D'un geste habille les mains vinrent enlacer le tissu rouge pour le resserrer. La douleur lui tira une grimace bien vite oublier. L'une des mains se perdit dans la tignasse brune alors que sa soeur retombée mollement le long du corps gringalet. Il frissonna de nouveau. Ses pas légers le menèrent vers le bord de son monde. Il n'avait pas peur, non, il n'avait plus peur depuis longtemps. Il observa ce monde qui l'entourer et soupira lentement. Aujourd'hui la mélancolie était son partenaire de jeu. Il s'accroupit d'un geste rapide et calme, ses mouvements toujours fluide et gracieux, silencieux. La main plongea dans l'eau geler du port pour revenir caresser le visage fatigué, puis elle refit le même geste, mais cette fois ses doigts s'égarèrent sur ses lèvres. Il les caressa d'un air absent quelques minutes avant de relevé la tête et d'observait l'horizon.
Un sourire se peigna sur ce visage fatigué. Il aimait cet endroit. Térence ce releva lentement de sa position.

Les docks étaient un endroit à part entière. Un univers totalement différent de la ville ou même de la campagne. Un monde mort. Si au milieu de la nuit et au petit jour les quais des docks vivaient a mille à l'heure, la journée cet endroit était comme endormi dans un profond sommeil. Un monde sans fin. L'air empestait la marée, les oiseaux n'étaient pas rare et le sol toujours boueux, mais pour autant le jeune homme aimait ce lieu. Comme tout il y avait une explication à cette affection particulière. Il ne c'était pas levé un beau jour et avait décidé de manière impartiale que les docks seraient sont refuge. Non comme chacun de nos choix, celui-ci avait été déterminé par des actions passées mais également pour des caractéristiques que l'on ne trouver que dans de rare endroits.

Il fallait savoir que Térence était aveugle. Enfin il avait totalement perdu la vue enfant et depuis quelques mois il avait retrouvé une certaine vision. Une malédiction pour lui. Lorsque vous perdez la vue, tous les autres sens s'éveillent et cherche a comblé ce manque. Vivre plus de cinq ans dans l'obscurité la plus totale laisse des traces, des cicatrices qui marquent un corps à jamais. Mais le brun avait toujours gardé espoir de retrouver la vue, de pouvoir de nouveau dessiner, d'être comme avant. Pourtant, lorsqu'il s'était réveillé avec ce nouveau don il avait sombré un peu plus dans la folie.


Voir les auras aurait pu être un véritable don. Mais les gens ne savent pas combien ce don est une malédiction. Il faut savoir que chaque être vivant avait une aura et que chaque objet créé avec ces êtres vivants continué a répandre, mais de manière réduite l'aura de cette être. Mais il faut également avoir en tête une chose essentielle, les choses n'apparaissent pas de la même manière. Une petite fille, encore dans l'innocence, mais ayant une joie de vie évidente apparaîtra aux yeux de l'aveugle d'une manière totalement différente. L'aura de l'enfant sera dans un cas normal, pur, d'un blanc immaculé et diffusera une luminosité effrayante et aveuglante. La taille aussi sera totalement modifiée, l'enfant pourra apparaître tel un géant pour l'artiste.

Au début, Térence avait eu peur de ce nouveau monde devant lui. Tout était si différent, tout était effrayant. Puis il avait appris à jouer dans cet univers de couleur et de formes. Il avait pris conscience de son don et s'en amusé. Il avait retrouvé la vue et pouvait de nouveau dessiner.
Mais lorsque votre monde change de manière si radical il est difficile de ne pas être choqué, ni même marqué par le changement. Pourtant, Térence avait retrouvé son calme grâce à l'eau, seul élément qui ne subsiste que par lui-même. L'eau se suffit seul, n'ayant besoin de rien d'autre. L'eau n'est que néant à ses yeux, il ne voit rien lorsque son regard se tourne vers ce liquide. C'est pour cette raison que les docks étaient devenus son refuge, un lieu désert ou l'eau était maîtresse.

Des pas se firent entendre au loin. Pour n'importe qui cela serait passé inaperçus, mais pas pour lui, pas pour quelqu'un qui voit à l'aide de son ouïe. Il se rapprocha de son sac et le hissa sur son épaule avant de chercher le porteur de ses pas. Il erra un moment avant de les trouver. Ils étaient deux, un homme avec un aura simple, presque invisible. Il resta dérouté devant ce qui se tenait devant lui. La plus belle chose qu'il n'ait jamais vue peut être, non il en était sûr. Il frissonna, trembla et fut pris de palpitation. Il ne la (les ?) quitta pas des yeux. Il s'assit dans un coin loin des regards, sorti de son sac un grand carnet et des dizaines de crayons. Il fallait faire vite, de peur que ce tableau ne lui échappe.
Bien sûr vous vous demandez ce qui le paralysa ainsi ? Une aura bien entendu.

L'homme parlait avec une femme. Elle devait être belle. Son aura était gigantesque ! C'était la première fois qu'il en voyait une ainsi. Il était totalement fasciné. Elle représentait deux femmes, deux déesses. L'une dominé l'autre la tenant par derrière, un poignard sous sa gorge prête à la saigné. La dominatrice était sombre, les ténèbres de Térence n'auraient jamais pu l'imaginer. Elle était grande, belle et élancée. Sa peau noire comme l'abysse le fit frissonné, sa longue chevelure de feu jouer avec le vent, même si cela était impossible. Il eut l'étrange impression que ses yeux orage se posèrent sur lui, comme si cette femme, cette aura l'avait remarqué. Sa longue robe violette moulait son corps de telle façon qu'il n'y avait aucune place à l'imagination. La rose couleur sang qui cintrait sa taille semblait elle-même vivante. Les lèvres peinturluré d'un rouge a lèvre couleur chocolat lui donnait un aspect enivrant. Il frissonna de nouveau. Lui qui avait appris la signification de ses couleurs savait que cette femme était remplie de vengeance, d'orgueil, la haine envers autrui. Les ténèbres, le mal tout simplement.
De l'autre côté la jeune fille soumise était tout son contraire, elle irradiait la lumière. Sa peau beige était encadré par des cheveux mi-long était d'un blanc presque pur, dégageant une douce lumière. Ses yeux verts prairie se mirent eux aussi à le fixer comme s'ils le voyaient. Elle portait une robe de jeune fille à la fine dentelle et aux jupons élégants. Sa robe rose la faisant plus jeune qu'il ne la pensée, ses jupons bleus cieux accentué cet enfantin, les fines dentelles jaunes allaient à la perfection avec l'ensemble.

Deux personnalités tellement différentes dans une seule et même personne. Il le savait il l'aimait déjà. Il voulait la connaître en savoir plus sur cette femme à l'aura double.