"Une dizaine de Kilomètres..." (Pv Rodany)

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« C’est a environ une dizaine de kilomètres… »

Et bien en fait, non, ça n’était pas du tout a une dizaine de kilomètres, plutôt une vingtaine, et sous la pluie ça en paraissait bien plus.

Au départ cela n’avait été que quelques gouttes espacées, mais en une quinzaine de minutes, l’atmosphère s’était transformé en un torrent aérien, et les deux voyageurs avaient rapidement été trempés et frigorifiés.
Si Tyrias tremblait de froid, il ne pouvait qu’imaginer ce que ressentait sa compagne en cette instant ; elle qui n’était vêtue que de fines étoffes devait souffrir le martyr dans ce déluge, ajoutez a cela sa fièvre, et le fait qu’elle n’apparaissait que de loin en loin a l’Homme au Chapeau, et vous comprendrez aisément que l’estomac de cet homme soit comprimé par une boule d’inquiétude qui lui donnait l’impression d’être aussi grosse qu’une pastèque.
De plus, le chemin boueux rendait sa marche harassante, ses bottes était crottées de terre jusqu’aux mi-tibias, et chaque fois qu’il posait son pieds dans ce qui fût quelques heures auparavant une route de terre, il devait lutter pour extirper son membre de la gangue boueuse.

Ses cuisses le brulaient intensément mais cela n’atténuait en rien le froid mordant qui gouttait au travers de ses vêtement gorgés de pluie, au loin il vît Rodany qui l’attendait a un croisement ; il ne revenait toujours pas de la célérité avec laquelle la guerrière rousse avalait les kilomètres malgré le temps et l’état du chemin.
Il pressât le pas, il avait une proposition à faire a Rodany, cela faisait un bon moment qu’il y pensait, plutôt que de faire de la fausse retenue, autant révéler tout de suite a la jeune femme ce qu’elle finirait tôt ou tard à découvrir ; il allait leur ouvrir un portail jusqu'à l’auberge et gagner ainsi plusieurs heures de marche, ou au moins en ouvrir un qui écarterait cette pluie, et puis aussi un autre qui soufflerait un vent brûlant… Ces magnifiques perspectives de confort prochain lui ramenèrent le sourire, et ce fut le visage rayonnant qu’il arrivât au niveau de cette Louve.

Mais son visage était la seule partie présentable de sa personne : son chapeau de daim dégoulinait de toute part, créant une sorte de guirlande d’eau couronnant son front fatigué, sa chemise de lin détrempée collait à son corps, et la boue du chemin avait encore gagné du terrain sur ses jambes et lui arrivait maintenant jusqu'aux genoux.
Pour Rodany en revanche… Tyrias avait toujours sût dominer ses pulsions mâles, et il avait rarement éprouvé un désir aussi violent que celui qui le prît a la gorge moins d’une seconde après avoir posé ses yeux sur les formes splendidement mises en valeur par le duo de l’eau et de la gravité.

Agissant aussi normalement que possible, il tentât de remonter son champ de vision jusqu'au visage de sa compagne, ce qu’il réussît plutôt bien, mais son trouble prît la forme d’un rougissement violent sur ses pommettes et joues, ce qu’il ne réussît pas du tout a cacher.

« … Je… J’avais une proposition a vous… A te faire. »

Il tâtait le terrain, ne sachant pas comment elle allait réagir a son tutoiement, peut être qu’elle trouverait ça insultant ou inconvenant, si tel était le cas, elle devrait attendre qu’il ait fini de parler pour répondre ; car Tyrias tentait d’utiliser une vieille méthode de politicard pour camoufler ses émotions : parler.

« Je pense que tu as dû remarquer que euh… J’étais a même de faire quelques… Euh… Enfin pour faire bref, je suis un sorcier. Et donc, je me disais que ce serait plutôt une bonne idée que j’ouvre un … que je nous téléporte jusqu'à l’auberge, on pourrait ainsi gagner plusieurs heures. »

Etrange comme il se sentait confiant en ce moment, il avait envie de séduire cette femme, et cela occasionnait en lui le besoin de lui prouver son utilité, en plus des légers tremblements de ses mains…
Restait maintenant a savoir s’il elle serait d’accord avec son idée.

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Le cœur battant à tout rompre, le souffle court, l'esprit vagabondant au travers de la plaine, Rodany se sentait mieux. Elle s'était laissée aller à une écoute physique et spirituelle à l'encontre de la Terre.
Les hautes herbes fouettaient ses jambes et quelques gouttes de pluies commençaient à s'abattre lourdement sur son visage et sur son corps.
Pluie, qui ne tarda d'ailleurs pas à se métamorphoser en une rude averse impitoyable.
Les yeux fixant indéniablement l'horizon à travers se rideau torrentielle, elle continuait sans relâche son chemin. La terre était devenu boueuse et glissante mais la Louve agile et réactive aux moindres problèmes ne s'en laissa pas du moins intimider bien au contraire! Elle se sentait si légère qu'elle ne voulait en aucun cas s'arrêter.
Elle avait l'impression de n'effleurer qu'à peine le sol et que si jamais sa course effrénée était stoppée elle finirait par s'empêtrer et ne pourrait plus avancer. Rien que cette idée saugrenue l'a motivée assez pour ne pas prendre la moindre pause,revenant toutefois sur ses pas de temps à autre pour sentir ou apercevoir la présence de son compagnon.

L'air c'était soudainement rafraichit avec l'arrivée de la pluie. Le ciel quant à lui ne s'était pas éclairci et au contraire il semblait s'assombrir de plus en plus. Les montagnes qui n'étaient quelques heures plutôt, que des tâches sombres presque invisible dans le lointain commençaient à esquisser leurs formes titanesques.
Soudainement, laissant échapper comme un échos dans les tréfonds de son âme, la fissure apparu. Fine, imperceptible. Son cœur sembla alors sauter un battement, et sa vision déjà pas très nette se troubla totalement une demi seconde.
Rodany secoua le visage et passa le revers d'une de ses mains afin d'y repousser l'eau qui ne cessait d'y ruisseler. Était ce encore les derniers effets de la fièvre?
Une nouveau battement se fit manger par le suivant ce qui produisit un hoquet douloureux à la jeune femme qui plaça aussi tôt sa main sur sa poitrine en se penchant en avant.
Cette fois-ci sa vision de ne se brouilla pas mais elle aperçut une aveuglante lueur bleue. Elle cligna des yeux éberluée mais lorsque ceux ci se rouvrirent tout semblait à nouveau normal.
Son corps fut alors secouait de frissons alors que ses muscles brulaient ardemment.
En avait-elle trop fait?! Avait-elle rêvé?!
Ses pieds nues s'enfonçaient à présent dans la boues, elle ne bougeait plus. Sa poitrine se soulevait violemment à chacune de ses respirations. Son rythme cardiaque continuait sa valse infernal. Elle ferma alors à nouveau les yeux. La fissure craquela un peu plus laissant lentement s'écouler une onde vibrante de puissance. Lorsqu’elle ouvrit les yeux le spectacle qu'elle vit fut alors époustouflant. La pluie était devenue un fluide bleu étincelant qui se déversait de façon chaotique sur le paysage. Elle sentait sa force s'abattre sur le sol puis s'écoulait jusque dans les entrailles de la Terre. Elle ressentait cette aura se mouvoir sur sa peau, elle ressentait se vertige.
Alors que sa tête se mit à tourner, Rodany se sentit comme aspirer. Elle tomba à genoux, les deux mains plantées dans la gadoue et ferma les yeux.
La brèche sembla se refermer d'un coup net. Son cœur fut prit de palpitations puis se calma aussi précipitamment. Elle se releva légèrement étourdie. Qu'est ce que cela pouvait-il bien être? Toutefois elle put s'attarder sur la question car malgré le grondement étourdissant de l'averse elle sentit sans le moindre doute la présence du Marchemonde qui s'approchait.
Elle n'était pas très loin du sentier, et d'un pas lent elle ne mit guère longtemps à trouver le chemin.

La silhouette de son compagnon se faisait de plus en plus nette, elle aperçue sans grand mal que lui aussi n'arborait pas une forme des plus explosive.
Son visage trahissait sa fatigue, ses vêtements maculés de boues lui collait au corps mais malgré cette sinistre allure il arborait fièrement un sourire ravie. Il s'empourpra alors en apercevant les formes de la jeune femme, mal aise qu'elle ne comprit pas directement trop préoccupé par l'étrange moment qu'elle venait de vivre.
Il se mit alors à balbutier quelques mots et la encore elle ne remarqua pas se petit changement qui donnait déjà quelques airs plus familiers à leur relation. Il continua sans plus attendre de réaction d'un ton qu'il voulut alors plus assuré :

" Je pense que tu as dû remarquer que euh… J’étais a même de faire quelques… Euh… Enfin pour faire bref, je suis un sorcier. Et donc, je me disais que ce serait plutôt une bonne idée que j’ouvre un … que je nous téléporte jusqu'à l’auberge, on pourrait ainsi gagner plusieurs heures. "

Ce fut cependant qu'à la moitié de sa phrase qu'elle eut réellement conscience de sa proposition et du changement radical du vouvoiement au tutoiement. Elle ne trouva d'ailleurs pas ça étrange venant de ça part. C'était même plutôt intéressant que ce soit lui qui soit la source de ce genre d'initiative. Elle se sentait étrangement rassurée.
D'autre part il venait de se confier à elle. Ainsi donc c'était un sorcier. Elle n'avait pas vraiment d'idée distinct de ce que cela pouvait bien représenter mais si cette faculté pouvait les aider à gagner du temps elle était prenante.
Il n'était pas judicieux dans la situation actuelle de refuser une tel offre et sentiment incongru de fierté se logea dans l'esprit de Rodany à l'égard de son compagnon de voyage. Ainsi il était donc assez puissant pour ouvrir un porte à travers le temps à son bon vouloir. Tyrias ne cesserai donc jamais de l'impressionner.

Sans vraiment répondre elle s'approcha telle une ombre près de cet homme auquel elle était destinée.
Comme celui-ci avait fait le premier pas verbalement en la tutoyant, elle fit son premier pas à la façon des Sidhes tout en restant dans la gestuelle pour exprimer son approbation et elle plaça l'une de ses mains dans l'une des siennes qui tremblait légèrement. Lorsque leurs doigts s'entrelacèrent, la main de l'Homme au Chapeau se calma.
Ce qui s'en suivit ensuite se fit avec un naturel fou que la jeune guerrière n'en ressentit pas la moindre gêne. Sans crier gare elle vint alors se blottir contre lui cherchant une once de chaleur, passant sa main libre autour de sa taille.
Elle leva les yeux vers ce visage dont la fatigue, l'effort et la pluie ruisselante lui offrait dès airs encore plus virils. Elle sentait ses pulsions, elle ne pouvait nié qu'elle ne le laissait pas indifférent elle le sentait à la façon dont ses muscles s'étaient raidis lorsqu’elle l'avait enlacé.

Elle se demandait ce qu'il pouvait bien penser. Et si jamais il lui posait quoi que ce soit comme questions elle répondrait bêtement que pour se téléporter ça serait surement plus facile d'être aussi proche. Elle n'avait pas l'envie de réfléchir à quoi que ce soit d'autre.
Elle était épuisée. Son étrange vision du fluide l'avait vidée de toute énergie.
La course lui avait fait un bien fou, son esprit était désert de tous les tracas qui l'avaient harcelée peu de temps au par avant.
Et maintenant elle voulait juste être près de lui et se reposer.
Elle lui murmura alors:

" Fait moi dont voir tes miracles. "

Puis sur une note un peu plus taquine elle susurra encore plus doucement, tel une promesse :

" Et je te ferais partager les miens..."

Kanashiki Kako - OST 1 Fairy Tail