Alors que je m'approchait, transporté de joie, de Santébaun, un évènement vint gâcher mon plaisir. Rien que je ne vis, rien que je n'entende, rien que, comme la Tieffeline aurait le faire, je ne sentis. Pourtant, cela doucha mon enthousiasme pour faire place à la froide détermination et à la violence inhérente à ma nature, violence qui n'avait jamais tenté avec autant de force de se libérer que lorsque j'étais dans le Vein : mais n'y étais-je pas, justement ?

Ce qui se passa ? Du sang coulait. A flot. j'avais à peine besoin de me concentrer pour le sentir. Un bataillon entier, ravagé : ou au moins, autant de sang qu'une bataillon humain pouvait en contenir. J'avais beau me faire passer pour un Dieu, je doutais de pouvoir égaler cette vitesse d’exécution. Quelque chose de puissant se dirigeait dans notre direction, ou plutôt dans celle de Santébaun : je devais réfréner mes instincts si je voulais assurer la survie de l'humaine, mais ô combien j'aurais aimé me mesurer à cette force ! Mon sang Seïrdan me hurlait de brandir le sabre-croc, et d'utiliser tout ce sang versé pour terrasser mon ennemi. Sauf que je n'avais pas encore d'ennemi, à proprement parler, si ce n'était cet ange, qui ...

Une hurlement de fureur pure me sortit de mes réflexions. J’écarquillais alors les yeux, mon sang bouillonnant dans mes veines : c'était un signe, LE signe que ce que cette folle cherchait à faire était possible. Un ange était devenu un démon, là, sous mes yeux. Une créature de feu, à moitié consumée, d'une apparence grotesque et maléfique à la fois. Il n'y avait que dans un monde, UN SEUL, qu'une telle métamorphose était possible. Cette énergie malsaine qui avait prit place à Santébaun, c'était le Vein. Le monde du dessous était remonté sur les plaines du milieu. Enfin, le monde changeait. Enfin, quelque chose que je n'avais pas déjà vu. Peu m'importait la magie du médaillon de l'Oeil Noir, je voulais voir de mes yeux Santébaun. Je voulais sentir la caresse du Vein dans le souffle de Feleth, je voulais apprécier la souillure démoniaque qui imprégnait lentement le sang des victimes de ce village. J'en aurais presque oublié cette mystérieuse présence. D'après Chïra, ce n'était pas un humain, mais je ne pus m'empêcher, au milieu de ma joie, de me demander quel genre de monstre réussirait à décimer autant d'humains à la fois.


Enfin nous étions assez près, pour tous dire au milieu du carnage. Une multitude de petites créatures se répandaient dans la ville, explosant en mourant, ou dévorant les chairs et désacralisant les cadavres. C'était pour le moins ... intéressant à voir. Le sang répandu par ces créatures formait une traîne près de moi, qui s'élevait tantôt pour trancher une bête, tantôt pour repousser l'un de ses assauts : j'étais loin d'être la première cible de ces petits démons, et je ne m'inquiétais pas d'eux. Je n'avais, pour tout dire, pas même besoin de brandir le Sabre-croc, qui pendait toujours à ma ceinture par simple mesure de précaution. Je m'assurait d'un regard un peu indifférent que l'Eclaireur nous suivait d'assez près pour bénéficier de la protection sans risquer de se faire embrocher par erreur. Bien, tâchons de comprendre comment tous cela est arrivé ...

Après tout, nous sommes ici pour trouver un moyen de reproduire le phénomène à grande échelle, non ?

Alen'di regarda quelques secondes la main qui était tendue dans sa direction. Puis son regarda s'attarda sur ce qui restait de la créature qui s'en était pris à lui et il s'empressa d'accepter l'aide des inconnus. Alors que le dénommé Traeln l'aidait à se relever, le banni des sables ne put s'empêcher de ressentir une pointe de suspicion à l'égard de ces deux personnes. Il détestait reposer sur les autres... La confiance n'était qu'une illusion, une illusion que les êtres les plus vils de ce monde usait à la perfection pour mieux tromper leurs semblables. Mais aujourd'hui le monde ne ressemblait plus à rien, aussi les règles que le jeune homme s'était imposé ne pouvaient être appliquées. Alen'di adressa un regard reconnaissant à ses sauveurs : après tout ils étaient humains, eux. Du moins il l'espérait. Finalement il finit par prononcer, d'une voix hésitante :

- Je... Merci.

Prudemment, le trio avançait entre les carcasses des maisons, évitant au possible les immondes créatures qui rampaient ici et là. Sans vraiment savoir où ils allaient, Alen'di se contentait de suivre en silence les deux magiciens. Ils étaient puissants, suffisamment pour repousser sans mal les assauts. Une sorte de monstre bipède, dégoulinant de sang et de pus noir pourra en témoigner : elle était morte sur le coup, carbonisée par le feu et la foudre. Mais à peine était-elle tombée que tout un groupe de ses congénères fit irruption, quittant l'ombre d'un grand bâtiment calciné et à demi effondré. Bizarrement, elles se placèrent tout autour du cadavre, comme pour le protéger. Alors il enfla puis éclata, répandant un étrange gaz rosâtre dans l'air. Le nuage était si pâle qu'il en était presque transparent, mais il se répandit rapidement sur une énorme surface. D'autres bruits écoeurant - celui d'un corps qui se disloque - se firent entendre, signalant au trio que d'autres carcasses avaient elles aussi diffusé la même chose. Réfléchissant à toute vitesse, Alen'di leva Lenaa au-dessus de sa tête avant de lancer à ses deux compagnons d'infortune :

- Restez près de moi...

Alors il fit tournoyer sa lame une fois, commandant au sable et la poussière. Les grains se mirent à danser au sol pour finalement s'élever et, comme portés par un vent violent, tourner autour des trois humains. De plus en plus rapide, de plus en plus brutale, c'était presque une tempête de sable qui faisait rage sur cette place de Santébaun. Pour la première fois depuis qu'il était arrivé dans ce lieu maudit, le Mirage esquissa un sourire franc. Il s'en sortirait, il savait désormais qu'il avait de quoi survivre  à ce cauchemar ! Mais cet espoir était aussi fragile que la flamme d'une bougie. La plus petite brise suffirait à l'éteindre... Le sourire du jeune homme vacilla pour finalement mourir. Il ne pouvait pas se relâcher, il était vain et idiot d'espérer. Lorsqu'il abaissa enfin son cimeterre, la tornade se calma puis s'évanouit tranquillement dans l'air. L'étrange gaz avait été repoussé par le souffle engendré par le pouvoir de Lenaa et flottait dans l'air, à distance respectable des trois humains. Fatigué par cet effort, Alen'di s'appuya sur sa lame, en respirant bruyamment. Traeln, qui n'avait pas lâché la main de son amie, remercia l'épéiste d'un regard bienveillant puis lança :

- Bien joué. Je ne sais pas ce que c'est, mais mieux vaut ne pas le respirer...
- Il y a d'autres survivants en face.
-Allons-y.

Le Banni des Sables hocha de la tête puis, après avoir pris une grande inspiration, bondit en avant. Le répugnant groupe de monstres avait été désorienté par sa précédente attaque et leurs mouvements saccadés démontraient l'état de panique dans lequel ils étaient plongés. A moins que ça ne soit une fureur frénétique... En arrivant devant la première, l'épéiste fit un tour sur lui même et traça une large entaille sur son tronc. La plaie vomit des flots d'ichor noirâtre, mais le jeune homme avait déjà changé de cible, se déplaçant avec grâce parmi les créatures. Son pied léger semblait danser alors que son cimeterre tailladait membres et autres appendices. Avec une rapidité et une efficacité redoutable, il se concentrait sur les jambes des créatures, espérant les ralentir le plus possible afin que les deux mages s'occupent de les finir. Ces derniers firent à nouveau preuve d'une précision mortelle et bientôt un concert de hurlements résonna. Soudain, un cri strident explosa juste à côté du visage d'Alen'Di et il n'eut la vie sauve qu'à un réflexe rapide. S'il n'avait pas autant l'habitude du combat, nul doute que cette ravisseuse violâtre lui eut répandu tripes et boyaux au sol. La créature, à mi-chemin entre la mante religieuse et l'humain leva à nouveau son bras quand une boule de feu s'écrasa sur son dos, enflammant aussitôt sa peau sombre élastique. D'un mouvement fluide, le banni des sables passa sur le côté de la bête et d'un coup de sabre l’éviscéra. Alen'Di tomba à genoux, au bord de l'épuisement. Pire, le désespoir pesait sur ses épaules. Il regardait piteusement ses mains quand il sentit que quelqu'un le forçait à se relever, lui tordant presque le bras.

- C'est certainement pas le moment d'abandonner.

L'Ordre est sur place, l'Arcane est sur place ... finalement, bien que de nombreux combattants puissants soient dans Santébaun, il n'y a guère de bonnes âmes pour tenter d'arrêter les démons qui ravagent le petit village. Sous les yeux ébahis de quelques témoins, un séraphin vient même de devenir une créature de cauchemar. Dire que c'est l'enfer sur terre ne serait pas rendre justice à ce que le Vein est en train de faire subir à ce petit village pourtant bien tranquille ...

Les entrailles de l'ours continuent de déverser un flot immonde de créatures, mais à un rythme de plus en plus lent : quoi qui puisse générer ces choses, cela arrive au bout de ses capacités. Cependant, le ventre du montre a vomi une telle horde que ces petits démons sont absolument partout, tuant et souillant sans retenue. Les défenseurs pourraient presque s'en réjouir, il ne reste qu'une poignée de gens à protéger ... ce sera ans doute plus"facile" ... à moins que de fort malintentionnés personnages ne s'en mêlent, bien entendu.

Citation :

premier passage :(lundi 2 février) récapitulatif de la situation, et délai d'un mois pour que chaque personne voulant continuer à participer poste (un mois suffit largement pour poster un message, fut-il court). L'ordre de passage ne sera plus pris en compte : ne pas poster dans le temps impartis signifie que vous ne désirez pas continuer à RP dans ce sujet.

deuxième passage, un mois (IRL) plus tard, ou avant si tout le monde a déjà posté : arrivée sur place d'un contingent d'éclaireurs angéliques. Un mois de délai pour poster.

troisième passage, un mois après (IRL) ou plus tôt si tout le monde a déjà posté : retrait des éclaireurs (s'il en reste) et/ou arrivée de l'armée d'Adiryl, au loin. Les joueurs sont priés de clore leur activité sur le sujet. Un mois pour poster.

quatrième passage (2 mai au plus tard, avant espérons-le X_X), un mois blablabla : clôture de l'event et cessation de l'activité de l'anomalie grâce à l'intervention de l'armée angélique. S'ils souhaitent une interaction avec l'armée Adirylienne, les joueurs sont priés de garder le contexte en tête et de jouer cette interaction dans un RP classique. Pensez aussi à vous consulter pour éviter que ce soit la joie dans un RP alors que dans l'autre l'heure soit au recueillement et aux larmes.


-Les délais sont susceptibles d'être réduits à 3 semaines si le nombre de joueurs se révèle faible.

-Ne pas Rp lors du tour deux n'interdit pas de le faire au tour 3 (seul le tour 1 est disqualifiant, et le tour 4 CLOT le sujet, donc n'attend aucune réponse).

-On demandera aux joueurs dont le personnage est extrêmement puissant ne pas provoquer de guerre nucléaire dans la mesure du possible lors de l'arrivée des éclaireurs (ou d'au moins laisser aux autres le temps de les voir et d'interagir avec eux), et de se retirer de la zone avant le post de clôture pour éviter tout combat bourrinissime/inutile/gênant pour les autres Rpistes.

On reprend donc l'event où on l'avait laissé. Pour le coup, nous avons trois posts chacun pour faire ce que l'on a à faire. Cela peut paraître peu, mais je pense que même ceux qui ont des choses importantes à y faire commencent à se demander quand est-ce que ce sera fini.

Concernant la trame : une tel événements ne peut être ignoré par Adiryl, nous allons donc nous servir d'éclaireurs pour l’interaction avec les joueurs, et faire apparaître l'armée des anges au loin juste avant que vous postiez pour la dernière fois sur le sujet. L'Ordre et l'arcane, et dans une mesure plus générale, tout personnage mal intentionné et puissant, sont priés de se retirer pour éviter tout débordement en rapport avec ladite armée, à moins que vous n'envisagiez une interaction non violente.

En vous remerciant de votre patience, de votre compréhension et, par avance, de votre coopération ;p

participants(à éditer):

Uridan Sangried

[bon, et bien, voilà qui est plus arrangeant que je ne l'aurais imaginé ... ce post clôt l'event.]

Santébaun était dans la tourmente, et rare étaient ceux qui, venus ici, tentaient réellement de défendre les lieux. Pour l'instant. Car, dans ce village de Feleth, c'était bel et bien un peu de Vein qui venait de s'incruster. le mal était plus profond qu'une simple faille ... et un tel bouleversement était remonté aux oreilles les plus pures de ceux qui combattaient le mal.

C'est la raison pour laquelle l'armée Adirylloise était en marche. Un contingent entier d'oracles et de Haut-elfes exorcistes, encadrés et protégés par plusieurs bataillons de séraphins et Élus, qui couvraient l'avant-garde, l'arrière-garde, les flancs et "le casque", à savoir un groupe de combattants se déplaçant dans le ciel, près à réagir à toute menace dotée d'ailes. En avant du gros des troupes, les éclaireur ouvraient la voie et annonçaient l'arrivée des anges.

En les voyant arriver, les moins bien disposés des visiteurs préférèrent se retirer discrètement. Bientôt, l'éclat lumineux de milliers d'armures parfaitement polies réfléchissant les rayons du soleil vint illuminer le village. A ceux qui expérimentaient le Vein et l'horreur, voilà pour eux la lueur de l'espoir, majestueuse armée d'Adiryl en ordre de marche.

les rangs des anges se scindèrent, certains des Séraphins restant auprès des Oracles et Hauts elfes, alors que les autres attaquaient. L'éclat blanc des anges fondit sur la masse noir et putride des démons. Tel le soleil perçant les ténèbres de la nuit, l'armée étincelante se frayait un passage de mort à la force du glaive, sa discipline minimisant tant les pertes qu'on aurait dit une vague marine emportant un château de sable qu'un petit enfant aurait maladroitement érigé.

Les psalmodient retentirent dans l'éther. Les Oracles et les Haut-elfes conjuraient le Vein, et petit à petit l'anomalie se résorbait. Leur voix, douce et puissante à la fois, s'élevait en un chœur d'une pureté saisissante. La scène dura longtemps, car les démons apparaissaient sans discontinuer, mais les anges les exterminaient aussitôt. Il n'y eut que quelques blessés parmi les serviteurs du monde d'en-haut, et bientôt Santébaun fut rendu à son état originel.

Ou presque. Car le vein avait laissé la marque indélébile de son passage. Rien ne rendrait la vie à ces cadavres profanés et seuls les hommes auraient le pouvoir d'ériger de nouveau ce qui n'était plus qu'un champ de ruines. Le Vein s'était retiré, mais Santébaun n'était plus. Comme un sombre présage d'âges de malheurs à venir, les ruines du bourg trônaient à côté de l'immense crevasse que les énergies chaotiques avaient ouverte.