l'un d'entre vous fait ne serait-ce que mine d'intervenir dans ce combat, je jure que je l'exécute sur le champ."

L'un d'entre eux justement... L'un d'entre eux fit du zèle, et s'avança en criant :

"De quel droit ?! Nous n'allons pas regarder notre sergent mour..."

Le bras de Querel, tendu en sa direction, le fit taire. La main crispée, le regard meurtrier, des années d'exercice à la mise à mort...
Le guerrier tomba à terre, silencieux un temps, les yeux lui sortaient de la figure. Puis les hurlements vinrent, de déchirants cris de douleur. L'homme attrapa sa propre tête à pleine mains, et la fracassa au sol à plusieurs reprises, grognant toujours plus fort, implorant dans des sanglots nauséeux de les faire sortir de son crâne. Il essayait de creuser ses tempes, il voulait les attraper lui-même. Il rampait à quatre pattes, dans des complaintes, s'arrachant la gorge avec ses poumons, s'arrachant les cheveux et la peau avec ses ongles. Il se contorsionnait dans tous les sens devant la foule muette. Tous regardaient, horrifiés, personne n'osait bouger.
Il finit par mourir, ayant plongé sa main convulsivement dans son cerveau, à nu. Une auréole de sang se dessina autour de sa tête maintenant inerte. Et le sergent commençait à se dresser, maladroitement avec son bras tremblant.


Dernière édition par Querel Sentencia le Mar 31 Juil 2012 - 23:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel)   Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel) EmptyJeu 24 Nov 2011 - 18:47

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Brise. Brise-toi contre les armes. Souffle sur tes mains et traite-moi de menteur. Coupable. Complice. Victime. Je suis victime de ta capture. Lève-toi contre le monde et n’espère pas qu’on vienne t’aider à crier ta Révolution. Garde ça pour toi, mais les années te détruiront, elles t’avaleront comme on avale ta vanité. Respire sagement et n’essaie pas de te retourner dans leur bras. Ne dis pas que c’est injuste, ne hurle pas la vérité car tu ne la comprends pas. Tu avances dans ce couloir livide. Tes yeux sont flous. Tu veux parler. Tu veux dire encore une fois que tu es trompée. Tu es bien tombée bas. Enlève-moi ces bas. Caresse le sol de tes pas de velours. Tu n’es rien ici. Tu n’es qu’une entité et tu te crois Dieu. Tu tiens une arme, le ciel est gris. Tu viens de sortir d’une chambre, tu as l’odeur du souffre. Une chambre noire, je crois qu’elle sentait l’odeur du jasmin. Tu as un manteau rouge et tu préfères ne pas regarder les griffures qui te couvrent le dos. Tu sens se gout de sang. Tu l’as sur toi depuis un demi-siècle. Tu es une esclave. Elles te lacèrent. Elles te lancent. Ces passants. Tes futures proies. Tes habitués. Tu remontes rapidement la rue. Dans quel pays es-tu venue vivre ? Tu penses exister, tes talons trop hauts pour une carrure comme la tiennes fouettent le sol. Tu es vraiment trop belle pour eux. Ils ont peur. Tu es juste complice. Tu pense à un livre que tu as lu il y a dès jours entre le crime et le péché, il s’agit de ‘La solitude des Champs de Contons’. Tu ne comprends pas ces lignes, mais tu comprends les protagonistes. Un Client et un Dealer. Un Client et une femme comme toi. Il n’est question que de chair. Tu es de race humaine. Tu étais de race humaine. Aujourd’hui tu es une élue. Malgré toi. On ne t’a pas laissé le choix. Peau blanche, yeux turquoise, teint pale, cheveux noir de jais. Parfaite. Un corps que les créateurs eux-mêmes désirent. Un corps trop creux. Une épave. Une gare délabrée dans laquelle beaucoup de client paye en liquide. Tu es vraiment belle, mais tu n’avales pas tout ce qu’on pourrait te mentir. Tu as arrêté de vivre dans ton temps. Tout peut paraître étrange. Tu lèches lentement le sang que tu avais sur l’autre main. Tes pupilles se dilatent. Le loup aime ça. Tu sais parler une langue. L’Homme. Tu ne sais pas où te mènes ta vie. La vie n’est plus en toi. Elle t’a trop souvent quitté. Tu te vends ton propre rêve. En réalité ici, personne ne souhaite arriver jusqu’à celui que tu vas voir. C’est une échappatoire. Le monde tombe sous toi. L’avenir n’est plus sur et se loger dans le présent est comme s’embarquer sur un bateau qui coule. Tout est très sombre. On peut même voir l’enfer se découper dans la terre, une entrée faite pour les humains. Tu regardes autours de toi. Tu essaies de trouver l’homme. Le démon. Ta mission. Ton regard s’arrête dans une rue. Plus loin. Tu traverses la place qui grouille d’humain. C’était ton peuple et tu ne te reconnais pas. Tu arrives devant une porte. Tu le sens. Tu entres. Un enfant. Une femme. Tu ne peux que les tuer. Tu ne peux rien faire d’autre. Ton visage couvert de honte. Tu es sure de toi. Combien de personne as-tu tué ? Le démon apparait. Essaie de se défendre mais sans rivaliser. Tu es immortellement belle. Puis tu souris une dernière fois. Pour ton empereur. C’est ce que tu dois faire. Tu lui fais rejoindre le sol. Une crise. Tu baignes dans le sang. Une dernière fois. Une dernière fois tu t’imprègnes de ce sentiment. Tu sors. Tu cherches. Encore une proie. Ton quotidien. Ce que tu es ne te ressemble pas. Le loup grogne. Les Anges règnent. Les démons meurent. C’est ta loi.


Héra sentit une main se poser sur sa nuque. Une main qui l’empoigna franchement sans qu’elle puisse ouvrir les yeux ni même se défendre. Une aura forte se dégageait, une aura que le loup ne reconnaissait pas dans ce monde parfait. Le mal. Ici. Une sensation qu’Héra connaissait. Elle n’avait rien à demander. Elle le sentait. Elle se sentait prête. Une progression de la passion à la haine. Aussi violente que possible. Impensable grandeur de l’âme qui détruit le bien et fait ancré le mal. Sans voler quoi que se soit la haine reste, elle fait vivre un être comme vivait Héra. Derrière ses yeux bleus. On peut voir le souffle d’une vie entière dans le fond de ses billes rondes. Elle avait vécu les malheurs du monde. Son corps fut propulsé à terre. Comme un vulgaire corps. Comme un animal. Elle n’était peut-être que simplement ça. Un animal sans cœur. Sans vie et sans destin. La pointe de sa fin était bientôt là. Elle ne savait pas ce qu’elle allait faire. Elle avait trouvé le moyen de se suicider. Elle ne sentait pas la douleur de son poids. Après quelque seconde une voix s’éleva. Une parole divine. La voix sonna rauque. Héra était sure que c’était l’homme qui l’avait soulevé. Lui aussi mourait. Les Anges symboles du bien allaient êtres anéantit. Elle avait tué pour eux. Elle avait donné du sang à leur empereur. La voix parlait alors de mérite et de vivre. Un faible sourire se dessina sur ses lèvres. Les yeux toujours clos. Elle n’avait pas besoin de voir. Juste de sentir. Le sang qui l’entourait. La vie et le mérite. La vie mérite t-elle d’être vécue ? Qu’est-ce que lui a donné la vie à part de la mort ? La vie ne l’avait-elle pas assez déçue ? Et ce sens au monde qu’elle n’arrivait plus à trouver. Cette lutte perpétuelle pour essayer de donner un équilibre. Qui l’écoutait ? Héra était comme tout les vivants une machine à tuer la mort. Ils étaient les soldats qui tombaient devant l’ord de mort. Elle aurait pu tuer le sergent. Si elle l’avait fait la tâche aurait parut plus simple. Trop simple. Elle avait négligé son adversaire. Elle avait beaucoup moins de force. Elle se sentait faible avec cette blessure. Son ventre lui rappelait la mort. Il lui rappelait cet enfant. Elle se souvenait des berceuses qu’elle lui chantait. Elle se souvenait de ce corps mort. D’un pardon qu’elle aurait du donner. Elle vivait encore malgré tout ce qu’elle venait de subir, elle vivait. Son enfant n’était plus. On aurait pu avoir pitié d’elle. Un souffle près d’elle battait le rythme. Héra se souvint entre ses pensées. Le soldat. Le sergent qui l’avait presque tué. Il se souleva avec peine. Lui aussi était blessé. Héra sentit sa dague. Dans sa main. Le sergent se releva avec peine. Héra ouvrit les yeux. Devant le ciel bleu. Elle ne bougeait toujours pas. Lui ou elle. Elle ou lui. Une fraction de seconde le sergent se jeta sur elle. Un silence. Personne ne parlait. Héra se décala avec grâce sur le coté. Le sergent s’étala de tout son long à terre. Héra se releva lentement. Le combat était très lent. Trop lent. Le sergent essaya de se relever quand Héra lui donna un coup de pied sur la nuque. Suffisamment violent pour que le sergent retombe à terre. Héra se recula en écoutant le cri de douleur de l’homme. Il poussa alors rapidement sur ses coudes oubliant sa douleur. Un véritable soldat. Il se retrouva en face d’elle. Héra s’avança d’un pas et ouvrit les bras à l’homme. Le sergent cru alors à une ouverture et se lança dans le piège. L’action se passa vite. Héra ferma les bras, sortit ses crocs et dévora la nuque de l’homme qui n’eut pas le temps de réagir. Le sang gicla de la mâchoire de la belle. Le sergent devint inerte. Un corps blanc. Une mort. Elle laissa son corps tomber à terre.


Héra souffla. Son corps tremblait de douleur. Elle devait tous les tués. Son visage était couvert du sang de l’homme à ses pieds. Encore un mort sur sa conscience. Héra regarda les soldats devant eux. Trop de soldats. Elle ferma encore une nouvelle fois les yeux et se concentra sur elle-même. Sa plaie se ferma lentement. Avec une petite grimace. Aucun soldat n’osait bouger. Héra s’apprêtait à recevoir une nouvelle attaque mais personne ne bougea. Elle regarda plus en détail l’homme qui s’était avancé de toute la troupe. Un séraphin. Sombre. Plein de douleur. Héra ne comprenait pas. Que faisait-il là ? Est-il comme elle ? Aucune compassion Héra se reprit aussi vite que possible et se transforma en immense loup noir. Le loup grogna. Elle devait finir le travail. Le loup s’élança. Il ne restait qu’une dizaine de soldat. Sans ordre ils ne pourraient rien faire. Il fallait qu’elle agisse avant qu’ils réagissent. Le loup bondit sur le premier soldat. Elle l’écrasa de tout son poids. Puis un à un le loup les fit tomber. C’était un rêve. L’animal allait trop vite. Se riant de toute rationalité, le loup aux yeux bleus sauta de corps en corps pour atterrir en face d’un haut-elfe. Héra se matérialisa de nouveau devant lui. C’était lui. C’était lui qui l’avait amené ici. Elle reconnaissait son visage. Le haut-elfe pénétra en elle. Son regard la transperça. Un échange qui dura une éternité. Héra savait que c’était lui le coupable. Lui qui lui avait promit le repos éternel. L’un des dirigent de ce château qui lui avait promit tant de choses. Héra se sentit vaciller. C’est ce qu’elle avait tant cherché. Héra avança une main tremblante vers l’homme qui recula de peur main sur sa garde. Le loup grogna. Elle savait qu’elle lui rappelait des souvenirs trop lointains. Jamais il n’aurait voulu s’en souvenir. Elle se concentra sur son regard. « Pourquoi ? » Ne savait-il pas qu’elle allait revenir. Peut-être pensait-il qu’elle serait morte avant. Héra se tourna vers l’autre homme. Une seconde. Elle entendait de nouveau des soldats monter les escaliers en criant des ordres. Se n’était pas finit. Héra ne craignait rien de l’homme. Il savait la douleur qu’elle avait. C’était un représentant du bien. Héra s’approcha encore de lui. Ecarta les bras et les referma d’un cou sec. Ses crocs se plantèrent encore dans une nuque mais ne le tuèrent pas. Le haut elfe cria de douleur en demandant à l’autre homme de la tuer. Héra regarda la tour. Elle devait tuer l’empereur. Elle devait mettre fin à ses souffrances. Elle s’accrocha aux parois. Oubliant l’autre homme. Elle se mit alors à grimper aussi vite que possible. Jusqu’à la fin de la tour. Arrivé en haut elle scruta le paysage. Immense. Plein de mensonges. C’était une araignée. Elle avait grimpé la paroi comme on monte un escalier. Elle regarda une seconde en bas. Une seconde de trop. Quand elle revint dans sa situation un archer se trouvait face à elle. Héra ne pouvait plus se battre pour le moment. Un instant de trop la flèche fusa. Une nouvelle fois. Elle tomba. Du haut de la tour. L’air fouetta son dos. Elle allait s’écraser devant le haut-elfe. Devant le séraphin. Elle était si proche de son but. Son corps tomba aussi fort qu’un oiseau qui rejoint sa proie. Elle allait déjà mourir. Trop proche. Le sol se rapprochait. Elle allait rejoindre son enfant. Qui pourrait la sauver ? Qui pourrait l’aider ? Héra ferma les yeux. C’était une humaine. C’était la fin. Héra se souvint du regard du séraphin. La même couleur que les siens. La même profondeur. Pourquoi pensait-elle à lui alors qu’elle allait mourir ? Le sol se rapprochait. Elle y était presque. Mourir ainsi est cruel. Elle qui les avait aidé. Ange. Démon. La mort est une délivrance. Elle écarta les bras. Se préparant à son sacrifice. Elle voulait mourir comme meurt une rose. Une Rose Noire.

Quand le monde cesse dans nos yeux
On se croit libre et heureux
Quand le monde cesse dans nos yeux
Qui pourrait savoir les malhereux
« Je t’ai tué. Je t’ai tué pour ne plus avoir à te regarder dans le miroir. Je t’ai laissé mourir dans mon cœur en ne répondant plus à tes appels. J’ai fait semblant de te vouloir du bien et tu es partit. Tu es mon ombre dans ses plus sombres recoins. Tu es entré dans ma vie en chassant le souffle de ma pureté. Pauvre enfant. Pauvre corps. Tu as aimé des mains, tu as aimé des matins qui ne faisaient que te tuer. Tu aimais ça, ils le voyaient. Des hommes sont venus te voir pour te demander de voler avec toi. Tu as volé, tu as volé le ciel. Tu as brisé les ouragans et les plus beaux soleils que j’avais en moi. Tu pensais que les mains qui se posées sur toi te rendaient libre. Tu croyais qu’elles te faisaient vivre. Pauvre amant. Tu es venu de ton corps sauvage faire de l’animal torride un objet de plaisir. Tu as caché tous ça en toi, mais moi je le sais. Moi qui veux te tuer. Moi qui voulais bien faire. Tu as voulu venir frapper à ma porte pour me demander de te pardonner. Seulement dans mes rêves. »
Tu vois les nuages au loin?
Tu veux qu'on parte ensemble?
Tu sens une blessure ou tu es libre?
Tu vis ton dernier souffle avant de venir?
Tu es morte le jour ou je suis partit avec l'enfant?
Qui es-tu? Dis moi? Je ne te reconnais plus? La Rose?
Donc tu es quelque chose. Réponds moi. Dis moi ce que tu sens.
Rien? Viens. Tu es seule ici. Tu seras seule là bas. As-quoi pensais-tu?
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Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel) _
MessageSujet: Re: Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel)   Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel) EmptyLun 13 Aoû 2012 - 3:45

Là, au beau milieu de la grande cour du palais d’Adiryl, dont les dalles blanches avaient tourné au pourpre. Les passions d’une rose, si proche de la mort, s’étaient efforcées d’anéantir toute vie.

Deux âmes éventrées se relevaient avec peine, l’une cherchait à survire, l’autre à tuer. L’instinct de conservation a beau être une protection, il devient obsolète s’il fait face à celui qui n’a plus rien à perdre. Celle qui n’a plus rien à perdre, en l’occurrence.

Ce fut avec un sourire sur les lèvres, que Querel vit l’élue mettre fin à la vie de l’ange. C’était impressionnant, et grisant de constater à quel point le lâche paradait lorsqu’il se sentait intouchable, et à quel point il s’écrasait, s’éteignait lorsqu’il devait se battre à armes égales. Il tomba inanimé sur le sol, encore une fiole percée, dégorgeant ses liqueurs rouges sur la grande toile blanche.

La meurtrière resta debout un instant, sembla se régénérer, ses blessures se résorbèrent. Un silence de mort planait à présent.

*Que vas-tu faire maintenant ?*

Le capitaine la dévisageait alors qu’elle ouvrait les yeux. Tant de contradictions émanaient de cet être. Elle semblait profondément ravagée, détruite jusqu’au fond de son âme. Elle semblait n’être personne, elle semblait ne vivre qu’au travers de ce que les autres voyaient en elle, mais pourtant elle s’acharnait, elle était seule, et décidée à tuer. Querel cherchait des raisons, des explications sur ce visage dont la beauté ne parvenait pas à cacher les nombreuses meurtrissures. Mais il ne voyait rien, un grand désordre, un grand vacarme.

Elle semblait égarée.

Il murmura.

"Trouve donc un chemin. Sors de là."

Elle ne pouvait l’avoir entendu.
Cette scène, ce calme, prit fin. L’élue mua en un grand loup noir, probablement celui dont parlait Phreant lorsque Querel était arrivé. Il la regarda se ruer. Il la regarda lui passer à côté. Et sans se retourner il l’entendit déchirer les quelques hommes dans son dos.

Il regarda l’horizon droit devant lui, le défiant du regard, tendit son bras, le touchant du doigt. Le vent faisait vrombir ses plumes et voler ses cheveux sombres. Il était une tache grise au milieu de cette œuvre morbide. Cette tache que l’on ne sait où placer, cette tache qui ne sait où se placer. L’espace d’un instant il oublia tout ce qui s’était passé, tout ce qui était en train d’arriver.

Seul avec l’horizon.

Mais il se reprit. Ses pieds bien ancrés sur le sol, une forte impression de brume et d’incompréhension dans l’esprit. Il fit enfin volte face, le loup avait disparu, ainsi que tous les soldats. Leurs cadavres avaient rejoint ceux de leurs pairs, couvrant les dalles millénaires. Il ne restait là que la belle et un haut-elfe, qu’elle abattit de la même manière que le sergent, saignant sa nuque de ses dents. Cependant, celui-ci ne mourut pas. Il tomba à genoux, hurlant sa douleur et criant vers Querel.

Des paroles qui n’eurent l’honneur d’être écoutées, des bruits sombrant dans le silence, rien de plus.

Impatiente, la Rose Noire reprit sa course effrénée, Querel la sentait hors d’haleine, elle n’aspirait qu’à expirer, fatiguée, à bout. Elle grimpa la tour du palais en un éclair, alors que de nouveaux soldats investissaient la grande place.

Le capitaine regardait cette agonie violente d’un œil morne. Œil qui montait, suivant la petite femme dans le ciel. Le soleil dardait de ses rayons aveuglants, imprimant les rétines et noircissant la tour. La rétrécissant jusqu’à en faire une ligne imperceptible, sur laquelle dansait cette petite forme.

"Tu n’as pas d’ailes, petite…"

Murmura-t-il, presque inquiet, sans prêter aucune sorte d’attention aux arrivants, qui vociféraient.

Elle tomba, l’élue. Elle chuta, comme une pierre, minuscule, perdue dans l’immensité des cieux. Ce point noir s’effaçait dans la lumière éblouissante.

Aveugle, Querel ferma les yeux. Entendant maintenant les cris de stupeur.

Lorsqu’il choisit de rouvrir les paupières, elle n’était plus qu’à quelques pieds du sol. Et c’est avec un grand vide dans tout son être qu’il la regarda heurter le monceau de cadavres qu’elle avait laissé derrière elle. Le choc fut d’une violence inouïe, mais ô combien moins destructeur que s’il eut lieu contre les dalles de pierre.

Un silence pesant s’empara de la grande cour. Le capitaine Sentencia fut le premier à bouger, faisant quelques pas vers la déchue. La tête droite il regardait son corps de haut, un mépris habituel, une arrogance naturelle.

Ses yeux remontèrent et firent le tour de la foule qui s’accumulait. Sa voix sombre vibra :

"Je me figurai un rêve dérangeant. Une élue, seule, dévoilait en nous la décadence. Et elle nous tuait pour cela. J’ai vu nombre d’anges tourner pour le pire, vers la folie et la bassesse. Et je les ai vus mourir pour cela."

Il fixa le ciel un instant et reprit :

"Si comme moi, vous avez l’impression que ce rêve n’était autre que la réalité, aidez-moi à la porter aux guérisseurs."

La voix de la foule répliqua.

"Mais en quel honneur la sauverions-nous ? Elle ne mérite que la mort, pour ses actes."

"Ceux qui méritaient la mort l’ont trouvée ici, de la main de cette femme qui git à mes pieds. Elle, au contraire, s’est dressée seule face à ceux qui se croyaient intouchables. Pour des raisons qui me sont obscures, mais par ce combat elle a révélé en eux une bassesse indigne d’Adiryl, elle a démontré la légitimité de ses meurtres par ces meurtres eux-mêmes. Et c’est un acte que je ne peux qu’admirer."

"Elle a tué les nôtres, espèce de détraqué."

"Les nôtres ? Que désignez-vous par là ?
Si comme moi vous croyez que ce sont ceux qui ont en eux la grandeur et la justice d’Adiryl, alors ceux qui sont morts n’étaient pas les nôtres.
Si vous croyez que ce sont ceux qui peuplent Adiryl, indépendamment de leurs actes, alors je préfèrerais qu’elle vous ait tué, vous aussi.
"

Le grand Hognen, général de la Garde du Palais, un séraphin majestueux, fit son entrée dans le petit cercle que formaient les guerriers attroupés autour de l’élue. D’un sourire hypocrite il ironisa :

"Le capitaine Sentencia, quel étonnement. Je n’aurais jamais pensé qu’il puisse soutenir des idées aussi délirantes. Ou alors… Ah, si, justement, il n’y a que lui. Le fou de la légion.
A l’entendre on croirait presque qu’il aurait tué tous ces anges de sa propre main s’il avait pu.
"

Querel coupa le ton mielleux du général, dents jaunes et regard meurtrier en guise de façade :

"Je l’aurai fait. Et j’aurai tué tous ceux qui auraient hésité à le faire. Et il n’est pas trop tard, général, auriez-vous été de ceux-là ?"

Ce dernier déglutit en entendant le crissement métallique. Querel dégainait.

"Vous auriez perdu la tête, capitaine ? Un geste et tous ces soldats vous arrachent la vie, vous allez trop loin."

"Votre armement n’est que pur apparat, persuasion, dissuasion, intimidation. Il n’a de prise que sur les vôtres. Le mien est meurtre. Sans ambigüité."

"Soyez raisonnable, corbeau, même si vous parveniez à me tuer, qu’arriverait-il ? Vous seriez pourchassé, jugé, et détruit pour votre crime. Croyez-vous vraiment que c’est ce que vous voulez ?"

"Général, vous êtes en train de me dire que vous feriez passer votre survie avant vos principes ?
Il est vraiment urgent que la vie quitte votre corps.
"

Des spasmes agitaient le corps meurtri de cette inconnue étendue parmi les cadavres. Son sang dégouttait et se mêlait à ceux de ses victimes. Ses petits gestes saccadés attirèrent l’attention du capitaine. Ce dernier rengaina, conscient de l’état critique dans lequel elle était, conscient que chaque seconde la rapprochait dangereusement du point de non-retour.

Il s’accroupit alors devant l’élue, arracha la flèche qu’elle avait dans le ventre, et la hissa sur son épaule. Une fois redressé il lâcha, vers Hognen :

"On dirait qu’elle vient de vous sauver la vie."

"Reposez cette traitresse, c’est un ordre."

"Non. Faites donc convoquer les tribunaux qui vous confèrent le pouvoir de me donner des ordres. En attendant je vous tuerai si vous vous mettez en travers de ma route."

Face à cette escalade de violence fanatique, tous étaient désemparés et laissèrent Querel se frayer un chemin vers les portes du palais.

"J’espère pour vous, général, que nos chemins n’auront pas l’occasion de se recroiser."

Tonna le séraphin aux ailes grises, de sa voix dissonante, sans même se retourner.

Il n’eut pas de réponse, et personne ne le suivit. Il s’engouffra avec son fardeau dans les blancs couloirs du palais. Contournant les grandes statues de marbre du hall, il emboita le pas vers l’aile ouest, l’aile des arcanes. Ses pas ne s’arrêtèrent pas devant la porte de la bibliothèque, ni devant celle des alchimistes, mais continuèrent, ponctués par de grandes enjambées, jusqu’au fin fond d’un corridor sinueux.
De sa main libre il poussa une porte de bois verni, découvrant une grande pièce lumineuse, aux rideaux blancs. Des lits aux draps tout aussi blancs parsemaient le sol, pur et étincelant.
Un vieil oracle se présenta et vint vers Querel.

"Capitaine Sentencia, c’est toujours un plaisir de vous accueillir ici. C’est amusant, pour une fois, cette femme que vous portez, parait plus blessée que vous-même."

Un petit rire moqueur rida légèrement son visage paisible.

"Varen, pourrais-tu lui prodiguer tes soins ? Je crois qu’elle ne tiendra pas longtemps."

"Mais bien sûr. Sa beauté est éclatante, je m’en voudrais de la laisser dans un tel état."

Le vieillard guida le séraphin, et lui indiqua de déposer l’élue sur un des lits blancs.

"Merci Varen."

Querel observa un silence et continua :

"C’est un étrange endroit. Si pur, si immaculé, on s’y sent bien, mais à la fois on se sent sale, on se sent coupable de le souiller de notre présence."

"Mais non Querel, c’est grâce à des souillons comme toi que je peux servir Adiryl. Cette pureté n’est que signe de mon inactivité, signe de mon inutilité. Cet endroit n’a de sens que lorsqu’une âme blessée et sale vient s’y réfugier."

Le capitaine sourit, et le vieil oracle mit ses talents à l’œuvre. Combinant magie, alchimie et médecine, il nettoyait, purifiait les plaies du corps de la jeune femme. En apposant ses mains chargées de lumière, il réparait les os et les meurtrissures intérieures.

"Qui est-elle, Querel ? Un soldat de la légion ?"

"Non. Je ne sais pas trop qui elle est. La Rose Noire m’a-t-on dit. Peu importe… C’est elle qui vient de causer tout le désordre sur la grande place."

Le vieillard se mit à rire pour de vrai.

"Serions-nous encore hors-la-loi, Querel ?"

"Mais oui, Varen, ça vous étonne encore ?"

"Ça ne m’étonne plus, mais ça m’amuse toujours. La seule loi que je reconnaisse, c’est l’assistance à qui la demande."

"Je sais, tu me le répètes à chaque fois, vieux gâteux."

Une fois son travail achevé, le guérisseur se retira dans l’antichambre, assurant au capitaine que ça devrait aller, qu’elle n’avait besoin que de repos.
Querel resta au chevet de l’élue, seul avec elle dans cette vaste pièce que la blancheur rendait presque froide.

"Quand tu te réveilleras, parle-moi. On n’attaque pas le palais d’Adiryl, on ne met pas tant de haine et de violence en éveil contre sa propre patrie. On ne fait pas tout ça sans raison."

Murmura-t-il.



Hors-RP:
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Héra Calliope

La Rose Noire

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Héra Calliope
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Race : Elue
Classe : Tueur à gage-Assassin
Métier : Philosophe philanthrope
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Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel) _
MessageSujet: Re: Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel)   Le temps des soupirs (Pv: Le grand Querel) EmptyMar 15 Jan 2013 - 13:24

L’essence et l’entité


Il parle seul, envers et contre tous
Il parle seul et sa voix est si douce
On l'isole mais il n'a rien fait
On l'isole, alors il se tait

Il parle tout seul mais il ne l'est jamais
Les autres s'invitent souvent dans son reflet
On lui colle toutes les solitudes
On l'isole et qu'est-ce que ça change ?
Qu'est-ce que ça change, la folie d'un ange ?
Et qu'est-ce que ça change ?

J'ai sans arrêt cette image dans la tête
D'un homme qui s'envole et que l'on arrête
Mais qu'est-ce que ça change, la folie d'un ange ?
Et qui ça dérange ?

Il a l'air si calme et si bien dans son monde
Où les mélodies et les cris se confondent

On l'isole, on ne sait jamais
On l'isole et qu'est-ce que ça change ?
La folie d'un ange, qu'est ce que ça change ?

J'ai sans arrêt des coups à l'intérieur
Quand on me dit que je suis un rêveur
La seule différence entre lui et moi
C'est que dans son silence, il y a des voix
Et qu'est-ce que ça change, la folie d'un ange ?
Et qui ça dérange ?
Qui ça dérange ?
Pourquoi ça dérange ?


De ceux qui parlent beaucoup, très peu auront la double capacité de mentir et de réfléchir. Il est exact de dire, en revanche, qu’une personne ayant un cerveau déficient ait cette capacité innée et exceptionnelle. Ceux qu’on appelle communément les fous, ou plus poliment les malades mentaux sont exclus de notre société. Pour la simple et légitime raison qu’ils soient différents et soit disant dangereux. L’homme dans sa plus grande splendeur à alors voulu les enfermer, comme des animaux. Les pointer du doigt. Parce qu’on se sent toujours seul quand on est dans une cellule, il lui a mit des grilles pour qu’il voit encore le monde. L’égalité n’est pas. On ne peut pas prétendre à cette égalité si nous même ne la faisons pas. Dans le mental d’un homme il y a ce qu’on pourrait appeler des paliers. Des sortes de degrés de rationalité. Ceux qui sont en dessous du palier recommandé ne sont pas admis au sein de la société. En étant reclus. L’individu peut même se rendre compte qu’on l’a mit de coté et franchir un degré plus important de la perte de rationalité. On en revient rapidement alors à la classification de l’homme par lui-même. Des notations et des statuts. Alors que la nature avait sa propre loi, l’homme l’enfreint avec ses propres idées. Le fou, alors n’a jamais tenté déjouer la nature. Il n’a jamais voulu la contraindre à son rang. Il a accepté tout simplement de subir cette nature, aussi cruelle soit elle. Le fou, ne pense pas comme les personnes au dessus de paliers. Il est dans une logique qui est la sienne, et le but de la société est de le pervertir avec ses propres idées. De le faire rentrer dans un cercle sans fins. Pour qu’il devienne un robot. Mais le bonheur est-il dans notre monde ? Les rêveurs ne peuvent plus sans en payer le prix. Les libertés sont punies. Qu’est-ce qu’il nous reste à part nos yeux pour pleurer ? Les fous sont plus libres, de par l’absence d’obligation envers les autres. Alors que les robots, eux, savent mais ne comprennent pas tout le temps. Se laisse désabuser en disant qu’il n’y a pas assez de prison pour les meurtriers et assez d’asile pour les fous. Les gens on peur. Peur des autres. Peur d’eux même. Les fous se sentent alors coincés dans une fausse compréhension. Leurs crises sont leur pleur. L’appel à la délivrance. Qui sont les Dieux ? Les hommes ? Qui sont ceux qui vont décider de la vie ou de la mort sur quelqu’un ? Qui sont ceux qui vont diagnostiquer un homme fou, juste parce qu’il a voulu décrire des images anormales ? Les torturés du silence. Les exclus. Les reclus. La poussière. L’homme regarde son œuvre avec un sourire. Les moutons sont bien garder, les loups sont écartés. Le monde tiens dans les mains de quelques hommes, puissants, minuscules, inhumains. Ils se chargent de l’humanité tout entière, pour son bien. Pour son mal. Ces hommes ont peut les reconnaître dans nos cœur. Dans notre ignorance. L’homme même malade mentalement peut avoir de l’aide. Parce que ses semblables le laissent le qualifie de fou, il ne pourra se faire confiance. Sombrera dans le plus profond des délires. Juste parce qu’il est différent. Juste parce que la nature à décider de lui foutre un chromosome en moins ou de le déformer. De lui changer un bout de cerveau avec un bout de merde. Une part d’espoir avec une part de rien. Les fous comprennent les mots qui calment. Dans leurs têtes sont des images étranges qu’on imagine avec modération. L’opinion publique dira qu’ils sont bien ou ils sont. Tant pis pour eux ils n’avaient pas qu’à être idiots et fous. L’opinion publique se foutra qu’un asile ait prit feu causant des mort. Tant mieux pour nous, sa nous fait moins de bouches inutiles à payer. Tant mieux. Tant pis. Il faut juste les écouter. Dans la rue. Dans le ciel. Pour entendre des atrocités dignes des plus grands génocides. Les fous ont leur conscience pour eux, s’ils ne savent pas se tenir alors on s’en débarrasse. Ca fait moins de peine de tuer un homme qui ne comprend pas ce qu’on lui dit, plutôt qu’un violeur en série. Il faudra des millénaires avant qu’un retour sur notre comportement ne soit fait. Qu’on se dise que l’égalité qu’on prône est un tissu de mensonges. Les valeurs sont bien au chaud dans les chattes des rues. Ceux qui ne sont pas contents qu’ils aillent se faire voir. Mais qu’ils ne rêvent pas. Parce que c’est l’asile. Asile. On dit pourtant le droit d’Asile. Un refuge ? Un refuge pour ceux qui n’auraient pas eut leur place au près des leurs. Incapables de maîtriser leurs colères. Leur changement d’état. L’abandon de l’âme au corps. Les transes et les danses vaudous. Pour chasser les démons qui se trouvent à l’intérieur. Immonde est le sang. Immonde est le différent. Immonde est le fou. Parce que ce qui n’est pas parfait n’est pas accepter. Parce que ceux qui pètent trop fort sont pointés du doigt. Et ceux qui ne retiennent pas assez leur animalité sont encore exclus. C’est une question inscrite sur des siècles. Une question si importante qu’elle est devenue notre devise. Liberté, Egalité, Fraternité. Mais est-ce qu’on la respecte ? Peut-on avoir le droit à l’erreur ou à la raison. Les fous oui. On leur pardonne. Parce qu’ils ont su avoir notre pitié, comme on donnerait cette pitié à un animal. C’est triste d’en arriver là. Mais est-ce qu’on peut faire demi-tour maintenant qu’on a réfléchit ? On peut faire un reset. Tout refaire sans se tromper. Mais on avait qu’un seul essaie. Game Over. Le monde n’est pas une réussite dans la mentalité et dans le concret. Je me demande même qui entre le fou et le robot est la personne la plus vraie. Celle qui est loin de la culpabilité du monde. Le robot est lui aussi un fou. Parce qu’il décide de faire la guerre pour des opinions qu’il ne respecte pas. Parce qu’il décide d’haïr une race ou une religion. Parce que l’homme ne veut pas la différence. Il veut des rangs et de la hiérarchie. L’homme se lance des défis. Qui tuera le plus d’hommes. Qui violera le plus de femmes. Et il compte. Tel un idiot. Il compte ses crimes. Les hommes vont sur toute la terre. Savent toutes les iles passent partout. Descendent à l’intérieur du corps. Enumèrent leurs chromosomes. Le sable qu’ils respirent. Leurs gouttelettes de sang. Les os de leur dent. Savent les numéros de tous les chiffres. Mais eux même, ils s’ignorent. Ils pensent refaire le monde en écrasant les encombrants. Ceux qui nuisent à leur apogée. Ils les ignorent. Font d’eux les menaces. Alimente la peur des autres. Grandissent les événements. Passent à la télé. Pavanent. Crient. Hurlent. Se tuent. Les fous eux, attendent. Je ne sais quels rêves impossibles. Des rêves de liberté qui leur donnent du courage. Mais tout passe par des évaluations de l’âme. On juge. On note. Tout au long de notre vie, on sera des numéros. Des chiffres sur du papier. Des adresses. Des noms. Des codes. Mais on ne sera jamais nous aux yeux des autres. Bloqué entre deux mondes. Nous aussi nous sommes des fous. Parce qu’on rêve la nuit. Parce qu’on change devant certaine personne. Parce qu’on se force à faire les révérences. On lèche le cul des impromptus. Puis on traine notre carcasse. On devient névrosé Parce qu’on se retient trop. On pète les plombs pour entrer dans le cercle et on finit par merder. Par merder tellement qu’on se retrouve dans un asile. La boucle est fermée. Les hommes critiques mais cachent tout. Ils enfouissent au fond d’eux ce qu’ils ne trouvent pas normal. Puis ils sombrent dans la folie. L’alcool. La drogue. Le meurtre. Le vice. L’étrangement compliqué. L’amour des autres à alors disparu. L’amour des autres est devenu poussière. On se renferme sur soit pour exploser en mille morceau. On le craint tous ce moment de non retour. Ce moment incorrigible où on vous passera dans le palier des fous. Toute notre vie on aura crié pour que les fous restent à leur place pour au final finir avec eux. On les aura détestés au point de les insulter, mais on n’est pas mieux. On est bien non ? Maintenant dans cette cellule dans laquelle on avait tout retiré. Le juste retour de la médaille. La justice de la nature pour équilibrer les fous de ceux qui ne croient pas l’être. Il ne fallait pas parler si fort. La pensée traverse souvent la réalité de l’âme. S’est de notre faute. Il ne faut pas accuser les autres. Nous sommes les chiens, de la cruauté. De toutes les immondices possibles nous sommes capables. Les vices viennent de nos sexes. Nous sommes coupables de l’état de notre terre. De la haine envers nous même. Envers les autres. Et ce qu’on aimait encore y hier, se changent en ennemis meurtrier. Pour faire peur au cœur de l’âme tourmentée.

« Non, tu ne périras pas. »


Avec l’impact du sol. Héra avait cru qu’elle gouterait au repos. Elle avait trop tué durant son existence. Elle ne voulait plus être. Elle ne voulait pas sentir l’odeur des matins, aigres et pâles. Le souffle des autres, qui ne savent pas. Elle voulait le néant. Qu’on la laisse dans sa merde. Parce qu’elle en avait plus rien à foutre de ce monde. Qu’on lui foute la paix. Qu’elle puisse mourir. Fallait payer pour mourir ? Elle a déjà donné sa vie. A tout le monde, à personne. Lorsqu’elle frappa le sol, elle entendit ses os craquaient en elle. Un craquement macabre qu’elle entendit comme une délivrance. Les os de sa nuque, de son dos, de son ventre. Tous. Héra heurta la montagne de morts qu’elle avait tués. Pas encore. Elle pensait ne plus rien sentir. Ne plus rien entendre. Son souffle continua pourtant. L’air entra encore dans sa bouche. Siffla dans ses poumons. Ce sentiment étrange, la vie. La vie ne voulait pas la quitter. Héra n’arrivait plus à bouger. Ce qu’elle savait pour sur c’est qu’elle n’était pas morte. Tout ce qu’elle avait entreprit été réduit à néant. Qu’est-ce qu’ils allaient faire d’elle. La prendre ? La torturer ? Lui faire dire je ne sais qu’elle phrase qu’elle ne pouvait pas dire. Héra entendait le monde qui se déroulait autour d’elle. Des bruits sourds. Comme quand on est proche de la renaissance. Elle ne ressentait plus rien. Sauf son souffle. Sauf sa vie. Sa vie cruelle. Ses os se remirent à craquer. Comme si on soulevait son corps. Parce qu’on allait la jeter. Un déchet. C’est un déchet. Qu’est-ce qu’on peut y faire. La fin n’était pas encore au rendez-vous et elle le savait. Dans son esprit déstructuré passèrent les mirages de son passé. Ce qu’elle avait raté, ce qu’elle avait voulu réussir. Echouée. Elle n’était qu’échouée dans sa propre vie. Les ombres qu’elle avait suivis, les tortures qu’elle avait infligées. Pour rien. Pour se rebeller contre les Anges et échouer. Elle n’avait pas eut la force de tenir. Elle voulait flancher, tout laisser tomber. Alors pourquoi la vie s’accrochait tant à elle ? Qu’est-ce que la vie voulait d’elle ? Qu’elle demande grâce une nouvelle fois. Qu’on vienne la chercher en dernier recourt. Elle ne pouvait plus. Son esprit était totalement brouillé. Elle se trouvait dans le passage. Elle pouvait mourir. Héra. Héra. La lumière. Le calme. Le doux. Mais quelque chose la retenait. Elle ne pouvait pas partir. Les yeux fermés, quelque chose l’aspira. Vers le bas. La belle élue sentit son corps. Une chaleur brulante entra en elle. Tout ses membres se mirent à craquer, à se mouvoir. De la magie. Héra sentait de la magie, blanche et purificatrice. Alors qu’elle allait mourir, quelqu’un, un idiot, un fou, tentait de la ramener sur le sol d’Adiryl. Héra tenta de mourir. De se donner une mort cérébrale. D’être un rien pour qu’on l’achève. La magie hurlante lui interdit cette bénédiction. Elle voulu crier. Elle voulu sortir de son corps. Mais sa poitrine se souleva. Ses seins se relevèrent pour laisser entrer l’air. Le sang sur son visage et sur sa peau se remit à couler. Son cœur reprit un rythme lent et saccadé. Elle sentit alors se réveiller entièrement. Les paupières closes. Revenir à la vie. C’est pire que de naître. Les bruits autour d’elle se firent murmure. Deux personnes. Deux voix. Héra ne bougea pas. Patiente. Dans un semi-rêve. Fatiguée de s’être battue si longtemps. Une des deux personnes sortit de la pièce, fermant la porte. Laissant la deuxième personne avec elle. Seuls. Une odeur nauséabonde arrive jusqu’à ses narines. Qui avait pu vouloir la sauver ? Cet homme gris ? Celui qui lui avait demandé de se battre contre l’un des siens peut-être. Des bribes de mots arrivèrent jusqu’à elle. Ses murmures. C’était bien l’homme qu’elle pensait. Celui qui n’avait presque plus de vie, qui était ternit par le bien. Celui qu’on avait appelé Capitaine. Il le demandait de lui parler. De lui expliquer pourquoi elle était venue ici. Elle avait envie de se lever. De le regarder dans les yeux, de lui dire qu’il était comme tous ceux qui l’avaient embouché et qui avaient détruit sa vie. Mais son corps resta immobile. Inerte. Paralysée. De longues minutes passèrent, de longues minutes où elle entendit l’homme vaguer dans la pièce. Déambulant autour du corps de la femme. Elle se demandait s’il savait qu’elle était nue sous sa robe noire presque totalement déchirée. Elle fronça les sourcils. Ses yeux s’ouvrirent alors doucement. La lumière entra dans son iris, pour déformer sa pupille. La belle élue avala sa salive. Revenir du pays des morts. Revenir de nulle part. Sur Feleth elle avait vu des démons, des anges, de tout, des riens, mais jamais elle n’avait vraiment connu la mort en elle-même. Héra regarda la pièce. Une pièce blanche pleine de babioles dont se servent les médecins. Des seringues, des pots d’herbes, des ciseaux ; des liens. Elle était sur une sorte de lit, recouvert de son sang. La lumière pâle et faible éclaira le doux visage d’Héra. Dans une bulle. Le silence et elle. Le regard d’Héra se posa alors sur le visage de l’homme à coté d’elle. Elle regarda son visage, noir. Ses yeux. Un mélange de haine et de méprit. Qu’est-ce qu’il faisait ici ? Ses immenses ailes grises allaient en harmonie avec son teint. Ses traits plutôt bruts témoignaient d’une rigueur certaine. Il semblait indifférent à la beauté de la belle, mais pourtant il la fixait avec insistance. Attendant peut-être une réponse à sa question. Qu’est-ce qu’elle faisait ici ? Elle rendait une justice. Héra regarda son corps qui avait du mal encore à cicatriser. Mais elle se força à se relever sur ses coudes. Sa tête bascula en arrière. Ses forces étaient vraiment faibles. Elle fit basculer ses jambes sur le coté du lit, dans le vide. Ses gestes étaient lents. Elle était fatiguée. Elle en voulait encore au monde entier. Mais surtout à cet homme de l’avoir sauvé, juste pour une simple curiosité. Sa curiosité. Son corps tout entier bascula alors sur le bord du lit. Elle tomba, face contre terre. Ses os n’étant pas encore totalement réparés. Son visage fouetta les dalles de marbres blanches, elle cracha alors un long filet de sang. Le sang éclaboussa une nouvelle fois son visage. Sans aucuns gémissements elle se remit sur le dos à terre. Observant le plafond. Comme une pitoyable larve, elle se débâtait contre la douleur qui lui rongeait le ventre. Héra puisa ses forces dans sa haine, dans ce besoin de ne pas paraitre faible. Cet homme qu’elle savait capitaine et rien d’autre. Celui qu’elle devait considérer comme son sauveur. Elle s’agrippa aux draps du lit et se hissa sur ses longues jambes. Elle tituba, mais trouva rapidement un équilibre. Elle respirait fort. Ses cheveux se collaient à sa peau humide. Elle transpirait. Tout était parfait. Sauf eux. Sauf cet homme vicieux, il ne bougeait pas. Héra était en colère. Contre elle, parce qu’elle ne pouvait pas bouger comme elle l’aurait souhaité. Contre lui, parce qu’elle ne le connaissait pas et qu’elle avait envie de lui. Une nouvelle pulsion entre le sang et la folie. Les pupilles d’Héra se dilatèrent. La luxure. L’envie. Le besoin. Son bras attrapa un ciseau qui se trouvait non loin. Elle s’appuya encore sur le lit pour arriver jusqu’à l’homme. Elle l’enjamba. Mettant ses jambes autour de celles de l’homme. Le sexe de la femme réchauffa les cuisses de l’homme. Elle devenait vulgaire et surtout dangereuse. Leurs chaleurs se mêlèrent. Une prostituée. Après avoir traversé presque tout les états de déchéances possibles, elle avait envie de laisser sortir sa folie. Elle en avait connu des hommes qui avaient abusé d’elle une soirée. Elle ne lui dirait pas pourquoi elle était venue défier les anges. Son corps tremblait, ses yeux étaient encore livide. Elle pencha alors sa tête vers la nuque de l’homme. Que pensait-il de cette femme, qui lui montait dessus comme un animal en rut. Son odeur se marqua dans son esprit. Tant de violence et de souffrance. Elle se mit à onduler son bassin pour que l’homme sente qu’elle avait besoin de sa. Dans son âme de détraquée, elle leva alors le ciseau et l’approcha du torse de l’homme. Elle déchira ce qui lui servait de chemise. Découvrant alors le torse musclé de l’homme, dont elle ne savait rien. Elle planta alors légèrement la pointe du ciseau dans la peau terne de l’homme. Un filet de sang coula alors. Elle voulait qu’il saigne lui aussi, qu’il soit presque au même rang qu’elle. Le sang continua à couler. Elle regarda les yeux de l’homme. Se fichant de ce qui se passé. Ne comprenant pas vraiment ce qu’elle faisait, mais ce qu’elle savait c’est qu’elle avait envie de lui montrer ses charmes. Qu’ils s’unissent dans leur haine. Parce qu’ils se détestaient. Ils détestaient tout. Héra entra alors dans son esprit.

« Parfois on se perd, parfois on se trouve. Mais la où l’on est, est simplement l’endroit on l’on devait être. »


Elle approcha alors sa bouche du filet de sang et sortit sa langue pour y gouter sensuellement. Elle suça alors délicieusement le sang de l’homme. Sa langue joua avec sa peau. Héra attendait qu’il réagisse. Parce qu’elle aimait jouer. Ses yeux se plantèrent dans ceux de l’homme. Elle lui tendit alors le ciseau. Le partage du sang est une chose importante, pour les impurs. Héra savait qu’il allait certainement en vouloir plus qu’une simple phrase. Qu’il allait vouloir savoir pourquoi elle avait attaqué le palais avec tant de fureur. Mais pour le moment elle ne voulait pas parler. Son visage était encore couvert de sang. Une phase de folie déjà trop critique. Héra regarda l’homme. Immobile. Sa voix dans son esprit avait était fine et douce. Pourtant son visage reflétait un mal profond. Un mal qu’il pouvait peut-être voir.

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