La jeune fille, répondant du nom de Celywien Isydë, venant d'une grande famille de guérisseurs anéantit par le tyrannique roi de Feleth. Le poids de la vérité et de la vengeance c'était logé sur les frêles épaules de la jeune fille. Elle était fine, et avait la peau très blanche. Personne ne pouvait se douter qu'en réalité la jeune fille était une jeune femme aguérit et très douée dans son domaine de guérison. Elle possédait cependant des techniques de combat assez légère, réellement faite pour la défense minimum. Etant une solitaire, elle ne pouvait pas prétendre à un enseignement assidu d'un quelconque maître d'armes. Elle voyageait sans cesse et n'avait pas le temps de s'y consacrer, même si parfois cela lui rendrait une fière chandelle d'avoir un bagage plus important en techniques de combats.

Actuellement, son voyage en était à la forêt des amanites. Elle aimait bien ce genre de lieu. Ils étaient imprégnés de magie et de riches plantes. Elle décida que dans cette traversée elle referait le plein de plantes guérisseuses.
Elle était dans la forêt depuis le matin, ayant camper devant la forêt avant d'y pénétrer. La belle étoile était quelque chose qu'elle faisait assez fréquemment, car les villages étaient assez éloignés les uns des autres. Etant arriver au pied de la forêt la veille, de nuit, elle avait décidé de ne pas risquer de se perdre alors qu'elle avait le temps pour explorer les chemins.

Désormais, il était bien midi. Elle put alors chercher à manger et des plantes pour compléter sa trousse de soin. Il n'y avait personne, elle était seule avec les plantes, les animaux... Ce genre de lieu était très bon pour la recharge de pouvoirs, d'énergie spirituelle. Etant une guérisseuse appliquée, elle avait besoin de beaucoup d'énergie pour aller au bout de ses travaux.

Elle sortit sa serpe en or pour couper les plus belles plantes avec le plus grand soin. Cette technique lui venait de son père, et c'était sa propre serpe qu'elle possédait. Ses initiales étaient gravées finement.

* KI... Kaoru Isydë. Père, comme tu me manques. Ta serpe est entre de bonnes mains, rassure toi. Il me reste même de la potion que Mère lui appliquait. *

Elle eut un fin sourire en appliquant un grand soin à la cueillette. Elle était fière d'être la fille d'un si prestigieux mage guérisseur. Elle était fière de son père et de sa famille en général. Elle taisait cependant son nom, étant recherchée pour être ramener au roi. Possédant son don, le roi voulait mettre la main déçu pour en faire sa guérisseuse personnelle. Mais jamais elle ne le ferait. Elle mourrait comme son père l'avait fait si elle ne pouvait pas tuer le roi. Elle ferait tout pour le détruire. Mais bon, il n'était pas encore temps de ça.

Elle continuait alors sereinement la cueillette, pensant être seule. Elle n'était pas alors sur ses gardes, et rare était ses moments.

Alors qu'elle coupait tranquillement ses herbes, elle entendit un cri se rapprochant d'elle.

"JE TE TIENS !"

Elle releva la tête, surprise de cette apparition soudaine et improvisée. Elle aperçut alors un homme d'une trentaine d'année courir avec un filet à la main. Elle le suivit du regard, voyant alors qu'il s'amusait comme un enfant. Le choc entre le physique et l'action étant un peu facile, elle ne se laissa pas à penser naïvement qu'il n'était qu'un enfant. Elle arrêta alors sa cueillette, essayant de juger s'il était dangereux ou non. Surtout, elle ne l'avait pas entendu venir.
Elle le vit sauter un peu partout pour capturer des papillons. Étrange activité, qu'elle regarda s'effectuer. Mais il était tout aussi troublé de sa présence qu'elle, ce qui le fit tourner les talons et revenir vers elle.
Elle portait sa cape mais pas sa capuche, son visage étant à découvert dès le début.
Elle le vit alors "rouler" vers elle. Elle trouva ça étrange. Son comportement était de moins en moins compatible avec son physique... Elle se tenait sur ses gardes tout de même, l'homme étant vers elle. Elle n'avait pas peur de lui, mais intrigué par lui. Elle l'entendit alors dire.

« Tu n’es pas un papillon toi, hein ? »

Elle fut surprise de la narration de l'homme. Sa réflexion était vraiment infantile. Elle le regarda s'asseoir vers elle, et prononcer encore quelque chose.

« Que fais-tu ? »

Son tutoiement gênait un peu la jeune fille, n'en ayant plus l'habitude. Elle regarda l'homme, trouvant vraiment incohérent son physique son langage et ses actions. Elle garda sa serpe en main, au cas où.

" Non, je ne suis pas un papillon, monsieur. "

Dit-elle, polie et neutre.

" Je cueille des herbes médicinales. "

Dit-elle, un peu terre à terre tout de même. Sa voix était douce, mais elle n'était pas vraiment tranquille face à l’énigme qu'était l'homme devant elle.

" Et vous? Que faites vous ici? "

Elle ne lui demanda pas quel âge il avait, même si la question la démangeait un peu.

HRP :

Spoiler:

Comme il ne faisait que l'observer et ne semblait pas plus dangereux que ça, elle décida de continuer la cueillette, ce qui semblait le fasciner. Elle n'avait pas toute sa concentration habituelle car elle se devait tout de même de le surveiller. Quand elle lui demanda ce qu'il faisait ici, il regarda un peu autour de lui, comme si il considérait le paysage comme important.

" Je vis. "

Dit-elle, très naturellement. Tellement naturelle et pure que la jeune fille se coupa, distraite par une telle affirmation. Combien de personne sur Feleth tenait encore avec autant d'insouciance ce genre de propos? Pour elle, vivre simplement était impossible. Avec un tel roi en place, elle se devait d'agir. Mais le jeune homme semblait bien candide. Malgré la coupure, elle continua de couper les plantes, pour se reconcentrer. Comment un homme de son âge pouvait-il être aussi naïf? Enfin, c'est ce qu'elle pensait. Elle songeait au faite que la liberté était réduite à cette époque, et que ça manière de vivre à elle était de lutter. Comment un homme pouvait alors passer son temps à chasser avec insouciance les papillons de la sorte?
Elle l'entendit se redresser, et prononcer à nouveau quelque chose.

Je suis désolé, peut-être ma présence te gêne-t-elle...

Lui dit-il.

Je ne voulais pas t'embarasser.

Elle sourit. Il lui faisait penser à elle quand elle était plus jeune. Toujours à s'excuser, à penser déranger... Mais elle avait grandit et prit sur elle.

" Vous ne me dérangez pas. "

Dit-elle, sincère, dans un sourire. Elle savait qu'elle n'avait pas besoin de s'en méfier. Elle appliqua sa magie avec les herbes fraîches qu'elle déposa sur sa coupure, qui soigna assez rapidement.

" Je suis guérisseuse. "

Précisa-t-elle. Elle décida de poser les questions qu'elle avait en tête.

" Excusez-moi, mais, vous avez quel âge? Vous me faites penser à moi quand j'étais enfant... En vu de votre apparence, ce n'est pas logique, excusez-moi du propos. Mais depuis tout à leur, je me pose des questions. "

Demanda-t-elle, en douceur.

Le jeune homme ne perdit pas de temps et prit la parole assez vite.

" J'ai... "

Bafouilla-t-il. Elle attendit la fin de sa réponse, et fut surprise qu'il sorte une sorte de carnet pour pouvoir lui répondre.

* Amnésique? *

Pensa-t-elle, rapidement. Soit il regardait autre chose, soit c'était réellement pour son âge. Elle eut la confirmation juste après.

" 32 ans ! Heh... Je suis devenu vieux ! "

Elle le vit froncer les sourcils, mais elle ignorait pourquoi. En revanche, il ne faisait cet âge ni moralement ni physiquement. Ce garçon était une sacrée énigme à lui tout seul... Elle le vit ranger son carnet.

" Étrange. "

Commenta-t-elle.

" Sans vouloir vous vexez, vous ne les faites absolument pas. "

Elle regarda la poche où était le carnet.

" Ce carnet, il vous aide à vous souvenir de choses oubliées, n'est-ce pas? "

Demanda-t-elle, intriguée mais quand même un peu près sûre de ses dires.
Elle se rappelait d'un amnésique que son père avait essayé de soigner. Cette maladie était très délicate et assez compliquée. On ne peut en réalité pas rendre les souvenirs de quelqu'un. Comme ils lui appartiennent, il est impossible, même par magie, de lui restituer. Sauf si l'amnésie venait d'un sort de magie noire, bien entendu. Pour ce qui était de l'amnésie classique, les guérisseurs les plus doués pouvaient prétendre à au moins atténuer les effets, pour que la personne ne puisse plus oublier. Mais en aucun cas des souvenirs perdus ne pouvaient être restituer. Elle fit toute cette réflexion en attendant une réponse de l'homme face à elle.

Elle fut très surprise que l'homme lui tendit le carnet. Elle sentait bien qu'il lui était précieux et le trouva alors imprudent dans un premier temps. Il ne fallait pas donner comme ça à des inconnus une part de vie. Certains même avaient le pouvoir de connaitre l'intégralité d'une vie rien qu'à l'âge et au nom de la personne... Elle le trouvait naïf et insouciant.
Néanmoins, le sourire qu'il lui tendait en même temps que le carnet était pur, et effectivement innocent. Heureusement pour lui que Celywien était une bonne personne, car quelqu'un de mauvais se faisant passer pour bon auprès de lui aurait bien ce qu'il veut. Elle le considéra comme faible alors. Elle ne savait plus quoi penser de lui.
Et de toute manière, qu'allait elle faire de ce carnet? Elle lui demandait juste s'il l'aidait ce carnet, pas ce qu'il y avait dedans... Sa pensée s'interrompit quand il ouvra une nouvelle fois la bouche.

" Tout ce qu'il faut savoir se trouve ici ! C'est comme les agences touristiques ! "

Ce discours candide se ponctua d'un rire léger qui lui fit mal. Il avait le même rire que son petit frère décédé. Elle avait enfin remit ce sentiment de vécu sur un nom. Ce n'était pas à elle qu'il faisait penser, mais à son frère Elios. Le même rire, la même crédulité... Elle ne put pas se plonger longtemps dans ses souvenirs, l'homme reprenant la parole de nouveau.

"Et... comment dois-je t'appeller ?"

Elle remarqua alors qu'ils n'avaient même pas fait les présentations.

" Celywien. Ou Cely, comme vous voulez... "

Dit-elle, encore un peu dans ses pensées.

" Reprenez ceci, votre passé est précieux, ne le donnez pas à n'importe qui. "

Dit-elle, lui tendant le carnet, sérieuse.

" Une vie c'est précieux. Les notes d'une vie passé également, je n'ai aucun droit dessus, je n'ai pas à me l'approprier. "

Elle tendait le carnet vers lui.

Elle suivit du regard l'homme qui se levait devant elle et qui lui tourna le dos dans un sourire. Elle l'entendit lui parler alors.

" Tu sais, Cely "

Lui dit-il, retournant son visage face à son amie.

" Je ne suis pas insouciant. Je suis quelqu'un qui a foi en chacun, quelqu'un qui espère que les hommes seront, et resteront bons. Je suis peut-être seul, mais je garde au fond de moi l'espoir qu'un jour, Feleth brillera de nouveau. "

Il y avait encore un peu d'espoir pour que ceux qui luttaient contre le système pouvaient s'en sortir... Il était vrai qu'ils étaient un peu éparpillés partout, et qu'il était difficile de trouver un mouvement concis et qui avançait dans ses idées et ses actions. C'était même pour cela qu'elle partait pour la capitale, pour essayer de trouver un appui plus précis, ne pouvant pas éternellement travailler en solitaire.
L'homme reprit alors la parole.

" Je suis heureux de t'avoir rencontrée, Cely. Je pars de suite afin de chasser les papillons, je suppose que tu es toi aussi occupée en ce moment. Je serais d'ailleurs d'autant plus heureux de te revoir, afin que nous parlions à nouveau de la sorte. À vrai dire, ça m'a redonné l'espoir. "

Il disait qu'il avait de l'espoir. Ce même espoir évoqué plus haut, de celui de revoir des hommes bons. Il fallait les trouver. Elle le vit bouger, mais pu répondre pendant ses mouvements.

" J'ai cet espoir aussi. Je suis également contente de t'avoir rencontrer, Ether. "

Ce n'était alors qu'en fin de discussion qu'elle se permit de le tutoyer. Ça lui faisait bizarre quand même... Elle vit alors un papillon se déposer sur un de ses doigts.

" Je ne peux pas t'offrir quoi que ce soit d'autre. J'espère que ça te suffira pour te souvenir de moi."

Elle sourit, ravie du geste.

" Je ne risque pas de t'oublier Ether. Bonne route. "

Dit-elle, tout sourire en le voyant partir.

Elle reprit alors sa cueillette, pensant sereinement à cette riche rencontre grâce à cette riche cueillette.

THE END