''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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 Expansion Territoriale. [SOLO - PUBLIC AVERTI]

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Talia Fictilem

La poupétière

________________

Talia Fictilem
________________


Race : Vampire
Classe : Nécromancienne
Métier : Médecin
Croyances : Athée
Groupe : Solitaires

Âge : 29 ans

Messages : 35

Fiche de Personnage : La fabrique à poupées!

Histoire de Personnage : ---------- La Poupétière

0 - La création de Sophie.
1 - La création d'Isabelle.
2 - La création d'Anastasia

---------- La Miresse Sanglante

1 - L'Ancienne tour de garde.
2 - Expension territoriale.

Expansion Territoriale. [SOLO - PUBLIC AVERTI] _
MessageSujet: Expansion Territoriale. [SOLO - PUBLIC AVERTI]   Expansion Territoriale. [SOLO - PUBLIC AVERTI] EmptyLun 29 Nov 2021 - 22:20

Marchant silencieusement sur un pont en bois, Samuel laissait son épée trainer sur le sol. A chacun de ses pas, il sentait ses jambes s’alourdir et l’air se densifier, rendant sa respiration de plus en plus difficile. Autour de lui, l’environnement semblait absorbé par les ténèbres. Au bout de quelques longues minutes, les barres de bois formant le pont disparurent pour laisser place à un grand lac d’eau rougeâtre. Tombant à genoux dans ce dernier, Samuel laissa finalement son épée choir dans l’eau carmin. Tournant la tête d’un air las de gauche à droite, il tentait de comprendre où il se trouvait mais, privé de repères, il ne pouvait qu’estimer la route à prendre. C’est alors que le mercenaire remarqua qu’il ne stagnait pas dans l’eau, mais s’enfonçait peu à peu. S’il aurait pu se relever et avancer, ce dernier ne fit rien. Il se laissait, peu à peu, couler dans cet étrange lac. Bientôt, ce fut toute la moitié inférieure de son corps qui se trouvait en dessous de l’eau. Cette dernière était glaciale, aussi froide que les hauteurs des montagnes de Feleth. Samuel pourtant, n’avais plus la force, ni la volonté, pour lutter contre cette inexorable fin qui l’attendait s’il ne bougeait pas. Fermant les yeux, il n’espérait qu’une seule chose. Ne pas souffrir trop longtemps.

- Et du coup, tu comptes te laisser couler ?

Ouvrant subitement les yeux, Samuel chercha du regard l’origine de cette voix qu’il ne connaissait que trop bien. Pourtant, personne n’était autour de lui. Il était seul. Encore et toujours, seul. L’eau continuait cependant de l’absorber peu à peu. Seul le haut de son torse et sa tête dépassaient à présent du liquide écarlate. S’apprêtant à fermer de nouveau les yeux, Samuel remarqua alors les différentes formes qui s’élevaient devant lui. Tout d’abord, cela ressemblait à des bulles d’eau rougeâtre pointant hors de l’eau. Mais à mesure que le mercenaire se focalisait sur ses formes, il constatait avec effroi leur véritable apparence. Face à lui, se tenait Girtha, la gorge tranchée et dont le teint pâle rappelait son statut de décédée. L’orc était à moitié immergée, comme lui, à la différence que la guerrière ne portait plus le moindre vêtement. Son corps émeraude, couvert de cicatrice, avait perdu de sa superbe, tâché du sang s’écoulant de la longue plaie ouverte qui parcourait sa gorge de part en part. Son regard vide se posa sur Samuel, qui sentit en lui monter une angoisse qu’il pensait ne jamais connaître. Derrière elle, il reconnut une autre des formes sortant peu à peu de l’eau. Mike était là, le carreau d’arbalète lui ayant ôté la vie, toujours ancré à l’arrière de son crâne et sortant de son œil droit. Comme pour Girtha, un flot continu de sang s’écoulait de sa plaie et venait à son tour teinter sa peau et le liquide dans lequel ils baignaient tous. Lorsque les lèvres de sa seconde se mirent à bouger, Samuel fut surpris d’entre le son rauque de sa voix résonner dans l’espace infini qui les entourait.

- Nous sommes tous morts à cause de toi. Tu as choisi cette voie. Tu es coupable de ce qui nous est arrivé. Si seulement tu avais choisi l’or plutôt que le prestige, nous serions tous à tes côtés aujourd’hui.

Le mercenaire tenta de répondre, de défendre son point de vue, mais aucun son ne semblait sortir de sa propre gorge. Avançant vers Samuel, les deux cadavres ambulants commencèrent à prendre feu. De longues flammes venaient lécher leur peau décomposée pour la noircir, s’intensifiant à chaque centimètre de peau consumé. Arrivés au niveau de l’homme semi-englouti, les deux formes n’étaient à présent plus que des figures embrasées dont le regard de feu témoignait de la rage les habitant. Prisonnier de son propre corps, Samuel sentait la chaleur caresser sa peau tandis qu’un peu plus loin, de nouvelles formes semblaient s’élever des eaux. Il y aperçut Rosalyn et Talia, l’une contre l’autre, qui le fixaient dans une expression moqueuse. De nouveau il tenta de les interpeller, de demander de l’aide, mais aucun son n’émanait de sa bouche. Les deux formes incendiaires, à présent presque collées à lui, se mirent à ricaner dans un canon désordonné et désagréable. L’eau attira alors subitement Samuel sous la surface, noyant son être tout entier dans un lac sans fond de regrets et de sang.

Dans un sursaut, Samuel revint subitement à lui. Haletant, le mercenaire mit quelques longues secondes à se rendre compte d’où il était. Une grande salle d’eau, dans laquelle il trempait depuis une bonne demi-heure dans une baignoire finement ouvragée. Il se souvenait à présent. Les troupes loyalistes de la Duchesse, dirigée par Talia, étaient arrivés à Vilefroi il y a quelques jours. S’agissant d’une des nombreuses places fortes de la région, le bourg avait été transformé en véritable caserne pour les soldats fidèles à Madorass. Talia avait réquisitionné la résidence du bailli et s’y était installée, laissant à Samuel la chance d’être hébergé chez l’échevin de la ville. Ce dernier, s’il avait d’abord montré son mécontentement dans le fait d’héberger un plébéien, s’était avéré être un hôte plus qu’acceptable, fournissant au mercenaire une chambre à lui accompagnée d’une salle d’eau. Un véritable luxe pour celui habitué aux auberges crasseuses des routes. Pour le reste des habitants de la ville, les troupes avaient sortis de terre un faubourg plus ou moins miteux, dans lequel s’entassaient une centaine de paysans, trop peureux ou trop stupides pour tenter de protester contre cette expulsion forcée de leur propre demeure. Ici et là, quelques soldats plus attentionnés que d’autres commençaient à dresser de légères protections de bois afin d’aider les vilains à lutter contre les loups et autres bêtes sauvages.    
Recentrant son attention sur ce qui l’entourait, Samuel laissa tout d’abord ses yeux trainer sur la tenue qui l’attendait contre un présentoir. Un ensemble de cuir clouté, simple mais robuste. De bien meilleure facture que ce qu’il portait encore quelques jours plus tôt. Ses braies bleues avaient également été remplacées par un pantalon noirci et des chausses en cuir renforcé. Son épée quant à elle demeurait la même et était posée contre un mur près de ses vêtements. Talia avait particulièrement insisté pour qu’il change d’habits et obtienne un équipement supérieur. « Il faut bien marquer le coup de votre nouvelle vie » avait-elle ajouté, dans un sourire aussi carnassier que moqueur. En parlant de la miresse, les yeux de Samuel glissèrent sur la plaie maintenant cicatrisée de son poignet gauche. Il analysa quelques longues secondes la forme inégale de la marque, se remémorant tout ce qu’il s’était passé au moment de cette blessure volontaire. Un long soupir s’échappa alors de sa gorge tandis qu’il se redressait dans l’eau.

Depuis qu’ils avaient quitté la tour de garde et… Tous les problèmes qu’elle recelait, le mercenaire n’avait eu que de courtes interactions avec la vampire et sa protégée, Rosalyn. S’il paraissait logique que son contact avec Talia soit bien plus irrégulier et léger que lorsqu’elle était captive, le mercenaire s’étonnait lui-même de regretter l’intensité de leurs échanges, tout comme il se languissait de la présence de la demi-elfe Rosalyn. La jeune hybride semblait débordée depuis qu’ils avaient rejoint les loyalistes. En journée, elle suivait les étranges « corneilles » de la Miresse Sanglante sans jamais dire ce qu’elle faisait réellement. Le soir venu, elle était aperçue quelques fois à la table de Talia, ou bien près de sa tente, sans que qui que ce soit ne puisse confirmer ou infirmer que cette dernière ait passée l’entièreté de la nuit chez la vampire. Avec Samuel, elle n’avait pu échanger que quelques mots rapides et un peu gênés, ainsi qu’une ou deux embrassades sans réelles « profondeurs ».

Pourtant, Samuel ne se sentait pas mis à l’écart, au contraire. Sa nouvelle patronne l’avait affecté à la planification de différents assauts de points stratégiques, ainsi qu’à la supervision des nouvelles recrues. D’ailleurs, et Talia lui disait chaque fois qu’ils se voyaient, ses tâches et responsabilités augmenteraient à mesure qu’ils approcheraient d’Arentia. Ensuite, comme promis, il serait fait nouveau seigneur de la ville par la Duchesse elle-même. En attendant, il devait se montrer à la hauteur de l’investissement qu’il représentait pour la Miresse Sanglante. Fermant de nouveau les yeux, le mercenaire revit rapidement le songe qu'il venait de faire, et l'horreur de l'image de son amie brûlée se jetant sur lui. S'il commençait peu à peu à croire ce que lui avait dit Talia depuis qu'ils avaient intégré les troupes loyalistes, l'humain se posait une question existentiel. Est-ce que tout cela en valait la peine?
Un bruit répétitif sorti le mercenaire de ses morbides pensées. Quelqu'un, en dehors de la salle d'eau, frappait de manière timide sur la porte. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit et une servante entra dans la salle d'eau, sans réellement se soucier de la timidité potentielle de Samuel. Ce dernier analysa la jeune femme d'un œil curieux. Ses longs cheveux blonds étaient coiffés en une tresse descendant jusqu'au creux de son dos, et ses yeux marrons étaient mis en valeur grâce aux petites tâches de rousseur présentes sur ses joues. Sa petite taille, couplée à sa tenue de soubrette et sa démarche rapide lui donnait un air de souris apeurée. Amusé, le mercenaire l'observa avancer dans la salle d'eau, attrapant différentes serviettes alors qu'elle venait vers lui.


- Veuillez m'excuser pour mon irruption monseigneur, mais Dame Fictilem vous demande.

Se relevant doucement, Samuel étira un large sourire en remarquant que la demoiselle de chambre ne détournait pas le regard de son corps, se contentant de lui tendre timidement une serviette.

- Vous êtes pardonnée ne vous en faites pas.
- Souhaitez-vous que je vous... Soulage, monseigneur?

Samuel baissa instinctivement les yeux sur sa virilité, constatant malgré lui que la présence féminine lui avait fait un effet inattendu. Secouant la tête de gauche à droite tandis qu'il se dirigeait vers ses vêtements, le mercenaire commença à enfiler ses braies devant la servante.

- Je crains que si Dame Fictilem me demande, nous n'avons pas le temps pour "cela". Quelle est votre nom demoiselle?
-Syl... Sylvie, monseigneur.
- Et bien Sylvie, peut-être une autre fois je vous remercie. Egalement, je ne suis pas plus un seigneur que vous n'êtes baronne, vous pouvez m'appeler Samuel.

Rougeoyante, la petite souris qu'était Sylvie ne sut quoi répondre et se précipita dans un gargouillis à peine perceptible vers la baignoire, commençant à vider cette dernière. Amusé, le mercenaire acheva de mettre ses vêtements puis quitta la pièce, son épée à la ceinture. Ainsi, Talia voulait qu'il vienne à sa rencontre? Cela étonnait légèrement le mercenaire, car il était plus que rare que la miresse ne le convoque en soirée. L'espace d'un instant, une idée obscène traversa son esprit. Idée qu'il s'empressa de chasser. Mieux valait ne pas être déçu. De plus, il était fort possible que ce qu'il s'était passé ne soit l'histoire que d'un contexte exceptionnel. Avant même de s'en rendre compte, Samuel était déjà arrivé au niveau de la demeure du bailli. Devant cette dernière, deux Corneilles montaient la garde, leurs yeux scrutant chaque mouvement qu'ils pouvaient percevoir. Quand elles notifièrent Samuel, l'une d'entre elle le gratifia d'un très léger mouvement de tête, lui intimant d'entrer. Passant entre les deux femmes guerrières, le mercenaire ressentait toujours cet étrange malaise en les observant, et ce malgré la beauté qu'on percevait au travers de leurs casques.
Une fois à l'intérieur de la bâtisse, l'humain se laissa porter par différents sons et souvenirs de l'endroit, se rendant rapidement vers la salle à manger. Arrivé dans cette dernière, l'odeur métallisée du sang s'engouffra rapidement dans les narines du mercenaire.     

Etendu sur la table, un homme avait été défait de ses vêtements et ouvert de l'épaule jusqu'à l'aine. De la plaie, ses viscères avaient été tirés et placés autour de lui. Plus spécifiquement, ses intestins servaient de menottes à la fois pour ses mains et pieds. Son visage, crispé dans une longue expression de douleur, témoignait de la cruauté du traitement qui lui était infligé. Ce qui était le plus déroutant, c'était surtout le fait que malgré ce spectacle morbide, le pauvre homme demeurait vivant. Captif d'un jeu sadique auquel il n'avait sans doute pas souhaité participer. Autour de la table, se trouvaient six femmes que Samuel reconnut rapidement comme des Corneilles. Leurs rires irréguliers et hystériques démontraient tout le plaisir qu'elles prenaient à observer le pauvre homme souffrir. L'une d'entre elles, à la chevelure rose et aux yeux vairons, s'amusait même à grignoter de temps à autres ce qui ressemblait au foie de la victime, avant de le replacer dans le corps de cette dernière. L'espace d'un instant, une étrange pensée traversa l'esprit de Samuel. "Est-ce avec ces femmes que Rosalyn s'entraine tous les jours?" Chassant cette réflexion qui n'avait pas lieu d'être de sa tête, le mercenaire focalisa son attention sur la personne au bout de la table, au niveau de la tête de l'homme éventré. Talia. Majestueuse et terrifiante à la fois.
Ses longs cheveux noirs, coiffés en arrière, donnaient à son visage pâle une allure noble. La vampire était également vêtue d'une grande robe noire de belle facture, et un long collier argenté tombait sur sa poitrine dessinée au travers du vêtement. Ce qui marqua Samuel cependant, ce fut son visage. Cet air de poupée de porcelaine, si parfait et si déroutant. Ses yeux de jade observaient le corps de l'homme éventré avec un sadisme clairement perceptible, et le léger sourire qui dansait sur ses fines lèvres témoignait également du plaisir que la miresse sanglante prenait à voir cette homme prisonnier du tourment qu'elle lui infligeait. Mais malgré cet ignoble scène, le mercenaire ne pouvait s'empêcher de trouver son ancienne captive envoutante. Lorsqu'elle le remarqua enfin, son regard se détacha enfin de sa victime et se plongea dans celui de Samuel. Son sourire, en revanche, ne disparut pas pour autant.


- Ah, Samuel. Il était temps. j'ai failli attendre.

Reculant de la table et quittant son siège, la vampire s'approcha du mercenaire. Ravalant sa salive, ce dernier tenta de maintenir sa contenance alors que celle qu'il avait libéré ne se trouvait plus qu'à quelques centimètres de lui. Attrapant son col et venant déposer un baiser sur ses lèvres, elle sembla s'amuser de son sursaut lorsqu'il se rendit compte du gout amer du sang qu'elle avait sans doute consommer un peu plus tot. Le gardant dans cette position, elle plaça ensuite ses lèvres au niveau de son oreille, murmurant pour eux seuls.

- Et ne me faites pas, attendre.

La laissant subitement sur place, la miresse sanglante claqua sobrement des doigts, observant dans un grand sourire carnassier ses Corneilles se jeter sur le pauvre homme étendu pour le dévorer et le démembrer. ris d'un haut le cœur, Samuel focalisa toute son attention sur la belle aux yeux d'émeraudes. Il avait déjà vu des gens mourir, des champs de batailles... Mais cette forme de barbarie, principalement réalisée par ce que la plupart des hommes considèreraient comme des créatures de rêves, éveillait en lui un dégout profond, instinctif. Tout ce qu'il voyait lui semblait contre nature. Du cannibalisme aux mouvements erratiques des jeunes femmes. Devant lui, Talia sembla satisfaite de sa réaction et, d'un geste de la main, l'invita à la suivre.

- Venez Samuel, j'ai à discuter avec vous.

Menant le mercenaire jusqu'à une autre pièce, la protégée de la Duchesse laissa ce dernier s'installer près de ce qui ressemblait à une table stratégique. Plusieurs cartes de la région étaient déposées sur la table, ainsi que des statuettes représentant à la fois les troupes loyalistes, les villes et bourgs connus, ainsi que des positions supposées des troupes du Pays. S'asseyant à moitié sur la table, Talia se pencha de manière volontairement provocatrice et désigna du doigt une statuette représentant une rose.

- Connaissez-vous cette maison, mon cher?
- Je crois qu'il s'agit de la maison Silsper?
- Oh, impressionnant. Je savais que vous seriez un atout pour cette campagne. Voyez-vous, l'individu que vous avez pu apercevoir un peu plus tôt, était un des éclaireurs de cette maison. Nous les savions fidèles à la cause des rebelles, mais pas assez stupide pour tenter de venir ici pour nous observer.
- Et je suppose que vous l'avez attrapé alors qu'il repartait?
- Non. Nous l'avons eu lorsqu'il arrivait. Mais ce n'est pas tant ce qu'il aurait pu voir qui est important, c'est d'où il venait.

Plissant des yeux, Samuel suivit la statuette du regard, jusqu'à celle représentant Vilefroi. Il comprit alors presque instantanément ce que voulait dire Talia.

- Il serait venu depuis Rivebourg?
- Possible. Ou alors d'un camp situé entre le village fluvial et nous. Aux dernières nouvelles, Riverbourg nous était loyale. Alors dans ce cas, où pourrait bien se trouver un potentiel camp?

Le mercenaire déporta de nouveau son attention sur la carte. S'il savait que Talia avait déjà les réponses, la vampire prenait visiblement un plaisir non dissimulé à lui faire analyser la situation. Après quelques secondes de réflexion, le mercenaire tapota du doigt une crevasse situé aux abords de la futaie au nord des routes.

- Si j'étais un chef de camp, j'aurais installé mes troupes ici. La futaie offre une bonne protection et permet de camoufler de potentiels signes de fumées, et la crevasse empêche des contournements par de la cavalerie.  Cependant, le Pays est habitué à combattre les troupes de Madorass depuis quelques temps à présent, et leurs tactiques approchent plus de l'affrontement unilatéral que direct. De ce fait, je ne pense pas qu'ils seraient partis sur ce genre de décision. Il pointa un autre point sur la carte. Je pense qu'ils se sont installés là bas. Un ancien monastère dédié au Dieu du Solstice. C'est un lieu sacré que beaucoup vénèrent. Personne n'irait le saccagé ou oserait le profaner en installant des troupes là bas. C'est donc parfait pour prévoir des attaques de harcèlement sur un ennemi déjà étiré sur d'autres conflits.
- Vous êtes remarquable Samuel. En effet, leurs troupes sont installées là bas. Et nous allons les en chasser, à ma manière.

Les derniers mots de la miresse lui glacèrent le sang. Car malgré le fait qu'il ne cotoyait la miresse que depuis peu, sa réputation et ce qu'elle avait démontré lorsqu'elle était captive suffisaient à le mettre dans un pareil état.

- Quand cela?
- Demain matin. Rosalyn et plusieurs Corneilles resteront à Vilefroi avec plusieurs détachements de guerriers. Vous, moi, deux Corneilles et un détachement nous rendront là bas pour nous occuper d'eux.
- Nous ferons combien de prisonniers?

Talia étira alors un grand sourire, dévoilant ses crocs au mercenaire qui avait posé la question sans trop réfléchir.

- Aucun, mon cher. Nous les décimerons tous.   

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Talia Fictilem

La poupétière

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Talia Fictilem
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Race : Vampire
Classe : Nécromancienne
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Croyances : Athée
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Fiche de Personnage : La fabrique à poupées!

Histoire de Personnage : ---------- La Poupétière

0 - La création de Sophie.
1 - La création d'Isabelle.
2 - La création d'Anastasia

---------- La Miresse Sanglante

1 - L'Ancienne tour de garde.
2 - Expension territoriale.

Expansion Territoriale. [SOLO - PUBLIC AVERTI] _
MessageSujet: Re: Expansion Territoriale. [SOLO - PUBLIC AVERTI]   Expansion Territoriale. [SOLO - PUBLIC AVERTI] EmptyMer 1 Déc 2021 - 0:19

Lorsqu’il avait quitté la demeure du bailli pour regagner sa chambre, Samuel s’était repassé en boucle les derniers mots de la miresse sanglante. Si la violence de cette dernière ne le surprenait pas vraiment, il était tout de même surpris par sa volonté d’abattre tous les hommes placés près de Rivebourg. Dans une campagne militaire, il était stupide de ne prendre aucun prisonnier. Tout d’abord, les potentiels nobles capturés pouvaient être rançonnés, ce qui permettait de payer plus facilement les hommes et donc de continuer l’effort de guerre. Ensuite, le fait de ne jamais faire de quartiers développait chez l’adversaire une peur profonde mais aussi une profonde combattivité. Sans possibilité de fuir et n’ayant comme choix que le combat ou la mort, l’ennemi se battait toujours avec plus de férocité et provoquait donc de plus gros dégâts chez les troupes déployées. Plongé dans ses pensées, Samuel avait d’ailleurs à peine remarqué la table du salon et les « restes » de l’éclaireur dévoré plus tôt. Seuls demeuraient des ossements grignotés, et un sang poisseux imbibant la grande nappe de la table.

Retournant finalement dans la chambre qui lui était affectée, le mercenaire croisa sur sa route la jeune Sylvie qu’il salua rapidement. La soubrette lui rendit son salut par un timide sourire, continuant de veiller à la propreté de quelques babioles appartenant à l’échevin. A l’intérieur, Samuel déposa son épée contre l’un des meubles puis se laissa tomber lourdement sur le lit. Demain, le mercenaire allait devoir préparer à la va vite un assaut sur une position inconnue et assurer en même temps la sécurité de sa maitresse. Maitresse… Cette simple idée le fit sourire. Il était devenu mercenaire par un concours de circonstance après son exil d’Arentia et s’était juré de ne plus jamais être au service d’un noble. Pourtant, c’est à la suite d’un contrat foireux d’un sang bleu qu’il était retombé dans les griffes de la noblesse et de ses vices. Non, Talia n’était pas comme les autres nobles qu’il avait connu. La vampire était sadique, probablement folle à lier et ses motivations profondes étaient floues pourtant, Samuel l’estimait énormément. Son charme était-l si fort qu’il faisait oublier sa cruauté ? L’image de l’éclaireur lui revint alors à l’esprit, accompagné par ce sentiment de dégout indescriptible. Puis, comme à chaque fois, le visage parfait de la miresse sanglante et ses formes lui firent oublier le reste. Comme un phare dans la tempête. Retirant finalement ses affaires, le mercenaire se glissa sous les draps de son lit. Fermant les yeux, il laissa alors les ténèbres du sommeil le saisir. Le lendemain, le mercenaire fut réveillé par la personne venue frappée à sa porte. S’il avait espéré au fond de lui que cette personne soit Sylvie, la servante de l’échevin, la voix rauque qui traversa la porte le ramena à la triste vérité.


- Sieur Vernom ?
- J’arrive, laissez-moi le temps d’enfiler ma tunique et je descends. Dites à Dame Fictilem que je me rendrais directement aux écuries.
- Fort bien.

Sortant du lit, Samuel grogna longuement alors qu’il s’étirait. Enfilant ses vêtements et passant son arme à la ceinture, le mercenaire ouvrit la porte vivement, ce qui ne manqua pas de faire sursauter Sylvie. Visiblement, la petite souris venait à sa rencontre, une carafe d’eau dans les mains. Amusé, Samuel la dévisagea alors qu’elle tentait de reprendre de la contenance.

- Bonjour Sylvie.
- Bo… Bonjour Samuel. J’avais pensé que vous auriez aimé un peu d’eau avant de partir.
- Eh bien c’était une bonne décision. Je n’ai pas beaucoup de temps mais je veux bien boire un coup.

Attrapant la carafe, Samuel posa cette dernière contre ses lèvres, laissant le liquide frais glisser dans sa gorge. L’eau avait un gout étrange, légèrement acidulée. Ce gout particulier n’était pas désagréable mais il intrigua néanmoins le mercenaire lorsqu’il aperçut du coin de l’œil la jeune servante qui le fixait avec une attention particulière. S’il était évident que la lame à louer plaisait à a paysanne, cette dernière était assez particulière pour titiller la curiosité de Samuel. Achevant sa gorgée, ce dernier rendit le contenant à la blonde qui le remercia en rougissant légèrement. Commençant à s’éloigner, il fut arrêté par Sylvie, d’un geste à peine perceptible.

- Pour combien de temps partez-vous ?
- Une journée, deux tout au plus. Nous n’allons pas très loin.
- Prenez garde. J’aimerai ne pas avoir à défaire votre chambre alors que le lit a été refait.

Elle déclara cette phrase sur un ton presque taquin, ce qui tranchait avec sa timidité habituelle et intrigua encore un peu plus le mercenaire. Malheureusement, ce dernier manquait de temps et s’empressa de quitter les lieux, ne manquant pas de promettre son retour à la jeune soubrette. Sortant finalement de la bâtisse, Samuel remarqua les soldats qui s'affairaient ici et là, courant pour aller chercher du matériel laissé plus tôt à un forgeron, ou bien pour dire au revoir à une paysanne courtisée. Focalisant son attention sur les écuries de la ville, le mercenaire pressa le pas afin de ne pas trop tarder. Sur place, le palefrenier l'accueillit de son sourire faux habituel et l'invita à récupérer la monture de la vampire ainsi que la sienne. Lorsque Samuel demanda ce qu'il en était pour les Corneilles, l'expert en chevaux déclara sobrement qu'elles n'en avaient pas besoin. Haussant simplement les épaules, il grimpa sur sa monture et dirigea celle de la miresse vers la position où il devait la retrouver. Après tout, si le palefrenier avait dit n'importe quoi ou s'était montré désobligeant, il serait celui qui subirait les foudres de Talia, pas lui. Au bout de quelques minutes, il arriva enfin au niveau de la porte est, où l'attendait la nécromancienne.
Cette dernière, habillée cette fois de manière plus "pratique", portait un corset de cuir renforcé par dessus une longue robe noir aux côtés fendus. De ces fentes, on pouvait apercevoir une paire de cuissarde remontant jusqu'à mi-cuisses. A la ceinture de la Miresse, un long couteau à la lame argentée finement ouvragée était encastré dans une boucle de ceinture afin de le maintenir en place. Autour d'elle, se trouvait deux Corneilles qui revêtaient quant à elles leur tenue habituelle, la seule différence entre les deux étant la couleur de leurs cheveux et l'arme qu'elles possédaient. L'une d'elle, une rousse, portait à la ceinture un fléau d'armes. L'autre Corneille que le mercenaire avait aperçu la veille, possédait deux longues tresses roses ainsi qu'une longue épée à deux mains qu'elle portait dans le dos. C'est d'ailleurs elle qui remarqua le mercenaire en première, ricanant légèrement en indiquant à sa maitresse l'arrivée de son protégé. Talia, se retournant alors vers lui, fixa sa monture d'un regard satisfait.


- Bien, vous êtes à l'heure mon cher. Elle grimpa presque instantanément sur le cheval, décrochant dans un seul mouvement les rênes de la selle de Samuel. Nos troupes sont prêtes à partir. J'ai demandé à ce qu'ils ouvrent un peu la voie. A cheval, nous devrions les rattraper sans problème d'ici une bonne demi-heure.
- Je vois. Et pour vos Corneilles?

Un rire synchronisé s'échappa de la gorge de la vampire ainsi que de ses deux suivantes.

- Vous n'avez pas à vous inquiéter pour elles. Allez, nous avons un repère d'insectes à écraser.

Achevant sa phrase par un "ya!", Talia s'élança sans plus attendre vers l'extérieur de Vilefroi. S'il voulut s'élancer à son tour, le mercenaire fut sidérer de voir les deux guerrières accompagnant la vampire se projeter en courant derrière sa monture. Curieux et ne souhaitant pas rester sur place, il quitta à son tour la ville, observant le duo derrière Talia courir sans relâche. Outre leur vitesse, le mercenaire était stupéfait face à la facilité avec laquelle ces femmes rattrapaient la monture de leur maitresse. Aucune fatigue n'était perceptible dans leurs mouvements. Pire encore, leurs pas semblaient synchronisés.
Une trentaine de minutes plus tard, ils arrivèrent finalement au niveau du détachement que Talia avait désigné pour les accompagner dans cette chasse aux rebelles. Une fois à leur niveau, les montures décélérèrent et, prenant la tête du groupe, Talia et Samuel avancèrent silencieusement.
Même à marche rapide, le mercenaire avait estimé la durée de leur périple à environ trois heures. Tout du moins, jusqu'à ce qu'ils puissent apercevoir le temple dédié au Dieu du Solstice dans lequel se terraient les troupes du Pays. La route allait tout de même être longue, et Samuel craignit l'espace d'un instant l'ennui et la monotonie de pareils voyages. Fort heureusement, la miresse sembla décidée à briser ce silence pesant. Entamant la discussion par des sujets du banalités affligeantes, elle demanda au mercenaire de lui parler de lui. De son enfance à son exil d'Arentia. S'il parla sans souci de ses premières années, Samuel s'arrêta lorsqu'il commença à évoquer sa ville natale et les raisons de son départ forcé. Amusée, la vampire tapota simplement son épaule avant de faire accélérer sa monture. S'il fut étonné de cet acte de compassion soudain, le mercenaire se demanda tout de même s'il n'avait pas vu une ombre d'ennui poindre sur le visage de Talia. Enfin, pour lui, cela importait peu. De toutes les personnes l'employant, elle était la seule qui s'était au moins un minimum intéressée à l'enfance d'un pauvre mercenaire tel que lui. Après réflexion, Samuel se dit également que c'était la seule personne l'ayant embauché avec qui il avait eu des rapports aussi charnels et informels. Sans s'en rendre compte, ses yeux glissèrent sur le dos de la vampire et ses longs cheveux de jais retenus par une coiffure soignée. Ces quelques secondes d'admiration esthétique, le sortirent un tant soit peu de la réalité dans laquelle il se trouvait, et lui firent presque louper l'apparition du monastère. D'un seul homme, la troupe entière s'arrêta pour analyser la situation.

Le bâtiment, situé sur une colline un peu en retrait de la grande route, dominait la vallée de par sa stature religieuse palpable. En temps normal, cette structure n'aurait pas intéressée l'armée du royaume qui aurait continué son chemin, tant le monastère n'offrait aucun réel avantage tactique majeur mis à part sa position surélevée, probablement due à une volonté d'éviter les risques d'inondations plutôt qu'autre chose. Pourtant, quelques signes distinctifs indiquaient clairement la présence de troupes armées à l'intérieur. Les grands vitraux, autrefois illuminés et visibles à distance, étaient assombris depuis l'intérieur. Probablement par un tissu permettant d'éviter d'observer trop en avance ce que le bâtiment cachait. Les quelques vergers extérieurs, habituellement peuplés de moines travaillant le raisin, étaient abandonnés et laisser tels quels. De plus, plusieurs souches larges de quelques pieds étaient visibles autour du monastère, symbole d'arbres gênants ayant été tranchés pour permettre une meilleure observation des alentours.


- Il semblerait que votre théorie était correcte Samuel.

Le sourire carnassier présent sur le visage de Talia, témoignait à la fois de son excitation pour le carnage à venir que de satisfaction sur le fait d'avoir écouter le mercenaire. Fixant le monastère, ce dernier se risqua à une question évidente.

- Comment comptez-vous attaquer? Je peux déployer quelques hommes pour visualiser s'ils n'ont pas placé quelques troupes en embuscade. Egalement, il nous faudrait nous déployer rapidement, au nord et à l'ouest du bâtiment. Les monastères possèdent habituellement des portes moins renforcées sur ces points que nous pourrions utiliser à notre avantage.
- A combien estimez-vous leur force?
- Hum. Il prit quelques secondes pour observer le bâtiment et réfléchir. Je dirais une cinquantaine d'hommes. Pas plus.      
- Et combien sommes nous?
- Si je vous compte? Trente-quatre.

Un nouveau sourire se dessina sur les lèvres de la vampire. Sortant la dague qui se trouvait à sa ceinture, la miresse sanglante leva la lame vers le ciel en silence. Plongeant son regard dans celui du mercenaire qui la regardait incrédule, elle abaissa la lame d'un coup sec en direction de la bâtisse. Quelques instants plus tard, trente hommes d'armes de la Duchesse s'élançaient vers le monastère, toutes armes dehors.


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Talia Fictilem

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MessageSujet: Re: Expansion Territoriale. [SOLO - PUBLIC AVERTI]   Expansion Territoriale. [SOLO - PUBLIC AVERTI] EmptyVen 3 Déc 2021 - 17:56

La première salve de carreaux faucha environ sept hommes. Étalés sur le sol, leur sang quittait peu à peu leur corps tandis qu'ils convulsaient dans une vaine tentative de survie. On pouvait lire sur leur visage toute la douleur et l’appréhension de leur mort prochaine. Chassant leurs visages de son esprit, Samuel continuait d'avancer vers le bâtiment. Ayant mis pied à terre quelques instants après le début de l'assaut, le mercenaire était à présent devant l'une des portes secondaires qu'il avait signalé à la miresse sanglante. Naturellement, les défenseurs les avaient entendus et avaient pris les mesures nécessaires. La volée de carreaux ne serait probablement que le prémisse d'un massacre prochain.
Deux guerriers approchèrent alors Samuel, un petit bélier dans leur bras. Se positionnant devant lui, ils prirent leur élan avant d'enfoncer la porte dans un grand cri. L'instant d'après, les troupes loyalistes s'enfoncèrent dans le couloir, décidés à abattre leurs ennemis. Et surtout, à ne plus subir les tirs des arbalétriers rebelles.

- Foncez vers la cour! De là bas, je veux dix hommes qui montent vers l'étage! Si nous trouvons leur capitaine, cela mettra fin au combat. Allez-y!

Dans un cri unifié, les troupes loyalistes acquiescèrent aux mots du mercenaire. S'il était certain que des gens allaient mourir, il fallait absolument que Samuel tente d'organiser le chaos globalisé dans lequel ils se trouvaient. Il s'élança alors dans le couloir avec le reste de ses hommes, décidé à prendre le monastère par la force. Levant la tête, il remarqua de justesse le rebelle qui fonçait vers lui, lame au clair. Déviant le coup de son adversaire, il enfonça sa propre lame dans le torse du jeune homme lui faisant face qui s'effondra juste après dans un gargouillis étouffé. Samuel pensa alors à Talia. Quel imbécile il était! Le combat s'était lancé et pas un seul instant il avait cherché à savoir où se trouvait sa patronne. Il n'avait pas souvenir de l'avoir vue partir dans une autre direction ou attendre dehors. Pourtant, la vampire demeurait introuvable. Une autre forme le sortit de nouveau de ses pensées. Cette fois, c'était par le côté qu'il se faisait attaquer. La lame frotta contre le cuir de son plastron, sans le déchirer, et déstabilisa légèrement le mercenaire qui fut forcé de pivoter pour ne pas trébucher. D'un geste du poignet, il frappa avec son arme contre la cuisse de son ennemi, mordant la chaire de ce dernier. Ne lui laissant aucun repos, il attaqua ensuite au niveau de sa gorge, lacérant cette dernière sur la longueur. Quelques instants plus tard, l'attaquant se retrouvait au sol dans une mare de sang qui permit à Samuel de continuer sa route. Tant pis pour Talia, se focaliser trop longtemps sur son sort allait gêner le mercenaire dans le combat qu'il menait.

Au bout de quelques minutes, les troupes loyalistes arrivèrent enfin au niveau de la cour du monastère. Là bas, des barricades avaient été dressées à la va-vite parmi des tentes afin de gêner la progression des assaillants. Fort heureusement, les troupes de la Duchesse avaient enflammées ces dernières grâce à différentes volées de flèches et il était à présent plus aisé d'y voir quelque chose et de diriger le flot du combat. Au cœur des cris et des volutes de fumée, Samuel se sentait peu à peu sombrer dans l'ivresse du combat. Il était complètement grisé par l'ambiance présente et se disait au fond de lui qu'il s'agissait là d'un bel affrontement. D'une bonne guerre. Retirant sa lame des entrailles d'un énième rebelle, le mercenaire chercha des yeux le reste des hommes loyalistes présents dans la cour. Globalement, les pertes avaient été peu nombreuses, ce qui ne manqua pas de le surprendre. S'il savait ces soldats entraînés, il était toujours délicat d'assaillir une position défendue. Pourtant, tout en comptant ceux tués par les carreaux d'arbalètes, le Royaume ne semblait avoir perdu qu'une dizaine de guerriers. Cela représentait un tiers de leur groupe, certes, mais en face les pertes semblaient bien plus élevées. La brutalité de l'affrontement pris finalement fin lorsque les loyalistes achevèrent leur assaut sur la cour. Les étages supérieurs allaient bientôt être fouillées, mais les forces en présence au rez-de-chaussée ayant été anéanties, les quelques rebelles potentiellement restant ne représentaient plus une véritable menace.
Gardant son épée à la main, le mercenaire fit le tour afin de chercher Talia et ses deux Corneilles. Si la recherche était au préalable purement protocolaire, une étrange inquiétude commençait à saisir l'esprit de Samuel. S'ils avaient anéanti les forces présentes dans le couloir et la cour, il restait potentiellement une dizaine d'individus présents dans les caves ou l'étage. Et c'était si le mercenaire avait bien estimé leur nombre. A trois, elles n'auraient pas eu énormément de chances. Un des éclaireurs loyaliste s'approcha alors du mercenaire, porteur de nouvelle.


- Monsieur?
- Oui? Des nouvelles de Dame Fictilem?
- Plus ou moins. Suivez moi.

Emboîtant le pas au jeune éclaireur, Samuel comprit rapidement de quoi il en retournait. Une véritable rivière de sang s'écoulait en direction des caves. La source du flot sanguin, un pauvre rebelle affaissé contre l'une des colonnes murales, témoignait de la brutalité de l'affrontement. Au niveau de la gorge, sous l'aisselle droite et gauche et au niveau de l'aine, de longues plaies étaient visibles. Leur propreté et la netteté de leur formation ne laissait aucun doute sur la personne responsable de ces coupures fatales. Talia. Se tournant vers l'éclaireur qui ne détachait pas son regard du corps sans vie, Samuel posa sa main sur l'épaule du jeune homme, cherchant à récupérer son attention.

-  Retournez auprès des autres et dites leur d'attacher ceux qui ont choisi de se rendre. Ensuite, placez les dehors contre les murs. Je vais voir ce que fait notre patronne.

Descendant doucement les marches menant aux caves, Samuel sentait déjà le liquide poisseux se collet à la semelle de ses chausses. Puis, arrivant en bas, il vit l'horreur du jeu de la miresse. Dans le couloir, cinq rebelles avaient été abattus et mis en scène. Le premier, dont les viscères servaient de corde et nœud à sa propre gorge, se retrouvait pendu à quelques centimètres du sol. Le second et troisième soldat, avaient été tranchés en deux et disposés de manière presque poétique. deux moitiés de cadavres se touchant la main comme deux amants meurtris. Le quatrième cadavre quand à lui était purement et simplement enfoncé dans un mur. A vrai dire, Samuel ne voyait que la moitié inférieure de l'homme en question, le reste ayant traversé la pierre. Le dernier cadavre, enfin, avait été démembré et laissé sur place. Les différents membres de la victime étaient tous complètement broyés, les os sortant de la peau comme si on avait brisé un vase sous un drap trop fin. Un peu plus loin, le couloir se transformait en une très grande cave, dans laquelle Samuel reconnut instantanément la miresse sanglante.

Cette dernière, lame tachée de sang à la main, fixait un mastodonte rebelle en silence. A côté d'elle, ses deux corneilles avaient sorti leurs armes mais n'agissaient pas encore. Devant elle, le guerrier à la taille démesurée maniait une grande hache barbue aux bords imparfaits. A ses pieds, deux loyalistes gisaient sur le sol, découpés par l'arme du rebelle. La scène paraissait surréelle. D'un côté, un géant en armure à la hache rougie par le sang. De l'autre, trois figures féminines de petites tailles, aux armes elles aussi souillées. S'il aurait voulu intervenir, Samuel n'en fit rien et observa simplement la scène. En un éclair, l'une des corneilles de Talia s'élança vers le géant. Ce dernier grogna, dans une parodie de rire, alors qu'il levait sa hache face à la rousse qui avançait dans sa direction. Lorsqu'il l'abattit finalement, un craquement sourd résonna dans l’alcôve alors que le corps désarticulé de la corneille volait et s'écrasait sur le sol. Le mercenaire ressentit un long frisson parcourir son échine tandis que ses yeux passaient sur les yeux vides de la sbire de la miresse. Ce long frisson s'accentua d'avantage lorsque le rire de Talia résonna dans le sous-sol, sous les yeux accusateurs du mastodonte. Dans un claquement de doigt, la vampire ordonna à sa guerrière aux cheveux roses de s'élancer sur sa cible. De nouveau, ce dernier grogna et leva sa lourde hache en prévision d'une attaque prochaine. Au moment où l'arme s'écrasa vers la corneille, cette dernière se contorsionna soudainement et esquiva avec une agilité remarquable l'attaque du géant. L'instant d'après, son épée à deux mains mordait la chair du rebelle, tranchant son bras gauche sur toute la longueur, puis la lame taillada son genou droit, le forçant à ployer sous la violence de cet enchaînement. Genou à terre, ce dernier tenta d'attraper la corneille qui esquiva de nouveau, sautant en arrière pour rejoindre sa maîtresse.  

C'est alors que Talia s'avança. Ricanant légèrement, cette dernière rengaina sa lame et s'approcha du mastodonte, un air fou traversant son visage. Arrivant à proximité du géant rebelle, la miresse tendit sa main dans sa direction. Clairement, il s'agissait là d'une offre de recrutement. Silencieux, Samuel restait dans le fond du couloir à observer la suite des événements. De là où il était il n'entendait pas très bien et ne voyait malheureusement pas le visage de la miresse mais, à l'expression du mastodonte, elle s'adressait effectivement à lui. D'un crachat sur le sol, ce dernier rejeta visiblement son offre et tenta, dans un baroud d'honneur, d'emporter la vampire en s'attaquant à elle avec son bras meurtri. Une gigantesque gerbe de sang gicla alors dans toute la pièce. Le liquide carmin vint s'étaler sur toute une longueur, formant paradoxalement de magnifiques lignes malgré la brutalité de la projection. S'effondrant sur le sol, le corps du mastodonte était troué au niveau torse, et le bras autrefois blessé par la corneille aux cheveux roses était arraché. C'est là, que Samuel l'aperçut.
La rousse, balayée plus tôt par le rebelle, se tenait entre Talia et le frais cadavre, tenant dans ses mains le bras arraché du pauvre homme. Le haut de son corps, imbibé de sang, témoignait du chemin qu'elle avait parcouru pour rejoindre sa maîtresse. Samuel n'en revenait pas. Fixant la jeune femme, il remarqua que son corps ne formait pas un angle normal. Sa colonne vertébrale semblait se tordre à plusieurs endroits, et son bras gauche était à l'envers. Mais elle se tenait là, silencieuse face à sa maîtresse. Se contorsionnant, la corneille fit craquer ses os et autres membres, déclenchant un nouveau malaise chez le mercenaire tandis qu'elle semblait se remettre elle même en place. Quelques secondes plus tard, elle se tenait de nouveau debout face à la miresse, jetant un rapide coup d’œil par dessus son épaule pour regarder Samuel. Derrière elle, l'autre corneille venait d'arracher la tête du rebelle sans le moindre effort.

Talia se retourna alors, et le mercenaire put lire sur son visage tout le dégoût qu'elle éprouvait face au refus du géant. Sur son visage, de grandes éclaboussures sanguines venaient souiller la pâleur et la perfection de sa peau. Quittant la scène sans le moindre commentaire, Talia passa aux côtés de Samuel sans même le regarder, se contentant de lui intimer de la suivre. Ne souhaitant pas s'attirer ses foudres, le mercenaire lui emboîta le pas en silence, observant de temps à autre les deux corneilles derrière eux. Une fois remonté dans la cour, la miresse sanglante laissa un long soupir s'échapper de sa gorge puis arracha un morceau de tente pour ensuite se nettoyer le visage avec. Satisfaite, elle continua sa route en direction des murs extérieurs.

Dehors, quinze prisonniers se trouvaient à genoux face aux troupes loyalistes. Les jaugeant quelques instants, la vampire fut amusée de leurs réactions lorsqu'ils observèrent la tête du géant, et probablement leur ancien capitaine. Avançant d'un pas maintenant noble et n'affichant plus la moindre frustration, la vampire passa devant chacun des prisonniers, se présentant. Puis, satisfaite, elle recula légèrement pour faire face à tous les prisonniers dont la gorge était collée aux lames des troupes de la Duchesse.


- Messieurs, aujourd'hui est votre jour de chance. Vous avez survécu à notre assaut grâce à votre combativité, ou votre lucidité. En temps normal, vous devriez tous être faits prisonniers et croupir quelque part le temps que les maisons nobles vous réclament. Ou que votre rançon est payée. Mais je n'aime pas ce genre de procédés.

Une phrase revint alors en tête à Samuel. Qui définirait jusqu'à la suite même des événements.

- Je vous laisse le choix. Rejoignez-nous. La plupart d'entre-vous ne savent probablement pas pourquoi nous nous battons et encore moins qui est véritablement en tord dans ce conflit. De ce fait, je vous offre la possibilité de briser les chaines de votre erreur et de participer à quelque chose de plus grand. Plus sûr. Tout ce que vous avez à faire, c'est confesser votre erreur et témoigner de votre volonté de nous rejoindre. La Duchesse est une maîtresse clémente, elle pardonnera sans hésitation votre acte de rébellion. Elle sait que la régence de ces terres doit revenir aux gens qui l'habitent. Et dans notre armée, le mérite permet l'évolution. Je vous laisse le choix.

Un long silence s'en suivit alors. La proposition, même si elle aurait été véridique, forçait ces hommes à trahir leur serment et leurs camarades. Samuel, tout comme Talia, probablement, le savait. Après quelques longues minutes où aucun mot ne fut prononcé, la miresse laissa un long sourire sadique parcourir son visage.    

- Personne, donc?

Se tournant vers Samuel, la vampire plongea son regard dans celui du mercenaire.

- Savez-vous comment on appelle le type de personnes qui laisse les autres décider pour eux? Choisir leur destin, avoir le pouvoir de vie ou de mort sur eux?

Pris au dépourvu, Samuel ne répondit pas immédiatement à la vampire, ce qui ne sembla pas l'étonner.

- Du bétail. Elle prit une pause, inspirant et expirant longuement par la suite. Et le bétail, ça se fait abattre.

A la fin de sa phrase, le silence fit place aux gargouillements ensanglantés de tous les prisonniers dont la gorge venait d'être tranchée. Observant les corps tremblotant s'effondrer au sol, Talia se dirigea simplement vers sa monture et laissa la corneille aux cheveux roses placer la tête du mastodonte sur un des crochets de selle, réservé normalement à fixer de petits animaux chassés. Une fois le crâne attaché, la miresse remercia sa sbire d'une légère caresse sur la tête avec de grimper sur le cheval.

- Venez Samuel. Rentrons à Vilefroi, nous n'avons plus rien à faire ici.

Sans plus attendre, elle tapota les flancs du cheval qui se mit à avancer sur la route. Très vite, Samuel fit de même afin de ne pas la laisser le distancer. Quelques minutes plus tard, c'est un groupe d'armes plus réduit qu'auparavant mais ayant trouvé de nombreuses babioles qui marchait vers la ville fortifiée du Royaume.

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Talia Fictilem

La poupétière

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Talia Fictilem
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Race : Vampire
Classe : Nécromancienne
Métier : Médecin
Croyances : Athée
Groupe : Solitaires

Âge : 29 ans

Messages : 35

Fiche de Personnage : La fabrique à poupées!

Histoire de Personnage : ---------- La Poupétière

0 - La création de Sophie.
1 - La création d'Isabelle.
2 - La création d'Anastasia

---------- La Miresse Sanglante

1 - L'Ancienne tour de garde.
2 - Expension territoriale.

Expansion Territoriale. [SOLO - PUBLIC AVERTI] _
MessageSujet: Re: Expansion Territoriale. [SOLO - PUBLIC AVERTI]   Expansion Territoriale. [SOLO - PUBLIC AVERTI] EmptyLun 27 Déc 2021 - 18:45

Sur son cheval, Samuel restait silencieux et se contentait de fixer le dos de la miresse sanglante, avançant à quelques mètres devant lui. Depuis qu’ils avaient quitté le monastère, le mercenaire se demandait ce qui était passé par la tête de la vampire et pourquoi avait-elle autant cherché à se mettre en spectacle. Lorsqu’elle lui avait confié vouloir abattre tous les rebelles sévissant sur la route Est de Vilefroi, Samuel s’était résolu à l’idée qu’elle souhaitait d’eux faire un exemple, une exécution afin de terrifier les ennemis. Même s’il trouvait cette idée stupide. Pourtant, elle avait proposé aux soldats battus de rejoindre ses rangs, leur offrant une porte de sortie. S’il avait d’abord pensé à un changement de point de vue, les phrases employées par la miresse et son sourire sadique démontrait que tout s’était déroulé selon sa volonté.
Avançant sa monture, le mercenaire arriva finalement au niveau de sa patronne qui l’accueillit d’un sourire entendu, tandis que ses deux corneilles marchaient un peu en retrait silencieusement.


- Vous avez l’air de quelqu’un qui meurt d’envie de me poser une question Samuel. Je peux sentir votre curiosité gratter mon dos depuis au moins trente bonnes minutes.
- Oui, je voulais savoir Talia…. Il prit une longue inspiration, incertain de la réaction probable qu’allait avoir la vampire. C’était quoi votre but tout à l’heure ?
- Vis-à-vis des captifs ? Elle ricana légèrement, provocatrice. Un exemple, comme prévu. Elle marqua une pause, tournant son visage de poupée vers le mercenaire. Vous pensiez que j’allais simplement abattre nos ennemis sans au moins tenter quelque chose ? Vous me sous-estimez de nouveau très cher, cela en est limite blessant. Voyez-vous, je ne suis pas dupe au point de massacrer tout un contingent de guerriers sans leur laisser la moindre chance. Je ne connais que trop bien la résilience dont peuvent faire preuve des humains mis au pied du mur.

Comme pour illustrer son propos, les soldats loyalistes entamèrent un chant de marche, se donnant du rythme alors qu’ils entamaient l’ascension d’une colline particulièrement pentue. C’était toujours délicat pour des troupes armées de rentrer après une bataille, car en plus des blessés il fallait gérer les biens subtilisés à l’ennemi. Pourtant, ces guerriers-là ne semblaient pas inquiets. Leur chant, s’il avait une fonction pratique, semblait également être une habitude pour ces hommes.

- Vous souvenez-vous comment vous m’avez capturée Samuel ? Vous aviez profité de la complicité d’un espion infiltré pour venir me récupérer alors que mon cercle de protection était occupé ailleurs. L’information venait de l’intérieur, car aucune force n’aurait pu m’atteindre autrement. Lorsque j’ai rejoint la Duchesse, je l’ai observée durant un moment. Je l’ai vue faire et défaire des armées grâce à des messages efficaces et insidieux, dilués dans les feux de camps des troupes ennemies. Je sais très bien aujourd’hui que notre ennemi tente la même chose dans mon propre camp, et je ne suis pas étonnée. Je dirige mes troupes d’une main sévère, et j’inspire plus par la force que par le respect.

Elle tourna légèrement la tête, inspectant ses troupes d’un air satisfait avant de reporter son attention sur Samuel.

- Qu’auraient dit ces espions si j’avais simplement exécuté ces soldats ? Ils auraient transmis l’idée que je n’offre aucune alternative, que je ne suis que ce que l’on me surnomme, une miresse sanglante. Elle étira un large sourire, dévoilant ses deux crocs acérés. Non pas que le surnom ne me désigne pas correctement, attention. Cependant, j’aime autant éloigner les pensées collectives de ma personne, déjà qu’elles sont si nombreuses… Quoiqu’il en soit, ces mêmes espions n’auront à ce jour qu’une seule phrase à dévoiler dans leurs camps. La miresse a offert de rejoindre ses hommes. Elle doit manquer de soldats. Peut-être y a-t-il eu des désertions ? Ou bien souhaite-t-elle réellement permettre à ses ennemis de la rejoindre ? Une alternative diplomatique serait disponible ? Ces questions, aussi insignifiantes pourraient-elles paraitre, sèmeront un doute chez nos ennemis. Et ce doute, sera un avantage considérable sur la durée.

Un peu plus loin, Vilefroi apparaissait finalement à l’horizon. Les flèches sombres de l’acier noirci de ses bâtisses s’élevaient vers les cieux telles des griffes prêtes à les déchirer. Cet air lugubre, plaisait visiblement à la miresse qui affichait à présent un large sourire.

- Cette guerre n’est pas aussi simple qu’elle n’y parait. Si je ne doute pas de la réussite dans notre mission et la réussite dans l’entreprise de la Duchesse, nous ne savons pas le temps que tout cela nous prendra, ni le nombre de troupes que chaque camp perdra. Peut-être que notre victoire sera pyrrhique ? Peut-être que nous ne vaincrons que dans une trentaine d’années, et que tout le monde aura oublié les causes mêmes de cette guerre ? Ces variables, complètement inconnues, sont les menaces que je me dois de faire taire au plus vite. Si les rebelles sont une nuisance, il y a d’autres mouvements de troupes en Feleth à surveiller.
- Vous pensez aux mages de Béolan ?
- Les mages ne sont que des amateurs. Mes éclaireurs me parlent d’une cité-état soumise aux enfants des enfers. Ils auraient discipliné la ville en quelques heures et dominé la région en quelques jours. Les êtres célestes eux-mêmes n’auraient su réagir selon les rumeurs de comptoirs. Je ne parlerai même pas des montagnes et leurs régions, sous l’égide et la protection d’un ordre si puissant qu’il est fort possible qu’un jour nous devions reconnaitre leur indépendance.
- Nous sommes donc entourés d’ennemis, nous qui sommes en campagne dans les plaines.
- Non. Nous sommes entourés d’inconnus avec lesquels nous pourrons peut-être forger des alliances, ou créer de nouvelles tensions. Mais dans l’état ? Le Pays ne laissera pas faire et fera tout pour nous chasser de là. Pour une parodie de « liberté », troquant un seigneur pour d’autres, ils sont prêts à sacrifier le seul semblant d’unité qu’il reste à ces terres. Ils nous fragmentent petit à petit. Et fragmentés, nous n’aurons aucune chance si les géants qui nous entourent décident de nous dévorer. Elle ricana soudainement, faisant presque sursauter Samuel. Même si, pour ma part, je ne doute pas de l’utilité ou l’affection que j’aurais pour l’une de ces factions.


Un peu plus en avant, un peu après le faubourg, la lourde herse de la porte principale commençait son ascension rythmée par les bruits métalliques des chaines passant dans les espaces prévus pour elles. Très vite, le petit contingent de guerriers pénétra dans l’enceinte de la cité. A l’intérieur, les troupes loyalistes s’affairaient à ranger leurs camps ou bien à s’entrainer. Plusieurs feux crépitaient tandis que le soleil entamait lentement sa course vers l’horizon. Cherchant du regard son ancienne camarade, Samuel laissa un long soupir de déception lorsqu’il comprit qu’il ne verrait pas la demi-elfe. Amusée, Talia laissa un petit rire cristallin s’échapper de sa gorge.

- Notre chère hybride ne sera pas en notre compagnie ce soir Samuel, j’en suis navrée.
- Que…. Ce n’est pas important.
- Elle laissa cette fois un rire plus fort glisser entre ses lèvres. Oui, bien sûr, ce n’est pas important.

Arrivée au niveau de la place centrale, elle mit finalement pied à terre, commençant à marcher en direction de la demeure qu’elle avait réquisitionné.

- Je vous laisse quartier libre cher ami. Retrouvez-moi aux aurores, nous aurons à parler de la suite des événements.

S’il avait voulu dire quelque chose, le mercenaire n’aurait sans doute fait que parler dans le vide. La miresse, une fois sa phrase achevée, s’était empressée de rentrer dans son bâtiment, ignorant promptement les réactions potentielles de l’humain. Ne s’offusquant pas du tout de son comportement, Samuel s’éloigna de la place pour retourner vers le palefrenier. Les montures, si elles n’avaient subi aucune blessure lors de l’assaut du monastère, étaient affamées et fourbues. Il valait mieux les laisser se reposer tranquillement et les rendre à leur gestionnaire. Une fois à l’étable, il fut accueilli par le propriétaire, et un seau rempli de purin lancé juste devant sa monture. L’homme, grognon comme à son habitude, dévisagea le mercenaire comme s’il était responsable de tous ses malheurs. Sans en tenir compte et sans plus de cérémonie, Samuel lui laissa les deux chevaux et s’en alla, laissant le paysan grogner dans son coin.

Marchant dans les ruelles de la ville, le mercenaire laissa son regard trainer sur les différents groupes présents. Naturellement et comme la cité avait été transformée en place forte, les personnes présentes se composaient principalement de troupes et autres mercenaires. Cependant, on apercevait assez souvent des ouvriers ou paysans présents afin d’aider à diverses tâches. La plupart des temps, les rapports semblaient particulièrement cordiaux entre les habitants et les conscrits. S’arrêtant soudainement, le mercenaire observa quelques instants une forme avancer parmi les hommes de la Duchesse. S’il crut tout d’abord au déplacement d’un simple ouvrier, il se ravisa en remarquant la façon dont l’étrange silhouette se déplaçait. Cette dernière s’arrêtait tous les trente mètres environ, observant son environnement sans jamais véritablement interagir avec son entourage. Puis, elle se remettait en route sans rien dire. Il était à présent évident qu’il s’agissait là d’un espion. Un sursaut s’empara du corps de Samuel lorsqu’il sentit sa main glisser sur le pommeau de son épée. Il avait agi presque instinctivement, comme s’il était l’un des soldats du royaume. Revenant à lui, le mercenaire laissa la silhouette disparaitre dans les ombres et repris sa route. Après tout, Talia elle-même était déjà au courant de la présence d’espions et laissait faire volontairement. Aussi il aurait été malvenu d’agir de son propre chef sans tout d’abord la consulter.    

Continuant donc sa route comme si de rien était, le mercenaire arriva finalement jusqu’à la demeure qui lui était affectée. Entrant à l’intérieur, il fut étonné du silence régnant dans la pièce principale. Aucune trace du maitre de maison, et Sylvie n’était visiblement pas présente non plus, ou tout du moins, ne travaillait pas. Soufflant longuement avant de grimper les escaliers le menant à sa chambre, Samuel passa la porte de cette dernière, bien décidé à enfin se reposer. La première chose qui le frappa fut cette odeur agréable de violette. Son esprit vagabonda quelques instants, tentant de se remémorer à qui appartenait cette odeur caractéristique avant de comprendre. Un peu plus en avant, les mains posées sur ses hanches, se tenait Sylvie. Ses cheveux blonds, coiffées en deux tresses tombant dans son dos, mettaient en valeurs son visage fin et ses petites taches de rousseur. Pour le reste, la servante avait troqué ses vêtements de travail pour de la fine lingerie. De ses hanches partait un porte-jarretelles qui maintenait en place deux bas finement décorés. Une culotte noire de dentelle légèrement transparente cachait en partie l’intimité de la demoiselle. Sa poitrine quant à elle était à nu et dévoilait toute la fermeté et la beauté de ses seins bien proportionnés. Cherchant ses mots, le mercenaire ferma simplement la porte derrière lui et ne détachait pas ses yeux de la jeune femme, qui remarqua assez vite l’attention que l’homme lui portait, rougissant presque instantanément alors que ses mains montaient dissimuler sa poitrine dans un geste pudique étonnant. Ce geste, s’il était innocent et instinctif, fut le déclencheur pour le mercenaire qui se jeta presque sur Sylvie, scellant ses lèvres contre celles de la jeune servante. Cette dernière sembla presque choir dans ses bras, répondant à son baiser passionnément.

L’esprit de Samuel se vidait peu à peu à mesure qu’une chaleur grimpait dans sa poitrine. Tous les combats qu’il avait menés plus tôt, toute cette violence et adrénaline, avaient créé un mélange sulfureux poussant le mercenaire dans ses instincts primaires. Lui qui avait frôlé la mort il y a quelques heures, ne cherchait plus qu’à effacer ces émotions, les remplaçant par un désir profond et la compagnie d’une femme aimante. Il n’était pas rare de voir les guerriers chercher l’étreinte d’une femme ou d’un homme après une bataille, mais Samuel s’était jusqu’à lors toujours maitrisé et n’avait pas réellement ressenti ce besoin. Seulement, depuis ce qu’il s’était passé avec Talia, il se sentait plus dépendant de ses bas-instincts. Peut-être était-ce car il avait pris conscience du fait que la mort était plus près que prévu ? Qu’elle le prendrait sans la moindre pitié au moindre faux pas ? Ou bien la miresse avait-elle réellement brisé des chaines émotionnelles qui retenaient le mercenaire, le libérant de la culpabilité enserrant ses désirs les plus profonds ?

Revenant à lui, le mercenaire se surprit à constater qu’il avait déjà allongé Sylvie sur le lit, embrassant son cou tandis que ses mains caressaient sa poitrine. La servante, dont le souffle rapide frôlait la peau du guerrier, lui jetait un regard plein de désir et d’attente. Elle utilisa alors ses mains pour venir défaire sa chemise, tirant sur les cordages pour dévoiler le torse musclé de Samuel. Lorsque ce dernier vint toucher son intimité au travers du tissu de son bas, la jeune femme se cambra dans un réflexe et laissa un long gémissement quitter sa gorge. Revenant embrasser ses lèvres, le mercenaire sentit de nouveau son esprit se vider au contact de la servante. Quelques instants plus tard, alors que ses braies venaient tomber sur le sol, Samuel se mêlait finalement à la servante dans une étreinte charnelle, déclenchant chez les deux personnages un râle à peine étouffé de plaisir. A mesure qu’il bougeait en elle, le mercenaire laissait le plaisir prendre peu à peu possession de tout son être. Les mouvements. Les frissons. Le souffle de Sylvie contre sa peau. Les mains de cette dernière s’accrochant à ses épaules à chaque gémissement. Tout cela le poussait encore plus dans ce côté bestial, primaire, qui le faisait changer la rapidité ou la force de ses mouvements et provoquait chez lui de longs soupirs de plaisir. Prenant le temps de regarder sa partenaire, il prit alors conscience de toute la beauté de la soubrette. S’il l’avait trouvée belle la première fois qu’il l’avait aperçue, Samuel la voyait actuellement sous un autre jour. Le regard qu’elle lui lança entre deux gémissements, larmoyant et plein de désir, la transforma en cet instant en la plus sublime des créatures.
Une boule brulante monta alors en lui, comme un dragon enfoui au cœur d’une montagne cherchant à prendre son envol. Redoublant d’efforts dans ses mouvements, l’étreinte charnelle qu’il menait avec Sylvie se changea alors en une danse bestiale. Ils n’étaient plus homme et femme, mais deux créatures animales se mêlant et laissant libre cours à leurs plus bas instincts. Dans un ultime râle de plaisir synchronisé avec la jeune servante, le corps tout entier de Samuel sembla se raidir tandis qu’un tourbillon de plaisir l’enveloppait. Collé contre Sylvie, encore haletante et tremblante, le mercenaire déposa un nouveau baiser sur ses fines lèvres avant de finalement se retirer pour s’allonger à côté d’elle sur le lit, la laissant venir se blottir contre lui. Plongeant son visage dans la chevelure de la soubrette, Samuel ferma les yeux longuement, profitant du parfum agréable de sa partenaire. Il n’y eu aucun mot particulier entre les deux protagonistes, seulement des caresses et une douceur entendue. Ils n’avaient pas besoin de parler, chacun d’eux avait laissé son désir prendre le pas, et chacun d’eux savourait ce moment spécifique qui n’appartenait qu’à eux deux. L’esprit de Samuel s’embruma alors, la fatigue venant réclamer son dût, et très vite le mercenaire perdit le peu de conscience qui lui restait.  

*
*  *


Marchant dans la brume, Samuel suivait un long chemin de terre qui s’élançait droit devant lui. Un peu plus loin, une douce mélodie résonnait en écho dans le brouillard. Curieux, le mercenaire continua sa route jusqu’à l’origine du son. Une grande clairière, entourée du brouillard qui cernait Samuel quelques instants plus tôt, lui faisait face. Dans cette dernière, une figure féminine semblait assise sur un banc, regardant deux enfants jouer. S’avançant prudemment, le guerrier sentait son cœur battre de plus en plus rapidement à mesure qu’il s’approchait du banc en question. A quelques mètres à peine, il y reconnut Rosalyn, vêtue d’une grande robe blanche. La demi-elfe observait les enfants en silence, un léger sourire sur le visage tandis qu’elle brossait doucement sa longue chevelure. Observant Samuel, elle lui lança un regard d’une douceur étonnante. Arrivant à son niveau, le mercenaire décida finalement de s’asseoir, invité quelques instants auparavant par sa compagne d’aventures. Reportant son attention sur les enfants qui jouaient devant eux, Samuel manqua de s’étouffer en remarquant l’identité des deux enfants. Le premier enfant était une petite fille à la chevelure blonde et aux yeux d’azur. Ses vêtements de bonne facture ne laissaient aucun doute sur son origine noble. Le second enfant quant à lui était un petit garçon aux yeux verts et aux cheveux bruns. Il s’agissait de Samuel, lorsqu’il n’avait qu’une dizaine d’années à peine.


- Je comprends mieux pourquoi tu as pris autant de risques à présent. Pourquoi cette mission était aussi importante pour toi.

Elle marqua une courte pause, le jeune Samuel prenant un bout de bois et le faisant bouger comme s’il s’agissait d’une épée.

- J’avoue avoir d’abord crut que tout n’était qu’une question d’ambition. Mais j’avais tort. Tu n’étais pas ambitieux. Enfin, ce n’était pas ta principale motivation. Tu avais soif de vengeance. Mis en exil à cause d’un amour de jeunesse et accusé de la mort de celle que tu aimais. Le titre obtenu ne t’aurait pas simplement permis de vivre convenablement, mais de mettre à mal l’emprise de tes anciens détracteurs. Puis Talia est arrivée, te promettant bien plus qu’un simple titre. Elle est venue t’apporter une domination extrême sur tes ennemis. Une nouvelle voie à emprunter. Même si cette dernière impliquait la mort de tes amis.

Comme pour ponctuer sa phrase, un craquement sourd résonna dans la clairière. Tournant la tête vers les enfants, Samuel constata avec effroi que ces deux derniers étaient allongés sur le sol. Leurs petits corps, brisés et placés dans des angles improbables, donnaient l’impression qu’ils avaient été compressés entre plusieurs pièces de métal. Le liquide écarlate qui s’échappait de leur dépouille ne faisait que faire ressortir les couleurs vives des vêtements qu’ils portaient. Leur expression, quant à elle, était figée dans un grand sourire enfantin, le même qu’ils avaient peu de temps avant. Une gigantesque bourrasque frappa alors le visage du mercenaire, le forçant à fermer les yeux. Pendant toute la durée de la bourrasque, Samuel eut l’impression qu’un millier de lames venaient déchirer la peau de ses bras, placés en protection de ses yeux. Lorsque le calme revint enfin et qu’il put rouvrir les yeux, il constata avec effroi la scène dans laquelle il se trouvait.

Une montagne de cadavres ensanglantées se trouvait en dessous de lui et Rosalyn. Un savant mélange de tous les rebelles et contrats que Samuel avait tués. Les corps sans vie, enchevêtrés entre eux, formaient une sorte de grand escalier menant du sol jusqu’à la position du duo. C’est alors que le mercenaire remarqua qu’ils étaient tous deux assis sur la dépouille de Girtha, dont la gorge ouverte dégueulait un long flot continu de sang semblable à une cascade morbide arrosant le charnier. Dans un sursaut de terreur, le mercenaire glissa de la dépouille de son amie et commença à tomber, percutant plusieurs corps de la pile. A mesure qu’il s’approchait du sol, il aperçut les nombreux piques situés en contrebas. Tentant de stopper sa chute, Samuel enfonça le couteau de sa ceinture sur l’un des cadavres. Malheureusement, la lame ne fit que s’enfoncer mollement et ne retint pas le mercenaire qui continua de chuter. Au moment de l’impact, alors qu’il s’attendait à se faire empaler, le guerrier fut surpris de ne ressentir aucune douleur.
Allongé, il se trouvait à présent de nouveau dans la clairière. Surpris, le mercenaire remarqua que sa tête était posée sur les cuisses de Talia, elle aussi sur l’herbe de la clairière. Souriante, la miresse était en train de caresser ses cheveux bruns, murmurant doucement une berceuse. Remarquant qu’il l’observait, elle cessa son chant mais continua ses caresses, plongeant ses yeux de jade dans les siens.


- Vous semblez déchiré par votre passé et vos actions mon cher.
- Qui ne le serait pas après ce que j’ai fait ? Il soupira longuement, allongé contre la vampire. J’ai trahi ceux qui m’avaient donné leur confiance. Pour une promesse de vengeance.
- Et d’avenir. Vous vous flagellez car vous pensez à ceux qui dans leur propre orgueil se sont opposés à vous. Vous n’étiez tous que des lames à louer sans importance, des éléments sacrifiables que vos employeurs utilisaient sans se soucier le moins du monde de votre fin. Peu leur importait vos ambitions ou vos besoins. Grâce à ma proposition, vous, et seulement vous, avez pu changer cela. Peut-être que ce n’est que pour Rosalyn et votre personne, mais rien ne les obligeait à vous attaquer. Ce sont leurs propres décisions, et non les vôtres, qui les ont fait mourir et devenir poussière. Le monde est cruel et vous le savez. Nos actions entrainent des réactions parfois incontrôlables, mais aucun de nous n’est parfait. Personne ne peut avoir l’insolence de se prétendre innocent de tout péché.
-Vous avez peut-être raison.
-N’oubliez pas cependant, une chose très importante vous concernant et me concernant.

Elle marqua une longue pause, avant de sortir une fine lame qu’elle planta directement dans la gorge de Samuel, lui faisant lâcher un cri étouffé par les gargarismes de son propre sang.

- Nous sommes tous deux des meurtriers. Mais vous, vous m’appartenez.

Revenant à lui dans un léger sursaut, Samuel passa machinalement la main sur son cou, comme s’il cherchait la lame qui l’avait égorgé dans son sommeil. Une fois rassuré sur le fait de bien être en vie, le mercenaire remarqua la jeune femme dormante contre lui. Sylvie était là, étendue sur le lit comme une petite souris. Elle s’était blottie contre lui et dormait à poings fermés. L’une des mains de la blonde reposait doucement sur le torse nu du mercenaire, l’autre se situant près de son visage. Sentant son souffle chaud contre sa peau, toute l’angoisse présente dans l’esprit de Samuel sembla se diluer peu à peu. Se remémorant leurs ébats précédents, il caressa la joue de la petite blonde qui répondit par un petit soupire satisfait. Si Rosalyn lui manquait et si Talia développait en lui des sentiments conflictuels, la servante lui apportait cet étrange sentiment de réconfort qu’il lui fallait. Peut-être était-ce dû à sa timidité, ou bien à son air de petit animal sans défense ? Il y avait chez elle quelque chose de spécial, quelque chose que le mercenaire appréciait particulièrement.

Restant enlacé contre la soubrette, Samuel lança un regard rapide vers la fenêtre de sa chambre, remarquant l’obscurité encore présente. Il devait retrouver la Miresse Sanglante à l’aube mais, d’ici là, il comptait bien rester encore un peu dans les bras de celle qui lui avait donné la douceur et la luxure dont il avait besoin.


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