''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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 From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan]

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Lyrad Rostbilde

Warm Shadow

________________


________________


Race : Humain draconique (PAS un démon)
Classe : Rôdeur
Métier : Mercenaire et chasseur de primes (allant au plus offrant dans les deux cas)
Croyances : Le hasard
Groupe : Solitaires

Âge : 152

Messages : 54


From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] _
MessageSujet: From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan]   From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] EmptyMer 29 Mai 2013 - 23:56

Fear Not This Night

Lyrad s’étira, avant de lâcher un long bâillement. La journée avait été rude, en témoignèrent ses os qui craquèrent lorsqu’il s’étira une deuxième fois. Il baissa les yeux sur le cadavre de l’homme qu’il venait de trainer dans la ruelle verte d’humidité, à l’écart de tous les regards, ou du moins de la plupart. Undewar Ibane, trente-six ans, assassiné par Lyrad Rostbilde, tueur engagé par Osatton Narema, petit bourgeois furibond d’avoir appris sa liaison avec sa femme. La prime accordée n’était pas bien haute, mais Lyrad ne crachait pas dessus. Il ne faisait plus ça pour l’argent de toute manière. Il prenait ce qui lui venait, tant qu’il avait de quoi s’occuper l’esprit. Il avait tué pour moins que ça, et bien que les hommes de cet âge soient le genre de cible récurrente, il lui était arrivé de s’en prendre à des femmes ou des gosses pour des raisons impossibles à entendre.

Celui-là avait été plus coriace que prévu. Malin et endurant. Lyrad l’avait poursuivi dans quatre villes différentes en une semaine. Et il avait du contact, ce qui n’avait pas toujours rendu les choses faciles. Il avait fallu en tuer d’autres. Ce n’était pas un problème, Lyrad s’en trouvait l’esprit distrait. C’était le principal.

Son regard de rubis restait fixé sur l’inconnu qu’il avait abattu après une semaine intensive de batifolages à travers Feleth. Cet homme était mort à cause de l’amour. Curieusement, Lyrad sentit un très léger sourire percer ses lèvres.

« Tu sais ce que je ressens, maintenant », pensa-t-il avec une pointe d’amertume.

Il revint sur les docks et se passa une main sur le visage. Il y avait longtemps, très longtemps, qu’il ne s’était pas senti aussi mal. Par delà l’horizon et encore au-delà, le ballet incessant et erratique des mouettes donnait l’impression qu’elles se baignaient dans le soleil couchant. Le bleu du ciel était en train de se faire dévorer par les nuances orangées annonçant la tombée de la nuit.

Lyrad se mit à marcher le long du pont, ses pas ponctués par les gémissements du bois pourri sous lui. Au-dessus de sa silhouette, les nuages étroits voguaient sur l’océan céleste comme une armada de vaisseaux s’en allant en guerre. Les vrais bateaux, eux, allaient et venaient sur le port de Beolan sous les yeux mélancoliques du garçon-dragon. Il lui avait suffit de trop réfléchir, encore une fois, pour que tout remonte. Il se tenait là, dans la lumière crépusculaire, silhouette droite mais insignifiante devant cette ville gigantesque qu’était Beolan. Son corps voulait se reposer, mais son esprit n’en était pas capable. L’insomnie le guettait.

Demain, il repartirait chercher sa paie.
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Uridan Sangried

Maître du sang

________________

Uridan Sangried
________________


Race : Vampire-Seirdan
Classe : Magesang
Métier : Marquis des Plateaux de Lune
Croyances : aucune
Groupe : Arcane XIII

Âge : 1327 ans

Messages : 524

Fiche de Personnage : Le Dieu du sang vous accueille

Histoire de Personnage : Avant l'arcane :
1-2
1-2-3-4

prélude à l'arcane :
1-2-3
1-2-3-4-4bis-4ter-5

Divinisation :
1-2-3-4-5

Dieu arcaneux :
1-2-3-4-5-6-7-8-9

Prélude à la chute :
1-2-3-4

From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] _
MessageSujet: Re: From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan]   From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] EmptyJeu 30 Mai 2013 - 12:54

Enfin un peu de temps pour moi. Les fidèles maintenaient comme ils le pouvaient la communauté de mes adorateurs, l’œil Noir n’avait rien à me confier, et ni Tyrias ni les autres contractants n’avaient besoin de mon aide. Un repos que je savourais, un repos qui me rappelait ma vie de simple chasseur de primes d’il y a encore moins d’un an. Mon Moi (ahaha, je suis un Dieu après tout), que les évènements se précipitent.

Et c’est assez désagréable au final. J’aurai peut-être dû m’investir un peu plus auprès de cet arcane, pour estimer leurs chances d’arriver à leurs fins, avant de tout de suite monter mon propre groupe d’adorateurs. C’est pour ça que je prenais l’air du large, à Beolan. Pour me reposer de tout ce stress. Pour renouer avec moi-même. Pour éviter de me lasser des combats, de me lasser de tout. Au bout de treize siècles, je trouvais encore le moyen d’avoir des centres d’intérêts. Je devais les entretenir, ou je finirais par me suicider par ennuie.

Et j’observais la ville, les yeux fermés. Je l’observais à travers les yeux de tous les rongeurs et les chats qui la parcouraient en tous sens, conscients seulement du présent, et enfermés dans leurs instincts minuscules. Je voyais tout. Je voyais le voleur qui venait de couper la bourse de se riche marchand, je voyais cet homme engager les services de cette péripatéticienne à l’esprit brisé depuis longtemps. Et surtout, j’ai vu un spectacle particulièrement passionnant.

D’abord parce qu’il s’agit d’une exécution. J’adore les exécutions. Le sang qui s’écoule lentement des veines et des artères, la vie qui quitte un corps luttant pourtant pour la garder, la satisfaction du bourreau … Tout cela est toujours une scène merveilleuse. Mais ce qui la rendait vraiment unique, c’était le tueur lui-même. Je l’avais pris pour un humain, jusqu’à ce qu’il se retourne. Un regard de rubis, encadré par des reflets d’émeraude. Une pupille de reptile, entourée d’écailles. C’était un spectacle fascinant, qu’un chat des rues me permettait d’observer. Je ne me rappelais pas avoir vu quoique ce soit y ressemblant, sauf peut-être un démon ou deux.

Aussi je décidai d’en apprendre plus sur cet étrange personnage. Je le suivis de mes innombrables prunelles, je le suivis dans les rues de Beolan. Je le suivis lorsqu’il se dirigea vers le Port. Je le suivis lorsqu’il se posa enfin. Il devait être à une centaine de mètres de moi, tout au plus. Ni lui ni moi n’aurions pu nous voir avec nos propres yeux, à cause de quelques caisses de bois moulu entassées entre nous. J’ouvris les yeux, ravi de ne pas avoir à faire de chemin pour pouvoir lui parler de face.

D’un seul et souple bond, je me juchai sur la plus haute caisse, et pus enfin voir cet être surprenant de mes propres yeux. C’est de but en blanc que je m’adressais à lui, feignant l’indifférence en fixant mon regard sur mes ongles.

Uridan – Salut ! T’as pas une tête habituelle toi. T’es un démon ?

Oui, comme ça. Une question franche, directe : je tenais à être fixé de suite. Il pouvait parfaitement ignorer ce qu’était un démon, après tout Feleth voyait des êtres uniques naître sur son sol de temps à autre. Et je dois avouer … Que j’espérais que ça n’en soit pas un. Un démon bizarre, c’en est commun. Attendant sa réponse, je levai les yeux vers son visage, curieux de sa réaction.
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Violette Dellylas

La fine fleur de la guérison.

________________

Violette Dellylas
________________


Race : Sans âme.
Classe : Aucune.
Métier : Aucun.
Messages : 90


From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] _
MessageSujet: Re: From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan]   From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] EmptyJeu 30 Mai 2013 - 20:05


Les mots ne sont que des courants d'air.

Trois jours... Oui, cela fait trois jours que l'insomnie m'a adopté. Le temps passe si lentement et mes journées se font longues, si longues qu'il m'arrive de temps à autre de rester là, face à la mer, face aux bateaux allant et venant, face aux hommes travaillant à la sueur de leur front. Ils déplacent une caisse, puis une autre, puis une autre, puis ils en font tomber une, puis râlent, la ramassent, puis la déplacent, encore et toujours. Ainsi, je peux être spectatrice de ce théâtre plus que mauvais pendant des minutes, des heures, des journées, à sentir la pestilence du mâle à la tâche. Ainsi mon cerveau éteint, témoin de scènes non stimulante, je me repose, évitant de trop réfléchir sur mon passé.

Oui, mon passé, quel est-il ? Avant ces trois jours, c'est le vide, le néant, le noir complet. Je me souviens que d'une seule chose, mon nom : Violette Dellylas. Même si mes souvenirs sont inexistants, je sais une chose, je ne suis plus la même qu'avant. Je ne me souviens pas de mon apparence antérieure, comment étais-je ? Peut-être laide comme une limace bouillie, peut-être belle comme la rosée de l'aube, peut-être commune comme un petit pois parmi les autres, peut-être différente comme le mouton noir parmi les blancs.
En tout cas, je suis là. Mon souffle est froid, à glacer mes larmes d'incompréhension... si seulement elles pouvaient couler, ma peau est blanche telle la toile vierge d'un peindre... si seulement j'étais une muse, je ne pense pas. Je ne suis que le spectre de moi-même... un moi dont je ne suis guère très sûre de connaitre.
Aussi, je n'ai plus d'envies, ni de désirs, ni le désir d'avoir envie et encore moins l'envie de désirer. Est-ce bien ou mal ? Je ne saurai le dire... j'éprouve une grande difficulté à discerner ces deux termes. Et je ne ressens pas le besoin de faire la différence entre ceux-ci.
Ah oui, des besoins, je n'en possède plus. Je n'ai plus faim, ni soif, je n'ai pas non plus l'envie d'avoir faim, l'envie de manger, l'envie de boire même si dans mon état spectral, un autre aurait l'envie de s'acidifier son sang avec l'alcool du pays.
Mais finalement, suis-je morte ou vivante ? Je peux bouger mais mon coeur polaire hiberne dans son cocon glacial. La vie se résume telle à la liberté motrice ou la vie est définie par la chaleur que notre corps est censé produire. Si seulement j'avais l'envie de répondre à ces questions. Je demeure là, dans mon humeur fantomatique.

Par contre, je ne suis pas seule, une enfant me suit partout, où que je aille, elle est là avec ses grands yeux émeraude, profonds comme le néant, comme mon néant. J'ai tendance à m'y perdre parfois. Cette petite souillonne est vêtue misérablement d'un sac à pomme de terre, en taché de boue. Ses pieds crasseux sont chaussés dans de petites sandales à lanières en cuir. Dans la poche de sa petite robe d'impératrice des patates, elle garde précieusement un morceau de charbon poli allant de pair avec le carnet à moitié déchiré qu'elle trimbale sous le bras. Malgré son visage innocent, elle a la fâcheuse habitude de crayonner mécaniquement sa feuille d'un dessin sombre en fixant une personne aléatoire, ou même, en fixant le vide, l'horizon, le ciel... Il lui arrive même de fermer
les yeux et de se perdre dans les limbes des ténèbres où sommeillent les rêves et des bribes cachés de mon passé.
Aujourd'hui sa muse était une vieille dame, mendiant dans une ruelle de Beolan. Elle suffoquait et criait pour qu'on daigne lui donner un peu de nourriture. Pour étancher sa soif, elle aspirait l'eau croupie d'une flaque tout en tordant son long nez crochu. Elle n'avait que la peau sur les os, tout le monde pouvait le voir puisqu'elle était presque nue. Cette femme était dépouillée pourtant, je n'avais pas pitié d'elle. Je la regardais de haut, pendant qu'elle me tendait son bras rachitique en soupirant de désespoir. Je suppose que la scène devait être triste, j'étais pourtant indifférente tandis que la petite pouilleuse souriait malicieusement en la dessinant avec entrain. Elle vit son passé... elle vit son présent mais pas son futur. Je suppose qu'elle mourrat tôt ou tard... la mort, son seul espoir.

Spoiler:

Spoiler:

"_ Les ombres rodent autour d'elle..."

Ainsi, sur le chemin du port, elle déclama un poème:

"_ Coule, son âme liquide et elle se vide,
Emportant joies et peine dans son tourment,
Vidant ses veines, Ô complice de ce temps,
Livide, elle sourit, témoin de ses rides.

Liquéfiée, sa chair fuit vers ce lac avide,
Ruine des rêves et des cauchemars, brandissant,
Ses doutes et ses peurs, reliques de son sang,
La vierge bouillonne, sa jalousie torride.

La punition tombe, avec de subtiles fracas,
Dans la brume humide, elle apparaîtra,
Pour se délecter de rapines à outrance,

Dont les pêcheurs seront les douces victimes,
Silence, le chant de Violette sera l’hymne,
Pour sauver une enfant de son existence."

Finalement, nous sommes toujours là, sur le port, à errer entre les caisses pleines ou vides des docks. L'horizon avale le soleil qui daigne enfin se coucher. L'air se refroidit mais je n'ai pas froid... je suis déjà froide. Nous marchons, nous marchons jusqu'à entendre la voix comique d'un rustre à quelques mètres de nous. Spinelle rit innocemment derrière son carnet. La voix de cet homme a un timbre particulier. J'ai du temps devant moi. Je marche silencieusement derrière les caisses où il avait décidé de se percher tel un corbeau qui croasse... quelle cruchasse.
Je pose mon dos contre le pilier de caisse et j'écoute.
Spinelle s'accroupit à mes pieds et dessine telle une décérébrée.



Violette Dellylas


Dernière édition par Violette Dellylas le Jeu 6 Juin 2013 - 0:01, édité 1 fois
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Lyrad Rostbilde

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Race : Humain draconique (PAS un démon)
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From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] _
MessageSujet: Re: From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan]   From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] EmptyMer 5 Juin 2013 - 23:30

En cent-cinquante-deux ans de vie, Lyrad n’avait lu que peu de choses sur les légendes de Feleth, même les plus célèbres. Des histoires de créatures venues d’autres univers, d’êtres défiant les croyances du monde qu’il connaissait ; tout cela ne l’intéressait pas beaucoup. Qu’ils existent ou non n’allait rien changer à sa vie : du moins était-ce ce qu’il pensait. Okuv lui avait un jour raconté que les légendes d’anges et de démons étaient monnaie courante sur Feleth. Certaines relataient que Feleth fut autrefois le terrain d’une sanglante bataille entre les deux camps, qu’ils s’étaient tous entre-tués jusqu’au dernier, et que c’était la raison pour laquelle on n’en rencontrait plus. D’autres prétendaient que les anges venaient du ciel et que les démons vivaient sous terre. A ce moment-là, Lyrad s’était dit que de telles choses n’étaient pas possibles, avant que son regard ne croise celui de son reflet dans un miroir. Il n’avait plus remis cette possibilité en question depuis.

Lyrad suivit des yeux un petit bateau de commerce glissant lentement sur l’eau, devant lui. Il se demanda avec une pointe d’amusement s’il ferait un bon pirate. Être la terreur des eaux marchandes, vivre principalement de rapines, brailler des ordres dans un jargon incompréhensible, avoir son propre équipage. Et porter un tricorne. Ça pourrait être excitant, au début en tout cas.

Il bailla, révélant ostensiblement sa dentition à faire pâlir celle d’un requin. Il ne savait vraiment pas s’il devait essayer d’aller dormir ou non. Cela dit, il n’avait rien d’autre à faire… et se retrouver dans une taverne bruyante et agitée ne le tentait pas vraiment ce soir. Tout semblait revenir à la surface. Ses soirées avec Okuv, à boire, à rire, et à beugler comme une poissonnière à qui mieux mieux. Ses journées à baguenauder à ses côtés. Lyrad chassa ces pensées parasites de son esprit. Tout cela s’était passé il y avait plus d’un siècle, se les remémorer avait un goût des plus âpres. Vivement qu’on lui assigne une nouvelle cible, qu’il puisse de nouveau s’occuper. Ses souvenirs remontaient à la surface bien trop facilement à son goût ces derniers temps.

Debout sur la jetée, il entama un air qu’il avait entendu il y avait bien longtemps de cela. Il ne savait pas spécialement chanter et sa voix n’était pas particulièrement mélodieuse, mais il aimait se rappeler ce couplet de temps à autre, pour apaiser son cœur – bien qu’il n’aimât pas employer le mot « cœur » mais plutôt « âme », au sens où l’âme est le conteneur de toutes les émotions qu’un être peut ressentir. Un cœur n’était qu’un organe visqueux et sanglant que Lyrad avait pour habitude de déchirer. C’était un concept que beaucoup d’êtres ne connaissaient pas, une philosophie extrêmement obscure que le garçon avait décelée dans des grimoires, et qu’il avait immédiatement intégré au vu de l’affinité qu’elle lui apportait.

Chaude pénombre
Ne t'en remettras-tu donc pas à moi ?
Ne cesseras-tu pas de t'immiscer ?
Rayon ardent, cieux sanglants, s'éveillant...


Il se retourna, s’apprêtant à quitter le port pour un lit confortable, mais son regard fut instantanément attiré par une forme mouvante. Quelque chose, ou quelqu’un, venait de bondir sur une haute pile de caisses devant lui. Lyrad s’arrêta pour l’observer avec curiosité. Il ne savait pas vraiment s’il fallait choisir entre « quelqu’un » ou « quelque chose ». L’être qui se tenait devant lui avait une forme humanoïde, mais il n’était clairement pas humain. Lyrad repéra ses canines, ses griffes, son teint anormalement pâle. Sa silhouette élancée se tenait perchée comme une gargouille de pierre au-dessus d’une ville, et le garçon remarqua que ses yeux étaient d’un vert anormalement puissant.

Il parla. Il avait l’air nonchalamment familier, et pourtant, Lyrad détecta quelque chose de froid chez lui. Un léger frisson parcourut son dos pavé de larges écailles losangées. Cet être avait quelque chose de menaçant sans vraiment l’être. Les doigts de la main droite de Lyrad tressaillirent presque imperceptiblement. Il était prêt à réagir si la situation l’exigeait.

- T’es un démon ?

Lyrad croisa son regard. Un démon ? Il n’avait jamais vécu sous terre, à ce qu’il sache. Il n’avait pas non plus combattu de créatures aux immenses ailes blanches pour voir les siens s’éteindre un à un, comme la légende le disait. Mais ces histoires étaient bien ce qu’elles disaient être, des légendes, et rien de plus. Peut-être que cet individu entendait par le terme « démon » tout autre chose que ce que Lyrad connaissait. Il ne savait pas exactement s’il était cultivé ou non à ce niveau-là, mais il se doutait bien qu’il existait plus d’une définition du mot. Peut-être était-ce aussi un terme qu’on attribuait aux êtres hors du commun ? Il savait qu’il en était un. Le regard des passants le lui rappelait souvent.

Lyrad cligna des yeux.

- Bonsoir, lança-t-il, la voix légèrement rauque – il n’avait pas parlé depuis des jours. Je suis… Lyrad. De là à savoir si je suis un démon… il faut voir ce que vous voulez dire par « démon ». Mais vous, pour sûr, vous n’êtes pas humain…

Derrière lui, le soleil continuait sa lente descente dans les eaux profondes de l’horizon.

- Donc je me permets de vous retourner la question : qu’êtes-vous, au juste ?

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Juin Belair

Pirate sans navire

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Juin Belair
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MessageSujet: Re: From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan]   From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] EmptyVen 7 Juin 2013 - 0:51

Beolan répondait à toutes mes attentes. Grande ville, grand port, vie maritime mêlée à la vie terrestre, opulence de tout... J'y faisais escale depuis quelques temps déjà et m'étais très vite habitué à son rythme magique. J'avais même essayé de me faire quelques sous propres dans la foire, vanné de voler des bourses brodées dans des rues bondées. Les spectacles et autres exhibitions qui s'y jouaient m'avaient fortement inspiré ; je m'étais fait lanceur de couteaux enflammés – pour peu que le public m'offre lesdits couteaux et les cibles – sur l'heure, avais trouvé un nom à la fois exotique et mystérieux pour finalement récolter plus de coup de savate que de pièce. Les artistes habitués de Beolan se réservaient le marché et n'appréciaient visiblement aucune fraîcheur, aussi enflammée soit-elle. Je leur laissai de bon gré et gardai pour moi celui du banditisme.

J'avais quand même perdu une botte dans l'histoire et m'en étais retourné vider les caisses abandonnées du port. On trouvait de tout dans le port de Beolan, à tel point que chaque nouvelle arrivée de bateau faisait le printemps et l’hiver des laissé-pour-compte de la ville. J'avais d'ailleurs trouvé auprès d'eux une compagnie agréable. La devanture de la cité des mages faisait rêver, mais il suffisait de souffler sur la poudre de ces dames pour y voir toute la répugnance de leur personne. A contrario, on avait beau gratter la boue et la crotte sur la figure des misérables, on y trouvait qu'une franchise ressuyée, encore de la boue et, surtout, de l'alcool à quatre-vingt-dix sec lorsqu'il ne traînait pas encore dans l'haleine. Je me plaisais avec eux. Quand je n'avais pas assez d'or pour m'offrir une bouteille, il suffisait que je lance une discussion avec l'un ou l'autre pour me retrouver tout aussitôt saoul.

Saoul, je l'étais d'ailleurs à cette heure. Il ne faisait même pas encore nuit et je voyais le quai devant moi se tortiller, se lever, serpenter vers la jetée quand il ne s'enfonçait pas carrément dans la coque d'un bâtiment accosté. Une bonne journée venait de passer, j'en étais à peu près certain. Une bonne journée. Je ne me souvenais pas vraiment des détails, hormis une conversation que j'avais eu avec... Arrg ! j'ai de toute façon une mauvaise mémoire des noms, mais je suis persuadé qu'il était là ; il avait sans doute été la bouteille de trop pour mes narines.

Je marchai moins que je ne me laissai emporter par mon propre poids d'un côté et de l'autre de mes jambes, déséquilibré quand c'était à mon pied nu de me porter sur le chemin sautillant de l'estacade. L'estacade ? Morbleu, non, c'est carrément pas là où je voulais me diriger ! Je fis demi-tour ou un à peu près pour aller rejoindre un de mes camarades sans avenir. Il était en train d'empiler quelques morceaux de caisse brisée et de bois flotté ou, du moins, s'y essayait : il était tout aussi rond que moi.
En m'approchant, je ne fis que me rendre compte à quel point il l'était, que ce soit de part l'odeur qu'il dégageait ou la forme de toute sa silhouette que me renvoyaient mes yeux.

Je finis par m'asseoir ou me jeter à ses pieds. J'avisai la nouvelle couleur du ciel en pleine transition jour-nuit en fronçant les sourcils. C'était déjà la fin de la journée ? Je venais à peine de me lever !
Tandis que j'essayais de retrouver un peu de cohérence entre mes pensées, le monde autour de moi et les heures perdues de ma vie, je sentis la lourde patte du trimard se poser sur mon épaule ; je lui offris aussitôt un regard vitreux. Je peinai à ouvrir ma paupière dans son intégralité sur sa truffe morveuse.
Il me baragouina quelques mots que je ne compris pas. Le problème devait venir de mes oreilles autant que de la quantité d'haleine pur malte que je venais de récolter en plein dans la face. Je m'enfonçai le nez dans le col de mon manteau en ravalant mon dernier repas avant de me tourner à nouveau vers lui et de relever mon cache-œil. Je sentis parfaitement mes deux yeux se pointer sur lui et essayer de faire le point.
« Qu'esse tu m'as dit !? m'évertuai-je à lui demander. Je demandai moins que je n’invectivai, finalement.
- Faichier ! Faichier ! Faichier ! Tu m'allumes ça ? »
Petite réflexion sourcilière, remise en ordre des mots...
« Ou-ais ! »

Je me redressai péniblement. J'avais l'impression que mon corps était une espèce de poche remplie de miasme prête à éclater si je la pliais trop. J'essayai en même temps de retrouver pierre à briquet et allumettes dans mon sac, chose autrement plus complexe. Je fermai les yeux, des fois que ça faciliterait la tâche en cours.

Lorsque j'eus enfin mis la main sur les affaires qui m'intéressaient et me trouvais debout sur mes jambes, ou tout comme, je tentai désespérément de m'acquitter de mon devoir. Je ne le fis jamais ; je n'arrivais pas à joindre les deux instruments et visais constamment à côté. J'assassinai plusieurs allumettes sous les coups de l'impatience avant de carrément abandonner pour m'énerver. J'insultai ma pierre ; lui demandai d'y mettre un peu du sien, lui promis d'être doux avec elle et bien d'autres choses plus embarrassantes les unes que les autres. Mon camarade, après avoir constaté mon niveau d'inaptitude, voulut s'emparer de mes biens. Il se prit une torgnole bien lorgnée, à ma plus grande surprise, quoiqu'un peu gauche. S'en suivit une bagarre d'ivrogne sans équivalent dans l'histoire de la bagarre d'ivrogne habituelle au bout de laquelle nous redevînmes amis pour la vie. Jusqu'à ce que je me rende compte qu'il possédait ma chausse manquante, en tout cas.

Je ne sais pas s'il s'agissait vraiment de ma godasse, le fait est que je la désirai plus que nulle autre au moment-même où je la vis. Je me lançai sur lui et lui remis quelques coups de talons là où les Dieux pensent avant de m'accrocher à sa cheville pendant qu'il me tabassait le haut du crâne. Je lui mordis le genou et fus, en fin de compte, suffisamment malin pour attraper Le Flinque et lui pointer sur le centre de la création divine. Il se calma aussitôt bien malgré la tendance de mes yeux à vouloir se rejoindre dans le dos de mon nez. J'obtins la chaussure en un rien de temps et, connaissant les manières des galériens, pris sitôt le temps de me relever en tanguant, le gardant sous le joug de mon arbalète. Je trouvai l'histoire tellement drôle que j'en suffoquai de rire, si bien que je manquai de retomber à terre. L'autre cru pouvoir en profiter mais je l'arrêtai de suite en armant le dévoué outil. Le cliquetis du tube qui bascula dans la gorge fit gémir la sienne. Je ris de plus belle en tentant cependant de me contrôler. J'entamai ma fuite par quelques pas en arrière tout en lui demandant de rester calme, ma seconde botte dans l'autre main. Je trébuchai sur des cadavres de bouteille et, quand je jugeai la distance suffisante, me retournai pour courir tout azimute le plus loin possible de ce souillon du monde. Je le savais posséder un couteau à poisson suffisamment sale pour m'assurer la mort.

Je galopai sans réelle grâce ni vitesse le long du quai en jetant des regards en arrière ; mes yeux ne parvenaient pas à suivre la cadence. Quant à mon esprit, il avait fermé boutique et me laissai m'exalter sans raison apparente. Je finis par trébucher et par manger les planches. L'air de la mer me parut soudainement moins frais ; la lumière du coucher de soleil plus sombre encore et la dureté du bois... moins confortable que les nuits passées.

Je me retournai sur le dos pour faire face au ciel. Je rabaissai aussitôt mon cache-œil : deux yeux pour voir quand on est saoul rend les choses quatre fois plus double. Je manquai d'en vomir.
Sans me relever et oubliant déjà le guêpier qui m'attendait et les estafilades brûlantes que je venais de me faire, je tentai de lâcher mon arme qui restait en son âme et conscience collée à ma main. Une fois cela fait, je sortis un cigare de la poche secrète de mon manteau. Je laissai s'échapper un dernier rire avant de me l'enfoncer dans la bouche. Ce fut bel et bien là mon dernier rire car, juste après, j’entrepris de me redresser et tombai nez-à-nez avec une gamine déguenillée, macabre et... quoi ?!


Dernière édition par Juin Belair le Lun 10 Juin 2013 - 18:21, édité 3 fois
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Uridan Sangried

Maître du sang

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Uridan Sangried
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Race : Vampire-Seirdan
Classe : Magesang
Métier : Marquis des Plateaux de Lune
Croyances : aucune
Groupe : Arcane XIII

Âge : 1327 ans

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Fiche de Personnage : Le Dieu du sang vous accueille

Histoire de Personnage : Avant l'arcane :
1-2
1-2-3-4

prélude à l'arcane :
1-2-3
1-2-3-4-4bis-4ter-5

Divinisation :
1-2-3-4-5

Dieu arcaneux :
1-2-3-4-5-6-7-8-9

Prélude à la chute :
1-2-3-4

From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] _
MessageSujet: Re: From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan]   From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] EmptyVen 7 Juin 2013 - 2:06

- Bonsoir, je suis… Lyrad. De là à savoir si je suis un démon… il faut voir ce que vous voulez dire par « démon ». Mais vous, pour sûr, vous n’êtes pas humain… Donc je me permets de vous retourner la question : qu’êtes-vous, au juste ?

Quelle belle entrée en matière. Vraiment, j’étais ravi. Une fausse réponse accompagnée une question à laquelle la plupart des gens auraient répondus, en haussant les épaules : « un vampire : il a le teint pâle, des grandes dents, c’est un vampire quoi. ». Sauf que je n’étais pas la plupart des gens. En réponse à la joie qui étreignait mon âme, un petit sourire se dessina sur mes lèvres.

- Et bien, je suis … Uridan. Et par « démon », j’entends un type particulier d’êtres vivants, et si je vous expliquais tout cela correctement, nous ne nous coucherions pas avant longtemps. Sachez simplement que ma mère était une démone, et que donc je sais parfaitement de quoi je parle. Pour mon père, je pense que mon teint et mes crocs parlent assez fort pour vous laisser deviner qu’il était vampire.

Je crus entendre un bruit de chute au loin : sûrement l’un de ces saoulots sans dignité qui errent à la nuit tombée. Écœurant. Je revins pourtant aussitôt sur ce Lyrad. Je penchais légèrement la tête sur le côté, réfléchissant rapidement : s’il ne connaissait pas l’existence du Vein, je n’aurais pas forcément le temps ni l’envie de tout lui expliquer.

Comme je vous l’ai déjà expliqué, qu’il soit un démon me désabuserait énormément. Le fait qu’il ne semble pas connaître le Vein, cependant, me laissait un espoir d’être réellement en face de quelque chose d’unique, ou du moins d’original. Aussi plissais-je les yeux, cherchant à déterminer si il se moquait juste de moi ou pas.

- Mais fi des esquives plus ou moins habiles. Si je ne suis assurément pas humain, je doute pour ma part que vous le soyez entièrement. Et je vous avoue que cela m’intéresse au plus haut point. A mon âge, on cherche sans cesse quelque chose de nouveau pour égayer son quotidien, et vous avouerez que vous n’êtes pas des plus communs. Aussi, permettez-moi d’à nouveau vous retourner la question : qu’êtes-vous ?

Citer mon père m’avait laissé un goût étrange sur la langue : il était mort depuis plus de huit siècles, pourtant je revoyais encore son regard légèrement réprobateur lorsque j’agissais comme ma mère l’aimait, c’est-à-dire violemment. Mon père n’avait pas été l’un de ces vampires que j’avais convertis, assoiffés de sang et ivres de carnages. Il considérait que la paix était un but en soi, et je crois que, malgré qu’elle ne partage pas ces vues, c’était la raison pour laquelle ma mère avait été séduite.

Mes pensées avaient beau s’épandre dans nombre de voies, mon attention restait braquée sur cet être surprenant. De ses écailles à ses yeux, tout chez lui semblait clamer l’unicité de son genre. Quels secrets ce corps si inhabituel cachait-il ? Oh, faites qu’il ne soit pas un démon ! Ce serait tellement triste.

Une sourde mélopée parvint alors difficilement à mes oreilles. Je ne maîtrisais pas encore assez les pouvoirs offerts par le Marchemonde pour suivre une conversation et regarder à travers les vermines en même temps. Je tournais cependant la tête vers ce que je pensais être l’origine du bruit, toujours attentif à la singularité avec laquelle j’avais engagé la conversation. Qui osait prétendre interrompre cette conversation des plus intéressante ?

Spoiler:
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Violette Dellylas

La fine fleur de la guérison.

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From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] _
MessageSujet: Re: From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan]   From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] EmptyVen 7 Juin 2013 - 21:51

Ce soir, le ciel se couvre et mes semblants de doute se découvrent. Un peu de vague à l'âme et je me sens ivre, dans l'ivresse des peines effacées, des joies disparues, des désirs envolés, des amours poussiéreux, des colères éteintes, de l'avarice tarie, de la luxure étouffée, de la curiosité lassée, de la jalousie perdue, de l'orgueil égarée, des envies vaporisées... dans l'ivresse du vide non plein ou du plein de vide.
Je suis aérienne ce soir, oui, ce soir je m'aère, tant mon esprit que ma poitrine d'ivoire. J'avale une grosse bouffée d'air maritime qui soudainement me laisse le souvenir d'un arrière goût de spleen. Ma langue m'informe que ma gorge est sèche... Je déglutis, une fois, puis deux... puis... ce n'est pas très intéressant. Inutile de parler de la petite danseuse gitane à robe écarlate qui danse en faisant claquer ses talons sur les parois froides de ma gorge, cela pique.

L'éblouissant Soleil s'est enfin couché. La lune se fraie un chemin parmi les nuages qui l'entourent.
La lune est un miroir, le miroir non pas de ce qu'on a... mais plutôt de ce que l'on ne possède pas, ou plus. Les rayons lunaires semblent révélateurs, ils me transpercent, me purifient. Mh, c'est la rédemption. Le spectre d'un sentiment d'apaisement et de béatitude se frotte à moi, me caresse, m'embrasse dans le cou puis s'enfuit dans mon décolté. Ou est-ce tout simplement le vent venant de la Mère mer qui s'assombrit, qui s'agite en compagnie de ce vent lascif ?
L'obscurité prend le pas sur le port. La nuit sonne l'heure, pour les travailleurs, de rentrer chez eux, dans la chaleureuse petite maison où femme et enfant les attendent.
Est-ce quelqu'un m'attend à moi ? Quelqu'un ou quelque chose. Ai-je un destin ? Ai-je une vie ? A la trappe les questions existentielles, je m'en lasse, lassée de chercher des réponses qui n'en sont pas tout à fait unes.


"Un, deux, trois, ils vont prendre froid.
Quatre, cinq, six, ils ont plein de vices.
Sept, huit, neuf, joueront-ils au bluff.
Dix, onze, douze, Violette a le coup d'blues ?"

Spinelle finit sa comptine sur un ton interrogatif. Je pourrais lui répondre mais je n'en ai pas envie... Je vis constamment dans une flemmardise qui me couvre comme le manteau de neige qui couvre les montagnes en hiver. Elle voit bien que je l'ignore mais au lieu d'être amère, elle sourit, comme une petite idiote qui semble avoir atteint ce qu'elle voulait atteindre. Elle se relève, arrange sa mèche de cheveux masculinement et me tend le gribouillis qu'elle venait de faire.

Spoiler:

"Mortes ou vivantes, les ombres sont omniprésentes."

De loin, je remarque un homme marchant vers nous. Sa démarche n'est pas assurée. Elle est déséquilibrée et me donne l'impression que cet individu tente d'échapper un vertige errant.

"Il est alcoolisé ce monsieur."

Ou finalement, tout simplement saoul. Je ne me souviens pas de l'effet d'une ivresse causée par l'alcool. Je me demande aussi si j'ai déjà été saoule.
Sans doute que son sang doit être acide, et qu'il brûle dans ses veines réchauffant ainsi tout son corps. Sa cervelle doit bouillir et sa lucidité s'évaporer.
Sa façon de marcher doit être décidément bien comique. Si seulement je pouvais rire. Il offre à Spinelle un spectacle hilarant qui la fait sourire jusqu'aux oreilles.


Tiens, je commence à atterrir, je fais de plus en plus attention aux événements humains. Ces hommes... Lyrad et Uridan. Et bien j'écoute. J'écoute et j'imprime les bonnes informations. Je me demande s'ils ont remarqué ma présence. La mienne, j'en doute mais celle de la petite, sans doute. Ils ne sont pas humain.
Leur conversation n'est pas très intéressante, elle prend des allures conventionnelles et je trouve cela d'une platitude déconcertante.

L'ivre homme s'approche comme l'arrivé d'un personnage comique dans un livre burlesque. Il se prend les pieds dans un pavé creux et tombe.
Spinelle éclate de rire puis se réfugie directement dans un silence religieux. Elle s'accroupit une nouvelle fois et se remet à dessiner. Cette fois-ci, elle parait possédée. Par qui ? Par quoi ?... Le dieu des patates ? C'est drôle.
L'homme se redresse, face à Spinelle qui le fixe d'un air soupçonneux.
Elle se relève lentement, me tend son deuxième dessin et se cache derrière ma juge.
Ainsi, je pose genous à terre. Mon visage est près de celui de l'homme.

Spoiler:

Je pose deux doigts sous son menton, je lui montre la fameuse page charbonnée et je lui souffle les mots, un courant d'air.

"Dis-moi, que signifie cela ?"

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From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] _
MessageSujet: Re: From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan]   From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] EmptyLun 10 Juin 2013 - 14:40

Le soleil s’en était allé. Lyrad se retourna un instant pour regarder l’horizon désormais voilé d’étoiles et de nuages.

La voici donc
Cette fin du monde…


Une légère brise s’était levée. Lyrad la sentait s’enrouler dans ses cheveux et sous son poncho. Il leva les yeux pour observer son interlocuteur alors qu’il parlait. Il souriait, d’un sourire dans lequel Lyrad ne trouvait rien de plaisant ou d’agréable. Il aimait voir les gens sourire, pourtant. Il savait à quel point un sourire était porteur d’un message plus loquace qu’une parole. Il l’avait vu chez bien des gens, sur bien des visages, mais peu lui étaient restés en mémoire. Il y avait, bien entendu, celui d’Okuv. Il exclut cette image de son esprit. Il y avait ceux de ce couple de vieillards qu’il avait vu, un jour. Eux s’aimaient toujours. Et il y avait celui de cet enfant des rues, ce malicieux petit garçon, qui avait fait sourire Lyrad à son tour. Il n’avait rien, orphelin qu’il était, mais la vie ne l’avait pas eu.

Lyrad se demanda ce qu’il était devenu avant de reporter son attention sur celui qui se disait être Uridan, vampire de son état, aux crocs si saillants qu’il était apparemment étonnant que Lyrad ne l’ait pas deviné plus tôt. Il était aussi d’origine démoniaque. Cela arrangeait bien le garçon-dragon de le savoir, lui qui n’avait pas eu d’explication au préalable sur ce qu’était un démon. C’était apparemment un « type particulier d’êtres vivants ». Cela inclinait Lyrad à répondre que oui, il était un démon, puisqu’il était en l’occurrence un type particulier d’êtres vivants.

Il ne détachait pas les yeux de ceux d’Uridan. Rouge contre vert. Sang contre émeraude. Ses sourcils s’étaient rehaussés en une sorte de moue insolente alors qu’il tentait d’établir une réponse appropriée. Uridan l’avait vouvoyé, alors qu’il l’avait abordé sur un ton familier, d’une indifférence presque convaincante, la première fois. Lui qui semblait avoir voulu impressionner Lyrad paraissait à présent réellement séduit par le personnage. Lyrad se mit à marcher le large du pont, ne quittant pas l’autre du regard.

- Eh bien… Uridan… je ne peux pas dire que je sois un démon. Enfin, je ne dis pas que je n’en suis pas un. Je ne sais toujours pas ce que vous entendez par « démon », et je ne peux pas répondre avec certitude.

Avec un haussement d’épaules, il continua :

- Je ne sais pas vraiment d’où je viens. J’ai été élevé dans un monastère. Je me suis enfui quand j’étais jeune. C’est tout ce que je sais. Les démons ont-ils quelque chose de magique ? Parce que si c’est le cas, je pense que je suis bien humain, du moins en partie. Je n’ai jamais utilisé de magie, sous quelque forme que ce soit.

Lyrad ne mentait pas. Il savait que la magie existait – il avait eu le temps de la voir quelques fois à l’œuvre durant son siècle et demi d’existence, sous bien des formes, mais il n’avait jamais particulièrement éprouvé l’envie de s’en servir. Il n’aurait pas la patience de s’entrainer. Il estimait que les exercices au monastère avaient été suffisamment aigres pour ne pas lui redonner l’envie d’apprendre quelque chose qui requérait un effort physique. Peut-être que la magie lui serait un jour vitale pour s’en sortir – et il mourrait alors sans regret à ce moment-là.

Un bruit attira brièvement son attention. C’était une petite voix d’enfant qui chantait ce qui ressemblait à une comptine, aux vers étranges. Des rimes qui ne convenaient pas à une créature aussi jeune. Lyrad l’écouta le temps qu’elle dura, légèrement perplexe, puis reporta son attention sur Uridan une dernière fois.

- Et que me vaut l’honneur de votre visite ?

Il avait comme l’impression que ce jeu de questions ne faisait que commencer. Il allait toujours le large des planches de bois moisies par l’humidité, ses pas craquant lourdement dans un rythme presque soutenu.

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Juin Belair

Pirate sans navire

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Juin Belair
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Race : Faux-parleur
Classe : Corsaire
Métier : Pirate bonimenteur
Croyances : Le Saint-Charles
Groupe : L'amicale de Roger l'Heureux

Âge : 32

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Fiche de Personnage :

Histoire de Personnage : Journal de bord

From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] _
MessageSujet: Re: From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan]   From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] EmptyLun 10 Juin 2013 - 23:44

Mes yeux avaient entrepris une folle ribouldingue. Ils s'en donnaient à cœur joie, ne m'offrant que de furtives images de la réalité qui me faisait face. Ils n'avaient pas l'air de se mettre d'accord sur ce à quoi elle ressemblait ; ils paraissaient se demander s'il valait mieux afficher les éléments tels qu'ils étaient au détriment de la logique ou préférer me les figurer de la façon la plus supportable. En attendant la réponse, je voyais tantôt le visage d'une femme, tantôt un semblant du décor censé se trouver derrière. Pourtant, ma mâchoire, elle, au prise avec les étaux glacés qui devaient être les... doigts de... euh... la chose penchée vers moi une fois sur deux, envoyait des messages d'alerte à tout le reste de mon corps. Corps qui, par ailleurs, ne se résumait plus qu'à ma tête, voire, plus simplement, qu'à mes yeux : leur dilemme théorique me demandait tellement d'énergie que tous mes autres sens s'étaient mis en veille. Il en était de même pour toutes les parties de mon être qui se trouvaient en dessous des... euh... mains de la... mmh... donzelle. La simple idée de me défaire de sa... oh oh... prise m'était impossible à formuler ; le débardage de mes pensées était totalement interrompu. « Oups ! Vôtre cerveau a rencontré un problème ! », voilà ce qu'aurait pu afficher le lutin de l'intelligence à l'intérieur de ma cabine. Et ma dernière biture n'était pas l'unique responsable, oh, non...

Il fallut quelques secondes à mes oreilles pour se remettre au boulot. Avec un retard certain, quoique ravis de se voir offrir une telle occasion, mes yeux se jetèrent sur le papier que me brandissait la... demoiselle. Je le regardai de biais, fuyant clairement l'attention qu'elle me portait. Mais mes pupilles déchantèrent très vite en voyant le dessin. Je manquai d'en dessaouler complètement. Heureusement pour moi, l'auteur du sinistre graffiti apparut dans mon champ de vision, la bouille que je jugeai tirée des quatre cotés par l'expectative de ma réponse. J'en fis tomber mon cigare, pas sûr que l'image soit plus agréable que les deux premières...
« Euh... euh... » parvins-je à chevroter alors que je ne sentais plus ma gorge. Ni plus rien d'autres non plus d'ailleurs hormis les griffes sur ma margoulette minable. J'avais l'impression qu'elle allait tomber incessamment sous peu.

Je reposai les yeux sur le dessin, bien décidé à trouver quoi dire afin d'en finir au plus vite. Je n'avais plus conscience de ce qui se passait autour de moi, seulement du fait qu'on attendait une réponse. Je me sentais comme un gamin pris la main dans le bocal des biscuits interdits de la vie, qui cherche malgré tout comment se justifier face à l'évidence des faits.
Je fronçai les sourcils sur l'abondance des traits, des fois que la solution surgisse au détour de l'un d'eux. Je devais avoir l'air bovin. Du genre bon vieux bœuf ruminant son ignorance concernant ce qui se passe de l'autre côté du mur de la ferme. La seule pensée que je ruminais concernait mon dégoût pour les gamins, dégoût qui ne faisait que grossir un peu plus ce soir et qui hésitait à bifurquer soit vers la haine, soit vers la peur viscérale au carrefour des traumatismes.

Je détestais les gosses par principe. J'avais passé ma vie à voir le capitaine Flinque considérer tous les rejetons de la mer comme les siens, au point de devenir complètement fou chaque fois qu'on en attrapait pendant nos courses. Il en avait même sauvé de l'esclave. On ne me fera pas croire que c'est un comportement normal pour un pirate. C'est d'ailleurs ce comportement-là qui avait participé de sa fin de vie précipitée : on ne prenait pas Juin Belair pour le gentil petit fiston à son papa impunément !
Outre tout cela, et bien malgré le fait que j'étais un pirate et que je détestais les gamins par pur orgueil, j'avais moi-même été un sale mioche un jour et ce Juin-là ne pouvait s'empêcher de remarquer qu'il n'était pas normal qu'une gamine haute comme trois pommes se mette à dessiner de telles insalubrités. N'aurait-elle pas plutôt dû dessiner une maison au toit en chapeau pointu, avec fenêtre carrée et cheminée rectangulaire d'où la fumée sort en tire-bouchon ? Avec, sur un jardin en arc-de-cercle, toute une famille de patate aux sourires en V, à côté d'un arbre au feuillage comme de la laine de mouton, le tout sous un soleil hilare et ainsi de suite jusqu'à avoir épuisé et assassiné tout le répertoire des formes les plus improbables de l'architecture et de l'astrophysique... ? J'étais à peu près certain que si. Cette gamine était bizarre, du genre à dormir sous le lit des parents et à bouffer les lacets de chaussures. Plus je la regardais, plus j'avais l'impression qu'elle était possédée par un machin dégoûtant. « Et le machin dégoûtant se trouve peut-être même devant moi », me dis-je tout bas intérieurement en louchant sur l'entité inconnue qui me tenait par la barbichette.

Je me rendis assez vite compte que je venais de récupérer mon sens de la réflexion et, par la même occasion, de perdre quelques degrés d’alcoolémie. Cruel destin qu'était le mien à présent.
J'essayai aussitôt de me dégager de la prise de la plus grande demoiselle pour rectifier la distance entre nous. Je me traînai en arrière, la goutte au front, et récupérai au passage toutes les parties de mon corps qui me manquaient jusqu'à présent.
Je m'essuyai le crâne d'un revers de manche en cherchant quoi dire ; je ne pus m'empêcher de murmurer un « Je dois être mort, c'est pas possible... » à bout de souffle. Je crevais de chaud sous l'angoisse que m'inspiraient ces deux nanas, mais pas assez pour en mourir vraiment, visiblement. Elles avaient l'air de sortir d'un conte pour enfant attardé.
Je leur jetai un nouveau regard en réajustant mon chapeau, à moitié allongé par terre que j'étais. La plus grande m'apparaissait bel et bien réelle maintenant. Il m'était pourtant toujours impossible de trouver des mots pour la qualifier. Elle était moins un élément du décor qu'une impression désagréable que quelque-chose de grave va nous arriver au tournant d'une ruelle sans lumière. Il n'y en avait d'ailleurs pas là où nous nous trouvions.

Je me raclai la gorge et me relevai finalement, lançant un sourire crispé à la ronde.
« Mmh... c'est un très beau dessin... Très... très... très beau dessin que vôtre f-... n'allons pas vexer la bestiole, mon vieux... petite sœur vient de faire. On... on y voit... tout... tout son sens de... mmh... l'art et... ah-ha... je ramais dans les mots comme une mouche dans l'huile. J'avais connu des jours meilleurs question mensonge/minute. Et j'aime beaucoup ! Bravo petite ! Continuez à... cultiver... son... » Je regardai la plus grande sans être capable de comprendre l'expression de son visage. Je ne savais pas si j'étais en train de raccourcir ma durée de vie ou de perdre mes chances de fuite.
En tout cas, il m'était impossible de rester à proximité de ces deux énergumènes plus longtemps. Elles me filaient une chair de poule à tuer des renards.

Laissant ma fin de phrase en suspend, je me baissai pour ramasser mon cigare et ma botte. Je remarquai alors deux autres individus sur la berge. La chance me souriait à nouveau ! A cette heure, seuls des malandrins, marins et autres voleurs-violeurs multi-récidivistes traînaient dans les parages.
Je me dépêchai de me redresser et d'étendre les bras le plus grand possible dans un pseudo-étirement. Je fis mine de bâiller et ajoutai à la supercherie un fameux et grandiloquent :
« AAaaAah-OOUUuaAaAH... QUEL FAMEUX DÉBUT DE SOIRÉE DITES-MOI ! QUELLE RENCONTRE ÉTONNANTE ! DEUX JEUNES ET MERVEILLEUSES FEMMES ?! OH LA LA LA ! »
Je jetai un coup d’œil rapide et discret en direction des deux silhouettes et agitai les bras plus vivement dans l'espoir qu'elles me remarquent et viennent à mon aide, ou, en tout cas, ne viennent pas à celle des deux siresses. Je me fichais bien de ce que ces gens pourraient leur faire s'il s'avérait qu'il s'agissait bien de morbleus du moment que je n'avais pas à revivre un moment comme celui qui venait de passer. Pas si simple, dans cette nuit qui ne faisait que noircir de plus en plus au fil des minutes...


Dernière édition par Juin Belair le Mar 11 Juin 2013 - 4:19, édité 1 fois
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Uridan Sangried

Maître du sang

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Uridan Sangried
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Race : Vampire-Seirdan
Classe : Magesang
Métier : Marquis des Plateaux de Lune
Croyances : aucune
Groupe : Arcane XIII

Âge : 1327 ans

Messages : 524

Fiche de Personnage : Le Dieu du sang vous accueille

Histoire de Personnage : Avant l'arcane :
1-2
1-2-3-4

prélude à l'arcane :
1-2-3
1-2-3-4-4bis-4ter-5

Divinisation :
1-2-3-4-5

Dieu arcaneux :
1-2-3-4-5-6-7-8-9

Prélude à la chute :
1-2-3-4

From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] _
MessageSujet: Re: From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan]   From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] EmptyMar 11 Juin 2013 - 2:36

- Eh bien… Uridan… je ne peux pas dire que je sois un démon. Enfin, je ne dis pas que je n’en suis pas un. Je ne sais toujours pas ce que vous entendez par « démon », et je ne peux pas répondre avec certitude. Je ne sais pas vraiment d’où je viens. J’ai été élevé dans un monastère. Je me suis enfui quand j’étais jeune. C’est tout ce que je sais. Les démons ont-ils quelque chose de magique ? Parce que si c’est le cas, je pense que je suis bien humain, du moins en partie. Je n’ai jamais utilisé de magie, sous quelque forme que ce soit.

Hum, il ignorait ses origines, et même ce qu’étaient les démons, c’était certains à présent. Bien que, en premier lieu, je n’ai pas eu le moins du monde l’intention de le renseigner sur le Vein et Adiryl, je commençais à craindre que la leçon ne soit nécessaire.

- Si cela se résumait à manier la magie, répondre à cette question serait bien plus simple. Bien, imaginez seulement un instant qu’il existe deux mondes au-delà de vos perceptions, de part et d’autre du notre. L’un est stable et baigné dans la lumière et les bonnes intentions : il s’agit d’Adiryl. Tous ceux qui vivent en ce royaume sont appelés des anges, bien qu’ils appartiennent à plusieurs races différentes. De l’autre côté, en-dessous diront certains, ce trouve son opposé, le Vein. Territoire changeant et chaotique, terre des crimes, tous ceux qui en viennent sont appelés démons, même si eux aussi proviennent de différentes races. Les démons sont reconnaissables en cela qu’ils peuvent avoir n’importe quelle forme. Un démon étrange est un démon normal.

Je repris mon souffle, pendant que la petite voix agaçante reprenait une comptine une nouvelle fois. Si ce que j’avais dit à Lyrad (utilisons son nom) ne pouvait pas l’aider à déterminer sa nature (puisqu’apparemment, il ne connaissait pas ses parents), au moins pouvait-il comprendre un peu mieux ce que j’entendais par « démon ». Même si mes explications restaient très superficielles et, il faut le dire, me feraient passer pour une sorte de fou par le premier venu … tant qu’aucune faille ne se serait ouverte sur l’impudent, s’entend. Finalement celui qui pensait être humain se retourna vers moi, alors que la petite finissait sa chansonnette.

- Et que me vaut l’honneur de votre visite ?

Je souris encore, un sourire peut-être un peu plus chaleureux. Au moins comprenait-il que je ne l’avais pas abordé comme on aborde le premier venu. Mais inutile de lui faire croire qu’il avait à mes yeux une grande importance : si le contraste de ses prunelles avec ses écailles était saisissant, si il devait être particulièrement agréable à regarder à la lumière du jour, il n’en restait pas moins un sujet de curiosité pour moi.

- Et bien, je vous ai vu tuer, tout-à-l’heure. Je vous ai suivis du regard jusqu’à ce que, ignorant ce que vous faisiez, vous vous asseyiez près de l’endroit où je prenais du repos. Voyez-vous, je suis vieux et je m’ennuie de plus en plus de ce monde : aussi, chaque inédit fait ma joie. Et vous ne pouvez nier que votre existence même semble inédite, du moins ici. Oh, et pour cette histoire de meurtre, ne vous inquiétez pas, j’ai moi-même l’habitu…

- AAaaAah-OOUUuaAaAH... QUEL FAMEUX DÉBUT DE SOIRÉE DITES-MOI ! QUELLE RENCONTRE ÉTONNANTE ! DEUX JEUNES ET MERVEILLEUSES FEMMES ?! OH LA LA LA !

Je me retournais d’un coup, exaspéré et enfin à bout de patience. Plus d’un millénaire de vie ne m’avaient pas forcément enseigné la tolérance, particulièrement envers le genre de poivrot qui s’exclamait aussi désagréablement à présent. Invoquant une lame de sang dans ma main, je pesai rapidement le pour et le contre de la lui envoyer entre les yeux : ce qu’il y a de bien avec un projectile dont on peut maîtriser la trajectoire, c’est qu’on est sûr de toucher. Mes yeux luisaient d’un éclat carmin à présent que ma magie était en marche.

- C’EST BIENTÔT FINI OUI ? APPRÉCIERAI ÉNORMÉMENT DE NE PAS ÊTRE INTERROMPUS A TOUT BOUT DE CHAMP !

J’armai mon geste, mais le retins au dernier moment. Car mes yeux venaient de se poser sur les deux « jeunes et merveilleuses femmes » mentionnées par le saoul personnage. Et je reconnus en la plus jeune celle qui avait chantonné ces comptines exaspérantes. Quand à l’autre, c’est elle qui attirait le plus mon regard en fait. Elle semblait … absente, comme si elle faisait partie de la décoration. Il n’émanait rien d’elle : gêne, fatigue, colère, impertinence … Rien que le rien. Un rien non feint. Puis mes yeux revinrent à la petite, qui elle semblait sortir d’un grand moment de stress.

Je ne suis pas du genre à épargner sur un coup de tête, mais encore moins à tuer sans raison, du moins pas quand je suis libéré de la présence de mes fidèles. Je soufflai un bon coup, laissant le sang invoqué disparaître, et mes yeux perdre leur lueur. Puis je me retournais à nouveau vers Lyrad. Mais l’image de ces deux femmes restait imprimée dans mes pensées, et je ne pus m’empêcher de me retourner à nouveau avant même que mon premier interlocuteur put reprendre la parole.

- Quitte à interrompre ma discussion, prenez au moins la peine de venir ici et de vous présenter. Pour ma part, je me nomme Uridan.

Revenant finalement à Lyrad, je finis ma phrase là où je l’avais laissée avant que l’autre barrique ne gueule l’acidité de son sang sous la lune. Du moins, j’en repris la substance.

- Donc comme je le disais, ma « visite » est due au fait que vous me paraissez unique en votre genre, et que j’aime ce qui m’est nouveau.
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Violette Dellylas

La fine fleur de la guérison.

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MessageSujet: Re: From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan]   From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] EmptyMar 11 Juin 2013 - 18:44

Les murmures se cachent dans l'obscurité.

Tout... tout se passe beaucoup trop vite. J'ai du temps devant moi, Ô que oui... du temps, beaucoup de temps. La seconde est une délicate gourmandise, sans goût, que je découpe lentement, que je lèche, que je met en bouche, que je baigne dans l'obscurité de ma bouche, que je noie dans ma salive, que je croque sans hâte, que j'emprisonne derrière une joue... celle-ci suffoque et se ramollis, que j'accompagne avec ma langue vers ma gorge et que j'avale mécaniquement pour la sentir étouffer dans son tragique destin de petite seconde. Puis, je découpe un autre morceau de temps que je grignote cette fois, que j'éparpille les miettes sous ma langue en attendant une vague salivaire, que je laisse macérer et que j'avale aussi pour que cette seconde rejoigne la première. Et je recommence ma dégustation pour constituer des minutes dans mon estomac... puis des heures... puis des jours... puis des semaines... puis des mois... puis des semestres... puis des trimestres... puis des années... puis des décennies... Le temps passe et je mange sans faim. Je suis une oie qu'on oblige à ingérer du temps. Je subis mais je ne ressens rien. Le temps passe et rien ne change en moi. Le temps passe et je n'ai toujours pas vomi le temps, le temps passe et repasse dans ma bouche.
Je rêve du temps mais je ne suis qu'un rêve de celui-ci... qu'il finira par oublier. Ce rêve est long, très long, trop long. Je pense qu'il s'en rend pas compte sinon je ne serais plus là. Moi, j'ai tout mon temps alors je mange le temps... en attendant qu'il me mange.

Tout se passe trop vite, mes pensées n'arrivaient pas à suivre le court des choses et encore moins mes mots. La soufflerie semble en panne et mes courants d'air ne sortent pas.
Mon bras bouge, remue... remue encore.
Reprenons depuis mes derniers mots... Oui, je lui ai posé une question. Mes oreilles entendent une réponse mais cela sonne comme un vieux dictaphone bloqué, qui bute sur un mot, puis sur un autre, silence, répète, silence, bruitage... les sons "re" me font l'effet d'une rappe qui rape une porte en fer rouillée qui déraille et qui râle, les rats grouillent derrière cette porte en fer rouillée qui déraille et qui râle, ces rats rares râlent car la rappe qui rape la porte en fer rouillée est beaucoup, oui, beaucoup trop bruyante. Tiens, il bruine un peu.
Mon bras bouge, remue... remue encore.
Cet homme à la dégaine méprisable semble troublé... il ne parle plus. Sa soufflerie est en panne aussi ? Sa mécanique du coeur est peut-être défectueuse ?
Ses yeux, ils me fixent... avec un filtre de effroi. Fais-je peur ? Je ne comprends pas, il a peur, pourquoi ? De moi ? Pourquoi ? Je n'ai pourtant rien fait d'étrange. Je suis naturelle... mais peut-être naturellement étrange et effrayante.
Son haleine... quelle pestilence. L'odeur de ses courants d'air m'agresse les narines.
Son silence m'apaise les oreilles, mais quelle voix désagréable.
Mon bras bouge, remue... remue encore.
Son silence n'est plus. Il baille, puis tonne l'air désinvolte. Ses mimiques sont les mêmes qu'un vieux chien paresseux, qui croule sous le poid de la vieillesse. Oui, cette homme est lourd et sa voix me ride. Mais une voix encore plus détonante me viole les tympans. Qu'est-ce ? Du sang.
Mon bras bouge, remue... remue encore.


"Que veux-tu souillonne ?"

Je me relève et pose lourdement mon regard sur Spinelle.

"LesangdanseilestmenaçantdansedansedanseetUridandanseetcontrôleladanse."

Sa langue frétille comme un serpent.

"Il contrôle le lac écarlate."

Spoiler:

Mon cerveau s'évapore, mes veines sont arides, mon coeur est fossilisé... Je ferme les yeux. Je vois, je vois, je vois. Ils sont là. Ceux qui vivent, ceux qui meurent.
Mon bras recommence à bouger, remue... remue encore.
Ce soir, je ne dormirai pas. Dormir, est-ce un rêve ?
Mon bras ne bouge plus...
Spinelle voit trouble... elle s'avance, balance son pied dans la figure de l'homme ivre. Elle se retourne. Ses pupilles fixaient Uridan... et mécaniquement, elle répète, répète, répète, répète, répète...


"RanaahtaRanaahtahumRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahta
RanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahta
RanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahta
RanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahta
RanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahta
RanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtamiliRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahta
RanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahta
RanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahta
RanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtataRanaahtaRanaahta
RanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahta
RanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahta
RanaahtaRanaahtaionRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahta
RanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahtaRanaahta..."

Sa voix aigüe résonne en moi.
Je suis lassée.

"Spinelle, il suffit."

Je me retourne.

"Je ne suis rien... mais je suis là."

"Je peux vomir votre passé" murmure Spinelle.


Violette Dellylas
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Race : Humain draconique (PAS un démon)
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MessageSujet: Re: From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan]   From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] EmptyDim 16 Juin 2013 - 13:29

Lyrad avait cessé de faire les cent pas en travers du pont pour écouter celui qui se disait vampire, toujours niché sur sa pile de caisses comme un roi sur son trône. A croire qu’il n’en bougerait plus jamais. Le garçon l’écoutait de nouveau, les bras croisés, le menton relevé, presque comme si Uridan lui présentait des excuses. Il ne lui manquait plus qu’un air sévère et on aurait pu y croire.

Imaginer qu’il existe deux mondes… au-delà de sa perception ? Lyrad avait l’impression qu’Uridan le sous-estimait, très certainement parce qu’il ne le connaissait pas. Il était capable de choses qu’il partageait avec d’autres êtres, magiques ou non, dont le nombre devait se compter sur les deux mains. Mais soit. L’idée que deux mondes parallèles existent ne surprenait pas Lyrad tant que ça, d’autant plus qu’ils avaient tous deux l’air d’être des opposés polaires dans tous les sens du terme. La légende des anges du-dessus et des démons d’en-dessous était donc celle qui était le plus proche de la vérité, pour autant que Lyrad puisse confirmer que ce qu’Uridan lui racontait était vrai.

Les démons étaient donc des êtres qui venaient de ce monde appelé Vein. Les anges, eux, venaient d’Adl… Adli… Adri… Lyrad redemanderait le nom plus tard. Quelque chose de beaucoup plus préoccupant s’était immiscé dans son esprit. Il en savait désormais plus, bien plus que la majorité des habitants de Feleth, et pourtant, il y avait un point sur lequel il restait aussi ignare qu’eux : ses origines. Il ne s’était jamais posé la question de savoir d’où il venait, pas même après s’être échappé du monastère. Tout ce qu’il lui avait importé alors était de survivre et, quand Okuv était arrivé, il avait eu bien d’autres préoccupations en tête. Quand Okuv était parti aussi. Mais à présent qu’il en discutait avec cet étrange personnage, il devait admettre qu’il ne savait absolument rien de rien de sa naissance.

Il se frotta la nuque, l’air légèrement contrarié. Il sentit ses larges écailles frotter désagréablement contre sa paume. Uridan entreprenait de répondre à sa dernière question mais le mercenaire n’écoutait pas vraiment. Il se sentait à la fois frustré et étonné : comment avait-il fait pour ne jamais se poser la question, surtout en sachant combien il était unique ? Cette révélation s’était lentement insinuée en lui, rampant comme un parasite dans son cerveau, et il n’arrivait plus à s’en libérer. Voilà peut-être quelque chose qui l’aiderait à garder l’esprit ailleurs tout en lui évitant de tuer toujours et encore plus.

Réfléchissant à tout cela – bien qu’il faisait mine d’écouter Uridan afin de ne pas le vexer, ce qui devait, sans aucun doute, ne pas être convaincant –, il mit quelques secondes à réaliser que ce dernier avait cessé de parler et que la parole était passée à un nouvel individu ; Lyrad l’identifia sans peine comme étant un énième pilier de bar que le taux d’alcoolémie qu’il avait ingurgité rendait excessivement bruyant.  Il bramait à la ronde sa dernière trouvaille, qui semblait se justifier en la présence de deux jeunes femmes à ses côtés. Les lèvres du garçon-dragon se déridèrent légèrement alors qu’il s’imaginait la joie que ce devait être pour ce pauvre hère d’avoir pu se trouver deux compagnes assez aliénées pour vouloir s’embarquer avec lui. Ou peut-être étaient-elles aveugles et avaient perdu le sens de l’odorat.

Il s’apprêtait à en faire la remarque à Uridan, espérant alléger un peu le ton de la conversation, lorsque celui-ci se retourna d’un bloc, le visage inhumainement déformé par la rage. Il hurla quelques invectives au bougre imbibé, lésé d’avoir été coupé au milieu de sa phrase, et Lyrad vit quelque chose jaillir dans sa main. Il crut d’abord absurdement qu’Uridan s’était coupé les veines, faisant gicler le sang à qui mieux mieux, puis il vit le jet se solidifier et prendre la forme d’une lame. Loin d’en être alerté, il l’examina autant qu’il le put, car Uridan la fit disparaitre presque aussitôt. C’était une forme de magie dont Lyrad n’avait jamais  été le témoin auparavant. Il se demanda si Uridan utilisant son propre sang ou pas ; cela semblait aller de soi, mais la magie avait sa propre logique. Il voulut lui poser la question mais se retint au dernier moment, de crainte qu’il soit trop indiscret. Cela dit, un être qui venait vous voir pour apaiser sa propre curiosité n’avait rien de bien délicat non plus…

Uridan proposa aux nouveaux perturbateurs de venir se joindre à eux. Pourquoi ? Lyrad n’avait pas tout à fait envie de voir un grouillot empestant l’alcool venir lui souffler dessus pendant que ses copines joueraient des jambes. Le garçon lui-même avait néanmoins connu plus d’un soir où il ne sentait pas la rose suite à des festivités un peu trop arrosées et choisit d’être un peu plus clément. Pour le moment.

Il accorda un hochement de tête à Uridan, signe que la réponse à sa question le satisfaisait, puis se tourna vers les nouveaux arrivants, portant une main à sa poitrine :

- Je suis Lyrad…

Son regard éclatant comme un rubis resta fixé sur les deux jeunes femmes mentionnées par le soulot, la main toujours sur le torse. L’une d’entre elles était une très jeune fille habillée de guenilles que même le plus sale des poivrots du coin aurait fuies, et l’autre était… une autre. Lyrad n’arrivait pas à trouver comment la définir exactement.  Elle était bien là, physique, matérielle, mais elle semblait être une illusion, une sensation, peut-être un déjà-vu qui n’était pas réel. Elle parle, quelques mots, mais Lyrad a peur d’écouter. Une frayeur sourde s’est emparée de lui. Cette chose était-elle venue le hanter ? Voulait-elle lui rappeler ce qu’il était ? Toutes ces pensées lui arrivaient indépendamment de sa volonté, et il ne comprenait pas pourquoi. Pourquoi avait-il peur ?
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Juin Belair

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Juin Belair
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From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] _
MessageSujet: Re: From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan]   From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] EmptyLun 17 Juin 2013 - 16:09

Je restai idiot, complètement abasourdi. J'en chancelai sur place, la bouche ouverte de surprise et les yeux... mes yeux... euh... disons qu'ils avaient quitté leur poste depuis un moment. De toute façon, il faisait nuit, ce n'est pas comme s'ils me servaient à quelque-chose. J'avais beau avoir récupéré quelques sens suite au choc émotionnel dû au dessin et à... l'autre chose, je n'arrivai toujours pas à rester conscient plus de deux minutes. Et le hoquet qui en avait profité pour s'immiscer insidieusement dans ma vie n'arrêtait pas de me faire perdre le fil de mes pensées. Du coup, je passai le reste des quelques longues secondes de réflexion nécessaires à ma compréhension à faire des clins d’œil dans l'obscurité (chose autrement plus logique puisque j'avais mon cache-œil), la tête tournée en direction des deux silhouettes, groggy, à hoqueter en rythme, à essayer d'analyser ce qu'on venait de me crier.

Mes bras retombèrent soudainement, m'auto-infligeant un coup de savate dans la cuisse. Merde ! Le seul soir où j'avais vraiment besoin d'un goujat détraqué je tombais sur une espèce de couple en pleine conversation. Mais merde ! Merde ! Merde ! Quel genre d'individu venait discuter sur le port à la nuit tombée ???!!! Quel genre d'idiot faisait ça ?! Ah ! J'en perdis complètement l'équilibre et manquai de tomber. Un rire nerveux me prit tout aussitôt et dura tout le temps que la gamine passa à baragouiner des palsembleu. Elle avait l'air en pleine crise de folie ; elle m’apparaissait plus habitée que jamais. La plus grande se contentait de la regarder. Sa voix, s'il s'agissait bien de la sienne, me parut un souffle, un murmure, quelque-chose en-deçà du possible. Je ne m'échinai pas à tenter de comprendre ce qu'il se passait ; mes sourcils essayaient de se joindre sur mon front et mes yeux roulaient sur leurs deux visages tandis que l'autre nous invitait à le rejoindre et à nous présenter. HORS DE QUESTION ! Je ne resterai pas une minute de plus en compagnie de ces brindezingues ! J'avais assez bu pour me faire mes propres cauchemars tout seul !

Définitivement pas décidé à mourir ce soir, je reculai, ma botte toujours dans une main et mon cigare dans l'autre. Je n'avais qu'une envie : partir, partir vite, partir loin et ne plus jamais avoir à croiser des divinités de l'horreur de ce genre. Bonne mer ! Je n'avais jamais vu autant de choses surréalistes en même temps ! Je me sentais plus en sécurité parmi les mendiants soûls et en plein conflits philosophiques qu'en compagnie de ces gus-là. Les deux filles avaient déjà mis ma quiétude habituelle à rude épreuve, il ne m'était pas possible d'ajouter deux gonzes à ma soirée, surtout ceux-là qui n'avaient pas l'air plus normaux que le plus bizarre des branquignoles. Ils avaient l'air encore plus louches de prêt que de loin ! Et je ne les discernais pas encore très bien ! La seule solution qui s'offrait à moi était d'assurer ma sécurité en partant. Voilà, ce n'était pas plus compliqué que ça. J'en avais assez vu pour ce soir et leurs histoires ne me concernaient pas ; après tout je n'étais qu'un homme soûl dans le port, personne ne remarquerait mon absence. Que les cinglés restent avec les cinglés, les poivrots avec leurs bouteilles et le rhum sera bien gardé.

Je faisais demi-tour discrètement et commençais à m'en aller, préférant un mendiant en colère armé d'un couteau au regroupement saisonnier des monstres de conte de fée barbare, quand la gamine s'en revint vers moi sans que je ne la remarque et me balança son pied dans le tibia ! Je m'attrapai sitôt la jambe, sautillant sur place, insultant terre et mer sur l'heure avant d'essayer de contenir la douleur et la rage qui me prenaient. Un bon coup du Flinque dans les chiques, voilà ce qui lui aurait fait du bien à celle-là ! Elle allait s'en prendre une bien sèche, et bien méchante, elle la sentirait passer ! Mais, tandis que j'allais pour la réprimander en bonne et due forme, la fillette s'en était déjà repartie dans ses délires et répétait bêtement des mots incompréhensibles à mon sens. Je la regardai, une nouvelle fois pris par l’hébétude, et l'esprit de la folie s'en donna à cœur joie pour répondre à celui qui s'était présenté en tant qu'Uridan une aberration de la logique admise : « Je ne suis rien mais je suis là ». Merde ! C'était quoi ça, encore ?! J'avais l'impression d'être le plus conscient de tous et je ne l'étais même pas vraiment !!!

Comme par un affreux concours de circonstance (à qui j'en mettrai bien une quinzaine entre les jambes quand je le croiserai) je m'étais rapproché des deux zigues, sans doute à force de sautiller. Je ne pouvais définitivement plus m'en repartir à moins de courir très vite. Impossible dans mon état. Je sentais par ailleurs une présence étrange dans mon dos, le genre de présence qui fait regretter le coup d’œil lancé par-dessus l'épaule, qui donne envie de se trouver à mille lieues d'elle ou d'être tout simplement mort. Faute d'être dans l'un ou l'autre de ces cas, j'avais fermé les yeux et prié pour que l'être ne soit pas trop horrible, poilu, denté, baveux et affamé quand je me retournerai pour le regarder. Marrant comment mon imagination de mioche me revenait d'un coup à ce moment-là. J'avais relâché ma cheville puis reposé pied à terre et, prenant une grande inspiration, m'étais finalement retourné très doucement, la figure tordue par la crainte. Ben ! Le gars n'était pas si effrayant que ça. Je veux dire : pas plus effrayant que les deux gamines à côté. Ça allait. Je ne me voyais pas m'en jeter une avec lui pour autant mais... quand même... ça allait, voilà. Je lui souris d'ailleurs en agitant la tête en signe d'approbation.

Ravi de cette bonne surprise, et rassuré je dois le dire de tomber sur quelqu'un d'à peu près normal, je tournais ensuite la tête sur son compagnon prénommé Lyrad. Et là ! Là ! Là ! Oh là là là ! Oh là là ! J'en oubliai de me présenter en retour ; je sentis mes yeux sortir de leurs orbites et ma bouche se tordre sous l'incompréhension. Je le dévisageai sans m'en rendre compte, penchant la tête d'un côté et de l'autre, levant et baissant mon cache-œil, reculant pour avoir un meilleur rendu... Je crus tout d'abord à une montée à retardement d'une bouteille particulièrement corsée, alors je me mis à rire, gêné, devant ce visage que je voyais plein d'écailles.
« Ah-ha. Ah-ha. Excusez-moi mais... Pardon, vraiment. Je crois que vous avez des... trucs... collés... juste... l- » et tout en m'exprimant, j'essayais de lui montrer où se trouvaient lesdits trucs sur mon propre visage. Peine perdue ! Alors je me passai mon cigare dans la bouche avant de tendre une main gantée et criblée de bagues en direction de sa figure...
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Uridan Sangried

Maître du sang

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Fiche de Personnage : Le Dieu du sang vous accueille

Histoire de Personnage : Avant l'arcane :
1-2
1-2-3-4

prélude à l'arcane :
1-2-3
1-2-3-4-4bis-4ter-5

Divinisation :
1-2-3-4-5

Dieu arcaneux :
1-2-3-4-5-6-7-8-9

Prélude à la chute :
1-2-3-4

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MessageSujet: Re: From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan]   From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] EmptyMar 18 Juin 2013 - 3:52

La petite s'était mise à répéter un mot sans sens sans cesse. Ce soliloque incessant, cependant, sonnait et rebondissait, ses assonances secouées d'un sens scellé que seuls mes sens savaient saisir.

"hum - ili - at -ion" ; "Ranaahta". Ces syllabes résonnaient dans mon esprit fauché par le sens de ce qu'elle répétait à une cadence folle. Je regardais cette enfant, le teint soudain plus pâle. Que savait-elle vraiment de ce qui était arrivé avec Athaanar Mor'Dowen ? Et pourquoi diable avait-elle donné du pied sur le poivrot ?

"Je ne suis rien... mais je suis là."

Voilà qui a le mérite d'être sibyllin. Je retrouve mes couleurs, si l'on peut dire pour quelqu'un de naturellement pâle comme moi. Agissant en véritable gentleman, Lyrad porta la main à son cœur pour se présenter. Avais-je affaire à une sorte de bourreau des cœurs, un libertin débridé ? Le bruit d'un sautillement parvint à moi : le poivrot avait dérivé jusqu'à nous.

Le bougre me dévisagea un instant, après un moment d'arrêt, comme si ma présence était un danger. L'idiot : si j'avais voulu prendre la peine de le tuer, il ne serait plus debout depuis bien longtemps. Il hocha la tête, comme si ce qu'il voyait lui convenait. Quelles genres de pensées son esprit torturé par l'alcool avait-il pus émettre ? Puis il vit Lyrad, et je dois admettre que sa réaction fut pour le moins divertissante.

"Ah-ha. Ah-ha. Excusez-moi mais... Pardon, vraiment. Je crois que vous avez des... trucs... collés... juste... l-"

Le bougre avait visiblement encore assez de conscience pour se demander si c'était un retour de bibine ou bine une blague. Ni l'un ni l'autre. En temps normal j'aurais bien ris de sa déconfiture, seulement cette petite avait attiré mon attention. Bien sûr, Lyrad restait présent dans mon esprit : mais tant que je ne pourrait pas savoir, je me pourrais pas écarter la possibilité qu'il ne soit qu'un démon. Je posai à nouveau mon regard sur la femme et l'enfant.

"Qui êtes-vous, très chères ?

Dans ma phrase s'entendaient toutes les questions que je ne posais pas à voix haute : quel genre de magie avez-vous utilisée ? Que savez-vous vraiment de moi ? Et surtout, la plus importante ...

Devrais-je vous tuer dès maintenant ?
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Violette Dellylas

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MessageSujet: Re: From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan]   From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] EmptySam 22 Juin 2013 - 21:23

Il en faut peu dire pour dire beaucoup.

Avant cette question... il n'y a que futilité. Cette question, elle m'exaspère. Pourquoi ? Encore une question. Il veut savoir, je ne suis pas sûre de vouloir savoir. Et je suis, car il est. Ils sont là. Un rat touche mon pied. Que me veut-il ? Es-tu mon ami ? Qui êtes-vous ? Qui suis-je ? Qui est-elle ? Qui sont-il ? Le sol est crasseux. Si seulement j'avais les réponses. Si seulement je savais qui j'étais.
Je n'ai plus d'équilibre. Mon corps ne fonctionne. Au revoir.


"Elle voit son joli visage dans leurs vieux yeux,
Elle écoute le silence de leur voix éteinte,
Elle sent leur sang couler, un sang qui n'est pas le sien,
Elle les entend rire.
Je pensais que je les ai touché, mais je ne peux pas sentir la douleur dans ton rêve.
Il veux te prendre, mais je vais te cacher de lui.
J'utilise ton joli visage pour trouver le chemin pour toi.
Dans ton rêve, je me perds.
Elle voit de pâles silhouettes danser autour d'elle.
La maison des secrets vient de disparaître.
Les pâles silhouettes s'en vont, gémissantes.
Triste est la tristesse de leur départ.
Je veux te voir, alors je chante pour toi.
Tu es seule et tu ne veux pas te perdre.
Prend mes yeux et retrouve ton chemin.
Prend mon cœur, il a peur.
Elle se noie dans l’incompréhension.
Elle ne touche rien mais un rien la touche.
C'est peut-être la dernière fois que tu me vois.
Je pensais que nous allions rester ensemble jusqu'à s'éteindre à un.
Nous plongeons dans l'eau trouble pour nous noyer.
Parce qu'il semblerait que la fin se prolonge.
Elle ne voit plus et ne sent plus.
En partant, je le lui ai pris.
Elle est hors de contrôle.
Maintenant elle ère, dehors et dedans.
Tuer ce que nous sommes, c'est injuste.
Je veux perdre cette perte et gagner ce qui était perdu.
Mais surement que tu ne le veux plus.
Souviens toi de ce qui te fait souffrir, c'est ce qui te fera vivre.
Elle dit dans le noir "..."
Elle gratte ce semblant de peur et s'efface.
Pourtant elle pensait se voir.
Je peux dire que nous sommes dans un mauvais rêve.
Personne ne peut différencier le réel de l'irréel.
L'un danse avec l'autre.
Ainsi fut...
Ainsi est...
Ainsi sera...
La vie ne sent pas et la mort ne parle pas.
Un jour nous nous reverrons, même si ce sera un rêve.
Je te dis "Au revoir".
Et tu entends "Adieu adieu adieu adieu adieu."
L’écho des rêves, l’écho des souvenirs.
Elle voit une obscure lumière.
Elle s'en approche.
Au revoir d'adieu."



J'ai un vieux goût de vertige dans la bouche. Je me réveille d'une vieille réalité. Un corps s'effondre près de moi. Je suis un spectre lavé de ses tourments. Ils ne sont plus. Ils n'étaient plus et la poussière trônait dans cette chambre noir. J'aère ma caboche. Spinelle n'est plus là. Je me relève et je me mets en position agenouillée. Je pose la tête de la gamine sur mes cuisses.



"Je suis celle dont on ne peut rien dire.
Je suis celle qui te voit tel que tu es."



Je donne un coup d’œil autour de moi et je vois une feuille, je vois un dessin, je vois de l'obscurité, je vois l'effroi, je vois le doute, je vois un sourire, je vois des yeux qui me fixent, je vois la nuit, je vois l'insécurité, je vois.


Spoiler:


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MessageSujet: Re: From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan]   From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] EmptyVen 28 Juin 2013 - 12:55

L’air semblait s’être alourdi considérablement depuis l’arrivée des deux individus de sexe féminin. Lyrad employait ce terme surchargé pour désigner le duo qui se présentait devant lui car il ne trouvait rien qui ne puisse être plus approprié. Leur sexe était sans aucun doute la seule chose qu’on pouvait correctement discerner à leur propos. Et même là, le garçon n’était pas sûr que ce soit véridique. Il sentit une légère nausée lui monter dans la gorge et se retourna un instant vers les flots pour avaler quelques bouffées d’air marin.

La petite était sans aucun doute la chose la plus perturbante qu’il lui ait été donné de voir. Non seulement son allure était déstabilisante, mais son comportement était ce qui mettait le plus mal à l’aise. Jamais il n’aurait pu penser voir un enfant agir ainsi. Et pourtant elle était là, vomissant littéralement des mots, des phrases, dont aucune n’avait de sens pour Lyrad. Elle chantonnait, psalmodiait, répétait inlassablement un charabia incompréhensible qui, selon lui, partageait une ressemblance étonnante avec le crissement d’une épée contre de la pierre.

Avec la très forte tentation de se congédier et de rejoindre son lit, Lyrad se retourna avec un soupir discret, passa une main dans ses cheveux et ouvrit la bouche pour dire quelque chose, tentant d’amorcer une conversation qui pourrait être intéressante. Il n’eut pas le temps de souffler mot qu’il remarqua le pilier de bar – charmeur de ces dames plus que douteux – en train de le dévisager d’un air insolemment malpoli. Il semblait croire que le garçon draconique n’était qu’une illusion, une vision engendrée par son abus de substances, un mauvais rêve, et qu’il se réveillerait bientôt. Lyrad crut que ses yeux – ses deux yeux, malgré son bandeau – allaient sortir de leurs orbites. Un vague amusement crawla sur son visage alors que le soulot se triturait le sien en continuant de le fixer d’un œil vitreux mais intense. Lyrad avait déjà eu affaire à ce genre de réaction choquée plus d’une fois ; il était le seul de son genre, après tout. Un cadeau ou une erreur de la nature, c’était selon. On lui avait déjà cherché des problèmes à cause de ça. Qu’à cela ne tienne, il avait de quoi intimider avant que les choses ne s’enveniment. Son sourire de squale ou une petite toux agrémentée d’une ou deux flammèches suffisaient, en général. Bien entendu, il y avait les durs de la feuille, qui ne semblaient comprendre qu’une fois à terre, la tête en sang. Lyrad espérait sincèrement que monsieur Cache-Œil n’était pas de ceux-là.

Le bougre commençait à s’approcher de lui, la main tendue. Lyrad pouvait déjà sentir son eau de toilette Pinard n°5 lui agresser les narines sans autre forme de procès. Il retint un haut-le-cœur. De quoi dégoûter du spiritueux pendant un bon mois. La main était à quelques centimètres de son visage et son propriétaire ne semblait pas vouloir en démordre. Cette fois, Lyrad sourit. Ce type l’amusait bien, en fin de compte. Il ne fit rien pour le stopper, et pas plus pour le repousser lorsque celui-ci se mit à ostensiblement trifouiller les écailles de sa joue droite. Du moins, au début.

- Oui, je suis bien réel, dit-il en écartant lentement mais fermement la main de l’autre, et non, je ne suis pas malade.

Le relâchant, son expression se rembrunit légèrement.

- S’il y a bien deux choses que je puisse affirmer à mon propos, ce sont celles-là. Je ne sais pas d’où je viens. Je ne sais pas pourquoi je suis ainsi. Je ne sais pas pourquoi je suis unique en mon genre, mais si je peux le découvrir, je le ferais avec plaisir.

Il jeta un regard sombre à l’homme qui se tenait en-face de lui, le contourna et s’approcha des deux filles qui se tenaient toujours un peu en retrait. Il avait toujours peur mais quelque chose ne tournait pas rond. Il avait la solide impression qu’elles pouvaient l’aider. Peut-être était-ce pourquoi il avait peur. Il ne savait pas en quoi, mais il en était convaincu.

Il les fixa du regard, impassible, alors que la petite récitait à nouveau une longue prose qui n’avait ni queue ni tête pour Lyrad. Ses yeux rouge sang brillaient d’une lueur inhabituelle. On aurait presque pu dire qu’il était possédé.

La plus vieille s’effondra à genoux. Le mercenaire ne fit rien pour l’aider. Il resta là, immobile, à la contempler s’en remettre toute seule, à s’asseoir sur le sol pourri, à déclamer de nouveau. Cette fois, Lyrad comprit. Cette fois, il n’eut pas peur.

- Dis-moi qui je suis, lâcha-t-il dans ce qui semblait être presque un murmure.

A la lumière de la lune, ses dents luisaient dangereusement.
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Juin Belair

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MessageSujet: Re: From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan]   From Cradle To Grave, From Ashes To Ashes [PV Juin, Violette, Uridan] EmptyMar 9 Juil 2013 - 0:08

Je gardai ma main tendue devant moi, incapable d'en récupérer l'usage. J'en avais perdu le contrôle quand mes doigts avaient éprouvé la texture du visage dudit Lyrad, autrement plus bizarre que l'aspect général de sa figure. Des écailles. Je n'en avais jamais touché de ma vie. Il faut dire qu'on ne voit pas beaucoup de lézard sur les bords de mer. Mais ces écailles-là n'avaient certainement rien à voir avec celles des lézards. Elles étaient dures, forcément, et rugueuses. Même à travers mes gants j'avais pu sentir l'aspect pierreux de ces irrégularités râper le cuir pourri. J'en gardai une impression toute étrange, même après qu'il ait dégagé ma main, et décuplée une fois qu'il avait disparu de mon champs de vision. Je me demandais si ce que je venais de voir et de toucher était réellement possible, réellement réel, quand bien même il l'avouait de sa bouche. Bouche qu'il m'avait semblé voir fournie d'une multitude de dents pointues, acérées, affamées, pleines de baves et... Non. J'avais trop bu ; l'alcool rattrapait ma conscience et les délires s'accouplaient dans ma tête autant que les questionnements au sujet des deux demoiselles derrière moi. Elles semblaient intriguer les deux bonhommes et il y avait franchement de quoi combler leurs attentes. C'était de vrais phénomènes de foire, dignes d'avoir leur place dans celle de Beolan.

Encore hébété, je m'écartai et trouvai place à côté du plus normal de ce groupe, toujours ma botte à la main. Un grand bonhomme, élancé, élégant, perturbant ; un fier monsieur du continent, un peu pâlot qui me faisait sommes toutes passer pour un petit galopin de la première heure à côté. Uridan, qu'il s'appelait. Je lui donnai un coup de coude amical dans le flanc tandis que Lyrad questionnait la gamine. Tout en parvenant enfin à détacher mes yeux de ma main pour l'essuyer sur ma jambe (et jeter mes prunelles sur les doigts de l'autre dans l'espoir d'y trouver une bague), je lui lâchai un : « Hé, il a des écailles. J'aimerai pas être à sa place le jour des fayots s'il en a sur tout le corps » après avoir libéré ma bouche de l'affreux cigare détrempé qui la prenait.

Je ne tardai pas à l'y reloger. Je vis au loin des ombres s'agiter sous les torches du ponton. Le hoquet en profita pour me reprendre quand je compris de qui il s'agissait. Là-bas, un groupe de six pauvres hommes fouillaient les entassements de caisse à la recherche d'un certain Mhur, nom qu'ils n'hésitaient pas à crier haut et fort. Si je ricanai à l'écoute du faux prénom que j'avais donné à mes camarades souillons à mon débarquement dans leur bande, je déchantai vite pour la même raison. Les gredins du port de Beolan n'étaient pas du genre à se laisser voler leurs chaussures impunément quand ils en possédaient. En fait, ils n'étaient tout simplement pas du genre à se laisser voler impunément ; le peu d'affaires qu'ils avaient remplaçaient l'honneur qu'ils n'avaient plus.

Avec une lenteur toute personnelle, je regardai la chaussure que je tenais et rassemblai les petites pièces du puzzle mentalement. C'est alors que j'eus une vision très furtive de mon futur, quoique toute aussi nette et précise. Je dessoûlai immédiatement. Je me mis à hoqueter de plus en plus fort quand j’aperçus les bonhommes désigner nôtre petit groupe du doigt et commencer à se rapprocher. Je commençai pour ma part à reculer, très, très doucement après avoir collé la botte sous le bras du grand gaillard pâle.
« Bien. Bien. Ah-ha. Eh bien... messieurs dames... Je vais devoir vous quitter... » dis-je à personne en particulier, la voix étranglée. Je m'inclinai à peine avant de me mettre à courir, encore une fois, dans l'obscurité tenante du port. Après tant de vision d'horreur, Mhur pouvait s'estimer heureux de mourir dans son vomi, pauvre saoulons qu'il était. Juin Belair, lui... ah... disons qu'il avait tout intérêt à courir plus vite et à ne se souvenir de rien s'il voulait vivre la chance d'avoir une gueule de bois demain matin.


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HRP : Coucou mes petits compagnons. Vous excuserez ce post sauvage, mais compte tenu de ma nouvelle situation ordinateurtrice, je ne peux pas continuer l'aventure parmi vous et me retire du sujet. Je vous remercie beaucoup de m'avoir accepté et, malgré la courtesse, j'ai vraiment apprécié écrire en votre compagnie =)
Je vous souhaites une très bonne continuation à tous les trois mes petiots et j'espère que vous trouverez une place pour le guignol que je suis dans votre souvenir pirat
BON JEU !!!
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