Tefila est né d'un saule pleureur dans le monde d'en dessous. Venant d'un saule pleureur immense, le pouvoir noir s'est distillé lentement dans sa sève et son écorce, donnant lentement forme au Syrinx. La vie de ce démon a été rude, dès son arrivée dans le monde du Vein il fut attaqué par une créature avec quatre bras et de nombreux tentacules fouettant l'air. Il s’enfuit et se recroquevilla dans une grotte. La créature ne l'avait pas suivi ou n'avait pas pris le même chemin ou est ce que ce monde l'avait sauvé? C'est sur ces questions que la vie de ce nouveau démon commença. Sa vie de plante était finis, il apprit comment survivre, il devait tout réapprendre, comment se nourrir, comment ne pas avoir froid alors qu'il était nu. La chasse devient pour lui une seconde nature, le Syrinx sauvage se déplaçant de branches en branches dans les arbres, attaquant les créatures de la cime des arbres avec un arc. Se nourrissant de créatures qui ne sont pas descriptibles par des mots.

Un jour pas comme les autres, une faille le transporta dans le monde des hommes, il n'avait pas voulu cela et pourtant il se retrouvait avec la nausée, des visions de sang et de mort, une lumière illuminant une clairière où des cerfs sont en train de paitre. Un monde de possibilités infinis. C'est ainsi qu'il se retrouva au pied d'une montagne, une faille proche de lui ainsi et disparaissant l'instant d'après. Cela faisait quelques années qu'il est dans ce corps, il savait ce qu'il devait faire au moins pour survivre. La chasse commença, un animal était déjà face à lui, après plusieurs heures de traque,  mais une flèche abattit sa proie avant qu'il ne puisse sortir son arc. Un homme d'un trentaine d'année sortit alors du couvert des arbres et retira la flèche qui lui appartenait. La honte de s'être fait voler sa proie et la colère qui monta lui fit sortir son arc et il tira sur cet homme. L'homme se tourna alors vers le bruit sifflant de la flèche volant vers lui, il se tient près à bondir et évita la flèche d'un bond souple sur la gauche. D'un seul mouvement il reprit son arc et tira une flèche en direction de Tefila, le clouant au tronc qui était derrière lui par le col de sa veste en cuir.

L'homme se rapprocha du démon et le regarda dans les yeux, il monta alors à l'arbre comme si il marchait dans la rue, avec grâce et souplesse. L'homme le regarda dans les yeux et Le Syrinx ne vit pas animosité ou violence, juste de la curiosité.

- Si tu me l'avais demandé je t'aurais donné un morceau de ma prise, au lieu de ça tu m'as attaqué et tu as essayé de me tuer.

Le regard du démon tentait d'éviter celui de l'homme qui le jaugeait du regard, il vit alors un poignard sortir de la manche de ce chasseur et se rapprocher de sa gorge. Il ne s'arrêta pas et coupa le col du démon pour le libérer du tronc. Il se retourna alors vers la bête qu'il venait d'abattre et redescendit de l'arbre comme si rien n' s'était passé. Il invita d'un geste le Syrinx à venir avec lui. Le démon se sentit stupide, il avait perdu face à quelqu'un qu'il ne connaissait pas mais il sentait qu'il devrait pouvoir tuer cet homme en un battement de cil. Il sauta de son arbre et se rapprochait de l'homme, il n'allait pas laissé passer sa chance cette fois-ci. Il sortait le morceaux de métal qui lui servait de couteau et était prêt à le lancer quand l'homme sans se retourner lui adressa la parole.

- Si tu veux retenter ta chance libre à toi mais si tu te loupes encore une fois je ne te laisserais pas en vie!

Tefila baissa son bras armé et suivit ainsi l'homme qui lui avait laissé la vie sauve. Il se sentit stupide, honteux et affamé. L'homme dépeça alors avec des mouvements rapides et précis la bête, la viande se retrouva ainsi à nu en quelques minutes et l'homme coupa ainsi un cuissot et se retourna vers le Syrinx.

-Prépare un feu s'il te plait. Je ne mange pas ma viande cru.

Le démon ne comprit pas ce que l'homme lui avait dis et lui lança un regard interrogateur.

-C'est quoi du feu?

L'homme le regardait avec un regard ahuris, il n'avait jamais vu une personne qui ne savait pas ce qu’était que le feu. Et il en avait une devant lui en ce moment même. Il retrouva ses esprits et se prépara à expliquer comment faire un feu au jeune homme devant lui.

-Va prendre des branches mortes là bas et met les ici, dit-il en montrant un endroit du doigt.

Le jeune démon s’exécuta sans un mot et regarda l'homme qui lui avait laissé la vie sauve préparer une broche qu'il piqua dans le cuissot pour le faire cuire au dessus. Les gestes précis et rapides de l'homme impressionnèrent le démon qui le regarda avec un éclat de respect et de curiosité dans le regard. L'homme se retourna et avec quelques pierres prépara un bon foyer pour le feu sous le regard toujours curieux du nouveau venu dans le monde de Feleth. Le feu était prêt en quelques minutes et l'homme posa au dessus du feu, qui était en train de prendre, la broche avec le cuissot.  L'homme ne parla pas, il ne dit rien jusqu'à ce que la viande soit prête et que les deux personnes autour du feu mangent la viande préparée par le chasseur.

-Je sais pas qui tu es et je veux pas le savoir pour le moment, mais ce que je sais, c'est que tu m'as attaqué, tu as tenté de me tuer par deux fois, la deuxième tu t'es arrêté pour ta propre survie, ce qui est très bien pour moi je n'avais pas le temps de m'occuper d'une tombe en plus de mon gibier. Mais tu me dois la vie alors maintenant tu as le choix, je t'ai vu en train de traquer ma proie, tu ne m'as pas remarqué et pourtant je la traquais depuis plus longtemps que toi.
Je te laisse donc le choix maintenant: soit tu rembourses ta dette en me donnant trois années de ta vie, je t'expliquerais ce que tu as besoin de savoir, et pourquoi pas tu deviendras quelqu'un de moins sauvage. Ou sinon, je te tue ici et tout de suite et je ne te ferais pas de sépulture. Alors ta réponse?

La question avait surpris Tefila qui était absorbé dans ses pensées. L'homme ne lui laissait pas vraiment de choix, soit il devenait son larbin, soit il mourrait ici. Il s'en ouvrit à l'homme.

-Je n'ai pas vraiment le choix soit je meurs, soit je suis votre larbin!

-On a toujours le choix bonhomme, alors ta réponse, tu meurs ou tu viens avec moi ?

-Je viens avec vous, je vous laisse donc trois ans de ma vie!

Les trois ans qui suivirent furent comme l'enfer pour Tefila, entrainement à l'escalade de falaises, la traque de bêtes dans la forêts, ce qui était ses moments préférés, le crochetage de serrures, la course à pied pendant des heures, le combat à mains nues, à la dague et à l'épée, le tir à l'arc dans lequel il n’était pas aussi fort qu'il le pensait. La philosophie de l'homme qui l'avait nourri et épargné le premier jour de son arrivé coulait lentement dans son esprit et il apprit ainsi à se défaire du regard des autres, à vivre libre et sans aucune barrières.
Après la fin de son entrainement, par l'homme qui l'avait pris car il l'avait observés pendant leurs premières traques et vu le potentiel du Syrinx, vit la liberté du démon s'envoler, il tua des hommes, vola et espionna selon les missions qu'il voulait bien prendre.
L'assassinat d'un prince un peu trop arrogant pour la cour le fit voyager longtemps dans plusieurs pays. La vie s'écoula lentement, les recherches de nouvelles plantes pour des clients herboristes, le vol d'informations pour un aristocrate qui n'avait pas réussi à tenir sa langue le garda longtemps hors de l'histoire du Royaume. Son maître était mort depuis vingt ans, le rôdeur revint sur la montagne où il avait fini son apprentissage et dispersa quelques plantes en mémoire de son sauveur. Le démon errait depuis des années entre deux travail quand le coup d'état du futur roi fit trembler sur ses bases toutes les institutions. Les changements arrivait rapidement.
Sa vie de mercenaire prit fin quand il apprit que la rébellion se battait contre le gouvernement du Royaume. Voyant en cela une aventure, il partit se faire recruter et se battit ainsi à l'intérieur de la rébellion pour les sensations fortes que cela lui procurait.  

Test-RP

La fin de la formation

La chasse a été bonne, son maître, Sifius, le guide jusqu'au pied d'une montagne, ils s'arrêtent un moment et le chasseur se tourne vers le démon avec une paire de chaîne dans les mains. Il le tend vers le Syrinx et le regarde dans les yeux.

-Mets les!

Tefila tique devant les chaînes devant mais ne voulant pas contredire son maître il les met et entend le cliquetis de la fermeture. Il se retourne alors vers cet homme qui lui a tant appris en trois ans. Avec les chaînes l'escalade de la falaise frôlait l'impossible, sans les chaines elle aurait déjà été extrêmement difficile. Tefila était complètement épuisé.
Le cliquetis des chaînes lui tapait sur les nerfs. Le frottement sur sa peau l'irritait, le poids de ses entraves lui imposait un effort supplémentaire qu'il se serait bien éviter.
Une prise difficile, la jambe se tend mais les entraves l’empêchent d'aller aussi loin qu'il le voudrait, il calcule alors une nouvelle trajectoire et fulmine contre les chaînes qui l'oblige à aller moins vite, à perdre du temps, et le vent qui souffle sur la montagne a déjà à plusieurs reprise failli le faire tomber dans le vide.

"Pourquoi? Il m'a appris à vivre en harmonie avec la nature, à vivre au jour le jour, à être libre de tout et de tout le monde. Pourquoi après tant d'années à m'apprendre tout cela me force t-il à mettre des chaines?"

L’ascension de notre démon était ralenti par les chaînes, quand les prises avec ses bras étaient trop éloignés son entrave frappait son visage avec son métal froid. De la neige commençait à tomber, rendant l'escalade encore plus difficile, les prises devenaient glissantes, l'humidité rentrait dans ses vêtements, sa situation devenait horrible. Quand le Syrinx prenait un passage délicat, Sifius s'arrêtait un instant pour l'observer et voir comment il s'en sortait. Tefila fulminait, après des années à comprendre comment être libre le chasseur lui retirait en l'enchaînant.

"Il me vole ma liberté avec ses chaines! Je ne peux rien apprendre de cette leçon si je subit. Je ne vois pas en quoi être enchaînés va m'apprendre quoi que se soit. Il me vole ma liberté avec ses chaînes!"

Un déclic dans l'esprit du démon, le verrou de la sagesse de son professeur saute et lui révèle alors la vérité. Il était toujours libre, qu’il soit sous la torture avec ses premiers entrainements, qu'il soit malade, qu'il soit vieux, qu'il soit jeune, qu'il est des chaînes ou non. La liberté n'était pas physique mais mental, il ne serait jamais enfermés si il n'oubliait jamais cela. le Syrinx se tourne alors vers l'homme qui l'a amené jusqu'à cette montagne qu'il ne connaissait pas jusqu'à aujourd'hui. Il lui murmure alors :

-Merci.

L'ascension se finit après encore deux heures d'ascension, deux heures de plaisir après avoir compris cela. Son maître est ému, une larme coule sur son visage qu'il écrase avec un doigt. L’ascension a été longue et difficile mais la leçon est apprise par son élève et il est fier de lui. Il lui enlève ses chaînes et lui remet un objet qui se transmet de maître à élève et ils repartent chacun de leurs côtés, libres et fier de l'être.

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