* * *
Personnage
Nom : Argan
Prénom : Chipp
Rang : Épéiste Maudit
Âge : Environ 27 ans
Sexe : Masculin
Race : Humain ( Mais l’est-il vraiment ?... )
Classe : Lame Noire
Métier : Mercenaire - et accessoirement Chasseur de Démon -
Croyances : Lui-même
Groupe : Shade Brotherhood
Équipement :Un corps enveloppé dans de sobres vêtements, très légers, et confortables. Des vêtements souvent sombres, accompagnés d’une armure composée d’un simple plastron de cuir et d’une cotte de maille. Un tableau complété par un baudrier en cuir, auquel pend un fourreau de même sorte pour garder une épée courte, vieille, mais toujours efficace, et rougie du sang des vaincus. Et, enfin, une ceinture de cuir à la boucle d’argent, qui soutient une dague recourbée, gorgée de l’hémoglobine de ses adversaires tués...
Talents de combat : Errant depuis l’âge de quinze ans dans diverses contrées du monde du milieu, Chipp a appris les armes seul. Son corps, forgé par la rudesse d’une vie entièrement consacrée à la survie et à la traque, n’est que peu résistant, mais cette faiblesse est équilibrée par un mental d’acier qui l’empêche d’abandonner. Se jouant des difficultés, il a maîtrisé ses points forts, son agilité et sa vivacité. Maniant l’épée et la dague, il a bâti son propre style de combat : en effet, avant de partir poursuivre son passé, il a suivi pendant deux années un cirque ambulant. Empruntant ses mouvements de combats à la danse qu’il a pu à loisir étudier pendant cette période, Chipp est un spécialiste de l’esquive et de l’attaque rapide. Insaisissable, il sait viser juste, trancher les points vitaux de ses adversaires, et s’en sortir sans une égratignure en quelques mouvements seulement. Il est également un spécialiste des assauts furtifs, car il sait se fondre dans les ombres et se cacher aux yeux de ses adversaires... L’errance lui a apporté énormément de connaissances à ce sujet, le monde du milieu étant un endroit hostile pour le jeune homme qu’il était au début de son périple...
Talents de magie : Chipp possède la maîtrise d’une énergie noire maléfique qui lui vient de la malédiction qui l’habite. Il l’a lui-même baptisé la Tenebrae. Il peut la matérialiser de la forme qu’il le souhaite, rayon, boule, vague... Le plus souvent, il l’utilise pour envelopper la lame de ses armes, cela lui servant principalement à conférer un tranchant sans égal à ces dernières, en plus de la frayeur que cette manifestation cause à ses ennemis. Cette utilisation ne lui cause d’ailleurs presque aucune fatigue, ce qui n’est pas le cas des autres manifestations de ce pouvoir. La taille de la forme qu’il choisit influe sur la fatigue que lui coûte l’utilisation de cette énergie. Il rechigne d’ailleurs à l’utiliser de cette manière, à cause de la concentration dont il a besoin, souvent longue et difficile à utiliser en combat, mais aussi à cause de la haine qu’il voue à cette malédiction qui lui octroie ce pouvoir...
Talents divers : Chipp manie également l’arc, mais ne l’utilise que peu, préférant de loin se battre au corps à corps. Guerrier errant depuis des années, il est rompu aux techniques de survie en milieu hostile. Ainsi, il connaît la faune, la flore, est un spécialiste en herboristerie et sait traquer une proie aisément.
Il est aussi très bon danseur, son style de combat étant un dérivé de cette discipline.
Pouvoirs particuliers : Chipp est maudit. Une malédiction dont il ignore tout, sauf qu’elle restera ancrée en lui jusqu’à ce qu’il accomplisse ce pourquoi elle a été placé dans son corps. Ainsi, pour ne pas qu’il meurt avant d’avoir atteint ce but, elle ralentit le vieillissement de son corps, et soigne ses plaies - superficiellement - après chacun de ses combats... Mais tout ceci à un prix, et Chipp le connaît, mieux que quiconque... Il sait que lorsque la malédiction quittera son corps, le choc le tuera. Il vit donc dans l’attente d’une mort qui pourrait le frapper à n’importe quel moment...
Apparence physique : Une silhouette presque fantomatique, athlétique néanmoins, cachée, ou perdue, au milieu des ombres. Fine et longiligne, réfugiée derrière une longue cape rouge et noire, enveloppant un corps vigoureux et costaud. Deux yeux rouges, perçant à travers une chevelure noire qui tombe devant un visage fermé et plutôt dur. Un regard qui pourrait presque sembler doux malgré la profondeur de la douleur que l’on peut y lire... Mais qui peut devenir menaçant à chaque instant. Des lèvres qui n’affichent en privé rien d’autre qu’un air neutre empli de réflexion. Mais qui savent afficher en public un sourire aussi factice que la voix charmante qui appartient à cet être singulier. Une voix qui se module à son bon vouloir. Pouvant être menaçante comme amicale, joueuse comme sérieuse, moqueuse comme taquine...
Un corps habillé souvent très simplement. Vêtements discrets, légers... Un corps qui, une fois débarrassé de ses oripeaux, laisse entrevoir les séquelles d’une courte vie entièrement dévouée à la guerre, la mort, et les combats. Des cicatrices à n’en plus finir, des plaies encore parfois ouvertes, et pourtant, encore et toujours un charme de mauvais garçon.
Caractère, personnalité : Un être mystérieux... Un être double, perdu et inconscient, acharné et déterminé. Un être noir, torturé, au passé disparu. Un être intelligent, réfléchi, qui agit pour une justice et une cause qui n’appartiennent qu’à lui-même. Une cause qu’il poursuivra jusqu’à la fin, jusqu’à son dernier souffle. Un être blessé, effrayé par le néant de sa naissance. Effrayé par l’ignorance de ses origines. L’ignorance de ce qu’il est. Un être qui se bat contre lui-même.
Ses ennemis ? À ses yeux, ils sont déjà morts.
Ses alliés ? Des gens de confiance qu’il respecte.
Ses amis ? Rares, mais qui le craignent autant qu’ils l’admirent, et pour qui il ferait tout.
Les autres ? Une curiosité.
Et les femmes ? Distractions passagères, ou faiblesse du coeur lorsque ce n’est pas le cas...
Un être qui n’a qu’un seul but : Découvrir qui il est. Retrouver la trace de son passé disparu. Retrouver la trace de ses origines. Et, si cela le lui permet, éradiquer la malédiction qui s’est emparé de son corps et qui menace de le tuer à tout instant...
Un être lunatique. Tantôt si calme, et tantôt si colérique. Tantôt nostalgique, tantôt tourné vers le futur. Tantôt rassurant, tantôt effrayant. Tantôt lucide, tantôt rêveur...
Un être qui n’a qu’un seul maître : lui-même.
Histoire :Je ne suis qu’un homme...
C’est une pensée que j’ai souvent, en ce moment. Elle occupe mon esprit à chaque instant... Et pourtant, rien n’est moins sûr... Je ne connais pas mon enfance. Je ne sais pas d’où je viens, qui je suis, qui sont mes parents... Juste mon nom, Chipp Argan... Et cette malédiction qui m’habite.
Je vais vous raconter ce dont je me souviens.
Je me suis réveillé un beau jour, au beau milieu d’une clairière boisée, à la nuit tombée. Frigorifié, et vêtu d’oripeaux en lambeaux, je ne comprenais pas. Je connaissais mon nom, mais rien ne venait. Qui étais-je vraiment ? Quel âge était le mien ? Où étaient mes parents ?... Je suis resté allongé des heures durant, affamé et effrayé, murmurant mon nom comme si c’était la seule chose qui pouvait me raccrocher à une réalité tangible et palpable. J’étais jeune, je m’en rendais compte, mais je ne comprenais pas. La douleur vrillait mes muscles, et je pouvais voir sur mon corps des dizaines de petites plaies à peine cicatrisées. Comment étais-je arrivé là ? Toutes ces questions tournaient dans ma tête sans me laisser une seconde de répit. Je tremblais.
Je ne me souviens plus exactement combien de temps je suis resté là, mais, lorsque l’aube commençait à poindre par-dessus les arbres, j’entendis la voix d’un homme. Me retournant, je contemplais une compagnie étrangement vêtue, accompagnée par divers chariots et animaux de traits qui les tiraient. Je m’évanouis finalement, las de lutter contre la fatigue et la douleur.
Lorsque je me réveillais, je n’arrivais plus à parler. Le choc m’avait apparemment ôté la voix. Je ne pouvais plus m’exprimer, mais les gens qui m’avaient recueillis étaient visiblement des artistes de cirque, parcourant le monde pour donner moult représentations et faire rêver les habitants du Royaume. Ils décidèrent de me garder avec eux, espérant peut-être m’apprendre quelques rudiments d’arts pour que je puisse les assister dans leur tâche. J’appris la danse, la cuisine, la musique - théoriquement, bien sûr. N’arrivant toujours pas à parler, je pouvais difficilement jouer de ma voix pour les accompagner dans leurs chants -. Une année durant, je travaillais sans relâche pour me faire accepter. Et, pendant tout ce temps, les questions qui perturbaient mon esprit continuaient de tourner, inlassablement. Je ne savais toujours rien. Mais j’avais trouvé une famille, et ainsi, la solitude qui avait été la mienne, pendant les premières heures suivant mon réveil, avait disparu. L’un des saltimbanques avait même laissé entendre que je devais avoir une douzaine d’année à l’époque où ils m’avaient trouvé. Une première question venait de trouver sa réponse, même si je ne pouvais être sûr de ce qu’il avançait.
Après cette année, ils décidèrent que je pouvais commencer à partager la scène avec eux. À force de travail, j’avais maîtrisé au-delà de leur espérance quelques talents, notamment la danse. Mais je ne parlais toujours pas.
L’année suivante, je fis grand cas de les remercier en les aidant toujours, en travaillant toujours plus, et la question de mon existence passée finit par ne plus être prioritaire. Pendant une autre année, je continuais de mener un train de vie semblable à celui de ma nouvelle famille, arpentant les routes, passant de bourgades en villes, et de hameaux en villages.
Ce fut à la fin de cette deuxième année que tout bascula. Alors que j’étais en route pour préparer le repas du soir, je trébuchais bêtement sur une racine affleurant au sol. Tombant à la renverse avec les assiettes et les couverts rudimentaires, je me fis une blessure au bras, un couteau ayant rebondi au sol pour venir entailler ma peau. Je me redressais, ne ressentant presque pas la douleur, avant de ramasser mes affaires et continuer ma route. Arrivant au chariot de cuisine, j’y entrais, déposant le tout sur une table avant de me tourner vers la jeune femme qui s’en occupait. Elle se tourna vers moi, et écarquilla les yeux, effrayé par quelque chose. Je ne comprenais pas pourquoi elle agissait ainsi, jusqu’à ce que je suive son regard. Mes yeux se posèrent sur la coupure de mon bras, et je tombais sur les fesses, étonné par ce que j’y voyais. Un miasme noir émergeait de la plaie, grouillant sur ma peau. Le sang ne coulait plus. Et, à la vue de cette étrange énergie, un éclair blanc vrilla mon esprit et je m’évanouis sans avoir le temps de comprendre.
Pendant mon sommeil forcé, quelque chose se passa. Je voyais des formes étranges. Un monde étrange, que je ne connaissais pas. Je voyais mon corps, comme si j’assistais à la scène. Je me voyais, portant les vêtements que j’avais à mon réveil. Je me voyais, les mains attachées à un crochet enfoncé dans un mur de pierre. Je voyais des créatures difformes, des créatures inconnues, devant moi, manipulant l’énergie qui était sortie de ma plaie, avant mon évanouissement. Je les entendais parler d’une “ malédiction “, et je les ai vu ouvrir mon ventre, et y faire entrer le miasme noir...
Puis, la scène s’éclaira subitement, et je me vis allongé sur l’herbe, tremblant.
Je venais de contempler une bribe de mon passé. Et elle allait changer à jamais ma vision du monde. Je venais de voir ces monstres me maudirent. Je venais de prendre conscience de la position dans laquelle je me trouvais. Et je ressassais les paroles des créatures. Elles disaient vouloir m’utiliser pour parvenir à leur but, et parlaient de cette malédiction, l’une expliquant à l’autre que l’énergie venant de ce miasme me protégerait jusqu’à ce que ce but soit atteint, et qu’elle reviendrait dans leur monde une fois la tâche accomplie. Elles disaient aussi qu’à ce moment-là, je mourrais. Je ne comprenais que peu de choses...
Je finis par me réveiller en sursaut, au centre d’une assemblée où les saltimbanques s’étaient réunis. Tétanisé par la vision que j’avais eu, je bafouillais et tentais de m’expliquer, avant d’écarquiller les yeux. Je venais de parler ! Après deux ans de silence, j’entendais enfin le son de ma voix... Une larme coula le long de ma joue. Et les questions sur mon passé, qui étaient en suspens depuis bien longtemps, revinrent me hanter. Mais c’était différent, cette fois. J’avais une piste. Sans attendre, je me faufilais entre les hommes et femmes qui tentaient de m’attraper. Je me mis à courir à travers le campement, jusqu’à ma tente où je pris quelques affaires. Je me dirigeais ensuite, caché parmi les tentes, vers l’endroit où étaient stockés les armes. J’avais appris leur maniement de manière très basique, mais je savais que le périple dans lequel je me lançais nécessitait que j’en emporte au moins une. Je choisis une vieille épée courte, ainsi qu’une petite dague. Puis, cherchant toujours à éviter les saltimbanques, qui me cherchaient partout, je glissais dans les ombres, et me faufilaient dans la forêt. Lorsque je fus hors de vue du campement, je me mis à courir pour m’enfuir. J’avais décidé de partir sur un coup de tête, sans prendre le temps de leur dire adieu, mais cette vision m’avait convaincu.
Suite à cette fuite, j’appris bien vite que la nature était hostile pour un garçon comme moi, sans expérience. J’appris à survivre par moi-même, arpentant les forêts, ne m’approchant jamais des villages. Je ne voulais pas être attraper. J’appris à manier mon épée, à chasser, à confectionner des pièges rudimentaires et à me défendre contre les bêtes sauvages que je rencontrais. Je grandissais, ayant décidé de devenir un homme avant de chercher les réponses aux questions qui me hantaient. Je rencontrais parfois des voyageurs, qui m’apprenaient à vivre. Je glanais des renseignements çà et là, sur toutes les choses que je pouvais engranger. J’étais seul la plupart du temps, mais lorsqu’il m’arrivait de croiser quelques personnes, je n’hésitais jamais à leur poser des questions sur le monde, sur le Royaume, sur les créatures sauvages, sur les plantes...
J’errais, en un mot. Vivant reclus, grandissant aussi bien physiquement que mentalement, apprenant à me débrouiller au mieux pour rester en vie... Et essayant d’étudier la malédiction qui m’habitait. Je la savais dangereuse, et y penser me faisait peur, mais j’avais décidé que pour affronter cet ennemi, je devais le connaître.
Les semaines passaient, les mois passaient. Les années finirent par passer, et je devins l’homme que je voulais être. J’avais maîtrisé la plupart des pouvoirs que me conférait ma malédiction, l’énergie noire que je possédais et qu’il fallut bien baptiser... Je l’appelais Tenebrae.
Il était temps de me mettre en chasse des réponses que je voulais. Je me dirigeais donc vers les villes les plus proches. Pendant des mois, ces recherches se révélèrent vaines, jusqu’au beau jour où, bivouaquant dans les ruines d’Ascelnoth, je croisais la route d’un sage.
Le vieil homme m’expliqua qu’il venait souvent ici, afin de méditer, pour être en paix avec lui-même avant de mourir. Je me liais d’amitié avec lui, et, durant plusieurs semaines, nous restâmes ensembles. Il m’apprenait la politique, l’histoire de Feleth, et en échange, j’égayais ses vieux jours, comme il aimait à le dire. Je finis par lui faire totalement confiance, et lui parler de moi. De mon passé disparu, de ma malédiction, de ma vision... Et ce qu’il m’apprit dépassait toutes mes espérances. Il avait été érudit dans sa jeunesse, et il partagea ses connaissances avec moi : les trois mondes, les démons, les anges, allant même jusqu’à me dire qu’il pensait que les créatures que j’avais vu étaient sûrement des habitants du Vein.
Ainsi, une nouvelle piste s’offrait à moi. Il ne voulut pas me révéler comment j’avais pu revenir dans le monde du milieu, et comment m’y prendre pour entrer dans celui du dessous, mais je décidais d’enquêter pour trouver des réponses. Il m’avait dit que les démons parcouraient les mondes, et qu’il était possible d’en croiser dans le Royaume. Je le remerciais.
Il mourut le jour suivant, me laissant de nouveau orphelin. Après quelques jours de réflexion, je décidais de devenir mercenaire, spécialisé dans la chasse des démons. Ainsi, il me serait facile d’en croiser et de leur poser les questions que je désirais. Je devais apprendre à voyager entre les mondes... Aller jusqu’au Vein, et retrouver les traces que j’aurais pu laisser à l’époque. Fort de cette nouvelle motivation, je me dirigeais vers la capitale du Royaume, proposer mes services.
Mais la tâche s’avéra plus difficile que prévu. Je ne croisais que rarement les démons que je comptais interroger, et aucun d’entre eux ne savait de quoi je parlais. Je finissais par leur donner le coup fatal sans avoir obtenu quoique ce soit...
Ce style de vie m’allait à merveille. Solitaire. Je n’avais aucun ami. Aucune famille. Un seul but que je poursuivais. Et une seule peur, celle de mourir, à tout instant. Mais je n’étais pas satisfait. Rien ne marchait comme je le voulais. Je m’enfermais dans ma vie de mercenaire, acceptant les missions uniquement avec l’espoir d’obtenir un jour la réponse salvatrice qui me permettrait de savoir qui j’étais.
Je devins aigri, insensible, ou presque. Je me désintéressais des intrigues du pouvoir, ne m’occupant que rarement des agissements du Roi et de ses sous-fifres. J’avais l’impression de vivre dans un monde différent de celui du commun des mortels. Je continuais à traquer mes contrats. Participant à des batailles sanglantes, assassinant un ennemi de mon client, escortant des hommes, transportant des messages. Rien de bien intéressant, et pourtant, je ne savais faire que ça...
Un jour, je croisais la route d’un homme qui me parla d’une confrérie sombre. Shade Brotherhood. Cayn, c’était son nom. Il m’avait vu combattre, et m’avait dit que, quelques étaient mes buts, je pourrais les atteindre en les rejoignant. Mais j’en doutais... Tout comme je doutais d’un jour me débarrasser de ce mal qui sommeillait en moi.
Aujourd’hui, j’en suis toujours au même point. Je ne suis qu’un homme. Je ne suis qu’une ombre. Je continue de errer à travers le Royaume.
Mais, tout au fond de moi, je sens que les choses vont évoluer... Il est temps.
En ce qui vous concerne
A quelle fréquence serez-vous présent sur le forum ?
Tous les jours, avec quelques exceptions de temps à autre...
Comment avez-vous découvert le forum ?
Grâce à Cayn, il m’a envoyé l’adresse, et me voilà !
Quelles remarques pouvez-vous formuler à propos de l’apparence du forum ?
Je trouve qu’elle colle parfaitement à l’univers et au thème... Et je suis friand des apparences très sombres... La seule chose qui me manque serait peut-être une carte du monde - des mondes -, mais c’est un détail insignifiant par rapport à l’enthousiasme que suscite le forum en moi. =)
Test-RP
Le jeune homme observait l’horizon. Assis sur l’herbe en haut de la falaise, ses cheveux sombres volaient au vent, tandis qu’il baissa les yeux vers l’océan. Soupirant doucement, il plissa les yeux. Il posa une main sur son front, l’esprit embrumé, embué, un peu perdu.
*
Où est-ce que tout cela me mène ? Ces missions sans importance ne m’apportent rien. L’argent, je n’en ai que faire... *
Il soupira de nouveau, levant cette fois vers le ciel, un regard rouge, empreint de mélancolie, voilé de tristesse. Un regard terne et froid, absent.
*
Je n’y arriverais jamais, si les choses continuent de tourner comme cela. Il faut absolument que je trouve un moyen de parcourir les mondes... *
Et un nouveau soupir franchit ses lèvres. Il posa la main au sol et arracha une touffe d’herbe, rageur. Regardant son poing fermé, il l’ouvrit au-dessus du vide, et les brindilles s’envolèrent. Elles flottèrent un temps, puis elles plongèrent en direction de l’eau. Le jeune homme se laissa tomber en arrière. Il regarda sa main une nouvelle fois. Un brin solitaire était resté collé à sa paume. Il eut un faible sourire.
*
Tu es seul, comme moi... Pas vrai ?... *
Un craquement retentit derrière lui. Il pencha la tête en arrière, mettant ainsi le monde à l’envers. Et ce qu’il vit lui fit froncer les sourcils. Ils étaient enfin là. Ces bandits, qui tendaient des embuscades aux marchands qui l’avait engagé.
“-
Pas si seul, finalement... ”
Il se redressa et se remit sur pieds en un instant, scrutant l’orée des bois. Et fixant, surtout, le groupe de cinq bandits qui s’approchait de lui. Il ne pouvait s’y méprendre. Faciès de cauchemar, puanteur qui planait jusqu’à ses narines, armes barbares et sourires sadiques accrochés aux lèvres. Tout indiquait qu’ils comptaient le faire passer de vie à trépas afin de le dépouiller. Il était rare de croiser un voyageur solitaire en ses temps difficiles. Mais ils allaient être déçu. Il les avait attiré ici dans un seul but. Il avait tout planifié. Ils ne trouveraient aucun butin sur lui...
En revanche, ces cinq hommes allaient trouver autre chose ici. La mort. Une mort implacable. Rapide, froide, précise. Ils n’auraient pas le temps de comprendre, après tout.
Chipp sourit.
Ils s’avancèrent, entourant le maudit afin de l’acculer contre la falaise. L’un d’eux observa le jeune homme, svelte et pâle, puis il éclata d’un rire gras, avant de prendre la parole.
“-
Et bien, fillette... Peut-être pourrons-nous nous amuser avec toi, avant de te dépouiller de tous tes biens. Tu m’as l’air d’une sacrée cochonne... ”
Chipp ferma les yeux, les paroles de l’homme se gravant en lui. Il dégaina lentement son épée courte, laissant la colère s’emparer de son âme et de son corps. La fureur bouillait dans son esprit. Et la malédiction qui l’habitait s’éveilla. Il sentit le pouvoir emplir son coeur. Il tremblait, ne pouvant refouler la puissance et la haine que le mal, en son sein, semblait répandre en lui. Le vent se leva, tourbillonnant, les branches et les feuilles des arbres virevoltaient sous la force de l’air. Un sifflement aigu se fit soudain entendre, vrillant les tympans des bandits.
Et le guerrier ouvrit les yeux. Deux diamants de sang, entièrement rouge. Brillants, éclatants, ils n’étaient que rougeoiement et fureur. Deux flammes prêtent à consumer ses ennemis, deux flammes prêtent à réduire en cendres ses adversaires. Une faible aura noire flottait autour de l’homme, caractéristique de la malédiction. Il était devenu un ersatz de démon. Sa présence écrasait les brigands, son charisme et sa puissance suintaient de tout son être. Il leva sa lame devant son visage, et embrasser le plat de l’acier. L’énergie noire émergea de la paume de sa main, enveloppant le fer de son épée. Chaque frappe serait, dès à présent, dévastatrice...
“-
Ma lame, sers-moi fidèlement aujourd’hui... ”
Il s’inclina devant les bandits, qui restaient subjugués par ce qu’ils voyaient.
“-
Venez danser avec la mort... ”
Sa voix éraillée, calme et froide, semblait pleine de douceur, alors qu’il les invitait à venir. Mais les hommes n’étaient pas dupes... Ils patientèrent un instant de trop.
Et il chargea.
Une seconde plus tard, il était sur eux. Au corps à corps avec les deux premiers, en face. Il frappa de taille celui de gauche, verticalement. Ce dernier contra la lame grâce à une parade chanceuse. Chipp, dès qu’il sentit l’acier contre l’acier, tourna sur lui-même, afin d’asséner un mouvement diagonale très ample en direction de la hanche de son adversaire. Il fut encore contré, mais cette fois, il riposta avec plus de rapidité. Se déhanchant avec grâce, il ne laissa pas le temps à son ennemi de se remettre d’aplomb, et lança une frappe d’estoc foudroyante. L’épée courte s’enfonça comme du beurre dans l’épaule de l’homme, alors que le maudit appuya son coup afin de lui trancher le bras. Le bandit tomba en arrière, sur le carreau. Il se vidait de son sang.
Le deuxième en profita pour attaquer. Chipp se retourna, et esquiva d’un mouvement imperceptible un coup de dague au visage. Il saisit la main de son agresseur, lâchant son épée, puis l’attira à lui afin de lui administrer un assaut du genou contre son ventre, lui coupant le souffle. Il ouvrit la bouche, cherchant son air, mais le guerrier ne lui laissa pas le temps de reprendre ses esprits. Tenant toujours la main armée de l’homme, il tapa le creux de son coude pour plier son bras, et enfonça la courte dague de son adversaire dans sa poitrine. Puis, il le repoussa d’un coup de pied pour qu’il s’écroule contre son compagnon estropié.
“-
Deux. ”
Il récupéra son épée, et se retourna pour faire face aux trois autres, qui étaient pétrifiés devant la vitesse et la violence de l’assaut. Mais ils se reprirent vite. La rage se lisait en eux, ils voulaient venger leurs camarades. Ils foncèrent sur le jeune homme à trois, ensemble.
Celui-ci dégaina sa dague dans sa deuxième main, et écarta les bras, les invitant à venir. Attendant l’impact, un sourire aux lèvres. L’excitation primait, à présent. Et la dague, elle aussi, fut recouverte de cette aura noire caractéristique.
Et le ballet débuta. Une valse mortelle. Douce brise enveloppant les danseurs. Tourbillonnante. L’essence même de la vie et de la mort semblait être captée par les voltiges des combattants. Un peintre pourrait personnifier le mouvement en laissant son imagination teintée la toile qu’il se représenterait en regardant cette rhapsodie d’acier, cette mélodie du fer. L’herbe volait, tournoyant autour d’eux. Le sang vermeil, projeté par les coups fins du maudit, semblait accompagner le vert des feuilles et le marron de la terre soulevés par le combat. Alliance des couleurs pour tableau parfait.
Le sourire d’un homme, la peur d’un autre. La rage du troisième et l’absence de sensations du dernier. Il tomba à la renverse, vaincu par la fureur.
Plus que trois danseurs.
Étincelles de métal vrillaient l’air de leur chaleur. Les deux bandits ne voyaient venir les coups, ne sentant qu’une douce caresse sur leur peau meurtrie par les coupures douloureuses des lames du maudit. Ils avaient l’impression d’affronter le Vent en personne. Et contre la nature, aucune résistance n’existe, aucune n’est possible. Seule reste la contemplation de sa propre déchéance. Et, pour finir, de son propre trépas...
Un deuxième bandit s’écroula, l’épée plantée dans la poitrine.
Ce n’était plus que l’homme contre l’homme. Face à face, ils s’étaient arrêtés. Le temps était figé. Gravant sur le roc cette scène empreinte d’une majesté rarement atteinte. La belle, contre la bête. La justice contre la barbarie. L’acier contre la peau.
Et la carotide du bandit fut sectionnée, en un instant.
Le fluide carmin qui s’échappait de la section macula le visage du jeune guerrier. Arabesques de sang décoraient sa peau pâle, ses joues glabres, s’enroulant autour de ses yeux, aussi rouges que l’hémoglobine. Il recula, observant le carnage. Dans un dernier souffle rauque, l’estropié s’éteignit.
La nature se tut.
Et le reste fut silence.
La malédiction refoula. L’aura s’estompa pour disparaître après quelques secondes. Et les yeux rougeoyants du maudit redevinrent les rubis qu’ils étaient, soufflant les flammes. Toute colère l’avait quitté. Baissant le regard vers le carnage, il détourna la tête. Et cette fois, c’était la tristesse qui étreignait son coeur.
Il soupira.
“-
Je peux si facilement les tuer... N’ont-ils aucune intelligence ? Pourquoi dois-je affronter des êtres si faibles ?... ”
Il avait parlé doucement, à voix basse. Posant une main légère sur son front, il se massa doucement les tempes, en proie à un début de migraine, qui menaçait d’exploser rapidement. Il resta immobile quelques instants, avant de regarder le massacre de nouveau.
Un par un, il traîna les corps jusqu’à la falaise, et les jeta à la mer. Afin de leur offrir une sépulture rapide... Et afin de libérer la clairière de ces putrides émanations. La nature n’avait pas à contempler la folie des hommes. Elle n’avait pas à supporter la barbarie des êtres qu’elle avait un jour engendré...
L’herbe était rouge. Mais la puanteur avait disparu. L’air était purifié, et le jeune guerrier tourna la tête vers la forêt.
Il fronça les sourcils.
*
C’est fini... Je ne veux plus de mission de la sorte... Pour atteindre mon but, je vais devoir trouver des alliés. Pour me débarrasser de cette malédiction, et retrouver mon passé... Je dois arpenter les autres mondes... *
Il s’écarta de quelques pas, rengainant ses lames après les avoir nettoyé consciencieusement. Il leva les yeux vers le ciel, et un sourire, véritable, éclaira ses traits une seconde.
“-
Cette guilde me paraît être le meilleur moyen d’obtenir ce que je veux, au final... Il faut que je retrouve ce Cayn... “
* * *