''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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 Si la vie est faite de rencontres, le tournant de la mienne s'amorça cette nuit. [PV Chipp Argan]

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Abbie Kareal



________________

Abbie Kareal
________________


Race : Demi-Faux Parleur
Classe : Empathe
Métier : Serveuse
Croyances : Athée
Groupe : Confrérie des Ombres

Âge : Approximativement 20 en réalité, mais en parait 17

Messages : 8

Fiche de Personnage : Lien vers la fiche


Si la vie est faite de rencontres, le tournant de la mienne s'amorça cette nuit. [PV Chipp Argan] _
MessageSujet: Si la vie est faite de rencontres, le tournant de la mienne s'amorça cette nuit. [PV Chipp Argan]   Si la vie est faite de rencontres, le tournant de la mienne s'amorça cette nuit. [PV Chipp Argan] EmptyDim 19 Fév 2012 - 16:01

Deux tours de clé.
Enfin seule.

Dans la grande salle vide, je m'étendis de tout mon long sur une table. Je n'étais guère fatiguée, mais ces instants de solitude me ressourçaient. Je me sentais libre, à l'abri des pensées étrangères qui m'assaillaient souvent malgré moi. L'ignorance était parfois préférable...
Quel don éprouvant.

Fixant le plafond, je repensais à l'incident de la veille et aux propos de mon employeur. La Confrérie des Ombres, hein ? J'ignorais tout de cette société secrète. Mais sans doute me permettrait-elle de sortir de ma condition minable de vulgaire serveuse usant de ses charmes pour pouvoir acquérir divers biens incarnant mes rêves de jeune fille.
Ah, mes rêves de jeune fille...
Je ressentis alors le besoin d'admirer ma collection de robes et bijoux, soigneusement rangée dans ma chambre à l'étage. Je redescendis les bras chargés et déposai délicatement ces précieux biens sur une chaise.

Des miroirs tapissaient les murs à partir de six pieds au-dessus du sol, afin d'éviter que des clients ivres ne les brisent.
Je grimpai sur une table, contemplant mon reflet.
Ma robe de travail glissa lentement le long de mon corps.
Que le bal commence.

Pourpre impérial. Majestueux et affirmé.
Je me préparais à la réception qui se tenait ce soir, à la Cour, en ajustant ma sublime robe de brocart brodée d'or et d'argent. Satisfaite de l'image que me renvoyait la glace, je sortis de mon boudoir.
Lorsque j'apparus, le silence se fit et les invités se séparèrent de part et d'autre de l'allée principale afin de me crééer un passage. Les nobles présents suivaient le moindre de mes mouvements altiers avec la plus grande révérence.
L'orchestre entama une valse. Mon cavalier me saisit à la taille. A la sixième mesure, une centaine de couples nous imitèrent cérémonieusement.

Noir énigmatique. Sobre et sophistiquée.
Un corset entièrement doublé de dentelle gainait mon buste. Le velours noir se répandait délicatement au sol, caressant les pavés sur lesquels je marchais silencieusement. Les rares passants m'observaient discrètement. Leurs murmures interrogateurs s'élevaient au délà des gargouilles finement découpées qui nous épiaient, perchées sur leurs toits que le temps avait teint d'anthracite. A l'image du noir, capable de recouvrir toutes les autres couleurs, mon apparence pouvait cacher tous les dessous et personnalités les plus inimaginables qui soient, attisant la curiosité des riverains. Veuve digne, sombre manipulatrice ou simple jeune-fille apprêtée pour le bal...
Appuyée sur le rebord du pont de pierre grise, je contemplais le fleuve dont les eaux fredonnaient tout bas une mélodie cristalline.
Des pas résonnaient derrière moi. Les voilà, enfin.

Champagne bourgeois. Fluide et vaporeux.
Je descendais les escaliers de la riche demeure familiale dans une longue robe de vestale claire, le tintement de mes bijoux en argent se mêlant subtilement aux notes du clavecin. Je posais délicatement ma main sur celle de mon fiancé.
Montant gracieusement dans la calèche qui nous attendait, nous nous enfoncions doucement dans la nuit que j'illuminerai.

Rouge scandaleux. Passionné et séditieux.
La soie incroyablement fine, vive et brillante épousait parfaitement les formes de mon buste, et se répandait en une cascade satinée à partir de ma taille finement marquée. Un délicat collier en or blanc venait se glisser dans mon profond décolleté provocateur. Femme fatale au coeur de toutes les intrigues, ou jeune fille au terrain de jeu royal, seul le Diable le savait.
Dansant dans un tourbillon carmin flamboyant, je faisais de l'ombre aux immenses lustres cristallins irradiants. La noblesse n'avait d'yeux que pour moi. Mais l'homme que j'aimais...
L'homme que j'aimais...


Le tintement des clés dans la serrure effraya la Cour, dissipa le décor majestueux, et je me retrouvais à nouveau seule, dans la grande salle de la taverne.
Qui pouvait bien revenir à cette heure tardive ?
Le propriétaire ? Une serveuse ?
Le grincement des gonds m'indiqua que la réponse à mes interrogations était imminente.

La porte s'ouvrit sur un visage qui m'était inconnu.
L'homme me fixait d'un regard impassible. Vêtu de longs habits sombres, sa silhouette semblait flotter dans la nuit qui l'enveloppait délicatement. Froid, charismatique et insondable. Aucun sentiment ne transparaissait derrière ses traits impénétrables. La distance qui nous séparait était bien trop grande pour que je sois en mesure de lire en lui.
Ses yeux étaient glaçants. Je n'osais lui poser la moindre question. Mes lèvres semblaient scellées.
A ma connaissance, seuls le propriétaire et les serveuses détenaient les clés de l'établissement. Ainsi, selon l'hypothèse la plus probable, cet inconnu aurait assassiné l'une de mes collègues afin de se saisir de son trousseau. J'ignorai que la taverne puisse renfermer des richesses qui valent un meurtre... Pourquoi restait-il là à me scruter ? Un crime de plus ne serait certainement pas un obstacle infranchissable entre son objectif et lui, alors qu'attendait-il ?
Se pourrait-il alors que je sois l'objet de sa venue ?

Je restai donc figée, debout sur la table, un amoncellement de robes gisant à mes pieds, déguisée en aristocrate, dévisageant d'un regard partagé entre l'embarras, la méfiance et la curiosité le quidam qui se tenait encore sur le seuil.

Les secondes de silence pesant qui passèrent me semblèrent être une éternité.

Que quelque chose vienne briser le sablier dans lequel l'écoulement des minuscules grains semblait s'être interrompu, pétrifiant mon malaise à son paroxysme.
Un mot. Un geste. N'importe quoi.
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Chipp Argan



________________

Chipp Argan
________________


Race : Humain ?
Classe : Lame Noire
Métier : Mercenaire et Chasseur de Démons
Croyances : Lui-même
Groupe : Confrérie des Ombres

Âge : Environ 27 ans

Messages : 20

Fiche de Personnage : Lien vers la fiche


Si la vie est faite de rencontres, le tournant de la mienne s'amorça cette nuit. [PV Chipp Argan] _
MessageSujet: Re: Si la vie est faite de rencontres, le tournant de la mienne s'amorça cette nuit. [PV Chipp Argan]   Si la vie est faite de rencontres, le tournant de la mienne s'amorça cette nuit. [PV Chipp Argan] EmptyMar 21 Fév 2012 - 17:51

La silhouette sombre disparaissait au détour d’une ruelle, fuyant les pâles rayons de l’astre crépusculaire. Le vent soufflait fort depuis le début de la nuit, faisant claquer les volets de bois des maisons situées au-dessus des ruelles. Cela conférait à la ville une atmosphère tempétueuse, en proie à la violence des éléments, alors que s’amoncelaient à l’Est des nuages menaçants, et que l’on captait de temps à autre un éclair déchirant la voute céleste dans le lointain. Les rues étaient désertées, la peur de l’orage ayant dissuadée les moins courageux des quidams à quitter leurs nids.

L’homme, car s’en était visiblement un, n’en avait cure. Son ombre tremblotante s’effaçait sous les regards des rares personnes qu’elle croisait. Elle virevoltait dans l’obscurité, se hâtant visiblement d’atteindre son but. L’Ombre était étrangement enjouée, bien qu’un peu dubitative. C’était la première fois qu’on lui confiait une mission de cette sorte, et de cette importance : jauger de la capacité d’une future membre de la Confrérie. “ Pourquoi lui ? “ était une question qui revenait souvent lorsqu’il songeait à cette nouvelle mission. Il espérait aussi être payé correctement. Le voyage depuis Venill coûtait cher, et la cité de Madorass était de plus en plus dangereuse pour ceux qui ne soutenaient pas forcément le pouvoir. La Confrérie n’était pas contre le Roi, bien sûr, et la plupart des nobles du Royaume avait des contrats avec elle, mais ils n’étaient jamais à l‘abri d’une trahison. C’était déjà arrivé, et ça arriverait encore.

L’Ombre arriva finalement devant la porte de l’auberge où il devait se rendre. Sortant le trousseau de clés de sa poche - trousseau qu’il avait récupéré au QG, l’auberge appartenant à un membre de la Confrérie. -, il fouilla un instant avant d’ouvrir la serrure qui se déverrouilla dans un cliquetis. Il l’ouvrit soudainement.

Entrant dans la pièce, le battant de bois se referma derrière lui, claquant dans l’air d’un bruit sourd.
Le visage impassible, les traits neutres et le regard froid, il fixait la jeune femme qui se trouvait devant lui. Avisant d’un regard les différentes tenus qui jonchaient le sol, il ne put s’empêcher de se poser la question de savoir quelle étrange scène se déroulait ici.
Il la détailla un instant. Une petite taille, aux formes bien marquées. Son corps semblait étrangement jeune, au souvenir de la description qu’en avait fait les guetteurs. D’ailleurs, elle paraissait moins âgée qu’elle ne l’était en réalité. Des épaules frêles, une silhouette élancée, attirante. Et une poitrine à se damner, que tout homme qu’elle croisait devait observer avec virulence.
Les iris rougeoyantes de Chipp revinrent ensuite à son visage, remarquant enfin la grande beauté de celle qu’il avait en face de lui. De grands yeux magnifiques, brillants d’expression. Une pointe de curiosité, une pointe de peur, peut-être... Ses lèvres sensuelles pincées en un questionnement muet.

Les secondes passèrent lentement. Et Chipp aurait donné n’importe quoi pour connaître les pensées qui devaient tournoyer en elle à cet instant précis.

Ses longs cheveux cascadaient sur ses épaules, descendant jusqu’au bas de son dos, habillée d’une robe de soie rouge qui épousait parfaitement ses formes. Elle semblait déguisée, et il fut durer encore un instant le silence. Il lut dans ses yeux un malaise naissant qui prenait de l’ampleur avec son mutisme.

Puis, finalement, il se décida à jouer. Sa voix s’éleva lentement dans la pièce, grave et vibrante, alors qu’il la fixait toujours.

“- Abbie Kareal...

Il fit enfin un pas vers elle, lentement. Son regard quittant soudain la jeune femme pour détailler la pièce une seconde. Au fur et à mesure qu’il se rapprochait d’elle, il avisa une fenêtre en hauteur, dans la pièce. Laissant un sourire accroché son visage un instant, il dégaina sa dague, qui sortit de son fourreau dans un cliquetis métallique caractéristique du fer de la lame contre l’acier de sa ceinture.

Il arriva finalement en face d’elle, le rouge vif de ses yeux se mêlant à la noisette de ce grand regard. Levant sa dague entre leurs visages, lentement... Avant de laisser partir son bras de côté.

Sifflement strident.

L’arme frappa la vitre, fracassant le verre, qui s’écrasa dans la pièce. Et une légère mélodie semblait parvenir du dehors... Il y avait un bal organisé au château, ce soir. Et la musique s’élevait dans les rues de la capitale leur parvenait, à présent que la fenêtre était détruite.

Une musique douce, agréable à l’oreille... Délicate et noble. Chipp adressa un sourire séduisant à celle qu’il avait en face de lui, et il tendit la main vers elle.

“- Valsez avec moi. Nous discuterons, ensuite.
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Abbie Kareal



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Abbie Kareal
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Race : Demi-Faux Parleur
Classe : Empathe
Métier : Serveuse
Croyances : Athée
Groupe : Confrérie des Ombres

Âge : Approximativement 20 en réalité, mais en parait 17

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Si la vie est faite de rencontres, le tournant de la mienne s'amorça cette nuit. [PV Chipp Argan] _
MessageSujet: Re: Si la vie est faite de rencontres, le tournant de la mienne s'amorça cette nuit. [PV Chipp Argan]   Si la vie est faite de rencontres, le tournant de la mienne s'amorça cette nuit. [PV Chipp Argan] EmptySam 25 Fév 2012 - 15:03

Abbie Kareal... "

Sa voix calme et grave prononçant mon nom provoqua un léger frisson qui parcouru le long de mon dos. Je ne m’étais guère trompée. L’objet de sa venue était bel et bien moi.
Mon physique atttirant, mon passé scandaleux, mes origines méconnues ou mes capacités uniques... Tant de causes probables qui auraient pu conduire ses pas jusqu'ici.
Jusqu’à quel point me connaissait-il ?

S'il restait sur le seuil, il me faudrait trouver une manière de l'approcher afin de lire en lui. Et s'il était informé de la courte portée de mes pouvoirs... Je doutais fortement, au regard de son attitude, qu'il puisse être le genre d'homme dont le désir terrasse la prudence. Je resterai donc impuissante face à lui, sans rien pouvoir apprendre à son insu, ni discerner la vérité des faux semblants.

Il avança lentement dans ma direction.
Il ne savait donc pas.
Au fur et à mesure que la distance qui nous séparait se réduisait, ses intentions me parvinrent peu à peu.

Ses pensées n’étaient aucunement menaçantes. Elles mêlaient subtilement intérêt, amusement et égards calculateurs dans des proportions variant à chaque seconde de manière conséquente, les rendant passablement insaisissables.
Méfiante, j’entrepris tout de même de lui imposer une douce sensation enveloppante, afin de prévenir et brider toute éventuelle pulsion violente.
Aussi, je restai parfaitement calme et confiante lorsqu’arrivé si proche de moi, il se saisit lentement d’une des dagues glissées à sa ceinture. A cette distance, si la moindre envie lui en prenait, je mourrai sur le champ. Il arborait ce paradoxe entre l’impassibilité de ses traits et la lueur démente de ses yeux, propre à ces personnes qui ôtent des vies sans éprouver la moindre empathie pour leurs victimes. Apparence froide et cruelle... Pourtant, ses pensées demeuraient exemptes de toute intention belliqueuse. Sereine, je ne cillai point lorsque son arme, si proche de mon visage que je pouvais voir mes iris se refléter sur la lame, fusa sous l’impulsion d’un geste d’une rapidité incroyable, brisant le silence et une fenêtre dont les morceaux de verre se répandirent sur le sol en une pluie assourdissante.

Le son de l'extérieur nous parvint, s'infiltrant dans la salle par l'espace que l'éclatement du carreau lui abandonnait.
Une valse.
J'éprouvai un délicieux sentiment d’enchantement en remarquant la similitude de l’air que jouait l’orchestre avec celui qui avait accompagné ma vie de château imaginaire avant que cet homme n’apparaisse.
" Cet homme "… Je n’en connaissais pas même le nom…

Valsez avec moi. Nous discuterons, ensuite.", me lança-t-il alors d'un sourire aussi séducteur que carnassier.
J'accédais à sa demande en posant délicatement ma main dans la sienne.
Comme on contemple les hommes danser, on les connait, parait-il.

Pendant les premières mesures, je me concentrai sur l’analyse de son esprit, que l’étroite proximité entre nos deux corps rendait aisée. Mais rapidement, la fatigue et l'incohérence de la scène dans laquelle je jouais eurent raison de mon attention. Je renonçai à comprendre.
Versatile, mes pensées s’égaraient peu à peu.

La soie aérienne et flamboyante de ma robe ondoyait autour de moi. Les tapis écarlates, lustres éclatants et dorures éblouissantes réapparurent, éclipsant les tables en bois brut, lumières vacillantes et poutres grossières.
J'évoluais avec grâce au coeur de cette somptueuse fête.
J'adressai une oeillade aguicheuse à mon cavalier.
Mon cavalier ...
En dépit de ses manières séduisantes, une certaine froideur persistait dans son regard sanguin.
Un doute étouffant m'envahit.
La réalité se reconstitua autour de moi.

Quelle ironie. Je me retrouvai à nouveau seule avec mon partenaire, dans la grande salle mal éclairée. Les bougies avaient fini de se consummer, et seule la lune illuminait la pièce par de fins faisceaux opalins perçant à travers les carreaux.
Mon royaume s'évaporait inlassablement dès que je l'effleurai du bout des doigts. Trop hauts au-dessus de ma tête, je ne les atteindrai sans doute jamais... On ne commençait pas sa vie, orpheline, tentant désespérément de ne pas se noyer dans un océan de pauvreté et de mépris, pour la finir en nageant au beau milieu d'un univers faste et envié.

Mon attention se reporta à nouveau sur celui qui me tenait d'une main douce mais ferme à la taille.
Son charisme surpassait de loin tous ceux de mes princes imaginaires. En dépit de ses atours d'assassin, sa gestuelle était fière et altière. Il dégageait une aura indescriptible, fascinante.
Soudain, j'eus envie de suivre cet homme.

Et si mon royaume était là, juste sous mes yeux ?

Ces considérations me firent rendre les armes.
Je m’abandonnais dans ses bras, me laissant porter par le courant.

Quelques minutes plus tard, la musique cessa. Il était tard, l’heure ne semblait plus être à la danse, au château.
En dépit d’un certain malaise qui m’étreignait encore, je plongeai mes yeux dans les siens. Il n’était pas question de laisser transparaitre ma gêne en me pliant à mon instinct, qui m'ordonnait de m'éloigner tout en exerçant une pression colossale sur mes paupières afin de ne pas avoir à affronter son regard dur où se lisait toute la complexité de son âme et la douleur d'une vie violente et solitaire. Je résistai. Qui pouvait savoir ce que je jouais exactement à ce moment même ?

Aussi, je restai dans ses bras, et lui demandais doucement :
Pourquoi êtes-vous ici ? Qu’attendez-vous de moi ? "
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Chipp Argan



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Chipp Argan
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Race : Humain ?
Classe : Lame Noire
Métier : Mercenaire et Chasseur de Démons
Croyances : Lui-même
Groupe : Confrérie des Ombres

Âge : Environ 27 ans

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Si la vie est faite de rencontres, le tournant de la mienne s'amorça cette nuit. [PV Chipp Argan] _
MessageSujet: Re: Si la vie est faite de rencontres, le tournant de la mienne s'amorça cette nuit. [PV Chipp Argan]   Si la vie est faite de rencontres, le tournant de la mienne s'amorça cette nuit. [PV Chipp Argan] EmptyDim 26 Fév 2012 - 19:04

Elle déposa délicatement sa main au creux de celle du maudit. Il inclina la tête, son sourire toujours accroché à ses lèvres, la musique coulant délicatement dans ses oreilles, les enveloppant d’un voile doucereux et sensuel. L’attirant contre lui d’une impulsion, il se mit à la faire tourner délicatement, au rythme de la mélopée incessante du bal provenant du dehors. Ne rompant jamais le contact entre leurs iris, il tentait de lire en elle. Il voulait l’amener à abandonner sa méfiance, à se laisser, sinon séduire, tout du moins légèrement charmer, afin de pouvoir la jauger et lui poser toutes les questions qu’il jugerait bon pour décider de son acceptation au sein de la Confrérie.
Il espérait qu’elle avait la carrure et la force nécessaire. Et qu’elle accepterait l’invitation.
Si ce n’était pas le cas, il n’aurait qu’une chose à faire : saisir sa dague, et lui sectionner la gorge. Car tout ceux qui entendent parler de la Confrérie sans vouloir la rejoindre devait être réduit au silence. Afin qu’ils ne parlent jamais...

Dans ses yeux, il lisait toujours la méfiance. La curiosité. Un questionnement. Elle tentait de le comprendre, elle aussi. Puis, au fur et à mesure que les secondes s'égrenaient, la lueur au fond de ses iris se transforma. Devant rêveuse, disparaissant dans un monde qui n’appartenait qu’à elle, mais où elle l’attirait en son esprit troublé. Elle alla même jusqu’à lui adresser un coup d’oeil aguicheur, une invitation à se rapprocher plus encore, à la tenter plus encore. Œillade à laquelle il répondit par un doux sourire, ses yeux écarlates appelant au désir et à l’abandon de soi.
Mais il devait lâcher un peu la bride. Il ne voulait pas qu’elle se pâme de trop, qu’elle perde tout contact avec une réalité tangible. Alors, le froid s’empara de ses iris, ternissant le feu, apaisant le rêve... Et elle revint brusquement sur terre, l’observant de nouveau tel qu’il était réellement : un assassin solitaire et charismatique.

Il avait posé la main sur sa taille, la maintenant toute proche pour qu’elle ne puisse s’en aller. Pour que l’idée même de fuir soit si inconcevable que son esprit n’y songe à aucun moment.

Les bougies s’étaient éteintes. La lumière estompée, le tableau de la scène possédé à présent par les ombres d’une nuit terne et grise. L’obscurité naissante à peine voilée par la pâle lueur bleutée d’une lune esquissée, et par le crépuscule pourpre d’un regard vif dans lequel elle se reflétait. Un regard de nuit sanguine, profondément sombre et si éclairé, claquant et fixant les iris noisettes croquantes et attirantes de la femme qu’il tenait entre ses bras.
Maintenant qu’elle le voyait tel qu’il était, il se redressa, la dominant de toute sa hauteur, son cœur battant au rythme de l’énergie sombre qui filtrait au travers de son corps. Une légère aura invisible nimba son corps, et elle se laissa porter par l’indicible et indescriptible envie qu’il désirait faire naître en elle. Tout cela n’était que séduction et confiance, et lui permettrait de savoir exactement si elle était pour ce qu’il allait lui proposer.

Elle s’abandonna. Et ils valsèrent sans réfléchir, sans penser, se laissant porter par la musique, se laissant guider par la délicate mélodie, jusqu’à ce que soudainement, elle cesse, les laissant l’un contre l’autre, iris contre iris, main dans la main, et sourires communs virevoltant entre les ombres.

Elle lia ses noisettes aux braises, et un léger doute apparut à nouveau. Malaise malsain. Et pourtant, elle y resta, tentant de résister à l’éclat de la lame rouge de son regard assassin et si attirant. Elle ne voulait plus s’y perdre, et, finalement, elle lâcha ses phrases, ses questions, attendant la réponse aux interrogations qui devaient vriller son esprit depuis qu’il était rentré dans la pièce.

Il recula d’un pas. Sa main lâcha la sienne, et il vint l’apposer sur sa joue, caressant avec délicatesse la peau immaculée de la jeune valseuse. Sa voix avait été douce et murmurante. Emplie, peut-être encore, du moment presque intime qu’ils avaient passé au rythme du piano. Il voulait qu’elle retrouve son regard, ainsi il inclina la tête pour le rechercher, avant de lâcher, répondant à la première question.

“- Je suis là pour vous.

Juste assez pour qu’elle se sente un minimum importante, couplée à un sourire toujours séduisant, et à la chaleur d’un regard qu’il avait modelé pour y faire disparaître la violence dont il était capable. Posant ses mains sur les hanches de la belle, il approcha son visage sans aucune hésitation, ses lèvres effleurant presque celle de la future confrère. Et il murmura, à nouveau.

“- J’attends de vous des preuves. Des preuves de dignité. Des preuves de votre force. Des preuves de vos capacités...

Il glissa autour d’elle, venant se plaquer contre son dos, ses lèvres avides et désireuses titillant la peau de sa gorge offerte, avant de remonter au creux de son oreille pour murmurer.

“- Des preuves que vous avez la puissance mentale nécessaire... Des preuves que vous pouvez faire parti de notre Confrérie...

Le mot était lancé. Elle savait, à présent, qui il était, et le mystère venait de disparaître au profit d’une once de connaissance. Il la testait, jouait avec. Jaugeant de ses réactions, jaugeant de ses désirs. Il restait contre elle, puis, il recula longuement, se perdant dans les ombres. Seul son regard laissait entrevoir sa position. Souriant, sans qu’elle ne puisse le voir. Il tendit le bras, qui transperça le manteau de l’obscurité dans la direction de la jeune femme, tandis que le reste de son corps était dans le noir. Il murmura, à nouveau, laissant les mots couler dans l’air jusqu’à la belle.

“- Voulez-vous rejoindre les ombres ?

Le rai rouge de ses yeux fixant toujours le lait d’un regard chocolat délicat, il l’invita à prendre sa main à nouveau.

Abbie Kareal. Voulez-vous être libre ?

Subtile métaphore. Si elle prenait sa main, il l’attirerait à lui. Pour la faire passer de la lumière à l’ombre et, paradoxalement, de l’ombre à la lumière. De la prison à la liberté. D’un monde triste et fade, à un monde excitant et riche.

Le monde de la Confrérie des Ombres.
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Abbie Kareal
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Si la vie est faite de rencontres, le tournant de la mienne s'amorça cette nuit. [PV Chipp Argan] _
MessageSujet: Re: Si la vie est faite de rencontres, le tournant de la mienne s'amorça cette nuit. [PV Chipp Argan]   Si la vie est faite de rencontres, le tournant de la mienne s'amorça cette nuit. [PV Chipp Argan] EmptyJeu 1 Mar 2012 - 20:53

" Je suis là pour vous ", me répondit-il doucement en me caressant la joue.
Ses mains descendirent lentement le long de mon buste avant de se poser sur mes hanches. Je restais figée, attendant fébrilement qu'il poursuive dans l'espoir d'obtenir des réponses.
Il rapprocha son visage du mien, sans se défaire de son redoutable sourire carnassier. Il m'attirait. Il me terrifiait. Mes craintes à son égard m'interdisaient de me laisser séduire...
Nos lèvres s'effleurèrent.
Je restai figée, pétrifiée par l'aura cruelle qui se dégageait de lui.

" J’attends de vous des preuves. Des preuves de dignité. Des preuves de votre force. Des preuves de vos capacités... "
Tout en parlant, il se mit à tourner silencieusement autour de moi, exacerbant la tension qui règnait déjà entre nous. Un prédateur détaillant sa proie... Je demeurais immobile, de peur que le moindre mouvement dans cette atmosphère électrique ne déclenche l'incendie que je redoutais tant.
Attendre... Je ne pouvais qu'attendre.
Soudain, je sentis son corps se plaquer contre le mien. Il me dominait de toute sa hauteur. J'étais vulnérable... Une jolie poupée fragile entre les mains puissantes d'un imprévisible criminel.
Les lèvres brûlantes de mon glacial interlocuteur se promenèrent sur mon cou, me faisant frissonner de plaisir.
Il me souffla alors doucement à l'oreille :
" Des preuves que vous avez la puissance mentale nécessaire... Des preuves que vous pouvez faire partie de notre Confrérie... "

Mes doutes étaient levés.
J'étais à la fois soulagée d'apprendre qu'il ne venait pas m'ôter la vie, avide de découvrir ce nouvel avenir qui s'ouvrait potentiellement à moi, enorgueillie de les intéresser, et en même temps tellement inquiète de m'avérer décevante et ainsi passer à côté de cette opportunité...
En mon for, j'étais convaincue qu'une telle chance ne s'offrirait pas à moi une seconde fois.

Il s'éloigna de moi. Je discernais à peine sa silhouette, tout juste assez pour voir son bras droit s'étendre devant lui en ma direction.
Sa voix s'éleva d'entre les ténèbres :
" Voulez-vous rejoindre les ombres ? "
Il marqua un léger temps de pause avant de poursuivre :
" Abbie Kareal. Voulez-vous être libre ? "
Ses sentiments se déchainèrent alors qu'il prononçait cette dernière phrase.
Etait-il possible que même cet homme ne soit parvenu à se défaire de ses propres entraves ?

Bien qu'encore troublée par l'intensité de son étreinte, je reportais mon attention sur ses propos.
Des preuves de ma force, de ma dignité, de mes capacités…
Il n'était guère évident que je réponde à leurs exigences.
Il m'aurait été aisé de m'inventer des origines enviables, un passé reluisant et une pléthore d'exploits et autres prouesses à mon actif. Mais malgré tous mes efforts pour enfouir la triste réalité dans les profondeurs abyssales de mes impostures, la vérité referait surface tôt ou tard.
Aussi, dans un élan de sincérité, je décidai de me mettre à nu en me dévoilant telle que j'étais vraiment.
Etre libre, cela commençait par cesser de se fuir soi-même, n'est-ce pas ?

Je m'adossais à une des colonnes de bois brut, baissant les yeux vers le sol d'un air gêné. D'une voix douce et humble, j'entrepris de lui conter mon histoire.

Kareal… C’est le nom de la place sur laquelle j’ai été trouvée un matin alors que je n’avais que quelques mois. Je n’ai jamais su qui étaient mes parents, mon prénom étant la seule chose qui me reste d’eux. J’ai passé toute mon enfance à façonner des chimères quant à mes origines. Un jour, j’étais la fille de simples manants, trop miséreux pour m’élever, qui m’avaient laissé derrière eux en espérant que je mènerai une vie meilleure. Le lendemain, j’étais le fruit d’une liaison interdite, qui devait être mis à l’écart afin d’éviter que le scandale n’éclate. Le surlendemain, mes parents avaient été tués et l’assassin, dans un élan de pitié, m’avait déposée sur le parvis glacial en arrivant au village… "

Je le sentais plonger, mes paroles faisant émerger ses propres sentiments, qui entraient en résonance avec mes propos.

… En raison de mes faibles capacités physiques, les religieux me placèrent auprès d’un artisan qui m’affecta à la teinture des étoffes. Les autres orphelins, plus robustes, furent envoyés aux champs… "

Voilà qui le renseignait sur ma force.
J’omis sciemment de lui préciser que, parvenue à cet âge, je commençai à percevoir les émotions, sentiments et intentions de mon entourage.

Ses sentiments avaient cessé de faire écho à mon discours. Cette observation m'intrigua. Jusqu'alors, j'avais constaté que le récit de l'expérience d'un homme suscitait une réaction inconsciente de son destinataire, qui la comparait à son propre vécu.
Comme s'il était né adulte, sans avoir eu d'enfance...

" … Le tisserand ne me payait pas. En contrepartie de mon travail, il me permettait de dormir dans l’atelier, et me nourrissait de manière sommaire. J’étais bien loin de ce dont peut rêver une jeune-fille… J’avais grandi, et les hommes s’intéressaient à moi. En échange de nos relations, ils me payaient, m’offraient des bijoux… "

Voilà qui le renseignait également sur ma dignité.
Quelle opinion de moi pouvait-il bien avoir maintenant...

…Mon instinct m’ordonna de m’enfuir. Je pris un cheval et partis pour Madorass. Sur mon passage, les habitants terrifiés murmuraient des paroles confuses, me qualifiant de démon… Je n’ai jamais su pourquoi. "

Alors que je prononçais ce mot, un violent intérêt meurtrier émana de lui.
Il était fascinant de pouvoir en apprendre autant d'une personne sans qu'elle n'ait à laisser s'échapper la moindre parole, simplement en se contentant de m'écouter...

Cher inconnu, quels sombres secrets tentez-vous vainement d'éclipser en vous effaçant ainsi dans la pénombre ?

Je suppose qu’il n’est pas nécessaire que je vous décrive ma condition actuelle… Je ne suis pas certaine de ce que je pourrais vous apporter, et je crains que mes souhaits de liberté ne demeurent à jamais sans réponse ", conclus-je avec modestie d'un léger sourire poli, les yeux toujours baissés vers le sol.

Je laissais s'écouler quelques silencieux instants avant de relever la tête, plongeant mon regard dans celui de mon interlocuteur.
La facétie se dessina sur mon visage, en balayant la déférence respectueuse, alors que j'abattais ma dernière carte :
" Quant à vous, vous n'avez aucun souvenir de votre enfance, ce qui vous effraie. Vous pourchassez inlassablement vos démons, dans une tentative désespérée d'un jour trouver les réponses à vos questions. Questions qui n'ont de cesse de se bousculer en vous, et qui guident le moindre de vos actes. Avoir rejoint la Confrérie en fait partie, d'ailleurs. Les querelles politiques vous indiffèrent, et vous n'avez que faire de cette forme de pouvoir. Votre passé vous accapare, occultant la plupart de vos émotions présentes. Vous ne vous sentez pas libre, en dépit de ce que vous me vendez. Les autres hommes ne vous entravent ni ne vous lient. Et pourtant, il y a cette chose qui vous accable..."

Et voilà enfin qui le renseignait sur mes capacités.

En quelques pas, j'étais parvenue à sa hauteur.
Le manteau d'obscurité qui l'enveloppait se dissipa, dévoilant son visage.
Cet homme m'intimidait...
N'osant m'approcher davantage, j'avisai une des lourdes chaises à ma gauche, sur le dossier de laquelle je posais mes coudes en me penchant en avant, lui faisant face, le dos légèrement cambré et le regard malicieux.
Arborant une expression rieuse, je m'adressais à lui d'une voix chantante et espiègle :
" Je suis ravie de faire votre connaissance ! D'ailleurs je me demandais... Quel est votre nom ? "
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