''L’enfant voulait répondre. Mais sa gorge lui fit comprendre que ses mots ne seraient jamais à la hauteur du silence.''
               
Eto Hachiro
 
''La mort, c’est elle qui vous fait tenir debout. C’est elle qui dicte les actes. C’est elle qui peint le monde. Et elle vous emportera tous.''
               
Querel Sentencia
 
''Je ne ressens que soif et tristesse, la mort est futilité. Je la cherche, peut-être suis-je elle.''
               
Nagate Zetsubō
 
''Udyr, quand tu seras mort, on se souviendra de ton nom. Moi je n'en ai pas, car je ne mourrai pas aujourd'hui. Mais le tien restera gravé dans ma mémoire, et dans celle de tous ceux qui t'ont connu, comme celui d'un homme fort, et digne. Alors va, et éteins-toi avec grandeur, devant tous ces vautours.''
               
Darn Butcher
 
''La nature revivait là où les hommes mourraient, le cycle reprenait son cours normal grâce à l’albinos.''
               
Aikanaro Myrrhyn
 
''Ils ne se battaient pour rien qui n’en vaille la peine. Ils étaient incapables de distinguer ce qui avait de la valeur de ce qui n’en avait pas. Alors pourquoi tant de vigueur à la tâche ? Pourquoi risquer sa vie aussi vainement ?''
               
Alcofrybas Grincebrume
 
''Son regard, depuis toutes ces années, avait appris à parler.''
               
Etan Ystal
 
''Un monde de chaos, de destruction et de malheur, un monde impartial et magnifique, le seul en tout cas, où faire l’expérience de la vie prendrait un sens véritable.''
               
Edwin Gwendur
 
''L’enfer, ce doit être l’enfer : courir pour l’éternité dans un paysage sans fin, sans début. Sans possibilité de repos ou de mort.''
               
Tyrias Marchemonde
 
''Mais sans risque on n'obtient rien, voici ma devise mes amis. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains, il ne faut pas avoir peur de la mort…''
               
Dimitri Morteury
 
''Tomber... Ceci est si abstrait. L'on pourrait se relever plus grand que l'on était.''
               
Yozora Adragnis
 
''Il passa des semaines dans le cachot ayant décidé de s'y enfermer lui-même. Puis, au terme de trois semaines, vous êtes venu le voir et vous lui avez dit : «Les larmes ne sont qu'une faiblesse qu'il te faudra masquer... Si tu veux t'apitoyer, libre à toi, mais, si tu souhaites voir les choses changer, tu le peux toujours. Suis-moi... Mon ami.»''
               
Haar Wilder
 
''Le brin d'herbe ne se soucie guère de ce que font les feuilles des arbres. Mais à l'automne venu, les feuilles ne se suffisent plus entre elles. Elles s'assombrissent, se nourrissant des nuages noirs d'orage. Et alors, elles se laissent tomber sur nous.''
               
Le Peintre
 
''S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est immobile, allongée, rigide, puante à en faire vomir, en décomposition, transportant des milliers de maladies, la peau arrachée et les os jaunes. S'il y a bien quelque chose que l'on oublie, lorsqu'une personne est à six pieds sous terre, devenue la proie des corbeaux, et ses yeux mangés par des fourmis... C'est qu'elle a un jour été orgueilleuse et avide. C'est qu'elle a un jour voulu devenir riche et grande, ou bien qu'elle l'est devenue. Cela ne change rien.''
               
Le Violoniste
 
''La pensée est la liberté, la liberté... Alors, le corps est la prison, le corps est la prison... Il faut casser les barreaux.''
               
Sill
 
''Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.''
               
Setsuna Hendenmark
 
''Fais ce que tu veux avec ces villageois, sauf les laisser en vie.''
               
Kaull Hendenmark
 
''La fuite vers la religion peut être une réponse pour certains. Pour d'autres elle n'est que la simple évidence que l'homme est faible et instable.''
               
Astryl Panasdür
 
''La mort ne cherche pas à s’expliquer, elle ne fait qu’agir, monsieur. Les cadavres ne racontent pas grand-chose, mais vivant, un homme peut en avoir long à dire.''
               
Sanaki Hearthlight
 
''Alors, telle une marionnette cassée que l’on tente en vain d’animer, il se releva, restant digne malgré ses blessures.''
               
Dolven Melrak
 
''Quand le sang coule, il faut le boire. La mort ne frappera pas à votre porte mais s'invitera par vos fenêtres !''
               
Andreï Loknar
 
''Personne ne peut capturer une ombre, personne ne peut la dresser ni se l’approprier.''
               
Jazminsaa Alsan
 
''De la même façon, à l'idée qu'un abruti de scribe puisse teinter ses parchemins de calomnies religieuses, ou pire, me faire porter le titre de héros, je vais préférer m’occuper de l'écriture de ma propre histoire.''
               
Alexandre Ranald
 
''La mort... Si belle et terrible à la fois, elle l'appelait, et l'appelle toujours.''
               
Adam Moriharty
 
''Par nature, j’aime tout. Par conséquence, je me hais…''
               
Samaël Apelpisia
 
''C'est sordide et cruel, mais c'est hélas la réalité de ce monde.''
               
Liam Gil' Sayan
 
''Aujourd’hui sur les terres de Feleth les pensées ne sont plus les bienvenues. Le temps de la renaissance spirituelle est terminé. Le temps où les grands penseurs avaient aidé le monde est révolu.''
               
Héra Calliope
 
''La mort était séductrice ; elle ne montrait que ses bons côtés. La sérénité et le calme absolu : pour toujours et sans violence.''
               
Eurybie Pourrie
 
''J’ai atteint cette espèce de vanité qu’apporte l’ancienneté. Je ne crois plus qu’on puisse m’apprendre quelque chose, et si jamais quelqu’un essaye ou y arrive seulement, je me bloquerais et deviendrais hermétique à tout contact.''
               
Dante Waanig
 
''Je devrais t'attacher, tu deviens dangereux pour toi même !''
               
Jeyra Frozeñ
 
''La beauté des êtres n'était rien. La beauté des choses oui. Mais pas forcement celle que l'on voit avec une paire de rétines.''
               
Akira Satetsu
 
''Le noir. Une étendue sombre en perpétuel mouvement.''
               
Melpomène d'Ambre
 
''Il est des oreilles invisibles qui peuvent entendre jusqu'à nos moindres soupirs et des secrets aux allures anodines peuvent se révéler instruments de destruction et de tourments sans fin...''
               
Cassandre Ombrelune
 
''Le "rien" est tellement plus unique que la peur ou n'importe quel autre sentiment...''
               
Meryle Nightlander
 
''Ce n'est pas le nombre ni la force qui compte, c'est l'envie, la cause.''
               
Luyak Salamya
 
''L'innocence d'un enfant est la plus grande peur de l'homme.''
               
Clause Vaneslander
 
''Quand il lui manque une marionnette pour ses spectacles. Il verrait en vous la chose qu'il cherche.''
               
Jack D'enfer
 
''Il n'a pas de notion réelle du bien et du mal, personne ne lui ayant jamais défini ces mots.''
               
Jim Stocker
 
''Je n'ai vu aucune lumière, aucun goulet, pour sortir du boyau infini et obscur que nous empruntons tous, jusqu'à la promesse d'une nouvelle vie, de la transcendance et de la connaissance. Alors, mes yeux se sont adaptés aux ténèbres.''
               
Shaquîlah Dresdeïorth
 
''Le pouvoir ronge l'homme.''
               
Balthazar Bel
 
''Visiblement, la sérénité n'avait de valeur que si on connaissait également, en comparaison, des moments de troubles.''
               
Dranek Barth
 
''Le faible se faisait tuer, le fort vivait un jour de plus.''
               
Rodany Bleinzen
 
''Le soleil se couchait sur le monde du milieu. Les ténèbres se paraient de leurs plus somptueux apparats pour enfin faire leur entrée.''
               
Rin Mephisto
 
''Et alors il vit le chaos, la désolation, la souffrance le désespoir ambiant. Il rit.''
               
Elrog Aniec
 
''Perdu quelque part, marche vers nulle part.''
               
Kyle Wate
 
''La rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir.''
               
Karin Yzomel
 
''- Je peux vous prédire le genre d'homme qui vous convient !
- Je connais déjà mon genre d'homme.
- Vraiment... Et quel est-il ?
- Les hommes morts.''
               
Naladrial Delindel
 
''Utilise tes pouvoirs seulement quand le noir deviendra invivable.''
               
Zedd McTwist
 
''Tes cauchemars m'ont déjà donné l'encre... À présent, ta peau me donnera les pages !''
               
Conrart Crowlore
 
''Bien des gens se font enfermer dans un cercueil une fois mort, mais rares sont ceux qui naissent dedans.''
               
Dassyldroth Arphoss
 
''Le corbeau frénétique qui vous nargue de sa voix perchée, agite ses ailes damnées, où le reflet d'un mort se penche sur votre âme.''
               
Lust Aseliwin
 
''La vie est un mensonge, la destruction une délivrance.
Passent les marées, soufflent les vents, en vain...''
               
Le Passant
 
''Fauche, tranche et avale, gouffre des âmes. Que se dresse devant toi mille fléaux, et que l’enfer se glace devant ta noirceur.''
               
Lloyd Vilehearth
 
''Des charognards pour la plupart, comme ces corbeaux à deux têtes, venant dévorer le valeureux mort.''
               
Meneldil Tristelune
 
''Nous sommes les bourreaux de la justice et de la paix. Même si ce rôle n'est pas agréable à endosser, nous nous devons de le faire, pour le bien du peuple.''
               
Ezekiel Le Sage
 
''Il me tarde de retourner au combat pour finir empalé sur une pique.''
               
Karl Von Morlag
 
''Montre-moi le chemin de la victoire. Ou guide-moi alors dans les tréfonds de la mort...''
               
Aznan Lauréano
 
''Comment peux-tu supporter ça ? C'est assourdissant ! Tue-le ! Qu'est-ce que ça te coûte ? Tu ne l'entendras plus. Tu seras en paix... Tue-le !''
               
Aïden Sochlane
 
''- Faites taire votre cabot !
- Je ne suis pas votre servante !
- Alors je le ferai taire moi-même !''
               
Rosaly Von Gregorius
 
''Le seul présent que la justice a à vous offrir, est votre mort.''
               
Mirage Morteury
 
''Laissez-moi vous conduire aux carnages.... Tant d'âmes ne demandent qu'à succomber.''
               
Idryss Leeverwen
 
''Le soleil est un bourreau. D'une simple caresse, sa langue enflammée peut calciner n'importe quel être.''
               
Seïren Nepthys
 
''C'est une nuit sans lune. Ou bien était-ce un jour sans soleil ?''
               
ShuiLong Zhang
 
''La vie est un rouage lent et grinçant. Il ne tourne que dans un sens. Celui où tu tombes.''
               
Camelle Elwhang
 
''Et un jour, sur vos lits de mort, bien des années auront passé et peut-être regretterez-vous de ne pouvoir échanger toutes vos tristes vies épargnées à Feleth pour une chance, une petite chance de revenir ici et tuer nos ennemis, car ils peuvent nous ôter la vie mais ils ne nous ôteront jamais notre liberté !''
               
Edouard Neuman
 
''Le temps est la gangrène de l'homme, elle apparait puis vous ronge à petit feu. Pour finir il ne vous reste plus que le présent pour vivre ; le passé s'évapore peu à peu et le futur ne vous intéresse guère.''
               
Asgeïr Aslak
 
''Cueillir la fleur de la déchéance et croquer dans la pomme de la faucheuse, nos vies se résument à cela car après tout, nous finissons à une moment où un autre, tous sous terre.''
               
Violette Dellylas
 
''Le pire n'est pas de mourir, mais de se faire oublier.''
               
Erwan Daermon Do'Layde
 
''Tenter d'oublier, même si c'était impossible. Il aurait aimé se jeter à la mer avec la preuve de son acte immonde. Laver tout ce sang qu'il sentait sur lui. Peut-être même s'y noyer, simplement. Sombrer dans les abysses et les ténèbres, pour toujours.''
               
Mio Raeth
 
''La lumière montre l'ombre et la vérité le mystère.''
               
Aeli Seoriria
 
''Si la vie n'a qu'un temps, le souvenir n'a qu'une mesure. Le reste est silence.''
               
Valt Horn
 
''Dans le noir le plus complet, l'aveugle est la meilleure personne à suivre. Dans un monde de folie, qui mieux qu'un fou pour nous guider ?''
               
Ledha Borolev
 
''Je ne crois pas en la force d'un absent. Celle qui ferait de vos dieux ce que vous pensez qu'ils sont.''
               
Gigantus Corne
 
''Une limite qui n'a été créée que pour être dépassée ? C'est simple, imaginez !''
               
Goudwin Didrago
 
''Voir grouiller tous ces gens, connaître leurs désirs et leurs rêves, voir comment évoluent les sociétés, leurs aspirations et leurs défauts. Comprendre que donc rien n'est éternel, et que tous ces rêves et toutes ces folies disparaîtront de la surface du monde. Se laisser aller, indolent, parce que tout cela ne servira à rien, et qu'au bout du compte le monde reste le monde, seule éternité immuable.''
               
Uridan Sangried
 
''L'Inquisition vous remettra sur le droit chemin. Même s'il faut vous briser les jambes pour ça.''
               
Leevo Shellhorn
 
''N'oublie pas d'avoir peur des morts. Ils sont toujours plus nombreux que les vivants, et un jour, tu les rejoindras.''
               
Moira Brawl
 
''J'avais l'habitude avec ce genre d'individus... Moins vous bougerez, moins vous leur parlerez... et moins ils vous cogneront dessus.''
               
Aoi Haandar
 
''Je souhaite voir votre sang se répandre mollement à la surface d'une eau rendue trouble par les masses de cadavres vidés de leur substance, marcher dans les champs de vos ossements éparpillés, me remémorant à chaque pas votre mort absurde et pathétique, que vos noms ne soient pas contés, que votre souvenir s'éteigne comme s'éteint votre vie fade et misérable, qu'à travers les années, seuls subsistent vos ossements tels de tristes traces blanchâtres dans un paysage noir de guerre, de sang et de folie.
Et que telles cette phrase, vos morts n'aient aucune importance, aucune signification pour quiconque.''
               
Nargheil Eoss
 
''Bénie soit la haine que tu porteras à ton prochain, lave l'Homme des péchés qu'il a commis.
Sois l'épée du jugement qui s'abattra sur cette race impure, souillée par la vengeance et la corruption.''
               
Meiro Fuuchiuse
 
''Notre futur exprime nos actes passés.''
               
Terence Ripper
 
''Rencontre les ténèbres et tu admireras la lumière, dit le voyant.
Contemple la lumière et tu provoqueras les ténèbres, dit l'aveugle.''
               
Tekian Varis
 
''Un général courageux et fier, est celui qui exécute en premier l'ordre qu'il donne à ses hommes.''
               
Danarius Kyrarion
 
''L'art est le sentiment obscur de l'appropriation de l'étrange.''
               
Leroi-Gourhan
 
''La mort nous sourit à tous, et tout ce que nous pouvons faire, c'est lui sourire en retour.''
               
Marc-Aurèle
 
''L'art est la mystérieuse présence en nous, de ce qui devrait appartenir à la mort.''
               
Malraux
 
''L'art est une profondeur creusée dans le visage du monde.''
               
Weischedel
 
''Le néant après la mort ? N'est-ce pas l'état auquel nous étions habitués avant la vie ?''
               
Schopenhauer
 
''Les avocats d'un malfaiteur sont rarement assez artistes pour tourner à l'avantage de leur client la belle horreur de son acte.''
               
Nietzsche
 
''Ôte-toi de mon soleil.''
               
Diogène le cynique
 
''Il y a pas d’œuvre d'art sans collaboration du démon.''
               
André Gide
 
''Ce n'est pas le lieu mais son cœur qu'on habite.''
               
John Milton
 
''Nous sommes les histoires que nous vivons.''
               
Auteur inconnu
 
''La mort est terrible pour n'importe qui. Bons ou mauvais, anges ou démons, c'est la même chose. La mort est impartiale. Il n'y a pas de mort particulièrement horrible. C'est pourquoi la mort est effrayante. Les actes, l'âge, la personnalité, la richesse, la beauté... Tout ça n'a aucun sens face à la mort.''
               
Fuyumi Ono
 
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 [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi}

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Aoi Haandar

l'Alouette aux ailes brisées

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Race : Séraphin aux ailes coupées
Classe : Guérisseur
Métier : Esclave fugitif, chanteur de rue
Croyances : Divinités de la Pluie et de l'Air
Groupe : Solitaire

Âge : 26 ans physiquement (une cinquantaine d'année en vérité)

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[CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi} - Page 2 _
MessageSujet: Re: [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi}   [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi} - Page 2 EmptySam 28 Avr 2012 - 14:53


-
Pourquoi tu gardes ça dans tes affaires ?Demanda-t-il après un petit moment. Un souvenir ? Tu n'as pas peur que la chaîne appelle le maître ?

Je souris. Un sourire mauvais. J'attrapais la laisse et la soupesais, avant de fixer Leevo. Je pouvais presque sentir ma rage passer par les pores de ma peau, alors que lui semblait en colère. Peut-être pensait-il que je me complaisais là dedans?

- .. Je le garde parce que je veux me venger.


Leevo haussa les sourcils. Bon, pas compris.. reprenons...

- ... Le jour où j'aurais enfin atteint l'âge adulte, je serais beaucoup plus fort. Je m'entrainerais pour ça. Et quand je serais assez puissant que pour aller moi-même lui régler son compte, je passerais cette saleté de collier à Günar. Et je le frapperais, encore et encore, jusqu'à ce qu'il me supplie d'arrêter... mais je continuerais quand même.


Je ricanais. Un ricanement froid, où on pouvait ressentir ma fureur, et mon envie de me venger à tout prix.

- Être rabaissé à l'état de chien par l'un de ses propres esclaves... L'humiliation sera telle qu'il ne pourra jamais s'en remettre...


Je repris mon sourire habituel et le destinais à Leevo, qui semblait partager la même fureur que moi, et finit par me sourire. Un petit sourire en coin, qui voulait tout dire. Je rangeais l'horrible chose dans un recoin de mon sac. Je me glissais ensuite dans le lit, bientôt accompagné par l'elfe qui, comme d'habitude, me fixait alors que je tentais de dormir. J'étais trop sur les nerfs pour le faire, maintenant, et zut. Je me contentais donc de blottir mon dos contre son torse et d'essayer de dormir. Comme à son habitude, il testait chacune de mes réactions, caressant doucement ma joue. C'était.. relaxant. Tellement que je ne tardais pas à m'endormir.





Une semaine passa, depuis ces évènements. Une semaine... plus qu'étrange. Première chose intrigante: les deux enquiquineurs de première n'étaient pas venus nous voir, pendant tout ce temps. Pourtant, j'aurais bien cru qu'ils nous auraient poussés à bout jusqu'à ce que j'accepte d'emménager chez cet enfoiré d'esclavagiste. Deuxième chose étrange: Leevo avait passé son temps à faire des sortes de tests. C'est à dire qu'il se laissait à quelques écarts, comme un bisou dans le coup, un tendre baiser ou quelques-uns plus langoureux... puis qu'il disparaissait dans le salon, le regard troublé par l'inquiétude. Et plus les jours avancèrent, plus il semblait détendu. Si bien qu'il se laissait aller à des séances de tripotages, mais n'osait jamais aller plus loin. Il était toujours troublé parce que, apparemment, son dieu ne nous avait toujours pas punis pour ce que nous avions fait.

La seule manière que je pus trouver à le rassurer fut de suggérer que les légendes sur les séraphins n'étaient peut-être pas toutes fausses. Que peut-être cela pouvait contrecarrer les plans de certains châtiments divins? Que c'était peut-être ça que voulait dire "apporte la chance?" dans les écrits de nombreuses personnes? Que le fait que Carol m'ait trouvé n'était qu'une coïncidence, que la "chance" qu'il avait obtenue par notre union bloquait les mécanismes de sa fameuse roue? Il m'avait fixé un long moment, puis était entré dans une profonde réflexion.

En attendant, le court de la vie était redevenu plus ou moins normal, entre temps. Le chat était toujours aussi joueur et infernal, Leevo toujours aussi taiseux, même si ça se calmait, et j'étais redevenu un garçon. Enfin, quand j'étais dans la maison. Parce que maintenant, j'étais obligé de sortir en fille, pour que mon déguisement ne soit pas découvert. Vraiment... pas moyen d'être tranquille.





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[CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi} - Page 2 _
MessageSujet: Re: [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi}   [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi} - Page 2 EmptySam 28 Avr 2012 - 18:43

Peut-être bien que les origines célestes d'Aoi pouvaient expliquer bien des choses. Elles pouvaient même tout expliquer du rien phénoménal qui se passait.
La Chance et le Bonheur pouvaient être des variables suffisamment importantes pour dérégler totalement le fonctionnement de l'ordre des choses, au point d'éviter que quelques incidents malheureux ne viennent troubler toute sorte de tranquillité et de plaisir.

Oui, ça se tenait, s'était dit Leevo, et ça avait le mérite de le faire dédramatiser un peu. Juste un tout petit peu. Assez dédramatiser, disons, pour ne plus passer sa journée à guetter le plafond. Mais pas pour arrêter de veiller à la porte. Par la porte, s'était-il dit encore, c'est par-là que rentraient tous les soucis. Peut-être qu'il devrait la condamner.

Il s'était retenu de le faire, pourtant.
Les événements ultérieurs, qui arriveront bien plus vite que prévu, montreront qu'il avait raison et qu'il aurait dû le faire le plus tôt possible.

***

Durant la paisible semaine qui s'était écoulée, du moins paisible pour ceux qui n'étaient pas en compagnie de l'elfe et qui ne subirent pas ses toquades, Leevo avait boudé la réunion de l'Inquisition. En réalité, il la boudait depuis un temps déjà. Plus exactement, depuis l'histoire avec Carol. Il n'avait pas franchement envie de le revoir ni même d'écouter les questionnements, voire même les avanies que lui réservaient peut-être les Inquisiteurs. La vraie raison, c'était qu'il n'avait pas envie de laisser Aoi seul dans le manoir et encore moins depuis que Sir Günar savait où il pourrait retrouver « Hannah ».

Il avait certes bien compris qu'Aoi lui réservait tout un futur d'agonie et d'humiliation, que lui n'avait, en gros, pas grand chose à voir dans cette histoire. Et même si ses sentiments et ses émotions lui hurlaient le contraire, il avait accepté l'idée de laisser le Séraphin entreprendre ses propres guerres. Il resterait toutefois à ses côtés. C'était bien la moindre des choses.

La moindre des choses, c'était aussi d'avoir une hygiène décente et d'aller faire un tour dans la baignoire au moins une fois par semaine. Leevo ne s'y entendait pas spécialement, mais il le faisait. Il le faisait en ce moment même. Il ne se lavait pas vraiment, le lavage et la propreté étant encore des sciences obscures pour lui, il attendait plutôt que l'eau troublée par le savon se mette à le laver toute seule. Elle n'avait pas l'air pressé, elle stagnait patiemment autour de lui et se refroidissait doucement. Leevo agita un doigt à sa surface pour la réveiller. Elle lui répondit un « plouf ! » condescendant qui sonna dans le silence de la pièce. Il expira alors en se renversant contre la paroi et l'eau lui fit un « floc floc » de victoire en se pâmant de quelques vaguelettes.

Il profita des dernières minutes dans le bain pour observer ses lézardes de magie, songeur. Il se disait que ça faisait longtemps qu'il n'avait plus eu, ce que son maître appelait à l'époque, de « crise de démence ». En éprouvant des doigts celles qui zébraient son torse, il essaya de se souvenir quand est-ce que la dernière avait eu lieu. Chose au combien difficile puisque sa mémoire avait tricoté le passé en omettant gentiment ce genre d’événement.
Il conclut donc, pour se faciliter la tâche, que c'était depuis qu'Aoi était là. Même la présence du chat dans les parages n'avait pas réussi à faire montrer le bout de son nez à sa part d'abomination. Chose curieusement exceptionnelle, quand on repensait au bon vieux temps et aux effets de sa fixette sur les grippeminauds. Il en avait assassiné, des pauvres chats, au point que son maître avait dû l'enfermer loin de la vue de toutes moustaches.

Mais ça n'était plus arrivé depuis longtemps et il commençait à se dire qu'Aoi, malgré lui peut-être, avait de réels effets sur lui.

Il sortit de la baignoire, s'ébroua la tête, s'enroula jusqu'aux oreilles dans une serviette avant de remettre son pantalon fétiche, déboucha le siphon qui ronronna sous les flux de l'eau dégoûtée d'être traitée de la sorte, souffla les bougies et sortit.

Il partit rejoindre Aoi et le regarda s'affairer à une de ces tâches obscures qu'il s'était auto-attribué. Il observa ses gestes sans bruit avant de s'approcher de lui et de lui prendre les mains. Il en décrypta les sillons de la peau, à la recherche de cette chose invisible mais sûrement magique qui faisait que lorsqu'il le touchait il avait soudainement plus chaud, et hésita à lui faire poser ses doigts sur ses marques. Sa curiosité le voulait mais elle n'était pas grand-chose face à l'impression bizarre qui toquait sur les nerfs de sa tête pour l'empêcher de le faire.

Leevo jugea un instant le regard interrogateur que lui jetait le Séraphin et, histoire de pas paraître plus idiot qu'il ne le semblait déjà, il l'embrassa vivement et l'attira tout contre-lui. Il l'embrassa longtemps jusqu'à ce que les frissons qui parcouraient sa peau encore mouillée ne s'arrêtent, le coinça dès lors contre le mur le plus proche et entreprit de descendre les pentes de son cou, une main serrée sur ses hanches, l'autre en barrage pour lui ôter tout espoir de fuite.

Plus tard, Leevo dirait qu'il ne sait pas ce qu'il lui a pris. Peut-être qu'il faisait ça pour le remercier. Ou pour remplir sa besace d'aubaine. Ou pour vérifier tous les on-dit. Ou pour se réchauffer après le bain. Ou tout simplement parce qu'il avait envie d'essayer un nouvel endroit et de surprendre.

Le fait est qu'il se retrouva avec une main humide sous les habits d'Aoi lorsque la porte d'entrée, loin de là, cliqueta malicieusement et s'ouvrit sans bruit...
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Aoi Haandar

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MessageSujet: Re: [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi}   [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi} - Page 2 EmptySam 28 Avr 2012 - 20:11

Pourquoi se mettait-il à prendre les devants comme ça, tout à coup? Je ne sais pas. Et à vrai dire, je m'en moque. J'étais juste content qu'il se laisse enfin aller. Il s'évertuait à me garder "coincé" de manière à ce que je ne puisse pas m'enfuir. Il avait peur que je lui échappe? Bah, trop de questions à se poser, pas le temps d'y trouver des réponses. Je me contentais de me laisser guider par un Leevo visiblement en soif de nouveautés. Il abandonna mes lèvres un instant pour parcourir mon cou de baisers plus ou moins appuyés. Sa main s'aventurait sur ma hanche, relevant un peu le haut de mon chemisier, avant de descendre beaucoup plus bas... J'écarquillais les yeux et manquais de m'étrangler quand sa main franchit avec une assurance déconcertante la barrière de mes sous-vêtements. Il a manger un lion, c'est pas possible?! Je rougis, tentant de me calmer, alors que mon bas-ventre régissait en parfaite adéquation avec la situation...

Et c'est justement à cause de cette situation, que je n'avais pas du tout vu les choses arriver. Pourtant elles étaient difficiles à louper, ces choses: la grosse Dinde était là, au beau milieu du salon, et semblait outrée par la scène qui se passait entre Leevo et moi. Oui, d'accord, ça fait un choc mais bon, tout de même! Pas faire cet être dégouté! L'elfe s'écarta, étonné de la voir là. Puis je réalisais une chose: j'étais en garçon. Je n'étais pas "Hannah". J'étais... découvert. Je déglutis. Bien que j'avais un air androgyne, le renflement dans mon pantalon me trahissait fortement. Quoi qu'il avait diminuer en intensité... Elle se dépêcha de sortir, dans un grand claquement de porte. Fiou... attendez... Et Günar, il est où?!

Sans prendre le temps de souffler, je me dépêchais d'aller dans ma chambre. J'attrapais mon sac et y rangeais plusieurs affaires, sous le regard paniqué de Leevo.


- Je dois m'en aller. Elle a tout vu, Günar va venir aussi, j'en suis certain. Et là... Non, faut que je m'en aille!


Il voulut dire quelque chose. Mais un grand fracas et un hurlement de fureur se fit entendre au salon. Oh non.. non, non, non, non! J'eus à peine le temps de me retourner que le Salaud m'avait empoigné par les cheveux, tirant ma tête en arrière. Les gardes avaient écarté Leevo. Je grondais et dardais un regard furieux sur l'esclavagiste. Il me donna un coup de genoux dans les coudes, comme réponse. Je geignis, retenant mes râles de douleur en serrant les dents.


- Je me disais bien que ta tête me disais quelque chose... Tu t'es foutu de moi. Était-ce amusant? Est-ce que ça en valait le coup?


Je grognais et lui crachais au visage pour toute réponse. Tenant toujours les mêches de mes cheveux entremêlées sur ses doigts, il me cogna contre une table de chevet, me sonnant quelque peu. Aoutch... Il ne se fit pas attendre pour attacher mes poignets dans mon dos, avec des menottes faites dans un cuir dur. Je donnais des coups de pieds rageurs dans ses tibias, et me figeais alors qu'il passait quelque chose autour de mon cou... Un collier... Un neuf. Je rugis intérieurement, et me décidais à le mordre jusqu'au sang, par vengeance. Je ne pourrais plus l'arrêter, alors autant le blesser autant que je pouvais.

Il me bâillonna, pour que je ne morde plus, avec un morceau du drap qu'il venait de déchirer. Me trainant derrière lui, je me débattis autant que je pus, même si la cause était vaine. Leevo, à ma sortie de la chambre, semblait hors de lui, et ses cicatrices commencèrent à briller. Avec un regard désolé, je le fixais, hochant la tête en signe de négation. Ne fais pas ça, s'il te plait, ne t'attire pas d'ennuis... Il semblait perdu par ma réaction, et un regard attristé remplaça bien vite celui de la colère. L'intensité de ses cicatrices s'étaient calmée... Bien.. Günar lui jeta une bourse d'or. La récompense promise, sans doute.

Puis nous sortîmes. Une fois dans la rue, je me contentais de fixer le sol, et de marcher derrière mon maitre, comme un bon toutou. Il prenait un malin plaisir à tirer sur ma laisse, alors que je n'avançais pas assez vite à son goût. Je me retenais de pleurer... Je voulais juste rester chez Leevo. On était bien... Mais une fois arrivé à destination, je ne trouvais que le métal froid d'une cage. Trop petite même pour s'y asseoir sans pencher la tête, la cage. Mes vêtements me furent enlevés, seul le collier avait été laissé. Un Chien. C'était tout ce que j'étais, après tout. Je savais qu'il finirait par me retrouver. Mais pas aussi vite.

Dans un soupir, je me recroquevillais dans le fond de la boite en métal. Günar, lui, trépignait sur place. "Ton nouveau maitre va venir te chercher dès ce soir" qu'il a dit. "Il voulait absolument t'avoir dès que nous t'aurions attrapé" qu'il a dit. "Ne t'échappes plus cette fois, t'es vendu avec une garantie de quinze jours, je te rappelle!" qu'il a dit. Quinze jours? Bien. Je m'échapperais avant ça. Comme ça tu devras recracher ton fric, salopard.




La soirée passa. Puis la nuit se présenta. Noire et fraiche. Mon nouveau Maitre se présenta. Un homme ni vieux ni jeune. Un peu grisonnant, peut-être. Richement vêtu. un peu bedonnant mais pas de trop. Il aurait pu avoir l'air gentil, si son regard n'avait pas semblé aussi fou. Il me firent sortir et le laissèrent m'examiner sous toutes les coutures. Je ne tentais rien pourtant. Ca n'aurait pas mener à grand chose, de toute manière. Ils m'auraient rattrapé. Quand il eut terminer d'examiner ma dentition, mes cicatrices et ma stature, histoire de voir si j'étais en bonne santé sûrement, il déposa une lourde bourse d'or dans les mains de Günar, et pris la laisse, ne déposant sur moi qu'une cape pour que je n'attrape pas froid.

Nous partîmes donc, non sans un regard assassin et plein de rage envers mon ancien revendeur, et le nobliau me fit monter dans une diligence luxueuse. Les sièges étaient plus que confortables... Il me fit asseoir devant, et me fixa, tout le long du voyage. Il essayait de déceler mes réactions, mes émotions. Je me contentais de faire le mort et de fixer mes pieds. "Tu es beau" me dit-il. "Je m'occuperais bien de toi" ajouta-t-il. Un maigre sourire s'afficha sur mes lèvres. Mais ce n'était qu'une grimace de dégout.

- Merci... Maitre.
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MessageSujet: Re: [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi}   [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi} - Page 2 EmptyDim 29 Avr 2012 - 1:25

La porte était toujours ouverte.
Aucun vent ne s'y immisçait pourtant. Aucun air ne circulait plus dans le manoir.
Il paraissait mort.

Leevo battit des paupières.
On n'entendit que ça dans toute la maison.

Il faisait soudainement plus sombre. Comme si les couleurs avaient pris la fuite.
Le silence régnait, sourd, furieux, ahurissant, fou. Un de ces silences qu'on imaginerait bien succéder à la création du monde et précéder celle de la vie. Un de ces silences qui résonnaient dans les ténèbres une fois que tout avait été accompli, qui signalaient la fin des Choses.
Il coupait le souffle, ce silence, il coupait le bois de la structure de la maison, il coupait en petites secondes ridicules le Temps qui, malgré les apparences, continuait à s'écouler.
Il coupait même toute notion de réalité.

Leevo ne voyait plus rien. Les couleurs avaient pris la fuite, on a dit. Il lui sembla les voir se traîner en gros tas vers la porte.
Tout était allé tellement vite. Si vite qu'il avait l'impression d'avoir déjà tout oublié.

Debout devant la porte de la chambre d'Aoi où tout s'était joué, si vite, tellement vite qu'il n'en voyait déjà plus la scène, il restait immobile dans la tempête de silence. Les serpents de lumière sur son corps attendaient qu'il bouge pour se faire plus lumineux, pour vociférer quelques sifflements et briser le non-bruit qui pétrifiait tout le mobilier.
Mais tout était allé tellement vite, si vite qu'il ne se souvenait déjà plus avoir eu un jour la capacité de se mouvoir.

Quelque-chose fit « ploc » entre ses pieds. Quelque-chose qui avait pris l'initiative de se lancer de haut en premier et qui fut bientôt rejoint par toute une symphonie d'autres « ploc ».

Leevo cligna de nouveau des yeux et renifla. Il s’aperçut de la noirceur des lieux. Où était passées les couleurs ? Le manoir ne croulait pas sous un arc-en-ciel de déclinaisons criardes d'ordinaire mais, n'importe comment, il ne l'avait jamais vu aussi sombre et aussi embué. Sauf peut-être durant cette courte période de solitude qui était passée entre la mort de la famille Shellhorn et l'arrivée d'Aoi.
Était-il de nouveau seul ?

Quelque-chose vint se frotter à ses jambes et réclama de l'attention. Avant de s'accrocher à son pantalon comme un tas d'épingles.

Leevo baissa les yeux et crut se noyer. Il essuya ses paupières et se laissa asseoir par terre, d'un coup à bout de force. Comment avait-il pu apprécier vivre dans toute cette noirceur et ce silence ?
Il fit d'un œil perdu le tour de la pièce et sembla voir, déjà, la poussière commencer à s'accumuler.
N'y avait-il jamais eu quelqu'un qui s'échinait, là-bas, à déloger les moutons ?

Quelque-chose entreprit de faire du bruit tout juste à côté de lui. Quelque-chose qui balayait l'air de sa queue en soufflant.

L'elfe y jeta un coup d’œil et vit le chat jouer avec une bourse en cuir qui devait, au pif, faire quatre ou cinq fois le poids de l'animal. Évidemment, se dit-il, c'était sûrement la récompense pour avoir retrouvé le Séraphin. On était venu le chercher, on l'avait battu, on l'avait attaché et on l'avait embarqué de force loin d'ici. Voilà ce qu'il s'était passé. Leevo aurait dû s'en douter depuis le début ; il avait été trop bête, trop idiot, trop stupide, trop aveugle. Il le savait. Il savait que ça arriverait un jour et paf ! c'était arrivé. Pourquoi n'avait-il pas fait attention ? Pourquoi Aoi n'avait-il pas voulu en finir une bonne fois pour toutes chaque fois qu'il en avait eu l'occasion – car il y en avait eu, des occasions, et à maintes reprises ! – et surtout, surtout, pourquoi lui avait-il dit « Non » de la tête quand il aurait pu renvoyer dans le caveau familial tous ces fils de chiens ? Pourquoi ?

La lumière sur lui jaillit sous les « pourquoi ? » dans sa tête et il frappa violemment le carrelage du sol qui s'émietta sous ses mains. Le chat bondit sur ses pattes et fila se cacher dans un coin d'ombre naissant sous la gerbe du flambeau bleu-grenat qui embrasait la pièce.

Leevo hurla et mugit en même temps. Pourquoi n'avait-il rien voulu faire ?
La magie crépita, trop heureuse de se déverser enfin, et décloua la réalité qui se mit à voltiger devant ses yeux injectés. Pourquoi lui avait-il dit d'attendre ?
De nouveau, un soupir de glace magmatique s'écoula de ses sillons durement éprouvés par la magie brute. Pourquoi ne l'avaient-ils pas tué immédiatement ?

Il referma ses lèvres et baissa la tête. Il se leva d'un mouvement tout en puissance souple et vérifia que son coutelas soit bien à sa place. Il jeta un regard d'outre-tombe en direction de la porte qui, dans son esprit de porte, aurait bien aimé n'avoir jamais été taillée, jeta un autre regard à la bourse qu'il ramassa et soupesa. Pourquoi l'avoir écouté ? C'était ça, la vraie question.
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Aoi Haandar

l'Alouette aux ailes brisées

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MessageSujet: Re: [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi}   [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi} - Page 2 EmptyDim 29 Avr 2012 - 12:06

Durant tout le voyage qui séparait la boutique de Günar à la quelconque maison dans laquelle j'étais destiné à vivre et servir, mon nouveau propriétaire n'avait de cesse de me regarder. C'était horriblement gênant, et je préférais regarder dehors, ou fixer mes pieds, tout simplement. J'avais froid, mais je n'en montrais rien. Il essaya de plaisanter, pour détendre l'atmosphère, sur le fait que je l'avais fait attendre bien longtemps. Je ne pris même pas la peine de lui répondre. Il insista en avançant que je n'étais pas très bavard. Que pourtant j'avais une belle voix, parait-il, et qu'il aurait aimé l'entendre un peu plus. Je restais figé. Tout simplement.

Que faisait Leevo à l'instant? Est-ce qu'il était resté au manoir? Non, certainement que non. A l'heure qu'il est il doit sûrement prévoir d'écorcher vif Günar et toute sa clique de larbins. Ce n'était pas forcément une bonne idée. En dehors du fait qu'il soit fortuné, Günar est aussi violent, et redoutable. Ses concurrents disparaissent mystérieusement, quand ils ont une meilleure marchandise que lui. Et si on lui oppose de la résistance, un cadavre est retrouvé le lendemain même. Leevo est peut-être très fort, mais même si il parvint à atteindre Günar, le crime ne restera pas impuni. Je fronçais les sourcils, un peu irrité. C'était à moi de trainer ce Salaud dans la boue, et à personne d'autre. Je me dois d'être encore patient... Encore quelques années... Je pourrais enfin le passer à tabac comme je l'entends... Il suffit que je retrouve mes ailes, que je grandisse encore un peu, et que je m'entraine. J'y arriverais. Et je m’enfuirais autant de fois qu'il le faut.

Mais en attendant, ça ne réglait pas le problème de Leevo. Il va s'attirer des ennuis, et ce n'est vraiment pas le moment pour ça. Je veux juste qu'il reste chez lui et qu'il me laisse faire. La voiture s'arrêta, dans un hennissement de chevaux. Nous nous étions arrêtés devant une grande maison du quartier riche. Un bourgeois, peut-être? Il m'invita à sortir et nous entrâmes dans la maison. Elle était bien tenue, un peu trop décorée et très spacieuse. Nous passâmes par un vestibule aux couleurs roses cramoisies, à un salon d'un jaune d’œuf tape à l'oeil, et finalement nous montâmes à l'étage réservé à la famille. Il semblerait qu'il soit célibataire, tout semblait bien vide. Il me désigna une chambre au fond du couloir et m'indiqua que c'était la mienne. Toujours aussi borné à ne lui accorder ni un regard ni un sourire, j'y pénétrais sans grand enthousiasme, silencieusement.

Tout était entre le bleu pâle et le blanc, avec parfois une touche de bois clair. Il y avait un grand lit, deux grandes armoires, un petit bureau et une table avec plusieurs chaises. Une porte semblait mener vers la salle d'eau, vu ce qu'il me dit. J'en poussais le battant et y jetais un œil Il y avait dedans une grande baignoire, un lavabo et une armoire. Mais depuis que j'étais dans cette pièce, je me sentais étrangement... mal à l'aise... Je revins au salon avant d'inspecter chaque recoin de la salle du regard... Avant de comprendre ce qui clochait ici: un énorme cercle, un sceau, était gravé sur le bois du plafond. Ce genre de cercle annihile tous pouvoirs magiques pour ceux qui se trouvent en dessous... mes plans de fuite s'en trouvaient plus que compris. Pas de magie... Il me pressa amicalement l'épaule avant de me montrer la dernière pièce. Un placard, sûrement. Mais pas du tout, en fait. Je blêmis. Une salle sans aucune fenêtre, éclairée uniquement par quelques bougies, où on pouvait distinguer sangles et chaines. "Si jamais tu n'es pas sage" expliqua-t-il. Je déglutis, paniqué. Moi qui pensais que ce maitre là aurait pu être... normal?

Dans ma torpeur, il en profita pour ôter doucement la cape que j'avais sur les épaules. Je sursautais en sentant ses lèvres effleurer mon cou. Non! Je me retournais et m'écartais le plus loin possible de ce pervers, lui envoyant le plus d'insultes et de menaces possible dans un regard. Il haussa les sourcils et parut très agacé de ma réaction. Il dit que je devais lui obéir, et le contentais de la manière qui lui plaira. Pour toute réponse, j'attrapais un vase et le lui envoyais au visage. Il parvint à esquiver. S'en suivit une course poursuite pour éviter ce qui serait, malheureusement, inévitable... J'avais perdu.



Des domestiques avaient été envoyés pour me réveiller, le lendemain matin. Enfin, matin, c'est vite dit: il faisait encore sombre Le "Maitre" était déjà parti. Ils me jaugèrent avec un regard de pitié. Remarquez, le spectacle que j'offrais n'aurait pu qu'inspirer ce sentiment. J'avais lutter jusqu'à la fin, je ne m'étais pas laisser faire une seule seconde. Le seul résultat que j'ai pu obtenir fut qu'il se montra beaucoup plus violent. J'étais couvert d'hématomes à divers endroit mais au moins, je ne m'étais pas laisser marcher dessus sans rien faire. Je me redressais doucement, retenant les larmes qui me piquaient les yeux et les gémissements de douleur qui tentaient de sortir de ma bouche. Ce salopard avait labouré mes chairs sans aucune finesse, et je pouvais à peine me lever. Je jetais un oeil aux draps, qui étaient encore d'un blanc immaculés hier soir. Ils étaient tâchés de sang. Non pas que ça m'aurait étonné... Je me sentais poisseux. Mais je n'avais pas la force d'aller me laver. Je voulais juste rester seul et souffrir en silence, comme d'habitude. La servante qui m'avait prise en pitié apporta une bassine remplie d'eau froide et me lava, quelque peu. Assez que pour décrocher le sang qui avait coagulé sur mes cuisses.

Je grimaçais. Je me dégoutais moi-même. Même si j'avais lutter, je n'étais même pas parvenu à me sauver. Et avec ce sceau qui annihilait la magie, je ne pouvais même pas me soigner. La bonne dame commença à laver mon visage et mes épaules. Je la laissais faire sans ciller, amorphe. Que pouvais-je bien faire d'autre, de toute manière? Ce soir, le "Maitre" reviendrait, et tout recommencera. Il fallait que je sorte. Je dois partir d'ici! Leevo me manquait, le manoir me manquait, le chat me manquait... J'avais presque même envie qu'il vienne me chercher à l'instant. Qu'il tue ce salopard, qu'il me libère. Leevo... vient me chercher, s'il te plait.


Dernière édition par Aoi Haandar le Lun 30 Avr 2012 - 10:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi}   [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi} - Page 2 EmptyDim 29 Avr 2012 - 21:30

La magie n'avait pas de religion. Elle se fichait bien des blasphèmes et des châtiments. Elle se contre-fichait aussi des rumeurs et des qu'en-dira-t-on.
La magie n'avait pas de principes. Elle n'avait aucune soif à étancher et ne souffrait d'aucune faim. C'est ce qui en faisait toute la rareté.

Aussi, quand les quelques promeneurs de Madorass croisèrent de la magie dans la rue, suivie d'une carriole d'où la tête d'une bonne-femme hurlait, ils jurèrent d'arrêter de boire et de mentir à leurs compagnes sur leurs horaires de travail.

Leevo marchait dans la rue, donc, d'un pas décidé et conquérant, brillant de magie. A côté de lui, une carriole se tenait, tirée par deux chevaux nonchalants qui essayaient de trouver l'allure adéquate pour rester à sa hauteur.

Dame Sillae était penchée à l'ouverture et hurlait des directives au chauffeur afin d'être toujours à portée d'oreille du marcheur. Elle essayait de tenir une conversation avec lui depuis qu'il avait quitté le manoir.
Voilà ce qu'elle lui disait en boucle :


- Je vous en prie, ne faites pas ça. Calmez-vous ! Ça ne vaut vraiment pas la peine d'y aller ! Vous vous sentez perdu. Vous ne savez plus quoi penser. Vous avez cru que cette chimère était un bon guide, c'est ça ? S'il vous plaît, tout ça est absurde. Montez dans mon chariot, nous serons plus tranquilles pour discuter !

Leevo écoutait à moitié. L'autre moitié était surprise de constater que le ciel avait lui aussi perdu ses couleurs, à l'instar de toute la ville. C'était bizarre, cette sensation de froid qui régnait.
Il s'arrêta net au milieu des pavés.

Le chariot en fit de même quelques cris et mètres plus loin. Dame Sillae tendit un cou plus long au travers de sa fenêtre et pensa, peut-être, que ses paroles avaient finalement fait mouche. L'elfe s'avança jusqu'à elle, tourna des yeux vides dans sa direction et posa une main griffue sur le cadre de la porte.


- Où est Günar ?

- Je n'en sais rien. Sûrement à son m-... Je n'en sais rien ! Se rattrapa-t-elle en vitesse.

L'elfe lui non-sourit en guise de remerciement, fit cliqueter ses griffes sur le pendant de la fenêtre puis se remit en marche en direction, donc, du fameux magasin de Sir Günar. Il ne fit que quelques pas avant que la carriole ne se remette à le suivre et lui hurle que ça ne servait à rien de s'y rendre, que l'homme serait sûrement déjà parti et ainsi de suite.

Ce n'est que quelques mètres plus loin que Leevo se rendit compte qu'il ne savait pas où se trouvait ledit magasin, chose assez contrariante pour ses plans. Il entreprit donc de se faufiler dans une ruelle trop petite pour permettre le passage de la voiture et attendit d'entendre une Dame Sillae désespérée qui hurla à son chauffeur qu'ils l'avaient perdu et qu'il fallait se rendre au magasin avant lui.


***

Leevo arriva tranquillement jusqu'à l'échoppe, guidé par la voiture. Dame Sillae l'attendait en repliant ses jupes dans ses mains, stressée, en compagnie d'un des larbins du propriétaire des lieux.

- Il n'est plus là, vient de me dire ce serviteur. Il est partit il y a longtemps, déjà. On ne sait pas où. Personne ne sait. Vous voyez, je vous l'avais dis que ça ne servait à rien de venir !

L'elfe balaya la nouvelle d'un revers de la main et passa devant la noble en l'ignorant totalement. Ses yeux fixaient le larbin. Ils le sondaient. Contrairement à ce qu'on pouvait croire, les serviteurs étaient des menteurs nés. Oh, ils ne mentaient pas à leurs maîtres, s'attacher une pierre au pied et aller se jeter dans la mer aurait été moins pire que l'idée de mentir à son maître, mais ils mentaient, ils se mentaient à eux-mêmes avant qu'à quiconque en refusant de desservir celui qui leur offrait des journées bien remplies.

Leevo sentit bien que ce larbin avait été fondu dans un moule et qu'il ne serait pas facile de lui faire cracher la vérité. Peut-être suffisait-il de se donner un air aussi important que son propriétaire ?
Il porta alors sa main à sa ceinture et attrapa la fameuse bourse en cuir qu'il s'amusa à faire envier sous les yeux de l'autre. Sans grands effets, a priori.


- Je ne suis pas venu pour Günar, dit-il d'une voix sortie des tréfonds. Je veux savoir où est le Séraphin. Il se trouve que j'étais occupé avec lui quand vous êtes venus m'interrompre. Figurez-vous que je n'ai pas vraiment apprécié ça, monsieur le larbin. Leevo s'écoutait en même temps qu'il parlait. Il avait l'impression de réentendre Ervin. Dites-moi où il est passé.

Le larbin le regarda en haussant les sourcils et avisa la tête de Dame Sillae, pas franchement convaincu.

- J'imagine que vous préférez les menaces. Ou quelque-chose dans ce goût là. Je ne suis pas d'humeur. Vraiment pas d'humeur à prendre le temps de vous menacer, incapable. J'imagine que si je vous donnais cette bourse et vous encourageais fortement à aller refaire vôtre vie dans un village perdu, loin d'ici, j'imagine que ça ne ferait pas avancer les choses non plus ? J'imagine que vous ne seriez toujours pas en mesure de simplement me murmurer où se trouve le Séraphin ?

Le larbin tripota sa manche, avisant le paquet d'or.

- C'est-à-dire que... Si je fais ça, Monsieur finirait par le savoir. Monsieur finirait par me retrouver, même si je partais. Monsieur a réussi à retrouver le Séraphin après tout ce temps, vous voyez ?

- Je ne savais pas qu'on apprenait aux larbins à avoir une si haute estime d'eux. J'imagine que si je vous donne un petit coup de main pour vous aider me dire ce que je veux savoir, vôtre Monsieur n'aurait pas grand-chose à vous reprocher.

Le larbin se recroquevilla alors sur lui-même, regarda aux alentours avant de se mettre à gémir le nom de quelqu'un sous la main menaçante de Leevo. Dame Sillae se détourna de la scène, horrifiée et préféra regarder le jour se lever.

***


Il remontait maintenant la rue des quartiers chics ; une chance que le type à qui Aoi avait été vendu n'habite pas en dehors de la ville. Leevo avait mis du temps à tirer les vers du nez de Dame Sillae, mais celle-ci avait fini par craquer après qu'il l'ait menacé de son couteau, qu'il lui ait raconté des tas d'histoires sur comment il avait appris à découper la chair, elle avait finalement lâché l'adresse du bourgeois en voyant sa mine de chien battu.

Ils arrivaient devant les grilles de la maison, la Dame en voiture et l'elfe à côté, les mains brillantes sur les barreaux.


- Ecoutez, on vient juste s'assurer que tout va bien, d'accord ? Pas de mauvais tour de magie ou de coup de main comme tout à l'heure. Je le fais pour vous aider à vous sentir mieux, nous sommes d'accord ? Après ça, vous m'avez bien promis que vous n'essaierez pas de remettre les couverts ou quoi que ce soit d'autres, que vous n'essaierez pas de le sauver ou n'importe quoi, hein ? Nous sommes bien d'accord ? « Vous êtes à moi », manqua-t-elle d'ajouter.

- Oui, oui, fit l'elfe qui se projetait déjà mentalement à l'intérieur. Pas de couverts. Non, non. Pas de couverts.

Sur ces mots, un gardien vint voir ce qui se ramenait à la porte.
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MessageSujet: Re: [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi}   [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi} - Page 2 EmptyLun 30 Avr 2012 - 10:43

Les serviteurs m'avaient laissés depuis une petite demi-heure. Je m'étais mis en tête de me détendre en tentant d'apercevoir le lever du soleil. Mais je n'avais pas la force de me lever, ni l'envie. Ça m'aurait blesser d'avantage. J'entendis le bruit sourd d'une grand cloche. La sonnette de l'entrée, peut-être? Le maitre n'était pas là. Qui aurait bien pu venir ici? A cette heure de la nuit, en plus? Je soupirais, me relevant quelque peu. Ou alors... Est-ce qu'il est rentré beaucoup plus tôt que prévu? Qu'il aurait pris un congé, à son usine-entreprise-magasin-j'ensaisrien? La maison était plus que silencieuse à cette heure et je pus entendre un gloussement, venant de l'étage d'en dessous. Attendez... Un gloussement? C'est quelque chose qui me rappelait quelqu'un... Quelqu'un de très désagréable; la Dinde. Qu'est-ce qu'elle fichait là? Elle était venue se moquer de moi?

Je haussais un sourcil, tentant d'écouter la conversation. Tout était presque inaudible. Mais au moins, j'entendais les voix. La Dinde semblait parler avec le gardien de nuit. Pas vraiment intéressant, pour tout avouer. Puis, une autre voix vint s'immiscer dans la conversation. Mon coeur fit un bond dans ma poitrine: Leevo! Leevo était là! J'avais envie de hurler pour qu'il m'entende, mais après j'aurais des ennuis. J'entendis Leevo demander quelque chose. Mais je ne saisis pas vraiment bien quoi.

Après avoir pris mon courage à deux mains, je me relevais et enveloppais dans une robe de chambre, grimaçant. Bien que la douleur soit minime par rapport à tout à l'heure, il fallait que j'évite de rouvrir les plaies. Je tentais aussi de cacher les bleus qu'il y avait sur mon visage, en les dissimulant derrière les mèches de ma frange. Je sortis donc de la chambre, descendant les escaliers. Je trouverais bien une escuse, du genre "j'avais faim, je voulais aller aux cuisines!", non? Une fois en bas, je vis Leevo et dame Sillae attendre sur des fauteuils, pendant que le gardien s'excusait mais qu'il ne pouvait pas les laisser monter. Il voulait me voir? Puis il se tourna vers moi, et soupira. "Il est là" dit-il. "Viens, cette dame et ce monsieur veulent te voir", expliqua-t-il, venant près de moi et me poussant un peu vers eux.

"Dis bonjour" dit-il. Je déposais une bise sur la joue de Leevo, sous le regard étonné du gardien. Puis je dardais un regard mauvais sur dame Sillae et lui crachais au visage. Elle ne méritait que ça. Le gardien blêmit, et jura que je serais bien puni. Ce fut au tour de la dame de devenir pâle et de dire que ce n'était rien, vraiment rien. Ah? Envie de rassurer l'elfe sur mon état de santé?

Le gardien se mit à jurer et me gronda, parce que je devais rester coucher, que ça s'était remis à saigner. Je haussais un sourcil, avant d'effectivement sentir quelques gouttes ruisseler le long de mes cuisses. Et merde... Je soupirais et baissais les yeux, prétextant que j'avais faim. Dame Sillae ressemblait maintenant à un cadavre. Et Leevo semblait vouloir faire exploser la maison. Bon, je donne pas cher de la peau du Maitre maintenant...
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MessageSujet: Re: [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi}   [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi} - Page 2 EmptyLun 30 Avr 2012 - 15:47

Pour toute justification à leur visite, aucun besoin de mentir. La noblesse avait ceci de particulier qu'elle savait s'inviter chez les gens sans avoir à inventer de raison plausible.

Même si l'idée qu'on vienne prendre des nouvelles d'un esclave a priori hors-normes et à peine acheté lui parut bizarre, le gardien n'objecta pas et les fit entrer. C'était bien le genre d'excentricités desquelles était capable Dame Sillae ; il ne douta pas une seule seconde que le Séraphin eût pu faire un petit séjour par chez elle le temps d'une pleine lune et qu'elle tenait à en avoir des nouvelles...

Leevo, quant à lui, avait pris l'initiative de se faire passer pour le servant de la Dame, sans qu'elle ne trouve autre chose à répondre qu'un hochement de tête. Il passait pour un assistant assez... particulier, qui n'avait visiblement aucune tenue, voire même aucune retenue quant à faire part de son impatience.

Lorsqu'il était entré, sa magie avait fui, immédiatement. Elle avait un peu résisté, pour tout dire, puis avait finalement fait place nette sur son corps pour ne lui laisser qu'une migraine horrible et des démangeaison effroyables. Elle avait paru râler en partant et boudait certainement dans un recoin de son être, en attendant de pouvoir ressortir.
L'elfe avait cru sentir quelque chose qui inhibait la magie dans la maison mais ses émotions, son empressement à vouloir revoir Aoi l'empêcha de mettre le doigt dessus.

Aoi arriva peu après, d'ailleurs, et avec lui toutes les couleurs du monde rejaillirent. Aux yeux de Leevo, des yeux pas normaux, c'est-à-dire des yeux d'amoureux, il lui parut... « Comme après la première où Ervin m'a dilué la magie dans la chair. J'ai pas aimé ça », soit, malade d'une souffrance muette.
Le gardien profita de son apparition pour rappeler qui était le maître des lieux en l'absence du propriétaire et joua donc de son autorité latente pour ordonner au jeune homme quelques sombres directives dans un ton qui ne plut vraiment pas à l'elfe.

Lorsque le Séraphin vint lui faire une bise, chose étrange parmi tant d'autres, Leevo comprit, sentit, vit et annota l'état dans lequel une seule nuit avait suffi à le mettre. Un état lamentable, un état par lequel il n'aurait jamais dû passer, un état qui méritait sanction, et ce même si le crime était trop grave pour avoir une punition, l'auteur méritait de passer par toutes les souffrances. Voilà ce que se dit Leevo en voyant le sang de son ami couler sur l'intérieur de ses cuisses. Qu'est-ce qu'on avait bien pu lui faire ? se demanda sa curiosité perverse.

De son côté Dame Sillae s'était momifiée sur place. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle avait plus ou moins participé à « ça », car, il fallait bien dire, aucun mot dans le vocabulaire de la décence n'était capable de qualifier ce qu'elle voyait. Elle n'avait pas imaginé une seule seconde que Günar puisse être dans ce genre de coup et surtout, surtout, qu'il puisse les légitimer en vendant des gens aux hommes qui s'y adonnaient. Son petit monde fait d'esclave heureux de leur situation tombait en miettes.

Grand mal en prit au gardien de chercher à gronder Aoi devant Leevo. Sa main, qu'il agitait de menace devant le visage bourrelé du blondinet se retrouva soudain dans un sens que la nature n'avait pas prévu en fondant l'anatomie humaine. Son poignet fit très nettement « Crac ! » sous les doigts de Leevo et l'homme se retrouva tordu devant lui, gémissant.


- Je ne peux pas imaginer le mal que ça vous ferait de m'expliquer ce que vous lui avez fait, fit-il d'un ton monocorde, les yeux glissant sur le spectacle horrible des jambes d'Aoi. Il resserra sa prise, fit mine de vouloir s'en prendre à son coude, ce qui eut pour effet de faire hurler et tomber à genoux le gardien.

- Je n'y suis pour rien ! Grommela l'autre. On l'a soigné. Il s'est fait maaaarg.... – il pleurnicha – … il s'est rouvert les plaies en bougeant...

Leevo acquiesça en silence et lâcha l'homme.

- Est-ce que vôtre soigneur est aussi parti en vadrouille ? Il compte rentrer ce soir ? C'est ça que vous allez me dire si je vous le demande ? Il y eut un couinement pour toute réponse. Très bien. On va s'occuper en attendant, alors.

Il s'approcha d'Aoi et le dévisagea, faute d'avoir assez de glande pour montrer sa tristesse et sa désolation. Au fond de ses yeux, on pouvait peut-être voir un air de reproche. Ne pas avoir voulu tuer Günar quand l'occasion s'était présentée, avoir préféré attendre... N'importe quoi ! Voilà où ça menait.

Il le gratifia d'une caresse amère, l'air de dire qu'ils étaient passés à l'extrême limite du pire, voire qu'Aoi l'avait très nettement touché, avant de lui demander pourquoi il ne s'était pas soigné à l'aide de la magie. S'il y avait bien une chose de possiblement acceptable avec elle, s'était ses qualités de pseudo guérison. Il lui révéla la fameuse présence du sceau qui empêchait toutes particules irréelles de se manifester.

L'elfe tiqua alors, revint en direction des fauteuils et releva le gardien par son autre bras encore en état de bon fonctionnement. Il le sentit trembler dans ses doigts.


- Y a t-il quelque part un coin où ce sceau ne fasse pas effet ? Il raffermit sa prise. Un coin sans pieux, armée de serviteurs, ni cage ni quoi que ce soit susceptible de vous coûter vôtre deuxième bras, si possible.

Il y en avait bien un, de coin où le sceau ne faisait pas effet, sans pieux, sans armée de serviteurs, sans cage ni quoi que ce soit de susceptible de coûter son deuxième bras au gardien. C'était l'extension de la maison qui servait à entreposer le fumier.
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Aoi Haandar

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MessageSujet: Re: [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi}   [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi} - Page 2 EmptyLun 30 Avr 2012 - 16:33

Je baissais les yeux. Leevo semblait fâché. Et je n'aimais pas du tout ça moi, quand les gens étaient fâchés après moi. On finissait toujours par me cogner dessus. Mais l'elfe ne ferait jamais ça, hein? Il est gentil, non? Je tentais de faire taire la petite voix de la paranoïa dans ma tête. Non. Leevo était gentil, Leevo était bon, Leevo était mon ami et mon amant. Je n'avais pas à m'inquiéter. Pourquoi est-ce que je ne supportais pas qu'il me touche, alors?

Dame Sillae me dévisageait, horrifiée. Je ne lui rendis même pas un regard. Que pensait-elle donc? Que c'était sympathique, d'être un esclave? Qu'on en chiait des arc-en-ciels? Ses yeux ne quittaient pas le sang qui goutait à terre, pour ensuite parcourir les hématomes et les griffures qui parsemaient les parties visibles de ma peau. Non, vraiment, ça n'avait rien d'amusant d'être un esclave. Elle leva enfin ses yeux vers les miens. Elle osait enfin affronter mon regard? Je la fixais avec hargne. Elle ses yeux me dirent alors quelque chose comme "désolée" ou "pardonne moi" mais tout ça était trop tard. Le mal était déjà fait.

Au bout d'un moment, alors que j'étais devenu sourd à tout ce qu'il se passait autour de nous, je sentais le gantelet de Leevo se refermer autour de ma main. Je levais les yeux vers lui et il m'incita à le suivre. Il m'expliqua qu'il y avait un endroit où la magie n'était pas enrayée dans la maison, qu'il m'y amenait pour que je puisse m'y soigner. Je me laissais donc guider par la main de l'elfe vers ce qui ressemblait à une annexe, éloignée de la maison. Je grimaçais à l'odeur. Ça empestait le fumier. Et c'était bien ça, un hangar à fumier. Pour les jardins? Ou pour le verger? Aucune idée.

Leevo monta la garde, alors qu'il me laissa à l'intérieur pour que je me soigne. Je lui avais demander de tourner le dos, je n'avais pas envie qu'il me voit nu... ce qui était assez paradoxal parce qu'on s'était déjà envoyés en l'air plusieurs fois. Non, en réalité je ne voulais pas qu'il me voit dans cet état. Bien vite, je sentis ma magie me revenir et je pus commencer à soigner mon postérieur. Quel bonheur de sentir la douleur partir petit à petit... Je me mis ensuite à soigner mes contusions, hématomes et écorchures, pour être à nouveau propre comme un sou neuf. je me rendis donc près de Leevo qui partit de suite après que je me fus approché de lui.

Pourquoi s'était-il éloigné? Il ne voulait pas m'aider? Il voulait.. me laisser là? Non! Je veux pas rester ici! Si il me laisse là, cet homme va recommencer, toujours! Je lui courus après, jusque dans le couloir. Il avançait de manière posée et pourtant on pouvait sentir qu'il enrageait. A cause de qui? Du maitre? Du gardien? De ... moi? Les larmes se mirent à couler d'elle même et plusieurs sanglots franchirent tout seuls la barrière de mes lèvres. Ceci eut pour effet de se faire retourner l'elfe, qui me regardait, étonné.

Je n'attendis pas plus pour l'enlacer de toutes mes forces, pour qu'il ne parte pas. Je voulais rester avec lui, qu'il reste avec moi. Qu'il ne me laisse pas seul... Pas ici.

- ... Ne me... Ne me laisse pas.. pas ici... s'il.. s'il te plait..! ...Pas ici...!


Agrippais le plus fort que je pus son dos, le retenant par ses vêtements en cuir. Je ne veux plus être battu, enchainé, drogué, violé... je veux juste rester paisiblement chez lui, pouvoir faire la grasse matinée sans qu'on ne demande de libérer la chambre, ne plus devoir payer "en nature", ne plus devoir fuir le regard des autres, ne plus éviter les soldats... Juste rester dans le petit cocon qu'était son manoir. Je tentais d'articuler à nouveau, mais entre deux sanglots, je n'arrivais qu'à bégayer. Puis je pris sur moi pour me calmer:

- .. S'il te plait!


La cloche sonna. Je me pétrifiais. Oh non. Le maitre est rentré...
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MessageSujet: Re: [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi}   [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi} - Page 2 EmptyLun 30 Avr 2012 - 18:40

Ce fut peut-être l'étreinte la plus atroce au monde qu'Aoi lui donna. La plus pénible et bizarre aussi. Il n'y avait rien de pire que se faire enlacer de la sorte, se faire agripper aussi puissamment par l'être cher.
Leevo commençait à s'y connaître un peu en étreinte ; il les savait chaudes, douces, envieuses quelquefois mais celle-ci n'avait rien à voir. Ça n'avait rien à voir parce qu'Aoi pleurait et ne souriait pas chaleureusement comme les autres fois. Il n'était pas sûr d'avoir déjà senti ces émotions là sur lui. Il n'était pas sûr qu'on se soit déjà accroché à lui comme s'il avait été le dernier pilier stable de l'équilibre des choses. Il n'était pas sûr qu'on ait déjà pleuré contre lui. Sa peau striée de douleur n'avait jamais connu autre chose que des gouttes de souffrance. Les larmes d'Aoi étaient peut-être aussi faites de souffrance, mais une souffrance désespérée qui réclamait qu'on l'arrête. Il ne douta pas alors une seule seconde que le Séraphin puisse croire qu'il était capable d'arrêter vraiment son malheur.

Il ne douta pas non plus une seule seconde qu'il puisse réellement en être capable.

D'elle-même, alors, comme si l'instinct pouvait se passer d'éducation et de connaissance en matière de sentiment, sa main se posa sur la joue de son ami et balaya les ruisseaux d'un coup de pouce, comme le vent chasse les nuages, comme un voile de plume écarte la poussière. Il l'enserra à son tour, plus fort, assez fort pour lui montrer qu'il était bien là, avec lui et pas dans une autre dimension irréelle, puis se souvint qu'il était possible qu'il lui fasse plus mal que voulu, relâcha la pression et lui murmura à l'oreille qu'il ne comptait pas le laisser là, n'importe comment.

Même si Leevo l'ignora sur le moment, la cloche avait bien sonné et la porte d'entrée accueillait bien un monsieur, empâté de tissus et de directives qu'il donnait déjà à ses troupes à propos du dîner. Le gardien se maintenait le poignet sous l'ombre de Dame Sillae et personne ne sut s'il devait accueillir le maître de maison. Celui-là se retrouva bien surpris de la passivité de ses hôtes.

Leevo arriva alors après avoir lâché Aoi et essuyé les quelques traînées horribles d'amertumes sur son torse. Le maître de maison, le propriétaire d'Aoi, le futur-cadavre en puissance le toisa d'un air interdit et demanda ce qu'il se passait, exactement, dans cette foutue maison.

L'elfe frissonna sous les fleuves de magie crépitant qui ne cherchèrent qu'une chose à la vue de ce gros bonhomme : se déverser sur lui et lui arracher petit bout par petit bout chacun de ses tissus adipeux. Chose impossible du fait de la présence du sceau d'interdiction et qui malmena furieusement chaque pellicule de la peau sacrifiée à la magie de Leevo.

Celui-là finit par s'approcher du gentilhomme sans alerter son petit moustique de la survie, parfaitement calme sous la tempête de rage intérieure et assassina sans sommation la minute de présentation de convenance. Il désigna Aoi d'une oreille et planta son vis à vis sur ses pieds.


- Alors ? Vous pensez avoir suffisamment abusé de lui pour pouvoir vous dire chanceux, aujourd'hui ?

L'autre le dévisagea et tenta de rassembler toute sa fierté. Il était chez lui, après tout, qu'est-ce que c'était que cet importun qui venait se mêler de ses affaires ? Et puis c'était qui, d'ailleurs ?

Malheureusement pour lui, une main vint se coincer dans sa gorge, métallique et griffue, qui l'empêcha de poser la question qui brûlait dans ses yeux. Oh, non, Leevo n'avait vraiment pas envie qu'il la pose. Il se colla à lui et lui redressa la tête d'un mouvement du pouce. Leevo le décrypta rapidement des pieds à la tête ; de loin, il avait paru plus grand.


- Dites oui. Dites que vous avez aimé ça. Dites que vous ne regrettez rien. Dites à tout le monde ce que vous avez fait à mon ami. Dites combien vous avez payé pour qu'il soit à vous, pour que vous le malmeniez dans vôtre lit, pour que vous lui arrachiez toute sa fierté, pour que vous l'humiliez dans la souffrance – il resserrait sa prise à chacun de ses mots, l'homme était passé du rose-en-bonne-santé au violet-je-vois-des-étoiles. On l'entendit essayer de baragouiner quelque-chose. Alors ? C'était bien !? Vous croyez avoir connu le bonheur, accroché au-dessus de lui !? Vous croyez que maintenant rien de malheureux ne vous arrivera !?

Leevo ne pensait pas pouvoir s'arrêter de faire cette liste dégoûtante. Ce n'était plus tellement son cerveau qui parlait ; sa colère mélangeait et balançait le tout par la grand-porte des mots. Il se mit à siffler la suite démente de tout ce qu'il lui venait à la tête, empoignant une zone très sensible de l'anatomie humaine avec sa main libre pour en priver tout usage de son propriétaire, purement et simplement. On châtrait les animaux pour moins que ça.

L'homme tomba à ses pieds, rouge de douleur. Certainement qu'il ne comprenait pas pourquoi personne ne faisait rien pour lui venir en aide. Sûrement que ses serviteurs n'avaient jamais eu d'ennuis jusque là et qu'ils ne considéraient pas spécialement leur maître comme quelqu'un pour qui ils devaient risquer leurs vies.

Leevo ne lâcha pas sa proie pour autant. Il l'accompagna dans sa chute, s'accroupit et maintint ses joues écrasées dans sa main. Un filet de bave lui caressait les jointures des doigts.
Il ouvrit son autre main sur son torse, à l'endroit précis où se trouvait soi-disant le cœur et jugea un instant la profondeur des murs de chair qui séparaient ses doigts de l'organe.


- … un petit peu de barbarie sur un esclave et le bonheur éternel, c'est ça, c'est ça que vous vous êtes dis ? Poursuivit l'elfe dans son délire, sous la houle d'un rassemblement d'énergie irréelle, peut-être assez brute pour exploser sous les carcans du sceau. Évidemment que vous vous êtes dis ça. Vous vous dites tous ça, vous, les Puissants Maîtres.

De loin, on ne vit peut-être rien. Leevo et le futur-ex-propriétaire des lieux n'étaient qu'un tas d'homme et d'elfe mélangé. Mais le fait est que, lorsque les doigts de l'elfe se mirent à s'enfoncer dans le tissu, flambants sous une puissance invisible, puis touchèrent la peau en-dessous comme un couteau chauffé au fer-blanc sur un motte de beurre, ses doigts donc, s'infiltrèrent dans sa cavité thoracique et étreignirent le précieux organe à l'intérieur.

On ne vit peut-être que le sang commencer à couler à flot et le gros bonhomme se laisser choir sur Leevo. Dame Sillae cria quand même quand tout fut fini. Rien de sensationnel, en soit, tous les effets spéciaux étaient gâchés par le mauvais cadrage.

L'elfe resta un petit moment avec le gros mort sur lui. Non pas par respect pour lui, mais il ne sentait plus son bras et n'arrivait pas, de fait, à déloger sa main de la grotte où elle se trouvait. Il était assis, maintenant, et tentait de ne pas s'évanouir. Il n'avait plus un grain de force dans tout le corps. Ses muscles et ses tatouages le brûlaient partout. Seuls ses nerfs avaient encore assez d'énergie pour le faire trembler. C'était tout. Respirer convenablement lui demandait même trop d'effort.

Il n'y pensa pas sur le coup mais, plus tard, il se rendrait compte qu'il avait fait ça en pleine possession de tous ses moyens, en pleine conscience. Il avait toujours cru jusque là que c'était la magie qui l'emmenait à être violent. Pas cette fois. Il s'en était servis.
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MessageSujet: Re: [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi}   [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi} - Page 2 EmptyLun 30 Avr 2012 - 20:07

J'étais mortifié. Pas que je regrettais la mort de ce salopard, mais la pièce était définitivement bien trop imbibée de l'odeur du sang pour que je puisse me sentir à l'aise. J'avais même envie de vomir, là, tout de suite. Et je ne me fis pas prier pour le faire, d'ailleurs. Passé le choc, je me sentis soulagé de le voir étalé de la sorte sur le sol. Un de moins de me faire du mal, un de moins. Je remarquais ensuite autre chose, qui me paniqua un peu. Leevo semblait loin d'être bien, il semblait même sur le point de tourner de l’œil. Je m’accroupis à ses côtés pour voir comment il allait. Il était pâle. Trop pâle. Et il avait du mal à respirer. Il semblait exténué. Puis je me rappelais le sceau qui était appliqué dans chaque pièce de la maison. Son corps entier est imbibé de magie, rempli à ras-bord. Le fait d'en être privé devait certainement l'affecter. Je posais ma main sur son bras. Il tremblait, ce n'était absolument pas normal.

J'avisais ensuite sa main plongée dans le torse du cadavre du bourgeois, qui s’évertuait à fixer la dame Sillae en état de choc. Sans doute cherchait-il encore un peu d'aide, dans son agonie? Avec une grimace, je m'appliquais à dégager le membre de l'elfe de la chair morte. J'avais déjà dû soigner des gens en les opérant. Jamais aussi profondément, et généralement ils avaient était ouverts par une tierce personne mais ça ne changeait rien au fait qu'il fallait plonger ses doigts à l'intérieur d'une personne (ou ex-personne).

Une fois la main dégagée, je tentais de garder Leevo éveillé, ce qui ne semblait pas bien évident. Il pâlissait de plus en plus. Il fallait qu'il sorte, il avait certainement donner trop de lui même en liquidant ce gros plein de soupe et l'absence de magie n'arrangerait rien. Puis, j'eus un nouveau doute. Il est faible, oui. Mais si ça magie revient tout à coup, cela ne risquerait-il pas de le tuer? Ou alors justement, est-il faible à cause de sa perte de magie? Ou peut-être même a-t-il réussi à utiliser sa magie, en luttant contre le sceau? C'est déjà arrivé après tout, ces sceau ne sont pas infaillibles. Je dardais un mauvais regard sur Dame Sillae.

- Vous allez rester là à regarder encore longtemps? Vous ne voyez donc pas qu'il ne va pas bien?

Elle bredouilla quelques mots. Des "désolée", des "excusez-moi", des "c'est que je...". je grondais. Si elle voulait s'excuser, elle n'aura qu'à le faire plus tard!

- Leevo n'est pas bien! Vous êtes certainement pas venue à pied, n'est-ce pas? Il faut qu'on le sorte d'ici. Si y'a des gardes, ou des gens qui caftent, on est mal!


Je m'accroupis près de l'elfe, l'aidant à se lever. Aller, du nerf! Les serviteurs nous regardèrent faire et, avec l'aide inattendue de la noble, nous aidâmes Leevo à sortir d'ici, le plus vite possible. Quand nous grimpâmes dans la carriole, j'étais à bout de force, mais Leevo reprenait des couleurs. C'était au moins ça... Ses cicatrices s'allumaient aussi, un peu. C'était peut-être mieux comme ça, non? Il reprenait peu à peu ses esprits, alors que dame Sillae continuait de m'observer. Elle ordonna au conducteur de se rendre chez les Shellhorn. Pendant qu'il se reposait, j'incantais un sort de vitalité sur Leevo. Ça lui redonnerait un minimum de forces. Le hic c'est que ça drainait sur mes réserves. Tant pis.

- ... Je voulais m'excuser pour vous avoir dénoncer. Je ne savais pas que... les esclaves étaient traités de la sorte.


Je ricanais. Vraiment?

- Vous pensiez quoi? Qu'on se contentait de nettoyer et de parfois sourire à notre maitre? Il serrait grand temps que vous sortiez de votre cocon douillet, madame. Si je vivais bien, pourquoi me serais-je enfui?


Elle agita son éventail, honteuse. Elle fixait le sol, sans plus oser me regarder. Leevo, qui avait repris toutes ses couleurs, semblait prèt à faire un petit somme. Je souris tristement. C'était la première fois que je le voyais ainsi... Une fois revenus face à la maison, nous l'aidâmes à entrer et dame Sillae le tint alors qu'il s'installait sur un fauteuil. Puis, elle partit. Je vins m'installer aux côtés de l'elfe. Le croyant endormi, je ne m'aperçus pas du mouvement qu'il fit pour caresser ma joue. Je me figeais au contact de sa main, et détourna le regard. Non... il fallait que je lutte. Bien que mon esprit avait plutôt bien assimilé le fait d'être violé (je ne comptais même plus le nombre de fois maintenant) mon corps, lui, gardait toujours les mêmes réflexes. Mais il s'agissait de Leevo. Il m'avait sauvé.

Je me laissais donc aller contre sa paume, essayant de lutter contre les tremblements qui parcouraient mon corps. Il posa son regard sur moi, voyant clairement qu'il y avait quelque chose qui clochait. Je lui envoyais un regard plus que désolé, et tentas de l'embrasser, pour me faire pardonner de l'avoir tant inquiété. Mais je n'arrivais à rien, même pas à me pencher vers lui.

- .. Désolé...
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MessageSujet: Re: [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi}   [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi} - Page 2 EmptyLun 30 Avr 2012 - 22:07

Leevo lutta tant qu'il put contre les pépiements de la fatigue. C'était bien là une chose qu'on lui avait apprise à faire depuis tout petit déjà ; ne pas s'abandonner à la fatigue, garder les yeux ouverts, les sens en éveil, les muscles en actions. Forcer les entraves et les limites du corps, voilà quelque-chose qu'il savait faire. Mais il n'avait décidément plus rien pour lutter, aucune énergie, aucune force, aucune volonté. La magie n'y pourrait rien, malgré qu'on l'ait implanté en lui pour ça, justement.

Elle réagit d'ailleurs bien mal aux soins que tenta de lui procurer Aoi. Elle n'aimait pas trop ça, les autres magies. Elle avait été coulée sur l'elfe depuis quinze ans. Elle avait eu le temps de faire son nid, d'établir son siège, de poser quelques meubles. Ce n'était pas une autre magie qui viendrait lui voler ses quartiers.

Peut-être que le simple fait de s'éloigner d'un environnement aussi peu accueillant pour l'irréalité suffit à remettre doucement les idées de l'elfe en place. L'idée d'avoir résolu quelques menus problèmes de l'existence en arrachant des cœurs, aussi. Sûrement.

***


Assis dans son fauteuil, ou plutôt placé là comme s'il en avait toujours été la place, de nouveau dans un environnement familier, le corps de Leevo se laissa aller à une pseudo-récupération paisible. Il somnolait totalement, le bras qui avait commis l'horreur ballant sur le bras du siège, totalement vermeil. Il le regardait de derrière ses paupières, il le sentait là, au bout de son épaule. La drôle d'idée d'avoir peut-être laissé quelque-chose dans les entrailles de l'autre s'immisça dans sa tête. Une bien drôle d'idée car Leevo n'avait rien. Encore moins quelque-chose à laisser ou à perdre quelque part.

C'est alors qu'il sentit Aoi tout prés de lui. De derrière ses paupières fatiguées, toujours. Ce type dégageait une aura, une chaleur, un truc qui, Leevo n'en douta pas, rendait toute son âme au manoir. Peut-être même qu'il lui rendait un peu de force à lui aussi, du moins assez pour lui faire poser sa main sur sa joue. Une peau toujours aussi douce, toujours aussi tendre, toujours aussi chaude s'offrait à ses doigts. Il avait l'impression de la redécouvrir à chaque fois. Ça sembla évident alors qu'il avait quelque-chose à perdre : lui. Il lui avait fait découvrir des choses et il lui en avait fait faire d'autres. Généralement, du n'importe quoi. Mais ça restait du bon n'importe quoi. Leevo n'avait pas besoin de reprendre les bases des notions du « bien » et du « mal » pour savoir que tout ce qu'Aoi lui apportait était bien. Même si ça finissait toujours mal.

Aoi tremblait sous sa main. Ce qui lui fit rouvrir les yeux. Il avait peur. Irrémédiablement peur. Inutile de demander pourquoi, il n'était pas nécessaire d'avoir fait de longues études et d'avoir passé des journées entières dans une bibliothèque pour savoir qu'il était encore sous le choc. N'importe qui l'aurait été. Seulement, Aoi n'était pas n'importe qui, aussi ça touchait l'elfe bien plus que nécessaire.

Il était, de l'avis de Leevo, pétrifié. Ses yeux montraient des choses que son corps ne voulait pas faire. Il parvint toutefois à murmurer un « Désolé » vague, qui sonna très bien sur la gamme du silence. Voilà une situation bien délicate et étrange. De l'avis de l'elfe, encore, les désolés ne servaient à rien. A quoi bon se forcer à les prononcer, alors ?

Ses muscles crièrent sous sa peau tronçonnée de douleur, il parvint à les faire taire pour s'approcher de son ami. Il voulut l'attirer contre lui, quitte à le forcer un peu, et lui empoigna l'épaule.


- Les excuses ne servent à rien, murmura-t-il. Ce ne sont pas elles qui font aller les gens vraiment bien après ce genre de chose, n'est-ce pas ? Ses yeux glissèrent sur les cuisses d'Aoi. Il eut envie d'y appuyer sa tête, soudain, et imagina quel bien ça serait vraiment de s'y laisser dormir. Il se contenta d'y laisser glisser sa main pour l'y presser chaleureusement.

- Je ne sais plus quoi dire, avoua-t-il. Je ne sais même plus quoi faire pour... pour...

Pour quoi ? Il n'en savait rien. Pour peut-être le protéger ? mais la protection n'était visiblement pas son fort. Pour l'aider ? voyez où l'aide qu'il lui avait offerte quand il l'avait rencontré dans la rue les avait mené. Pour l'empêcher de trembler ? D'avoir peur ? il n'était pas bien sûr de pouvoir entrer dans sa tête ni même d'être bien placé pour lui donner de quoi surmonter ses émotions. Oh, non, il n'était vraiment pas bien placé pour ça, finalement.

Il laissa sa phrase mourir, alors. Il eut soudain la curieuse impression de tourner en rond depuis un petit moment. Aoi n'était en sécurité nulle part. Il ne pouvait pas se poser sans attirer l'attention. Leevo aurait aimé lui dire que ses problèmes étaient désormais, et depuis un temps déjà, les siens aussi, mais, définitivement, ça ne serait jamais vrai. Le Séraphin était seul. Qu'est-ce qu'il pouvait bien y faire, à part tuer toujours plus de gardes et de noble ? L'histoire se répéterait toujours. Il n'y avait pas de bonheur à trouver ou à gagner. Allez dire ça aux gens qui paieraient pour aller le chercher quand même.

Il effleura des doigts le tissu sous sa main.


- Je serai quand même là, aussi longtemps que tu voudras bien m'avoir à tes côtés, dit-il enfin. Il tenta de sourire avant de poser doucement son front sur son genoux. Tu m'as apporté plus que ceux que j'ai toujours côtoyé... Ce n'est vraiment pas la peine de t'excuser pour ça.
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Aoi Haandar

l'Alouette aux ailes brisées

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Aoi Haandar
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Race : Séraphin aux ailes coupées
Classe : Guérisseur
Métier : Esclave fugitif, chanteur de rue
Croyances : Divinités de la Pluie et de l'Air
Groupe : Solitaire

Âge : 26 ans physiquement (une cinquantaine d'année en vérité)

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MessageSujet: Re: [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi}   [CLOS] Quand la valse s'emmêle... {Aoi} - Page 2 EmptyMar 1 Mai 2012 - 9:35

Je ne sus pas trop quoi dire. J'étais ... touché, peut-être? Ce n'est pas tous les jours qu'on a ce genre de déclaration plus qu'émouvante. Il fallait que je fasse un geste gentil pour le remercier. Quelque chose de gentil... Il me regardait toujours, un petit sourire sur ses lèvres. Je rougis d'avantage. Puis je m'aperçus enfin que j'étais toujours uniquement vêtu d'une robe de chambre. Je m'excusais et allait prendre un bain et bruler ce vêtement de malheur qui était décidément bien trop imprégné de la maison du salaud. Remarque, moi aussi j'en étais totalement imprégné...

Après avoir pris un bon bain froid et décapant pour ôter toute trace de sang ou toute odeur désagréable, j'enfilais un pantalon et une de mes propres robes de chambre pour aller rejoindre l'elfe au salon, qui semblait désespérément en train de lutter contre le sommeil. Je m'assis à ses côtés et tentais de trouver quelque chose de gentil à faire. Tremblant encore un peu, je tapotais doucement mes cuisses, l'invitant à s'en servir de coussin. Il m'observa un moment avant de venir y déposer sa tête, doucement. Les tremblements augmentèrent un peu, mais je lutais pour les cacher. Je passais doucement une main dans ses cheveux, pour qu'il se détende. Il sembla apprécier le geste, parce qu'il ne fit rien pour m'arrêter et sembla même s'avachir un peu plus.

Nous restâmes dans cette position jusqu'au soir prochain. Non pas que ça me dérange: je m'étais endormi.





Depuis cet incident, deux semaines avaient passé. Et de nouvelles réflexions c'étaient offertes à moi. Je ne devais pas rester toujours ici. J'avais ma propre quête à accomplir: retrouver ma soeur et mes ailes. Mais comment dire à quelqu'un qui vous souri et qui vous dorlote que vous devez partir, vraiment? A chaque fois que je trouvais une brèche dans la conversation pour pouvoir me lancer, Leevo se débrouillait pour m'embrasser, ou me câliner, ou me poser une question saugrenue.

Je soupire et m'étire, avant de me blottir d'avantage contre l'elfe, qui regardait le plafond, attendant certainement que je me réveille. Il me sourit et posa doucement quelques baisers le long de mon épaules. Vraiment... Ca n'allait pas être de tout repos... Bah, peut-être puis-je encore rester un peu?
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