''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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 Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation]

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Le Narrateur

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Le Narrateur
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Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation] _
MessageSujet: Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation]   Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation] EmptyMer 25 Mar 2020 - 0:22

Le jour peinait à se lever tant les nuages noirs étaient épais et masquaient un soleil d'été trop peureux d'éclairer les sombres ruines d'Ascelnoth. Gisante entre forêt, lac et marais, la ville abandonnée étaient parée d'un linceul noir et offrait un spectacle mémorable : les ruines étaient plus sombre que le ciel lui-même, installant une atmosphère oppressante. L'aspect inquiétant du lieu, vu de loin, n'était rien comparé au spectacle stupéfiant des cadavres qui jonchaient le sol par milliers. Ils étaient comme momifiés, vidés de leur sang, de leurs organes, certains même n'avaient plus aucun membre. Cet état de fait impliquait qu'au delà des cadavres gisants sur le sol de pierre, des membres comme arrachés faisait aussi office de décoration.

Dans la nature il y a toujours des bruits : animaux rampants ou volants, bruissement des feuilles au vent ... mais la cité était plongé dans un silence absolu : aucun bruit n'était audible à des lieues à la ronde. Naturellement, il est possible de trouver des zones silencieuses : sommets des montagne sans vent ou encore caverne, mais cela ne dure jamais très longtemps, car la terre vit. Ici, elle était indubitablement morte. Pas un son, seuls des ruines et des cadavres faisaient office de paysage.

Au centre de cette ville morte, se trouvait tout de même un être, bien vivant. Son corps sombre était immobile au milieu de ce qui devait être une place publique, debout et les bras levés vers le ciel comme s'il prenait la pose devant un sculpteur. Sa silhouette était élancée et gracieuse, véritable choc au milieu de ce paysage cauchemardesque.
Après plusieurs minutes d'immobilité parfaite, la silhouette bougea enfin. C'était celle d'une femme. Ses hanches étaient galbées et sa poitrine généreuse. De longs cheveux lui arrivaient jusqu'à la courbure des reins et comparé au décor autour d'elle, on pouvait percevoir sa taille et comprendre qu'elle était plus grande que la moyenne des femmes de Feleth.
Soudain, un rire vint transpercer le silence. Un rire pur : on entendait clairement de la joie dans ce rire. Une euphorie totale, qui rendait la scène purement et simplement horrifiante. Une femme riait de bon cœur en plein milieu d'un champ de cadavres déchiquetés et de ruines délabrées.

La scène était irréelle et perdura pendant plus d'une minute. Elle finit par se calmer, puis, après un bref instant sans bruit, se déplaça d'un pas léger vers l'une des cryptes qui donnaient sur la place et disparut dans les ténèbres de son entrée.

La ville, pourtant jonchée de cadavres, n'empestait pas le moins du monde, bien au contraire : une agréable odeur flottait. Une odeur indescriptible mais apaisante ...
Miya


Dernière édition par Le Narrateur le Mar 21 Avr 2020 - 20:49, édité 3 fois
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Gareth Valmort

Le marche-abysse

________________

Gareth Valmort
________________


Race : Humain
Classe : Lame noire
Métier : Mercenaire
Croyances : Nihiliste
Groupe : Les lames errantes

Âge : 29 ans

Messages : 39

Fiche de Personnage : L'histoire d'une enfance brisée.


Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation] _
MessageSujet: Re: Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation]   Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation] EmptyJeu 26 Mar 2020 - 12:28

A quelques lieues au nord des ruines agonisait une forêt.
De taille modeste et composé quasi-exclusivement d’épineux, l’agglomérat végétal avait perdu la majesté qui avait été la sienne depuis fort longtemps et semblait désormais condamnée à subir les affres du pourrissement pour sa prochaine et dernière décennie. Les troncs couverts de champignons s’effritaient au moindre contact, d’innombrables et gigantesques restes de sapins déracinés s’enfonçaient dans sa boue vomissant de la mousse et des cocons d’insectes de taille diverses se développaient sur les hauteurs, maintenus dans les airs par quelques filaments d’argents visibles à l’œil nu.
Au sein de cette forêt, le long de l’unique chemin encore plus ou moins praticable, progressait une cohorte d’hommes armés.
Fort d’une vingtaine de membres, le groupe était un rassemblement de soldats vétérans, d’anciens bandits et de barbares presque civilisés, engoncés dans des ensembles disparates d’armures de plates ou de cuir. La plupart se connaissaient depuis assez longtemps pour considérer leurs comparses comme des frères, d’armes certes, mais frères avant tout. La jovialité et l’excitation provoquées par de telles expéditions les rendaient, en temps normal du moins, prompts à la jovialité et aux blagues grivoises cependant, ici, à cet instant, le silence régnait. Ils piétinaient dans la boue, escaladaient les troncs d’arbres accidentés et arrachaient les ronces sur leurs chemins sans même pousser un juron, ne parlaient aux autres qu’à voix basse et qu’en cas de nécessité de premier ordre. Le professionnalisme de cette progression en disait long sur l’objectif qu’ils partageaient et sur la dangerosité supposée de ce dernier.
A la tête de la cohorte avançaient, côte à côte, le dirigeant de la compagnie et son banneret. Le premier, imposant et sinistre, dissimulait sa pâleur maladive et sa fatigue éternelle sous de sombres plaques d’aciers usées, partiellement recouvertes par une cape bleue-nuit. De son heaume entouré de tissus bleus ne s’échappait que quelques longues mèches de cheveux immaculées. La maladie qui rongeait son esprit comme son corps prenait la forme de l’énorme lame noire qu’il portait à plat sur son épaulière gauche, à la vue de tous. Le gantelet griffus refermé sur la poignée de l’arme crissait de temps à autres, lorsque la malveillance de l’arme s’extirpait du pommeau pour se matérialiser sous la forme de petites et fugaces volutes de fumée noire. Il s’appelait Gareth Valmort, mais ses hommes, à l’exception d’une paire d’entre-eux, le surnommaient -de plus en plus- le Marche-Abysse.
Le Banneret semblait être le parfait opposé de son compagnon de route. L’acier éclatant des quelques plaques visibles de son armure -recouverte par une jaque noire- toujours bien entretenue, reflétait la lumière là où celle de Gareth l’absorbait pour rester dans les ombres. Il avançait tête nue et heaume sous le bras, laissant à tous voir son visage aux traits fins et sans défaut. Là où le dirigeant de la compagnie se cramponnait machinalement à sa lame toujours dégainée, Alvin, lui, avançait posément, épée au fourreau et main gauche négligemment posée sur le pommeau. Même son titre de “Marche-Vent”, autant utilisé par les hommes que celui de son vis-à-vis, n’avait pas la même connotation. Il suscitait admiration et loyauté tandis que celui de Gareth évoquait crainte et soumission.
Cela n’avait rien d’un hasard.
Le chef des Lames Errantes n’avait jamais été un dirigeant proche de ses sous-fifres. Le chevalier sombre tirait sa réputation de son comportement froid et de la distance qu’il se savait obligé de prendre avec les hommes. Un capitaine n’était jamais un ami, simplement un exemple. On ne pouvait pas l’aimer, seulement le respecter. Tel était le fonctionnement classique d’une troupe.
Alvin, par contre, se devait de faire la liaison entre son capitaine et ses gars. En tant que lieutenant, il était l’homme que les autres devaient vouloir épauler lors des combats mais aussi celui à envier lorsque la meilleure prostituée de la taverne se jetait dans ses bras. Et il remplissait ce rôle à la perfection. Peut-être un peu trop, concernant les ribaudes.
“-Pourquoi Laune’ n’est jamais là lorsqu’on a besoin de lui.” Grinça Gareth, à voix basse en escaladant les restes d’un arbre en travers de la route. “Il aurait déblayé le chemin en traversant ces foutus arbres à coups d’épaules. Je l'ai déjà vu faire.” Enchaîna-t-il en se réceptionnant de l’autre côté. “Bon, il était gris. Mais n’est-il pas tout le temps gris?
Sans s’attarder d’avantage, ils reprirent leurs progressions en échangeant un ricanement.

Le contrat qui les avait mené ici n’était pas exactement ce qu’on qualifiait de “typique” dans le milieu. Le patron d’une caravane marchande, que Gareth avait vite identifié comme la couverture d’une bande de receleurs et de pilleurs de champs de bataille, s’était un peu trop rapidement entretenu avec le chef des lames pour présenter ce qui, selon lui, se résumait par : “Une simple mission de reconnaissance”.
“Vous y allez, vérifiez qu’aucun des morts ne bouge, puis revenez” Avait-il résumé, l’air faussement détendu.
Gareth avait éclaté de rire en récoltant la prime d’avance. Le montant était risiblement bas, même pour ce genre de gus. Et la face qu’affichait l’employeur en disait long sur ce qu’il soupçonnait. Des morts pouvant potentiellement se mettre à bouger, entassés près de ruine millénaires ? Gareth comme Alvin avaient déjà affronté un certain groupuscule de fous furieux se faisant une joie de créer ce genre de scénarios.
Alors, calmement mais avec une menace clairement perceptible dans le ton de sa voix, Gareth avait expliqué que ses Lames n’étaient pas nées de la dernière pluie et qu’une simple mission de reconnaissance aurait pu être effectuée par n’importe quel clampin solitaire, pour la même somme. Lorsqu’on s’adressait à des professionnels, on se devait de les payer convenablement ou, au moins, d’être honnête avec eux. Sans ajouter un mot de plus, l’employeur avait triplé le montant de la somme initiale.
Tout en recomptant le premier versement, le Marche-Abysse s’était interrogé. Les rumeurs n’étaient pour la plupart que ça, des rumeurs...Mais parfois, lorsqu’elles s’avéraient exactes, elles devenaient des tombeaux. Des choses infiniment mauvaises pouvaient se cacher derrière des on-dits...Des maléfices qui n’avaient rien à voir avec d’honnêtes batailles entre deux camps humains, des horreurs que son épée recherchait et que ses hommes détestaient.  
Craintif, le dirigeant de la caravane lui avait souhaité bonne chance avant de se réfugier dans sa roulotte.
La main gauche fermement refermée autour de la poignée de Sanglot, Gareth avait ordonné aux lames de se préparer.

Et prêts, ils l’étaient. Une journée complète de préparation, rien que ça. Établissement du plan, vérifications des armes et armures, mise en place d’un point de rendez-vous mais aussi -surtout- duels d'entraînement.
Beaucoup de duels. Pas assez pour les épuiser sur plusieurs jours, mais assez pour brûler les graisses, réveiller la combativité, et dormir du sommeil du juste jusqu’au matin. Les gars étaient frais, maintenant. Peut-être un peu courbaturés, mais au moins étaient-ils tous éveillés et préparés.
Alvin et Gareth y avait participé aussi, l’un contre l’autre. Le premier s’était mis en tête de travailler sa force et son endurance en usant d’un long espadon, l’autre ses réflexes et son agilité via une paire de légers coutelas. En échangeant ainsi leurs “spécialités”, le temps de quelques passes d’armes, les deux chevaliers s’étaient forcés à sortir de leurs zones de conforts pour aiguiser leurs capacités d’improvisations.
Le fait qu’aucun d’eux n’ait accepté de perdre ou de renoncer même après la première heure avait attiré les regards et détruit -au passage- une bonne partie de l’arène improvisée dans laquelle l’affrontement s’était déroulé. Et lorsqu’au final, lors d’une parade malavisée, les lames des deux coutelas avaient éclatées sous le poids de l’espadon, Gareth avait aussitôt risqué le tout pour le tout en désarmant d’une torsion de poignet son camarade emporté par l’élan de son arme, pour ensuite jeter l’espadon hors du cercle de combat. Sans lames, le match nul avait été déclaré sous les rires et les applaudissements des hommes venus observer la scène.

Le grand Jonah rejoignit le duo de chevalier au pas de course. Il était accompagné par deux silhouettes longilignes vêtues de noir : les éclaireurs de la troupe.
“-Patron !
Gareth réprima un tic nerveux à l’entente de l’exclamation. Son agacement fut perçu par Sanglot, qui tenta de le décupler pour forcer son propriétaire à frapper l’importun.
“-Moins fort.” Grinça-t-il en serrant les dents.
“-Pardon.” Se corrigea aussitôt Jonah en reprenant son souffle.”Mais les jumeaux ont trouvés quelque chose, dans les ruines.
Le Marche-Abysse tourna son regard vers les deux concernés : Leurs traits grâcieux et leurs oreilles pointues ne laissaient aucun doute quant à leur appartenance à la race des Elfes, même si l’expression taciturne qu’ils partageaient n’avait rien à voir avec l’aspect souriant et rieur que les croyances générales attribuaient trop souvent à cette famille. La plus causante des deux s’appelaient Adélia, une belle femme aux traits fins experte dans le tir à l’arc et l’espionnage, servant aussi d’interprète à Adélard, son frère muet et défiguré, plus tourné vers l’assassinat et les tactiques de terreur avec ses deux lames courtes. Elle allait tête nue tandis qu’il dissimulait son visage en lambeaux sous une épaisse couche de tissu noir, enroulé autour de son crâne.
“-Parle.” S’enquit Gareth en scrutant les alentours.
“-Il y a quelqu’un au milieu des morts. D’en vie. Une femme. Folle, à-priori. Mais pas une victime.
Le Marche-Abysse plissa les yeux. Le fil de ses pensées s’accéléra à mesure qu’il établissait ou évincait des théories basées sur cette nouvelle infos.
“-Décris-la. Est-ce que tu as vu quelque chose, sur son accoutrement, qui ressemblait à une broche?
Adélia s’exécuta en omettant aucun élément que ses yeux d’elfes avaient relevé. Son attention pour le détail rendait le rapport proche de celui qu’on aurait pu avoir d’une dissection.
“-D’accord.” Gareth soupira. Une femme folle et nue, au milieu d’un massacre d’ampleur considérable. Ce genre de constat lui laissait un arrière-goût de déjà vu. Ce qui s’était passé dans les Grandes étendues, ses péripéties avec Dumbark Sang-noir, lui revinrent par flash. Des flash horriblement désagréables.
Les fils du crépuscule. Se délecta la voix dans sa tête. Nous aimons leur compagnie.
Par pure vengeance mesquine, il enserra un peu plus la poignée de son épée. Le métal crissa et la voix se tût. Satisfait, il reprit.
“-Jonah, arrête les gars. Etablissez un périmètre de sécurité en attendant notre retour.
Le grand blond acquiesça puis s’éclipsa sans attendre la suite.
“-Les jumeaux : conduisez-nous là-bas. Je veux voir où cette cinglée est partie se cacher.
Les deux faméliques silhouettes hochèrent la tête de concert. Finalement, Gareth se tourna vers son banneret.
“-Tu es plus discret que moi, alors pour cette fois je vais fermer la marche.


Dernière édition par Gareth Valmort le Mar 4 Aoû 2020 - 0:52, édité 1 fois
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Alvin Lodrok

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Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation] _
MessageSujet: Re: Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation]   Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation] EmptyJeu 26 Mar 2020 - 13:53

Marchant silencieusement dans la boue, j'observais les alentours. Nous progressions minutieusement depuis plusieurs heures déjà, scrutant chaque recoin d'ombre, chaque parcelle de terrain pouvant abriter le moindre maléfice. En duo avec Gareth, je tentais autant que faire se peut de garder la tête froide face aux pensées qui traversaient mon esprit fatigué. Nous avions accepté un contrat difficile, et il était évident que la nature potentielle de ce dernier n'était pas issue de quelques brigands.

Retenant un énième grognement alors que je repoussais de ma main gantée une ronce un peu trop sur mon passage, j'écoutais les sons qui m'entouraient. Pas un bruit, à part les sons de notre propre progression. De nouveau, ce sentiment désagréable glissa le long de mon échine. Comme une impression de déjà vu que j'aurais souhaité ne jamais connaître de nouveau. La mort s'était indubitablement fait maîtresse de ces lieues. Même les vents, qui m'étaient pourtant si familiers, ne pouvaient être sentis. Une sombre magie avait œuvré dans la région, j'en étais presque certain. Je fus alors sorti de mes pensées par Jonah et les jumeaux qui venaient de nous rejoindre. Écoutant leur rapport avec Gareth, nous nous lancions finalement dans une reconnaissance forcée. Cette fois, avec ma propre personne devant mon capitaine. La description que nous reçûmes ne firent que me conforter dans l'idée que le Mal était à l'oeuvre et que nous allions probablement risquer gros dans les heures qui allaient suivre. A mesure que nous progressions, je remarquais cette odeur dans l'air. Quelque chose d'apaisant, d'enivrant, comme le doux parfum d'une femme que l'on vient de conquérir. Une odeur bien trop agréable aux vues de notre situation pour être naturelle. Arrêtant mes camarades en silence, je tapotais mon nez tout en fixant Gareth. Son hochement de tête ne fit que me renforcer dans mes convictions. Sortant un foulard de la sacoche qui ornait ma ceinture ainsi qu'une flasque d'alcool que je réservais normalement pour désinfecter en urgence mes plaies ou en cas de coup dur, j'arrosais le tissu allègrement, afin de l'imbiber autant que possible. Par la suite, je plaçais le foulard sur mon visage, le serrant au maximum afin qu'il se plaque contre mon nez. L'odeur à la fois mielleuse et acide de l'alcool s'empara alors de mon odorat, remplaçant l'odeur agréable qui flottait dans l'air. Toujours en silence, je plaçais cette fois mon heaume (une barbute à visière) sur mon crâne, afin de libérer mes deux bras de toute charge et piéger définitivement le tissu humide. D'un signe de tête approbateur, les jumeaux continuèrent leur route afin de nous guider. Sans doute avaient-ils déjà procédé au même genre de protection sommaire.

Nous arrivâmes finalement à l'endroit qui nous avait été indiqué. A moitié accroupie dans la boue et les broussailles, j'analysais notre nouvel environnement en silence. Un flot de morts incessant, des centaines, probablement des milliers de morts, étendus plus ou moins sur le sol dans un charnier nauséabond. Si aucune odeur n'arrivait jusqu'à moi, un profond dégoût s'empara de mon corps à la vue d'autant de macchabées. Était-ce là l'oeuvre de l'Ordre du Crépuscule? Il n'aurait pas été étonnant que dans une de leur représailles, ils causent autant de souffrances. Mes yeux glissèrent le long des corps jusqu'à remonter aux ruines en elles mêmes, ou tout du moins ce que nous pouvions en percevoir depuis notre cachette. Aucune bannière ne flottait, aucun signe distinctif clamant le massacre. Aucune revendication de la secte de fanatique. Mais le plus inquiétant surtout, aucune femme. Il était évident que cette dernière n'était pas vraiment loin. Les dispositions de quelques membres pendant contre la roche ne laissaient aucun doute sur le fait qu'il s'agissait là d'un lieu de "vie" ou tout du moins, d'un emplacement sacrificiel. Aussi, la description que les jumeaux nous avaient fait permettait d'arriver à une conclusion évidente. Cette cinglée se trouvait là, un peu plus loin devant nous. L'un des jumeaux me fit alors signe, attirant mon attention alors qu'ils montraient un petit amoncellement de terres et de roches plus loin qui nous offrirait une meilleure vision globale de la zone. Acquiesçant, je les suivais, Gareth fermant toujours la marche de notre progression et couvrant mes arrières.    

Le petit talus nous offrit effectivement un meilleur point d'observation, même si nous restions loin des ruines en elles même et du charnier. A vrai dire, il aurait été stupide d'avancer d'avantage sans plus d'informations. Nous ignorions encore si la femme aperçue était seule dans les environs, et si les morts étaient tous véritablement... Morts. M'allongeant cette fois et rampant dans la terre humide jusqu'à l'extrémité de la bosse naturelle afin d'analyser les ruines, je remarquais presque au même moment qu'Adélia ce qui ressemblait à une sorte de crypte, ou grotte. A vrai dire, il y en avait plusieurs, ce qui ne nous aidait pas réellement pour localiser l'individu dont avaient parlé nos deux éclaireurs. Même si, selon toute vraisemblance, la "femme" était allée se réfugier à l'intérieur de l'une d'elles. Si l'envie de me lancer de suite dans l'exploration de ces cryptes trotta dans mon esprit, la raison m'empêcha de céder et de nous faire plus avancer encore vers l'une de ces entrées. D'un signe de tête en direction de mon capitaine, je quittais ma position une fois le signe de tête retourné afin de revenir à son niveau. Quelques instants plus tard, nous quittions cet étrange et morbide spectacle pour nous enfoncer de nouveau dans les pseudos-bois qui entouraient les ruines.

Curieusement, le retour vers nos hommes me parut plus long que notre aller. Peut-être était-ce là que mon esprit qui me jouait des tours, mais je n'aimais pas vraiment cette impression. Pour être tout à fait honnête, je n'appréciais pas réellement ce qu'impliquait les morts que nous avions aperçus. Mais l'or avait parlé, et nous devions tirer le tout au clair, surtout compte tenu qu'il était maintenant évident qu'une réelle menace se trouvait dans la région. Faire demi-tour à présent aurait été à la fois risible, néfaste pour notre réputation, et dangereux. Après avoir côtoyé l'Ordre et l'avoir parfois affronter, je ne savais que trop bien les méthodes qu'employaient ceux de ce genre. Des prédateurs pensant traquer des proies plus faibles, savourant chacun des instants où ces dernières fuient face au danger, face à eux. Au bout d'un moment, nous tombions enfin sur nos compagnons d'armes, qui avaient selon nos instruction dressé un périmètre de sécurité. Divers lances dressées vers le vide, couvertes par un membre visant de potentiels intrus d'un arc ou d'une arbalète. Les quelques visages interrogateurs qui nous réceptionnèrent démontraient amplement l'inquiétude de nos camarades. Eux aussi sentaient que quelque chose d'anormal rôdait dans la région. Après tout, nous n'étions pas partis avec les nouvelles recrues. Tapotant l'épaule de Gareth pour attirer son attention, je lui murmurais quelques mots évitant au maximum de ne faire trop de bruit.

- Je vais voir les gars pour être certains qu'aucun d'eux n'ait remarqué quelque chose. Un mouvement ou quoi. J'te laisse décider de la marche à suivre, et j'te dis s'ils ont vu un truc.

Reportant par la suite mon attention vers nos frères d'armes, je commençais donc à relever la moindre information perçue.         
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MessageSujet: Re: Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation]   Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation] EmptySam 28 Mar 2020 - 6:15

Loin, dans le néant insondable d'une crypte abandonnée, une femme descendait, les pieds nus. Le doux bruit de ses pas sur la pierre moussue qui résonnait dans les escaliers aurait pu être rassurant si l'atmosphère n'était pas si oppressante. L'escalier offrait à peine la hauteur suffisante pour qu'un être humain n'ait pas à se baisser. La largeur n'était pas en reste, puisque qu'elle ne faisait que se rétrécir depuis l'entrée et qu'aucune lumière ne parvenait dans ces ténèbres. Malgré tout ça, elle continuait d'avancer.
Une fois la descente terminée, un couloir fait de blocs de pierre, plus large et uniforme, se dessinait devant elle. Tout le long de ce couloir, on pouvait percevoir des centaines de petites lueurs immobiles, uniformément réparties sur les murs, au plafond mais aussi au sol. Avançant toujours d'un pas assuré, elle progressait.
Au fur et à mesure de son avancée, un concert de chuchotements sinistres, appuyé par un entremêlement de sons, recouvrit le bruit de ses pas. Une main décrépie se tendit lentement devant elle depuis le plafond. Elle continua sans même y faire attention et la main se retira d'elle même sur son passage. Plusieurs minutes passèrent et le couloir déboucha finalement sur sur grande salle, éclairée par une seule torche dont la flamme n'allait pas tarder à mourir.
La pièce était grande et vide. C'était un tombeau, de nombreux cercueils de pierre étaient encastrés dans la roche, certains ouverts. La torche peinait à éclairer mais une silhouette assise se dessinait dans un coin. L'arrivée de la jeune femme la fit réagir. Elle se leva lentement et ferma un des cercueils. Une voix d'homme retentit, calme et posée.
"Ça y est ? Tu as terminé ?

La jeune femme qui ne l'avait pas remarqué, se tourna vers lui d'un air joyeux. Elle n'avait pas de vêtements à proprement parler. Seul un grand nombre de bandelettes de cuir noir, comme fusionnées à sa peau mauve, couvrait presque tout son corps, laissant ressortir ses formes sans pudeur. L'homme qui venait de la questionner était à peine plus grand qu'elle. Sa peau pâle faisait presque disparaitre ses muscles fins, pourtant bien dessinés. Il n'était équipé d'aucune armure, vêtu simplement d'un pantalon et des bottes noires. Son visage était fin et ses traits ne trahissaient qu'une seule émotion : l'ennui.
- Oh oui ! Et Il sera content ! J'ai recueilli beaucoup d'informations en quelques jours. Notamment concernant les grandes cités. J'ai entendu plein de récits différents et il y a tellement de monde ! Tellement d'individus intéressants ! Des tas d'histoires de pouvoir et de clans, j'en frémis d'avance.

Il avait posé la question d'un ton machinal à cette femme qui bondissait de joie telle une adolescente amoureuse pour la première fois. Après lui avoir répondu, elle chercha quelque chose du regard ... ou plutôt quelqu'un.
- Tiens ? Où est passée Aldéria ?

L'absence de la sus-nommée ne surprenait aucunement l'homme qui, sans un mot, se dirigea vers le fond de la pièce, poussa un pan entier de mur qui se mit à pivoter. Derrière, se trouvait un portail.
- Elle est partie assurer nos arrières, histoire de voir si personne ne t'a vu, tu es tellement impotente pour déceler les ennemis que c'en est presque dangereux qu'Il te confie ces missions.

- Hoho ! fit-elle avec un radieux sourire, ne serait-ce pas de la jalousie que j'entends dans ta voix ? Héhé ...

- Je ...

- Je rigole ! je voulais juste voir ta réaction, je suppose qu'elle nous rejoindra rapidement. Il faut aller Lui faire un rapport donc je pars la première, à tout de suite si on est pas séparés par le trajet !"

La jeune femme traversa le portail et disparut. L'homme, immobile, poussa un profond soupir, puis après plusieurs secondes, passa le portail en souriant légèrement.
***

Hors de la ville, dans les sous bois, une troupe venue éclaircir le mystère des cadavres et de l'être présent sur les lieux, était en état d'alerte maximal. Chaque membre était concentré sur le moindre son pouvant révéler la position d'un ennemi. Lances levées et arbalètes prêtes à tirer, ils se retournèrent tous vers le groupe venu les rejoindre après leur reconnaissance. Après quelques mots échangés, l'un d'eux, possédant des épaulières bien entretenues, se détacha des autres et s'adressa à un homme en armure d'acier gris.
"Je vais voir les gars pour être certains qu'aucun d'eux n'ait remarqué quelque chose. Un mouvement ou quoi. J'te laisse décider de la marche à suivre, et j'te dis s'ils ont vu un truc.

Ce murmure ne lui avait pas échappé. Elle écoutait.

Il se dirigea vers l'un des ses compagnons mais avant qu'il n'ait eu le temps de prononcer un seul mot, le mercenaire à la lance fit son rapport : "Rien à signaler, seulement la même impréssion que tout le monde ... quelque chose ne va pas ici. Et j'ai l'intuition que ça va nous tomber dessus." Il acquiesça, l'air grave. Il savait que son compagnon d'arme avait raison. La situation était plus grave que prévue. Un autre lui fit un rapport similaire. Un troisième fixait le vide, d'une concentration extrême, si bien qu'il n'avait pas vu l'homme à l'armure argenté s'approcher de lui.
- Alors...

Il fut coupé par un mouvement de main, comme si le lancier donnait un ordre. Au premier abord on pourrait s'en offusquer, mais pas ici, pas maintenant. Prenant la menace très au sérieux, les deux regardèrent finalement dans la même direction. Un simple buisson leur faisait face, deux arbres se tenaient juste derrière, pourvus de quelques branches avec une dizaine de feuilles miraculeusement encore vivante ... mais qui décrépirent, séchèrent et se désintégrèrent sous leur yeux en moins d'une seconde. Ils n'étaient définitivement plus seuls.
- Vous êtes très doués, me repérer n'est vraiment pas chose aisée. Pauvres humains fait de chair, vous auriez vraiment mieux fait de ne pas me voir, vôtre mort aurait été rapide.

La voix qui surgissait devant les deux hommes fit se retourner tout le monde dans la même direction. Elle était féminine, fluette et douce. Un nuage apparut sous leurs yeux, prenant forme de secondes en secondes. Une femme, entièrement faite de nuage, se matérialisait face à eux. Les hommes, malgré la surprise, restèrent concentrés, prêts à se battre ... prêts à survivre. Drapée d'une robe nuageuse, l'apparition avait les cheveux très longs, lui arrivant jusqu'aux chevilles. Elle avait les yeux clos et le visage totalement dépourvu d'émotions. Les volutes cendrées caressaient les deux arbres entre lesquels elle flottait à deux mètres du sol. Avec une perception aiguisée, on peut apercevoir qu'au toucher des volutes, les arbres, tout comme les feuilles précédemment, décrépissaient et tombaient en poussière.
- Il est rare de trouver des humains qui ne fuient pas à ma simple vue. Braves, dites-moi vos noms que je les grave à jamais dans ma mémoire.


Dernière édition par Le Narrateur le Mar 21 Avr 2020 - 20:49, édité 2 fois
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Gareth Valmort

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MessageSujet: Re: Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation]   Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation] EmptySam 4 Avr 2020 - 16:43

Ça, c’était inédit.
Une sorcière faite de nuage, flottant au-dessus du sol en affichant une attitude indubitablement menaçante malgré l’absence d’émotions sur ses traits, demandait le nom des braves se tenant face à elle, prétextant qu’il était rare de ne pas fuir à sa vue.
Si ses dires d’égocentrique maléfique ne changeaient pas trop de ceux de la piétaille de l’ordre ou de n’importe quelle autre créature magiques ayant un minimum de pouvoir, son apparence et la pourriture que sa seule présence générait avait le mérite d’être surprenante.
Surprenante et inquiétante. Les lames tranchaient difficilement les adversaires déjà réduits à l’état gazeux.
Le regard atypique du chevalier sombre se posa sur le banneret de la compagnie. Son ami était-il capable de dissiper ce type de maléfices via la magie du vent? Prendre le risque de tester une telle théorie dans l’état actuel des choses ne pouvait que mener au drame.
Ses hommes tournaient autour de l’apparition en prenant soin de ne pas trop l’approcher. La façon qu’ils avaient de tenir leurs armes nerveusement en disait long sur l’état d’esprit général : Ses lames étaient venues ici, s’étaient entraînées et préparées, pour faire face aux horreurs habituelles. Des morts-vivants. Un clan d’orque. Dans le pire des cas, une bande recluse du crépuscule. En tout cas ; des adversaires trépassant -pour la plupart- lorsqu’on leur tranchait la tête.  Ils ne s’étaient clairement pas attendus à devoir affronter un putain de nuage.
Et lui non plus.
Cet adversaire est plus fort que toi. Se gaussa le cancer de ténèbres ayant élu domicile dans son esprit. Tu ne peux pas tuer ce qui est immatériel.
Pour une fois, Gareth tomba d’accord avec Sanglot. Sa spécialité était...Disons, plus terre-à-terre. Plus physique.
Pour gagner du temps, le Marche-Abysse opta pour la prise de parole. Dans une attitude de défi, il s’avança d’un pas et planta Sanglot dans la boue face à lui. Là, les deux mains posées sur le pommeau de l’arme, le mercenaire déclara d’une voix forte :
“-Je suis le Marche-Abysse. Chevalier-Mercenaire, tueur de monstres et grand patron de cette bande de joyeux lurons que tu as l’air de vouloir menacer du haut de tes petits nuages.” La provocation se devait de rester légère. Il fallait simplement montrer assez de désinvolture pour rassurer les troupes sans pour autant déclencher immédiatement un combat. En outre, le commandant avait prit soin de ne pas donner son nom entier à la créature. Autant ne pas trop lui faciliter la tâche.
Pitoyable. Grinça la voix désincarnée de son arme en grattant l’intérieur de son esprit. Ce que tu défis, ce n’est pas la messagère d’une bande de pouilleux mortels. Laisse moi faire.
La sensation qui s’ensuivit n’eût absolument rien d’agréable. Une sorte de mélange entre une crise de démangeaison intense et l’impression de sentir sa propre peau bouillir. Pas de douleur à proprement parler. Seulement un malaise grandissant, s’étendant du bout de ses doigts jusqu’à son crâne en ébullition.
L’effet du sortilège se manifesta progressivement. De minuscules particules d’apparences cendreuses se détachèrent de la lame de Sanglot pour virevolter librement dans l’air. D’abord quelques-unes. Puis des dizaines. L’effet s’étendit jusqu’aux mains enserrant le pommeau de l’arme. Recouvrant les gants, puis les bras… L’armure entière du chevalier se mit bientôt à fumer, vomissant des cendres enveloppées dans une fumée noire à l’allure nocives. Un bruit sourd accompagnait la manifestation ; il évoquait la respiration étouffée d’une créature inconnue mais indubitablement menaçante qui attira quelques regards inquiets du côté des soldats sur place.
La femme-nuage s’éclipsa. Tout simplement. L’instant d’avant, elle les dominait depuis les airs. Un battement de cœur plus tard, seul demeurait son souvenir et la pourriture environnante.
Alors Gareth s’accorda le droit de bouger. Ou plutôt, celui de ricaner.
“-Pas très courageux ce petit nuage.” Observa le grand Jonah en reprenant le ricanement de son chef.
Quelques rires soulagés retentirent. Certains, néanmoins, conservèrent une attitude méfiante que le Marche-Abysse devinait causée, en partie, par le nouveau tour de Sanglot.
Celle-ci, par ailleurs, s’était tue à l’instant où la sorcière avait disparu, accompagnant son départ d’un rire désincarné que Gareth avait presque réussi à trouver de bon ton. Après tout, pour une fois, sa lame lui avait rendu service.
La seule question demeurant restait bien sûr : À quel instant la contrepartie allait se manifester?
“-Bon.” Enchaîna-t-il en reposant l’arme sur son épaule alors que les dernières particules cendreuses s’extirpaient de la poignée pour disparaître dans les airs..”Maintenant ils savent que nous sommes là.” Le chevalier-mercenaire éleva la voix.”On se bouge, ne leur laissons pas le temps de se préparer !


L’acier frappe contre l’acier. Il saigne. Ils saignent tous. Même le ciel. Même l’horizon. Tout est rouge. Ce n’est pas normal. Le gris domine tout en ces lieux habituellement. Sa dernière victime en date se tortille, la gorge compressée et lacérée par sa main gantée. Les griffes de son gantelets s’enfoncent profondément à l’intérieur de la chair molle. Lorsque la trachée s’ouvre et que la vie s’en écoule à gros bouillon, il ne prend même pas la peine de baisser les yeux pour observer l’œuvre de la mort. Un autre adversaire approche, brandissant une hache à deux mains qui hurle plus encore que son possesseur. Alors qu’il se prépare à la frapper, sa prochaine victime est fauchée au milieu de sa course par la charge de bouclier d’une montagne de muscle enfermée dans une armure impénétrable. Ils échangent un regard. Le hochement de tête que la bête caparaçonnée lui adresse signifie qu’ils sont alliés. Et donc, qu’il doit trouver une autre cible.
“-En bas.” Annonce le porteur de bouclier, sa lame plantée en travers d’un poitrail fendu.
Son regard s’abaisse. Et contemple. En bas. Aux pieds de cette colline souillée de cadavres qu’il ne se souvient pas avoir grimpée...S’approche le flot. Une horde de créatures cauchemardesques et sans forme hurlant et bavant des défis étant destinés au démon caparaçonné, à son maître et...A lui.
Il partage sa joie silencieuse avec ses quelques guerriers encore debout. Une chose-lézard large comme un bœuf et trois fois plus haute lâche un rire tonitruant qu’il reprend avec joie en enserrant la poignée de son arme à deux mains.
Le flot se rapproche. La marée inarrêtable veut goûter son sang. Sentir ses tripes. Ils se piétinent les uns-les-autres pour parvenir en premier tout en haut.
Une unique larme coule sur sa joue.
C’est magnifique.
Il n’a pas besoin de donner l’ordre de charger pour que ses derniers guerriers se jettent avec lui dans la mêlée.


Le Marche-Abysse recouvra ses esprits aussi discrètement que possible. Stopper sa marche aurait été une erreur susceptible de trahir sa confusion, aussi poursuivit-il en conservant le même rythme que son banneret à ses côtés. Un simple regard à droite. Puis un autre à gauche, juste histoire de se localiser. La forêt. Ils ne l’avaient pas encore quittés.
Nous ne sommes sur les chemins que depuis quelques minutes. Déclara la chose, manifestement amusée par sa confusion. Ils ne se doutent de rien, sauf peut-être le pantin du Fils.
La créature évoluait vite. Le fait qu’elle ait pu prendre le contrôle de son corps, singer ses mouvements et berner ses hommes le temps d’une marche le terrifiait. Elle ne s’était mise à parler que quelques mois plus tôt et maintenant…
Maintenant sa lame pouvait le contrôler.
Qui? Rétorqua-t-il en apercevant les formes filiformes des jumeaux, une vingtaine de mètres plus loin en avant.
Celui que tu nommes ami. Tu as vu, alors?
Oui. En réalité, Gareth n’avait jamais été aussi peu sûr de sa propre vue. C’était irréel. Comme un cauchemar.
Un rire hautain retentit dans son crâne, vibrant jusque dans ses dents.
C’est parce que ton espèce est trop faible pour appréhender la grandeur du monde d’où je viens. Mais tu y parviendras, un jour.
Gareth décida de l’ignorer. Il sentait poindre l’épuisement de la créature à travers ses quolibets. L’effort de la possession avait dû lui coûter beaucoup. Beaucoup trop pour espérer retenter cela avant des semaines. Elle n’était plus un danger, pour l’instant. A l’inverse de la sorcière nuageuse et des autres saletés que le chevalier-mercenaire supposait présente dans les ruines.
D’ailleurs, qu’était-ce donc? Elle n’avait pas immédiatement déclaré son allégeance à l’ordre, ce qui n’indiquait pas pour autant qu’elle n’y était pas liée. Cependant le fait que ses hommes n’aient pas été immédiatement pris d’assaut par une centaine de cinglés et de cadavres réanimés après la disparition nuageuse marquait une première singularité notifiable. Sa lame l’avait-elle à ce point terrifiée? Personne n’était assez dupe pour y croire, surtout pas lui. Alors quoi? Qu’est-ce qui pouvait bien se tramer ici-bas?
La marche se poursuivit silencieusement jusqu’aux abords des ruines. Là, près du talus où ils avaient jetés un premier coup d’oeil, Gareth et Alvin attendirent que les éclaireurs s’assurent une dernière fois que rien n’avait changé autour du charnier avant de penser à un plan.
Le plus surprenant s’avéra être le fait qu’effectivement, rien n’avait changé.
Gareth congédia les jumeaux d’un geste de la main sans accorder un regard au reste de la troupe piétinant dans la boue, derrière-lui. Les gars ne se sentaient pas à l’aise. Ils attendaient un ordre. Mais la précipitation n’était -pour une fois- pas une option envisageable.
“-Nous devrions brûler ces corps.” Confia-t-il à Alvin en sentant l’amusement de sa lame poindre à travers la brume recouvrant encore son esprit. “Ils sont vides. Séchés. Ils pourraient avoir été infectés par...Quelque chose.” Un coup d’oeil en direction de la végétation pourrissante autour d’eux lui décrocha un grognement. “Mais le terrain ne nous permet pas ce genre de luxe. Alors nous allons devoir faire sans. Je veux que tu prennes quelques gars avec toi pour sécuriser l’extérieur de l’entrée de la grotte. Pas l’intérieur. N’entrez pas sans moi. Pendant ce temps, avec les autres, je vais m’occuper de fouiller la zone. M’assurer que rien de mauvais ne pourrait se cacher parmi les corps.
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MessageSujet: Re: Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation]   Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation] EmptyJeu 9 Avr 2020 - 14:30

L'arme au clair, j'avais observé tout du long l'étrange apparition qui se trouvait au dessus de nous. Si je devais avouer une chose, c'était bien que cette créature éveillait en moi une étrange curiosité. Faite de nuages et exposant clairement une assurance digne des sbires illuminés que nous avions déjà croisé, il était évident que cette, chose, se pensait nettement supérieure à nous. A vrai dire, cela me frustrait un peu, de savoir qu'on nous prenait encore pour de la simple piétaille ignorante des dangers surnaturels. Nos troupes étaient férus des combats, qu'il s'agisse d'affronter humains, elfes, orcs ou bien créatures surnaturelles. De plus, nous n'étions pas venus ici avec des nouvelles recrues, mais bien des frères d'armes vétérans, habitués au chaos que peu apporter la magie. Même si pour l'occasion, il était visible que pas mal d'entre eux doutaient de leur capacité d'infliger des dégâts à une créature éthérée. De plus, je n'avais pas dans l'idée qu'un potentiel affrontement avec la créature nous soit réellement bénéfique. Nous ignorions encore trop de choses sur l'endroit où nous étions, et si elle était bien à l'origine, de tous les corps que nous avions vu.

Ce fut Gareth, qui était arrivé à mes côtés, qui prit la parole et entama une légère provocation face à la créature. Si je m'amusais de ses mots, la démonstration qu'il fit eu le mérite de faire fuir la créature, et d'éveiller en moi un étrange souvenir. Une mémoire issue d'un songe que j'avais eu, dans les montagnes, et qui me terrifiait encore à l'idée qu'il ne se produise un jour dans la réalité. Chassant cette désagréable impression de mon esprit, j'affichais un sourire amusé face à la remarque de Jonah. Il m'était inutile de douter de l'état de mon ami, pas ici, et pas dans ces conditions. Nous reprîmes donc finalement la route, avançant cette fois avec le groupe entier en direction du charnier situé plus loin. Cette fois, toutes nos armes étaient sorties, les miennes y compris, afin d'être sûrs de pouvoir se battre si nous rencontrions de nouveau quelconque créature ou opposition. Je marchais, légèrement sur la gauche de mon ami, lorsque mes yeux passèrent de nouveau sur lui. Il avait beau marcher comme à son habitude, son arme sur l'épaule, que quelque chose me dérangea. Comme une intuition sifflante, une alerte. Ce qui avançait, là, devant moi, ce n'était plus mon frère d'armes. C'était quelque chose de bien plus sombre. Je ne saurais dire ce qui me faisait penser cela à vrai dire, peut-être était-ce un simple instinct qui s'éveillait, peut-être les doutes déjà présents que les présages de l'Enfant m'avait laissé? En tout cas, même les "vents" qui entouraient habituellement mon compagnon semblaient avoir changé. Ma main se serra un peu plus sur la poignée de mon arme, comme si mon corps se retenait lui même d'attaquer Gareth. Une voix résonna dans mon esprit, alors que je me demandais si nous n'étions pas tous victime de l'étrange nuage aperçu plus tôt et d'une potentielle illusion, nous menant à notre trépas. La voix résonna de nouveau dans mon esprit, une voix féminine, que je ne connaissais que trop bien. Mon torse brûla alors, à l'endroit même où se situait mon collier.


" Crois en lui, mon amour. Crois en lui. "

Mon corps se relâcha alors, d'un seul battement de cœur, tandis que la désagréable impression que j'avais eu envers Gareth s'en allait également. Cet étrange soulagement qui s'engouffrait dans mon esprit éveilla cependant une nouvelle curiosité, de nouvelles questions que je me posais à présent. Était-ce vraiment la voix d'Elyse que je venais d'entendre? Pourquoi mon collier avait-il brûlé? Pourquoi diable, la magie s'insinuait-elle constamment dans les affaires mortelles? Toutes ces questions, cependant, se devaient d'être remises à plus tard, car nous arrivions alors au niveau du charnier et des cryptes qui je le devinais, recelaient probablement de nouveaux dangers qui allaient demander toute mon attention.

A notre arrivée, et suite au retour des jumeaux, je constatais que rien n'avait visuellement changé. Tous les corps semblaient être restés, pour le moment, tous en place. Gareth et moi réfléchissions alors à un plan, nos camarades arrivant tous peu à peu dans ce sinistre spectacle. La boue qui souillait leurs bottes étaient tout aussi poisseuse qu'elle n'était désagréable. Finalement, mon frère d'arme donna la marche à suivre. D'un signe de tête, je lui confirmais mon accord et me dirigeait vers nos troupes afin de sélectionner quelques hommes. Rapidement, nous nous écartions et entamions notre chemin vers les cryptes en elle même, afin de sécuriser l'entrée de ces dernières. Evitant au maximum de piétiner les corps défunts, je fus malheureusement contraint d'en écraser quelques uns, le chemin d'accès n'étant pas nécessairement des plus simples. Mes camarades, derrière moi, se chargèrent néanmoins de les rediriger vers la gauche ou la droite, créant une sorte de "chemin parmi les cadavres" afin de nous rendre vers notre destination. Une fois sur place, je scrutais l'abysse infini des cryptes et leur effroyable invitation. Cela viendrait, mais plus tard. Mes yeux se posèrent alors sur les bras et autres parties de corps suspendus contre les parois qui entouraient les entrées des cryptes. Outre l'aspect sinistre de ce spectacle, et le goût douteux de celui ou celle qui avait choisi de les placer ainsi, je ne pouvais m'empêcher d'imaginer que ces derniers pouvaient également servir d'amulettes macabres ou de systèmes d'alerte. Même s'il était évident que notre présence avait été révélé, je ne souhaitais pas prendre le risque de les laisser là et de potentiellement nous retrouver avec des artefacts maléfiques autour de nous. D'un coup d'épée net, je tranchais les liens qui retenait l'un des bras suspendus, et le regardais choir sur le sol boueux. Le bruit mou que ce dernier fit en touchant le sol me laissa de marbre tandis que derrière moi, mes gars faisaient de même, imitant mon geste en ayant deviné mon intention. Peu de temps après, nous jetions les restes démembrés dans le charnier, afin d'assurer une place plus ou moins sécurisée. Poedrick, l'un des hommes qui étaient avec moi, sorti de son sac plusieurs torches qu'il encastra à l'entrée des cryptes, prenant le soin de bien rester à l'extérieur et sous le regard d'au moins l'un d'entre nous.
Nous avions pris l'habitude de procéder ainsi depuis nos premières rencontres avec les créatures surnaturelles. Chaque action était toujours surveillé par un ou plusieurs compagnons. De ce fait, aucune disparition ne se trouvait inconnue, et aucun changement de comportement non notifié. Très vite, Poedrick acheva de placer les diverses torches qu'il alluma sans cérémonie. Si nous avions une vision parfaite à l'extérieur, les ténèbres qui se dégageaient des grottes pouvaient s'avérer fâcheuse. Aussi, les torches nous permettaient au moins de prévenir une quelconque sortie de créature depuis les abîmes en illuminant au moins quelques mètres dans ces dernières. Je devinais alors un sourire sous le foulard qui entourait le visage du mercenaire. Mon regard balaya alors rapidement nos troupes, et le fait que tous nos hommes s'étaient instinctivement recouvert le visage à l'approche du charnier à l'aide de tissu imbibé indiquait leur professionnalisme et le respect de nos consignes. Dans certains cas, se couvrir le visage permettait d'éviter la propagation de bien des maux.

Les quelques minutes qui suivirent ne furent pas passionnantes mais nécessaires, notre groupe continuant de sécuriser l'entrer des cryptes afin d'établir un périmètre plus ou moins établi. Il était naturellement difficile d'être certain à cent pour cent que nos gestes suffiraient à prévenir le moindre mal, mais au moins, cela nous éviterait en principe les mauvaises surprises. Pendant ce temps, Gareth et les autres continuaient de fouiller la zone. Roulant des épaules afin de m'éviter le moindre engourdissement, j'observais nos alentours en vigie et attendait, sans précipitation, la suite de notre progression dans ces terres désolées.  
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Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation] _
MessageSujet: Re: Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation]   Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation] EmptyMer 22 Avr 2020 - 2:03

Dans un couloir ou règne le noir absolu, grouillait une horde informe. Sol, murs, plafond, la pierre de la crypte était entièrement recouverte de démons de petite taille, accrochés comme des tiques. Une brume opaque traversa le couloir comme un courant d'air, faisant tomber quelques démons de leur perchoir, raides morts. Arrivée au fond de la crypte, la brume prit forme devant une forme humanoïde familière.

" Décidément tu en a mis du temps ! J'ai eu le temps de Lui faire mon rapport et de revenir ! Alors ?

La brume s'était rassemblée pour former le corps d'une femme d'apparence jeune. Doucement, la brume autour d'elle se dissipa et ses traits devinrent descriptibles. C'était une femme aux longs cheveux d'argent lui arrivant jusqu'aux chevilles, habillée d'une longue robe blanche à ruban. Sa peau n'avait guère plus de couleur qu'un cadavre déjà bien décoloré et les expressions de son visage, couplés à ses yeux clos, ne pouvaient surpasser une totale immobilité, sa bouche seule était capable de mouvement. Son interlocutrice regarda le processus sans un mot, puis la nouvelle venue d'un air circonspect.

- Et là tu vas me dire que tu as été suivie.

- Je suis désolée Lillia. C'est une troupe. Plusieurs soldats. Entrainés. Deux chefs. L'un deux plus puissant que l'autre. Anti-magie je pense. J'ai préféré revenir au camp. Éviter le combat.

- Sérieusement, tu es sans doute l'une des plus puissante d'entre nous mais ta phobie de l'anti-magie est carrément contraignante. Bon, laisse-moi faire, je vais m'en occuper. Retourne à la base avec les réceptacles, il serait dommage que l'on perde le peu que j'ai récolté.

Sans un mot, la femme spectrale traversa le portail, toujours ouvert derrière la démone, qui s'avança en direction du couloir. Elle se concentra pendant une bonne minute avant que la horde ne se mette à bouger d'elle-même. Des dizaines de démons sans visages, à deux, trois parfois cinq pattes détalèrent comme des souris apeurées et traversèrent le portail comme si leur vie en dépendait. Quelques secondes plus tard, plus rien. Plus un son, seul le silence de la crypte faisait office d'ambiance. La démone referma le portail d'un sec mouvement de main et se dirigea lentement vers la sortie, la mission était accomplie.

- Reste maintenant à s'occuper des gêneurs. Lala lali, hmmmhmmhmm.

C'est détendue et en chantonnant, qu'elle sortit de la crypte, devant une troupe aux armes et prête au combat. Ils l'avaient bien évidemment entendu arriver tellement elle était peu discrète. A l'évidence, elle ne cherchait pas à l'être.
Les nuages, jusque-là assez épais pour ne laisser que ténèbres dans les ruines d'Ascelnoth, laissèrent place à la lueur de la lune. Bien éclairée, elle leva les bras au ciel comme si elle accueillait tout le monde et dévoila son étrange physique. Elle n'était pas nue loin de là, des bandelettes similaire à du cuir étaient présente sur la quasi-totalité de son corps, laissant tout de même transparaitre ses formes généreuses. Ces bandelettes étaient comme fusionnées, collées à sa peau mauve et bougeaient lentement comme le ferait un parasite sous l'épiderme. Ses cheveux noirs ébène n'étaient pas très longs et, aussi étonnant que cela puisse paraitre, ils étaient visiblement entretenus. D'un grand sourire, et sans prévenir, avant même de dire quoique ce soit, elle croisa les bras.

Tout alla trop vite.

Les plus vifs auront remarqué qu'à la seconde où elle croisa les bras, son expression changea du tout au tout, mais pire que ça : les bandelettes de son bras gauche laissèrent apparaitre des yeux. Treize yeux, d'un orange incandescent. Les plus rapides de la troupes eurent à peine le temps de réagir. Une explosion de flammes titanesque surgit depuis le bras de la démone réduisant à l'état de gravats les ruines dans un rayon de plus de vingt mètres. Dès lors, peu de temps s'écoula, les petits gravats étaient retombés et des râles d'agonie se faisaient entendre ça et là. Elle avait frappé fort.
Après un soupir brûlant sortant de sa gorge, elle s'humecta les lèvres et sauta sur un débris en surplomb de la place pour avoir une vue d'ensemble. Elle regarda les yeux de son bras se fermer lentement et de nouveau se camoufler derrière les bandelettes.


- Contrairement à ma chère collègue, je préfère agir avant de parler, ça permet de mettre les choses au point dès le début. Elle se racla la gorge une nouvelle fois. Reste-t-il des vivants à qui je puisse parler ? Hmm, je m'en doutais, les chefs sont coriaces. Dites-moi jeune gens, que faites vous ici ? J'ose espérer ne pas vous annoncer que vous êtes au mauvais endroit au mauvais moment.

Sans même attendre de réponse, elle passa une nouvelle fois à l'offensive. Mais de façon plus discrète cette fois. Elle leva à nouveau les bras en l'air et resta immobile. Une puissante odeur commença à flotter dans les environs. Puissante et enivrante, elle dispersa ce nouveau maléfice dans tout ce qui maintenant, avait l'allure d'un champ de bataille.
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Gareth Valmort

Le marche-abysse

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Gareth Valmort
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Race : Humain
Classe : Lame noire
Métier : Mercenaire
Croyances : Nihiliste
Groupe : Les lames errantes

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Fiche de Personnage : L'histoire d'une enfance brisée.


Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation] _
MessageSujet: Re: Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation]   Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation] EmptyMar 4 Aoû 2020 - 18:58

Il y avait toujours eu quelque chose de franchement sacrilège dans cette odeur. La chair humaine brûlée...Elle avait la même senteur horrible que celle du cochon. C’était le plus dérangeant, l’odeur. Ça empestait et ça déshumanisait, réduisant héros et bourreaux au même rang que celui d’un porc tournant au bout d’une broche. Mais...Il avait...Il avait un masque, non? Pourquoi l’odeur passait à travers le masque? Pourquoi…
Oh. Le chiffon imbibé d’alcool. Le feu.
Son masque et son visage étaient en train de brûler.
Pas crier. Surtout pas. Le feu rentrerait par la bouche. Dévorerait l’intérieur de sa gorge. Il porte l’une de ses mains à hauteur de son visage, pour étouffer les flammes...Plutôt se brûler les mains que la face, après tout. Seulement...Une douleur, intense, pas normale, qui vient de la manche. Qui se termine à la manche. Sa main?
Plus de main.
C’est avec un bras en charpie qu’il frappe le feu dévorant son visage, aidé par le flot de sang s’écoulant du moignon. Qu’est-ce qui s’est passé? Ses souvenirs fusent. Explosion. Flammes. Rouge. Plein de rouge, partout. Ca coule dans ses yeux. L’un d’eux ne veut pas s’ouvrir. Un seul oeil valide. Peut-être que l’autre n’est plus là? Qu’est-il arrivé?
Sa vision lui revient petit à petit alors qu’un nouveau flot de chaleur l’entoure. Des formes floues, tout autour. Un chevalier. Des chevaliers. En train de combattre une chose étrange perchée au-dessus d’un tas de débris. Il y a des corps partout. Pas ceux que le patron voulait brûler. D’autres. Plus récents.
Ceux de ses frères d’armes.
Une masse de ténèbres fumantes s’écrase à quelques mètres de lui. Il prend peur. Même de là où il se trouve, à moitié aveugle, en train de chercher son souffle à travers la chair ravagée de son visage fondu, il sent le danger émanant de cette chose. Ce n’est pas une odeur. Plus une aura.
Le heaume de la masse étrange se tourne vers lui. Les ténèbres l’enveloppent alors que la terne cuirasse approche du tas de gravat où il agonise. Le blessé redécouvre la peur en reconnaissant la démarche d’un homme qu’il connaît et admire. Une griffe d’acier se pose sur les restes de son épaule tandis qu’au loin, l’apocalypse se déchaîne.
“-Finn? C’est toi?” Lui demande le Marche-Abysse d’un ton compatissant.
Il n’arrive à émettre que des borborygmes.
“-Mon ami. Je vais te libérer de cette douleur.
Douleur? Oui. Oh. Quelle horreur. La salope. Elle se réveille à la mention de son nom. Souffrance ! Douleur ! Faites que ça s’arrête !
Il ne sent même pas la lame noire lorsqu’elle traverse son plastron pour perforer son coeur.

Gareth se détourna du corps supplicié avant même que ce dernier n’ait été soulevé par les derniers soubresauts. Il avait déjà perdu trop de temps en l’achevant. Mais quel chef aurait laissé l’un de ses hommes en de pareilles souffrance? Même Sanglot avait accepté cet écart, retenant un instant sa soif de combat et de vengeance le temps d’une rapide mise à mort compatissante.
Le combat avait commencé l’instant ayant suivi l’explosion. Les débris et les morceaux de cadavres n’avaient pas encore fini de tomber que Gareth courait déjà en direction de l’origine de tout cela. Une sorte de sorcière à la couleur de peau improbable, recouverte de lanière de cuir ondulant sur sa chair comme un nid de serpent. Sanglot s’était tirée de son sommeil pour lui prêter sa force. Sa fumée noire étouffait les flammes mourantes et guérissait les brûlures causées par celles qu’elle n’arrivait pas à chasser.
Alvin et une demi-douzaine de gars était déjà sur elle lorsqu’il était arrivé au contact.
Deux de ses propres hommes s’étaient aussitôt détournés pour l’attaquer, lui. Leurs regards vides et l’absence d’insultes hurlées dans sa direction ne laissait que peu de doute concernant leur absence totale de libre-arbitre dans cette affaire. Leurs masques étaient tombés. Ils inspiraient librement le gaz.
Au moins connaissait-il maintenant ces effets.
Le premier était tombé au sol à la première frappe. Un coup de poing en pleine tête, qui avait enfoncé le côté de son casque et touché la tempe droite.
Le second, Gareth l’avait jeté sur sa cible, sa vraie cible.
Ca l’avait surprise. Elle l’avait esquivé, bien sûr. Ou plutôt repoussé d’une bourrasque d’origine indubitablement magique...Mais elle ne s’était définitivement pas attendue à voir l’un de ses possédés voler dans sa direction. Bien. Elle sous-estimait sa force. Mais pour combien de temps encore?
Pas longtemps. La surprise rendait la sorcière hargneuse. D’une main, la damnée avait formé et jeté une boule de feu qui s’était aussitôt précipitée sur lui, avant même qu’il n’ait eu le temps de bondir dans sa direction. Propulsé en arrière, Gareth avait senti son épine dorsale se tordre et grincer à chaque fois que son dos rencontrait quelque chose de solide. La réception s’était avérée compliquée. Il était resté immobile plusieurs minutes, à genoux dans les pierres, le temps que Sanglot ne répare ses os et n’apaise ses brûlures. Son regard s’était porté sur Alvin et le reste des gars assez courageux et en forme pour tenter de se mesurer à la sorcière.
D’autres Lames se rassemblaient pour récupérer les blessés et offrir la paix aux agonisants. Quatre arbalétriers, dirigés par Adelia, s'approchaient à pas de loup, dissimulés derrière un petit talus sur le flanc de la sorcière. Le marche-abysse plissa les yeux en les regardant s’agenouiller. Elle ne semblait pas y prêter la moindre attention. Trop simple. Quelque chose clochait.
Quatre carreaux et une flèche filèrent en direction de la damnée...Pour s’immobiliser en l’air.
Et revenir vers leurs propriétaires.
Le talus leur sauva la vie. La plupart des projectiles s’écrasèrent dans la terre et seulement l’un d’eux vint se ficher dans l’épaule de l’unique imbécile n’ayant pas eu la présence d’esprit de s’agenouiller pour recharger.
Un éclair blanc passa devant la sorcière. Alvin. Le banneret continuait de la harceler, plus concentré sur l’esquive que l’attaque véritable. Gareth serra la poignée de son arme et entama sa course vers son ami en difficulté.
“-Patron !” Le cri le freina en chemin. Jonah se tenait accroupi derrière un tas de pierre calcinée, sa main enfoncée dans le plastron brisé d’une autre lame en train de se vider de son sang. D’un regard, le Marche-Abysse comprit que le pauvre type était déjà mort.
“-Qu’est-ce qu’on fait ?” S’époumona le grand blond, son visage tordu par la douleur et la colère. Le gantelet de sa main droite avait été noirci par les flammes.
“-Dis aux archers de tirer une nouvelle fois à mon ordre et de se jeter à couvert. Les autres, attendez. Ne vous approchez pas. Et vérifiez vos masques.
Jonah hocha la tête.
“-Médic !
-Laisse-le.
-Mais…
-Il est mort, regardes ses yeux.
Il n’y avait pas de peine dans le regard affiché par le soldat blond. Seulement de la colère. Bien. Ce genre de sentiment aidait à rester en vie.
“-Arrachez la tête de cette salope pour moi.
Gareth acquiesça.
“-Au travail.


A l’instant où le Marche-Abysse parvint de nouveau à rejoindre l’emplacement de la sorcière perchée au milieu des ruines, Alvin se volatilisa, signifiant ainsi à son capitaine qu’il allait devoir le relayer durant quelques instants. Ils avaient souvent procédés ainsi face à des monstres et des combattants particulièrement puissants. La technique de l’usure. Alvin, Laune’ et Gareth se succédaient pour tenir en respect les bêtes impossibles à tuer de manière classique. Cela permettait d’économiser les forces du groupe et d’observer l’adversaire. De chercher ses faiblesses. D’établir un plan. Ils avaient réussi à tuer une manticore à deux têtes, ainsi. Une technique indiscutablement bonne.
A condition, bien sûr, de paraître assez dangereux pour obnubiler totalement la créature.
Dans ce but, le capitaine des Lames-Errantes réitéra sa première action en jetant l’une des carcasses desséchées au visage de la sorcière. Elle émit quelque chose qui ressemblait à un petit rire condescendant en stoppant dans les airs le pauvre détritus de chair et d’os.
Puis une botte d’acier se posa sur le corps en suspens. Stoppant le rire. Et tout le reste.
Sitôt après avoir jeté la carcasse, Gareth avait sauté. Propulsé dans les airs par la force de Sanglot, il avait misé sur un excès de confiance de la part de son adversaire pour ne pas considérer l’attaque sérieusement.
Prenant appui sur le corps pour se jeter en avant, il frappa de haut en bas, usant de son épée comme d’une massue dans le but avoué de fendre en deux la calamité ambulante. La lame ne fendit pourtant que la roche. Portée par les vents, la sorcière se retira de son perchoir le temps d’un battement de coeur, échappant à la morsure de la lame, qui alla s’écraser contre les ruines. Le promontoire s’écroula sous la violence du coup, emmenant Gareth dans sa chute, qui se réceptionna en effectuant une douloureuse roulade.
Là, au milieu des briques et des corps brisés, calcinés, le Marche-Abysse leva sa main libre, ordonnant aux tireurs de faire feu une nouvelle fois alors même qu’un torrent de flammes naissait de la main gauche de la sorcière. Les traits partirent à l’instant où le feu l’enveloppa.

Lumière.
Ténèbres.
Noir. Tout est noir.
Le silence complet.

En rouvrant les yeux, Gareth réalisa avec surprise qu’il était encore en vie. Le chevalier-mercenaire se trouvait à genoux, dans les ruines, exactement là où il était atterrit avant le torrent de flammes...À l’exception près que le sol fumait et que son armure sifflait. L’acier bouillant était en grande partie noirci, pourtant la morsure de la chaleur restait supportable. A la limite du supportable, plutôt.
Sanglot s’affairait à reconstituer sa peau brûlée et les plaques d’armures enfoncées. Les volutes de fumée noire semblaient plus ralenties, faiblardes. Elles se concentraient sur les parties les plus vitales, ne recouvraient même pas l’intégralité de son corps comme à l’accoutumée.
Une simple paire de sorts avait suffit à épuiser l’épée.
Plus droit à l’erreur.
Une silhouette sombre enveloppa son champ de vision, l’attrapant par le bras et le soulevant comme si lui et son armure ne pesaient rien. Gareth comme le nouvel arrivant s’écrasèrent quelques mètres plus loin, contre le tumulus sur lequel les tireurs étaient postés. Le commandant des Lames Errantes eût juste le temps d'apercevoir les yeux encadrés de tissus d’Adélard, le frère muet de l’elfe aux commandes des archers, avant que celui-ci ne se détourne de lui.
“-Merci.” Grogna-t-il en se redressant, peu sûr que son sauveteur -déjà loin- ne l’ait entendu.
D’un coup d’oeil en direction de son précédent emplacement, le Marche-Abysse remarqua une flaque étrange de liquides fumants et indubitablement corrosif. Tout avait fondu autour. Bien. De l’acide.
De mieux en mieux.

Au nord, la sorcière s’était éloignée pour disparaître derrière la fumée causée par ses propres explosions. Une partie des gars s’étaient chargés d’attirer son attention pour laisser aux autres le temps de recharger leurs arbalètes et surtout de tirer les derniers blessés en sûreté. A vue de nez, le commandant des Lames estimait qu’une dizaine de ses hommes avaient été touchés, mortellement ou non, depuis le début de l’affrontement. Plus les deux possédés qu’il avait dû lui-même neutraliser et l’arbalétrier ayant reçu son propre carreau dans l’épaule.
Ce qui laissait un peu moins de la moitié de la bande prête pour le combat dans le pire des cas.
Ses jambes se remirent en marche. La colère, plus que toute autre chose, l’animait. Un sentiment bienvenue, alimentant l’énergie de son épée affamée par ses derniers efforts. Il lui fournissait cette pitance avec joie, pour peu qu’elle lui permette de réduire en pièce cette putain aux milles yeux.
Le groupe d’arbalétriers le suivait du regard, sans chercher à bouger. Depuis ce tumulus où la cendre, la poussière et la boue se mêlait, ils garderaient une position suffisamment dégagée et abritée pour se permettre de tirer à nouveau sans risquer des représailles directes. Le temps de traversée des projectiles allait augmenter, mais c’était un moindre mal. Pas la peine de perdre davantage de gars.
Cette proie était pour lui et Alvin.
Il retrouva la folle sorcière aux pieds d’un muret ayant miraculeusement survécu à la désolation environnante. Deux corps pendus par les pieds à un arbre calciné brûlaient en se balançant au gré du vent. Elle se trouvait entre les deux macchabées et l’avait vu. Avec le feu derrière, sa silhouette, celle des morts et de l’arbre se découpait dans l’ombre du muret, offrant au nouvel arrivant une scène digne de ces étranges et sinistres peintures auquel les riches de Venill tenaient tant. Un javelot aussi long qu’un homme fila aussitôt dans sa direction pour l’accueillir, mettant fin à ses considérations artistiques farfelues. Sans doute une arme qu’un des gars avait jeté au visage de la sorcière pour l’attirer ici, au milieu de rien. Le chevalier-mercenaire espéra que l’auteur du tir avait été suffisamment futé pour fuir après cette provocation.
Gareth coupa en deux le projectile d’un unique coup. La pointe tordue alla se ficher dans le sol cendreux. Il grimaça. La présence du muret et de l’arbre pouvait s’avérer problématique si elle décidait de s’abriter derrière, à la prochaine salve. Il n’avait pas l’air très solide... Voir pas du tout, mais ses briques poussiéreuses encaisseraient aisément quelques carreaux avant de s’effondrer. De plus, les ruines du toit de la maison qu’il avait jadis soutenu formaient une colline artificielles et peu praticables, passablement gênantes pour n’importe quel piéton, mais elle aussi suffisamment haute pour servir d’abri. C’était sans doute pour cela que les gars avaient pu l’attirer là, d’ailleurs. On ne misait jamais assez sur les décors accidentés lorsqu’une cinglée se prenait pour un dragon.
Quelque part, dans l’ombre, Alvin observait la scène. Dans l’attente d’une occasion. N’importe laquelle.
Son commandant décida de la lui offrir.

Les ruines n’avaient pas beaucoup d’abris. Il y avait certes le muret et l’arbre susmentionné, mais elle se trouvait tout contre eux, au Nord de sa position. Gareth venait du Sud des Ruines, et il n’y avait rien d’autres ici-bas que des tas de briques, de la terre et quelques cadavres de locaux séchés, aux os fragiles craquant sous chaque pas. Pour parvenir jusqu’à elle, Le Marche-Abysse devait traverser en ligne droite une quinzaine de pas en terrain plat en partant du principe qu’absolument aucun sort ne risquait de le faire fondre à mi-chemin.
Ce qui, fatalement, relevait de l’impossible au vu des circonstances.
Avec l’aide de Sanglot, Gareth estimait être sur sa cible en quatre ou cinq secondes, ce qui était peu mais pas assez, encore une fois, pour ne pas écoper d’un sort. Les archers détourneraient un minimum l’attention de la dame en tirant dès son premier pas. Ce qui ne suffirait toujours pas.
Je sais à quoi tu penses. C’est de la folie. Murmura la voix dans sa tête. Elle était inquiète. Apeurée. A juste titre. Cette simple pensée le conforta dans sa décision.
Son frère d’arme ne portait pas son titre pour rien : Marche-vent. Il le maîtrisait. L’utilisait. Comme une arme. La sorcière, quant à elle, s’en servait de bouclier. Qui d’autre qu’une lame de vent pour percer une muraille de bourrasques? Encore fallait-il, bien sûr, qu’elle forme cette muraille. La concentrer, pour la briser ensuite. Quelques flèches et carreaux ne suffiraient pas. Ils n’avaient pas suffit pour l’empêcher de le noyer sous un torrent de flammes. De tels projectiles n’étaient sans doute que de simples broutilles pour un pouvoir comme celui de cette sorcière. Une fois stoppés, ils ne pesaient rien, ne valaient plus rien. Normal, un carreau d’arbalète n’a toujours été qu’un peu de bois et d’acier taillé pesant environ 30 grammes.
A l’inverse, Sanglot était une lame ensorcelée, faite d’acier démoniaque et de haine, animée d’une volonté propre la poussant parfois à elle-même faire couler le sang. Elle devait peser aux alentours de huit kilos, ce qui aurait dû la rendre impossible à manier, mais le lien entre Gareth et elle était devenue si fort, au fil des années, que ses maléfices l’avaient rendue aussi légère qu’une tasse vide.
Et il était très simple, pour un chevalier mercenaire habitué à porter quotidiennement une trentaine de kilos d’acier sur le dos, de jeter une tasse vide.
Sanglot quitta ses mains au troisième pas, propulsée par l’élan et la force de son propriétaire décuplée par ses propres pouvoirs. Alors que l’acier tournoyant se dirigeait vers le coeur de la démone, Gareth hurla un nom, ou plutôt un titre -celui d’Alvin- avant de se jeter sur le côté, face contre terre, et de disparaître dans la fumée d’un nouveau torrent de flammes.
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Alvin Lodrok

Le Marche-Vent

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Alvin Lodrok
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Race : Humain des contrées de l'Ouest
Classe : Chevalier
Métier : Banneret de Gareth Valmort
Croyances : Seulement quelques superstitions
Groupe : Les Lames Errantes

Âge : 29 ans

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Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation] _
MessageSujet: Re: Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation]   Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation] EmptyJeu 6 Aoû 2020 - 22:36

"Verifiez chaque tunnel, chaque entrée. Il faut toujours que l'un de vous regarde les autres, de ce fait nous éviterons les personnes arrivant sans que nous ne les détections."

Les lames errantes s'étaient appliquées à cet exercice des centaines de fois. Nous avions parfait notre organisation depuis la rencontre avec l'Ordre. Et pourtant, pourtant cette salope nous avait surpris. Pas par son arrivée, non, mais plutôt par la violence soudaine avec laquelle elle nous attaqua. J'avoue que je ne m'étais pas attendue à cette évantualité. Les cinglés comme ces types avaient toujours tendance à palabrer pendant des heures, certains d'êtres invulnérables.


- ...ndroit au mauvais moment.

Autant pour moi, elle était au même niveau de condescendance que les autres monstres pédants. Tant mieux, elle allait les sous-estimer. Ils le faisaient tous. Mon esprit tentait alors de rassembler les morceaux. La priorité, dans ce genre de cas, était d'établir le nombre de perte, et s'assurer de pouvoir continuer le combat, le temps que Gareth me rejoigne et que nos forces se retrouvent en avantage.

Devant moi gisaient quelques corps. J'avais juste eu le temps de bondir en arrière et de traîner avec moi Briniar afin qu'il ne sombre pas dans la gerbe de flamme que le... Bras de cette sorcière avait craché. Sortant mon arme, je ne répondais même pas à l'intruse et m'élançait vers elle. Mes hommes allaient mettre un petit temps pour se remettre de ce premier assaut, et il me fallait gagner un peu de temps pour les laisser se rassembler et venir me prêter main forte. Une nouvelle bourrasque enflammée vint à ma rencontre. Cette fois, j'avais anticipé la chose. Je compressais l'air sous mes pieds pour me jeter sur le côté. Mon corps s'effondra dans la boue tandis que les flammes réchauffaient le dos de mon gambison. Une grimace s'étira sur mon visage tandis que je me relevais du sol meuble alors que tout mon corps se crispait de douleur. J'avais beau esquiver son attaque, la chaleur et la proximité des flammes demeurait un danger non négligeable. Pestant contre cette soudaine impuissance, je devais alors partir sur une autre solution. Rapidement, mon esprit se focalisa sur mon adversaire. Si je ne pouvais l'attaquer directement de front, alors il me fallait la harceler. La pousser à déployer diverses défenses à mon égard, même minimes, afin que je comprenne comment ses capacités fonctionnaient.
C'est donc ainsi que je m'élançais, changeant d'angle d'attaque à chaque frappe, et battant en retraite chaque fois que ma lame rencontrait ses défenses. Volontairement, je ne laissais pas les vents frémir autour de mon épée. Il me valait mieux cacher cet atout pour l'heure. Quitte à l'observer et analyser ses frappes, autant me faire passer pour un simple chevalier avec un peu d'expérience et de bons réflexes. Vu le monde dans lequel nous vivions, cela n'était pas d'une extravagance absolue.
L'information que je recherchais me vint grâce à un geste, ou plutôt une attaque de Gareth. Le corps d'un de nos camarades, qui avait visiblement succombé aux charmes de la femme d’améthyste, se retrouvait projeté vers la sorcière qui le balaya d'un revers de la main et d'un rire particulièrement hautain.
Pour elle, nous n'étions que des vers rampant dans la fange, des êtres inférieurs depuis lesquels aucun danger ne pouvait venir. Des pitoyables insectes à écraser de sa botte ou de son pied. Pourtant, elle avait tout de même utilisé un autre pouvoir, une bourrasque d'air concentrée qui avait envoyé feu notre compagnon quelques mètres plus loin. Tandis que la femme jetait un nouveau sort, cette fois en direction de mon frère d'armes, je m'élançais de nouveau sur elle. Si je parvenais à ne serait-ce que détourner légèrement son attention, son attaque serait moins efficace. Me servant du corps d'un camarade déchu, je bondissais dans les airs en hurlant volontairement ma lame pointée vers elle. Du même mouvement, mes compagnons présents frappèrent de leurs armes d'hast. Le but était simple, savoir à quel point sa protection la protéger, et surtout, sous quel angle. Un violent choc me repoussa en arrière. Cette fichue bourrasque de vent m'avait fait quitter le sol pour m'envoyer quelques mètres plus loin. Me courbant afin de recentrer mon centre de gravité, je parvenais à plus ou moins amortir la chute, ma jambe rencontrant néanmoins une vieille lance calcinée qui s'enfonça dans ma cuisse, me faisant lâcher un violent juron. Mes compagnons avaient eux aussi été projetés, sous les rires toujours continus de cette damnée.

Arrachant la pointe de la lance qui séjournait toujours dans ma chair, je sentais ma plaie se refermer grâce aux pouvoirs du collier. Bénie sois-tu, ma chère Elyse. Je n'attendais pas plus et me relançais alors dans une nouvelle passe d'arme avec la sorcière, faisant le maximum pour attirer son attention et limiter les blessures de mes compagnons. Reprenant alors mon souffle après un nouvel échec et une énième esquive, je sentais l'air se perturber de manière significative. Nos arbalétriers avaient tenté leur chance. Là aussi, le résultat fut très insatisfaisant. Les carreaux s'étaient stoppé, comme pris eux aussi dans une sorte de perturbation atmosphérique avant d'être renvoyés sur leurs propriétaires. Cette sorcière savait utiliser le vent, mais pas aussi bien que moi, et surtout, de manière bien plus... Primitive. J'avais maintenant une idée, il ne me manquait plus que du temps. Ce que m'offrit mon frère d'arme, arrivant finalement au cœur du combat.
Je profitais d'une frappe de la femme d’améthyste pour me faire volontairement projeter par le souffle d'une de ses boules de feu, m'envolant dans les airs comme une poupée de chiffon. Seulement, personne ne me vit retomber mollement au sol. Dans les airs, je compressais de nouveau l'air afin de me diriger vers une tranchée boueuse, emplie de cadavres et autres joyeusetés. L'odeur fut la première à m'accueillir. Contrairement à notre arrivée, où ce doux parfum régnait, ici, la putréfaction parvenait tout de même à passer mes protections. Cela ne m'étonnait guère, je m'étais littéralement enfoui sous plusieurs corps calcinés, rampant en silence tandis que Gareth occupait l'attention de la damnée.
Je remarquais alors le liquide qui s'écoulait lentement le long de mes tempes. Ah, du sang. Je ne savais pas réellement si ce dernier était le mien, ou celui d'un de mes compagnons. Je n'y prêtais guère plus attention, observant autant que possible la façon qu'avaient mes frères d'armes de ""combattre" cette sorcière un peu plus loin. La technique de Gareth fut bonne, mais si le tribut relativement lourd. Ce dernier m'avait fourni de grandes informations. Et sur le positionnement de la calamité, et sur sa façon de se protéger. Les choses s'éclaircissaient peu à peu.
Continuant de ramper dans la boue et les corps, je me dirigeais en silence vers la position de notre adversaire, prenant soin de faire souffler autour de moi un vent contraire, emmenant mes sons et mon odeur au loin, vers le tumulte des corps calcinés de nos compagnons. C'est alors que cette saloperie bougea, s'envolant vers un lieu plus reculé, masquée par ses propres sorts. Je laissais un sourire barrer mon visage. Me redressant subitement, je bondissais rapidement entre les corps, la boue, la fumée et les talus pour arriver au delà de sa position sans qu'elle ne me remarque. J'appliquais le même stratagème que précédemment, mais de manière plus intense. Cette fois, le but n'était pas simplement de masquer ma position, mais de faire croire que je me trouvais ailleurs. Que je me relevais, ou aidais mes compagnons. C'est ainsi que je me retrouvais finalement derrière les ruines d'un vieux toit, observant le dos "relativement parfait" de la créature. De tous les adversaires que nous affrontions constamment, pourquoi les sorcières se devaient elles toujours de se faire passer pour séduisante? Ce trait d'esprit fut cependant chassé aussi rapidement qu'il n'était venu. Mon attention n'était focalisée que sur une chose. Ma cible. Ma proie. Je n'étais même pas certain que ce que j'allais tenter allait marcher. Que j'allais parvenir à faire quoi que ce soit. Mais aux vues des conditions, soit je réussissais, soit nous mourrions. Une injonction avait suffit pour chasser tous mes doutes.

Deux secondes. C'était le temps exact qu'il m'avait fallut pour quitter mon abri, et me projeter sur ma cible. L'attaque de Gareth avait fait exactement ce qu'il me fallait. Une distraction suffisamment efficace pour la forcer à générer son bouclier venteux. Cette bulle de protection, cependant, ne durerait pas. Elle m'avait remarqué, cela était évident. Aussi rapide fus-je, elle semblait toujours prévoir nos attaques, comme si nous n'étions que des hommes faiblards, des mollusques inutiles. Cette condescendance, et cet air supérieur, étaient ma chance. Grognant alors que l'air autour de ma lame tournoyait, tranchant l'air et tout se que je rencontrais dans un fracas orageux, la pointe de mon arme rencontra sa protection. Qui céda, rapidement, sous la différence de pression soudaine que son "vent" rencontrait. Aucune bourrasque ne peut résister à une tornade. Et c'était exactement ce qui se trouvait autour de ma lame. M'enfonçant par delà sa protection, je cherchais son cœur lorsqu'elle se décala sur le côté, visiblement surprise de ma soudaine manipulation des éléments. Comment un simple humain avait-il passé sa barrière? Comment se retrouvait-elle, elle, vulnérable?
Ce léger écart lui sauva tout de même la mise, faisant riper ma lame sur son bras gauche. La plaie se dessina dans un style artistique, comme si l'air tranchant sa chair cherchait par la même occasion à lui rappeler sa propre mortalité. N'attendant cependant pas la moindre réaction, je me contorsionnais et me réorientais sur elle à l'aide de mon propre pouvoir des vents. Le bruit sourd, claquant et vibrant dans l'air laissa rapidement comprendre à la démone la dangerosité de ce qui arrivait, la forçant à générer une nouvelle vague de flammes. Ces dernières avaient été plus faibles. Moins intenses. Suffisamment pour me faire passer au travers sans danger autre que des brûlures mineures. Son pouvoir dépendait donc de son état. Bien. Ma lame fit cependant stoppée par une nouvelle barrière venteuse, un peu plus intense que précédemment. Je n'en avais cure, la réelle attaque ne provenait pas de mon épée bâtarde. Ma contorsion, quelques instants plus tôt, n'avait pas eu pour but que de me rediriger. C'est alors qu'elle compris, et remarqua mon autre main. Une dague, elle aussi entourée d'un tonnerre venteux avait percé sa nouvelle défense, trop concentrée sur mon épée pour garder le même niveau d'intensité partout. Sa protection vola alors de nouveau en éclat, et ma dague s'enfonça dans son œil droit, la faisant hurler. Ce cri de douleur, emplit de douleur, de questionnement et d’ego souillé, laissa en moi un profond plaisir. Au final, il s'était avéré que les humains qu'elle combattait n'étaient pas simplement des hommes lambda, mais des lames, aiguisées et prêtes à trancher. Nous n'étions pas juste des guerriers tentant de survivre, nous étions bien pire actuellement. Nous étions une rage aveugle, couplée à une tactique et un savoir-faire déjà établi. Pire que cela, nous avions déjà affronté, bien pire.
Elle émit un nouveau cri de rage tandis qu'elle se dégageait de ma lame. A vrai dire, je fis de même, me projetant en arrière et rengainant ma lame aussi rapidement que j'atterrissais dans la boue. Je n'avais pas bondi par hasard. Ma main frôla son pommeau. A elle. Cette lame que j'avais vu en oeuvre tant de fois. Et qui hantait mon ami. Je saisissais l'arme, et me projetait en direction de Gareth, n'observant même pas la sorcière. Dans une bataille, se focaliser trop longtemps sur un adversaire blessé pouvait consommer un temps précieux.

*COMMENT A-T-IL PU?*

Mes yeux se vrillèrent, tandis que je sentais quelque chose mordre mon cœur. Pas une douleur, plus une profonde colère. Une rage, insatiable, qui manqua de me faire perdre connaissance alors que je continuais de me diriger vers mon ami. C'est là, que je le remarquais.

Il dominait les flammes nous entourant, de son armure noircie et de son air noble. Un titan au milieu des mortels. Les cornes ornant son heaume, le regard rougeoyant et menaçant qui traversait tout mon être. Je ne ressentais rien d'autre qu'un profond malaise en observant ce... Démon qui me jaugeait depuis les cendres. Le malaise laissa alors place à une profonde envie de m'en approcher, comme si je devais aller lui rendre la lame qui était maintenue entre mes mains. Entre mes griffes indignes. Je réalisais alors, tandis que mes pas m'amenaient finalement auprès de Gareth, que nous n'étions trop faibles. Trop.. Imparfait. Une simple brise dans une tempête.

Mes yeux se rouvraient soudainement, plus aucun titan de métal, plus aucune fumée, plus aucun murmure. Seulement l'odeur désagréable du feu brûlant la chair, et la complainte de la damnée. Et une tornade entourant Gareth et moi. Le cuir de mes gants, s'était déchiré face à l'intensité des vents m'englobant. L'acier fatigué de mes protections se rayait rapidement vis à vis des gravillons projetés par la force du vent. Gareth se tenait face à moi, à genoux dans la boue, l'armure noircie par les flammes. Je ne percevais pas le moindre souffle s'échappant de son heaume, pas la moindre vie visible. Je plantais sa lame dans le sol et plaquait le pommeau de cette dernière contre son épaule. Me redressant en silence avant de me retourner en direction de la sorcière, la tornade m'entourant cessait soudainement.


- Réveille toi mon frère. Nous avons un démon à terrasser.
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MessageSujet: Re: Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation]   Prélude : Mille yeux ... [Mp Miya si participation] EmptySam 8 Aoû 2020 - 0:28

Lillia avait frappé fort ... peut être un peu trop fort. Après l'utilisation de son pouvoir de contrôle, elle se demanda si seulement c'était nécessaire. Elle eut rapidement une réponse : le combat n'en n'était qu'à ses balbutiements. Étonnée que des humains puissent survivre à une telle explosion, elle se remémora justement que le monde du Milieu possédait de tels individus. Elle savait donc ce qu'elle avait en face : des guerriers expérimentés. Parfait, elle voulait les voir à l’œuvre, découvrir comment des humains plus forts que la moyenne pouvait se battre contre des démons, cela lui fournira plus de données à Lui transmettre.
Satisfaite que le combat continue, elle fut toutefois surprise d'être attaquée de front. N'avait-ils aucune jugeote ? Utilisant les yeux de son dos pour créer une barrière de pression autour d'elle, elle repoussa violemment les assaut frontaux laissant s'échapper une bourrasque supplémentaire de gaz, qui toucha de plein fouet deux hommes.


*Allez.* pensa-t-elle, et instantanément, les deux hommes se tournèrent vers ce qui devait fortement ressembler au chef de la petite troupe. De façon brutale mais efficace, le premier tomba inconscient après un coup de poing reçu en pleine tête. Toujours concentrée sur sa défense impénétrable, elle percuta que le deuxième avait été projeté. D'un pas elle le laissa aller s'écraser dans les débris quelques mètres plus bas. De plus en plus surprenant. D'ordinaire les humains fuient à sa seule vue (ou succombent à cause du gaz) mais généralement c'est elle qui analyse les comportements. Amusant, c'était elle qui était analysée.
Retenant son envie irrépressible de pulvériser tout ce qui se trouvait dans son champ de vision, elle décida de profiter du combat pour les pousser à bout. La partie allait être amusante, ils étaient tout emplis d'une haine farouche qui allait fortement la distraire.
Lardant d'une grosse boule de feu le chef qui s'était rué sur elle, la démone comprit vite que ce n'était qu'une diversion. D'autres hommes l'attaquaient de tout les cotés. De plus en plus intéressant, comprenant leur infériorité évidente, ils attaquaient en groupe pour augmenter les chances de la toucher. L'un d'eux était particulièrement rapide, enchainant les assauts répétés mais toujours à bonne distance d'une réplique. Ne parvenant pas à la toucher elle fit tournoyer ses flammes pour repousser violemment les assauts avant de remarquer du coin de l’œil un groupe d'arbalétriers. Tout en restant de marbre, elle fit se stopper net les carreaux avant de se concentrer pour les renvoyer. D'habitude elle se contente juste de repousser mais elle était curieuse de voir leurs réaction face à un renvoi. L'un d'eux se fit toucher et la démone ne pu réprimer un petit rire.

Tout s'enchainait rapidement. La démone suivait des yeux toutes les actions de façon purement inhumaine, se servant des yeux sur son corps pour voir à plus de 180°, elle n'était jamais surprise et avait la réaction parfaite à toute attaque lui arrivant dessus. Elle nota tout de même que l'écart des attaques se resserraient à mesures qu'elle les recevait. La démone fut bien obligée de se concentrer sur le chef même si la disparition de l'homme agile lui trottait dans la tête. Il venait de lui jeter un cadavre desséché à la figure. Non sans un petit rire narquois, elle fit s'écraser au sol le pauvre bougre mais l'espace d'un battement de cils, le chef était déjà sur le cadavre, prenant appui sur lui afin de lui asséner un évident coup d'épée. Le timing était serré, mais rien de bien dangereux tant la tentative pour la trancher en deux était facile à voir. D'un pas léger elle esquiva et prit deux mètres de hauteur, repoussant l'assaillant d'une lourde boule de feu, elle vit un signe de main. D'instinct elle renforça la pression autour d'elle, déviant facilement les nouveaux carreaux qui, comme elle le sentait, fonçaient droit vers elle. Ces arbalétriers commençaient vraiment à être pénible. Ses bras se couvrirent d'un liquide translucide et projeta cette nouvelle matière en direction du chef. Une quantité déraisonnable d'acide allait s'abattre sur leur chef mais l'un de ses camarades qui avait assisté à la scène et qui se tenait prêt à intervenir le repoussa violemment, laissant vide l'endroit qui reçu l'équivalent d'une baignoire d'acide. En tombant, l'acide creusa la terre pendant quelques seconde avant que ce phénomène ne s'arrête, laissant une flaque de deux mètres d'acide, assez profonde pour y immerger complètement un homme.

Lillia profita des quelques secondes de répit pour se repositionner, reculant d'un bond dans la fumée. Ces quelques secondes suffisaient pour qu'elle respire un coup.

*Décidément, ces humains ne sont pas banals. Bien plus coriaces que je n'aurait pu l'imaginer. Mais encore tellement loin de s'imaginer... ?

Stoppée dans ses pensées, un javelot fusa d'un buisson mais fut coupé en deux d'un pur réflexe par le chef qui la fixait toujours des yeux d'un air grave.

Une présence d'esprit rare.

Elle comprit immédiatement pourquoi il avait fait ça. Protéger le lanceur, garder intact le mur devant lequel la démone se trouvait, mais par dessus tout : garder la démone dans son champ de vision. Il préparait quelque chose. Mais ça, Lillia ne le comprit pas assez vite. Concentrée par le chef qui se rua vers elle, le bras gauche de la démone se mit à luire, prémices d'une attaque de feu de grande envergure. Dans la seconde où il arrivait à portée suffisante pour qu'elle le vaporise, il lança son épée. La surprise ne dura qu'une demie seconde, mais ce fut suffisant. Sentant ses arrières subitement menacés, elle se contenta de stopper l'arme de l'ennemi avec la pression de ses yeux verts couplés à une déflagration en direction du chef.
La réaction au danger à l'arrière fut bien trop tardive. En un éclair, une épée entourée d'une puissante tornade se planta dans son bras gauche, traversant son bouclier de vent mais épargnant par miracle les yeux qui auraient pu se trouver sur le chemin de la lame. Une demi-seconde plus tard, une deuxième lame vint se planter dans son œil droit. La lame était elle aussi emplie de magie, une magie de vent supérieure à la sienne.
Une vive douleur s'empara de la démone qui par réflexe se dégagea de son assaillant. La douleur était telle qu'elle ne pu s'empêcher de crier. Ses cris n'étaient pas que des cris de douleur, mais également des cris de rage, d'indignation ... et d'extase. La douleur l'avait surprise, c'était un fait indéniable, mais ce qui la surprenait le plus, c'est que des humains avaient réussi à la blesser autant. En état de choc pendant quelques secondes, la démone retrouva ses esprits rapidement, avançant lentement vers ce deux humains qui avaient osés l'éborgner. Après les cris, le silence. Et après le silence ... les rires.
La démone se mit à rire. Au début ce n'était qu'un petit ricanement, mais rapidement elle se mit à rire à plein poumons. Une fois rapprochée à environ six mètres d'eux, elle s'arrêta et sourit à pleine dent.


"Je ne peux qu'admettre que vous êtes incroyable et je suis sincère. Non sérieusement, je vous doit des excuses ! Elle eut un petit rire, un reste de l'euphorie précédente. Vous m'avez simplement épatée. Une coordination pareille doit être rarissime dans vos contrées. Mais bon, cela ... ne ... sera ... pas ... suffisant ! dit-elle subitement avec un air terrifiant. Elle souriait, mais son sourire, couplé à ses blessures, glaça le sang des soldats qui la regardaient. Ses plaies se refermèrent instantanément. Son bras gauche n'avait plus une égratignure et son bel œil droit à l'iris doré était réapparu là où, quelques secondes plus tôt, un trou béant siégeait. Je vais vous récompenser. Tout d'abord je vous laisse la vie sauve, chose que je ne fait jamais alors soyez-en bien flattés. Tout le monde l'écoutait, les soldats encore camouflés n'osait pas bouger le petit doigt, et l'homme qui avait déposé l'épée sur son camarade à genoux se préparait à un nouvel assaut. Non non non ! J'ai dit que je vous laissais en vie, ne gâchez pas ça. Pour la peine je vais vous dire un petit secret, écoutez bien, je ne le dirait qu'une fois : Qu'est-ce qu'il peut bien se passer quand on mélange deux ingrédients qu'il ne faut surtout pas mélanger ? Je me le demande vraiment ! Elle fit un pas en arrière tout en faisant une petite révérence. Profitez bien de la vie chers humains. Ah et au fait, belle maitrise du vent, dit-elle en regardant Alvin si on se revoit j'utiliserai peut être plus de trois yeux pour te combattre~ dit-elle avec un grand sourire charmeur, tout en lui faisant un clin d’œil. Avant même qu'ils n'aient pu inspirer pour prononcer ne serait-ce qu'une syllabe, une explosion de fumée survient, suivi du souffle puissant d'une vraie explosion à l'endroit où se trouvait la démone. Une fois la fumée dissipée, elle avait disparu.
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